Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 15 März. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/qv3bz62f7f/
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23' ANNEE — Série nouvelle • N° 850 Le Numéro 10 Centimes (5 Centimes an Front) JEUDI 15 MARS 1917. RÉDACTION & ADMINISTRATION t3, ru» Jean-Jacques-Rousseau, 33 PARI S Téléphone : Gutenberg 139-68 BUREAUX AU HAVRE; 28'", ne de la Bourse - LE HAVRE téléphone : n° 64 belge » LONDON OFFICE : 21, PAKTON STREET leicester Square, S. W. Directeur : FERNAND NEURAY LE XXE SIECLE ABONNEMENTS France.. .2. 2fr.S0 par mois » 7 fp.SO par trimestr# Angleterre. 2sh. 6d. par mois » . 7sh,6d. pantr-imestre Autres pays 3 fr. — par mois » 9 fr. — par trimestr® • PUBLICITÉ S'adresser à FAimiaistratiao la Joarna ou à l'Office de Londres Les petites annonces sont également reçues à la Swciétc Européen ho d® Publicité, 10, rue de la Victoire, l'ariSt qui en a le monopole pour' Paris. Quotidien rseige paraissant au ±iavre ei a j^ans Un aveugle On chercherait en vain dans la presse catholique et dans la presse socialiste d'outre-Rhin un mot de désapprobation pour la dernière en date des perfidies allemandes. Pourtant, s'il y a jamais eu sous la calotte des cieux une action évidemment contraire à la plus élémentaire morale, c'est bien la traîtrise de ce gouvernement impérial, qui ordonne à son ambassadeur "à Washington de prodiguer ^ux Etats-Unis les assurances lés plus pacifiques et, dans le même moment, de liguer contre la Grande République le Japon et le Mexique. Leur Bernstorff a beau être comte et ambassadeur. Ce Boche v^e salon n'en ressemble pas moins comme un frère aux Boches de tranchée qui agitaient .des drapeaux blancs, au début de la guerre, devant Liège, pour tromper et assassiner nos soldats. Sous tous les habits, dans tous les postes et sous toutes les latitudes, le Boche est le Boche, c'est-à-dire un être bon pour toutes les besognes et prêt à tous les crimes, du moment qu'il a reçu lin ordre. Prêter aux Boches et à la Bo-chie une âme européenne, vouloir raisonner avec eux, lies entreprendre sur le Droit, le Devoir, l'Honneur, essayer de les convaincre en agitant les sentiments qui nous émeuvent et en écrivant les mots qui nous persuadent, c'est de la folie pure. Autant se défendre contre une bête féroce en lui jouant du violon ou de la flûte. C'est de quoi ce pauvre M. Camille Huys-mans ne paraît , pas encore se douter. Etabli en Hollande depuis une quinzaine de mois, il y a fondé un journal rédigé, depuis le titre jusqu'au nom de l'imprimeur, aux fins de persuader aux ouvriers socialistes que les Boches, dans le fond, ne sont pas si noirs que les réactionnaires se plaisent à le dire. Les réactionnaires ! Est-il réactionnaire, M. Rudyard Kipling, qui a écrit des Boches qu'ils ont révélé ail monde l'existence du mal !... Ce n'est pas la seule originalité dont puisse se flatter l'organe de ce député socialiste, d'ailleurs désavoué avec éclat par les neuf dixièmes de son parti. Logique avec son point de vue, il consacre dix colonnes sur douze, dans chacun*-de ses numéros, à éreinter, vitupérer, déchirer, non point le Boclle, mais uniquement les Belges qui ont l'audace de ne point partager ses amitiés, ses inimitiés, ses illusions.