Le soir

3235 0
close

Warum möchten Sie diesen Inhalt melden?

Bemerkungen

senden
s.n. 1914, 03 August. Le soir. Konsultiert 19 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/w66930pv4n/
Text zeigen

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

ABONNEMENTS LE SOIR est distribué dans tout* l'agglomération bruxolloiso (rez-de-chaussée) contre fr. 0.30 par mois. Abonnement d'étage : fr. 0.60 par raol« POUR TOUTE LA BELGIQUE : 3 mois, fr. 2.25; 6 mois, fr. 4.25-, 1 an, 8 fr, Ôrt s'abonna à tous les bureaux de posté •t c. 'uje facteurs en tournée GRAND-DUCHÉ : l mois, fr. 4.50 ; 6 mois, fr. 8.50 ; 1 an, 10 fr. HOLLANDE i 3 raoia, fr. 3.00; 6 mois, fr. 11.50, 1 an, 22 fr. UNION POSTALE : 3 mois, fr. 7.50; 0 mois, fr. 14.50; 1 an, 28 fr. TIRAGE : 180,000 EXEMPLAIRES LE SOIR INSERTIONS AGENCE R0S8EL, 29, plaes do L»uvain (Treurenbertf Suooursate : 68, Rarohé-aux'Horbes Petites annonces (1 à 3 lignes). - , .fr. 1.0Q La petite ligne 0.40 Faits divers(lr# partie), la ligne. • • . 0.QO (2m« partie), 4.00; (3»« partie) • • , 3.00 Sport et Réparation# Judiciaires. . i • 3.00 Nécrologies, la ligne • • 2.00 Réclames après les Nécrologies . . , - 1.50 * ( Annonces : A 591 TELEPHONES { Administration : A 4738 l Rédaction: A 190 et A 3549 ! Pour la France, l'Angleterre et les Etats-Unis, j les annonces sont reçues exclusivement à 1* \ Soolétô Européenne de Publicité, 10, rue de la Victoire, Paris, et 1, Snow Hill, Londres, E.C« | Chaque jour de 8 à 16 pages BUREAUX : PLACE DE LOUVAIN, 23-25, BRUXELLES Deux éditions : AB à 3 h. et B à 6 h. L'Allemagne déclare la guerre à la Russie Elle adresse un ultimatum à la France. - Celle-ci répond en mobilisant. /vwwwA^TAY/v>wvvwvvvvvvwvs^vvvwvvvw^/wvwvvwwvwvwlwvwA^wvyvwvwvwvwww/WyWVWVWVWWVVWWW/^f Voir plus loin nos Dernières nouvelles La mobilisation en Franso e! en Allemagne Une dépêche de Paris annonce l'apposition des affiches décrétant la mobilisation générale, dont le premier jour commence le 2 août, a minuit 1 minute, pour expirer à 23 h. 59 m. Un télégramme de Berlin annonce gue l'empereur a signé, samedi après-midi, le décret, de mobilisation générale des armées de terre et de mer. La répartition des classes en Franoe Voi-ci <ruelle est la répartition des classes, d'après les avis affichés hier à Paris : 1° Armée active : classes de 1911 à 1913. 2° Réserve de l'armée active : classes de 1900 à 1910. 3° Armée territoriale: classes de 1893 à 1899. 4° Réserve de l'armée territoriale : classes de 1367 à. 1892. Appel du gouvernement français à la Nation Paris, l®r août, 6 h. 31 soir. Le président de la République et les membres du gouvernement ont décidé d'adresser fappel suivant à la nation française : c Depuis quelques jours l'état de l'Europe 6'est considérablement aggravé, et, • en dépit ûes efforts de la diplomatie, l'horizon s'est assombri. A l'heure présente, la plupart des nations ont mobilisé leurs forces, et même des pays protégés par leur neutralité ont cru devoir prendre cette mesure à titre de précaution. Des puissances dont la législation constitutionnelle ou militaire ne ressemble pas à la nôtre ont, sans avoir pris un décret de mobilisation, commencé et poursuivi des préparatifs équivalant à la mobilisation, et qui n'en son/fc que l'exécution anticipée. « La France, qui affirma; ses volontés pacifiques et qui, dans ces jours tragiques, donna a l'Europe des conseils de modération et un vivant exemple de sagesse et qui multiplie ses efforts pour maintenir la paix du monde, s'est préparée à toutes les éventualités. Elle a pris dès maintenant les premières dispositions indispensables pour sauvegarder son territoire, mais notre législation ne permet pas de rendre ces préparatifs complets s'il n'intervient pas un décret de mobilisation. Soucieux de sa ' responsabilité et sentant qu'il manqueiait L an devoir sacré s'il laissait les choses en l'état, le gouvernement vient de