L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 07 Oktober. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/7p8tb0zs3h/
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[érë~Alittee m 33jg 5 cents (ÎO Centimes) ^<*«117? octobre I91S L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, Journal Quotidien du matin paraissant â Amsterdam. Beige est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées aU bureau die rédaction : N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone : 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. .. * - ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: \ n ' ttf „ . . ( René Chamlbry, Emile Pamparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration do journal: N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: HoSIandefl. 1.50 par mois. Etranger fi. 2.00 par m ois Annonces: 15 cents la Signe. Réclames: 30 cents la ligne. Un Ottoman à l'Emir Arslan. Les journaux anglais nous apportent la louvelle de la démission de l'Emir Emin Arslan,. consul général de Turquie à Bue-loe-Ayres. Cette information, d'apparence inoffensive, est au contraire riche de signification pour beaucoup de Belges, et notamment de Bruxellois, pour qui l'Emir Arslan, un tout simplement l',,Emir" comme nous l'appelions naguère, est resté un ami. Et juel ami ! Les heures tragiques que nous ,rav&rsons ont ceci de bon qu'elles opèrent orcément un triage salutaire entre tous eux que nous appelons imprudemment des mis; la guerre a donné au mot d'ami une aléur nouvelle et lui a rendu une purete ni avait fini par lui manquer. Les amitiés ui auront résisté à la guerre auront des liances de durer toujours : elles sont à base e granit. Les autres, les négligeables, les efcites, les intéressées, les mesquines, les onteuses, toutes les autres se sont déjà rroulées. L'Emir Arslan vient de prouver qu'il >ait pour la Belgique un ami rare. Il était ier encore fonctionnaire ottoman, et fonc-opnaire considérable puisqu'en Argentine , Turquie n'a point de ministre et confère son consul général les prérogatives diplo-latiques qui ressortissent aux fonctions 'envoyé extraordinaire et de ministre plé-ipotentiaire. Donc l'Emir Arslan était, en >mme, ministre de Turquie à Buenos-.yres, et si la Banque Ottomane ne lui en-3yait> pas toujours régulièrement son traitent — elle est si distraite! — le goit-arnement de Constantinople n'en comptait a3 moins sur lui comme sur un des hom-îes les plus intelligents et les plus fins qu'il ût à son service. Cette finesse, cette intelligence, nous les vois tous vues à l'oeuvre. L'Emir Arslan ,vait. été consul général du Turquie à iruxellcs, et nous l'avons connu là-bas, et iffectueusement apprécié. C'était un hom-26 charmant, mais qui au besoin sait être n homme tout court. Il vient de le prou-3r en répudiant comme il convient la poli-qiie de ses chefs. S'il plaît à Enver pacha ) travailler pour le roi de Prusse, tous les ires, Dieu merci, n'ont pas le même goût, l'Emir Arslan vient de le montrer. Des uitiés illustres en France et en Belgique, iô parfaite connaissance du français, une ngua familiarité avec les choses de France de Belgique ont donné à cet Ottoman de ande et vieille race l'occasion d'apprécier inme il faut la grande guerre actuelle. !î son coeur a dû faire le reste. Les Turcs étaient pas affiliés aux puissances cen-ales que l'Emir Arslan, se souvenant i;il avait été journaliste et que le journa-me est une maladie dont on ne guérit mais, publiait dans la ,,'Nacion" de BUe-•s-Ayres une série d'articles qui seront à ut jamais l'honneur de sa carrière. Il y inonçait comme il convient l'arrivisme u, l'ambition misérable et l'obstination ssnsée de la poignée d'hommes qui con-lisent la Turquie aux abîmes. Ecrivant la, il savait qu'il devrait démissionner, b c'est ce qu'il a fait. Mais il l'a fait avec îe élégance dédaigneuse et un chic où nous trouvons avec joie notre délicieux ami. * Le ministre d'Allemagne à Buenos-Ayres > portait pas l'Emir Arslan dans son eur, et cela eat fort heureux pour l'Emir, déplaisait