Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1915, 26 Oktober. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Konsultiert 25 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/bn9x05z926/
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LE XXe SIECLE rédaction & administration jgtir tw d8 la Bourse — LE HATRE Téléphone : Le Havre n* 14,05 fliyestes? : FSRMD ^SRÀ? Tontes les communications conccrr.an la rédaction doivent être adressées 38"*,rue de la Bourse,Le Havre• LONDON OFFICE: 21 ,Panton Street (Leicester Square) s. w. ABONNEMENTS Franoo 2 fr. 60 par molQ. » 7 fi*. 50 par trlmestwi Angleterre.... 2 sh. 6 d. par mois. » .... 7sh.6 d. par trimestr# Hollande.. 1.25 florin par mois. » ..3.75 flor. par trimestre. Autres pays.. 3 fr. » par mois. • .. 9 fr. » par trime8ti*t PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du journgl au Havre ou à Londres Annonces 4' page: Ofr. 40 la ligne Petltesannonces4* page: Ofr.30laligne Les petites annonces sont également reçues à la Société Européenne de publi-oitéy 1o, ruede la Victoire, Paris, qui en a le monopole pour Paris. Quotidien beige paraissent ao Havre ï ■U*El^Al^,.ll^a«B!3UKCTTTareX^^ WW IIIIHI M—; ■'Bill L'Allemagne a faim!... LE PEUPLE DE BERLIN SE RIT, DEVANT LES BOUCHERIES, POUR ACHETER M LAVIAMfi C'est un témoin allemand qui nous le dit. Un rédacteur du « Vorwaerts », principal organe du parti socialiste allemand, a tait une enquête sur la cherté de lia vie en Allemagne et particulièrement à Berlin. « Reportage » serait plus exact. Car ce ]°ur-naliste est allé voir de ses yeux la fouie crui assiège les' halles et les boucheries. On y fait la queue comme, en 1870, pendant le siège, les Parisiens et les Parisiennes De son article, qui a%té publié dans le «• v i r-waerts » du 16 octobre, des extraitr" ont déià paru ça et là. Le résumé ci-dejsous, .fait sur le texte authentique,offre un pouvant tableau de cette foule affamée et tu-rieuse.« Le journaliste, après des scènes violentes qui s'étaient produites à Berlin à propos de l'achat de la viande et de la graisse par les ménagères, a tenu à se rendre compte par lui-même de la situation et il a été édifié. Il a visité les échoppes des Halles, les boucheries, tant particulière; que celles organisées par les autorités et la « Freibank » où se vend la viande de moindre qualité Partout il a constaté LA MEME PÉNURIE DE VIANDE et LE TI> MULTE SANS NOM DANS LEQUEL SE FONT LES TRANSACTIONS. Les acheteurs, femmes, enfants et vieillards, it. pressent chaque après-midi devant les bâtiments affectés à la vente. Us sont là plusieurs centaines, protégés par des agents de police qui maintiennent l'ordre et empêchent les derniers arrivés de se faufiler dans les premiers rangs. Ils s'arment de pationce, et de vêtements ehauds, car s'ils •viennent 'l'aiprès-rmdi, c'est avec la certitude qu'ils devront y passer la nuit pour n'être servis que le lendemain dans la matinée et parfois, vers onze heures du matin; beaucoup doivent s'en retourner les mains vides. LES VIOLENCES commencent lorsqu'on voit de temps à autre des paquets de viande mis de côté pour certains clients privilégiés, ou bien des soldats en uniforme refuser de se mettre derrière les autres et entrer immédiatement sans faire la file. Les agents de police sont d'ailleurs souvent débordés et aculés contre les murs. Ce sont alors de VÉRITABLES ASSAUTS. Parfois eus si, après une nuit passée dans l'attente, les ménagères sont prévenues à l'entrée flans la boucherie (pie ce jour-là il n'y aura pas do lard à vendre ! En somme, le mécontentement ie ipflus vif règne dans la population. » Le jour de la Justice se lève donc ! Ah ! si nos aviateurs pouvaient répandre dans nos villes et dans nos campagnes ce récit ^■amatique ! Leurs années occuipent l'a Belgique et le Nord de la_ France, et ils ont faim ! Us se sont partagés le butin enlevé, chez nous, par leurs soldats. Us ont des pianos et des