prendre le décret Qu'impose la situation. « La mobilisation n'est pas la gueaTe. Dans les conditions présentes elle apparaît au con traire comme le meilleur moyen d'assurer la paix dans l'honneur. Fort de son ardent désir d'aboutir à une solution pacifique de la crise, le gouvernement, à l'abri de ces précautions nécessaires, continuera ses efforts diplomatiques. Il espère encore réussir. « Il compte sur le sang-froid de cette noble nation pour qu'elle ne se laisse pas aller à une émotion injustifiée, et il compte sur le patriotisme de tous les Français. Il sait qu'il n'en est pas un seul qui ne soit prêt à, faire son devoir. Proclamation du Conseil municipal do Paris Le Conseil municipal de Paris a fait afficher, hier soir, l'appel suivant : Parisiens, Au moment où tous les Français doivent oublier leurs divisions et leurs querelles pour .se grouper autour du drapeau de la patrie, un abominable attentat vient d'être commis. Cet attentat soulève la légitime indignation de tous les citoyens, sans distinction d'opinions ni de partis. Mais chacun doit apporter ?u pays, à l'heure que nous traversons, sa pan d'abnégation personnelle. Ceux-là mêmes .qui viennent d'être si douloureusement frappés par la mort de leur chef ont été les premiers à en donner l'exemple. Le bureau du Conseil municipal, sûr d'être entendu, fait appel au sang-froid de toute la population. Il importe que le calme demeure dans les esprits et que l'ordre règne dans le fonctionnement des services. Il n'appartient pas au Conseil municipal de se substituer au Pouvoir Exécutif dans ces graves circonstances. Mais son bureau a reçu les plus formelles assurances au sujet du ravitaillement de Paris. Il fera tout l'effort nécessaire pour que des secours suffisants soient assurés aux familles éprouvées. Ce n'est point trop présumer de la vaillance parisienne que de lui demander de supporter l'épreuve présente avec confiance et avec fierté. La France est prête. Paris est brave. Chacun saura faire son devoir. Vive Paris 1 Vive la République! Vive la France I Pour le bureau : Le président du Conseil municipal, Adrien Mithouard. L'Allemagne déclare la guerre à la Russie Elle adresse un ultimatum à la France. Celle-ci répond en mobilisant Saint-Pétersbourg, via Calais, 1er août. 10 h. 28. L'ambassadeur d'Allemagne, au nom de son gouvernement, a remis au ministre des affaires étrangères, à 7 h. 30 du soir, une déclaration de guerre. Londres, 2 août. Les journaux de Londres annoncent que l'Al lemagne a déclaré la guerre non seulement à la Russie, mais aussi à la France. L'ambassadeur d'Allemagne quitte Paris Paris, lor août. L'ambassadeur d'Allemagne à Paris a annoncé qu'il quittera ce soir Paris. lA kAÀÀJ iAÀAAÀÀAAAAÀÀÀAAAAAÀAAAAAÀ AAÀ<LAAAAAAAAMAAAAÀÀ>AAÀA/.aamaa) LES HOSTILITES Les Âllemaeids sont entrés dans le Grand duché de Luxembourg Luxembourg, 2 août. Les Allemands sont entrés dans le Grand-Duché de Luxembourg. A Luxembourg ils se sont emparés de l'hôtel du gouvernement. Toutes les communications téléphoniques ont été coupées. Luxembourg. 2 août. Environ 300 soldats allemands sont arrivés ce matin dans des fourgons. L'officier du poste luxembourgeois a remis au commandant allemand une protestation. Celui-ci a donné acte de sa protestation. Autres dépêches Luxembourg, 2 août. Cette nuit est arrivé en gare de Luxembourg un train de soldats allemands. Ils se sont emparés de la gare et des ponts qui commandent les lignes de Trêves et de Trois-Vierges pour assurer le passage régulier des trains militaires allemands à travers le Grand-Duclïë. Ils se sont présentés ensuite à la caserne de Luxembourg. Le major commandant le détachement de volontaires luxembourgeois a parlementé avec eux et a protesté contre la violation de la neutralité. Les Allemands se sont retirés, et leurs officiers se sont rendus au Palais du gouvernement. Ils ont fait appeler les fonctionnaires de la Cour