^ Assurément, c'est un crime à ses yeux que d'avoir envahi la Belgique, brûlé Louvain, saccagé Dinant,. promené le fer et le feu d'un bout à l'autre";;du pays, réduit en esclavage des millièrs d'ouvriers belges. Et nous n'entendons point dire que M. Camille Huysmans ait, dans son cœur, oublié ou seulement amnistié ces forfaits. Mais quiconque le jugerait sur son journal ou sa prose uniquement serait fondé à croire que c'est un forfait pire, pour lui, de réclamer l'élargissement des frontières de la Belgique ou simplement de douter, avec un grand nombre de socialistes notoires, de la possibilité de retaper jamais l'Internationale. Gare à M. Branting, socialiste suédois, et à M. Vandervelde, qui se sont élevés contre la conférence internationale dont M. Huvsmans exige la convocation ! L'anathème "les attend, l'excommunication les guette ! M. Camille Huysmans a la chimère hérissée et l'illusion mauvaise. Défense ài -tous les Belges de sourire de celle-ci et<: de siffler celle-là. Je viens de lire dans unèi feuille embochée de Bruxelles deux colon-^. nés d'invectives publiées à notre adresse dans le journal de M. Camille Huysmans. Le XXe Siècle y est accusé de troubler l'union sacrée, et de faire le jeu du capitalisme, du cléricalisme et de 1a réaction !... Après la guerre, foi de Camille, notre châtiment sera terrifie. Est-ce endurcissement du cœur ou légèreté de l'esprit ?('Mais le réquisitoire ipar anticipation de ce Fôuquier^ThinviHe nous laisse froid. N'a-t-il pas passé toute sa vie politique à demander des comptes ià celui-ci, à menacer celui-là, à traduire la Belgique entière à sa barre? Personne, à notre connaissance,, n'en est mort. Nous' , mourrons un jour ou l'autre, comme tout le monde. Mais il n'y sera certainement pour rien. Après la guerre, il aura, s'il ne change, plus de comptes à rendre que nous, et de plus laborieux. Est-ce sur sa ^clairvoyance qu'il fonde son prétendu «droit de faire la leçon à tout le monde, du haut de son fromage de Hollande, et de prodiguer les pensums et les coups de férule ? Nous le voyons encore B'esclaf-fer, au mois d'octobre 1912, dans les couloirs de la Chambre, après la séance secrète convoquée par M- de Broqueville, qui venait ae déposer son projet de loi nailitaire, pour éclairer les députés sur ' l'état de l'Europe et le péril de la patrie. M. Camille Huysmans se tordait. Sa voix coassante remplissait la salle des Pas-perdus. « La guerre ! s'écriait-il, ils croient encore à la guerre !... » Il aurait fallu entendre le ton méprisant de cet homme supérieur- Moins de deux ans plus tard, le 29 juillet 1914, au sortir du meeting où quatre socialistes allemands étaient venus travailler, sur l'ordre de leur gouvernement, à endormir les socialistes belges, M. Camille Huvsmans donnait sa parole d'honneur, tout haut, que les sociailistes allemands sauraient empêcher la guerre... Parfaitement, citoyens; Guillaume II et son fils sont les otages de nos camarades allemands. Au premier signal, pan, pan-.., toute da famille impériale est par terre..-Il était excusable en ce temps-là. Mais aujourd'hui ? Non seulement l'Internâtio-nale socialiste n'a pas. empêché la guerre, protégé la Belgique, sauvé lçs ouvriers belges de Tesclavage. Mais personne ne (peut plus nier, à moins de nier le soleil en plein midi, que l'Internationale a été, en aveuglant et. en empoisonnant les ouvriers belges, français, anglais et russes, le fourrier de Guillaume II et du pangermanisme- De tous les instruments de conquête de l'Empire allemand, ça été le plus dangereux et le plus efficace. Avoir pris pour un facteur de paix, avant le 2 août 1914, cette machine de guerre n'accuse qu'une candeur commune à beaucoup de braves gens. Mais en 1917 ? Nous doutons qu'une telle pbstination soit un titre à la confiance de la classe ouvrière, martyrisée par les kamarades sur la fraternité de qui M. Huysmans a si follement compté pour arrêter la guerre et mater Guillaume II. Nous doutons que cet aveugle reçoive mandat de guider, après la guerre, les ouvriers socialistes! Rebelle