L'indépendance belge

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s.n. 1918, 31 Dezember. L'indépendance belge. Konsultiert 16 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/x921c1vn5t/
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( % \ Mardi 31 décembre Î918. 10 centimes mmmmHHH L'INDEPENDANCE BELGE TÊLfcPHONS » j Direction.. ». m A 2273 Administration « « « 4 S 73 Rédaction. •• — «. «» B 75 Aâma tBitnpiiqut t URBE3S1^6RESElî.5S Fondée ep 1829 ADMINISTRATION ET RÉDACTION » RUE BIS SABLES, « ABONNEMENT l SQ.SMH5I s Va ta, 24 fe. j ris moi», 12 fr, I Util m»ii, 6 frsnci. fTKAHCEB i Un fcn, 40 £r.j eue moù> 22 lr.4 trois mai*, 12 fraaes. LE LUXEMBOURG EN 1867-1870 L'émiuent historien M. Ernest Gossart ' publier chez l'éditeur Lamertin, un volume si u Emile Bannirii; et Léopold XX ■■. Une partie de cet ouvrage se rapporte aux ni gociations dont le Luxembourg fut l'objet î 1867. Nous avons la bonne fortune de pouvo publier ces pages auxquelles les événements pr çents donnent un caractère d'actualité. Le problème est posé de nouveau, mais il changé d'aspect. Et la politique de 1867-70 ne comprendrait plus aujourd'hui. Il est cependa. intéressant de montrer — et c'est ce que fait livre de M. Gossart — que la Belgique s'est to jours préoccupée du sort du Luxembourg, nia que, si elle a songé souvent à une réunion, el n'a jamais tenté d'user, à l'égard desLuxembou geois, que de la persuasion : Voici donc ce que dit M. Gossart : Emile 'Banning. qui travaillait journe tanent avec Charles Rogier, le seconc dans cette circonstance de toute son m ésnte activité. D'accord avec le ministr fl écrivit xin exposé développé des rappor •historiques et. actuels entre la Belgique te Grand-Duché. Ce document devait èf; • 6oamis au cabinet comme la formule de «Solution belge», — c'était son titre. Ba nin« rédigea, "des notes, des projets de d pèches, se livra à un travail de presse co âidérable, réfutant les articles des journal ijai, comme le « Wort », à .Luxembourg, it Journal de Liège », en Belgique, combe taient l'annexion. Tous ces efforti5~devaient rester sans i ' siUtat. Rogier, avait raison : la solution adopt è Londres laissait le Luxembourg-livré 01 oopvoitises. C'est ainsi que la France, préc cupée de réparer ies insuccès diplomat «jute, organisa une propagande dans ce in A Luxembourg même, un jouirn-al annexio Oisie, jw'A venir», fut fondé. En même ternj: !M- de Lagueronrrière arrivait à Bruxeli »v«t la mission du procurer au gouverr meut français la compensation qu il corn tait du côté de la Belgique. Dîux projets furent conçus à cette fin ftahiki douanière, la fusion de :ia ligne d oheniins de fer du Grand-Luxembourg av la Cimpagnie de l'Est. Bainning qui ave l'œil au guet, dévoila les manœuvres îa dijlomatie impériale dans deux mémoir écrits pour, le département des Affaii i étrangères et dans une série d'artioles q (pnilii un journal d'Arlon, l'uMépenda: an. Lixembourg». soutenu par la «Luxei iburge; zeitung», attaqué par le «Wort», c gane catholique, qui paraissait égaleme: dans fe Grand-Duché. Des Articles, tous anonymes, de 1' « In<i pendait », je citerai quelques passag ■qui sort dignes, encore aujourd'hui, d'atte •taon. Ili présentent même un. igtérèt pot eolier c'est que le 'Roi -'est mêlé à polémiqi; Monte, depuis peu sur- le trône, il ét< aaturel ffu-e Léopold II lie restât pas ind férsnd Ju sort" du Grari d-Duchê. Qîiël he rèu* tié&Ut- pour son règne (jtie le reto ,'d'une p.winee arrachée sous -celui de si jpère à 11 Belgique l Evidemment, il devj désirer la solution qu'avaient voûta fai axlopter Chartes Rogier et Emile Bannin Les divergences d'opinion dans le Cabk de Bruxelles l'avaient empêché ipemda les négodations de 1867, de se prônonc ou même d'intervenir secrètement. Il n'i fut plus tjnsi dans la suite. Banning, av qui il éta-a en relations personnelles depu ïa fin de eette année, le tenait au coura ce la, situétion, des menées annexionist-e de l'état ts esprits dans le Grand-Duel; et lui coirmuniquait souvent les manuscri îe ses articles. Léopold II devint ainsi s< eollaboratiur. Le plus souvent le Roi a prouve; quelquefois indique une correctio Un longarticle du mois de novembre 18 a pour objt de montrer que la situation i Grand-Du lié est incertaine et dangereux «La succelion au trône et la régence so réglées ptn un pacte de famille qui date ■ 1783 et qu< pourrait, dans certain cas, do ner au pejrs un souverain étranger à, s mœurs et.'