au diplomate qu'un consul ire eût une opinion et que cotte opinion ne it point germanophile. A vrai dire le cas était proprement sans recèdent depuis le temps que c'est à Berlin ue les dirigeants turcs sont dirigés. Mais Emir, probablement parce qu'il n'est pas lé;en Turquie depuis longtemps, peut-être tfee que son patriotisme ombrageux lui terdisait de croire que le niveau moral s politiciens de Constantinople fût aiment aussi bas qu'il l'est en réalité, plan ne voulait point croire qu'il dut, i, consul général d'un empire souverain, endre des instructions et des ordres d'un inistre représentant un autre empire égaient souverain, et, par malheur, allié, mmé de remettre au consul d'Allemagne Buenos-Ayres ses archives, l'Emir Arslan voya proprement promener son collègue comme il ne mâche pas 6es paroles, les irs de son bureau do Rio Bambo ont dû antir ce jour-là d'épithètes forcément issantes mais que la gravité de la situa->n explique et excuse largement.... Là-dessus, Arslan donna sa démission et tiit aux autorités argentines, un peu em-rrasséss du cadeau, les archives de son asulat. L'Emir Arslan aujourd'hui n'est 15 diplomate ; il a renié, il a vomi comme us nous y attendions tout ce qu'il avait lui non pas de .Turc, car il est profondé-wt attaché à son malheureux pays, mais it ce qui l'attachait à son gouvernement. 'Us ceux qu'il honorait de son amitié et son affection — et je me flatte d'en être sont doublement fiers aujourd'hui de lui « "e attachés. Il est facile en effet'aux ci- < ij«ns des pays en guerre de marquer leur ; lente volonté de vaincre, et ceux qui manant à ce premier de tous les devoirs sont 3 traîtres, ou pis, des émasculés; il est ' 'île aussi aux neutres de marquer leurs i < sferences, et il suffit pour cela que leur j ■ 3ur ait parfois raison de leur prudence. I ; aia combien il est r>lus élégant, et plus ré- i ] Portant pour les autres, cle voir un Otto- j 1 et un haut fonctionnaire ottoman, se j • jpoudler de sa haute fonction et rentrer j dans le rang, — simplement pour ne pas s'associer à une politique qu'il juge devoir conduire son pays au fond du gouffre aux bords duquel il penche depuis si longtemps — et pour ne pas être soumis à l'humiliation de se voir payer son traitement dans une monnaie dont il ne connaît que trop.la. provenance malodorante.... Bravo, Arslan! René Fsibelman Il y a un an! 7 octobre 191Le bombardement d'An- ■ vers commence à minuit. En France, le iront de bataille atteint la région de Lens-la-Bassce, entre Arras et Lille; la cavalerie allemande 'pousse des reconnaissances jusqu'à Armentières et Tourcoing ; V offensive ennemie est cependant repousséei notamment au nord de Soissons, à Berry-au-Bac et sur les Hauts-de-Meuse ; premier bojn-bar dément d'Arras. Les Russes progressent en Prusse orientale, mais se retirent des i plaines hongroises. L'or chez les belligérants ,,Un Etat qui veut avçir du crédit doit tout payer, mémo ses sottises" disait le baron .Louis. Cette formule, appliquée à l'Allemagne, nous donnera sans doute bientôt des indications sur l'issue du conflit actuel. En d'autres ' termes, de quel côté sera-t-on le plus vite à ■ bout de ressources? On a dit que la victoire appartiendrait à celui qui saurait tenir un ' quart d'heure de plus que l'autre. Peut-être ' pourrait-on mettre payer à la place de tenir. ( Et d'ailleurs, payer, n'est-ce pas tenir? j Il n'est guère do revue, de grand journal qui n'ait consacré plusieurs articles à cette ; question de la capacité de résistance des belli- 1 gérants. Les économistes accourent de tous les points de l'univers pour donner leur avis. Parmi toutes ces études, l'une des plus sim- ' pies, des plus claires et aiTssi des% plus rassu- ; rantes est celle que M. Bouctot vient de pu- i blier dans ,,le Parlement et l'opinion". L'auteur déclare d'ailleurs avec modestie ; qu'il a simplement voulu réunir, avec le moins 1 de commentaires possible, les évaluations 1 rait,oùnées des hommes d'Etat et des éconp- < mutes qui lui ont paru les plus raisonnables. Je n'en veux