qui parlementent en ce moment avec eux. Les Allemands disent que les lignes de chemin de fer leur appartiennent et qu'ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent ici. Ils ne veulent pas se retirer. Escarmouches à la frontière russo-allemande Berlin, 2 août. Une patrouille allemande se trouvant près de Proshen. à 300 mètres de la frontière russe, a eu à subir cette après-midi le feu d'une patrouille de la frontière russe. Les Allemands ont répondu. On ne signale aucune perte du côté allemand ni du côté russe. Des Russes ont passé îa frontière allemande Les nouvelles suivantes sont arrivées jusqu'à 4 heures du matin au grand état-major > Cette nuit des patrouilles russes ont attaqué le pont du chemin de fer sur la Warlha, près de Eichenried, situé sur la ligne Jarotschin-Wreshen. L'attaque a été repoussée. Les Allemands ont eu deux blessés peu grièvement. Les pertes russes n'ont pas pu être constatées. Les Russes ont ensuite attaqué la gare de Mi-loslaw, mais cette entreprise n'a pas réussi. Le chef de gare à Johannisburg et l'adminis tration des forêts à, Bialla annoncent que dans la nuit du 1er au 2 août une forte colonne russe. avec de l'artillerie, a franchi la frontière de Schwidde, qui est situé dans la direction du sud-est de Bialla, et que deux escadrons de cosaques se dirigent vers Johannisburg. Le téléphone entre Lyck et Bialla est interrompu.D'après ces nouvelles la Russie a attaciué _le_ territoire allemand et par ce fait, la guerre a commencé. Comment s'est opérée la rupture germano*russe Berlin, 2 août, 5 h. 10 matin. Dès que la nouvelle de la mobilisation générale russe est arrivée ici, l'ambassadeur allemand à Saint-Pétersbourg a reçu l'ordre de demander au gouvernement russe de cesser immédiatement toute mobilisation contre l'Allemagne et contre l'Autricfie-Hongrie. Il a demandé une réponse formelle endéans les 12 heures. D'après des nouvelles reçues du comte Pour-talés, cet ordre a été exécuté dans la nuit du 31 juillet au 1er août à minuit. Si la réponse du gouvernement russe n'était pas suffisante, l'ambassadeur allemand avait en outre l'ordre de déclarer au gouvernement russe que l'Allemagne considérait se trouver alors avec la Russie en état de guerre. Des nouvelles de notre ambassadeur sur la réponse du gouvernement russe à notre ultimatum ne sont pas encore parvenues, bien qu'on ait pu constater que les communications télégraphiques avec la Russie fonctionnent encore. * L'Impression à Londres Londres, l#r août. A 11 heures, on apprenait à Londres la déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie. Elle se répandit comme urne traînée de poudre dans le West-End. où elle causa la plus vive consternation. En même temps, une édition spéciale d'un journal du soir annonçait la nouvelle de la mobilisation générale de l'armée française. Dans la colonie française, cette nouvelle a provoqué le plus vif - enthousiasme, et les membres de la colonie ont immédiatement commencé leurs préparatifs de départ. Chacun s'attend ici à ce qu'une déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie sera promptement suivie d'une déclaration de guerre à la France. La grosse question qui se pose, k Londres, ce soir, c'est celle de savoir quelle attitude va prendre le gouvernement anglais. Nous savons de bonne source que, l'Allemagne ayant demandé que l'Angleterre proclame sa neutralité, cette dernière s'est refusée à faire pareille déclaration. Mais il ne s'en suit pas que la Grande-Bretagne soit résolue à soutenir la France de son armée et de sa marine dans le conflit qui va s'engager. Le cabinet a envisagé la question au cours de deux réunions tenues aujourd'hui. Il les étudiera à nouveau demain. On pense généralement qu'en cas de violation de la neutralité de la Belgique ou d'intervention de la flotte germanique, l'Angleterre n'hésitera pas à entrer en jeu, mais, en dehors de ces deux éventualités, on