à ses institutions, ne posséda aucune sjmpathie aju sein des popmlatio: et n'offrant nulle garantie à leur "indépe damoe. » Queàquesinois plus tard, le 21 avril 18t Banning titava l'occasion de dévoiler I menées fraiçaises etn faisant l'histoire c IVAvenir», fondé l'année précédente. I article du juillet 1869 mérite d'être an ■Jysé. H a dur 'titre : «Le Grand-Duché < ûnxemibour( après dieux années d'auton mieo>. Bannie l'appelle la transformatk qui s'est oprèe dans ta situation du Gran Duché. Déggé des liens qui l'avaient u à la Conféda-ation germanique pendant t dami-sièele, j est devenu un pays indépe riant et neuie. «Cette transformation s'e iccomiptie des des conditions qui, dlès lendemain a traité diu 11 mai, t'aisaie: conoevoii- de doutes multiples sur la v jidité diu denier né des Etats européen E s'agissait le maintenir I'indépendani en l'aisence ce toute fonce défensive t «l'une garants! qui put en tenir lieu; il fe .liait concilier iiec la neutralité la conserv tiori de ronioaldouanière avec î'Allemagn bien qu'une tAe union supprime de fa individualité économique du duché, qu'el •paralyse la liberté d'action du Gouvenn oient, qu'elle développe les intérêts mat ri<3ls dans une avection exclusive, m (allai en outre, réorganiser et étendre les servie* ipubîies, faire fait à des besoins nombrei; êt pressants, déaolir les remparts de la.fo ■teresse, créer, m prévision dfune crise in oiinente de noweaux éléments de prosp lité pour la caatale et accomplir tout ce avec des ressources restreintes. L'expérience e ces deux années a-t-el «ionné des réuitats satisfaisants ? Le espérances, les promesses de 1867 son elles devenues ne réalité 1 Les faits r< .pondent négativenent. Aucun des probli ânes soulevés pa l'application du traité d londres n'a reçilde solution, et les cor tradiction® qu'il ■ implique pèsent aujouj d'bui du même pqds, autant qu'il y a deu ans, sur les desinées du duché. Rien d sérieux n'a été fît au point de vue p( fitique, au point fie vue économique A point de vue intapational, tout est énk me. Qu'est-ce quine autonomie livrée 'Se. merci de la première tempête qui se dt chaînera sur l'Eurdpe ? Fautnii conclure . de là qu'on est e droit de rendre le (gouvernement ' luxe» bourgeois responsable des fautes cdïnm ses comme des mesures négligées, de c qui s'est fait corame de oe qui ne s'est pa fait ? Rien ne strait plus injuste. La faut ici n'est pas aui hommes; elle est à l'hit foire, aux événements, à une diplomati imprévoyante. Si le salut doit se trouve un jour, c'est là qu'il faudra recherche; et corriger plus i'ane erreur...- _ Le retour à la Belgique, c'est la. con Sisîaison .que l'histoire indique, et nou ■ sommes porté à croire que la sentiment 1 public n'y répugne en aucune façon.. Avec une neutralité sérieuse et une liberté complète, te Luxembourg retrouverait au foyer du peuple belge des éléments nou-,a veaux et multiples de prospérité. r Au mois dé niai 1869, impatienté des grossièretés du « Wort », Banning annoc->. ce qu'il ne discutera plus avec un adversai-"n re habitué à employer les injures au lieu d'arguments. Le manuscrit de l'article eet 5. communiqué au roi, qui s'empresse de désapprouver cette déclaration. Il ne a faut pas, ■ écrit-il, répondre au « Wort » 5e par quelques lignes où l'on refuserait de discuter davantage. Ce serait mettre bas le les armes. Le « Wort « n'a qu'un but, nous . faire taire. Nous ne devons pas lui accor-i5 der ce triomphe; nous ne devons pas faire ie attention à'sa polémique de bas étage, r. mais aller notre train en feignant, d'ignorer la prose de i'organe cléiical. « Comme nous ne pouvons pas toujours prêcher l'annexion, — cela deviendrait fastidieux et nous affaiblirait, car il est la certain qu'il est malhabile d'appeler tou- - jours des gens qui ne viennent pas, — je s, trouve qu'il faat, dans : « Inïiépendant » is parler de la Belgique. On pourrait faire, ;t au point de vue de l'instruction de nos "s amis du Grand-Duché, quelque chose sur la la Belgique, sur la session qui a été très ti- belle et finir par critiquer le dernier dis-é- cours d'ouverture du prince Henri : il res-i- semble au cri d'un mourant, qui affirme ix qu'il se porte très bien et demande sa voile ture pour aller se promener, saïuï à ren-,t- dre l'âme cinq minutes après. Conformément au vœu du roi, Banning é- publie, lie 20 mai 1870, un article intitulé : « La Vie parlementaire en Belgiqup », dans -e lequel il note la « solidarité entre les deux grands centres industriels de la Belgique c" et les différentes régions du duché de 1815». H- Peu après, ia guerre franco-allemande !1" arrête la polémique. Le Second Empire s> succombe à «Sedan, et îa. question du Lu-3S xenibourg cesse d'occuper les esprits. e." Trente-sept ans plus tard, la situation devenant indécise dans le Grand-Duché, la succession semblant incertaine, on peut '• se demander en Belgique si les dreonstan-■a ces ne seraient pas favorables pour notre ".V pays au réveil de la question qui s'était S" posée en 1867. Malgré les énormes embar-« ras que lui suscite sa politique congolaa-" se, Léopold II ne croit-il ■ pas, lui aussi, » à ia réussite d'un- effort, patriotique'.' Nous sommes porté à croire que ses pensées se 11 reportèrent alors sur ia polémique menée n" avec Emile Banning et sur les articles de r" 1' ,, Indépendant » dans lesquels la solu-n tion belge était défendue avec une ardeur . et un talent qu'il -«finirait. Et peut-être rêva-t-il un moment à la possibilité de ter* 's miner son règne en réparant par un. acte ?' glorieux la faute commise en 1SS9, si l'on ,t peut dire, avec Rogier que l'abandon a été a une faute plutôt qu'une nécessité . ., Mais bien des difficultés s'opposaient à ;? la réalisation du projet, et, sans doute, Léoiiold II n' p«s- longtemps *..le caresser. Ernest GOSSART. » . : — — ut fP' | Le Sêls is Liège 3r (De notre envoyé spécial.) m — 2C ! j3 Liégè, 28 décembre, it 8, & héroïque défense ts Quel lut le rôle réei de la place de Liège? in Ce rôle fut-il efficace, et dans quelle mesure ? D. Ce sont des questions que le public se pose } et auxquelles depuis que la presse reparaît, 58 il n'a pas été répondu.. L'occasion de définir l,u ce rôle et de le préciser a été donnée à M. le | e colonel Fastrez, de l'état-major général, at- ; nj taché à la section historique, l'auteur de VAr-mèe et la Nation, l'ouvrage que publia na-n guère l'Institut de sociologie, et qui fut .très 55 remarqué par tous ceux que préoccupait à Qt cette époque l'angoissant problème de la dé-vS fense nationale. n. C'est le résultat de ces laborieuses documentations, qu'il a communiquées aux repré-9 sentants de la place, réunis à Liège pour l'en-J tendre. 4 Je Quelle était la situation exacte de 3a place ■n de Liège en 1914 ? a_ Il est bon de le rappeler. Sur un vaste ter-îG rain de cinquante kilomètres étaient disposés, ~ sur la rivé droite êt 1-a rive gauche de la Jn Meuse, douze forts, comprenant- six grands • j forts et six fortins : c'étaient l'es forts de Bar- j ehon, Evegnée, Fléron, Chaudfontaine, Em-m bourg et Boncelles; sur la rive droite et sur'la rive gauche, les forts de Flémalle, Hollogne, 1 Loncin, Lantin, Liers, Pontissè. ,e L'armement des grands forts, Barchon, Flé-t ron, Boncelles, Flémalle, Loncin et Pontisse, était de deux canons de quinze centimètres, deux, coupoles de deux canons ' de douze et deux coupoles d'un obusier de ' vingt-et-un. L'armement des fortins était d'une « coupole de deux canons de quinze, deux cou-~ pole3 de deux canons de douzo et deux d'une ■ coupole d'un obusier de vingt-et-un. -j A quelle action militaire était préparée cette r place forte? Les ouvrages commandaient les routes, commandaient les voies ferrées : ils r atteignaient les carrefours, ils atteignaient les y* ponts. Leur rôle était de constituer une bar-i-ière provisoire à l'envahisseur : c'est ce que 's Ton appelle une place d'arrêt. * Mais l'organisation, la disposition et l'armement de la place dataient de 1888, c'est-!" à-dire que tout était vieux de vingt-six ans J au moment de l'attaque. e Un terrain difficile, mal détendu f Embrassons d'un coup. d'œil d'ensemble la situation de la. place en août 1914. Les inter-valles de la plupart,des forts sont acoiden-tés, selon les caprices de ces paysages mer-6 veilleux. Ce sont des mamelons hérissés de •- bois, des ondulations pourvues de taillis - épais, des barrières de verdure et de feuilles, c qui facilitent aussi bien l'attaque que la dé-e fense. Celle-ci, d'ailleurs pour être efficace, devrait être assurée par des tranchées et des i redoutes établies dans les intervalles. Premier point essentiel. Seconde considération à i relever : pour que les intervalles lussent défen- - dus il eût fallu, outre des redoutes et des tranchées, des hommes, beaucoup d'hommes. Or, a les intervalles des forts de Liège, au moment i- de l'invasion, manquaient de tout : ils man- •- quaient de redoutes, ils manquaient de fcran- 6 chées, ils manquaient d'hommes, et on put s assister au spectacle admirable de voir toute e une population, avide de servir ia. cause com- !- mune, se ruer vers les forts et établir autour e d'eux les ceintures de protection que l'ar- r mée, insuffisante en nombre, n'était pas en ' force d'effectuer assez rapidement pour parer aux douloureuses éventualités. Mais voici les tranchées creusées, les rédou- 3 t-eè construites, il y a encore un élément- qui manquait à la défasse : ce sont les hommes T1 y en avait certes, mais si peu nombreux Ils avaient le courage, lY confianoe, 1a. jeu nesse l'Etait-ce assez pour vaincre un ennemi supérieur en nombre et en matériel ? Non pas Etait-ce seulement assez pour arrêter.sa mai che foudroyante? Peut-être.... En attendant, parmi les assaillants qui a] laient monter à l'assaut de la place, u y ei avait qui la connaissaient. C'étaient lé nombreux ouvriers qui travaillaient auj. chai bonnages, aux usines des'environs, et 'qui n démentirent pas leur nationalité allemand»; Ils étaient prêts à servir leur patrie, joua n le rôle d'indicateurs, de guides à leurs frè res en armes. Et ils connaissaient la ïnonta gne où les forts dérobaient leurs coirpole* ; lis connaissaient les chemins ombre" x, le routes accidentées, les bosquets riants. Ils le connaissaient, oui, il devait leur être- l'acil d'y amener des éclaireurs, qui pénétrçraieii plus avant dans la place... & attaque Le colonel Fastraz la précise. La çlace d Liège est défendue par la 3â divisio; d'année, assistée de la 15® brigade mixte € de troupes de forteresse, en somme, peu