cependant à cette évidence, la foi internationaliste de M. Camille Huysmans, esprit libre, esprit fort, se fait plus ardente, plus enflammée et plus farouche à mesure que les faits déposent et s'accumulent contre elle. En tant que cas pathologique, c'est admirable, nous ne disons pas le contraire. Reste à savoir si la prestigieuse rareté de ce phénomène autorise M. Huysmans à le prendre de haut avec les Belges qui, jugeant les Allemands, socialistes ou non, sur leurs exploits et sur leurs crimes, sont décidés à ne plus se laisser égarer désormais par le mirage de la communauté de parti, d'opinion ou de religion. Fernand NEURAY. LA FIOITIfRE tuÉuMelge est complètent taie Londres, 14 mare.— Suivant le correspondant du Times à. Amsterdam, la clôture de la frontière hollandobelge sa rattache à d'importants mouvements de troupes allemandes, et l'on croit qu'elle durera six semaines. Le Telegraaf apprend que toutes les relations postales entre la Hollande et la Belgique ont été suspendues. On sait ce que signifie la fermeture de la (frontière hollando-ibelge : celle-ici est toujours étroitement, gardée et. le passage y est interdit en tout temps aux Belges ; mais des « neutres » obtiennent des laissez-passer. C'est donc l'octroi de ces laissez-passer qui est actuellement suspendu. 01 navire nenrêgien remaillait la Bglpis est oouig par las pliâtes Londres, 14 mars. — Suivant une dépêche de Copenhague aux journaux, la « Gazette Norvégienne de la Marine Marchand© » apprend que le grand vapeur norvégien Lars-Pastenaes a été coulé en dehors de la zone du blocus; il allait des Etats-Unis à Rotterdam, avec une cargaison de grains pour la commission de secours américains. Le Lars-Fastenaes a été coulé sans avertissement. Sans vergogne •Les Muncfiner Neueste Nachrichten^ 4i<u 26 février 1917, annoncent que l'Office du : vêtement à Berlin a fait de Géra le centre de concentration du butin enlevé des terri-toires occupés de Belgique, de France et de Russie.. De grandes quantités de produits textiles. y sont emmagasinées pour : être remises, plus tard, selon les besoins, aux services militaires. Les stocks des 58 articles, fibres de tout genre, poils et crins, lin, soie, etc., saisis ci'un coup',par l'arrêté de Von Bissing du ! 14 février 1917, prendront donc le chemin de Géra et les Belges de la partie occupée, continueront de grelotter sous leurs vête-.. ments en lambeaux... SUR LE FRONT FRANÇAIS j _ L'ennemi repoussé en Champagne Une attaque française en Lorraine (Communiqué officiel français) Paris, 14 mars, 14 heures. Dans [a région de Lassigny, nous avons exécuté divers coups da main sur Ie9 tranchées allemandes et mis en fuite une reconnaissance ennemie. Au nord-est de Baissons, une tentative de coup de main sur nos postes, p.rè3 de Soupir, a été repoussée. Dans la région Butte du Mesnil-Maisons-de-Ghampagne, ies Allemands ont lancé, hier, vers 18 heures, deux violentes contre-attaques sur des ouvrages conquis psrnous à la gauche du secteur. L'ennemi n'a pu aborder nos positions en aucun point et a subi de fortes pertes. La lutte à la grenade 9'est poursuivie tout» la nuit avec acharnement entre la cote 185 et Maisons-de-Charopagne, où nous avons conquis da nouveaux éléments de tranchée. Sans la région au nord de Saint-Mihiel, hier, dans la journée, une opération, vivement menée par nos troupes, nous a permis d'enlever la ferme de Romainville et da faire une trentaine de prisonniers. Nos détachements ont, en outre, pénétré, sur quatre joints différents, dans les tranchées allemandes, entre la Meuse et la forêt d'Apre-mont ont poussé jusqu'à la deuxième tranchée allemande et ont ramené de nouveaux prisonniers. Pendant la nuit, lutte d'artillerie assez vive dans tout ce secteur. Nuit calme partout ailleurs. 