L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1914, 24 Dezember. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/mc8rb6x49m/
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jere Année 6 cents (lo centimes) Jeudi 24 Décembre 1^34 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal Quotidien du matin paraissant à Amsterdam Beige est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: au »ure^ vOORBUROWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: \ Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Palnparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement < En Hollande H. 1.50 par mois. payable par anticipation ^Etranger fl. 2.00 „ ,, propos d'exil. En pensée, à Louvain. Quand j'ai appris, Dieu sait avec quelle surprise et quel douloureux émoi, la mort inopinéo, à Cambridge, de Van Crehuchten, un camarade de laboratoire au temps jadis, je me suis demande tout de suite s il n était pas, lui aussi, une victime de l'invasion allemande Les journaux qui rapportent sa mort et racontent ses funérailles parlent . d'appendicite. J'aime mieux croire, paroe que j'ai bien oonnu ce bon coeur, ce brave grand homme, -qu'il a succombé à la douleur de sa maison saccagée, de ses notes et de ses préparations anatomiques anéanties, aux soucis de son oeuvre en péril et enfin, et surtout peut-être (car ce savant était un tendre), à l'inquiétude de savoir son fils exposé quotidiennement à la mort. D'autres ont célébré sa science. Qu'ajouter à ces éloges 1 Arthur Van Gehuchten était l'homme qui connaissait le mieux les tours et les détours du cerveau humain. C'était, en cette difficile spécialité, le premier anatomiste de l'Europe. Malheureusement la clientèle l'avait pris à la science et trop accaparé, et voici que la mort le prend pour toujours à l'une et à l'autre. On ne m'ôtera pas de l'esprit que cet homme bien bâti, solide, jeune encore (il n'avait pas cinquante ans), heureux de vivre, est mort du chagrin que lui a causé le désastre de Louvain. La ,,Kul-tur" allemande l'a envoyé au trépas avec l'insouciance qui a poussé Lavoisier sous le couperet de la guillotine. Qu'avait-elle besoin de cet anatomiste? Le délicieux camarade d'étude, qui avait gardé malgré toute science et les honneurs et la gloire elle-même, une âme enfantine, a dû éprouver en son coeur confiant une cassure mortelle à la nouvelle du sac do Louvain, de sa ; maison, de ses préparations admirables, de ses cahiers de notes, trésor de vingt-cinq i années de recherches quotidiennes. Peut-être avait-il eu confiance, lui aussi, comme tant d'autres de ses collègues de Louvain, en cette Allemagne savante, en i cette haute culture que l'université catho- : lique prisait hélas! à un prix démesuré. Quand la guerre finie, nous nous exami- • nerons la conscience, Louvain aura un • douloureux ,,mea culpa" à faire! Le3 Allemands ont vraiment manqué de flair en détruisant brutalement cette ville, do toutes oelle où ils comptaient le plus de sympathies. Anvers avait accueilli F Allemagne commerçante, industrielle, marchande. Louvain avait accordé la plus largo hospitalité à la pensée allemande, la science allemande, la culture allemande. C'était, er-trë la cité universitaire et l'Allemagne, un échange intime, constant, permanent ét comme un va-et-vient spirituel, intellectuel, scientifique. Des milliers de traits seraient < à rassembler ici, en attestation de ce 1 fait. Depuis la fondation de l'Université^ \ du moins après 1830, le corps professoral a } toujours compté dans ses rangs d'authen- j tiques Allemands. Il en comptait encore au 1 moment de la déclaration de guerre. Depuis * vingt-cinq ans, les étudiants, les jeunes docteurs en médecine surtout, ont toujours c pris le chemin des universités allemandes, ê Rares étaient les jeunes gens qui allaient c passer