prétendait encore ce soir qu'elle agirait de même. Il ne paraît pas douteux qu'une bonne partie des radicaux, avec l'opinion desquels le gouvernement anglais est obligé de compter, seront vivement opposés à l'intervention Les Daily Weekly News écrivent à ce sujet: « Maintenant que la. guerre est déclarée, si la Grande-Bretagne est appelée à jouer un rôle dans la lutte, elle ne faillira pas. Elle répondra à un appel d'une manière digne de ses hautes apibitions at d<a ses responsabilités, i Une souscription publique pour les familles &ss miliciens nécessiteuses Le Bourgmestre de Bruxelles vient de prendre l'initiative de la formation d'un Comité placé sous le patronage des^Bourgmestres de l'Agglomération et des grands Cercles de Bruxelles en vue d'ouvrir une souscription publique au profit des familles nécessiteuses de miliciens lie l'agglomération bruxelloise appelés sous les drapeaux. Les Bourgmestres de tous les faubourgs, ainsi que les présidents du Cercle de l'Union, du Cercle du Parc, du Ce'_ :1e artistique et littéraire et de la Société la Grande Harmonie ont immédiateir irtt adhéré à ia proposition du Bourgmestre de Bruxelles. « Uns réunion du Comité sera con oquée pour demain lundi à l'Hôtel de Ville. A nos Frontières (De rbs envoyés spéciaux) (De i:js env DE BRUXELLES A BOUILLON Samedi soir. C'est la fin d'une belle journée d'été. L'air est tiède. De toute la nature se dégage une ii~pression de bonheur. Et ce calme des bois et des champs coiM'aste singulièrement a*ec l'animation qui règne sur la route. A tou.t instant nous croisons des automobiles roulant à toute vitesse, conduite- par des soldats. Des femmes, des ouvriers, réunis par petits groupes, des enfants tapageurs sont alignés des deux côtés de la chaussée.On acclame les automobilistesEnfin, voici la nuit, la solitude et la paix. Nous arrivons à Dinant à une heure du matin. Nous en repartons ce dimanche de bonne heure, sous la pluie, pour nous diriger vers bouillon.A BOUILLON Nous apprenons que Sedan est complètement dégarni de forces militaires. Tous les régiments ont été dirigés vers Nancy. Le 28e et le 30e dragons sont partis vendredi. et le 147e de ligne a passé la veille pai Dor-val.Le tramway vicinal de Corbion à Sedan a encore roulé ce matin. Dans toute la région de Bouillon les chevaux ont été réquisitionnés et conduits à Pal/seul, où siège la commission de remonte, où ils doivent prepdre place dans les trains qui les dirigeront vers Namur. Fin des vacances « Deux de nos compatriotes qui reviennent d'un voyage en Suisse nous ont raconté les difficultés considérables qu'ils ont rencontrées avant de pouvoir rentrer en Belgique. A la nouvelle de la mobilisation,les étrangers se sont empressés de 'quitter la Suisse où l'on commence à refuser les billets de banque — Nous devions regagner Bruxelles en passant par l'Alsace, nous a dit M. X..., mais h B.lle la circulation des voyageurs était interrompue. On nous conseilla d'aller à Belfort. Nous y arrivâmes à 2 heures du matin. Le train de nuit express sur lequel nous comptions, était supprimé. On nous dirigea de Bel-fort vers Nancy. Tous les voyageurs étaient dans un état d'anxiété bien compréhensible. Nous ne savions pas si les hostilités étaient commencées. Un Anglais qui était dans notre tra;n, mourut de frayeur'... Nous trouvâmes la gare de Nancy occupée militairement. Des trains bondés de soldats étaient sur le point de se mettre en marche. Un enthousiasme indescriptible animait tous les jeunes gens rappelés sous les drapeaux. s Nous pensions bien être au bout de nos peines et entrer en Belgique par Mont-Saint-Martin. Mais un nouveau contretemps nous était réservé. C'est alors que nous nous sommes décidés à nous rendre à Sedan, d'où nous sommes venus à Bouillon par le vicinal. » • Voilà deux jours que je n'ai plus mangé ni dormi, nous dit Mme X..., et vous ne pouvez vous imaginer avec quelle joie nous nous