Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1915, 04 Februar. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/pv6b27qw97/
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.> n êS/ ANNÉE. — Série nouvelle. — N° 85 Le numéro : 10 Centimes Jeudi 4 révrier 1915 ^RÉDACTION & ADMINISTRATION 281er ras db la Boesb — LE HAVRE Téléphone : Le Havre 11° 14.05 OFFICE SPÉCIAL A LONDRES : £i, Pan ton Street (Broadmead Ilouse) London (S. W.). Cirscieur : TEMND SEUIt&T Toutes les communications concernant la rédaction doivent être adressées aux bureaux du XX" SIÈCLE, a S1", rue de la Bourse, Le Havre, avec la mention : LEXXeSIÈCLE ABONNEMENTS : Franc© 2 fr. 50 par mois. » 7 fr. 50 par trlmestro Hors France.. 3 fr. » par mois. » ..9 fr. » par trimestre Angleterre.... 2 sh. 6 d. par- mois. » .... 7 sh. 6 d. par trimestre PUBLICITÉ Correspondance de réfugiés et communications personnelles : Sur le Continent: Los 3 lignes 0 fr. La ligne supplémentaire O fr. 23 Angleterre : la ligne 3 d. PUBLICITÉ DOHMErtCIiLE : On traite à forfait Quotidien beioe paraissant au Havre Les liiniiÈ lancent des brûlots sur l'Ancre 0 w wvvvvv\\vvvvvvwvvvvwvvvwv \ w ATTAQUES REPOUSSEES DANS L'ARGONNE 'WWWWWVWWVWVWWWWVWVWVlil Paris, 3 février, 15 heures 30. Uiûn ii signaler AU NORD DE LA LYS. ENTRE LA LYS ET L'OISE, DANS LE SECTEUR NOULETTE {ouest Lens), nos batteries ont imposé le silence à une vive lOusitafle. Les Allemands ont lancé dos brûlots sur Ja rivière Ancre en amont d'Aveluy, AU NORD ALBERT ; ces engins ont été arrêtés ipar nous, avant qu'ils fassent explosion. Notre artillerie a continué à obtenir DANS IL A. VALLEE DE L'AISNE d'excellente ré-euilats. Nous avons légèrement progressé en fai sant des prisonniers et en repoussant uni : contre-attaque à l'ouest de la côte 200, PRES : DE PERTI-IES. i EN ARGONNE, une seconde attaque aile mande a eu lieu, hier, près de Bagatelle 1 vers 18 heures. Elle, a été repoussée, oomm« celle déjà signalée et qui avait eu Heu. i i 13 heures. Calme sur le front die LA MEUSE AUi ! VOSGES. EN ALSACE, nous nous organisons sur 1< terrain gagné au sud d'Ammertzvifler. DANS LES FLANDRES Combats aériens Où l'on voit sombrer quelques "taubes,, et "albatros,, (De- notre correspondant spécial au Iront Du sommet d'une des hautes dunes vois tics de Nieuiport on a une jolie vue sur 1 plaine où tombent et d'où parlent les obus. Les troupes sont si bien terrées et les eu .ions si habilement dissimulés, qu'à moin de se trouver le nez dessus, on ne les voi pas. A gauche des dunes, la mer où, à l'hc iiizon, apparaissent quelques panaches de fu méc noire qui révèlent la présence des na vires qui, oetle nuit, sont venus cracher 1. mort sur les troupes allemandes. Devan nous, Nieuport et ses deux (ours décapitées f> droite, Coxyde, dont le clocher gothiqiui s'élève gracieusement dans le ciel comrn un défi aux ari ! leurs allemands, grands dé molisseurs d'églises. L'air est pur, pas un souffle de vent. Le: Bhrapnéls allemands éclatent dans un nuag de fumée blanche, qui retombe lentement su lo sol ; les marmites, qui arrivent avec ui bruit rie rapide passant sur un viaduc métal lique, éclatent sourdement en soulevant ui nuage noir. Les canons alliés font un vacar nw effroyable ; le coup déchirant des 75 S' mêle à la basse profonde des obusiers. Sur la crête des dunes se profile la silloiiel te de curieux, qui disparaissent dès nue le obus se rapprochent. Un ronflement sonor fait lever les têtes, c'est uji aéroplane alli qui prend de la hauteur en tournoyant et s'ei va observer les positions ennemies. Bonn chance 1 Soudain, un nuage jaune sale apparaît au dessus des maisons, là bas, à droite. C'est ui ballon captif, en forme de poire, relié au so par un câble, qui s'élève doue ment, jusqu'i «me centaine de mètres. Il oscille un peu puis reste immobile. I.'ennemi l'a certain, .ment aperçu, car voilà quelques shrapneli qui arrivent à son adresse. L'observateur n< s'en émeut pas et continue, le plus paisible ment du monde, b fouiller l'horizon de sei jumelles, tout