Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 21 November. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Konsultiert 24 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/p55db7x12s/
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QUATRIEME ANNEE. — N° 2024 SZe IVUTiiéPo : lO oentimes* MERCREDI 21 NOVEMBRES Ï91îv PARIS \ Place des Deux-Écus, 3 Téléphone : Central 33-04 PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du Journal Les petite* annonces sont également tecues à la Société Européenne de Publicité, 10, rue de la Victoire, Paris, gui en a le monopole pour Paris. LE XXE SIÈCLE LE HAVRE 28% Rue de la Bourse, 28ler Téléphone : S& Beïo;© ABONNEMENTS France 2 fr. 50 par mois — 7 fr. 50 par trimestre Angleterre .. 2 sh. 6 d. par mois — .. 7 sh. 6 d. par trim. Autres pays . 3 fr. par mois — . S fr. par trimestre QUOTIDIEN BELGE Directeur : Fernand N EU RAY POUR L'UNI7É HA TIOHALE [Ile est ietalil, srece à notre passé M. de Broqueviile indique la solution de nos questions de langue à îa lumière de huit siècles d'histoire de la Belgique bilingue En exprimant ses vœux au Roi, à l'occasion de sa fête patronale, le gouvernement belge souhaitait de voir bientôt « notre souverain -présider heureusement à la restauration de celle Patrie belge libre et indivisble dont il aura si noblement contribué à assurer l'indépendance et à garantir la gloire », .Le Roi, dans sa réponse, a souligné ce vœu et a engagé les Belges à '« affirmer sans cesse davantage l'indissoluble union qui seule peut assurer les destinées de la Patrie prospère et forte ». C'est à ces pensées qu'a répondu M. de Broqueville dans le beau discours qu'il comptait prononcer dimanche dernier à la solennité belge du Trocadéro. Nous sommes heureux de pouvoir détacher de ce discours quelques pages où l'honorable Chef du Cabinet a mis en lumière les raisons profondes de notre unité nationale. Nous nous réjouissons de voir confirmer par les paroles du chef du gouvernement des idées que le XXe Siècle a exposées plus d'une fois et où il voit plus que jamais le fondement de la solution vraiment nationale de quelques-uns des grands problèmes de la Belgique de demain. ■ . a «a> iu i.m-l-m ...L'Allemagne s'efforce de ruiner notre ave. ïiir. Son pillage est scientifique ; elle ne cherche pas seulement à ravitailler à bon compte ses armées et ses usines à munitions, elle véut ruiner un concurrent. De là des enleve-ments de machines inexplicables autrement, des destructions de fours, des vols de secrets de fabrications. L'année dernière, à la Conférence de. Paris, les Alliés ont affirme leur ferme résolution de déjouer cet abominable calcul en prenant toutes les mesures nécessaires pour assurer, pendant la période de renaissance, la protection de nos industries. La Belgique ne sera pas livrée au bon plaisir de ses détrousseurs. Dé la situation économique qui lui sera faite dans l'Europe nouvelle dépendra la possibilité pour elle de continuer le rôle -de fidèle gardien de la Meuse et des côtes de Flandre qui lui échoit selon la nature et l'histoire. En 1831, ce fut dans un esprit de défiance envers ce vieux peuple, qui venait de s'affirmer comme une jeune nation, que l'on régla la question belge, si grosse de conséquences lointaines. Ces défiances ne se reproduiront pas. Si nous avons découvert à l'est un faux ami, nous avons trouvé ailleurs des amis véritables qui ont pu \ oir qu'une Belgique indépendante et forte, complètement maîtresse de ses destinées, est un élément nécessaire dans les combinaisons qui doivent assurer avec l'équilibre furopéali la.sécurité géjaérple. La restauration de? damages commis, une juste indemnité, des garanties contre l'annexion déguisée sous le manteau du Zollverein et contre le renouvellement de l'agression de 1914 constituent un des éléments essentiels de cette force dont nous avons besoin pour nous et »our les autres. . . La séparation administrative. Mais notre ruine économique ne suffit pas 6 l'Allemagne. Sentant la vanité de ses rêves de conquête, elle cherche en ce moment à inculquer des germes morbides dans