L'indépendance belge

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s.n. 1917, 19 März. L'indépendance belge. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/pn8x922h1f/
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■ année. No 67 L'INDÉPENDANCE [bOYAU!V1E-UNI : ONE PENNY BELGE. CONTINENT : 15 CENTIMES (HOLLANDE: 5 CENTS) ■^nUfNISTKATION ET REDACTION: BUREAU A PARIS : KaNE STE! HIOH HOLBORN, W.C.l. n- PLACE DE LA BOURSE. »7£L.£PHONE : HOLBORf»! 1773-4- TELEPH": { 238-75. ^ LUNDi 19 MARS 1917. En vente à Londres à 3 h. le samedi 17 mars. 3 MOIS, 9 SHILLINGS, -) ABONNEMENTS:. 6 MOIS, 17 SHILLINGS. L Conservation par le Progrès. 1 AN, 32 SHILLINGS. J LA SITUATION. Samedi, midi. ■ Les nouvelles des différents théâtres I Le ia guerre sont toujours des plus satisfaisantes.■Au nord de Péronne les troupes britanniques se sont rendues maîtresses de la fresque totalité du Bois de Saint-Pierre Faast, et elles ont étendu leurs gains de faille et de deux mille mètres respectivement au nord et au sud du bois. ■ En Mésopotamie, les troupes du I général Maude ont occupé la ville de Bakuba, sur la rivière Diala, à une Hinquantaine de kilomètres au nord-est Kde Bagdad, et au nord des jDostes britan-■iiques ont été établis à une distance à «peu près égale, sur la rive orientale du f Tigre. I Pendant ce temps les troupes russes, Bivançant par la Perse, ont occupé le fcommet du Mont Naleshkian, à l'ouest ide Kermanshah, d'où elles ont délogé l'arrière-garde turque qui bat en re-Ktraite vers la frontière de Mésopotamie. I Quant aux affaires de Russie, elles Fs'arrangent et le nouveau régime a reçu Ij'ftdhésion du grand duc Nicolas et du ■général Alexeieff, chef d'état-major Bjénéral. I D'autre part, les représentants diplomatiques britannique, français et italien, è'sont en rapports avec les membres du Komité Exécutif. Celui-ci vient de pu-|Wi©r une proclamation qui constitue la ■base du programme du nouveau gouvernement-, et qui comprend entre autres points : amnistie générale, liberté de la parole, de la presse, d'association et de grève, abolition de toutes les restrictions d'ordre social, religieux et national, réunion d'une Constituante, introduction du suffrage universel pour les élections parlementaires et communales, etc. Quant à l'abdication du Tsar, elle est confirmée officiellement ; Nicolas II a abdiqué en faveur de son frère le grand-duc Michel, et a transféré le commandement suprême des armées au grand-duc Nicolas. i Enfin, le nouveau ministre des affaires jétrangères, M. Milioukoff, dans une audience accordée aux représentants de la presse étrangère, a déclaré que le but principal du gouvernement était "le rétablissement en Russie d'un pouvoir [capable d'assurer au peuple la victoire finale sur l'ennemi." Le triomphe du régime constitutionnel jen Kussie a produit en Allemagne un Sentiment de stupéfaction et, s'ajoutant j&nx succès militaires des Alliés et à la jcrise des vivres, contribue h démoraliser nos ennemis. échos nous arrivent des ré cents débats à la Diète de Prusse où le député socialiste Auer a dépeint la crise des vivres sous des couleurs très (sombres et a déclaré qu'il était impossible de réduire encore, comme il en était question, les rations actuelles, insuffisantes déjà. On espère, par l'augmentation des prix de certains produits, amener sur les marchés une plus grande quantité de denrées, et il est question d'envoyer 50,000 enfants des villes à la campagne qn vue de leur assurer une meilleure alimentation. A tous ces graves soucis, militaires et économiques^ viennent s'ajouter encore les ennuis politiques ayant trait à l'attitude hostile des Etats-Unis et de la Chine. i La presse allemande n'en parle pas beaucoup en ce moment, car il s'agit de ne pas augmenter la dépression générale que les derniers événements militaires ont produite dans tous les milieux, mais l'entrée en guerre éventuelle des deux grandes Puissances américaine et asiatique diminuera de beaucoup la force de résistance de nos ennemis. On sait le rôle important que les Etats-Unis sont appelés à jouer tant au point do vue militaire qu'au point de vue économique, mais on se rend moins bien compte du rôle que la Chine, en conflit armé avec l'Allemagne, pourrait jouer. En premier lieu, la participation de la Chine ferait tarir une des rares sources financières restées ouvertes à nos ennemis, car le gouvernement de Pékin commencera par arrêter le versement de l'indemnité due à l'Allemagne