Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1918, 28 November. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Konsultiert 20 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/zp3vt1hw63/
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JEUDI 28 NOVEMBRE 1918 L'UNION DANS L'ACTION VINQT-QUATRIEME ANNE.E ABONNEMENTS Les prix seront fixes tros prochainement 10 centimes Ie numero Instaurare omnia in Christo Redaction et Administration: 4, impasse de Ia Fidélité, 4, Bruxelies TABiF DES ANNONCES Annoncescommerc, petite ligne fr.0.50 Reclames ayant les annonces, la ligne fr.2.00 Faits divers • 2 • • • 5.00 et4.00 Sports.fr.2.00 Reparations judiciaires •$ ï • »3 00 Necrologies ...•««.s3.00 Les petite» annonces, paralssant eimultanément dans le « XX* Siècle » et le c Journal de Bruxelles » (tarif ré-j duit) 3 petites lignes 1 franc CEÜX DONT E FAUT PARLER Histoire émouvante et dramaiique des origines de Ia " Libre Beigique clandestine. ui L'lmpresslon da « J'accuse » Je résolus, poursuit M. Van Doren, d'imprimer f accuse moi-même, rue Van der Stichelen, puisque mon imprimeur occasionnel s'y refusait, et de faire distribuer cette publication par mes porteurs habituels. Allard accepta cette tache avec empressement. Il fut convenu que Ton tirerait 10,000 exemplaires de l'ouvrage. Je préparai Ie numero pour la fête du Koi du 15 novembre. Pour ie Nouvel An dont la date approcbait, on projeta 'de reproduire Ie « Rêve de bataille » en y faisant figurer l'entrée triomphale de notre Roi. Nous n'étions pas parvenus a trouver une reproduction ue cette oeuvre célèbre, lorsqu'un jour je fis part iricidemment de mes intentions a M. Gheude, un ancien professeur, qui était un des distributeurs de notre « prohibé ». Il me dit qu un de ses amis possédait la gravure que nous avions vainement cherchée et que celui-ci ferait la transforma*tion* nécessaire. Le travail dut être fait en hate et l'on n'y apporta pas tout le Boin desirable. D'autres mécpmptes survinrent: Diongre qui avait rejusé d'imprimer J accuse, ref usa, lorsqu'on lui remit la copie du numero, d'imprimer la Libre Beigique. J'allai aussitót trouver Allard qui composait J'accuse, rue Van der Stichelen, et nous décidames d'imprimer chez lui la Libre Beigique. Grace a la nouvelle machine que je lui avais achetée pourremplacer celle qu'il nïavait vendue ,. le tirage pouvait se faire assez vite. Nous tirions alors a 20,000. Mais le danger devenait pressant. Les Allemands venaient d'arrêter Gisquière qui avait fait une réimpression de la Libre Beigique et l'óditeur Dewit, de la rue Royale, dont le magasin était une veritable usine a probibes. J'allai done chez Allard qui habitait rue des Cultivateurs et j'installai chez lui des trappes par ou Ton pouvait faire disparaitre tout le tirage en cas d'aierte^ ainsi que des sonneries électriques destinées a le prévenir en cas d'alarme. Toutes nos dispositions étant | ainsi prises, nous recommenc&mes a imprimer la Libre Beigique chez lui et J'accuse rue Van der Stichelen. Pendant ce temps, les arrestations continuaient ainsi que les perquisitions chez les Jésuites et ailieurs. Je jugeai prudent de prendre avec ma femme des dispositions en prevision d'une d( s ;ente eventuelle de la police allemande a mon domicile. Nous convlmes — car il y allait de ma vie — que si les boches se présentaient chez moi, jeprendrais la fuite et je lui donnai tous les renseignements et instructions nécessaires en cas d'arrestation. La « Cravache » Nous approchions a ce moment de l'anniversaire de la fondation de notre petit journal et je desirais produire, a cette occasion, un numero interessant. Je cherchais un sujet de dessin et cë furent les Allemands eux-mêmes qui me le fournirent. La Wochenchau venait de paraitre avec un portrait de von Bissing le représentant, assis, fair plutót déprimé. Je composai un croquis oü on le voyait écrasé sous le monceau des formules de perquisitions qu'il avait lancóes, bien inutilement, dans lespoir de nous atteindre. Ce numero eutle-mêine succes que les au