la structure même de l'Etat ; la séparation administrative réalisée entre la partie flamande et la partie wallonne du royaume est tout simplement un instrument de division qui, dans l'esprit de ses inventeurs, doit fissurer le bloc sur lequel s'est brisé dès l'attaque de Liege l'offensive foudroyante de 1914. C'est comme une servitude de passage pour frapper plus facilement au cœur la France et l'Angleterre. La protestation que le gouvernement belge a élevée contre cette . odieuse mutilation de la patrie -a été précédée des protestations de tout ce que la Belgique envahie «fa particulièrement les Flandres comptent de plus distingué. Jainqis la Belgique une et indivisible ne s'affirme plus unanime. Pendant que la soldatesque continuait le long de la côte les déportations et le travail forcé, le pouvoir civil a imposé par la violence une mesure contre laquelle se révolte tout notre passé. La ville d'Anvers, métropole des Flandres, dans une lettre du conseil communal, a merveilleusement mis en lumière cet aspect de la question. La protestation de l'histoire. t De tout temps Flamands et Wallons, dit-elle ont, au contraire, travaille et vécu dans nos' contrées, dans le cadre d organisations publiques uniques ; dès ie moyen-âge les trois grands fiefs qui ont essentiellement constitué notre pays, le Comté de Flandre, le Duché de Brabant et la Principauté epis-eopale de Liège, étaient bilingues ^dans leui population ; plus tard, les Pays-Bas méridionaux ont conservé le mçme caractère ; cela n'a pas smpêché Je droit des deux langues d'y être respecté de la façon la plus complète. Cette même égalité de droits, ces infimes conditions favorables au, deve op> ment de notre vie populaire en flamand peuvent être réalisées par la Be.gi.que moderne, et nous voulons les vair realiser pour le paj.. flamand, mais par notre propre Parlement, sans immixtion étrangère et sans attenter ù l'unité de la patrie. » L'histoire justifie pleinnement cette affirmation. Elle détruit par la base tout 1 édifice imaginé par les Allemands, qui dans un but trop évident, veulent faire croire quils ont assumé la tâche de relever une nationalité .déchue. La Belgique n'a jamais été un pays où deux races, réunies par des circonstances de hasard, ont lutté et remporté tout à tour ia victoire. Les faits s'élèvent avec force contre c^tte conception etroite et rtiesquine de notre évolution historique. Les travaux de nos deux grands historieus Gorefroid Kurth et Henri JPirenne l'établissent à suffisance. Au moven-âge le principe linguistique fut toujours'le moins influent dans la formation des Etats. Il a été particulièrement ignoré en iReMque. « Ce pays, écrivait Godefroicl Kurth en 1890 est un de ceux dont l'histoire entière protesté contre les classifications politiques qu! prendraient le langage pour base ». Le Comté de Flandre avait sa région gallicante, le Brabant comprenait la roman pays de Nivelles le Luxembourg comptait parmi ses ■fiefs les' Comtés wallons de Durbuy, Laroche et Chinv. Le Hainaut avait au nord sa lisière flamande- Le Duché de Limbourg était partagé par moitié entre les deux race5. Dans la principauté de Liège, sur les vingt-trois bonnes villes il y en avait, douze wallonnes -et onze flamandes. Durant toute cette époque, c'e.st -en vain que l'on chercherait, même dans l'es <merres extérieures, les traces d'un conflit de face. Au quatorzième siècle, la lutte des communes flamandes contre la monarchie française n'altéra en aucune façon l'harmonie existant au sein du Comté entre les populations d'origine diverse et le patriotisme flamand fut aussi vif dans la Flandre gallicante qu'à Bruges et à Ypres. O ironie ! c'^ • w à Gand seulement que l'on vit s'asiter un parti du roi de France. L'œuvre que poursuivent actuellement les oppresseurs de la Belgique, quand ils s'efforcent de transformer la Flandre en un pays fermé à la langue et à la culture françaises est en contradiction avec des traditions séculaires. Elle ne peut se maintenir que par la force ; elle se heurte à une résistance invincible qui s'inspire des plus lointaines traditions