L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1631 0
close

Warum möchten Sie diesen Inhalt melden?

Bemerkungen

senden
s.n. 1914, 27 November. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/mg7fq9r94m/
Text zeigen

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

jère Année N°. 35» S cents (ÎO Centimes) Vendredi 27 Novembre 1914 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant èt Amsterdam Belge est notre nom de Famille. ■WMB—WM———B—MWW—PWWM Toutes les lettres doivent Être adressées au bureau de rédaction : N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Ctiel: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiei, roimité de Rédaction: < Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé, ni ihh iinnimni iiiiiinn ■■■ mmi ■ « iai m m i ■■■■■■■■ mi Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser A l'Administration du Journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement / En Hollande fi. f.50 par mois, payable par anticipation l Etranger fi. 2.00 „ „ Un Brave. M. le R. P. Vincent Mario Rousseau nous communique une lettre qù'il a reçue d'un de nos soldats. Document précieux qui constitue un admirable certificat de vaillance, d'esprit et de bonne humeur. Ab uno disce omuesl Oui, nos soldats sont tous comme ça.,. Telle est la conclusion que nous sommes fiers de tirer de cette lettre que voici: (Après avoir parlé de ses parents dont il ignore le sort, et de ses amis, il en vient à lui-même quasiment comme s'il s'agissait d'un événement secondaire;: dît Bibi?... Eh bien, Bibi, „piot" au H® régiment, reçut il y a un mois une dum-dum dans les jambes. Il a laissé cette jambe à Calais et attend maintenant à X... aussi patiemment que douloureusement le jour où les rebords de sa hanche se seront recollés d'une façon présentable. • Oui, mon cher, j'avais encore dit à P. .., aumônier au ne régiment, que Bibi était invulnérable, et avec raison parce que, jusqu'à présent, j'aurais dû être mort au moins vingt fois. Mais la belle chanson ne pouvait pas durer. Le 19 du mois dernier j'avais patrouillé dans les lignes allemandes pendant la nuit et j'étais resté dans un poste avancé à B. .près de Dixmude. A la pointe du jour le commandant demanda si personne ue voulait aller reconnaître le village. Me voila! Et en avant.. . Quand il y a du danger c'est l'affaire des étudiants. A une trentaine de mètres des premières maisons, pif! paf! Bibi fait la pirouette, tombe et demeure par terre. „Fais le mort, Bibi, me dis-je, ' sinon tu es un ,,piot" de moins." Et je ne bougeai plus. Ces braves Allemands m'avaient envoyé un joli cadeau. Le croirais-tu? Une dum-dum, oui mon cher, une dum-dum. Et probo — je le prouve. 1°. a) le coup = ping. b) douleur. c) 24 ping. d) douleur plus violente. 2°. impossibilité de remuer. 8°. examen de la blessure. A) témoignage du docteur et du major: une. balle explosive. J3). examen de la jambe: a) un petit trou à l'entrée de la balJe, un peu plus grand que ceux que causent les balles ordinaires.fc) puis un grand trou, volumineux comme deux poings; ]es deux os en morceaux, tous les muscles en bouillie. Est-ce assez prouvé de quel honnête procédé ces b.... font usage à la guerre! Nous autres nous luttons, soldat contre ' soldat, avec des armes permises et loyales, calmes mais vaillants, exténués par plusieurs mois de batailles incessantes, mais , jamais fatigués quand il s'agit de nous battre. Eux: massacrer, incendier, dum-dum. B.,.! Croirais-tu, mou cher, que je regrette de ne plus pouvoir être soldat, de ne pouvoir aider à reconquérir notre pays et châtier cette engeance. Mais où donc en étais-je? Attends. L'aide médecin, un de mes amis, apprit trois ! heures après que j'avais été blessé On m'avait vu étendu par terre. L'artil- i Jerie