tres. J y puisai un nouveau stimulant et, encourage par le résultat, je songeai a iaire uu illustré. Je pris pour titre La Cravache et je me mis en devoir de reproduire les dessins de Ramaekers qui avaient fait ici une tres forte impression. Mes premiers numéros eurent beaucoup de succes. Mais les frais étaient assez lourds d'autant plus qu'il fullait, par mesure de prudence, avoir en réserve une grande quantité de clichés de maniere a assurer la publication du journal illustré pendant quelques semaines si le clicheur venait a être arrêcé. Néanmoins, je marchai de l'avant. Je tirai La Cravache a 10,000 exemplaires que je fisdistribuer gratuitement. Nous étions a ce moment littéralement débordés comme service de distribution. Lévêqiie de Namur venait d'adressersa retentissante protestation aux *évêquesj allemands et nous en avions tiré, a la demande du P. Dubar 20,000 exemplaires, représentant chacun, comme composition, la matière de vquatre Libre 'Beigique. Nous distribuames ces 20,00ü exemplaires, 20,000 Libre Beigique, 10,000 J'accuse et 10,000 Cravache. C'était trop. Nous ne pouvions songer a recommencer pareil tour de force. L'orage, d'ailieurs, commencait a gronder sur nos têtes et nous approchions de I ii la catastrophe. De fortes emotions nous attendaient. Les ruses aüzquelles on avait recours J'avais coutume de faire mes livraisons de prohibés en rue. Je donnais généralement mes rendez-vous au «Grand Bazar », devant l'ascenseur. Celui a qui je devais. livrer les Libre Beigique s'y présentait a une heure fixe. Nous montions dans l'appareil en ayant Fair de ne pas nous connaïtre et nous nousasseyons sur la banquette, le paquet entre nous. Jëfesortais au premier palier, en abandonnant mes paquets qui étaient emportés a l'arrêt suivant par mon distributeur. Je procódais de la même facon dans les trams. Je m'installais sur la plateforme, Mon distributeur montait a l'arrêt suivant. Puis je descendais abandonnant le paquet a mon complice. Je fis plusieurs livraisons dans les églises et au marchó de la rue de la Loi. La grosse affaire était de varier constamment les endroits de livraison. Un matin, on vint m annoncer que deux dames voyageant entre Liége et Bruxelles avaient surpris la conversation de deux Allemands s'entretenant en francais. L'un avait dit a l'autre qu'il était sur la trace de la Libre Beigique, qu'il se faisait passer pour un marchand dejournaux, qu on lui livrait des exemplaires dans un café de Saint-Gilles et que ceuxci étaient fournis par un certain Kreud. Son compagnon lui déclara qu'il recevrait 10,000 marks a titre de recompense, s'il faisait faire un pas sérieux a l'instruction. Les personnes qui avaient surpris cette conversation, firent part au doyen de Bruxelles de ce qu'elles •avaient «ntendu dans l'espoir que le renseignement püt être transmis au directeur de la Libre Beigique. Jé fus assez rapidement prévenu et faugurai que le fournisseur désigné par les allemands sous ie nom deKreud devait être mon distributeur M. Gheude. Je me rendis chez celui-ci pour ie prévenir et il iut convenu, en même temps, que je ne paraitrais plus chez lui, mais que je lui remettrais les numéros dans la rue. Quand je le rencontrai dans la suite, il me déclara avoir acquis la conviction qu'il ne s'agissait pas de lui. Mais je n'étais pas rassuré etj'ordonnaiaAllard et a son fils d'etre tres prudents au moment des livraisons. L'arrestatlon de Gheude Un soir, j'avais donné rendez-vous a mes hommes au haut de la rue Lesbroussart pour assister a la livraison de la Libre Beigique par les deux fils Allard. Mes porteurs étaient en retard. Pendant que je causais avec Gheude è l'avenue Lourse, j'eusje ne sais quel pressentiment et je décidai que la livraison de son paquet se ferait dans une rue s'amorc.ant a la rue Lesbroussart, tandis que le paquet destine a la belle-soeur de Gheude serait remis rue du Bailii. A l'arrivée de mes deux porteurs.jenenvoyai un remettre le paquet a Gheude, et j'accompagnai faut re fils Allard pour lui indiquer, rue du Bailii, la personne a qui