résumer que le chapitre relatif à l'or. j i Ni l'or, ni la grandeur ne nous rendent heureux, a dit le poète. Mais l'or est jusqu'à pré- « sent le régulateur de tous les marchés publics î et privés, nationaux ou internationaux, parce que, dans le système financier actuel, il permet l'émission de billets de banque, dans la proportion purement empirique de 3 en billets contre 1 en or. La fonction d'une banque d'Etat est donc, au point de vue de la défense nationale, de maintenir un stock d'or supérieur aux besoins immédiats. Quelle est à cet 1 égard la situation de tous les pays belligé- 1 rants, en négligeant les stocks d'argent, puis- < que ce métal n'a plus qu'une valeur peu élevée 1 et la monnaie qu'il sert à fabriquer ne consti- , tuant qu'un ,,assignat métallique?" Angleterre. — En mars 1915, M. Lloyd George établissait ainsi le stock d'or anglais-: 1 Banque d'Angleterre fr. 1,500.000,000 1 Autres banques ,, 1,250,000,000 t Réserves p.' papier-monnaie „ 687,000,000 s En circulation ,, 1,250,000,000 j Total fr. 4,G87,000,000 J Allemagne. — Lo stock total, en admettant les chiffres officiels, très contestables d'ail- c leurs, était, au 15 avril dernier, d'après la c ,,Gazette de Francfort", de 2,640 millions de c marks. Estimation nouvelle au 30 jun 2,388 c millions. r Il faut noter que l'Allemagne* a exporté 100 c millions de marks en Turquie, depuis l'entrée en jeu de ,,l'homme malade". * Autriche-Hongrie. — Les Allemands ont * passé par là. Il ne resterait plus, en or, dans a les caisses, que 750 millions de couronnes, au r lieu des 1,750 millions du début. Russie. — Au 25 décembre 1914, la Russie avait en caisse 4,750,160,000 franfcs en or. C'est ' elle qui, avec la France, détenait la plus grande quantité de ce métal. • D'après M. R.-G. Lévy, la situation n'au- ^ rait pas sensiblement changé. d Italie. — M. Bouctot ne nous donne sur r l'Italie que quelques renseignements très va- 1' gues. L'or a constamment manqué à ce pays, r et son défaut n'a cessé de préoccuper les pouvoirs publics. France. — L'encaisse-or de la Banque de France était, au début de la guerre, de 4.800 millions, dont 620 millions à l'étranger. La circulation était considérable; on peut l'estimer ^1 ■i 4 milliards sans crainte d'être au-dessus de la a réalité. ^ Cinq cents millions ont été versés par M. o-Ri bot à l'Angleterre pour gager l'emprunt ^ l'un milliard et demi en bons du Trésor anglais remboursables ■ après la guerre. De même, des titres Pensylvania 3f et Chicago-Milwaukee 4 p. c., intérêts payables en francs, ont été ra- -chetés pour être déposés en gage au consortium ei Morgan. c A été retiré du stock également, l'or envoyé t< le Londres aux Etats-Unis pour le compte do a France (avril 1915). ^ .Votre encaisse dispose actuellement do 4 milliards et demi, grâce aux versements 'effee- u niés par le public. En résumé, France. Angleterre, Russie dis- à. Dosent de 18 milliards d'or: Allemagne, c. Autriche, du tiers environ, 6 milliards. Ces î chiffres approximatifs comprennent l'or en jV îirculation. Si l'on s'en tient aux banques $ l'Etat, celles de France, Angleterre, Russie létenaient au commencement do 1915, 12 mil- i iards et demi.«.La Banque impériale d'Aile- v nagne, malgré une chasse à l'or effrénée, no ,ri >ossérlait que 2.600 millions. a Après avoir étudié ensuite le change qui g lonne des indications utiles sur la déprécia- ci ion du crédit des nations ' engagées dans le n rra'nd conflit, et les cours des rentes et cm- n >runts do rcuerre, M. Bouctot conclut qu'un >anior portant, la signature de la France, de 'Angleterre ct-vdc !a Russie, serait le ,,pre-' a nier- papier du monde",. .s (Le XXe Siècle). I En Belgique. A Bruxelles. La Chambre syndicale des architectes do Belgique vient d'adresser à toutes les administrations communales du pays la requête dont voici le texte : Messieurs, Ainsi que vous le savez, de nombreux organismes se sont créés récemment pour l'étude de la reconstruction des cités et des habitations.Nous citerons parmi ceux-ci: l'Union des villes et communes