11 heures du soir. Au cours de la journée, nous avons continué à progresser à la grenade, dans la région de Maisons de Champagne, malgré un violent bombardement de (ennemi, qui a fait usage de gaz lacrymogènes. Surja rive gauche de la Meuse, notre artillerie a exécuté des tirs de destruction sur les organisations ennemies. Un observatoire a été détruit près de f/ion}iauco?i. LA GOÊRRE A L'ALCOOL — x — Ls gouvernement anglais va fermer 30.000 débits de boissons Londres, 14 mars. — 30.000 public-houses (lisez débits de boissons) doivent être fermés d'ici quelques mois. C'eii un tiers du chiffre total des cafés existant en Grande-Bretagne. Oji sait que la plupart des « put blic-houses » appartiennent aux grands brasseurs et distillateurs. Les nouvelles restrictions de lord Devun-port.ont amené les brasseurs et les distillateurs à réaliser une économie appréciable en réduisant proportionnellement le nombre des débits. Les brasseurs de Londres se sont réunis hier à cet effet cour se mettre d'accord sur leur attitude à la réunion plénièr.e des brasseurs britanniques, qui se tiendra aujourd'hui à Londres."" L'accord est d'ores et déjà assuré entre le gouvernement', les distillateurs et les brasseurs pour exécuter d'une façon patrio: tique les restrictions imposées. — JLe SÊnat portugais a adopté à l'unanimité- une adresse .de félicitations à l'Angleterre au sujet de la prise de Bagdad. Le cardinal Mercier e©aîre les barbares ; ?:r S. G. Mgr l'évêque de Belley nous fait l'honneur de nous écrire une longue et aimable lettre pour nous féliciter « d'avoir publié une édition populaire des écrits et des discours du cardinal Mercier dont là grande âme est admirée du monde civilisé tout entier. « Il importait, ajoute l'éminent prélat, de répandre partout les hautes leçons de foi intrépide, de fier patriotisme et de courage indomptable qu'a fait entendre l'héroïque Prince de l'Eglise que l'histoire associera à la gloire de la sublime Belgique et de son noble Roi. » : De son côté, Mgr l'archevêque d'Avignon nous écrit : « C'est une heureuse pensée d'avoir ainsi réuni les lumineux documents qui font ressortir encore plus la grande figure de Votre illustre cardinal et l'ignominie des barbares envahisseurs. » Mgr l'évêque de Rodez et Vabres estime que « ces lettres feront un grand bien à tous leurs lecteurs et les réconforteront puissamment », et Mgr l'évêque de Nantes nous approuve de « faire connaître l'œuvre immense du cardinal Mercier qui, en affirmant les principes catholiques avec tant de force, lutte avec succès peur la civilisation et la religion même, contre la barbarie allemande. » Rappelons que ce volume est mis en vente dans nos bureaux à 1 franc l'exemplaire; 75 francs le 100 jusqu'à 1.000 exemplaires; 65 francs le 100 au delà de 1.000 exemplaires; 60 francs le 100 pour les commandes plus impor tantes. Pour l'Angleterre, s'adresser à l'Office de Londres, 21, Panton Street, Londres, S. W. Envois franco aux prixsuivants : 1 exemplaire 1 sh.; liv. st. 3 le cent jusqu'à 1.000 exemplaires; liv. st. 2.15 le 100 au delà de 1.000 exemplaires; liv. st. 2.10 le 100 pour lescommandes plus importantes. * * * En même temps que notre édition populaire, nous recommandons à nos lecteurs un beau volume in-12 : « Per Crucem ad Lucem », où les éditeurs Bloud et Gay viennent de réunir sous une forme très soignée les lettres pastorales, discours et allocutions du car-dinal Mercier. Ce volume de 320 pages, honoré d'une préface de Mgr A. Baudrillart, recteur de l'Institut catholique de Paris,-est