non breuses. Quel était l'effectif total ?, 21,000 hon. mes? Peut-être. L'histoire fixera ce poin't-1 Plus tard... C'est le S août. Les Allemands, qui ont fran chi la frontière à Gemmenich, s'avancer-1 jus que Visé. Un bataillon belge, commande pa le major Collyns, supporte ce premier choc mais les Allemands, ayant traversé la Meus à gué, à Lixhe, il se retire et se rapproch de l'intervalle des forts de Liers-Pontisse, o il se met en réserve. Ailleurs des esoarmoi ches se produisent, mais cette journée' n marque rien de décisif. Le lendemain, la 27° brigade allemande s rue sur l'intervalle Liers-Pontisse. Nos troupe reculent. Sa situation peut s'aggraver. Mai le général Bertrand, qui se trouve à Votterc vient porter sa brigade en réserve prudent sur la rive droite vers Jupille. Appuyé :par l 31° d'infanterie et son artillerie, il vole - air s* cours des troupes menacées et gagne su; l'en nemi la bataille de Rabozée. De son côté, 1 fort d'Evegnée a été entouré. Il • se d,éfenc L'attaquex est vive, bien menée, mais le com mandant du fort résiste bien et tout rêntr à peu près dans l'ordre. Le même' jour, l'intervalle Evegnée.Fléro: est l'objet d'attaques. L'intervalle FJéror Chaudfontaine est presque calme, ainsi, qu la section Ôurthe-Meuse, à. part le combat, d Plainevaux, entre un escadron de lanciers appuyés de cyclistes et une forte partie fie ca valiers allemands. La nuit qui suit cette journée, est impoi tante. Les troupes qui garnissent les intei valles Liers-Pon tisse-Meuse refoulent le troupes de forteresse. Un. combat s'engage, a: cimetière de Pthees. Lee débris du batailla engagé dans cette affaire, doit se retirer, ver Herstai. Que fait alors la Ue brigade allemande Elle se heurte au bataillon Collyns, qui vienl avec les troupes du général Bertrand, de ter dre Herstai. L'engagement ost sérieux, Le Allemands doivent reculer et laisser un dra peau aux nôtres. Battus, ils repassent 1. Meuse. D'autre part, audacieusoment, de chasseurs allemands pénètrent à Liège et et saiént de se saisir du-général Léman. C'est lo (5 août. Le-général Léman, menac par cette tentative, se retire au fort de Loc cin, mais, de là, continue à diriger la défense i L'infanterie se voit obligée de plier entr i Evegnée-Barchon. C'est toujours le généra ; Bertrand qui arrive, contre-attaque, et re î prend aux Allemands l'intervalle un instao perdu, — car les Allemands fuient. .L'intei ; valle Evegnée-Fiéron voit l'ennemi opérer, -rua attaque de nuit à Rétinne. On résiste, .mai l'attaque se poursuit ailleurs, à Queue du Roi d'abord, puis à Bellaire ensuite. Les combat sont acharnés. Mais l'artillerie allemande autrement forte et nombreuse que la. nôtre oblige nos hommes à se retirer vers Jupille Ici, le général von Wussow est tué, el il es remplacé par le fameux Luddendorf. Les autres secteurs sont aussi attaqués, ver. Romsée. et Magnée ou autour des ouvrage de Sart-Tilmant et de Bois-Saint-Jean-, c'est à-dire dans les secteurs de Fléron-Chaudfon taine. Les Belges, une fois de plus, font, re culer les Allemands... Sur six des attaques des six brigades, con stituant l'armée dte la Meuse, commandée pa: le général von Emmich, une seule attaqu réussit : c'est celle de ia brigade commandé! par " Luddendorf, qui pénètre dans Liège h 6 août. La 3° division d'armée belge a, "d'ail leurs reçu l'ordre de retraite, et elle va re joindre l'armée de campagne, tandis que li général Léman reste au fort de Loncin. L« place de Liège, — l'awtion des intervalles étant finie, — reprend son rôle de placo d'ar Têt, — mais le succès de là résistance des. in tervalles montre que si ceux-ci eussent ét< mieux garnis, la brigade Luddendorf eût é£< arrêtée plus' longtemps, sinon défaite. Lés forts restent les seuls défenseurs de h place. Un à un les Allemands doivent les ré duire au silence en employant une arme qui •nous n'avons pas : les gros canons, qui vien lient tour à tour détruire ou imposer-silenct à chacun des forts. Cela dure jusqu'au ,1( août. Barc'non tombe le 8, Evegnée le 11," Pontissè le 1?, Chaudfontaine et Embourg 1e 13 Boncelles, Lantin et Loncin le 15, Flémalle e Hollogne le 16. La lutte est finie : elle avait été inégale. Temps précieux perdu ! Entrés le 4 août en Belgique avec une ra pidité foudroyante, les Allemands ne réussis, sent à forcer la place de Liège que le 16. Ik ont donc perdu douze jours, eux qui, d'après leurs calculs, auraient dû aller très vite er besogne... pour réussir. Ce n'est que le 17 que les armées du kaiser peuvent reprendre leui marche en avant, face à face des Belges qui. petit à petit, méthodiquement, se retirent- ven Anvers avant d'aller occuper leur poste hé roïque >ur l'Yser, où ils attendent et reçoivent le secours des troupes alliées. L'incontestable résultat est que les Allemands, qui eussent voulu surprendre les Fran. çais, eh préparation de résistance et d'orgs-nisation,-'nnt vu toutes leurs intentions et tous leurs rêves détruite. Tel fut le rôle de Liégte, — ce fut un rôle glorieux, qui