quelques mois de perfectionnement ^ à Paris, à Bologne, ou même en Angleterre. r Strasbourg, Berlin, Vienne accaparaient e les meilleurs d'entre rous. A la faculté de h médecine on ne jurait que par l'Allemagne. Nos professeurs étaient en majorité des ^ germanophiles forcenés. On parlait l'allemand d dans plusieurs milieux universitaires, com- e me on aurait parlé flamand ou français. ombre de familles professorales sont alliées " s» des familles allemandes. > Nos historiens, s nos théologiens eux-mêmes pâlissaient d'ad- q rriration devant la science teutonne. Qu'ils S Dnt payé cher cette idolâtrie ! Je me demande même comment Berlin, si bien servi par des légions d'espions, n'a pas été mieux renseigné et n'a pas épargné Lou- 1< vain. La duchesse d'Arenberg était choyée ^ par l'Université, elle était au service de l'Allemagne, elle n'aurait eu qu'un signe à „ faire, et Louvain eût été épargné. Nous p ïaurons peut être un jour pourquoi elle ne .'a. pas fait. 2< Mon pauvre cher ami Van Gehuchten q n'a ramené en pensée à Louvain, dans ce T [xmvain saccagé, brûlé, désert que nous G ivons connu si joyeux, si heureux, mais ger- S( manophile, hélas! Décidément l'Allemagne porte malheur, et il faut souhaiter être plu tôt sur la fameuse liste noire qui comptera bientôt, je l'espère, tous les noms de ceuï qui pensent et qui écrivent encore en Bel gique. Dr. Pol Demade. LégationJeJelgiqiie. La légation de Belgique à La Haya nous communique : Réquisitions en Belgique. Les autorités allemandes ont réquisitionné notamment les marchandises suivantes, appartenant à des particuliers, contre remise d'un simple récépissé, sans indication de valeur : à Anvers : du coton pour environ 13 millions, du caoutchouc pour environ 11 y2 millions, de la laine pour environ 6 millions, des cuirs pour environ 10 millons : à Gand : des filets de coton et autres matières premières pour environ 8% millions; dans le Bassin de Charleroi: des cuivres à l'usine d'électricité pour environ V/i mil' lions, des machines et des outils pour environ 10 à 12 millions; à Duffel: du nickel pour environ 1 million; à Malines et à Stabroeck : c&s conserves en boîtes pour 2)^ millions etc. etc. D'après le Convention de La Haye sur les lois de la guerre les réquisitions ne sont autorisées, dans le pays envahi, que pour les besoins de l'armée d'occupation et eu égard aux facultés du pays occupé. Actuellemant en Belgique, les réquisitions ne servent pas aux besoins de l'armée d'occupation mais sont destinées à l'industrie allemande et il n'est pas tenu compte des facultés du pays occupé, puisque toutes les matières premières sont enlevées, sans exception.Dans ces conditions, le principe consacré par les Conventions de La Ha}^, que la Propriété privée doit être respectée est mcore une fois violé. L'industrie belge est ûnsi complètement ruinée au profit de 'industrie allemande. De plus ces marchandises sont enlevées ïontre un simple reçu sans désignation de /aleur, l'occupant se réservant d'en faire léterminer le prix unilatéralement à Berlin. Ainsi l'acheteur se réserve seul le droit de fixer arbitrairement la valeur de la mar-ïhandise enlevée de force au vendeur. Un seul exemple suffira: Pour le caoutchouc la râleur du mois d'août est de 6 francs. Actuellement elle est de 20 francs! Payée i raison de 6 francs la marchandise qui" en faut 20 équivaut à ne payer qu'un kilo sur . :rois. ■ «.a» . a . mu Association de crédit pour les Beiges. Les promoteurs de l'Association ont tenu mardi une seconde réunion, au cours de laquelle ils ont décidé de la constituer définitivement, sous forme de société inonyme. Us ont donc abandonné leur idée de ïréer une société coopérative, et ce, à la juite d'objections d'ordre pratique qui ont îté faites par des personnalités hollandaises lutorisées. Us espèrent cependant