en prenant des notes. Les Al lemands renoncent bientôt ù 1 atteindre, d'au tant plus qu'ils ont fort à faire pour retion dr<; à nos batteries. Le ballon est ramené à terre peu après mais ce n'est pas pour longtemps, cai n voici qui remonte, un peu plus haut cell< fois, et son observateur, profitant du temps superbe, continue son travail. L'aéroplani .allié, qui a survolé les lignes allemandes, re vient et descend en spirales à la hauteur di .ballon caplif ; il tourne en se penchant sui l'aile, semble l'eflleurer, puijrS'en va atterri] plus en arrière. Les renseignements de l'aert et dm ballon se complètent sans doute et doi vent être 'ntéressants, car, quelques minute! après l'atterrissage, les batteries alliées s( mettent à tirer^avec une vigueur nouvelle. Les aviateurs ennemis ne restent, cepen, dant-pas inactifs. Voici, très haut dans l'a.r h 2.500 mitres au moins, trois, quatre, cinq six avions ennemis nui se dirigent' vers l'ouest. Ils s'en vont sans doute jeter dos bombes sur Dunkerquc. Nos artilleurs le: aperçoivent. Les coups des cartons braqués gueule au ciel, se succèdent, rapidement e poursuivent les aéros qui prennent de le hauteur et filent à toute vitesse. On les pert de vue. Un quart d'heure après, un aéro revient e descend en vol plané. Est-ce un biplan Far man ? Où sont ses couleurs ? Il ,, un., crob noire à chaque aile I C'est un allemand ! il at terril doucement entre les dunes et le canal Deux hommes en sortent et prennent leui course, mais, englués dans une bouc épaisse ils ne vont ni loin, ni vite. De toutes part: surgissent des soldais : Les aviateurs enne mis se laissent arrêter et l'un d'eux jette ur gros pistolet. On le ramasse : c'est un pisto lct pour lancer des fusées lumineuses, sem blables à de gigantesques cartouches d< chasse. Un aviateur anglais atterrit tout près de !■;' et va droit à l'appareil allemand, on le voi' mettre le doigt sur un petit trou, dans le blin Uage. Une bail." a passé là. C'est l'aviateui anglais qui, à 200 mètres de hauteur, a en Ragé avec les aviateurs allemands un due: «tant il est sorti vainqueur. L'appareil es; visité ; i! contient encore huit bombes, deux ex jplosivés et. six incendiaires, , Maintenant l'aéro allemand, un Albatros, typa D. D., n* 467, niilitar Plu-gzangc B 773/14, élégant biplan, à l'hélice rouge, aiuî ailes transparaît,es, est entouré par nos sol dats aviateurs qui le dés embourbent, et l'en mènent. A 2.000 mètres au-dessus, tournoi* I un autre Albatros qui, impuissant, ne peu k que contempler l'oiseau teuton, inerte sui ' le sol. Les .deux officiers allemands sont amenés à X..., où un officier belge, le commandan S..., les interroge. Soudain, un obus siffle et éclate avec fracas. L'aviateur et son ca imarade rentrent la tête entre les épaules. Li commandant S... sourit et leur dit : « Com ment, vous craignez les obus de vos com patriotes ? » Ces aviateurs allemands l'ont en somme : -échappé belle. Deux autres avions aile mands, qui ont essuyé le feu de nos adroit; - artilleurs belges, ont sombré : Le premier a atteint de plein fouet par ùn obus au mo •ment où il regagnait, les lignes allemandes - est tombé avec une vitesse terrifiante, com S me un fcwiide. On xx'tu jjcn x'rtiv«u v-iî ,.;i ont t chose de ceux qui le montaient : le second a - été enveloppé par les éclats d'un shrapnel. - Ses oeuvres vives ont été atteintes. Il n'a pu - se maintenir en l'air que quelques moments, 1 a culbuté, puis est tombé à pic dans nos t Signes. i * 1 & & i Mais voilà qu'on tire dé nouveau sur Fur- - nés. Un. avion belge s'élance au même moment vers les lignes ennemies. Il a vu bril- 3 1er la flamme d'un des coups de départ. La - batterie ennemie esl repérée ! Vile, il alter-i' rit ; l'observateur téléphone, et, quelques i minutes après, nos artilleurs tirent sans in- - terruption. L'ennemi se tait. Pendant trente-i six heures' il ne donnera plus signe 'de vie. - 11 a donc été touché. - Mais bah ! qu'ils tirent sur Fum.es, sur la dernière ville belge intacte : ils ne la