de ces généreuses provinces. La Beigique fut toujours bilingue. Au moyen-age, les classes dirigeantes furent bilingues et Ion vit s'introduire dès cette éqoque, entre les familles wallonnes et fla-iiianidies, l'usage d'échanger les enfants pour leur faciliter l'étude des langues. Les monastères de Saint-Trond, de Lobbes, de Nivelles, ces centres si puissants de la vie intellectuelle se recrutaient indifféremment dans les deux parties du pays ; les b.bliothèqu<es publiques et privées comprennent des ouvrages français et flamands et dans les concours liit-éraires organisés par les bonnes villes, les sociétés flamandes et wallonnes nrenaie:it part indistinctement. A Tournai, en 1-455, une société de Lille remporta le prix français et une société d'Yjwes le prix flamand ! C'est, précisément dans ce caractère mixte . ®Ui9; «résiste l''1 ri gin alité de notre civilisation nationale. Les savantes études de M. Pirenne en ont établi la permanence à travers les âges. Dans la préface de son histoire de Belgique, en date du 12 janvier 1900, l'illustre professeur de l'Université de Gand, qui expie aujourd'hui dans une prison allemande son patriotisme belge disait : « Il faut considérèr la Belgique — il parle de ia Belgique ancienne —■ divisée ethnôgraplnquement entre la_ race germanique et la -race romane de même qu'elle l'est politiquement entre la France et l'Allemagne comme un microcosme de l'Europe occidentale ». Et cette expression caractéristique n'est pas de lui. 11 l'a reprise du savant allemand Karl Lamprecfit. Et les ouvrages de Pirenne inspiraient une telle admiration à la science allemande qu'ils furent publiés en Allemagne,, eri langue aile mande, un an avant de l'être à Bruxelles, en français ! Mais depuis lors ie pouvoir politi que a voulu, réviser ces données et nous avons assisté à une offensive de professeurs qui se sont acharnés à nier les origines pro fondes de notre glorieuse nationalité et le caractère mixte de notre civilisation particulière.Mais les faits n'en sont pas moins les faits. La Flandre n'a jamais voulu se murer dans l'.ne culture qui l'eût séparee de la communauté beige. Ce que nous avons constaté au inoyen-âge se retrouve durant 1a Renaissance En 156?, l'Université de Louvatn doit créer une chaire de français pour retenir dans ses auditoires les étudiants flamands. Les classes dirigeantes restent, en Flandre, résolument bilingues. « National dans la partie méridionale du pays, le français, dit M. Pirenne, s'est acclimaté dans le nord et il contribue pour sa, part a maintenir l'unité des dix-sept provinces. C'est au cri de Vivent les Gueux que tous ensemble, wallonnes et thioiscs elles se soulevèrent bientôt contre l'E;:pogne.» Jusqu'au règne de Marie-Thérèse qui mit, quoiqu'imperatrice germanique, le flamand au rebut, l'administration des provinces belges fut. bilingue. Le français était la langue du pouvoir central : le Conseil d'Etat et le Grand Conseil de Mali nés délibèrent en français ; aux Etats-Genéraux, si, les deux langues sont admises, le français domine Mais dans les provinces, les organes de l'administration parlent la langue de leurs administrés et pratiquent le bilinguisme quand c'est nécessaire. Le Chancelier de Brabant est, tenu de savoir le latin, le flamand et 1e français. En Flandre les actes concernant le Tournaisis sont rédipés en français. Dans ie Lirnbourg les ordonnances sont publiées dans les deux langues et c'est avec raison que l'on a donné une portée symbolique au geste du-héraut qui, sur le parvis de St-Lambret, proclamait en flamand et en français le résultat de l'élection du Prince-évêque de Liège. Toute notre histoire est faite dé îa collaboraton intime des deux-races dont la Belgique moderne est 1(1 chef-d'œuvre enfin achevé Nous résoudrons ia question des langues. Nos ennemis ont donc fait une erreur gros. siere en prétendant diviser ce que des siècles ont uni, en voulant soustraire à l'in-: fluence wallonne la Fiandre à l'influence flamande la Wallonie, lis n'ont nas vu que les difficultés d'ordre linguistique avaient chez , nous un caractère