que les îombreux Belges qui avaient adhéré au jrojet primitif — donnant par là un excel-ent exemple de solidarité — deviendront gaiement des actionnaires de la société nonyme. Celle-ci sera fondée au capital provisoire te 50.000 florins, dont un cinquième doit tre souscrit à la constitution. Des démar-hes sont en cours pour couvrir ce montant insi que pour procurer à la Société tous îs autres appuis financiers et moraux écessaires. Les statuts sont en préparation t l'autorisation royale, exigée par la loi ollandaise, sera demandée. Le siège social sera à Amsterdam; un iège administratif sera établi à La Haye; es comités locaux seront créés à Rotter-am, Middelbourg, Eoosendaal, Maestricht b dans toute autre ville où ce sera utile. ies Comités locaux prépareront les affaires, lais toutes les avances seront décidées par n comité de direction, désigné, dans son ain, par le Conseil d'administration, et ui centralisera la gestion financière de la ociété. Les fonctions des administrateurs et des Dmmissaires seront naturellement gratuites. L'association espère aussi trouver gratui-jment tous les concours nécessaires pour s fonctionnement de ses bureaux. Toutes les mesures sont prises pour que i mise sur pied de la Société se fasse avec , plus grande rapidité. Les intéressés bel-3s seront tenus au courant, autant que ossible, par la voie de la presse. Les communications peuvent être adres-îes, quant à présent, à : Mrs. Léon Delhez, 3 Valeriusstraat, à Amsterdam, Max. L. érard, 11 Jacob Gillesstraat, à la Haye, . Bansart, 31a Westersingel, à Rotterdam, . Moorrees, président du Comité belge de I scours, à Middelbourg. J En Belgique. Un Arrêté. Les Belges résidant à l'étranger et qui possèdent du bien en Belgique liront avec intérêt le texte suivant, que notre correspondant de Bruxelles nous fait parvenir à l'instant. C'est l'avant-dernier arrêté pris par le freiherr von der Goltz avant son départ pour la Porte d'Or. Il date du 26 novembre et nous n'avons pu en recevoir copie plus tôt, à cause de la difficulté qu'il y a de prendre copie d'une affiche, — quelle qu'elle soit. Les Allemands se doutent que ces copies sqnt envoyées à des journaux „ennemis". En quoi, ils n'ont pas tort! ARRÊTE. I. 1. Le Commissaire général pour les banques en Belgique pourra^ par voie de rétorsion, nommer des personnes qni auront à surveiller les entreprises ou les succursales d'entreprises établies dans le territoire -occupé de la Belgique dont la direction ou la surveil- 1 lance se trouve dans un pays en état de guerre avec l'Allemagne, ou les entreprises | ou succursales dont les recettes vont totale- ; ment ou partiellement dans ces pays enne- | mis ou à leurs nationaux ou dans lesquelles ceux-ci seraient intéressés sous une forme quelconque. Les personnes ainsi nommées par le commissaire général pour les banques en Belgique auront pour mission de veiller, tout en respectant les droits de propriété et autres droits particuliers de ces entreprises, à ce que pendant la durée de la guerre leurs affaires ne soient pas gérées d'une façon opposée aux intérêts de l'empire | allemand et^du territoire occupé de la Belgique. j Les frais de cette surveillance sont à charge ! des entreprises susvisées. 2. Le Commissaire général pour les ban- | ques en Belgique pourra prendre les mêmes | mesures à l'égard d'entreprises dont le champ d'activité se trouve entièrement ou partiellement au Congo belge ou à l'égard d'entreprises belges dont 10 p.c. au moins , du capital se trouvent entre les mains de j suiets allemands. n. j Ces commissaires de surveillance sont I notamment autorisés: lo.) A interdire des mesures de toute nature intéressant les affaires de l'entreprise, spécialement les dispositions concernant des biens meubles et immeubles, ainsi que les communications au sujet des affaires. 