mis-en vente.au prix de 3. fr. 50. s 0MB ILLUSION DANGEREUSE LEîEfIMIflP rwRMduMMetfM C'est une vérité dont il faut bien se pénétrer, si on ne veut pas aller au-devant de nouvelles déconvenues. On a vu jadis des hommes d'Etat prétendre . que si le Kaiser, ses hobereaux et ses gros industriels étaient 'animés de sentiments belliqueux, le peuple allemand, lui, n'avait rien que de pacifique- Après ce que cette erreur nous a coûté, ce n'est pas le moment d'en accueillir d'autres également dangereuses. Orel Fussli— les éditeurs de Zurich que leurs confrères de Leipzig et de Berlin frappèrent d'interdit en raison de la publication de quelques livreâ courageux —-viennent précisément de publier sous le titre : « De? Weltkrieg » (La guerre mondiale), un ouvrage où un suisse-allçrnand, M. Zurlinden dit à ce propos quelques vérités utiles à méditer. Reproduisons ce qu'en dit dans son numéro du 15 mars, l'Information de Paris : « La guerre est née de l'autocratie prussienne qui la rendit possible, de l'impérialisme prussien qui en précisa le butin, de militarisme prussien qui en est le moyen. Il faudra des victoires décisives pour vaincre cette trinité diabolique. Le peuple allemand, dit-on, y aidera. Erreur profonde, s'écrie Zurlinden. Les hommes d'Etat alliés comptent que l'Allemagne vouera une reconnaissance éternelle à ceux qui la débarrasseront de ses liens. « Le peuple allemand ne sent pas ses liens ; des pieds et des mains il repousse une libération qu'il ne demande pas. Il se sait un avec le militarisme, son bonheiir le plus grand. Toutes les illusions des ennemis du militarisme prussien auraient dû s'évanouir quand, sans se faire prier, les social-démocrates allemands se convertirent à la guerre et à la politique de guerre du gouvernement allemands ». (p. 328), « vDes personnages bien intentionnés, mais aveugles^ voudraient nous faire croirë que l'Allemagne libérale aura hâte de 'sacrifier son militarisme belliqueux. L'organisme allemand est trop fortement atteint pour que la guérison puisse naître de son propre mouvement et de sa propre initiative. Le stimulant doit venir du dehors. La défaite militaire d'abord,, la régénération intérieure ensuite : les deux se suivront dans cet ordre, et les deux sont nécessaires. « Intéressés, comme nous le sommes nous-mêmes, à la paix du monde, les Suisses allemands nuance Zurlinden envisagent à notre manière les voies et moyens pour la réaliser. Plus d'autocratie, plus d'impérialisme, plus de militarisme ! Cela va de soi. Que res-tera-t-il de l'édifice impérial quand vous en aurez retiré ces trois moellons ? Guillaume II, monarque constitutionnel, en jaquette ou en redingote, cessant de rêver aii Nordkap-Bag-dad et k Frédéric Barberousse ! Il 1& faudra, cependant, pour que vive l'Europe. » ies î®wap-cer§litt à Bruxelles On sait que, par suite des réquisitions opérées par les Allemands, les chevaux sa font de plus en plus rares en Belgique occupée : des bœufs, parfois des hommes les ont o-amptliacésii dans les brancards des> véhicules. Les lignes suivantes, extraites d'un entrefilet d'un journal bruxellois em-boché (n° du 8 mars 1917), montrent à quel degré d'acuité en est arrivée cette crise de la traction : « La pénurie de chevaux rend - de plus en plus compliquée la "fâche des administrations publiques, chargées du service des pompes funèbres. « Pour parer à toute éventualité, l'administration des tramways' a fait procéder. à la transformation de cartaines voitures en corbillards. A l'extérieur, bien en-tendu^rien ne décèle trop la destination nouvelle de la voiture, laquelle est aménagée pour le transport collectif de quatre cercueils. « Des civières sur roue, aménagées avec tout i'apparât extérieur des corbillards, ont également été préparées, pour effectuer les transports depuis les mortuaires jusqu'aux églises et aux terminus des lignes de tramways. » Avant la guerre, il avait déj^été question de voitures spéciales de ce genre à faire circuler entre l'église Sainte-Gertru-de d'Etterbeek et le cimetière de Roodt-beek. Ssmaat i avilie» He Uim aux limais Amsterdam, 14 mars.'