crachait et les obus tombaient à < côté de Bibi qui, tout de même, ne fut 1 pas atteint. Mon ami fit pointer plus haut, et vint me chercher, accompagné de prêtres, f Ces braves gens exposaient leur propre vie. i „Je ne pouvais cependant te laisser là, mon i vieux!" me disait tout naturellement mon i ami. Le brave garçon! € Mes officiers sont, après cela, venu me * serrer la main, et le maj£>r m'a dit: „Mon * brave." Cela signifiait que j'avais fait mon I devoir, et j'étais content. c Après deux jours et deux nuits de Jj voyage, en auto ou en train, j'arrivai à Calais. Ce que nous y avons été bien c soignés, c'est incroyable. J'ai laissé là ma c] jambe gauche, et ai gardé le petit bout de £ ma hanche en souvenir de la guerre. g Malheureusement j'ai dû évacuer et me ^ trouve en ce moment à X en Angleterre. Les pommes de terre brûlantes viendraient à point. (*) Mais voilà, nous sommes -soignés de la façon la plus aimable, la plus charmante, la plus exquise, et mieux encore I que ces superlatifs. Oui, le seul malheur: I ,,I cannot speak" mais comme ils sont bons ft ici, bons que c'est à ne pas le croire. Excuse l'écriture: Je suis couché et tu comprends que cela va difficilement. Je te raconterai plus tard des épisodes de campagne. v Consigne: A ceux qui sont en rapport ou n peuvent être en relations avec mes parents, tu diras que je suis légèrement blessé à la 11 jambe gauche. Compris? & A plus tard et prie pour moi, X. se (*) L'on dit chez nous: Quiconque ne connais- ^ flant pas l'anglais n'a, pour le parler, qu'à tenir ea bouche une pomme de terre brûlante. m - ■ «•»■- n< tr Les carnets d'épargne belges La Rijkspostspaarbank, d'accord avec la saisse d'épargne belge, vient de décider de réduire à 50 francs par quinzaine et par ménage le montant maximum des remboursements sur les livrets d'épargne belges, sur lesquels il avait été remboursé jusqu'ici 100 francs par quinzaine alors qu'en Belgique les titulaires d'un livret pouvaient obtenir un remboursement de 100 francs par semaine, soit 400 francs par mois. Beaucoup de réfugiés s'étaient basés sur j cette facilité et avaient emporté, au moment de leur fuite, leur livret d'épargne et l'argent liquide qu'ils avaient en ce moment en caisse. Les premiers temps, tout alla bien, l'argent liquide servant à subvenir à leurs besoins, mais celui-ci étant épuisé, ils s'adressèrent à la Rijkspostspaarbank et apprirent avec stupeur qu'ils ne pouvaient toucher que 100 francs par quinzaine soit 200 francs par mois. Ce n'était pas beaucoup, mais c'était plus que rien. Aussi peut-on juger de leur consternation lorsqu'ils apprirent que, par une nouvelle décision, ils ne pourraient plus toucher que 100 francs par mois. Que faire avec 100 francs par mois, lorsqu'on a femme et enfants? C'est la porte ouverte à la misère, misère d'autant plus terrible que beaucoup des titulaires, petits commerçants et autres, ont sncore un millier de francs ou deux inscrits à leur livret. Ces „pauvres" gens vont devenir de vrais pauvres. Jusqu'à présent, ils n'avaient pas voulu abuser de l'hospitalité hollandaise, si largement offerte déià à tant de malheureux. Il leur semblait peu digne de profiter des secours offerts à nos compatriotes par la Hollande et ils s'efforçaient de n'y avoir point recôurs. Or voici que la décision prise par la caisse d'épargne va les mettre ians la triste obligation de s'adresser aux Steun-comités qui ont déjà tant d'infortunes i leur charge, à moins que leurs fournis-îeurs n'acceptent d'être réglés en bons payables ultérieurement, car il n'est pas possible de loger et de nourrir une femme et des enfants avec 100 francs par mois. Si l'on songe que pour se loger très modestement il faut donner au moins 20 gul-den par mois, soit un peu plus de 40 francs, il ne reste