2o.) A prendre connaissance des livres et ' des écritures, à examiner l'inventaire de la caisse, des valeurs mobilières et des marchandises. 3o.) A exiger des renseignements sur tout ce qui intéresse l'entreprise. III. Les administrateurs, les directeurs et les employés des entreprises ou des succursales sont tenus de suivre les instructions et les ordres des commissaires de surveillance, qui devront être invités en temps utile à chaque séance du conseil d'administration et à ! chaque assemblée générale; l'ordre du jour de ces réunions doit leur être communiqué. Toutes les décisions du conseil d'administration et de la direction doivent être portées par écrit à la connaissance des commissaires de surveillance. : IV. Il est interdit de remettre ou de virer ni directement ni indirectement dans les pays ennemis des fonds ou d'autres biens quel-conques des entreprises ou des succur- . sales surveillées. j Les commissaires do surveillance pour- ] ront admettre des exceptions ; ils pourront . entre autre décider, le cas échéant, que des fonds ou des valeurs dont la remise ou le ] virement est interdit selon l'alinéa I, pour- ] ront être consignés aux caisses du gouvernement civil pour le compte des aj^ant droit. ! V. ^ Sera puni d'une amende pouvant s'élever jusqu'à 50,000 frs. et d'un emprisonnement jusqu'à 3 ans ou d'une de ces peines, quiconque en sa qualité d'administrateur, de , directeur ou d'employé d'une entreprise ou ( d'une succursale, aura intentionnellement contrevenu aux prescriptions des articles J III et IV. La tentative est punissable. La ( connaissance des infractions au présent arrêté i est attribuée aux tribunaux militaires. ] VI. i Lorsqu'une entreprise ou une succursale l surveillée n'a pas d'administrateur, de directeur ou d'employé résidant dans le territoire 1 occupé de la Belgique autorisé à la repré- * senter légalement ou lorsque l'administrateur, S le directeur ou l'employé ne remplit pas ^ régulièrement ses fonctions, le Commissaire j général pour les banques en Belgique pourra, i sur la demande du commissaire de surveil- € lance, nommer un remplaçant. Celui-ci aura 1 à continuer la gestion des affaires courantes l de l'entreprise ou de la succursale lorsque S le Commissaire général pour les banques en ^ Belgique l'aura jugé nécessaire dans l'intérêt ^ de l'empire allemand ou du territoire occupé p de la Belgique. Dans tous les autres cas t. il^aura à liquider entièrement ou partiel- 1 Lement les affaires courantes. Il pourra j aussi faire de nouvelles opérations, mais -seulement à l'effet de terminer des affaires p en cours. Il aura à suivre les instructions , s' et les ordres du commissaire de surveillance. Le remplaçant a droit au remboursement de ses débours et à une rémunération convenable de ses soins. Le montant en sera fixé par le commissaire général pour les Banques en Belgique et perçu par le remplaçant à la caisse de l'entreprise ou de la succursale surveillée. Pendant la durée du remplacement le droit des administrateurs, directeurs et employés de représenter légalement l'entreprise ou la succursale est suspendu. Le commissaire général pour les banques en Belgique peut faire cesser le remplacement sur la demande du commissaire de surveillance. VU. Les prescriptions plus étendues de l'arrêté du 18 septembre 1914 concernant la surveillance d'établissements de crédit et de maisons de banque (bulletin officiel des lois et arrêtés pour le territoire occupé de la Belgique, numéro 3) ne sont pas modifiées par le présent arrêté. VIII. Cet arrêté entre en vigueur le jour de sa publication. Bruxelles, le 26 novembre 1914. Le Gouverneur' Général en Belgique, (S) BARON VON DER GOLTZ. Feldmarchal. A Bruxelles. La „Kommandantur" délivre à ses employés des libres-parcours pour les tramways bruxellois. On sait