souil- - leront pas de leur présence 1 A. M. i liliMISE DÉSIBRE J\î>0\A!S AHIO! ALBERT j Cette remise eut lieu, il y a troi-s jours, au quartier général belge. Le correspondant, du Times qui y assistai i en rend compte en ces termes : « Le Roi nous reçut, M. Zamanaka^ chargé d'affaires du Japon en Belgique, M. Sugi-mara, envoyé spécial -de VAsalii, et moi-même, dans une pièce très simple, située dans une maison plus simple eaucore. II n'était accompagné que d'un seul aide-de-camp. Il donna une poignée de main à chacun de nous et nous souhaita la bien venue en excellent anglais. Après quoi, M. Sugi-; mara lut une adresse brève et bien sentie. ! Elle exprimait sans aucun doute fidèlement ; Les sentiments du peuple japonais à l'égard | des Belges au cours de la guerre actuelle. [ » Après avoir diit combien il était sensible ( à l'honneur que lui faisait Le souverain en , le recevant, M. Sugimara poursuivit en ces , termes : i «Je demande humblement la permission . » en faveur de Ryuheichurayama, président : » dos Asahi Shimbun (le Soleil du Miati»n) <lle ; » Tokio et d'Osaka, d'offrir à Votre Majesté » un sabre tachi. » Je prie Votre Majesté de me permettre d de lui confirmer que le peuple japonais . » tout entier a conçu la plus grande a dm: ra-» lion pour le coura.ge et la persévérance de » Votre Majesté et de ses sujets et la plus » profonde gratitude pour les services » qu'Elle, aimsi que les Belges, ont rendus à »> la cause de l'humanité et de la civilisa-» tion dans les épreuves les plus dures qui j. » a.ient, >amais frapné une nation. t d T/offre de ce sabre, l'Ame du Samouraï I >' que M. Murayam'a vous prie gracieuse-» ment, d'accepter, traduit la très haute idée , » que le peuple du Japon se fait de la brave ; » nation de l'Ouest dont l'héroïsme a été pro-» clamé h travers' lé moiîde entier. » M. Mai raya ma a choisi ce sabre dans sa ■ » collection d'objets d'art. Sa lame a été , » laite en 1577 par un célèbre forgeron nom- » nié Naknju\va Shichiroyemon-no-jo luki-» liane, qui vivait à Osafune, dans 1-e Japon » occidental, mourut en ir><S8. » » Le roi répondit, par une allocution émue, ,>ai'l.:i.ut eommo représentant d'un vaillant ■ ll'-un e a|iXI',,,".wn.'ams d'un a"<re vaillant 1 Si i k sincèrement enchanté du cadeau. Le SDhi» est « l'àme du Samouraï ... te symbole le plus délicat de la civilisation médiévale du Japon ; c'est un présent « toîSfflSWSaJÏ r** LE PETIT DiÛPË.'U BELGE La vente du petit drapeau belge a produit dans 1-e département de la Côte-d'Or là somme île 89,200 francs. lissons de guerre g)'im^rial eeaiiea » Je hais la religion calho sous la pluie et dans la boue, — lique », écrivait Guillaume li RUINES TRAGiQUES une «revue» A SUR la ligne de feu. - la « chan- sd «l'ile-sceul . SffiN nPS (FÎÊRnTTPS » I f= « MOU- lin de fou g au court ».— entrain, gaite, confiance. [De notre correspondant "particulier) Paris, le 30 janvier 1915. Un ami très cher, qui est aussi un confrère distingué, M. C. Dijoud, m'écrit des tranchées de la Somme : ' « La victoire! Nous la préparons et elle 1 ne fait de doute pour personne. C'est pourquoi le moral de nos troupiers est merveilleux, malgré la pluie qui transforme nos ' tranchées en ruisseaux de boue. Nous avons d'ailleurs des repos nombreux dans les vit . lages de l'arrière. i » Pauvres villages! Rares sont les maisons qui sont intactes. Avant d'iôtre refoulés, les Allemands les pillèrent et les saccagèrent, puis ils furent le terrain de furieux combats, et chaque iour encore,_ des obus . les arrosent. De l'église de F.. , il ne reste crue des murs et dies colonnes qui dressent leurs pierres en détresse. Lorsque la lune blafarde baigne ces ruines tragiques, on di-| rail de ces villes de l'Inde écroulées sous la désolation et que hantent des souvenirs de : sang, .die viol et de massacre. » Quelques habitants sont restés en dépit [ du danger. Ils ont subi le flux et le reflux de 1 l'invasion. Leurs récits 'placides disent les ; atrocités allemandes et des lueurs étranges passent dans leurs yeux. » Ici, notre petite église est encore debout. Un obus a crevé sa toiture, un autre est entré par une fenêtre ; la sacristie est dévas tée. On y célèbre la messe plusieurs fois pai semaine. Les prêtres soldats sont nombreux. Le petit cimetière adossé à l'église est d'un aspect apocalyptique. Les tombes sont éven-trées. les monuments gisent en pièces. Pauvres morts troublés dans leur repos! A leurs 1 côtés, des tombes fraîches et modestes ; ici, reposent des soldats morts pour la Franee. 