plus aux titulaires des livrets que 60 francs avec lesquels ils doivent nourrir et vêtir une femme et plusieurs enfants et ce pendant la saison d'hiver, où le chauffage et l'éclairage écornent encore considérablement le budget. N'est-ce pas pour eux la misère en perspective, misère à laquelle les accule la décision nouvelle de la caisse d'épargne. Que celle-ci se refuse, en temps de guerre, i un remboursement total, rien que de très normal, puisque le cas est prévu par ses statuts, mais qu'elle prive ses adhérents lu strict nécessaire, alors que ceux-ci lui rnt confié en des^ temps meilleurs leurs petites économies, cela n'est vraiment plus admissible et nous sommes persuadés que ious les intéressés seront d'accord avec nous pour protester contre une mesure aussi j njustifiée qu'inhumaine. Un autre point intéressant aussi pour les réfugiés belges est celui du paiement des | ntérêts de la rente belge. Beaucoup de titulaires de carnets d'épargne jont également titulaire d'un carnet de rente Delge, dont ils touchent les intérêts, deux ois l'an, sous forme d'inscription dans leur ;arnet d'épargne dont le montant total s'en ireuve ainsi augmenté. L'administration de la caisse d'épargne ' ■U lieu de prendre des mesures draconnien-les contre ses déposants ferait beaucoup dieux de leur indiquer le moyen de se aire payer les intérêts de la rente belge t celui de rentrer en possession de leurs ! itres — ce qui se fait très facilement en ! emps ordinaire — titres sur lesquels ils ; iourraient trouver à emprunter, chose ; 'autant plus précieuse que le problème de j l'argent" devient en ce moment de plus n plus difficile à résoudre. Tout espoir n'est peut-être pas perdu, ar ces lignes tomberont, sans aucun oute, sous les yeux de personnalités in- ' uentes qui voudront bien s'intéresser au Drt, si pitoyable, des détenteurs de livrets 'épargne et de rente belge. J. P. —O . C ■ rnmm i professeur i. 1. Lorentz. . j C'est a !a suite d'une regrettable inad- jrtance que, dans notre numéro d'hier, 1 ous avons rangé parmi les savants aile- 1 ands M. H. M. Lorentz, l'éminent pro- ' sseur de l'Université de Leyde. 1 M. H. M. Lorentz, prix Nobel pour les £ iences naturelles, est jine célébrité mon- ( aie, une des gloires de la Hollande, ussi nos lecteurs auront rectifié d'eux- * êmes. Quoi qu'il en soit nous présentons 1 « excuses à nos amie Hollandais qui, à c ès juste titre, auraient bu e'en froisser^ | r En Belgique. A Bruxelles. M. Ernest Solvay préside la Commission de ravitaillement. Les premières distributions ont commencé pour le plus grand bien des innombrables miséreux, privés de travail. Jusqu'ici, il a été débarqué en Belgique, pour être distribué dans différentes parties du pays: 7.890.000 Kos. de blé; 736.000 de farine; 309.000 de pois, un million de Kos. de riz et 40.000 Kos. de fèves. Dautres chargements viennent d'être débarqués. On sait que ces denrées sont insaisissables. Mais la constatation est assez curieuse que la nourriture des Belges est saisie par les envahisseurs et que c'est la générosité des étrangers qui doit venir en aide aux Belges, plus éprouvés qu'aucun peuple ne le fut jamais depuis des sièles, étant innocents de tout acte qui eut pu leur attirer une guerre. • • Des ketjes, qui possèdent un bon caniche placide et doux, n'ont rien trouvé de plus original que de peindre leur chien aux couleurs nationales belges! Vous pensez l'hilarité des passants à la vue de ce toutou philosophe et, malgré tout, patriote à sa façon ! On sait que les Allemands avaient ordonné a tous les sujets britanniques, habitant la capitale, de quitter la Belgique. Nous lisons, aujourd hui, dans le ,,Courant", que ceux qui n'avaient pas obtempéré à cet ordre viennent d'être arrêtés et conduits, à 300 environ, dans les