en effet que l'autorité allemande emploie des agents secrets (elle ne l'a pas nié lors de l'incident des agents de police et de l'amende dont la ville fut frappée). Et ces agents, chargés de rapporter à leurs chefs les conversations qu'ils jugent déplacées, circulent évidemment beaucoup en tramway. On parle généralement à voix haute dans les voitures exiguës; ce qui fait qu'on entend parfaitement d'un bout à l'autre ce qui s'y dit. Mais les receveurs commencent à connaître de vue ces messieurs! Et ils se font un malin plaisir de leur demander leur libre-parcours. " Ainsi se trouvent démasqués les agents secrets et les voyageurs sont prévenus du danger qu'ils courent en disant ce qu'ils ont sur le coeur. Tandis que le receveur reste absolument d'accord avec les règlements de la compagnie qui l'emploie. Nous avons raconté quelques-unes des blagues de „Ketjes", auxquels l'autorité allemande n'arrive décidément pas à faire peur. Aux marolles, on rit encore à gorges déployées du cortège de gosses qui parodia, ivec des chevaux de bois, la réquisition allemande des chevaux belges —■ cortège du plus haut comique et qui défila, tambours battants, devant 1e Palais de Justice, sur les marches duquel était accouru tout le poste allemand! A présent, comme des convois d'artillerie ivaient traversé la ville avec un fracas épouvantable, les ketjes, précédés d'un drapeau belge, parodièrent ce défilé de canons 3t de caissons. Us avaient, à l'effet de produire m bruit assourdissant, chargé sur plusieurs charrettes à bras et brouettes des tuyaux de poêle de tçutes dimensions et des tôles en sine. Au moindre cahot, bien entendu, *rand tapage! Devant, marchaient trois gosses soufflant dans des flûtes criardes et qui parodiaient les fifres allemands. Vous jugez de l'effet dans le populeux quartier de la Chapelle! Tout le monde se Dressait aux portes et aux fenêtres Et es gens de rire, de s'esclaffer, — ce que 'autorité temporaire dont nous sommes gra-iifiés ne saurait empêcher. C'est un droit universel après tout, et es Bruxellois sont reconnaissants à leurs retjes de leur donner de temps à autre un )eu de gaîté, eux qui sont privés du rire :ain et franc depuis les pénibles événements lu mois d'août ! 1 A Anvers. Ou ne lira pas sans intérêt — bien que cette ,nouvelle" remonte à quelque temps d'ici — et ectrait du ,,Telegraaf" : Bientôt on ne pourra plus avoir do pain à Invers. Cela se comprend facilement. Les Alle-nands ont mis la main sur tout le blé qu'il y a [ans la ville : iLs en trouvèrent environ 3Ô.000 onnes, dont 6.000 appartenaient à la commune. jti semaine passée, la misère étant devenue ntolérable, ils voulurent bien consentir — pen-ez donc! — à prêter à la ville 620 tonnes de i ilé. Ce prêt se faisait sous les conditions suivantes: la ville devait, dès que les 620 tonnes taient moulues, donner 300 tonnes do farine o fleur de blé aux Allemands. C'était l'intérêt cinquante pour cent et encore lo prix de mou-ure, moins.... lo son. La ville sera obligée de endre 620 tonnes de blé dès qu'ello recevra ; m envoi de blé d'Amérique, mais elle devra ncore livrer par jour 12.750 kilos do pain fa- < >riqué avec le blé qu'elle a ,,emprunté".- Com-renez-vous le compte? Les Allemands .cèdent u blé qu'ils ont conquis 620 tonnes à la ville. >n leur rendra pour ce prêt: 620 tonnes de < lé, 300 tonnes de fariné do fleur de blé, 12.750 ilos de pain par jour, ou bien si oela dure lus de trois semaines, encore une fois 300 i mnes de fleur de blé. Un emprunt au taux do ; io pour 100 à peu près en trois semaines! * * * < Le 18 octobre dernier, M. Louis Franck, < résident de la commission intercommunale, : ir invitation do l'autorité allemande* de- * manda à M. Montens, administrateur des chemins de fer vicinaux, de rétablir le service, notamment sur les lignes de Thou-rout, de