en conséquence de la guerre des Boxers ainsi que le paiement des intérêts des différents emprunts chinois auxquels l'Allemagne a participé dans le cours de ces vingt dernières années. Ensuite, les échanges commerciaux entre les deux empires seraient complètement arrêtés (ils l'étaient déjà en grande partie du fait du blocus) et les concurrents économiques de l'Allemagne enlèveront à celle-ci un marché qui absorbait annuellement près de 200 millions de mark d'articles allemands, ce qui représente environ 7 pour cent du commerce extérieur chinois. Quant au sort de Kiao-Tchéou, actuellement tenu en gage par le Japon, il sera réglé lors de la Conférence de la Paix. De toute façon, le marché d'Extrême-Orient, -dans lequel les banques et les compagnies de navigation allemandes sont si profondément intéressées, ne sera plus, après la guerre, d'un accès aussi facile à nos adversaires qu'il l'était avant et il ne manquerait plus que l'intervention de l'une ou de l'autre des grandes Républiques sud-américaines pour fermer autour de l'Allemagne et de ses satellites la cangue économique qui sera un des châtiments de leur politique belliqueuse. C'est sans doute cette vision d'après-guerre qui hantait 1-e Chancelier de l'Empire lorsqu'il a fait avant-hier à la Diète de Prusse, ce^ déclarations qui sonnent le glas des espérances allemandes."Après la guerre," a dit M. de Beth-mann-Hollweg, " nous nous trouverons face à face avec les problèmes-' les plus gigantesques que jamais nation ait eu à résoudre et pour la solution desquels le concours de tout notre peuple sera indispensable. Une politique extérieure forte sera nécessaire, car nous serons entourés d'ennemis auxquels il ne s'agit pas d'opposer les paroles, mais une nation forte intérieurement." Bien que les termes soient voilés, l'allusion est évidente, et c'est avec l'appât de concessions politiques au parti socialiste (suffrage universel pour la Diète de Prusse)..que les gouvernants de l'Allemagne impérialiste et militariste comptent détourner l'orage qu'ils sentent gronder dans les masses et que les premiers revers feront crever. A TRAVERS LE KATANGA. ILa prison d'Elisabethville. Elisabethville, 15 sept. 1916. J'ai visité ce matin la prison d'Elisabethville. C'est une installation modèle de premier ordre, conçue et établie selon 'es principes européens de la " prison cellulaire." Le vaste terrain sur lequel s élèvent les constructions est entouré d un mur de ronde élevé. Sitôt franchie la porte massive, au guichet de laquelle veille une garde sévère, on se trouve devant la maison Su directeur, les bureaux, le poste de garde et les cuisines qui encadrent l'allée principale. Au centre du terrain se trouve élevé un Poste de guet, qui ressemble assez à une hune de navire, montée sur un bâti de poutrelles d'acier, et d'où le surveillât de garde peut embrasser tout l'ensemble de l'établissement. Lee construc-'°us sans étage, en briques, qui abritent N pluies rayonnant de ce point, dis-Tméçg on étoile le long do petites ave-i " partant du poste de guet, vers les -o-h murs extérieurs. Les cehules sont blanchies et garnies du mobilier sommaire en usage dans les prisons belges. Un quartier et un atelier spécial sont réservés aux prisonniers blancs. Quant aux noirs, enfermés la nuit dans leurs cellules, ils sortent en ville le jour, enchaînés cinq par cinq, et sont employés sous la surveillance de policiers à l'entretien des avenues et des routes de la ville et à d'autres travaux d'utilité publique. Les femmes, car il y en a aùssi, travaillent à la préparation des aliments, pilent la farine de manioc dans les mortiers de bois et ne sont employées qu'à l'intérieur de l'établissement. Le noir est certainement mieux logé et mieux nourri à la prison que dans son village; le travail qui lui est imposé n'est guère excessif; pourtant il supporte fort mal le régime pénitentiaire, et en général une condamnation à quelques années de prison équivaut pour lui à la mort quasi cortaine : la perte de la liberté, la sur veillance continuelle, le dépriment profondément, le rendent sensible à la maladie, quels que soient les soins dont il est entouré. D'énormes progrès ont été réalisés cependant depuis quelque temps en cet ordre d'idées, et l'on constate une sérieuse diminution du taux de la mortalité parmi les prisonniers. Au moment de ma visite aucun décès ne s'était plus produit depuis trois mois, et il est à espérer qu'avec les perfectionnements continuels apportés aux conditions de la vie à Elisabethville, la situation ne fera que s'améliorer encore. 