influença leà débuts de la grande guerre et exerça une ketion incontestable sur ses résultats. Honneui- est dû aux chefs, qui ont habilement combiné la défense, aux braves soldats qui l'ont exécuté avec un souverain mépris du danger, et aux civils de la bonne ville de Liège, qui n'hésitèrent pas à creuser des tranchées et <j. s'associer ainsi au travail deN ses défenseurs. Tout cela, il est bon que le pays sache. Il est bon qu'il- se rende compte de l'importance des efforts réalisés pour arrêter l'invasion, et do l'efficacité qui eussent pu produire ia mise en œuvre de moyens de défense plus complets, plus modernes et appuyés avec plus d'efficacité par une armée plus nombreuse. Faut-il rappelai- que Frôro-Orban, qui connaissait son pays de Liège, s'opposa à .la cou-siruction des forts de "Liège, parce qu'il les considérait comme inutiles —< aussi long temps qu'on n'aurait pas un© armée suffisante ! pour les défendre, et il engageait Beernaert - à souder la question des-forts, de la Meuse a , celle du recrutement. ECHOS Le lieutenant-général De Gsuninok, 3 commandant la 4' division d'aimée, vient ■ d'être nommé grand-officier de l'Ordre de 4 Léopold pour les brillants services qu'il " a rendus pendant la ompagne, successi-' vémeiit comme chef de section à l'état-major du commandement tfs l'armée, com- 5 me commandant de brigade, comme.com-, f mandant d'une division d'armée et comme 3t ministre de la guerre, d'août 1917 à décembre 191S »1 Les ministres Delacroix et Fmnck, nom l'avons dit Mer, sont depuis ùinq jours déjà, = à Londres, où ils confèrent avec M. Lloyd i Georges. t II s'agit, on le sait, d'obtenir la garantie - de l'Angleterre pour les achats que doit ■ faire la .Belgique à l'étranger. Cette garan-i tic simplifierait pour nous la grave question dti change. La réunion des faubourgs à Bruxelles, r si souvent réclamée avant la guerre et que • ie bon sens imposait, s'est à peu près réa-; lisëe, en fait, pendant ia guerre. CpMtani-: ment, les communes de l'agglomération 1 bruxelloise ont été amenées à une action " concertée. Aujourd'hui,' il semble que la réunion j doive enfin s'accomplir. On en parle beau- ; coup. Les oppositions de naguère parais- j sent avoir désarmé. 5 On examine tm projet qui laisserait aux 1 faubourgs une autonomie relative, mais ^ qui permettrait de réaliser enfin l'unité si . souhaitable des services publics. 2 Le barreau de la Cour d'appel de Bru- • selles a procédé, lundi après-midi, aux - éleqtions pour la désignation du bâtonnier s et. des membres du Conseil de l'ordre. Ces élections ont eu lieu dans l'auditoire de la 1 1" chambre de la Cour d'appel; i'essem- ■' blée était présidée par M* Lefèvre-Giron, 3 auprès de qui avaient pris place M8' Théo-3 dor, bâtonnier sortant et inéligible, et • Bodson, qui 1 a remplacé. durant son fnter-" nement en Alleinagiia L'honorable président, avant d'ouvrir le scrutin, a "constaté que depuis quatre ans ' c'est ia ' première fois que se tient chez ° nous, en pays libre, une assemblée géné-l'aie du barreau; et il'a exprimé la grati-. tude. de celui-ci envers ceux qui, durant 3 cette époque troublée, ont assumé sa di-, rectioa : M" Théodor et Bodsojj, et les membres du bureau de discipline. 11 a lait | un vibrant éloge, de Theodor, que iès s Allemands avaient envoyé en Ailemagns . d.-m-i l'esjjûir de domestiquer le'barreau, , coiçiue ils *va:é.àt-aru. aoiBestiquep Bi'uxeï-« iî*s on déportant soh bourgmestre. Tandis . que M. Xhé'Odôr était absent, le barreau a trouvé un guide sûr éri M* Bodson. s : Ce discours a été chaleureusement ap-'.- -plaudi. ■ Après quoi l'assemblée a passé à l'élec-; tion du bàtoimier pour l'année judiciaire 1 finissant le 31 juillet 1919. M* Théodor a . été réélu à l'unanimité des 297 votants, t M0 Bodson, en. proclamant le- résultat du - scrutin, a félicité le bâtonnier qui, dans a une éloquente improvisation, a remercié = son intérimaire... s Ont été réélus membres du conseil : s. M" Herry Bodson, Victor Bonne\'ie iLouis , Le Roy, Lirais: André, Georges Delaerois, , Armand Goossans-Bara, Adolphe Max, .. Charles De Reine, Maurice Duvivier, Emile t -Ladeuze, Paul Van der Ëycken, Charles Resteau. II y avait lu-t-te pour les treizième j et quatorzième places. Le choix du bar-s r-êau s'est fixé sur M™ Van de Kerehove et - Devcze, Chaque jour nous apporte une preuve nouvelle de la sympathie que rencontrê-^ .rent à l'étranger la cause et la -population , belges. Cette lois elle nous vient du D-ane-mark et de Norvège, et c'est grâce au rai-; nistre. de Belgique à Copenkague qu'elle ; est arrivée à notre connaissance. Celui-ci vient, en effet, de faire parvenir j à Bruxelles unç collection des timbres de f Noël dont la vente .a été organisée dans ,- les écoles .de ces deux pays en faveur des . petits écoliers belges. Ces timbres, d'une . jolie allure, ont été émis en trois valeurs, . deux, cinq et dix ores (l'ore vaut 1,3 cen-, tirne}; de grand format, ils représentent, au centre uns femme assise tenant