1 Les vivants n'oublient pas leurs camarades morts, comme l'indiquent les fleurs fréquemment renouvelées. Demain, peut-être, ce sera.notre tour. Mais bast! La Mort esi une belle maîtresse aux lèvres d'albâtre, h Cette p<-:rsew œ Wl nnm ri*cun^ i.i nos troupiers de se distraire. On leur a joué une revue de fin d'année, diont les auteurs sont deux jeunes lieutenants et les acteurs des sous-officiers et des soldats. C'est un jeune éngacré volontaire, parfaitement imberbe ,qu.i fait la commère. Celle-ci — la duchesse de Foucaucourt — fait à ses invités les honneurs des attractions du lieu. Des caves d'un château on passe aux tranchées qui se perdent dans les chamins de betteraves. Ce légume sucrifère est dénommé par les indigènes la carotte. La Chanson des ca-rnllps mériterait les honneurs de la grandie publicité ; en voioi un extrait : Depuis Duwkerque à Saint-Quentin Pour nos brav' petits fantassins, Qu'ils aient un cœur malade ou sain, Sous lia capote, Tyes carott', ce sale légume, c'est Le théâtre de s os succès ! Il faut voir bondir le Français Dans les carottes! J*. A sic Il y vit du matin au soir, C'est lft qu'il boit son café notr C'est là qu'rouipilliant comme un lion, 11 se pagriotte' Il creuse du soir jusqu'au matin, Et quand l'aurore parait soudain, Il s'enfouit, la pioche en màm Dams les carottes! * * sk Puis un beau jour, le commandant Lui d.it de s' porter en avant, Sans savoir pourquoi, ni comment, A propos de bottes ! Su' r nez vous nét' les obus On pens' tout bas : Nous sommes fichus I Et c'-efet pour le coup qu'on n' bouge plus Dans les carottes 1 # * & La mitraiir se calme un moment, On fait un bond plus que vivement Pour se coller le nez en avant Dans les carottes I Jusqu'à l'heure où quelque shrapnell Brisant dans vos doigts vot' Label, Vous couche la fac' vers le ciel Dans les carottes! Dans cette région de plaines, tes moulins à vent étendent leurs grands bras à chaque horizon. Plusieurs furent le théâtre de combats acharnés, d'exploits héroïques. La revue les fait entrer dans l'histoire : Petit moulin de Fouicaueoua t, Quel plais.ir de voir tes muraille» Toujours debofit sous la mitraille Dont on t'asperge chaque jour I Délabré par la mélinite, Ton faitage n'est, plus qu'un myllie, Et tes ailes n'existent plus. Mais qu'importe, puisqu'au surplus, Tes ailes à travers l'histoire Seront celles de la Victoire. Et M. Camille Dijoud conclut : « Ainsi., notre vie s'écoule jour après jour, aviec les incidents quotidiens, bombardements plus bruyants" que dangereux, fusil- ' lades qui nous rappellent que les Boches sont là, à quelques mètres, relèves et repos.-Nous prenons toute, chose avec philosophie! '..■•• •• Au revoir, mon cher ami. » Je reçois chaque jour, du front plusieurs lettres. Toutes expriment la même confiance inébranlable, la même galté, le même entrain. Les pluies persistantes elles-mêmes n'ont pas réussi à doucher cet. enthousiasme, n'on tpas réussi à doucher cet enthousiasme. A. VIREY. Nous lisons dans le « Figaro n (numéro du 1er février), sous la signature de M. Ju-i, lien de Narfon • i Notro excellent confrère et ami M. Boyer : d'Agen nous adresse la très suggestive communication aue voici : « Le duc de La Salle, dont on vient d'ap prendre la mort à ses nombreux amis et aux fidèles de la diplomatie romaine que co descendant de Jean-Baptiste de La Salle - représenta sans mandat officiel en des circonstances heureuses, fut, en 1910, l'hôte respecté de Guillaume II à Potsdam. Honoré de l'amitié de ce grand liomme de bien, je publiai dàns le