locaux de l'école militaire, où ils se trouvent consignés sous la surveillance de sentinelles prussiennes. Plusieurs d'entre eux auraient, paraît-il, été arrêtés en pleine rue. A Anvers. Depuis 2 ou 3 jours, il ne circule plus de trains entre Esschen et Anvers. Il est toutefois probable que la circulation sera reprise dèà aujourd'hui, sauf imprévus. Pour pouvoir franchir la _ frontière, les voyageurs doivent être munis d'un passe-port du consulat allemand à Roosendaal, •— dont coût fl. 10.50. Cette pièce doit être estampillée à Esschen par lés autorités allemandes, dont coût, à nouveau, fl 10.50! Un passe-port du consulat d'Amsterdam n'est pas valable; le cas s'est présenté d'un voyageur, muni d'une telle pièce (coût fl 10.50) qui dut encore débourser 21 fl à la frontière! Dans ces conditions, le voyage revient cher, d'autant que les Allemands prélèvent encore 5 fr. par personne pour le trajet d'Esschen à Anvers. Il n'y a pas de petits j bénéfices, en temps de guerre. Les voyageurs pour la Belgique sont de plus minutieusement fouillés, et il est sévèrement interdit d'introduire des journaux hollandais. Quoique la circulation des trains soit interrompue pour le moment, on ne permet pas de voyager en bicyclette ou en auto. Au retour d'Anvers, les Allemands font énormément de difficultés pour laisser ressortir les habitants. Journellement, environ 6 à 800 personnes se pressent à la ,,Kom-mandantur" et c'est à peine si une ving-tain# d'entre eux obtiennent l'autorisation et les papiers nécessaires pour quitter le territoire belge. Les ,,passierschein" sont très minutieusement vérifiés au départ. Au moindre cachet ne se trouvant pas en due place, le malheureux voyageur est impitoyablement renvoyé à Anvers. * * * La question de l'indemnité de guerre de 50 millions préoccupe vivement l'autorité communale et les anversois. On commence à critiquer cette fameuse convention de Contich qui commença par les ordres rudes que le général von Besseler donna aux représentants civils d'une place-forte dont le gouverneur militaire n'était ni mort ni en fuite, nous l'avons prouvé... —et qui finit par un banquet. Si ces messieurs avaient pris leurs précautions lorsqu'ils s'en furent offrir la ville, outre le chapitre accepté des réquisitions innombrables et ruineuses, ils ne seraient pas en peine de trouver aujourd'hui cinquante millons. Le „sinjoor" qui n'a pas perdu son franc-parler et qui n'a pu surtout oublier les heures douces -passées, sur le sol hollandais, est déjà suffisamment mécontent de s'être laissé prende à la glu de belles paroles et d'avoir bénévolement réintégré sa cage. Il n'a pas perdu son franc-parler et il en use à l'occasion ie cette contribution inattendue. C'estcurieux îombien M. Max, le patriotique bourgmestre de Bruxelles est prisé à Anvers depuis la reddition de la place ! Bref — et pour en revenir aux ' iinquante millions, — la ville ne possède lans différentes banques de Bruxelles qu'une îomme globale de neuf millions. Elle a pu ;irer encore un million, on ne sait d'où et roilà dix millions yersés à l'autorité ;emporaire allemande ' d'Anvers à titre l'acompte — excusez du peu! Restent 40 nillions! Les quarante millions dont notre uétropole a un besoin si pressant, seront rersés quand même grâce(?) à un accord ' ,veo plusieurs banques et ce, à raison de [eux millions par semaine. — Parfait, dîtes-vous, ce n'est pas payer rop cher les réquisitions ruineuses dont ( tous étions accablés. ( — Erreur! Les réquisitions continueront f omme par le passé Et non seulement, ,ous yerseroos cinquante millions à l'auto rité temporaire allemande, mais nous nour rirons les soldats des armées ennemies e leur payerons une solde très élevée. * * * A l'Hôtel des Postes, des milliers de cor respondances sont