essentiellement social et ne touchaient point la vitalité de la patrie, me et indivisible. Nous les résoudrons, dans l'ordre et la paix, en nous inspirant de nos traditions historiques qui montrent les racines profondes du bilinguisme et de la culture mixte qui a fait la splendeur de nos provinces- L'œuvre de violence s'effondrera d'elle-même avec la domination prussienne. La Beigique d'hier, la Belgique daujourd'hui protègent toutes deux la Belgique de demain C'est librement que nous résoudrons les problèmes d'ordre linguistique qui se posent encore. En dehors de la liberté, il ne se crée rien de durable. Les jours douloureux que le pays a vécus lui font comprendre combien nous devons en conserver* le culte. Ainsi que i le gouvernement le disait dans le rapport au , Roi le 8 octobre 191G, il « est convaincu : qu'aussitôt la paix rétablie, l'accord des bonnes volontés qu'il s'efforcera de faciliter assu- ■ rera aux Flamands, tant dans le domaine de . l'enseignement supérieur que dans tous les i autres, cette complète égalité de droit et de ■ fait qui doit exister suivant le vœu même de ; notre cacte fondamental» POUR RESTAURER L'ORDRE ES RUSSIE Le grandduc ficelas prendrait le commandement des cosaques KALEDINE CONTRE LÉNINE Genève, 20 novembre. — SUIVANT LA e « WIENER ALLCEMEINE ZEITUNG », LE GRAND-BUG NICOLAS EST ARRIVÉ l AU QUARTIER GÉNÉRAL DE KALE-DINE, A KHARKOW, ET LU! A OFFERT à SES SERVICES. T KALEDINE AURAIT CONFIÉ AU , GRAND DUC LE COMMANDEMENT DES ^ COSAQUES; IL LUI AURAIT PROMIS DE RESTAURER LA MONARCHIE ET DE i. LE NOMMER REGENT. s [Cette nouvelle, de source autrichienne n'est S pas confirmée ; elle parait vraisemblable Si S on la rapproche de la dépêche suivantel n -, Ilaparanda, 20 novembre. Nous sommes en mesure de vous adresser des renseignements précis sur la situa-n tion en Russie. ,s Le général Kaledine qui s'est installé a :•*. Karkhoff paraît être le maître absolu Je s la Russie du Sud et la flotte de la Mer £ Noire serait prête à se rallier à lui. On dit que l'amiral Koltchak, qui avait dû démis-f sionner il y a quelques mois, à 1^ suite ;! d'une sédition, ne serait pas étranger à , cette décision. De tous les points de la Russie les concours affluent au général Kaledine. On affirme que de nombreux généraux de l'ail? g cien régime se sont rendus auprès de lui u pour lui offrir leur épée. On n'a pas confir-r m-ation que le grand-duc Nicolas se trouve s- également à Karkhoff. ». Il est faux que le général Korniloff ait pris la moindre spart aux derniers événe-x ments car il est toujours prisonnier à By-s moff sous la garde d'un bataillon de Ghe-is valiers de Saint-Georges qui lui témoigne s d'ailleurs la plus -grande déférence. 5; Les bruits les plus contradictoires cou-é rent sur le sort de Kerensky. Ce qui est au-e jourd'hiui certain c'est que le pouvoir eue e l'ancien dictateur s'est effondré brus.que-a ment. Reje'é pa.r les maximalisas et pttp é les socialistes modérés, il n'a pu trouver :s auprès de l'élément militaire patriote le 1_ concours qui lui était indispensable, aussi ° la résistance offerte par ses fidèles a-t-elle n été précaire. •r La situation peut se résumer ainsi : D'un î- côté, un gouvernement maximalist-e sans cohésion, constamment débordé par les e éléments anarchistes, exerçant une in-® fluence relative sur Moscou et Petrograde. n De l'autre côté, le général'Kaledine et les e cosaques dominant toute la Russie méri-s dionale et groupant des forces considéra-e bles et qui pourront dans un délai rapp-ro-® ché l'emporter facilement sur les troupes Jj extrémistes. I M. Milioukoff, dont on avait annoncé ls l'arrestation, se trouverait actuellement auprès du général Kaledine. — (Radio.) 