pendules en abondance : et ils se battent, aux portes des boucheries, pour avoir un peu de lard. O revanche du Destin, ô ounition du Ciel. Voilà les souffrances de nos innocents vengées. Et ce n'est que le commencement ! IA « GAZETTE DE COLOGNE » GÉMIT SUR LES DOULEURS MORALES ET LES SOUFFRANCES PHYSIGUES DE LA POPULATION CIVILE. L'article ci-dessous, çui a paru dans la Koelnische Volkszeiti;ng » du 16 octobre •(n° 8501 n'est pas moins édifiant H est intitulé « mot d'ordre : tenir ». Ecoutez oe son, mélancolique et lugubre comme un glas. L'auteur consacre la première partie de son article à démontrer que la population civile, dont on ne parle guère, fait, montre elle aussi de courage et d'esprit de sacrifice. Dans ces conditions, on doit la louer sans réserves de supporter sans faiblir les DOULEURS MORALES, ET LES SOUFFRANCES PHYSIQUES résultant du renchérissement du coût de la vie. La crise économique doit pouvoir être solutionnée par le Gouvernement. L'auteur prétend que les vivres existent en Allemagne en quantité suffisantes mais que le prix en est considérablement augmenté par des manœuivres illicites. Le gouvernement doit agir s'il veut que les « civils tiennent ». Il doit agir avec énergie. Nous sommes loin, dit l'auteur, de méconnaître le bon vouloir du gouvernement, mais nous devons exiger de lui qu'il intervienne d'une main fan- Cet appel au gouvernement semble avoir été lancé par l'auteur dans le but de pouvoir sans danger faire la leçon au public; car il ajoute aussitôt : n Cela ne nous empêche pas de faire appel à toutes les couches •de la société pour qu'elles ne donnent pas trop libre cours à leur mécontentement et pour qu'elles tiennent compte de la situation critique dans laquelle se trouve la patrie. Il serait risible de vouloir NTER QUE POUR LE MOMENT LA VIE POUR BEAUCOUP D'ENTRE NOUS ET SURTOUT POUR CEUX QUI SONT ECONOMIQUEMENT LES PLUS FAIBLES EST DE VENUE EXTRAORDINAIREMENT PLUS DIFFICILE. POUR LES PAUVRES ET LES MI-FORTUNES LE SOUCI DE L'ALIMEN-TATIONPESE DE FAÇON PEU COMMUNE. MAIS ILS NE DOIVENT PAS OUBLIER QUE LES SACRIFICES QU'ILS CONSENTENT MAINTENANT ET LES PLAINTES A.UXQUELT ES ILS SONT EXPOSES SONT PROVOQUES PAR LA GUERRE ET QU'ILS DOIVENT LES SUPPORTER POUR LA PATRIE. NOS SOLDATS SONT PARFOIS AUSSI A LA PORTION CONGRUE ET ILS NE S'EN PLAIGNENT PAS. NOUS DEVONS DONC EC-ALEMEN1 SUPPORTER DES PRIVATIONS SANS MURMURER ATTENDU QUE POUR LE MOMENT NOUS NE POUVONS PAS NOUS Y SOUSTRAIRE. Les vivres nécessaires à la vie existent en Allemagne nour tout le monde et il Taut donc trouver le moyen de donner h chacun la part à laquelle il a droit. Les i riches doivent se souvenir de leurs devoirs sociaux et patriotiques envers les pauvres. Celui qui spécule sur les denrées alimentaires est un traître envers le peuple. Mais personne ne peut perdre patience ni la fermeté intérieure. Il ne faut pas non plus lais ser éveiller la supposition que nous n'avons plus confiance dans notre force et dans noire victoire. Le mot d'ordre doit rester : TENIR! même si pour ce faire nous devons serrer les dents. Serrez les dents, prussiens, saxons, bavarois et rhénans; vous les grincerez bientôt. Le jour de gloire ne tardera plus ïuère. Ce n'est pas la famine qui peut abattre à elle seule, nous le savons bien, votre peuple et votre armée. Mais ce qu'elle aura réparé, le glaive l'achèvera... :t LE PEUPLE EST EXASPÉRÉ », avoue la « Gazette de Cologne » Encore un journal de Cologne, mais de l'autre bord, libéral et protestant celui-ci. La « Gazette de Cologne » attaxjue les usuriers et signale <t l'exaspération du peuple ». it L'exaspération s'étend parmi le peuple, dit ce journal, par le fait que son pouvoir ie résistance pendant cette longue guerre &st encore rendu plus difficile par ceux qui ne voient dans les cohditions économiques actuelles qu'un moyen de gagner de l'argent.La tension est si grande qu'une mesure quelconque d'apaisement doit être