restées en souffrance de puis la reddition de la ville. L'autorité mili taire temporaire allemande oppose à toutei les réclamations une force d'inertie incroyable • % • Il est arrivé au peintre Simons une mé saventure qui lui coûte vraiment trop chéri pour être de son goût. Il habite Brasschaet coin charmant de la banlieue, mais qui a 1< tort d'être un peu à l'écart et, comme tou: les villages, pas à l'abri d'un coup de main Celui-ci n'a pas tardé à se produire, maisi ne fut pas le fait des quelques malandrins qui vident, sans vergogne, les villas autoui à la ville L'oélivre était signée. Pense2 donc ! 2.000 bouteilles de vins enlevées, çl n'est pas le fait d'un „sinjoor". La surpri se du malheureux propiétaire ne s'arrêta, di reste, pas là. Ses meubles, — des meuble! anciens, prirent le chemin du polygone oi ils meublent actuellement très agréablement les salles de MM. les officiers allemands. Et ses tableaux, toute son oeuvre, toute si vie, étaient jetés par terre sans nul égare à l'art et au temps qu'ils avaient coûtés i celui qui les peignit. * * # Le secrétaire du bourgmestre, ' f.f. d< secrétaire communal, M. Hubert Melis, s'es rendu dimanche à Bergen-op-Zoom pou: mettre à la poste des lettres de rectificatioi aux journaux qui n'étaient pas de l'avis di la Commission Intercommunale! * * * Les médecins et pharmaciens militaire: étaient restés dans notre bonne ville, sans méfiance, après que l'armée eût battu ei retraite. D'aucuns les approuvent, d'autre! — la majorité —: croient qu'ils eussen mieux fait de quitter subrepticement 1? métropole, à la vue des premiers casques i pointes. Mais les médecius parleront d< leurs blessés jqu'ils ne pouvaient pas quitter.. C'est affaire d'appréciation! Les Allemands, du reste, traitèrent les officiers de santé avec égards durant quel ques jours, juste le temps nécessaire à c< que les paroles M. Louis. Franck trouven' leur justification: „en komt weder tôt be-tere dagen". Mais bientôt, ils ne furent plus autoriséf à porter leur épée; puis, ce fut leur uniforme qu'ils durent dévêtir. Enfin, comme cela ne suffisait pas, ils reçurent l'ordre de se réunir. C'était un jour de cette semaine. Tren-tecinq docteurs et pharmaciens, conduits pai le médecin-général Dr Steinfort en personne, se rendirent à la convocation. Là, les explications ne furent pas longues. Ces messieurs allaient être expédiés en Allemagne. On les faisait prisonniers de guerre. Et toute protestation fut inutile : il fallut se soumettre sous peine d'être passé par les armes. C'est ce que les officiers allemands déclarèrent bien nettement. * * * » Nous apprenons de source autorisée que des cas de typhus ont éclaté parmi les soldats tenant garnison dans notre ville. Une religieuse, femme d'âge, avec qui nous nous sommes entretenus, retournait précisément en Hollande pour rechercher quelques soeurs de sa congrégation dont les soins étaient attendus impatieument par la direction de l'établissement religieux où se trouvent déjà une quinzaine de malades. L'eau de Waelhem serait cause de ce commencement d'épidémie. Cette nouvelle n'étonne aucun de ceux qui vivent à Anvers, où l'on s'est méfié — il semble à juste titre — d'une eau chargée de microbes et que, seule, une longue cuisson pouvait rendre inoffensive. Mais on essaie de démentir, sans résultat, parce que la vérité sera connue de tous prochainement. Il n'y a là rien qui doive alarmer ceux qui ont laissé à Anvers parents ou amis. Les précautions ont été prises d'urgence pour limiter l'épidémie. Jusqu'ici d'ailleurs, meun civil n'a été atteint, mais le nombre de soldats — que nous n'avons pu connaitre officiellement — serait assez élevé. Deux cas de choléra nous sont signalés m dernière heure sans qu'il nous soit possible de procéder à une enquête sur