deux ; petits enfants sur les genoux; deux bran-. ches de feuilles complètent le dessin; eoffl-, me texte ; « Noël belge ». L'œuvre à laquelle -est due cette tou-> chante initiative date des débuts de la ; guerre et en est à sa cinquième vente. Celle-ci est organisée dans près de trois mille écoles et, quoique les participations individuelles eoient modiques," des sommes importantes ont pu être recueillies de la sorte et mises à la disposition de notre gouvernement. L'année dernière, grâce à cette œuvre, une somme de 30,000 francs a pu être attribuée aux œuvres scolaires belges de France, d'Angleterre et de Hollande.Le geste est joli et rappelle celui de ces milliers d'enfants américains qui, au début de la guerre, envoyaient é leurs petits amis de Belgique tant de jouets et de vêtements à à'occas-ion de la Saint-Nicolas et de la Noël. Les journaux d'Anvers annoncent que le Lloyd Royal Belge, créé pendant la guerre, a passé contrat en Angleterre pour l'achat d'un certain nombre de sieubers 'représentant au total 200,000 termes- et devant être' livrés dans les six mois. Les premières livraisons seraient ■ faites d'ici peu de jours. Nous annoncions hier ^arrivée, à Anvers, de deux bateaux venant de Bilbao. Avant-hier soir um autre navire est entré ■dans le port : c'était le nMarytaadi», le premier bâtiment du «Great Eaéternu). H ' ramenait d'Angleterre 120 passagers. Insensiblement, lia vie reprend. L'administration des chemins de fer compte mettre en manche un train qui circulera régulièrement entre Bruxelles et le Grand-Duché de Luxembourg. L'horaire a été arrêté comme suit ; Départ de Bruxelles (Quadier-Léo.oold) 13 h." Na-œur H h. 20, Jemelle 15 h. éO, Li-bi-.am-ont lu h. 40. Aiion 17 1). <52, Sterpenich (8 -h. 12. Ktoine Bettingen 18 h. 17, Luxembourg 19 heures. ■ Au retour, ce train quittera Luxembourg à 6 tu 30, Steine Betfcîgen à 7 h., Sterpe nich à 7 h. S, Arlon à 7 n. 35, Xibramont ï 8 h. 45, Jemelle à 9 h. 32, Namur à 10 h. !0. pour arriver à Bruxelles (Quartier^Léopold à 12 h. 20. Ce service, très probablement, sera organisé dès aujourd hui mardi. D'autie part, depuis dimanche le train poste que nous avons annoncé circule de puis avant-hiei. Il part de Paris à 7 h. 3( pour arriver à BruxeMes-Midi à 2! h. 20. Le départ de Bruxelles-Midi s'effectue i 6 h. 30. Arrivée à Paris à 20 h. 20. Ce train .n'accepte que les voyageurs s< jsendar.it directement d'une capitale à l'au re, à l'excliusic-ii des abonnés. Il n'est délivré que des billets simples et le poids maxi mum des bagages est fixé à 30 kilos pai personne. En outre, le nombre des place: étant limité, l'inscription à l'avance est d< ligueur. M. te Chef de ta police militaire anglaise signale que des marchandises d'origine • anglaise, introduites frauduleusement en Belgique et consistant en tabac, cigares, cigarettes, et savon, sont- actuellement -ex-posées en vente dans de nombreux magasins et même colportées en ville 11 appelle 1-a très sérieuse attention de: détenteurs de ces marchandises sur les désagréments-auxquels ils s'exposeraiéni s'ils ne pouvaient justifier de leur provenance, une information judiciaire étanl actuellement en cours à ce sujet. De.3 arrêtés vont être pris dans toutes les communes, sous peu de jours, -poui réglementer l'usage de la farine, qui s fait sa réapparition, dans les pâtisserie! depuis le dénart- des Allemands! Il s'aget d empêcher que le blé soit dé tourné de. sa destination régulière, toute Ja farine disponible devant être affectée en oe moment à l'approvisionnement er pain de la population. La commune de Saint-Josse-ten-Noode vient déjà de prendre un arrêté restriefi: en ce sens. A partir du 27. décembre, il est défendu dans la commune, d'employer la farine oi des produits farineux pour la confectior de. pâtisseries, c'est-à-dire pour la confectior de toute préparation contenant de la farine ou des produits farineux et n'ayant plus -les propriétés distinctives du pain de ménage.Toutes infractions à cet arrêté seront punies de peines de police, .sans préjudice de la fermeture immédiate des locaux oi se produiraient les infractions. La veuve de Richard Wagner, dont nous avons annoncé la mort avant-hier, naqu.il en 1837. Elle était fille de Liszt -et' de la comtesse Agoult, une femme de lettres française, qui écrivait sous le -pseudonyme de Daniel.Stem. Avant d'épouser Richard Wagner, dont- elle fit la connaissance -chez son père qui vint en aide à l'auteur <k •• Tristan >■ dans tes défauts de sa carrière, elle avait été mariée à Hans von Boiowi ■le chef d'orclifrrf-re a^-l-'cfora de Munich éîfe divorça eh 1869 pour devenir la femnw de. Wagngr .et ja mère de Siegfried. Après" lé'décès du compositeur, eav 1883, /elle assuma la. direction" du théâtre, wag-nérien à Bayreutb, ' qu'elle exploita avec grand succès. C'est. elle qui., organisait les représentations périodiques des œuvres de Wagner, dans cette ville. En 1910 elle- confia à son fils Siegfried l'ad. ministration de la scène lyrique qu'elle avait