belges qui, à titre consultatif, s'occupe dés tracés des agglomérations au point de vue do l'intérêt général; le Comité national d'architectes pour la reconstruction des villes, qui, à titre effectif, s'occupe do l'étude de la reconstruction des bâtiments proprement dits. En toute première ligno des programmes de ces groupements figurent les côtés historique, artistique, architectural, hygiénique et économique qui devront présider à l'idée générale des réédificatians des immeubles détruits. Pour arriver à ce but essentiel, il est indispensable que ces travaux soient confiés à des lommes de l'art. C'est pourquoi, messieurs, nous croyons lo noment venu de solliciter de vôtre bienveil-ance d'imposer, par une clause additionnelle à vos règlements sur les bâtisses, l'obligation jour les propriétaires qui font construire ou •econstruire, de présenter, à votre approbation, les plans dressés et signés par des architectes patentés. Par cette mesure, vous nous aurez aidés, lans l'intérêt général de la renaissance de nos îités, à réaliser les voeux émis par les divers ;ongrès d'arcliitectes du pays, et notamment )ar celui de 1907 co^içu comme suit: ,,Le Congrès émet le voeu : De voir les con-;eils communaux introduire dans les règlements iur les bâtisses une clause imposant la signature des plans par un architecte patenté". En réservant une suite favorable à notre lemande, vous faciliterez aux propriétaires lésireux dé construire ou de reconstruire leurs mmeubles le moyen de se conformer à la loi lu 28 mai 1914, coordonnée avec celles du 15 io\it 1897 et du 1er février 1844, ainsi qu'à 'article 90, no. 8, de la loi du 30 mars 1836, equël dit ,,qu'il entre dans les attributions du Collège des bourgmestre et échevins de statuer >ur les plans de bâtisse à exécuter par les par-iculiers tant pour la petite que pour la grande oirie". Veuillez agréer, messieurs, avec nos remor-nements, l'assurance de notre haute considé-ation.Le Secrétaires ff., Joan Cilson. Le Président, Cacpard Devalck. * * * Six messieurs se sont présentés dernière-rient au local ,,Patria", rue du Marais, jour y faire une perquisition. Au moment >it lés policiers pénétraient dans l'immeuble, e syndicat général -des voyageurs, commer-ants, employés et patrons tenait une réu-lion dans le hall de l'établissement. ,,Hands ip!" ont crié, en langue boche naturelle-nent, les argousins qui se croyaient cer-ainement en présence d'un bande de con-pirateurs redoutables- Toutes lea personnes >résentes ayant obéi docilement ont été nvitées ensuite à vider sur les tables le on tenu de leurs poches. Cette opération a mené la découverte d'un certain nombre le canifs, de cure-dents, de montres, de rayons, de portefeuilles, de trousseaux de lefs et de tire-jus. Les Boches ont contem->lé ce butin avec stoïcisme, disons-le froi-ement. Puis, dégoûtés sans doute de ne •as voir sortir des ,,profondes" quelque bjet plus compromettant, ils ont procédé une visite sommaire du local et à un exa-len non moins sommaire de ses archives. Hélas ! ils n'ont pas encore trouvé la .Libre Belgique". * * * Un mot de rectification : l'avocat De Moor ont nous avons parlé dans l'une de nos ernières informations n'est pas le fils du acteur de l'Université. Il est le fils de ancien professeur de rhétorique à l'Athénée >yal. A Anvers. L'Académie des Beaux-Arts a été rouverte indi dernier. Plusieurs professeurs étant bsents, le travail des autres est double. les malheureux se demandent avec an-oisse s'ils seront payés. •. * « Les trois condamnations à mort prononces ces temps derniers par nos ennemis ont été sous prétexte de fraude de lettres ; de divulgation de secrets militaires.Les ac-.isés étaient : M. Joseph Baekelmans, archi-icte anversois, ancien chauffeur militaire: [. Alexandre Franck, négociant; M. Alexis hiry, commissaire de police à St Ghislain ; n imprimeur montois M. Adolphe Willickx j sa mère ; M. Charles Gilson, architecte Bruxelles ; Louis Stievenart, ouvrier aux lemins de fer à Mons ; Mlle Eulalie ranck, de Bruxelles (en religion soeur [arie-Xavière) et le maître d'armes Tack, 3 Bruxelles. Dès le premier interrogatoire, MM. Bae-èlmans et Thiry.