trouvée.» Le journal dit qu'en dépit de l'immense récolte des pommes de terre et bien que le gouvernement ait fixé les prix moyens entre 1 mark 75 et 3 marks 05 par quintal, ni les communes ni les ménages de l'ouest de l'Allemagne, qui est si populeux, n'ont pu s'approvisionner pour l'hiver prochain à des prix raisonnables. L'ORAGE GRONDE... A Berlin, la crise a provoqué un débat orageux au Conseil municipal. Les socialistes ont Idemandé qu'on empêche au moins le renchérissement des vivres de première nécessité. Le socialiste Wurm a déclaré qu'il règne en Allemagne une misère comme on n'en a jamais vu. Los vivres atteignent des prix inabordables ; la viande a augmenté de 15 0/0. De son côté,le bourgmestre de Francfort-sur-lc-Mein a adressé au - gouvernement un télégramme de protestation contre le renchérissement des vivres. La « Schwaebische Tagwacht », journal socialiste wurtemibourgeois, qui n'a cessé cle se montres- favorable à la continuation de la guerre, publie aujourd'hui, en première nage, un long article de fond dont le titre, imprimé en très gros caractères, est le suivant : <c LE PEUPLE ALLEMAND L EMANDE A MANGER. » Ce journal attaque violemment le gouvernement et cite quelques faits significatifs.Dans le district industriel de Se&igen, une vive agitation règne parmi les femmes des mobilisés qui réclament une augmentation de leurs allocations. A Wald, 200 femmes se présentèrent i'au • tre jour devant la mairie, où elles rencontrèrent les gendarmes qui parvinrent à les retenir Là, tout se passa tout tranquillement et les femmes se contentèrent d'envoyer une délégation eu sous-préfet. À Ohligs, au contraire, se produisirent des scènes tumultueuses, et les femmes de mobilisés attaquèrent les bourgeoises dont les maris ne sont pas partis. DEUX JOURS DE MAIGRE PAR SEMAINE Le Conseil fédéral vient d'émettre une ordonnance interdisant dans tout l'empire la vente de viande et de charcuterie dans les boucheries, restaurants, hôtels et chez les détaillante, pendant deux jours par semaine, la viande de porc ,pendant les jours suivants, la vente de saindoux et de la graisse pendant un jour par semaine. L'exposition de viande et de charcuterie aux étalages ert. dans lés vitrines est interdite.En Allemagne, plus que n'importe où ailleurs, une telle mesure révèle une situation grave ! Un croiseur aliéna») coulé ))01( C'EST UN SOUS-MARIN ANGLAIS QUI L'A ANÉANTI DANS LA BALTIQUE Petrograd, 25 oct. — Officiel. — Un sous-marin anglais a coulé dans la mer Baltique près de Li'bau un croiseur allemand du type n Prinz-Adalbert ». Les croiseurs de la classe Prinz-Adalbert sont des navires de 8, 9 et 10,000 tonnes, au nombre de quatre, armés de canons de B, 8 et 9 pouces et de tubes lance-torpilles. Ils datent de 1900, 1904 et 1905. Exploits d'aviateurs britanniques Londres, 24 octobre. Durant les trois derniers jours, l'artillerie a été très active au sud du canal de 'a Bassée, mais les actions d'infanterie se sont réduites à des combats de grenades dans les tranchées. Quatre de nos aviateurs ont livré, le 22 courant, des engagements aériens et ont, chaque fois, contraint les appareils ennemis à la fuite et à l'atterrissage. Un des aéroplanes allemands est tombé à pic d'une hauteur de 2,000 mètres dans un bois situé un peu en arrière des lignes ennemies. Sur le reste du front, on signale des actions intermittentes d'artillerie ainsi que des travaux de mines et de contremines sans résultats importants. (Officiel.) Guillaume HJiaissc k ton... Répondant à un télégramme de félicitations que lui a adressé le roi de Bavière à l'occasion du 500" anniversaire des Hohen-zollorn, l'empereur Guillaume déclare «qu'il lui est douloureux; après un long règne pacifique, de devoir défendre par les armes la liberté et l'honneur d'un .pays attaqué de toutes parts. » D'autre part, en réponse au télégramme du président du Reichstag, à l'occasion du même événement, l'empereur a remercié