— Utt incident très dramatique s'est produit hier dans les environs de la petvîe Ville hollandaise de Aardenburg (Flandre Zélandaise), tout près de la frontière belge. Un avion allemand étant venu survoler le territoire hollandais, les troupes chargées d'assurer la surveillance de la frontière ouvrirent sur lui un feu nourri. L'aviateur allemand blessé perdit la maîtrise de son appareil, dont le moteur s'arrêta, et qui atterrit à quelques mètres de la frontière, devant la triple barrière de fils éleci'Jrisés qui sépara aujourd'hui aies -eux pays. Les soldats hollandais se^ précipitèrent poitr s'emparer, de l'aéroplane, mais par un suprême effort, l'aviateur blessé réussit à remettre le. moteur en marche et à faire faire à son avion, par-dessus les fils, un bond qui le projeta sur le. soi Belge. Là, des fantassins allemands, qut avaient assisté de loin à la scène, accoururent. Le pilote, fatigué par l'effort qu'il venait de fournir, s'était évanoui, et il fallut l'enlever de son siège pour le diriger vers, une ambulance voisine. Mort de I, Joies Menpeereboom Nous apprenons de Bruxelles la mort de M. Jules Vandenpeereboom, sénateur et ministre d'Etat, décédé il y a quelques jours à Anderlecht. Il est superflu de rappeler le rôle joué dans la politique belge par M. Vandenpeereboom. Député de Courtrai, il devint ministre des chemins de fer dans le cabinet catholique constitué par M. Jules Malou, au lendemain des élections du 10 juin 1884. Il rie quitta le ministère des chemins de fer que quinze ans plus tard, en 1899, après être devenu chef du cabinet et avoir aussi détenu pendant un certain temps le portefeuille de >a guerre. C'est toute une période de notre histoire politique qu'évoque à l'esprit des Belges le nom de Vandenpeereboom. Le député de Courtrai était resté aux chemins de fer sous le cabinet. Beernaert qui avait succédé dès octobre 1884 au cabinet Malou. Il y demeura encore, quand Beernaert quitta le pouvoir en 1893, après un vote des sections de la Chambre hostile à la représentation proportionnelle et de môme sous deux autres chefs du cabinet, MM. de Burlet et de Smet de Naeyer, assurant en outre l'intérim du ministre de la Guerre au départ du général Pontus. L'hiver de 1898, M. de Smet de Naeyer, démissionnait à son tour après avoir vainement essayé lui aussi de faire voter la Pi. P. par la Chambre. M. Nyssens l'accompagnait dans sa retraite et M. Vandenpeereboom chargé de Constituer le nouveau cabinet, faisait appel, pour le ministère des Finances et le ministère de l'Industrie et du Travail à MM. Liebaert et Cooreman. Ce cabinet ne devait pas vivre longtemps et c'est encore de la réforme électorale qu'il allait mourir. En juillet 1899, M. Vandenpeereboom présentait un projet de loi qui, croyaiMl, devait contenter ; tout le monde. En réalité, il se montrait père indulgent : son projet fut accueilli fraîchement par la droite, traité de monstre par la gauche et fut l'occasion d'une agitaticfi populaire qui amena la retraite du projet et la démission du cabinet. C'est alors que M. de Smet de Naeyer reprit le pouvoir qu'il devait garder jusqu'en 1907 ét qu'il réussit à faire adopter par le Parlement son projet de R. P. Depuis, M. Vandenpeereboom