0 . ■■ ■ ■ Ti 1 1 il 1 ii rm—11 -■* LEURS PLANS D AUJOURD HU! Piorpoi se pas partager LA 3KLGIQUE nm mMUi t u rnU'£E Telle est ia solution préconisée il y a trois semaines par un grand joornal ImicIic Extrayons d'un article de M. le député Fernand Engerand, dans l' « Echo de Paris » cfu 20 novembre, ces lignes singulièrement édifiantes : En mai 1915, les cinq grandes associations industrielles allemandes réclamaient l'annexion de Briey et la dépossession pure et simple des propriétaires français ; les temps sont changés, l'orgueil rabattu, Je ton a baissé et l'on revient à une solution moins sommaire. « - Le bassin d© Briey est nécessaire à l'Allemagne — peut-on lire dans la Magdebûrgisch'e Zeiturig du 1er novembre — maïs nous ne concevons pas l'annexion sous forme d'un arrachement brutal ; il faut trouver le moyen d'obtenir la possession de ce précieux territoire minier par arrangement amiable ; l'abandon de cette région ne serait pas pour la France une blessure inguérissable puisqu'il lui reste les minerais de Normandie. » Ce trait-là découvre toute l'âme allemande. Voici donc le moyen inventé « pour transformer en joie la douleur causée par la cession » ; LE PARTAGE I)E LA BELGIQUE ET L'ATTRIBUTION DE LA WALLONIE A LA FRANCE ! « Une diplomatie allemande habile pourrait rendre les Français consentants en leur faisant valoir cette alternative : ou sortir de cette guerre épuisés,. appauvris, saccagés, sans Alsace-Lorraine. ou S'ENRICHIR D'UNE PRO-VI \ CE PÏÎOSPÊRE, DES CHARBONNAGES ET DES INDUSTRIES DE LA SAA1BRE ET DE LA MEUSE, ET DE REHAUSSER LA SPLENDEUR DE L'ETAT FRANÇAIS PAR L'ACQUISITION DE BRUXELLES, car nous pourrions ajouter au cadeau, sans hésitation, BriixeU-es. Il s'agit d'une affaire limpide et raisonnable, à laquelle gagneraient les deux parties. » Le piège est un peu grossier et nous le connaissons depuis 1866 : mais que penser d'un aussi inconscient marchandage, et • ne révèle-t-il pas mieux que tout la différence de deux âmes? Sentiment et matières premières, idéalisme échevelé et réalisme abject ; l'Allemand dans un territoire ne voit que le sous-sol, l'habitant de la surface est pour lui un objet sans valeur, adjugé pardessus le marché ;'et nous, pendant ce temps, nous nous perdons dans le ciel du rêve, et l'on nomme une commission officielle pour établir le statut futur de l'hypothétique Société des Nations ! Contre les rumeurs infâmes Des diffamateurs des souverains belges sévèrement condamnés Le Conseil municipal de Lyon a dû se réunir récemment en séance spéicale pour protester solennellement contre un bruit stupide prétendant que le maire, M. Edouard Herriot, avait été arrêtée et écroué. M. Herriot s'était simplement rendu en Angleterre pour y préparer la foire de Lyon de 1918 ! Cette ridicule aventure rappelle celle dont furent victimes, il y a quelques mois, les souverains belges lorsqu'on répandait sur leur compte les racontars les plus infamants. L'autorité française a coupé court par des mesures énergiques à cette campagne de calomnies dont on voit trop l'inspiration ennemie. C'est ainsi que le tribunal du Havre a infligé deux mois de prison sans sursis à une femme de Bolbec inculpée de « propagation de fausses nouvelles » et que des peines analogues ont été infligées à des individus qui s'étaient répandus à Montivilliers et dans un compartiment de chemin de fer en propos diffamatoires pour la famille royale belge. Voilà do l'énergie bien placée et qui vaudra aux autorités françaises !a reconnaissance de tous les Belges. Ceux-ci savent combien leurs souverains sont dévoués corps et Xime à leur armée, comment ils se sont sacrifiés entièrement à leur pays. Ils savent que si le roi Albert et la reine Elisabeth ne sont pas mieuxeonrius de la foule, c'est qu'ils n'ont jamais voulu quitter les soldats du front. Pour tout cela et pour bien d'autres choses encore, ils ont voué à leurs souverains une gratitude infinie. Aussi, est-ce au plus profond du cœur qu'ils sont atteints par les coups visant leur Roi et, leur Reinei P. ■ iwyyiV"- • Les troubles de Zurich . UNE REUNION DU PARTI SOCIALISTE SU3SSE Zurich, 20 novembre. — La direction du parti socialiste suisse a convoqué pour- aujourd'hui mardi, à 2 heures, en séance au Volkhaus .de Zurich, le comité du parti. D'après les dernières d.