si activement dirigée. Cosima Wagner sera enterrée dans le jardin de la Villa Wahnfràad,- près de l'époux dont elle fcoigna jalousement la gloire. *-•-<* En Hollande De notre envoyé, spécial, A Maejtricht La Limbourg hollandais et Maestrichi, si ce n'est plus (a Hollande, ce n'est pas non plus la Belgique Jamais comme aujourd'hui je n'avais été ti fortement frappé par cette constatation. Quand, naguère, on venait à Maestricht, par Liège ou par Tongres, la frontière existant à peine, on s'y trouvait comme chez soi. Or, tout-à-l'heure, comme nous approchions de Maestricht, venant de Hollande, ja remarquais le changement profond qui s'opérait dans la. nature. Là-bas, au nord, c'était la Hollande humide, avec ses cours d'eau multipliés, ses étendues marécageuses. Et- à mesure que nous pénétrions plus avant dans le Limbourg, le caractère de cette nature so modifiait. Elle offrait un aspect différent. C'était un autre pays qui se déroulait sous nos yeux,un pays de gras pâturages, de cultures puissantes, rappelant jusqu'à un certain point les provinces belges. Ce n'était plus la Hollande. Et cependant, ce n'était pas non plus la Belgique. A Maestricht, dès les premiers pas, à travers les rues, la même impression s'imposait. Les hommes sont différents ici de leurs- compatriotes du nord. Us semblent façonnés sur un autre modèle. Ils sont plus vifs, plus allègres ; ils ont le sang plus chaud. Les maisons, elles, s'apparentent aux maisons de nos rues flamandes. On se croirait parfois dans une vieille cité des Flandres. Tout nous dit que nous sommes ici chez nous ; et cependant il y a un rien, une nuance, je ne sais quoi qui nous avertit pourtant que c'est encore la terre étrangère. Le Limbourg hollandais, ce n'est pas la Hollande, mats ce n'est pas tout à fait la Belgique.Quant au Limbourgeois, il a une mentalité particulière. Une haute personnalité limbour-geoise tâchait de me faire saisir ces nuances : — Quand nous allons à- l'intérieur du pays, nous disons : « Nous allons en Hollande. » Slais ne croyez, pas que les gens d'ioi soient pour cela attirés vers les Belges., Sans doute, ils vous aiment; et peut-être bien que, s'ils y étaient absolument obligés, ils vivraient en bonne intelligence avec vous. Mais cependant j'en doute... Un moment, il chercha ses mots; puis reprit : — C'est qu'ici le problème se complique. Vous parlez le français. Il y a entre nous une séparation linguistique capable d'arrêter les plus sympathiques. .. Et ce n'est pas tout,ajoute-t.-il après un moment... Catholique, catholique parfois jusqu'au fanatisme, le Limbourgeois fait des questions religieuses l'une de ses plus ardentes préoccupations. Ici, c'est le clergé qui règne. Le mot d'ordre vient toujours de Ru-remonde, qui le reçoit. d'Utrecht. Ainsi, dans ce moment même, la plus vive opposition que rencontre la réunion à la Belgique est déterminée par le clergé. Et le peuple suit avec confiance... Mon interlocuteur a un sourire, et, en se penchant par-dessus sa table, murmure : — C'est compréhensible après tout- Vous êtes tous socialistes, en Belgique. C'est aussi redoutable pour nous que le protestantisme hollandais... Ceci, c'est un aspect nouveau des choses, qui peut nous faire comprendre mieux certains faits. La contrée, en effet, est d'un cléricalisme extrêmement pointu. Les hommes, les choees mêmes, sont confits en religiosité, - ce qui a permis de dire ; — « Les arbres, ali-. gnés au bord des chemins semblent aller à i messe, et les pierres voudraient bien communier. > C'est l'une des raisons peut-être pour les--quelles, au cours de ces dernières semaines, l'agitation a grandi. Je viens d'apprendre, en effet, qu'il y a huit jours une manifestation énorme réunissant douze à quinze mille personnes, soldats, hommes, femmes, enfants, a traversé les rues de Maestricht, en acclamant la Reine et, conspuant la Belgique. Toutes les personnalités que j'ai rencontrées ici, appartenant à tous les mondes, au commerce, à l'industrie, à la finance, à la politique, toutes sont d'accord pour me citer des faits semblables, qui marquent une nervosite regrettable. Car, enfin, qui donc a lieu d'émettre des reproches ? Qui a des griefs à faire valoir : Sans doute, les Hollandais ont fraternellement traité nos réfugiés. Mais, comme me ie dira un pro-belge tout-â-l'heure, nous avons non seulement sauvé la France, mais encore la Hollande. N'ous avons sauvegardé son indépendance, et si elle nous a rendi/i en soins et en charités un peu de ce que sous lui avons domié, avec notre sang, nos îrnisè-res et nos souffrances, elle n'a fait, en somme, que-son devoir. Elle est encore en reste avec nous, et nous sommes généreux, en disant, : « Nous sommes quittes, » Car, il ne faut pas oublier une cotise : le gouvernement hollandais, en permettant à l'Allemagne de sauver, par les routes du Limbourg, une partie de son armée menacée, a commis envers nous une faute impardonnable. Il a ainsi trahi la confiance que nous avions en lui, malgré quatre ans de