avait été élu sénateur et avait été nommé ministre d'Etat ; ses interventions marquées de bon sens pt d'humour, étaient toujours accueil- . lies au Sénlit avec sympathie et son autorisé avait été pour beaucoup dans l'accueil fait par ses collègues de la droite à la réforme militaire de 1909 et au service personnel dont il s'était toujours montré partisan. Puis, l'âge était venu et, en 1914, des syncopes lui avaient donné en pleine séance de sérieux avertissements. Retiré dans sa vieille maison d'Anderlecht, dont il avait fait un véritable musée d'antiquités, il aura accueilli la mort avec calme et sérénité. De quelque animosité que son nom ait été entouré à certaines heures dans nos luttes politiques, il laissera le souvenir d'un brave homme, d'un travailleur et d'un bon serviteur du pays, accueillant aux plus humbles comme aux plus grands^ uniquement préoccupé, sans le moindre souci d'intérêt ou d'ambition, de bien accomplir la tâche qui lui était confiée. ^■■TTiTa ITTY - ■■ - — - La Foire de^Leipzig fut un fiasco Copenhague, 14 mars. — Les commerçants lamiôricains qui reviennent de Leipzig . déclarent que la foire a été cette a^née un fiasco. La plupart des devantures sont vides; on y placarde le mot « ausverkanfit » pour faire croire que le manque de marchandises provient de l'excès des ventes. >-*»©«»-< . — (Les douze hommes de l'équipage du sous-marin -aHemanid éohoué sur la côte hoiMandai-se, ont été délbaivjfcës à Hallevoetsluis. L'ECHEC to navrtt timéa " La question flamande n'existe pas pour la Belgique. Une seule chose existe : la haine des Boches" nous dit on industriel arrivant du pajs envahi Un industriel, habitant Bruxelles, a quitté la capitale, il y a trois semaines. Il étiait hier au Havre où nous l'avons rencontré.Naturellement, la première question qui-nous est venue aux lèvres a été de lui demander des nouvelles de là-bas, de'chef nous ? — On lutte, nous répond-il, chaque jour, avec un peu plus d'énergie, de volonté e| de mépris haineux pour les Boches. Le tempérament national s'est exacer» bé. 11 suffit que les. Allemands fassent oix veuillent quelque chose pour que ce soit ; NON ! Du haut en bas de l'échelle sociale, l'attitude est la même. Au fond de tous ies cœurs gronde la colère ; plus, la haine contre l'envahisseur, et, spécialement, contre les misérables — rarissimes, Dieu mer-: ci !, — qui, pour quelques milliers de marks, se font leurs seïdes. Par exemple ! s'exclame notre interlo-i cuteur, moi qui viens du pays envahi, lorsque je suis arrivé en Hollande, en Angleterre, en France, j'ai été fort étonné de^ l'importance, accordée aux exploits de lg bande d'énergumènes flamingants qut opère là-bas sous le patronage des Boches,- La question flamande ! Mais ça n'existe: pas en Belgique ! Il n'y a qu'une question, qu'un souci, qu'une pensée : voir chassetf es Boches, les voir battre — et puis, enfin, respirer librement !... Quant à toutes les menées des Aile* mands, aidés de quelques traîtres flamin* gants, personne ne s'en occupe, pas pluy en pays flamand qu'à Bruxelles ou e$ Wallonnie ! Ce sont les Boches, n'est-ce pas, qui ont imaginé cette histoire ? Eh bien, croyez-le, il suffit qu'ils essayent de faire une' chose pour qu'elle soit condamnée d'avance irrémédiablement, pour qu'on n'en' veuille à aucun prix t Tout ce qu'ils ont machiné chez nous, . ;n quelque ^matière que ce soit, est, d'ores 1 et déjà, anéanti dans l'esprit et la volonté de tous. Rien de ce qu'ils ont fait ne pourra rester, pas plus en matière flamande I qu'en aucune autre. Et les Flamands sonti les premiers à le proclamer. Les Boches, dans leur psychologie pataude, s'entendent