-dit ,,Le Tijd", reconnu-îiit les faits qui leur étaient reprochés, savoir qu'ils avaient transmis de6 rensei-tiements à un bureau belge en Hollande mcornant le trànsport de troupes alle-landes. Qu'avaient-ils fait? Mentionné le uméro des régiments ! Le cas de M. Thiry, que les Allemands paient laissé dans ses fonctions, était plus rave, dirent nos 'ennemies, parce que M. hiry avait promis de ne rien entreprendre contre l'autorité allemande. Or, il commu-1 niqua à M. Baekelmans des renseignements au sujet de deux transports militaires. Mme Willickx et son fils aidèrent également M. Baekelmans. Ils avaient poussé l'ouvrier Stievenart à leur donner, par écrit, des informations au sujet des déplacements de troupes. M. Franck, qui a séjourné jadis en Allemagne et qui, avant la guerre, s'occupait de négoce à Anvers, avait été gagné à la cause par Baekelmans. Il procura à celui-ci certains renseignements ayant notamment .trait à ia garnison de Lille, et lui fournit un plan du casino occupé par les officiers. Ces six personnes, d'après les Allemands, se sont donc rendues coupables d'espionnage en temps de guerre, délit puni de la peine de mort. Étant donné la position et l'éducation de MM. Baekelmans, Franck et Thiry, les circonstances atténuantes ont "été écartées. Ils furent donc exécutés. Mais on admit les circonstances atténuantes pour Stievenart et les Willickx. Ils ont été punis de 10 à 15 années de réclusion. Gilson, qui avait transmis deux communications de Baekelmans à un courrier, a été puni, comme nous l'avons écrit, d'une année de prison et de mille marks d'amende. Le maître d'arme6 -Tack, reconnu coupable d'avoir reçu des lettres de Éaekelmans, a eu trois mois de prison. Soeur Marie-Xavière est 'acquittée. On l'accusait d'avoir procuré quelques renseignements, mais, comme elle a agi de bonne foi, on ne l'a pas inquiétée. L'autre jour, on a plaidé la cause du curé Renard et de la servante Mariette Toussaint, de Beloeil, accusés d'avoir favorisé le passage de la frontière à des jeunes gens en âge de servir. Il n'y avait pas de preuves et les Allemands ont dû les acquitter. On a vu, cependant,- leur sévérité h l'égard de MM. Baekelmans et consorts. Le délit qui leur était reproché méritait-il la peine do mort? Non, mille fois non! Qu'est-ce que les Allemands ont étab^? Qu'ils avaient communiqué le numéro de régiments allemands qui traversèrent la Belgique. Ça vaut-il la peine de mort? Non, dit M. von Bissing, qui demanda leur grâce qui lui fut refusée à Berlin. Saluons ces victimes d'une justice sommaire et toujours entachée de partialité. La seule mesure à prendre par les alliés est d'agir comme agissent les Allemands. Quand on aura fusillé quelques-uns parmi les centaines d'espions qui se cachent encore à Londres, MM. les Boches y regarderont avant de prononcer aussi légèrement de6 condamnations à la peine capitale. A M£âirraiLaE*. Des poursuites • ont commencé à charge d'un nommé Jean Henrard, inspecteur des denrées alimentaires, âgé de 54 ans, domicilié à Jambes, auquel sont reprochés de multiples1 faits. Cette affaire très importante amène la comparution, devant la chambre correctionelle, de Henrard, en compagnie de ses accusateurs : Feron Alfred, marchand de beurre à Wasseige, et Hanquin Camille, cultivateur à Moxhe, qui sont aussi prévenus. Voici comment Feron et Hanquin formulent leurs accusations : Vetre novembre 1914, dit Hanquin, je voulus faire le commerce de beurre, à Nàmur et dans les environs. L'on, m'avait recommandé d'aller trouver M. Henrard, inspecteur des denrées alimentaires, avec, lequel il y avait, disait-on, ,,moyen de s'arranger". Je me rendis donc chez Henrard et lui demandai si je pouvais vendre du beurre-margarine. Il me répondit: ,,Non, mais si vous voulez me donner 100 francs par semaine, je fermerai les yeux et vous pourrez axercer à l'aise votre commerce". La somme me paraissait à première vue beaucoup trop forte, ce que je dis à