il devait remettre ses imprimés. Je revins ensuite tranquillement chez moi. Le lendemain, a 2 heures, j'entendis sonner è ma pórte et japercus MueLily Maindiaux qui avait i'air attenée. Dès que je l'eus introduite, elle me demanda si je savais que Gheude avait été arrêté laveilie. Inutile de vous dire mon emotion. Elle me raconta que Gheude, après avoir pris possession de ses numéros, avait traverse l'avenue Louise et pris la rue du Chatelain. Sa belle-soeur, après avoir recu son paquet, s'était rendue place du Chatelain, pour y retrouver son beaufrère. Arrivée a eet endroit elle avait vu Gheude terrassé par plusieurs individus. Le distributeur a qui ceiui-ci avait donné rendez-vous se trouvait engage dans la mèlóe. Après avoir assommé deux Allemands, il était parvenu a s'enf uir avec son paquet. En presence de ces faits. la distributrice était allee en courant prévenir MmoGheude Ceci se passait a 6 heures du soir. MmeGheude, anxieuse, ne savait comment me prévenir, car elle ignorait mon adresse. Fort heureusement, une jeune tille de Louvain S3 trouvait chez elle; elle habitait pres de la maison de M1^Maindiaux et décida d'alier informer cette familie chez qui, j'avais recu déja une si cordiale hospitaiité. Cette jeune fille, MUeBelot, partit courageusement a pied pour Louvain, dan i ia nuij. Elle arriva chez MmaMaindiaux a minuit. Le lendemain, Mlle Lily Maindiaux arrivait a 2 heures chez moi pour me prévenir de l'événement. Ce fut un avertissement providentie!car, le soirmême je devais me trouver au mème endroit pour faire k Gheude, dont j'aurais pu ignorer Tarrestation, la remise de Taccuse, %J^appris dans la suite que des policiers avaient dit: « Il est facheux que nous avons manqué le « grand » Le grand, c était moi. Ün3 Journée d'angolsses J'en arrive a la journée du 13 avril 1916. Il y avait deux mois environ a ce moment que l'instruction de l'afFaire Gheude était en cours. J^étais rentré d'une promenade avec ma femme et mes enfants et nous avions achevé de souper, lorsque, vers huit heures, l'ainée de mes filles eut son attention attirée par un bruit anormal paraissanb provenir de la rue. Comme je redoutais a tout moment mon arrestation, je me précipitai a la fenêtre de k logia. Japercus a la porte de ma maison deux individus qui semblaient en attendre d'autres devant vlnir de l'avenue Milcamps.Le bruit qui avait intrigue ma fille était celui d'autos stationnant dans cette avenue. Je compris qu'on était lè, pour m'arrêter. Jejbae' retournai avec calme vers ma femme| et je lui dis : « Les Allemands sont la. &ue préfères-tu que je fasse, que je reste^ou que je fuie ? » Elle • me répond&t: « Pars ! » Je criai a la servante de lais-! ser sonner et de ne pas ouvrir la pèrtei immédiatement pourmedonnerle temps de fuir par le jardin. A ce moment, les Allemands n'avaient pas encore pressé le bouton de la sonnerie éiectrique^ Jd me précipitai vers le jardin, j'en ouvris la grille et refermai celle-ci derrière moi, Ce n'est que plusieurs jours après que je me rendis compte que j'avais empèché ainsi les allemands de se lancer a ma poursuite. A trois reprises, j'essayai de sauteraudessus du mur. Pendant ce temps,lesAllemands sonnaient avec rage. J'étaisa bout de forces, lorsque la Providence me vint en aide. Japercus dans un coin du jardin une charrette anglaise appartenant aux enfants. Je l'approchai dumur et, après avoir franchi celui-ci, jetombai dans un.terrain vague donnantsur l'avenue Plasky. Ce terrain étaitbordé d'une palissade. J'allais Ja franchirégalement, lorsque japercus un palicier|.aiiemand se promenant ay^rf$ös^feiè^6 ' La retraite m'ótait coupée. Je me blotStis dans un trou, mais je ne tardai pasa me convaincre que les Allemands neme trouvant pas chez moi, n'h^siterai n*.pas a explorer le voisinage. 11 fallait done k tout prix partir. A tout hasard,je sautai au-dessus de la palissade. Jepoussai un soupir do soulagemtni enconstatant que j'étais seui. Le Bocheavait disparu,(A suivre.)p. Dblandshbere. >

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