neuua-lité louvoyante; il a méconnu les services que nous lui avions rendus, et il nous a pei-: mis de dire que notre frontière était mal gardée, Il nous a permis de penser qu'un danger nous menaçait toujours, à cause de sa sympathie trop marquée pour la nation qui a c'ait passer l'incendie sur nos villes; il a mis en question la réduction de l'enclave de Maastricht ; et ce sont ses erreurs, pour ne pas employer un ternie plus rude, qui nous obligent aujourd'hui à exiger des garanties pour l'avenir. Quand on parle de ce fait aux Hollandais , notoires, ils courbent la^tête et conviennent de l'erreur commise par leur gouvernement — C'est une gaffe, me disait l'un d'eux. Que voulez-vous? Mais est-ce une raison pour jeter Je trouble entre 'es deux pays, oour faire de deux voisins des ennemis ? Toutes les personnalités pro-belges pensent de même. Mais cumme je demandais a l'un d'eux, qui fut naguère le collègue de l'ancien gouverneur, ce qu'il pensait du passage des troupes allemandes, i! me répondit, avec un "visible embarras : -- l 'opération était de stricte neutralité. C'est d:n«s votre .bien que no'us l'avons décidée, et elle a été rigoureusement menée. ïïoue, - voulions vous débarrasser au plus tôt. de vos ennemis... Et en tout cas, .ce ,-aUL.est bizarre C est que les réclamations ::d#s=j«lliés ne sé soient pas tout de suite l'ait entendre. Cent mille hommes ont passé par le Limbourg; cela a duré plusieurs jours. Si, à ce moment, les i alliés avaient trouvé que nous avions tort ils auraient pm tout de suite protester. D'une minute à l'autre, nous pouvions empêcher le passage. Décidément, c'est, ici la grave faute, D« toutes mes conversations, j'ai emporté 'uns impression assez complexe, que j'ai neine à traduire avec netteté. Sans doute, nous ne voudrions pas faire violence à un peuple Mais cependant, le gouvernement qui conduit ce peuple, et qui n'a pas encore été emporte par le vent de la victoire, ce gouvernement » commis envers nous une faute irréparable. Les Hollandais eux-mêmes en conviennent Eux-mêmes, ils se sentent mal à l'aise. Ils comprennent que leur gouvernement a bien mai reconnu le service que nous-,leur rendîmes, quand, en août 191-1, nous nous somme? levés, pour défendre, en même temps que la nôtre, la liberté et l'indépendance de leur pays. Mais tous le disent, tous répètent oe que me disait un financier notable : Ce qu'il faut, é'est l'apaisement, avant tout. Les liens sont trop tendus déjà. Ne son. gez pas à employer la force contre nous. Votre gloire, d'ailleurs, vous en empêche. Mais faisons une chose : discutons, Examinons s'il n'y aurait pas moyen de s'entendre. Je rne revois encore dans son cabinet de travail. La table nous sépare, chargée de paperasses.Renversé dans son fauteuil,le cigare aux lèvres, il regarde au ciel, et sa figure est triste, et ses yeux semblent vouloir chercher là-haut la solution du problème. Une carte est épin-glee au mur, sur laquelle, il y a un moment il m'indiquait l'endroit oit le passage des troupes eut lieu. Et dans toute son attitude perce une gêne, une angoïsso, quoique chose d'indéfinissable, presque de douloureux — Oui, reprend-il, discutons. Et peut-être alors trouverons-nous des compensations à offrir. Mais pour cela il faut du calme. Et, se levant, pour me congédier, la main fendue, il ajoute, à voix plus basse, comme une confidence : — Savèz-vous une chose qui serait tout a fait bonne ? Que votre gouvernement fasse une déclaration nette et loyale. Qu'il agirai® ne pas vouloir nous violenter; qu'il dise qce tout rêve d'annexion est loin de sa pensée, et le plus rude sera fait... Pour le reste, nous nous arrangerons toujours... Ces derniers mois, j'ai tenu à m'en souvenir fidèlement, car ils sont presque une pio* messe, car ils projettent une lueur inattendue sur la mentalité de nos voisins du Nord, ■»»» Au Téléphona Nous avons parlé déjà des dégâts considérables . commis par les Allemands sur te lignas téléphoniques du pays. Mous avons dit quelles difficultés rencontraiant nos services pour remettre ces lignes en exploitation.Ces difficultés, aujourd'hui, sont loin d,'êt» vaincues. Le haut fonctionnaire de l'administration des télégraphes et des téléphones qui nous donnait, hier tm aperçu de la situation, ne nous cachait pas qu'il faudrait de longs mois encore avant que tos services puissent fonctionnel-" convenablement. C'est qu'en ce momeni, tout manque encore ; l'outillage, les arpareils, le peissonnel même, qui, en grande partie, se trouve encore sous les armes. Les déprédations commises par les Allemands sont telles qu'on certaines régions du pays, il faudri tout refaire. A Tournai, notamment, il ne reste rien, rien que des dégâts. Il en est de même à Namur, à Charleroi, d'ans le Luxembourg. Partout, l'ennemi a détruit systématiarrament

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'indépendance belge gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1843 bis 1940.

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