place. • * » L'opinion générale est, que d'ici peu de :emps, il se passera des événements graves; ?ans cela les Allemands ne feraient pas sant de difficultés. A Liège. Un hobereau des environs de Liège dans un journal belge, contrôlé par l'autorité alemande, apprécie de la sorte ie rôle ie la presse: Cette censure des journaux n'a rien qui doive nous surprendre: n'existe-t-elle pas în d'autres pays à l'état permanent, même m temps de paix? Est-il donc préférable, — sous prétexte d'humiliation à subir — ie rester de notre plein gré sans nouvelles le nos proches, sans relations de société ou le commerce? Conduite puérile et que nous serons forcément contraint d'abandonner Dientôt, mais avec un© yéritable humilia-ion alors l Que pensez-vous de ce petit air patriotique? Forcément contraint, n'est-oe pas charmant? D'ailleurs, le hobereau en,question ne se lamente guère sur la domination allemande. A von»-nous donc déjà si complètement fc oublié les autres dominations étrangères jadis vécues par la Belgique, dit-il ? L'espagnole, l'autrichienne, la française, et le joug hollandais de pénible mémoire? Elles furent pour nous tout aussi dures, . et, tout comme à présent, nous dûmes alors subir la langue, la monnaie, la censure des maîtres du moment. On peut tirer l'échelle, ne trouvez-vous pas? | Au Borinage. > A Boussu-Bois le feu des canons alle-5 mands n'a pas causé de dégâts. Mais à . Boussu-Haine une famille de six personnes i- a été mise à mort par un soldat, s * * * A Hornu, Champ des Sart, il y eut des > bâtiments endommagés. Les premiers obus ^ sont tombés à cent mètres de la Maison du ■ Peuple. # # » ! A Frameries, le couvent est fortement l touché. Le quartier de la garde est entiè-t rement détruit. Autour de l'église, peu de choses. Maison du Peuple intacte, i * * * t Au Borinage, c'est la misère noire. Le t pain est distribué à raison de 300 grammes par personne. Du moins, est-ce là un chiffre officiel, car il est rarement atteint. Certaines 5 coopératives importantes restent parfois deux ^ jours sans cuire, faute do farine. Celle-ci * est blutée à 15 pCt.; on y ajoute 25 pCt. i de seigle et 15 pCt. d'escourgeon. C'est un > pain quasiment immangeable et qu'on est pourtant heureux de pouvoir se mettre sous la dent! i > A Tirlemont. | Vie calme, tranquille. Et les vivres vont être distribués sous peu aux indigents de la contrée, qui en ont un pressant besoin. Mais Tirlemont, et surtout ses environs, ont ( souffert des réquisitions officielles au officieuses. Ici, c'est le château de M. de la C. qu'on vide, sans y rien laisser emmenant ses chevaux, buvant son vin et mettant le feu pour _ cacher les traces des larcins. Mais l'incen-( die ne se propagea pas... A Neerlinter . 75 maisons flambèrent, rapidement, sans ' difficultés. Tous ceux qui allaient se plaindre à la , Kommandantur recevaient la même réponse. ' „Man hat geschossen!" Comme si les justiciers (érigés en justiciers sans y avoir aucun droit, car nul n'avait tiré, les armes ayant toutes été déposées à la maison communale , avant l'entrée des premiers Allemands), comne si les justiciers devaient tout emporter! Chez M. Edouard L. dans une localité siso à quinze kilomètres de Tirlemont, les soldats séjournent trois semaines durant, puis ils trouvent spirituel d'égorger un porc dans le riche salon du château, incendient une ferme voisine, s'emparent des chevaux, lâchent un poulain à travers champ, faisant donc le mal pour le mal. A Kersbeek—Miscom (onze kilomètres de Tirlemont) toute la cave de la propriété de M. E. — en sacrifice à un vieil usa^e, sans doute? — fut consciencieusement mise à sec; le vin que les soldats ne pouvaient plus ingurgiter, ayant bu plus que de raison, — fut répandu sur les robes de soirées de la dame de la maison. Le