11 se dégage en tout cas de l'organisation pénitentiaire telle qu'elle est réalisée dans la capitale du Katanga, l'impression d'une perfection administrative poussée jusqu'à l'extrême, et c'est un étonnement sans cesse renouvelé pour le nouvel arrivé de retrouver ainsi dans tous les domaine la trace d'une civilisation parfaite, à laquelle on ne s'attend guère, lorsqu'on attache trop de crédit à ce qui se raconte en Europe, et même en Afrique du Sud, où d'aucuns admettent encore sans contrôle que la cité d'Elisabethville n'est que l'agglomération de paillottes et de maisons en pisé qu'elle fut il y a sept ou huit ans... La " Mumama." Parmi les excursions faciles que peuvent faire autour de la cité, ceux qui ne sont pas chasseurs invétérés, celle de la " Mumama," est certes l'une des plus intéressante. Elle peut se faire en auto, moto ou bicyclette, par une excellente route, passant à proximité des fonderies de la Lubumbashi, et traversant ensuite une forêt bien arborée, qui l'ombrage d'un véritable tunnel de verdure. Partis en vélo d'Elisabethville vers 8 heures du matin, au moment où le soleil est doux encore, nous sommes arrivés à destination vers neuf heures un quart. La "Mumama" est la station d'expériences agricoles de l'Etat : la maison du chef de poste se trouve .admirablement située sur une hauteur élevée qui domine un immense " Sembo " (plaine légèrement marécageuse), enfermé dans un large cirque de collines boisées. De la maison du chef de poste, on domine l'étendue des cultures qui occupent près de hectares défrichés et se succèdent dans la plaine inondée de soleil et arrosée par la petite rivière qui a donné son nom à la station. Sous la direction d'agriculteurs experts venus de Belgique on y récolte le froment, le maïs, le manioc, les haricots; les pois, et les différentes méthodes de culture et de fumure y sont expérimentées méthodiquement pour chacun des produits à recueillir. Au moyen d'un système savant de barrages et de rigoles établi d'ailleurs avec des moyens locaux et plutôt primitifs, tout un système d'irrigation a été réalisé, qui permet d'amener l'eau en toute saison dans les terrains de culture. Même un moulin à eau a été installé dans le cours de la rivière, où la farine est produite avec le grain récolté. Au milieu de l'exploitation un splendide potager a été installé, où abondent les papaies savoureuses, les fruits exotiques, les fraises et tous les légumes d'Europe. Dans une vaste étable, nonobstant la menace des Tsé-Tsé, une douzaine de vaches indigènes, de petite taille et aux cornes longues et acérées, sont conservées pour les expériences d'élevage.. Quatre petits veaux nouveau-nés y sont la preuve vivante des possibilités escomptées. Le travail du sol est assuré par des attelages de mules, qui résistent le mieux de tous les quadrupèdes aux rigueurs du climat et à l'emprise de la maladie du sommeil. Il faut trois bonnes fleures pour faire le tour des cultures et de l'exploitation, qui démontre d'une façon tangible la possibilité de réaliser au Katanga des plantations rémunératrices. Si l'on songe d'ailleurs que l'Union minière occupe à elle seule en ce moment plus de 4,000 travailleurs, qui sont tous ravitaillés actuellement par les importations de l'Afrique australe, on reconnaîtra facilement que le débouché ne manque pas pour la culture en grand. D'ici peu de temps, lorsque les nouvelles mines déjà reconnues seront en exploitation, la main-d'œuvre sera certainement plus que doublée, et le débouché accru d'autant. On peut ajouter à cela les nécessités d'Elisabethville, qui réclame des légumes frais en grandes quantités, et les paie à des prix inconnus en Europe. II en résulte que la petite culture, comme la grande, trouvent au Katanga un marché important, tout préparé, et que les quelques fermiers établis aux environs d'Elisabeth-ville réalisent de jolis bénéfices, pour autant qu'ils mettent à la pratique de leur métier de l'intelligence et de la méthode, et qu'ils profitent utilement des expériences que le gouvernement pratiqua à leur intention dans ses fer mes expérimentales. Nous avons passé £ la station une après-midi délicieuse sui la terrasse du poste, qui domine toute la région, et nous sommes rentrés au coucher du soleil, en quarante minutes, par la route descendante, enchantés de cette excellente excursion, qui fait, en bonne saison, los