sommes retrouvés dans notre pays. » DE BOUILLON A VIRTON Il nous faut parlementer avec les douaniers pendant quelque temps avant de pouvoir continuer notre voyage vers Virton. Il est interdit de passer la frontière en automobile, et les douaniers voudraient nous obliger à remonter vers Bertrix, dans Ja crainte que nous entrions en territoire français. Heureusement, nous parvenons à les décider à nous accorder l'autorisation de ne pas modifier notre itinéraire. Un douanier nous accompagne jusqu'à la bifurcation de la route vers Sedan. A LA FRONTIERE FRANÇAISE (De noire envoyé spécial) T. . . ... Quévy, 2 août 1914. Voici certainement un des points du pays où I émotion des populations est à son comble. Hier soir, nous sommes parti de Bruxelles avec des réservistes qui rejoignaient à Mons le v° corps d'armée. Dans notre compartiment se trouvaient deux médecins militaires, qui depuis le matin voyagaient. Un d'eux avait été envoyé de Bruxelles à Contich, puis de Contich à Termonde et finalement à Mons. Ce réserviste de la classe de 1901 avait pris la chose du bon côté, et ces déplacements auxquels on l'avait astreint en une journée n'avaient pas bouleversé son moral, qui était excellent. Dans Mons, la petite ville d'ordinaire calme et déserte après 9 heures du soir, quelle animation, quel branle-bas I Sur la place de la '-are, où les marronniers du boulevard répandent leurs senteurs un peu énervantes, les attroupements sont nombreux.. De la gare à la Place, à chaque pas on rencontre des soldats: lignards, chasseurs, artilleurs qui déambulent par petits groupes. Les trains du Nord-Belge qui assurent le service entre Mons et Mrfubeuge ne vont pas plus loin que Quévy. De nombreuses locomotives ont été garées au dépôt de Frameries. Plus de quatre cents ouvriers travaillant dans les nouvelles usines métallurgiques de Feignies, ont dû rentrer à pied, faute de trains, à Frameries et dans les environs. D'autre qui sont rentrés de I-Iautmorit, MaUbeuge, Sous-le-Bois racontent que l'excitation est grande parmi la population de ces régions. « Puisqu'on va tout droit à la guerre, que l'Allemagne, militaire la veut, eh bien r les Français se battront comme des lions ! ». Telle est, paraît-il, la note générale, la dominante. De Sars-la-Bruyère, de Roisin et autres villages belges de la frontière, on a entendu à la fin le l'après-midi sonner le tocsin comme on l'avait entendu chez nous dans la nuit préré-dente.s scènes déchirantes se sont produites dans s villages borains, au départ des réservistes. II en est qui laissent dans le dénuement le plus complet de jeunes femmes avec cinq ou six enfants. On raconte qu'à Wasmes, la jeune femme d'un sclauneur est morte en couches de saisissement, au moment Ou les gendarmes venaient apporter à son mari l'ordre &e mobili- gf&QIU y Quand la nuit, les gendarmes et les gardes-champêtres vinrent frapper aux portes, les femmes crurent d'abord qu'une catastrophe venait de se produire au charbonnage. Pour un seul village comme Frameries, près de 400 hommes ont été rappelés depuis cinq jours. Après les automobiles, on a réquisitionné ce matin les chevaux, une quarantaine, dont quinze fournis par le Charbonnage de l'Agrap-pe. Nombre de déserteurs français qui travaillaient dans les usines de la région, sont partis pour Maubeuge pour s'enrôler. Le travail a dû être suspendu dans plusieurs charbonnages, faute de sclauneurs pour transporter le charbon. Des patrouilles de chasseurs à pied parcourent la région. En outre, des soldats restent en observation sur certains points des routes de Mons à Bavay et Maubeuge. Dans ces villages borains, où d'habitude on se couche tôt en semaine, les jeunes gens restent tard sur le pas des portes. De Frameries, de Genly, d'Eugies, de Blaregnies on voit très bien un feu qui successivement s'allume et s'éteint dans le ciel, assez bas. 11 paraît que c'est le feu d'un ballon fixe qui sert