épêches, les socia-| listes auraient décidé une grève générale de 24 heure» «...iin i ■ -VVt'f b ' ' *- ' ' Après le discours de M. Lloyfl George Pour ne pas être renversé M. Lloyd George a dû lundi, aux Communes, jeter du lest. 11 s'est déclaré opposé à la nomination d'un généralissime. Et la raison de cette opposition, 'a-t-il dit, est que ce commandement unique des Alliés ne pourrait amener que des frictions. Le premier ministre ne s'est-il pas exagéré la susceptibilité britannique, ou, tout au moins, la susceptibilité de l'état-major britannique ? Les Anglais ambitionnent-ils pour l'un des ieurs 1 honneur d'être le Wellington du Waterloo qui terminera la guerre ? Les Prussiens de Blùcher n'ont pas hésité pourtant, à Waterloo, à obéir aux ordres du duc de fer. Sans doute, l'aversion anglaise s'atténuera : l'opinion d'outre-Manche s'hibi-tuera à l'idée et finira par l'accepter. L'opinion française dailleurs le réclame ce généralissime. Le danger commun fera l'accord.M. Lloyd George l'a du reste laissé entendre loyalement : si le Conseil supérieur de guerre, tel qu'il est organise sans pouvoirs exécutifs, conduisait à u-n,. nouvel échec, il faudra bien aviser à créer du nouveau. Les Etats-Unis ont formellement demandé l'unité de commandement. Malgré tout, il faudra bien y arriver. Du reste, il y a moyen de ménager les suseptibilités britanniques. Il n'est pqs indispensable que ce commandement unique soit Un généralissime. Certes cela vaudrait mieux, mais pourquoi pas la solution préconisée par l'Américain M. Withney War-ren et reprise par le lieutenant-colonel P.ousset dans la Liberté d'hier ? Cette solution consiste à créer un triumvirat interallié comportant un chef militaire, un chef maritime et un chef économique. Entendons : un Français à la guerre, un Anglais à la marine et un Américain aijravitaille-ment et aux finances. Il semble que ceci donnerait à chaque pays la place que lui vaut sa compétence Spéciale. On y viendra et ce jour-là, Hindenburg aura la partie dure. PERCY. m - ' ■ WVVM,—» — un amendement introduit en Angleterre i au projet de réforme électorale accorde aux femmes le droit de suffrage dans les élections communales. — Le gouvernement britannique proposera le retrait du droit de vote aux « conscien- : tions oboectors ». 11 LA POLITIQUE EW le iiÈlire CltstutH tout la dartre > . . # . La eonfiance du Parlement lui est acquise par 418 voix contre §5 ; une déclaration ministérielle énergique et précise Voici le texte de la déclaration qui a*f-té é lue au Palais-Bourbon par le président du » conseil et au Sénat par M. Nail, garde des 1 Sceaux : LA QUES3RE INTEGRALE Messieurs, Nous avons accepté d'être au gouverne-S ment pour conduire la guerre avec un re- - doublement d'effoits en vue du meilleur ren--, dement de toutes les énergies. Nous nous présentons devant vous dans ■ l'unique pensée d'une guerre intégrale. Nous 1 voudrions que la confiance dont nous vous i demandons le témoignage fût un acte de confiance en vous-mêmes, un appel aux ver-" tus historiques qui nous ont faits Français. - Jamais la France ne sentit si clairement le t besoin de vivre t-t de grandir dans l'idéal d'une force mise au service de ia conscience humaine, dans la résolution de fixer tou- - jours plus de droit entre les citoyens, com- - me entre les peuples capables de se libérer. Vaincre pour être justes, voilà le mot d'ordre de tous no^ gouvernements depuis le dé- 3 but de la guerre Ce programme à ciel ou- - vert, nous le maintiendrons. Nous avons de grands soldats dune grande histoire, sous des ohel's trempés dans les épreuves, animes aux suprêmes dévouements r qui tirent le beau renom de leurs aînés. Par a eux, par nous tous, l'immortelle Patrie des p hommes, maîtresse de l'orgueil des victoires, ' poursuivra dans les plus nobles ambitions de 1 ia paix le cours de ses destinées. I Ces Français que nous fûmes contraints de ' jeter dans la bataille, ils ont des droits sur ' nous, lis veulent qu'aucune de nos pensées - ne se détourne d'eux, qu'aucun de nos actes - ne leur soit étranger. Nous leur devons tout, sans aucune réserve. Tout pour la France saignante dans sa gloire, tout pour l'apothéo- - se du Droit triomphant Un seul devoir, et . simple : demeurer avec le soldat, vivre, souf-j frir, combattre avec