en ces termes : n Le lien solide de mutuelle confiance qui s'est formé au cours des siècles entre le prince et le peuple n'a pu encore être affaibli dans la présente guerre, qui est la plus terrible des guerres. » On voit que nous sommes loin des fanfares conquérantes d'août 1914 ! LsyalanBlftphi-Msalfi Commentant une interview que le cardinal Alnette a donnée il y a quelques jours au n Corriere d'Italia », et où il préconisait une union des catholiques italiens avec les catholiques français, la « Tribuna » écrit : « La possibilité d'une lente mais réelle évolution du Vatican vers la Quadruple-Entente. possibilité dont on parle depuils plu-scieurs jours dans les milieux catholiques, serait aujourd'hui confirmée par les paroles du cardinal Amette qui souligne l'initiative prise par les organisations catholiques italiennes les plus « évoluées ». Cette initiative est soutenue par leurs journaux et elle tend à une entente cordiale entre les catholiques italiens et français. Une telle méthode ne peut pas être suivie sans le plein consentement du Saint-Siège, ,et c'est pourquoi cette évolution d'un caractère religieux aura des contre-coups dans le domaine politique. L'initiative qui a été prise tend aussi à séparer les catholiques latins du centre allemand qui, spécialement dans le domaine social, voulait dominer à l'aide de ces Erzberger et les dominait en effet... Un autre symptôme important, du reste, a été la publication officielle dans tVi Us-servatore Romano » de l'article qu'a écrit le cardinal anglais Gasquet, le membre du Sacré Collège qui fait la propagande la plus active en faveur de la Quadruple F i tenta » L'état d'esprit des soldats français UNE ADMIRABLE LETTRE C'est le « Figaro » qui l'a publiée dans son numéro du 20 octohre. L'auteur de cette lettre était, avant la guerre, orofesseur d'école normale. Appelé le 7 août 1914, au Ie' zouaves, blessé le 23 décembre, guéri et nommé aspirant, il reparlait le 28 mai dernier pour le front où il était tué ie 16 juin, à la tête de la section qu'il entraînait à l'assaut, et cité à l'ordre du joua* pour sa câline bravoure. La lettre qu'il écrivait l'avant-velHe de sa mort est tout simplement admirable et elle semble bien réîléter l'état des sentiments que la guerre a réveillés dans l'âme de beaucoup de soldats français : Saint-Eloy, le 14 juin 1915. Ma chérie grand'mère, Ma chère mère, Si cette lettre vous pâment, c'est que j'aurai été tué dans l'attaque que nous devons faire demain. Nous nous lancerons, après le bombardement d'artillerie, contre deâ trancluées très fortes; il est .probable que beaucoup d'entre nous tomberont. J'espère naturellement ne pas être du nombre," mais '.enfin, il faut tout prévoir ! Andrée vous avertira de ma mort. J'ai donné son adresse au bureau, c'est elle qui sera avertie officiellement. Elle saura vous préparer à ce coup. Ne vous désolez pas. Quelle plus belle mort pourrais-je souhaiter que celle-là, au grand soleil ! La mort qui vient en face pendant qu'on accomplit un devoir sacré ! Elle est belle, elle est enviable, ne me plaignez donc pas. Soumettez-vous au coup qui tous frappe, pensez à la Providence dans laquelle vous devez avoir confiance et qui nous réunira plus tard- Je meurs en bon (Français et en (bon chrétien. J'étais trop orgueilleux pour être croyant, mais les souffrances de la guerre, le spectacle de la mort m'ont ramené à une plus juste humilité. Je ne suis pas pratiquant. mais je pense que Dieu me prendra en sa miséricorde pour ma bonne volonté et que nous nous retrouverons tous. Ne dites rien à mon frère Bobert; que, jusqu'à la fin de la campa^rne, il ignore ma mort; elle le découragerait, et il ne faut pas. Ce n'est pas parce qu'un ouvrier tombe qu'il faut s'attrister, les autres doivent seulement faire double tâche avec plus d'ardeur et cle courtage. Soyez fortes, je vous le répète. Robert vous reste. Priez pour lui, priez pour mon âme. Au revoir, mes