u Gaulois » un récit de cette visite au souverain allemand tel que je l'avais entendu du voyageur et tel qu'il l'a depuis relaté dans son livre « De la Sprée au Danube ». La partie confidentielle de cette entrevue devait échapper, raison-i pablement, à l'indiscrétion d'un article de proese, et je passai alors sous silence certains points de la conversation qu'il est peut-être permis de divulguer aujourd'hui. Entre autres, cette réflexion de Guillaume II sur la feue reine d'Angleterre : — Ma grand'mère Victoria aurait abjuré 1 anglicanisme et se serait faite catholique ? ûn le dit, je le sais, et je le crois. Qui sait si, moi aussi, je n'abjurerai pas le luthéria-nismc un jour, plus tard ? Pour l'instant, mes braves Saxons ne me le pardonneraient pas t A quelle époque remonte. la conversion de la landgravine de liesse au catholicisme ? Ce fut pourtant ce même homme qui télégraphia aussitôt à sa parente que u si elle persistait dans sa conversion, elle serait exclue do la maison des Hohenzollern •. Et il lui adressa, par courrier, une lettre explicative de plusieurs pages, que la landgra-vine remit plus tard à Mgr Kopp, alors évê-que de Fulda, et au cours de laquelle on pouvait lire . " Je hais cette religion que tu as embrassée... Tu accèdes donc à cette superstition romaine dont je considère la destruction comme le but suprême de ma vie... » Il est vrai que l'original manuscrit de cette lettre de l'empereur Guillaume ù la land-ravine de liesse fut, depuis, détruit par or- •'-r Mgr Knpji, exirrli. nai on 1893, avait emporté une copie de cette lettre à son nouveau siège épiscopal de Rreslau. C'est, dans ses papiers posthumes qu'elle fut retrouvée telle que l'a, depuis, fait connaître dans ses passages essentiels, Jaeger, député bavarois catholique au Reiehstag. Guillaume II n'a protesté que (par le silence. » Au cours de ses démêlés avec Naipoléon Ior, Pie VII laissa un jour tomber ces mots : « Commediante ! Tragediante ! » Quelles raisons plus fortes n'aurait pas Benoit XV ( de les appliquer ii Guillaume II ! Je suis en mesure de confirmer le souvenir personnel que M. Bover d'Agen vient d'évoquer, attendu que le duc de la Salle a bien v:oulu me faire, à son retour d'Allema-! gne, la même confidence. Or, l'hypothèse de la sincérité du Kaiser, quand il exprimait sous le manteau des velléités de. conversion au catholicisme, ne /pouvant être admise un seul instant, on doit bien penser que de tels propos n'étaient pas de sa part un simple jeu de conversation, et qu'il savait très bien ce qu'il voulait en les tenant devant tels personnages en situation de les répéter au Souverain Pontife. Le comble, c'est qu'il avait réussi, par ce moyen, avec le concours de sa diplomatie ecclésiastique, à persuader a Pie X que lui, Guillaume II, n'attendait pour abjurer le protestantisme et embrasser la religion catholique qu'une seule chose : que le catholicisme fut en fait la religion de la majorité de ses sujets... Que le défunt Pape se soit laissé prendre à une amorce si grossière, cela fait honneur en somme, à la simplicité et à la droiture de son âme. En tout cas, la conviction de Pie X à cet égard n'était pas ignorée de l'entourage de Sa Sainteté ; et je me souviens parfaitement de l'avoir entendu affirmer, chez le duc de la Salle, par Mgr Battandier, en .présence de plusieurs témoins, parmi lesquels M. Izoulet, l'éminent professeur au Collège de France., qui n'en pouvait croire ses oreilles. Mais voit-on le parti qu'en ont pu tirer, non seulement auprès du Pape directement, . mais dans le Sacré-Collège, les « missi do-minici » de Guillaume II ? Le déplacement do la majorité confessionnelle en Allemagne ne pouvait évidemnient. être obtenu que par l'annexion à l'Empire d'un certain nombre de provinces catholiques, et c'est-à-dire, dans la pensée de Sa Majesté, de provinces françaises. Et puisque la conversion du Kaiser devait suivre cet accroissement do puissance, ne pouvait-on pas espérer de l'impérial néophyte qu'il offrirait au Saint-Père, comme une sorte de