linge de corps disparu. Le's poules avaient été mises à mort et les coqs laissés seuls s'en-tretuèrent, comme il fallait s'y attendre. Un voyageur, qui revient de ces contrées, nous a remis les noms des personnes votées et toutes preuves concluantes. La ,,Kommandantur" est très difficile pour les passierschein. On se plaint vivementToutes les routes sont dans un état déplorable, ce ne sont que trous et fondrières. La viande est moins chère qu'en temps normal. Mais les rations de pain ne dépassent pas 250 grammes par tête d'habitant. Le sel à 40 centimes le kilo. Ceci va probablement changer, après l'envoi de vivres. — ma» I m | Union Belge» L'Ordre du jour de l'assemblée qui aura lieu samedi prochain 28 novembre à 8è heures du soir, au local provisoire 22, Wete-ringschans, comportera les points suivants : 1) Lecture du prccès-verbal de Rassemblée constitituve du 19 novembre dernier. 2) Communication par Me Deswarte concernant l'école belge d'Amsterdam. 3) Discussion du projet de statuts et vote. 4) Constitution définitive du comité: a) élection, du président et du vice-président ; b) élection des autres membres du comité. 5) Choix du local. Rapport de la commission spéciale. 6) Divers. N.B. Les présentations de nouveaux candidats au comité devront être déposées sur le bureau avant l'ouverture de la séance. Pour gouverne le comité provisoire a été constitué comme suit: Présidents d'honneur, M. le baron Fal-lon, ministre de Belgique à La Haye, M. van der Aa, consul général de Belgique à Amsterdam ; président M. L. Delhez ; vice- président M. i'aw&t fîçswartei secrétaire M. V. Hendryckx,* trésorier M. de Jong; membres MM. Dekkers, Lecourt, Vomberg, Hanssens, Férir et Jaspaers. N.B. ^ Nous appelons tout spécialement Vattention des Belges sur le fait que cette Véunion aura lieu au Weteringschans 22 et non pas à VAmerican Hôtel. r a— La vérité sur Louvain. i vu. Lorsque la Commission d'Enquête recherchera la vérité sur le sac de Louvain, par voie d'interrogatoire direct, — que ce soient les délégués du Gouvernement belge ou les enquêteurs américains, commissionnés par M. Rockefeller — la préméditation apparaîtra, lumineuse, indiscutable. Pourtamt, une eii-, quête ne donnera de résultat que si elle est faite après le départ des Allemands. Pa* le fer et par le feu oeux-ci ont semé la terreur. Nul n'osera donc parler tant qu'ils seront là dé crainte do représailles. Mais attendez le jour où les langues pourront se délieif et la lumière se fera sur le plus injuste et le» plus odieux acte que des soldats des temps modernes se soient permis jamais. # Jadis, Carnegie envoya aux pays balkaniques une commission d'enquête qui put articuler contre les différents peuples ea lutte des faits barbares, irrécusables. Je vous le dis en vérité: c'est eau de rose à côté des massacres de Louvain. Quand la liste 6era dressée de toutes les atrocités commises sans motif en Belgique, il n'y aura qu'une voix par le monde pour condamner ces actes, que certains Allemands eux-mêmes répudient déjà. Le fait qu'un soldat nous a sauvé la vie, que d'autres donnèrent à boire aux malheureux chassés de leurs foyers, avec, dans les yeux, une tristesse si profonde, si grande, en est la preuve. Lorsque la ville eût été consciencieusement pillée — autre confirmation — des soldats autrichiens allant coopérer au siège d'Anvers ne cachèrent pas leur dégoût pour l'acte inqualifiable d'un Mannteufel. Ils ont flétri très sévèrement en plein public et à différentes reprises la conduite de leurs frères d'armes germains. * * * Nous avons prouvé que le 24 août certain© personne savait que des troupes allaients arrêter en notre ville, qui étaient composées de mauvais sujets, n'ayant pas entièrement purgé les peines de prison auxquelles les tribunaux