chères mères: je vous embrasse bien tendrement et je remercie le ciel qui m'a donné une vie bien courte, mais une vie bien douce ientre vous deux. Ne me pleurez pas surtout, car ce sont seulement, les l'armes que ma mort va faire couler oui me rendent triste. La vie est si peu qu'elle ne vaut pas les pleurs... et la mort qui m'attend est si belle... , Henry FOYER, aspirant au 8e zouaves, i — A Shanghaï, la police a saisi 130 pistolets automatiques et 20,000 cartouches que les Austro-Allemands expédiaient par la Chine à Calcutta pour y fomenter une insurrection. De nombreuses réserves d'armes , avaient été constituées à cet effet. __ Le maroheur américain Georges Goul-din£ de Toronto, a couvert 7 milles (11 kil. ^63? en cinquante minutes 40 secondes 4/5. Je&N, -le record dfâ la marcha LA SITUATION MILITAIRE Lundi 25 octobre, midi. Nous1 n'oserions encore condamner les pessimistes à se voiler la face et à se couvrir de cendres; mais, dès à présent, leur conscience ne doit plus être en repos : L'énergie de l.> France et de l'Angleterre pa: rait devoir conjurer l'immense péril créé par l'audace allemande et la félonie bulgare dans les Balkans. Que les Serbes tiennent bon une ou deux semaines encore, — comme les Belges tinrent sur l'Yser, — et les corps expéditionnaires franco-britanniques, dont l'avant- garde est déjà au feu, tombera dans le flanc des divisions bulgares imprudemment engagées dans les défilés du Vardar et ruinera les grands espoirs de Berlin et de Sofia. Il convient de se bien persuader qu'on ne fait point la guerre en Serbie et en Macédoine comme1 dans les daines de la Flandre, de l'Artois ou de la Champagne. Le pays est montagneux et farouche; les routes y sont rares et mal entretenues 'et les pluies de l'automne les ravagent. Les voies d'invasion dont se servent les Bulgares ne sont que de9 défilés, fort distants l'un de l'autre et, sur chacune. de ces chaussées, étroites et encaissées, il n'y a guère qu'une ou deux divisions (20,000 à 40,000 hommes) qui puissent opérer. L'état-major bulgare est donc contraint à diviser ses forces et à commettre ainsi une lourde faute car elle permettra éventuellement à l'adversaire de le battre en détail. Ceci prouve aussi qu'il n'y a pas lieu de se laisser éblouir par la fantasmagorie des effectifs que citent inconsidérément les lecteurs d'almanachs de statistiques qui nous montrent 500,000 Bulgares, 300,000< Austro-Allemands et 200,000 Turcs en ruée contre la Serbie.C'est de la haute fantaisie. Les 11 divisions bulgares (soit au maximum 250,000 hommes) ne sont pas toutes sur la frontière serbe et celles qui s'y trouvent sont réparties sur une longueur de 350 kilom. Que les troupes franco-britanniques apparaissent en force sur le Vardar et il ne restera à l'état-major bulgare que cette alternative-ci : Ou se retirer en Bulgarie sur une position de concentration, ou ramener, de l'aile droite à l'aile gauche, des divisions destinées à constituer un crochet défensif assez solide pour arrêter l'offensive des Alliés. Mais qui ne voit que, dans cette dernière hypothèse, la jonction des armées de von Mackensen et du tsar Ferdinand sera singulièrement retardée ou rendue précaire ? Ï1 n'en faut pas davantage pour nous faire considérer avec moins d'alarme ce nouveau théâtre de la guerre. Des autres théâtres, les nouvelles sont favorables.Les Allemands continuent à s'épuiser en donnant du front contre les inviolables tranchées de Flandre et de France. En Russie, les armées moscovites manifestent, une grande et heureuse activité en Bessarabie, en Volhvnie et en Lithuanie; cependant, sur le front de la Dwina, la situation ne laisse pas que d'être inquiétante car l'ennemi a gagné du terrain vers Riga et vers Dwinsk; rien cependant ne nous permet de croire que les Russes ne dégageront pas. une fois de plus, leur ligne menacée. En Italie, l'offensive méthodique et oibstiinée de l'armée du générai Cadorna paraît