pour les manœuvres de télégraphie sans fil, au-dessus du fort Leveau. Et l'on commente, l'on conjecture à l'infini. De quoi le lendemain sera-t-il fait? Et puis des nouvelles fantaisistes, bizarres se répandent. On nous a demandé: « Puisque vous arrivez de Bruxelles, dites-nous s'il est vrai qu'un fils de Calmette a tué Çail-laux?... » Voilà trois jours que ce « canard » vole de Bruxelles à Ostende et de Liège à Quévy. Il a la vie dure... _ Quévy, 2 août. Ce n'est pas sans peine que nous aVons pù' pénétrer ce matin sur le territoire français. L'automobile que nous nous étions procurée a été-réquisitionnée. Une seconde a eu le même sort. En fin de compte, nous voyageons dans une carriole attelée d'un cheval, dont la réquisition n'a pas voulu. , Dans les villages français proches de la frontière, la population est absolument calme. Hier, vers 5 heures, on a vu survoler au-dessus de Maubeuge un dirigeable militaire. D'après les avis publiés dans la région-frontière, les Allemands et les Autrichiens qui se trouvent sur le territoire de la République devront, avant la 24® heure de la mobilisation, ou bien être partis pour leur pays, ou bien avoir obtenu une autorisation de séjour, et, dans ce cas, ils seront refoulés vers l'intérieur du pays. Quant aux citoyens des nations neutres, ils peuvent demeurer en France avec un permis de séjour. Les Alsaciens-Lorrains pourront se faire naturaliser dans les AS heures. A Herbesthal. — A Cologne. L'Allemagne mobilise. La nouvelle est officielle. Elle mobilise à partir d'aujourd'hui. Cela signifie surtout que les réservistes doivent rejoindre, car pour les opérations de réquisition, elles ont commencé dès vendredi soir. On sait que, vendredi, l'état de guerre a été proclamé. L'Empereur est devenu le maître absolu du pays. Plus un gouverneur civil, rien que des gouverneurs militaires, plus un tribunal civil, rien que des juges militaires. Toutes les communications sont tombées aussitôt dans les mains de l'armée, et la réquisition a commencé. Dès le soir, un train arrivant de Belgique était pris à la gare d'Herbestal, où un quart d'heure après l'ordre de proclamation de l'état de guerre à Berlin, tous les employés étaient militarisés et portaient le brassard de mobilisation. Cette mesure est de droit, d'ailleurs. Les voyageurs durent descendre. C'est alors que le trafic des chemins de fer a été suspendu avec l'Allemagne. Ce que dit un voyageur qui revient de Cologne Rencontré hier un voyageur qui revient de Cologne. — Que se passe-t-il là-bas ? — Je n'ai fait que traverser la ville, nous dit-il. Je n'ai pas vu de réservistes. La mobilisation n'était pas encore proclamée, mais j'ai vu la réquisition, les autos, chevaux et véhicules remis à l'autorité militaire. Le calme est. absolu dans les rues où passaient ces convois.Je vous signale un fait intéressant. Je suis passé devant l'hôtel Hansa, un des plus grands de Cologne. Au-dessus de l'hôtel se trouve une grande terrasse, d'où l'on découvre tout le panorama.Eh bien ! les Allemands y ont mis des mitrailleuses, et des troupes s'y trouvaient en tenue de campagne. Ces mitrailleuses sont évidemment destinées à la lutte contre les aéroplanes et dirigeables ennemis qui voudraient tenter de s'approcher des ponts du Rhin. LA SITUATION Le sort en est jeté. VAllemagne a déclaré la guerre à la Russie; elle e. adressé à la France un ultimatum qui équivaut à une déclaration de guerre. La France a. répondu à l'ultimatum allemand en ordonnant la mobilisation. C'est donc le conflit. Nous sommes sans nouvelles de l'Italie ce matin, mais celle-ci semble vouloir demeurer neutre, le sentiment public étant hostile à l'Autriche.L'Angleterre n'a. pas encore parlé. Il est probable qu'elle attendra, se réservant de jouer entre les grandes puissances en lutte le rôle qui a si bien réussi à la Roumanie lors des événements balkaniques. Des escarmouches se sont produites à la frontière germano-russe, et les Allemands ont pris possession du grand-duché de Luxemboug. . Les grands chocs ne se produiront que dans quelques jours. Fjspérons donc encore, en. dépit de tout, en tint intervention EMMcatric*. EN BELGIQUE L'Allemagne respectera la neutralité de ia Belgique Paroles rassurantes du Ministre d'Allemagne à Bruxelles Nous nous sommes rendus ce matin à la Légation d'Allemagne, où nous avons été reçu par M. de Below Saleske, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire.— Est-il vrai, monsieur le ministre, lui avons-nous demandé, que votre gou- : vernement vous ai chargé de faire auprès de notre ministre des affaires étrangères une déclaration l'assurant que le territoire de la Belgique sera respecté. — Je n'ai pas fait cette déclaration, nous a répondu le ministre, et personnellement j'estime que je n'avais pas à la faire, parce qu'elle était inutile.L'idée a toujours prévalu chez nous que la neutralité de la Belgique ne serait pas violée. Si le ministre de Francs a fait cette déclaration, c'est que sans doute il a voulu ajouter à la constatation de faits évidents, quelques paroles rassurantes. Les troupes allemandes ne traverseront pas le territoire belge.Des événements graves vont se dérouler. Peut-être verrez-vous brûler le toit de votre voisin, mais l'incendia épargnera votre demeure. La «©nvoeatsora Ses C&ambr-es Le «Moniteur» publie ce matin l'arrêté royal suivant : Albert, roi des Belges, A tous présents et à venir, salut. Vu l'article 70 de la Constitution; Sur la proposition de Notre Ministre de l'intérieur et de l'avis de Notre Conseil des Ministres, Nous avons arrêté et arrêtons : Article 1er. La Chambre des Représentants et le Sénat sont convoqués, en session extraordinaire, pour le 6 août courant. Article 2. Notre Ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté. ' Donné à Laeken, le 1°r août 1914. ALBERT. Par le Roi : lo Ministre cie l'intérieur, Paul Berryer. ^armée beiege snr pied de piesre Sur la proposition de Notre Ministre de la guerre, Notre Conseil des Ministres entendu; Nous avons arrêté et arrêtons : Article 1". L'armée est mise sur le pied de guerre. Article 2. Tous les militaires en congé illimité seront immédiatement rappelés sous les armes. Article 3. Notre Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté. Donné à Bruxelles, le 31 juillet. Par le Roi : le Ministre de la guerre, Ch. de Broquevillc. •P«Er les tfslsalati'tt*. ; _ Un appel patriotique Jeunes gens ! La Belgique, étrangère aux conflits qui s'agitent entre grandes puissances, entend rester, libre. Nous devons l'y aider. C'est le devoir de tous, mais surtout de ceux qui ne sont pas d'indispensables soutiens de famille. Nous devons nous engager. Tous au régiment! Les engagements seront reçus pour la durée de la mobilisation, dans toutes ies garnisonst par les commandants de place. Prière de se présenter muni, si possible, d'un certificat de moralité et d'une autorisation des parents en cas de minorité. Il, est indispensable d'apporter de FORTES BOTTINES. Signatures : Comte Raoul d'Aspremont-Linden; comte Guy de Beauffort; comte Renaud de Bricy, intendant de la Liste civile du Roi; comte Joseph de Briey,• comte Henri du Chastcl ; Emmanuel van der Elst; Joseph van der Elst; Henri van der Elst; baron Henri Lambert ; prince Baudouin de Ligne ; prince Georges de Ligne; comte Paul d'Oultremont; comte Pierre d'Oultremont; Paul Renkin; Jean Renlcln; duc d'Ursel, sénateur; comte Edouard d'Ursel; comte Louis de Villegas, engagés volontaires. A l'heure actuelle, plus de 2,500 engagements volontaires ont déjà été recueillis au ministère de-la guerre. Les ensagemeots pou? le sas où Famée est mobilisée ois sisr pieâ ûe pi©sT© (Art. 9 de l'arrêté royal du 21 octobre 1913, n" 1790 Moniteur du 23 octobre 1913, n" 296). A partir du premier jour de 'la mobilisation, des engagements peuvent être admis pour, la