Hamme, de Tamise. M. Franck dans sa lettre disait textuellement: . „L'administration allemande déclare que le matériel de votre compagnie ne sera ni retenu, ni réquisitionné". Et la pièce était contresignée : „Der Kom-mandant von Antwerpen: von Bodenhausen, général-major." M. Montens s'efforça donc de faire circuler les trams vicinaux, mais dès le 28 novembre les autorités militaires allemandes se mirent à réquisitionner du matériel et à organiser le service à leur avantage. Un des dirigeants se rendit alors à la ,,Kommandantur" pour lui rappeler les termes de la lettre de M. Louis Franck, le 18 octobre. — Cette lettre n'existe pas pour nous! lui fut-il répondu. —• Mais elle est contresignée par le général von Bodenhaûsen, insista le délégué des Vicinaux. — Nous ne le connaissons pas. D'ailleurs, sa signature sur cette pièce ne lui donne aucune vajeur. L'Anversois partit sans parlementer davantage.* * * Les Allemands s'apprêtent à déménager tout le matériel et les machines de l'usine Minerva et à les envoyer en Allemagne. Cecî est question de jours. Les postes de soldats, gardant les frontières, ont été renforcés. Ceux qui tenteraient de passer en fraude, sans passe-ports, s'exposent à être fusillés. Les Allemands ont des ordres très stricts à cet égard : ils doivent se servir de leurs armes lorsqu'il n'est pas répondu aux sommations. * * *. Cent cinquante personnes qui avaient essayé de passer en Hollande sans les autorisations d'usage ont été ramenées à Anvers, * * • Plusieurs condamnations pour faits de pillage pendant le bombardement ont été prononcées.* i». * Les -bateaux que les Belges avaient coulé à l'entrée des bassins avant la reddition de la place ont pu être ramenés à la surface du fleuve et conduits dans les .bassins intermédiaires où ils sont saisis par les Allemands. A Liège. Des journaux allemands affirment, dit „Le Journal", que la vie commerciale et industrielle reprend à Liège son mouvement normal ; ils veulent par là faire entendre que les Liégeois acceptent volontiers le régime que leur impose l'occupation ennemie. U convient de détruire tout de suite cette affirmation. Non seulement le ville de Liège ne peut reprendre ses habitudes, son trafic, son humeur d'autrefois, parce que, plus durement qu'en aucune autre ville belge occupée, l'autorité militaire et l'autorité civile allemandes l'en empêchent, mais parce que les habitants de Liège se refuseraient à user des moyens que leur offriraient les autorités pour la réorganisation des affaires. La fierté historique, le besoin de liberté des Liégeois ne permettront jamais lo moindre rapprochement avec l'Allemand, et il suffit do voir l'indifférence dédaigneuse de la foule au passage des troupes, de voir comme sont abandonnés du public les cafés et les magasins fréquentés par les soldats; il suffit de traverser la rue, d'entendre le mot qu'échangent deux passants, pour comprendre que les ennemis sont chez leurs ennemis. Lo jour de la fête du roi Albert, les élèves de l'Athénée ont pris leur congé et ce jour-là aussi les instituteurs ont parlé du Roi et de la Patrie aux écoliers, qui chantèrent tout bas la ,,Brabançonne'' et la ,,Marseillaise" à l'heure de la récréation. Le patriotisme et le loyalisme s'expriment de toutes façons, tantôt puérile et même témérairement iutile, tantôt belle de sincérité et de force. Dos blessés anglais, français ou belges passent dans des autos ; aussitôt la foule court par les rues, salue silencieusement, agite des mouchoirs, jette des choses, s'efforce de retenir un cri, pleure, puis, tout à coup, ce çri s'échap-po et toutes les bouches acclament, malgré les baïonnettes des vieux Bavarois, perclus de rhumatismes qui surveillent le pavé. Le soir, à sept heures, quand les patrouilles se mettent en marche, la ville devant alors s'endormir