être à la veille de recueillir de grands succès, notamment sur le bas Isonzo. Paul Crokaert. LES FAITS DU JOUR M/WVVWVtl Un décret, du roi. d'Italie établit de nouveaux impôts pour la durée de la guerre : 1° Sur les exemptions du service militaire : 2° Sur les revenus des administrateurs des sociétés anonymes ou en commandite par actions ; 3° Remaniement, des taxes sur les transactions. du droit de timbre poux, tes actes, quit-tanccs, effets, chèques. Uvrcs de commerce, du droit d'enregistrement, des taxes hypothécaires, de la permission de porter un revolver\ des taxes sur les concessions gouver ncmentales. des taxes sur les billets, les cinématographes ; 4» Remaniement du tarif des droits du cadastre ; 5° Taxes postales, télégraphiques. "Les journaux évaluent à environ soixante millions le produit annuel des nouvelles mesures financières. IVVWVWM Le Secolo reçoit de Bucarest la nouvelle que la Bulgarie ayant décidé de suspendre le passage des marchandises envoyées en Roumanie, le gouvernement rovjnain a décidé, de. son côté, de refuser le passage des marchandises bulgares. On dit que les conditions d'un accord entre la Roumanie çl la Qxuidruple-Entenle ont déjà été formulées. Les partisans de l'Allemagne, MM. Carp et. Majoresco, désireraient provoquer un changement île ministère. On croit que le gouvernement proclamera l'état de siège à Bucarest. hiwvwwvt La cabinet luxembourgeois vient de démissionner à la suite de la mort du président du conseil M. Eyschen. La grande-duchesse a prié M. Mongenast., ministre des finances, de former le nouveau cabinet., mais ce dernier a refusé et. la crise actuelle a, paraît-il, des causes politiques. M. Dato a déclaré que son cabinet n'abandonnerait la direction des affaires que lorsque la confiance de la Couronne lui manquerait, que la majorité parlementaire lui ferait défaut, ou qu'il pourrait discerner un état d'opinion absolument contraire à sa politi-quey ce qui est loin d'être le cas en ce moment.Après cet entretien il semble probable que M. Dato restera au pouvoir, mais il est douteux que ,malgré tous ses efforts, il puisse éviter d'opérer une légère modification dans ^ cabinet avant de se présenter aux Cortès. ; Dernière Heure Communiqué ofidd français Paris, 25 octobre, 15 heures. EN CHAMPAGNE, nos troupes ont remporté hier un important succès. L'ennemi conservait en avant de sa deuxième position un saillant très fortement organisé qui avait résisté à nos précédentes attaques. Ce saillant comportait dans la partie sud-ouest sur les pentes nord de la cote 196, à deux kilomètres au nord de Mesnil-les-Hurlus, un très important ouvrage appelé : « La Courtine », que nous venons d'enlever de haute lutte. Cet ouvrage comprenait, sur une étendue d'environ douze cents mètres et sur une profondeur moyenne de deux cent cinquante mètres, trois ou quatre lignes de tranchées,réunies par des tunnels souterrains et des boyaux organisés défensivement. Malgré la valeur du système fortifié et l'acharnement montré par les défenseurs, nos troupes ont réussi, aflrès une vigoureuse préparation d'artillerie et à la suite de violents combats, à l'occuper entièrement en fin de fournée. L'ennemi, dont les pçrtes sont sérieuses, a loissé entre nos rfiains deux cents prisonniers appartenant à trois régiments, différents.Pas d'action importante sur le reste du front. LES SERBES CONTRE-ATTAQUENT HEUREUSEMENT Nich, 25 octobre. — Officiel. — Le 21, nous avons contre-attaqué heureusement sur la rive droite de la Mlava, capturant 2 canons, 2 mitrailleuses et 2 cuisines de campagne. A Rachatza, nous avons contre-attaqué également, nous emrihrant de 2 mitrailleuses et d'un grand nombre de chevaux et de mulets. Depuis le 22, les combats se poursuivent sur les fronts du nord-est, où la situation est inchangée. Les combats, continuent d Krivela, Vélès et à Soplie. Athènes, 25 octobre. — On mande de Nich à la date du 24, que l'offensive