don de joyeux avènement, sinon la restauration du pouvoir temporel, du moins cette pleine indépendance du pouvoir spirituel que le Saint-Siège réclame inlassablement, parce qu'il ne la juge pas assurée dans des conditions suffisantes par la loi unilatérale des garanties? Et le gouvernemenf du monde se trouverait ainsi, tout entier, aux mains de Ces deux moitiés de Dieu : le Paye et l'Em- Ipereur. MANIFESTATION PRO-BELGË EN ESPAGNE Barcelone, 2 février. — Plus de dix mille persoimes sont allées ce matin en corlège déposer leurs caries au consulat de Belgique.Lss groupes radicaux étaient précédés de ieurs drapeaux, dont deux se tinrent de chaque côté de lu porte d'entrée tant que dura la manifestation. Le drapeau belge ayant été arboré à la. façade du consulat, ta foule dies manifestants l'a salué d'acclamations chaleureuses. M. Lerroux, député républicain, reconnu dans l'assistance, a été l'objet d'une ovation. |Les horreurs allemandes en Belgique Le 9e rapport de la Commission officielle d'enquête La commission d'enquête sur la violatio: des règles du droit des gens, des lois et de coutumes de la guerre, que préside M. Cor reman, vient d'adresser à M. le min-istr de la justice ses neuvième et dixième ra.p - ports. A Termonde et aux environs Le neuvième rapport expose les terrible épreuves subies par les communes de Le!; belle, de Saint-Gilles-lez-Termonde, de Tel monde et par le village d'Appels, situé . l'ouest de Termonde. Il fait l'histoire des deux bombardement de cette ville et des horreurs y commise par les Prussiœis. Dès le 2 septembre, une patrouille aile mande pénétrait à Lebbeke et mettait I feu à trois fermes. Le 4 septembre, l'armé allemande envahissait la commune, brisan tout, chassant hommes, femmes, enfante Bientôt après, c'était le bombardement, ai cours duquel la commune de Saint-Gilles lez-Termonde fut en grande partie détruite Puis oe fut le bombardement de Termond même. Après le bombardement, le pillage- Tandis quie de nombreux civils étaien emmenés comme otages, des soldats pi! 'aient les caves, pâtisseries, boulangei'iios épiceries, débits de boissons. Les tablette des fenêtres disparaissaient sous la mass des bouteilles Une compagnie, commandée par ui hauptinainn, fit irruption dans les locau: de la Banque centrale de la Dendre, insli tution privée, et les visita de fond en com blie. Peu après, une équipe spéciale entri à la banque. Elle fit sauter, dans le cabine de 1 administrateur-délégué, un petit coi fre-fort et y enleva une somme de 2,100 fr Elle força la porte en fer forgé coniman dant l'entrée des souterrains où se trou valent les coffres-forts des particuliers Une seconde porte, se trouvant à l'entré même des souterrains, résista à toutes le tentatives d'effraction. Les coffres-forts de particuliers ne demeurèrent indemnes qu grâce à la solidité des installations. Et vn» Rnjxh» cp 1 r.:I,nïf HUnir,y,*ni-Î-JP, pendant le sac et l'incendie Pendant ce temps, le général von Boeh) posait sur le perron dB l'Hôtel cle Ville, de vaut l'objectif d'un photographe. Vers troi3 heures de l'après-midi, 1-e: «-pionniers » (Démirent le feu aux atelier. d.e construction de Termonde et à quatr. groupes de cinq maisons, à l'intérieur d. la ville. Dès ce moment, des officiers allemand invitèrent les habitants restés en ville i partir, Termonde devant être entièremen détruite. Vers cinq heures du soir, un comman dant allemand fit mettre en liberté les dé tanus_de droit commun, au nombre de plui de 135, qui se trouvaient dans la prison e qui se dispersèrent; dans les environs. Le lendemain, 5 septembre, commenc. sous les ordres du major von Sommerfeld l'Incendie systématique de la ville. L'hôpital ne fut pas épargné. Il fut as pergé pétrole et livré au feu. En hâte les malades, les vieillards et les blessés fu rent transportés au dehors. Un épileptiqui demeura dains le brasier. L'église du béguinage, construction d< la fin du seizième siècle, fut incendiée h mêm > jou- 1 endant toute la journée. les soldats al lemands continuèrent le