selon l'ordre militaire, des groupes se dispersent à tous les coins obscurs. On vient là de se partager les nouvelles officielles ou d'entretenir par do beaux mensonges l'optimisme commun; ^»n a lu les journaux prohibés, on a compté les trains de blessés et de cadavres amenés des Flandres et dirigés sur Aix-la-Chapelle; on a rapporté le dernier bon mot, et l'esprit gaulois des Wallons est d'une férocité terrible. Après quatre mois, les Liégeois sont plus confiants qu'au premier jour, c'est-à-dire qu'ils subissent le régime prussien sans une abdication do leur dignité. Mais 6i la foule, dans la ville, paraît fiévreuse et bruyante, animée qu'ello est de toute sa population sans travail, il y a dans [a banlieue d'usines, dans les cités de fer et do :eu de Seraing, d'Ougrée, du Val-Saint-Lam-Dert, le grand silence tragique du chômage, seules quelques fabriques emploient des ouvriers xrnr entretenir les ateliers (beaucoup de ma-;hines-outils ont été expédiées en Allemagne), es houillères épuisent leurs réserves de char-xm et ne produisent plus guère. Quant au commerce, il n'y a plus que celui le l'alimentation qui persiste. Un peuple de terrassiers venus d'Aix et i'Eupen termine les travaux considérables le défense qui forment en avant des forts un arge cercle autour de la ville. Des réseaux mmenses de fil de fer barbelé, des ouvrages le terre solidement étayés, des terrassements lans les forts mêmes ont été établis. L'autre ;emaine, un fort convoi d'obus était déchargé i Ans, et <"es munitions étaient empilées dans me salle de concert. Des canons défendent le, théâtre royal, et il y a des mitrailleuses aux balcons du palais des Princes-Evêques. Tous ces préparatifs n'effrayent point les Liégeois. Pour calmer leur impatience, ils vont en pèlerinage dans les petites villes et dans le® villages ruinés. V^é,^ bonne cité des fritures d'oie et des tirs à l'arbalète, dernière ville latine aux marches du Nord, est sous ce soleil jaune de décembre un peu pareille aux Baux de Provence. Elle n'a plus un habitant <lans ses ruines. Presque tous ses hommes ont oté fusillés, brûlés ou emprisonnés on ne sait où ; les femmes se sono enfuies en Hollande. On connaît mieux à cette heure toute l'horrible férocité de l'attaque; les témoignages se font précis, loin de l'affolement des premiers jouit?, et c'est partout la même histoire. Le pillage, l'incendie, le meurtre ont été partout identiques: l'horreur en devient banale. A Visé qui, en Belgique, fut aveo Herve la première victime, l'acharnement a été méthodique. Pas une maison n'a été épargnée. La ville touche a Ja commune de Souvré, et la première habitation de celle-ci est restée debout. L'organisation de la terreur fut systématique. Les premiers soldats qui pénétrèrent sur le sol belge demandèrent aux villageois ou se trouvaient certaines fermes indiquées sur des plans spéciaux et l'on vit bientôt flamber les granges et les métairies. Il est certain que lo 15 août un ordre fut donné car le soir vingt communes brûlaient autour do Liege. A Visé, une colonne d'un millier de civils poussée sur la route ters l'Allemagne rencontra une troupe qui, par erreur ou par jeu, tira, tuant cinquante hommes qu'on enterra dans un fossé. A Warsage, les Allemands, ayant réuni la population sur la grand'route, demandèrent huit hommes de bonne volonté ; huit se présentèrent, qui furent aussitôt pendus par des fils de fer aux arbres du village. A Blegny, tous les habitants furent enfermes, la nuit du 6 août, dans l'église, et. pour les terroriser, le feu fut mis à toutes les maisons entourant le temple. Lo lendemain, les femmes, lçs vieux et les enfants 6ont renvoyés chez eux ; les hommes, au nombre de deux cents, sont emmenés vers Herve. En chemin, quatre paysans qui traînaient la jambe sont frappés à coups de crosse et attachés