aus-tro-allemande a été arrêtée sur tout le front Nord. Au Sud de Posarevatz, les Serbes ont reculé de quelques kilomètres sur des positions plus forte:'.. Sur le front du Tymok et de Pirot., tontes les attaques bulgares ont été repoussées. Les opérations ont été suspendues, les Bul gares ayant besoin de se reformer et de réparer les perte6 considérables qu'ils ont subies. Les Serbes considèrent cette -partie du front comme invulnérable. Les Bulgares dirigent leur principal effort sur le front de la Macédoine, dans le but d'occuper la Macédoine sorbe, mais leur élan a été également arrêté, sur ce point, par des mouvements combinés de l'année française avec les troupes serbes. »OI/ LES FRANÇAIS METTENT DES DETACHEMENTS BULGARES EN DEROUTE Salonique, 25 oct. — Hier, les Français ont attaqué trois détachements bulgares, sur le front Gradec-Valandovo-Rabrovo, et les ont mises en déroute vers la frontière serbo-bulgare. Les Français ont eu une dizaine de morts et queloues dizaines de blessés. Les Bulgares ont été décimés par lea 75 français et ont subi de grosses pertes. »o« LA FLOTTE ITALIENNE DEVANT LA COTE BULGARE Brindisi, 25 oct. — Un télégramme signale que l'escadre italienne participe an bombardement de la côte bulgare. )X M LES CONSULS VONT QUITTER DE&EAGATCH Athènes, 25 oct. — Le gouvernement gree a demandé aux autorités bulgares quo les consuls étrangers quittent Dedeagatch pour l'intérieur. ——«on L'INCIDENT DE LACHAUX-DE-FOND Berne, 25 octobre. — Le ministre d'Allemagne a déclaré au Dépjartement politique fédéral que l'enquête a révélé que c'était un aviaieur allemand désorienté qui bombarda Lachaux-de-Fond. Des ordres sévères ont été donnés aux avilteurs pour que pareil fait ne se produise plus. Le gouvernement impérial a exprimé ses vifs regrets et a promis qu'une indemnité sera versée. LE PRINCE DE GRECE A SALONIQUE Le prince héritier de Grèce, suivi d'un nombreux état-major, partira oe soir pour Salonique, dans le but d'inspecter la garnison et de se rendra compte de la situation de l'armée. i ■ i» w i m >i -m—ht" n > lin m» La terreur allemande en Belgique -o Détails émouvants sur l'assassinat de Miss Cavell.— L'indignation du monde civilisé.— Autres condamnations et exécutions. WVl'VVVA'VVVWWVWtVVVVVVVVVVVVVVVVV Nous avons publié dans notre dernier nu- 1 méro le récit de l'assassinat de miss Cavell, tel qu'il ressort des rapports officiels de l'ambassadeur d'Amérique à Bruxelles. Avons-nous assez mis en lumière l'hypocri- m sàe sournoise des bourreaux de l'héroïque la nurse ? Nous avons résumé, d'après le rap- te port de M. Gibson, secrétaire de la léglation- Li des Etats-Unis, les démarches qu'il a faites, ci la nuit. d>u crime, au nom de son ministre iu et en compagnie du marquis de Viïlalobar, <fc ministre d'Espagne, et de M. de Levai, au- m près du baron von der Lancken, pour ob- v< tenir la grâce de la condamnée. Ce rap- ta port, nous le- donnons ci-dessous intégrale- la ment. C'est un 'document capital dans l'ai- £é faire- On y verra la preuve irréfutable que ju les Allemands, ayant machiné l'assassinat, v< ont mis tout en œuvre pour que les ministres d'Espagne et des Etats-Unis ignorent ^ la sentence de mort et pour qu'en tout cas „ lie recours en grâce arrivât trop tard. A Ira- , vers la précision polie du langage diploma-itiqiuie, on v lira l'inexprimable indignation de M. Gibson en face des procédés allemands et l'on devinera les sentiments de réprobation qui l'animent en- face de l'âme fc criminelle db ce sinistre baron von Lanclcen 56 dont 1e rôle apparaît bien, dans cette m odieuse conspiration, le plus méprisable de s'-tous. Voici ce rapport : P1 m a.j £e rapport île J! (âibsen 2 « A Son Exoellence le ministre _f des Etats-Unis. » Biiixeltes, le 12 octobre 1913. (x » Monsieur, » Apprenant hier matin de source non officielle que le procès de Miss Cavell s'était ^ terminé samedi après-midi et que le minis- ;e tère pubBc avait