d'ailleurs à ancrer la résolution au cœur de tous les Belges et ! à réchauffer leur patriotisme, si jamais il avait pu s'attiédir. Leur dernière invention : la Belgique divisée en deux fractions, dont l'une 'wallonne, ayant Namur ponr chef-lieu, et l'autre flamande — avec Bruxelles pour capitale ! —■ est, su cet égard, la dernière et la plus fantastique des balourdises ! Ces gens ont donc oublié qu'il y a quelque 87 ans, ce fut pareille politique qui suscita la Révolution de 1830 ?! ! ! Guillaume II a fait son petit Guillaume d'Orange ? Il ne connaît pas les Belges. Tout celé iera balayé par la Belgique unanime avec les Boches et les misérables qui ont vou« lu jouer au « conseil national de ls Flandre ». Aussi, s'il y avait hors de Belgique dei gens pour échafauder n'importe quelle combinaison sur ce que les Allemands ap« n/llent « le mouvement flamand en Belgique », ils se prépareraient une rude déconvenue.Les Belges du dedans, ceux qui ont souffert, qui souffrent, qui sont quelque six millions, leur montreront ce qu'est 1er patriotisme en Belgique ! Pour eux, il n'y a ni Wallons, ni Fla-nands ! Il n'y a que des Belges qui ont condamné d'avance et sans appel tout ce. qui, depuis 1914, leur est venu des Boches ! ■ ■ - -— —— ■ ' ■ — ^ LA S VERRE VUE DE LONDRES L'action! nécessaire Correspondance particulière du "XXe Siècle " Londres, la 10 mars 1917. Je n'ai pas juigé utile de commenter ici, le mois dernier, le diecours de Lioyid George, — discours capital pourtant, le plus important qu'ait entendu l'Angleterre, avec le diecaurs-prograimme prononcé il y a trois mois. C'est qu'il contient en luinnême sa propre exégèse et sa propre justification. Il n'y a pas lieu de le débarrasser de fioritures, plus ou moins littéraires, pour en extraire les lignes directrices, — ni d'en dévettopper certains points indiqués en passant : il dit tout ce qui doit être dit, -c'est-à-dire, tout ce' qui doit être fait. Discours d'un intérêt poignant parce qu'il étreint sans détours le problème qui nous passionne tous à l'heure actuelle : comment gagner la guerre ? Discours essentiel!, discours d'homme d'E-bat, discours de grand homme d'Etat, — mais discours-.tout de-mj&me. Il ne faut s'illusionner ni sur sa nature, ni sur sa portée..Lee journaux français en ont fait un vif ■ éloge, dans lequel, souvent, la chaleureuse approbation adressée à l'énergie du gouvernement britannique le disputait à la ■ jritique visant la faiblesse d'un autre gou-ààwwH. Or, cet autre gouvernement a, ïrtSîî-j lement., institué la carte de charbon, la? carte de sucre et paraît à la veille de law-j cer la carte de pain. Le premier ministre1 de Grande-Bretagne, mallgré toute l'énergie»! de ses discours, n'a, eii cette matière, rien; institué du tout. Il ne pouvait pas le faire jusqu'ici ? C'es;S très possible. Aussi ce qui précède ne cons*. titue-t-il nullement une critique, mais- un», mise au point qui m'a paru utile. » *■ * (Le cabinet actuel a, depuie.sa foiamfttionïii beaucoup et utilement agi-, il lui reste agir encore. . -j Il ne suffit pas de dire à la nation qu'elle^ doit se préparer à sutbir de lourds sacri-J fices : il faut encore les lui imposer. j [Longtemps on a hésité. Le fantôme de 1*^ iberté indrvidueJiie — un de ces morts qu'oip doit tuer dix fois, ici surtout, pour s'eife débarrasser, — paralysait toutes les initia.^ tives. J Aujourd'hui, l'entrave est rompue, 1 élans donné Lord Devonport annonce les restrictions alimentaires. Lord Neville Gham-ierla!<n annonce.le service industriel genô-; l ' ^

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1895 bis 1940.

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