délices des citadins d'Elisabethville. En chemin de fer. Kambove, 19 septembre. J'ai quitté ce matin, par chemin de fer Elisabethville, en route, avec armes et bagages, pour le chef-lieu du Lomami Kabinda, où j'arriverai dans un bon mois, sans doute, ayant traversé du sud au nord toute la partie occidentale du Katanga. Nous avons fait cette première étape par la voie du chemin de fer du Katanga, qui roule maintenant en exploitation officielle, jusqu'à Thsi-lougo, où nous arriverons demain matin. La voie serpente, à travers la Brousse, au milieu d'un paysage semblable à celui que nous avons traversée précédemment depuis la limite de la Bhodésie. Boi-taillés, assez élevé, coupé ues inévitables termitières. Le trajet s'effectue à l'aise dans les wagons du C.F.K., absolument semblables à nos voitures d'Europe, et le wagon-resia-urant fournit, dans d'excellentes conditions, les repas de midi et du soir, servis comme dans le trajet Sakonia à Elisabethville. Vers la tombée du jour nous sommes arrivés à Kambove, siège de la mine de cuivre la plus importante actuellement exploitée par l'Union minière. La ville—si ville il y a—n'a plus cet aspect élégant qui fait la cité-jardin d'Elisabethville en tou^-points supérieure aux villes* de Rhodésie. n'en déplaise à nos amis du sud. Devant la station, alignés le long d'une large avenue, s'élèvent des construction? sans étage en briques ou en tôle, abritant un hôtel ou deux, des " stores " divers, des bars, la poste et quelques maisons de résidents. Cela à un aspect nettement "Far West," tel quon peut s'en rendre compte dans les films américains qui nous montrent au cinéma des aventures de " cowboys." À 1' " hôtel," où le patron soupe avec nous à la table commune, le mobilier est plutôt sommaire, les murs en tôle, plutôt nus, l'éclairage à la bougie médiocre, et le bar encombré de "stiffs," en chemises kaki, retroussées jusqu'au coude, a tout à fait l'aspect de ces établissements de l'ouest américain, où le revolver sort tout seul des poches à la moindre altercation. Inutile de dire que les prix augmentent en raison directe de la montée vers l'intérieur. H fait nuit maintenant, et j'écris ces lignes dans mon wagon, où mes boys viennent de m'aménager poui la nuit un fit confortable, car'le train continuera vers trois heures du matin dans la direction de Tshilongo... Tshiiongo. " Bout du rail," samedi, 23 septembre. Tshilongo est un post de l'Etat situé au terminus actuel de l'exploitation du C.F.K. (chemin de fer du Katanga), à l'extrémité d'un énorme plateau, qui atteint l'une des altitudes les plus élevées du Katanga. La ligne doit continuer jusqu'à Bukama, 6ur le Luababa (cours supérieur du Fleuve Congo), et relier ainsi Elisabethville au Bas et au Moyen Congo, par la voie tluviale. A partir de Tshilongo la voie future en construction est achevée, et le rail posé jusqu'à 90 kilomètres environ de cette dernier localité.. Il circule sur cette section des trains de marchandises appartenant à la Société coloniale 3e Construction, qui assure l'établissement de la prolongation du rail. , Nous avons passé trois jours à Tshi-lougo, dans une maison en pisé (boue séchée), assez coquette, ma foi, élevée par lTadministrateur local pour abriter les " passagers," plusieurs caisses de bagages étaient restées en "vrac" à Kambode, et force nous fut de les attendre. Enfin, nos colis sont arrivés le 22 septembre, par train spécial, et nous nous sommes embarqués dans la soirée dans un fourgon à marchandises de la G.C.C., nos malles et nos caisses d'un côté, notre matériel de campement de l'autre. C'est ainsi que, grâce aux tables, aux chaises, aux lits pliants et à nos caisses de ravitaillement, notre modeste fourgon s'est transformé successivement en wagon salon, wagon bar, wagon restaurant et wagon lit!...rien de tel que d'emmener ainsi son matériel et son personnel avec soi : avec un tant soit peu d'imagination, on se crée un confort parfait entre quatre murs de planches. Ce matin, à six heures, le train de marchandise s'est ébranlé et nous a amené tout doucement au "Bout du rail,"' point où sarrête actuellement la voie ferrée, en passant par Kausenia, , où les pères bénédictins ont une mission florissante et l'Etat une ferme expérimentale, qui produisent des récoltes remarquables.La vie de camp. Nous avons, vers 11 heures, dressé notre tente pour la première fois, et la vie de camp, sous la " maison " en toile verte, de trois mètres sur deux, avec