requis une sentence de mort, je fi§ demander des renseignements par téléphone sur ces faits au Politische el Abteilung (département politique du gou- aj vermement général allemand). Il en résulta que le jugement n'avait pas encore été pro- ^ noncé, et qu'il y aurait probablement une (-« remise d'uin jour ou dieux avant qu'intervint une décision. M. Conrad donna des as- . suramees positives que 9a légation serait 1 complètement informée des développements " de l'affaire. Materé ces assurances, nous fîmes au cours de celte journée des enquêtes répétées ; la dernière eut lieu ù 6 h. 20 du soir, heure belge. M. Conrad noue déclara P[ alors que le jugement n'avait pas 'encore ™ été prononcé, et renouvela explicitement ses ™ assurances, données auparavant, qu'il ne manquerait pas de nous informer dès qu'il « y aurait dlu nouveau. £■ » A 8 h. 30, j'appris d'une source étran-"ère' que le jugement avait élé rendu dans le courant (le l'après-midi (avant la dernière n< conversation avec M. Conrad) et que l'exé- d* cuUon aurait lieu la nuit. lis PAN DER LANCKEN PRÉTEND QU'IL IGNORE LA SENTENCE » Conformément à vos instructions, je 'en fus, en compagnie de M. de Levai, à recherche du ministre d'Espagne, et je trouvai en train de dîner chez le baroi} imbert. J'expliquai à Son Excellence les [■constances où nous nous trouvions, et i demandai (puisque vous étiez malade et us l'impossibilité de vous y rendre vous-ême) de venir avec nous trouver le baron >n edr Lancten, et d'appuyer aussi ins-mment qiue possible J« requête que j'ai» is présenter en votre nom afin qu'on dif-rât l'exécution de la sentence die mort squ'â oe qiuie le gouverneur pût examiner ilre recours en grâce. » Nous nous munîmes d'unie note adres-e au baron von der Lancken et du recours i grâce adressé au gouverneur ; le minis-3 d'Espagne, consentit volontiers à noue compagner, et nous nous rendîmes ea-rable au Politische Abteilung. » Le ba»on von der Lamc^n et tous lei nctionnaires dje son 'bureau étaient al» mis pour la soirée. Nous dépêchâmes n essaj^r lui demander de revenir tout <ï iite pour nous voir pour une affaire de < us grande urgence. 11 arriva quelques mj ttes après 10 heuires, suivi peu de temi ►rès par le comte Harracii et M. von Pal mhaïusefn, fonctionnaires de son bureau t lui expliqua les drconstanioes de K, use, on lui présenta votre note, et il la lot haute voix dievamï nous. » H espirima son peu de foi dans le rap* irt selon lequel le jugement avait été pro* «ncé, et manifesta quelque surprise d« >us voir accorder foi à une informatkm ii ne vernit pas des sources officielles. » Il insista beaucoup pour connaître 1$ urae exacte de notre information, mai? ne me sentis pas autorisé à le lui dira. ! baron von dter Lanken dléclara qui! ait très très improbable que le jugemenl it déjà été prononcé, que,même s'il en était lis i, il ne serait pas mis à exécution dans i si bref délai, et qu'en tout oas il serait ut à fait impossible de faire n'importe loi avant le matiin. » Naturellement, on lui fit observer que les faits étaient tels que no'U6 -les croyions, fallait agir maintenant, sinon tout était utile. Nous le pressémies de se fixer im-édialement sur les faits, et après quelque citation, il consentit à le faire. Il t.èlé-lona aiu juige président la oour martiale, revint au bout 4" uni petit instant nous re que tes faits éta<i«n-t tels que nous les i avions décriSs,' el qu'on avait Itntenition exécuter la sentenrr ar*iyt te matin, ors nous présentâmes, «wc toute la avité requise, notre recours en grâce. » Pour autant que je puisse en juger, nous > négligeâmes dp taire valoir aucun côté i la cause qui pût avoir quelque effet, sou-«oanit toute l'horreur de l'exécutioa d'une ^ Le numéro : 10 Centimes (5 M STOHT) Mardi 26 Octobre 1915 21e ANNÉE.—Série nonvelîe. - N» 549

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1895 bis 1940.

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