lui. Abdiquer tout ce qui n'est pas de la Patrie. L'heure nous est l venue d'être uniquement Français, avec la J fierté de nous dire que cela suffît. LE FRONT ET L'ARRBERE Droits du front, et devoirs de l'arrière, - qu'aujourd'hui tout soit donc confondu. Que e ioule zone soi-t de l'assurée, S il doit y avoir ,' des hommes pour retrouver dans leurs âmes de vieilles semences de haines, écartons-les. Toutes les nations civilisées sont engagées S dans la même bataille contre les formations p modernes des vieilles barbaries. Avec tous nos bons alliés, nous sommes le roc iné-" branlable d'une barrière qui ne sera pas e franchie. Au front de l'alliance à toute heure et partout, rien que la solidarité fraternelle, le plus sûr fondement du monde à venir. e II y a eu des fautes. N'y songeons plus que 3 pour les réparer. i- Champ clos des idéals, notre France a souffert pour tout ce au.i est de l'homme. Ferme dans les espôranoes puisées aux sources de l'humanité la plus pure, elle accepte de souf-e frir encore,pour la (iéfenste du sol des grands 1 ancêtres, avec l'espoir d'ouvrir, toujours plus grandies,' aux hommes comme aux peuples, 1 toutes les portes de la vie. La force de l'âme 0 française est là. C'est ce qui meut notre peuple au travail comme à l'action de guerre. Ces silencieux ouvriers de l'usine, sourds aux r.u^gestions mauvaises, ces vieux paysans courbés sur leur terre, ces robustes femmes au labour ces enfants qui leur apportent l'aide d'une faiblesse grave . voilà de nos poilus. De nos poilus qui, plus tard, songeant à la grande œuvre, pourront cure, comme ceux des tranchées : « J'en étais ! » Avec » ceux-là aussi, nous devons demeurer, faire 5 qug, pour la Patrie, dépouillant nos misères, j un jour, nous nous soyons aimés. CR6MES ET SCANDALES :1 S'aimer, ce n'est pas se le dire, c'est se le r prouver Cette preuve, nous voulons essayei . de la faire. Pour cette preuve, nous vous de-p mandons de nous aider. Peut-il .être un plus beau programme de gouvernement ? 1 H"las ! il y a eu aussi des crimes, des cri. mes contre ia France, qui appellent un prompt châtiment. Nous prenons devant vokSj devant le pays qui demande justice, l'engagement que justice sera raite selon la ri. gusur des lois.Ni considérations de personnes, ni entraînements de passions politiques ne nous détourneront du devoir ni ne nous la feront depasser. Trop d'attentats se sont Uéja soldés, sur_noSre front de balaiile, par un surplus de sang français. Faiblesse serait complicité. Nous serons sans faiblesse, comme sans violence. Tous les inculpés en Con. seil de guerre. Le soldat au prétoire, solidaire du soldat au combat. Plus de campagnes pacifistes, plus de menées allemandes. N: trahison, ni demi-trahison : la guerre. Rien que ia guerre. Nos armées ne seront pas prises entre deux feux. La justice passe. Le pays connaîtra qu'il est défendu. Et cela, dans la France libre, toujours. Nous avons payé nos libertés d'un trop grancï prix pour en céder quelque chose au delà du soin do prévenir les divulgations, les excitations dont pourrait profiter l'ennemi. Une censure sera maintenue, des informations diplomatiques et militaires, aussi bien que de celles qui seraient susceptibles de troubler la paix civile. Ceia jusqu'aux limites du respect des opinions. Un bureau de presse fournira des a.vis — rien que des avis — à qui les sollicitera. En temps de guerre, comme en temps de paix, la liberté s'exerce sous la responsabilité personnelle de l'écrivain. En dehors de cette règle, il n'y a qu'arbitraire, anarchie. Messieuxs pour marquer le caractère de ce gouvernement, dans les circonstances présentés,, il ne nous a pas paru nécessaire d'en dire davantage. Les jours suivront les jours, les problèmes succéderont aux problèmes. No-us marcherons d.u même pas, avec vous, aux réalisations dont la nécessité s'impose. Nous sommes sous votre contrôle. La question de confiance sera toujours posée. L'ERE DES RESTRSGTIONS Nous allons entrer dans la voie des restrictions alimentaires à la suite de l'Angleterre, de l'Italie, de l'Amérique elle-même admirable d'élan. Nous