ensemble à l'aide de cordes. Un sfcus-officier s'amuse à écraser son cigare incandescent dans l'oreille d'un vieillard; puis, comme ces quatre malheureux ne peuvent plus avancer, on les f usille contre une haie ; ils s'appelaient J. Hendrio, J. Smet, J. HeriTian, le quatrième était un briquetier inconnu* Les Allemands fusillent encore M. Demonceau, âgé de soixante-seize ans, éohevin de la commune ainsi que six autres habitants; ils lâchent en! suite tout ce monde épouvanté. Mais lo 15 août, sans que rien le fasse prévoir, simplement pour émouvoir la ville de Liège, les Allemands reviennent à Blegny, brûlent l'église et la moitié du village, tuent le bourgmestre Ruwette, le curé Labeye et quelques autres notables. Près de là, à Melen, où la plupart des habitants furent passés par les armes, pour fusiller deux fillettes (neuf et omo ans) qui se débattent, les Prussiens les lient ensemble par le^ bras; elles sont enterrées avec leurs liens. Voilà ce que des témoins oculaires ont dit aux membres do la commission d'enquête» On possède lias prouves de oes actes inutiles. Pour chaque village du pays do Herve fl faudra recommencer le récit. L'enquête sera riche et pourra être précise. La fureur barbare y apparaîtra. Nulle part les soldats ne furent attaqués par les paysans, mais partout ou notera que de9 Allemands se mutilèrent dès leur entrée en Belgique pour gagner vite Jes ambulances; partout on notera que l'incendie a caché les déménagements. A Barclion, avant l'incendie du 15 août, les soldats ayant chassé les habitants fouillèrent tous les immeubles. Le même jour, k Visé, on chargeait sur des chariots les pianos, les mobiliers anciens, les poêlt?s et les coffres-fort, qui 6ont aujourd'hui encore béants sur les routes, étaient éventrés sous l'oeil des officiers. Chacuu peut voir cela. Dans les fermes, ceux-ci faisaient enlever, par ordre> les marmites, les chandeliers, les crucifix d<v cuivre, disant que l'Allemagne avait besoin de co métal pour faire ctes obus. U n'y a pas que des Belges qui passent la frontière, des soldats allemands, particulièrement ceux du landsturm, ont aussi pris la fuite. On cite un bois près de Fouron-le-Com-t»3 qui servit à tant de fugues de sentinelles qu'à la fin les officiers décidèrent de ne plus le garder. Ces vieux militaires, trop lourds pou» faire la guerre aux soldats, ont une vive répugnance pour la bataille ; à l'occasion de l'envoi de ces troupes vers l'Yser, il y eut des bagarres, des arrestations, même des suicides. Commission d'enquête en Angleterre. Conformément à co que le gouvernement anglais avait annoncé le 15 septembre dernier, il vient d'être constitué à Londres une com-» mission qui enquêtera sur tous les manquements aux lois Jiumaines et internationales à charge do l'Allemagne. La composition de ce comité donne toutes garanties quant à la loyauté de ses rapports. Ses procédés d'investigation seront d'une sévérité fort grande, pareils à ceux qu'a employés la commission d'enquête belge. Tho Right Hon. Viscount Bryce O. M. qui en est lo président est un juriste universelle^ ment respecté. The Right Hon. Sir Frederick Pollock est connu autant comme juriste que comme écrivain. Sir Edward Clarke, fameux avocat et membre du Parlement connu pour ses vues pénétrantes dans les questions les plus complexes. Sir Alfred Hopkinson est conseiller du roi et publiciste réputé. Prof. Tisher, vioe-chancelier de l'université de Sheffield, est uni des plus brillants historiens de l'éoole d'Oxford. Mr. Harold Cox, h'ommo politique et directeur do l',,Edinburgh Review", a gagner l'estime de ses adversaires par son indépendance et la sincérité de ses opinions. Quels meilleurs garants de la vérité que lo monde entier connaîtra- et qui stupéfiera le monde entier l

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