pillage commenc/ la veille. La bijouterie de M. Van den Dur pel-Goedertier et de., nombreuses maison! de particuliers furent entièrement sacca gées. Le dimanche 6 septembre, le comman dant von Sommerfeld ordonna de conti nuer l'œuvre de destruction. Comme à Louva-in et à Andenne, le fev fut mis de préférence aux quartiers riches où les soldats trouvaient matière à piller L'incendie ne cessa que le 7 septembre les ii pionniers », au dire d'un officier aile mand, étaient partis pour détruire les voies ferrées. La plupart des maisons qui avaient été épargnées portaient l'inscription « nicht ainzunden » (ne ,pas mettre le feu). Le même jour, une sentinelle allemande ayant été tuée, devant l'usine Vea-t.ongen par un soldat belge posté sur la digue si tuée de l'autre côté de l'Escaut, le majoi von Fortsaier dit à un des notables de Ter-monde : « Il reste aux environs de Ter-monde des fabriques ; si vos soldats touchent encore à l'un des nôtres, elles seront détruites comme l'a été la ville. » Leurs méfaits à Appels Le 4 septembre, les Allemands bombardèrent aussi le petit village d'Appels pendant plus d'une heure, bien qu'aucunt force belge n'y séjournât Un enfant fu.t tué par un éclat de shrapnell. Quelques minutes après le bombardement, des soldats allemands envahirent la commune ; ils luirent le feu à l'habitation du nom-mé Lau-roys, Casimir, qui avait été atteint par u.ri éclat d'obus, laissant le malheureux dans les tlammes. Ils incendièrent encore huit maisons et saccagèrent la plupart des autres. Ils enfermèrent pendant une heure et demie dans l'église le curé et les habitants de la commune et ne les mirent en liberté qu'après les avoir contraints à serrer la main de leurs gardiens. Trouvant dans la maison du garde champêtre le képi de cet agent, ils incendièrent l'habitation, La maison du nommé Velde-man, Adolphe, où se trouvait urne vieille tunique appartenant à son fils, soldat de l'armée belge, fut brûlée, ainsi que auatre maisons avoisinantes. Toutes les maisons du village furent pillées.Arrestations, meurtres et fusillades De nombreux habitants de Lebbeke de Saint-Gilles. d.e Termonde, arrêtés par les troupes allemandes, ont été emmenés en Allemagne. Le curé de Lebbeke, son vicaire, le secrétaire communiai, le notaire et près de 450 i habitante des communes «récitées ont ma i J internés partie au camp de Soltau, partie s I au cam" de Munster (Hainovrej. - Pendant toute la durée du voyage et pen-s dant les premiers temps de leur interne- - ment, ils ont été traités de la manière la Plus odieuse. En cours de route, trois d'entre eux. épuisés par la faim, se mirent à diva.gu.er. Ils furent aussitôt massacrés ; deux furent tués à coups de baïonnette ; - un fut jeté sur la voie et abattu. - Vingt-cinq habitants de Lebbeke et de Saint-Gilles ont été assassinés par les trou-pes allemandes sur le territoire de Lebbeko 9 et de Saint-Gilles. A part quatre, les nom-s mes Hertog,Van Malderen, De Boeck, Man-ttaert, tous ont été massacrés ou achevés à - coups de baïonnette, de pic ou de hache. La - plupart étaient défigurés à tel point qu'il I n a été nossible de las identifier que par les " objets dont ils étaient porteurs. Douze d'en-; ? e"x originaires de Lebbeke, les nom- més \ erhulst, Camille, Keppens, Théo-phUe, Bovyn, Arthur, Verhulst, Arthur, - Eyb^he» Pierre, Lissens, Camille, vernulst, Octave, Van don Berglie ou Ver-cauteren (identité non établie), Ilofman Edmond, Hofman, Gustave, Veldeman, i réfugiés dans là fe^me d Octave Verhult ; ils ont été liés - corps à corps et conduits derrière la ferme , ou ils furent massacrés. Leurs cadavres 3 ont été letés dans la même fosse. Six ha-î oitants de Saint-Gilles, les nommés Reye Achille, Van Damme, Alphonse, Van Boo-î l'en, Prosper, De Kinder, Ernest, De Stob-t belaer. Ernest, Mertens, François, ont été - lies bras à bras et emmenés à Lebbeke. Les - Allemands leur crevèrent les yeux et. les I massacrèrent ensuite à coups de baïoii-t nette, - D'autres, les nommés Van Weyenberg, \ an Damme, Louis, Moens, François de Lebbeke. eureiit la tête fendue à coups de - sabre en présence de leurs femmes et de . leurs enfants. 