allemands les avaient contraints. Plus probant est ce fait-ci dont l'importance ne peut échapper. Les témoins de cette petite manifestation n'ont pas quitté Louvain; c'est pourquoi nous n'indiquerons ni leur nom nî leur adresse, nous réservant de les communiquer plus tard aux commissions compétentes. Le 19 août (retenons ce te date), les premiers soldats allemands pénétraient en ville. Vingt-huit d'entre eux logèrent chez notre ami, Mr. X. Il commençait à faire obscur, la porte de la rue était restée ouverte, des soldats étaient sous le porche. Tout à coup, une petite détonation claqua, presque semblable au bruit d'un coup de fusil. Le sous-officier se précipita sur notre ami, criant comme tin perdu: ,,Man hat geschossen! Man hat geschossen!" Il voulait faire un exemple, disait-il, et, s'il découvrait la preuve do ce ooup de feu, la ville serait incendiée le lendemain! Il n'avait pas achevé sa pensée qu'un second ooup éclata, identique au premier. TJn parent de M. X. 6'approcha et, dans l'allemand le plus correct, dit au sous-off. : ,,11 est impossible qu'on ait tiré. Il n'y a plus d'armes en ville; il n'y a pas d'armes chez nous. D'ailleurs, cette détonation n?,sst pas celle d'une arme à feu." Il se mit à chercher par terre et fut assez heureux de découvrir un de ces pétards dont les enfants s'amusent et qu'ils jettent aux pieds des passants pour les effrayer. A Louvain. ça s'appele: Kaloties". Notre ami remit la capsule au sous-officier, en lui confirmant son "idée; ,,Ich habe es wohl gewuszt; das ist nur Spielzeug!" — Ja? fit l'Allemand qui feignait î'étonne-ment, niais il lui prit des mains la ,,preuve de la préméditation" et la glissa prestement dans sa poche. Ceci avait lieu le 19 août — insistons — et c'est le 26 que le sac de la ville a commencé. La seule raison qui ait pu déterminer les Allemands à reculer de quelques jours leur comédie sinistre, c'est que le gros de l'armée marchant sur Bruxelles n'était pas encore passé. Il fallait des vivres et de l'argent. C'eût été une faute que d'incendier une ville avant que l'armée entière l'ait traversée. Nous avons tout liexi de croire que l'aventure arrivée à notre ami était un essai. Le massacre monstre fut remis à plus tard. Son but? Epouvanter les habitants de la partie du pays restant à conquérir, semer la terreur et, agissant ainsi, suivre à la lettre les judicieux préceptes de Bismarck et de von der Goltz. Le même Mr. X., lorsqu'il entendit le soir du 26 août les premières détonations, ne pensant pas un instant à la réalité d'une telle cruelle mesure, s'imagine que les Allemands recommençaient leur petite comédie et écrasaient des „K'alotjes" sur ie pavé, afin d'avoir l'occasion de sévir... * * • Mais la troisième preuve, nous n'avons pas pu la vérifier. De source autorisée, nous l'avons entendu dire. A la commission, au jour où les Allemands auront quitté Louvain, d'en faire la preuve. Un professeur de l'Université de Louvain, sommité médicale universellement reconnue, aurait remarqué que les blessés allemands hospitalisés dans son service d'hôpital, après le fameux sac de la ville, étaient blessés dam le dos et par des balles aUema/iides. L'autopsie pratiquée sur des hommes et des chevaux appartenant à l'armée allemande établit la même constatation. Le professeur aurait prié un médecin-major d'assister à l'une des extractions de balles qu'il allait pratiquer. L'Allemand refusa obstinément, mais afin de ne pas être convaincu de ,,savoir" l'horrible vérité sur la tragédie tramée dans le bureau de Mannteufel, il finit par accepter et fut témoin de l'extraction d'un projectile^ sur l'origine duquel toute discussion est inutile, j (à s.\iivre)a C«

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Zufügen an Sammlung

Ort

Themen

Zeiträume