pour mobilier le matériel anglais pliant, qui tout entier tient dans un grand s »e, n'est pas banale assurément. Notre camp est dressé à proximité du rail, dans une petite plaine, adossée à un ruisseau protond. Tout à. côté de nods plus de deux cents femmes, qui vont, sous la conduite d'un sous-officier blanc et de deux soldats noirs, rejoindre leurs maris soldats au front d'Afrique orientale, campent en plein air. Par groupe de cinq ou six elles sont assises en ce moment autour des grands feux à flammes vermeilles qui s'allument, dans la nuit tombante, découpant sur le ciel encore pourpre, les silhouettes des arbrea grimaçants et celles des groupes animés des négresses drapées dans leurs pagnes éclatants. Au son d'harmonicas ou de curieuses musiques faites de lamelles d'acier fixées sur une calebasse sonore, il en est qui chantent ou dansent en se dandinant, et l'on dirait, autour des foyers ardents, dont la flamme monte plus claire et la cendre rougeoie maintenant dans la nuit tombée subitement, un gigantesque sabbat de sorcières, qui tiennent leurs assises sous le ciel étoile... Nous avons dîné ce midi dans le dernier "hôtel" que nous trouverons en route : c'était à mi-côte de la colline que contourne le rail, un " store,'" où se débitent les étoffes de traite, et les conserves variées, et dont un coin est réservé à l'inévitable " bar," de plus en plus sommaire. La maison était en bambou, à claire-voie, doublée de toile verte, et l'on nous y a servis entre les piles de boîtes de conserves et de caisses de sucre ou de sel, sur une table boiteuse. Décidément nous entrons en plein dans le pittoresque Africain I Le pays des conlràcteurs. Gaukishia, dimanche, 1 oct. Je suis arrivé ce matin à Gaukishia, poste de l'Etat, situé à 30 kilomètres de Bukama, et où je dois attendre les porteurs, qui doivent descendre du Lomami pour constituer ma caravane. Le rail, d'ailleurs, est déjà établi depuis Bukama jusqu'à 56 kilomètres dans la direction d'Elisabethville, et c'est par train de construction que je gagnerai, samedi prochain, au plus tard, la rive du Lualaba. J'ai fait, à pied et en grande partie à bicyclette, les étapes qui séparent les deux bouts du rail, à travers un région montagneuse, en traversant les deux vallées de la Lubudi et de la Kalule. Ce pays est en c& moment le domaine exclusif des n contracteurs," entrepreneurs qui assurent la construction de la plateforme de la voie du che« min de fer, chacun ayant à effectuer le remblai et le déblai nécessaire dans sa section, avec l'aide d'énormes équipes de travailleurs noirs. Ces " contr acteurs " campent tous à proximité de leur section, dans des " maisons " faites de bambous, reliés par des lianes, entre lesquels la lumière et l'air ont libre passage, et recouvertes d'épaisses toitures de paille. Ce sont pour la plupart des gens qui ne comptent plus leurs années d'Afrique et qui vivent largement dans leurs cabanes hétéroclites, tous en amassant de jolis magots, s'arrondissant chaque jour. Tous, à peu près, sont au bout de leur entreprise, et l'on peut rouler en vélo à peu près toute la durée du trajet, sur la plateforme de la voie future, à laquelle ne manque plus que le rail. Par ces temps de guerre c'est, en effet, la grosse question de se procurer et d'amener à pied d'œuvre les quelques 200 kilomètres de rails qui sont nécessaires pour achever le chemin de fer du Bas-Congo-Katanga. On espère, pourtant, les obtenir pour le mois de mars prochain, et Boma serait ainsi relié par des voies de communications ininterrompues à Elisabethville et à l'Afrique australe, avant la fin de 1917. Dans la brousse- La route se poursuit pendant tout le trajet à travers l'éternelle brousse, qui n'a pas grand'chose du paysage tropical, tel qu'on se l'imagine généralement, et que j'ai déjà décrite à plusieurs reprises. La vallée de la Lubudi et celle de la Kalule surtout sont cependant dignes d'une mention particulière. La Kalule, tout particulièrement, coule en torrent impétueux et grondant sur un lit de rochers, entre de hautes montagnes boisées, dont un versant est tapissé d'une haute forêt de bambous. La " route l> à cet endroit devient un véritable sen« tier de chèvres, accroché au flanc du pré* cipice et s'élevant au-dessus de la ri-

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'indépendance belge gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Londres von 1914 bis 1918.

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