3 Deux habitants de Termonde ont été tués 3 (lès 1 entrée des Allemands dans la ville. ; Un habitant d'Appels, le nommé Théo-3 phile Van den Bossche, a été abatlu <■ cou.ps de revolver ; un autre, le nomni Wauters, a été blessé par un coup d.e fusil r.„ j a. a. monde, six fantassins allemands ont fait i ieu nar deux fois à bout portant (5 mètres) - sur le docteur E.Hemervck et sur son porte, sac, revêtus tous deux du brassard do la i Croix-Rouge. Le porte-sac est mort cinq s jours plus lard d'une plaie faite par une i Italie explosive dans la partie supérieure ï de la cuisse plaie de 20 centimètres, face antérieure et de 25 centimètres face posté-; neurc. les constatations ont été faites par i w'01? médecins à l'ambulance installée dans L 1 usine \ ertons^en. Une troisième décharge fut tirée sur le docteur ïïemeryck. alors que son porte-sac était tombé. A Saint-Gilles, ils mettent un (lomuus en croix La réoccupation de Termonde par les troupes belges a été marquée par de nouvelles atrocités Au cours du combat, des soldats allemands commandés par un officier se sont fait précéder, sur la route de Saint-Gille*. lez-Termonde, par quinze civils, dont trois dames-et deux ieunes filles A Saint-Gilles, un civil, dont les Allemands avaient transpercé le ventre à cinq endroits était attaché en croix à la porte d'une maison, la main droite liée à la sonnette et la main fïaucho attachée à la poignée de la port». Le nommé De Rijken, Camille, chauffeur à I ermonde, a été tué en présence de sa femme. -I'un coup de baïonnette. Termonde à nouveau bombardé et témein d'orsiea Le 16 septembre, Vers cinq heures et demie du soir, les troupes allemandes reprirent le bombardement de Termonde. La plupart des habitants oui. après le 10 septembre étaient rentrés dans la ville, se retirèrent sur la rive gauche de l'Escaut! de même que la petite garnison de 250 hommes de troupes belges qui s'y trouvait. Une douzaine d'obus atteignirent l'église de Notre-Dame, récemment restaurée. A sept heures et demie du soir. les Allemands pénétrèrent dans la ville. Les soldats belges continuant à tirer de l'autre côté de l'Escaut, les troupes allemandes contraignirent le docteur Van Winckel à les accompagner jusqu'au fleuve. Le soldat allemand qui se trouvait à sa droite fut tué ; celui qui se trouvait à sa gauche fut blessé grièvement. Pendant la soirée, les Allemands pillèrent les caves de trois habitations qui étaient demeurées intactes après les événements des i 5 et 6 saptembre.Toute la nuit, les officiers se livrèrent à une orgie sur la place d.u Marché-a.u-Lin, où deux "grands feux avaient été allumés . Le lendemain, 17 septembre, le borbarde-ment de Termonde fut repris de quatre heures à quatre heures trois quarts de l'après-midi. Un obus tomba sur la tour de l'Hôtel de Ville, qui prit feu .La bibliothèque com. miinale, le dépôt des archives restèrent dans les flammes. Les tableaux, à l'exception de trois, purent être sauvés. Dernières destructions A la fin du siège d'Anvers, les Allemands réoccuipèi-en.t en forces la ville de Termonde. Ils firent sortir les quelques habitants qui y étaient rentrés. Us procédèrent ensuite au pillage de tout oe qui restait dans la vill vidant les usines des produits fabriqués et de certaines matières premières. Ils incendièrent le palais de justice, l'arsenal et, à peu de chose près, les dernières habitations bourgeoises qui étaient lestées debout. Il résulte de ce qui précède que, contrairement 5. ce qu'ont affirmé certains journaux allemands, la ville de Ter-monde a été systématiquement détruite. Elle a été anéantie par un incendie méthodique accompagné de pillage. Le bombardement, à supposer qu'il fût commandé par des nécessités militaires, n'a fait que compléter l'œuvre de dévastation des -pionniers allemands.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1895 bis 1940.

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