demanderons à chaque citoyen de prendre toute sa part de la défense commune, de donner plus et de consentir à recevoir moins. L'abnégation est aux armées. Que l'abnégation soit dans tout le pays. Nous ne forgerons pas une plus grande France sans y mettre de n-ot» -vie. Et voici qu'à la même heure, quelque chose de notre épargne, par surcroît, nous est demandé. Si le vote qui conclura cette séance nous est favorable, nous en attendons la consécration par le succès complet de notre emprunt de guerre — suprême attestation de la confiance que la France se doit à elle-même quand on lui demande pour la victoire, après l'aide du sang, l'ar-de pécuniaire dont la victoire sera la garantie. Messieurs, cette victoire, qu'il nous soit permis, à cette heure, de la vivre par avance, dans la communion de nos cœurs à mesure que nous y puisons plus et plus : d'un désintéressement inépuisable qui doit s'achever dans le sublime essor de l'âme i française au plus haut de ses plus hauts espoirs. Un jour, de Paris au plus humble village, des rafales d'acclamations accueilleront nos étendards vainqueurs, tordus dans le sang, dans les larmes, déchirés des obus, magnifique apparition de nos grands morts. Ce jour, le plus beau de notre race, après tant d'autres, il est en notre pouvoir de le faire. Pour les résolutions sans retour, nous vous demandons, Messieurs, le sceau do votre volonté.La lecture de cette déclaration a été suivie d'un débat qui, après les explications de M. Clemenceau, s'est terminé par le vote d'un ordre du jour sanctionnant les déclarations du gouvernement. 418 députés ont accordé leur confiance au nouveau j>rési-dent du Conseil ' qui n'a trouvé contre lui 1 que G5 adversaires. Nos lecteurs trouveront en Dernièrs Heure le compte-rendu des débats. AU FMI! BELGE Violent duel d'artillerie Un avion allemand abattu Pendant la journée du 19 novembre, nous avons neutralisé plusieurs batteries allemandes en action. L'artillerie ennemie a dirigé principalement son tir vers Merc-lcem et Hoelcske. Durant la nuit et la journée du 20 novembre, les artilleries en présence ont été moins actives vue les jours vrécédents au Nord de i Yser. Le bombardement ennemi, a été violent dans la région de Merckem, Aschhoop et Hoekske. Nos batteries ont vigoureusement riposté et ca-nonné les ouvrages ennemis. L'n avion allemand a été descendu en flammes, ce motion vers Dixmude ■ ■" •-*vwvw — - —1 " 1,1 ■"* Manifestations socialistes A BEKLIN LA FOULE DISPERSÉE PAR LA POL1QE Bâle, 20 novembre. — On mande de Ber-lin : Le parti socialiste indépendant avait organisé pour dimanche des réunions que les autorités ont interdites. Un certain nombre de personnes venues pour prendre part ci ces réunions ont manifesté dans les nies de la partie est de Berlin ; elles ont été dispersées par la police. AU FR01T FRANÇAIS 14 heures. Au nord de Saint-Quentin, nous avons aisément repoiLssé un coup de main ennemi sur la région du Fayet. En Champagne, action d'artillerie assez vive dans le secteur de la Butte du Mesnil. Sur la rive droite de la Meuse, après un intens.e bombardement du front Bezon-vaux-Bois Le Chaume, les Allemands ont attaqué nos positions au nord du Bois des Caurièrcs, sur une étendue d'un kilomètre environ. L'attaque, brisée par nos feux, n'a pu aborder notre ligne avancée que sur un très faible espace. Les fractions ennemies, qui avaient réussi à ?/ prendre pied, ont été rejetées pour la plupart par notre contre-attaque immédiate. En Lorraine, un coup de main ennemi sur nos postes, a v.sud de Norroy, est resté sans succès. Nuit calme sur le reste du front. 23 heures, Lutte d'artillerie assez violente en Belgique dans quelques secteurs au Nord du Chemin des Dames et sur la rire droite tie la Meuse. Journée calme partout ailleurs. COMMUNIQUES BRITANNIQUES Après-midi. Les troupes d'Oxford el de Buckinghatn ont exécuté, la nuit dernière, un coup de main «. l'Est d'Ampouxe. Un raid ennemi a été rejeté par nous à l'Est de Wytschaete. (Voir le communiqué de la nuit en Dfla> n i \ra T-T oïl TV* \

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