Le travailleur du transport: organe de l'Union belge du transport

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1" amtrr Jféltmr 1914 ■«' 4 L'exploitation des hommes par les hommes L'homme est un... être vivant en société avec ses* semblables et qui mène la lutte pour la vie groupé avec eux. L'homme n'a pas que des besoins et des désirs qu'il peut satisfaire lui-même, il a aussi des besoins sociaux qu'il ne parvient à satisfaire qu'avec l'aide d'autrui. Nous distinguons donc chez les hommes des besoins naturels et des besoins sociaux. C'est ce que nous allons montrer par quelques exemples. L'homme qui boit et mange satisfait à une nécessité naturelle. La soif et la faim sont des besoins naturels. Ceux-ci donnent naissance à un besoin social: celui de faire les repas en commun, celui de prendre de la nourriture en société. L'homme est sociable par nature. Chanter et parler sont des besoins naturels tandis que chanter dans une chorale ou faire du théâtre dans une société d'agrément sont des besoins sociaux. L'accouplement est une passion naturelle, le mariage est une nécessité sociale. La distinction à faire entre ces formes de | nécessité et ces mobiles a son importance lorsque l'on étudie l'évolution de l'humanité et la vie de la société humaine. L'oisiveté est l'ennemie de l'homme. C'est pourquoi nous avons tous le désir mné de travailler. C'est pourquoi nous ressentons tous l'irrésistible besoin de nous occuper à une tâche quelconque. Cela se remarque déjà chez les enfants et même ceux que nous appelons des fainéants cherchent le moyen de satisfaire le besoin naturel de tuer le temps par le travail.La nature humaine est ainsi faite et le désir de travail est la conséquence de la nécessité inéluctable dans laquelle se trouve l'humanité d'arracher à la nature ses moyens de subsistance. Karl Marx, le grand socialiste, avait mille fois raison lorsqu'il affirma que le Travail est indépendant des formes de la société, que le travail est une nécessité que 1 on ne saurait éluder parce qu'il met en œuvre l'échange de la matière entre l'homme et la nature. Voilà pourquoi nous avons pitié de ces bons apôtres qui ont découvert que les socialistes veulent supprimer le travail ! A côté du besoin inné de travail nous rencontrons également chez l'homme lie besoin tout aussi naturel de se procurer une vie facile et agréable aux dépens de ses semblables. Faire travailler autrui pour soi est un désir — exprimé ou non exprimé — que tout homme cache dans son cœur. Cette contradiction apparente entre le goût du travail et le désir de faire travailler les autres pour soi, provient de ce que seul le travail, accompagné de toutes les satisfactions auxquels un homme normal peut aspirer, rend l'homme heureux, tandis que le travail malsain, pénible et trop long

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