durée d'un an ou pour le temps que l'armée restera sur pied de guerre. CONDITIONS A REMPLIR PAR LES CANDIDATS i° Etre âgé de 16 ans au moins et de 35 ans au plus, s'il n'a pas encore servi; de 40 ans au plus s'il a servi; î° Posséder la nationalité belge ou avoir le droit d'opter pour la nationalité belge. Toutefois, est admissible aussi celui qui, par un certificat du gouverneur, prouve qu'il 3 satisfait à la loi sur la milice en Belgique. Pièces à produire (à réclamer à l'administration communale). L'intéresse qui est né en Belgique est dispensé, s'il est encore en dge d'opter pour la nationalité belge, de fournir d'autres pièces que le certificat de moralité du modèle littera C, pourvu que ce document mentionne la date et le lieu de naissance, et, s'il s'agit d'un mineur, le consentement des parents ou du tuteur. Les autres candidats doivent, en dehors du certificat de moralité précité, produire une déclaration de nationalité ou un certificat attestant, qu'ils ont satisfait à la milice. Muni des pièces requises, le candidat s'adresse, pour s'enrôler, soit au chef du corps de son choix, soit à un commandant de place. Le candidat refusé pour cause d'inaptitude physique n'a pas, cùmme le volontaire de carrière, le droit de recours au conseil de révision. Le cuira iete demande l'émission ie billets de 5 In SATISFACTION LUI SERA DONNEE. — LES COUPURES DE CINQ FRANCS SERONT MIS EN CIRCULATION DEMAIN. Le comité central de la chambre de commerce de Bruxelles s'est réuni hier en son local, palais de la Bourse, pour examiner la question des mesures urgentes à prendre pour améliorer la situation monétaire en Belgique. L'ordre du jour suivant, proposé par le bureau, a été voté à l'unanimité ; buiuic uu juui uuivant) [iiujjuac |;ar IU t La Chambre de commerce de Bruxelles, tout en reconnaissant que si la situation de la Banque nationale de Belgique, vu l'importance de ses disponibilités métalliques, ne comporte pas la nécessité de mettre en circulation des coupures de 5 et de 10 francs, il en va tout autrement de l'intérêt des commerçants et des industriels , Considérant que notre encaisse-argent doit intangible, car elle représente la ressource suprême du pays dans les crises nationales; . Considérant que notre encaisse-argent doit être défendue contre les drainages vers l'étranger et contre les immobilisations inconsidérées de l'intérieur; Attendu que la plus grande partie des 60 à 70 millions de monnaie d'argent entre les mains du public a été enlevée à la circulation par de nombreux détenteurs de billets et immobilisée dans leurs caissses, ce qui rend difficiles et parfois impossibles les transactioris divisionnaires, comme les achats de subsistances et de tous objets quelconques nécessaires à la vie; Pour ces motifs, La Chambre de commerce de Bruxelles émet le vœu que dans le plus bref délai, sans perdre une heure, la Banque nationale mette dans la circulation des billets de 5 et de 10 francs, sans en limiter autrement la quantUê que par les besoins du public et en se réglant pour l'im-port sur les demandes de celui-ci. Wafmmikm et émission âe billets ie Sranes DEUX ARRETES ROYAUX PREMIER ARRETE. — La Banque Nationale de Belgique est autorisée à fabriquer des billets do cinq francs datés du 1er juillet 1914 et revêtus de la griffe du gouverneur et du trésorier actuellement en fonction, à concurrence de cent millions de francs. L'émission de ces billets ne pourra s'effectuer qu'en vertu d'un nouvel arrêté. DEUXIEME ARRETE. — Vu les demandes des chambres de commerce et de nombreux organismes commerciaux, Sur la proposition de Notre Ministre des finances, Nous avons arrêté et arrêtons : Est autorisée l'émission des billets de cinq francs dont la création fait l'objet de Nojre arrêté du 11 juillet 1914. 28» ANNÉE LUNDf 3 AOUT 1914. ÉDITION B . N° 215

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Zufügen an Sammlung

Ort

Zeiträume