M. Henrard. Celui-cialors la ramena à 50 francs. Comme cela me semblait, encore très élevé, je demandai à faire un essai de quelques semaines, durant lesquelles je lui donnai de l'argent. Après, j'ai renoncé à faire ce commerce, parce que l'on ne gagnait pas assez. Henrard, appelé à s'expliquer, nie én"er-giquement avoir demandé quoi que ce soit. Il n'a été ,dit-il, question d'aucune somme entre nous. Feron, lui, déclare qu'il s'est également présenté chez Henrard dans des circonstances identiques. Je me rendis chez lui et lui demandai a quelles conditions il m'autoriserait- à vendre du beurre falsifié. ,~,Si vous me donnez deux livres de beurre par semaine, me répondit-il, vous *pouvez faire comme vous voudrez". J'acceptai et quelque :emps après, comme je lui disais que le commerce marchait bien, il demanda que je lui fournisse par semaine quatre livres do beurre et vingt-six oeufs. Je me suis exécuté. Son exigence toutefois n'était pas apaisée, car un peu plus tard il exigea 20 francs, puis 25 francs par1 semaine. J'étais sous la coupe d'Henrard et je fus obligé de pay*er. Je lui ai donné en tout environ 400 francs. Entretemps, le commerce devint moins bon. la concurrence plus grande et je refusai de payer. Henrard alors me prit, un jour que j'étais à Snint'-Servais, et saisit dans ma voiture 208 livres de margarine. Le lendemain. il vint me trouver et me proposa de me rendre ma marchandise moyennant 150 francs et me promit de ne faire aucune poursuite. J'ai accèpté. Vers le mois de juin, Henrard me dressa encore procès-verbal et me dit que je serais poursuivi. C'est alors que je me suis présenté chez M. le Procureur du Roi, en son cabinet du Palais de Justice, et lui ai révélé ce qui s'était passé entre Henrard et moi. Je savais que j'étais engagé moi-même dans une impasse ; mais je certifie que tout ce que je viens de. dire est scrupuleusement exact. Henrard nie toujours; il déclare qu'il n'a donné à ses co-prévenus que des renseignements concernant l'arrangement intervenu entre lui-même et M. le Procureur du Rois . Cet arrangement consiste en ceci : Pour remédier à la pénurie de beurre, en les circonstances'spéciales du moment, il avait été convenu que l'inspection des denrées alimentaires se montrerait indulgente lorsque le beurre mis en vente ne serait que ^eu falsifié. Cet arrangement ne dura que quelques jours. Voici donc lés faits principaux reprochés à Henrard par l'accusation. Ce n'est pas tout. Il y a un à-côté de l'affaire pour lequel l'inspecteur n'est pas prévenu, mais qlii est suffisamment démonstratif quant aux actes délictueux posés par Henrard., Vers fin novembre, Henrard fit plusieurs visites chez les époux Gilles, qui exploitent un commerce de crémerie, rue Saint-Jacques, à Namur. A sa première visite, l'inspecteur Henrard préleva un échantillon de beurre; il vint le lendemain dire que le beurre était falsifié et qu'on devait en cesser la vente. Quelques jours après il revenait, demandait à Mme Gilles un entretien particulier * et lui proposait, moyennant une commission de 50 francs par semaine, de continuer à vendre impunément le beurre falsifié. Les époux Gilles refusèrent net. L'inspecteur Henrard se retira alors en disant qu'il savait ce qui lui restait à faire. Quelque temps après, en effet, il sévissait contre les époux Gilles, qui étaient tou3 ; deux poursuivis pour vente de beurre falsifié.Une quinzaine de témoins ont défilé devant le tribunal. M. le substitut Talion a prononcé le réquisitoire. Pendant une longue heure, l'honorable organe de l'a loi, reprenant un à un tous les éléments du dossier, s'attache à établir la culpabilité d'Henrard. — Celui-ci, dit-il, prétend pour -a défense que les accusations portées contre lui ne sont que des machinations ourdies par des gens auxquels il a dressé procès-verbal pour vente de beurre falsifié et qui veulent se venger. Cela ne tient pas, et je ne conçois pas comment Feron aurait osé prendre l'initiative de son accusation, en se jetant lui-même dans la gueule du loup, si cette accusation n'était pas vraie. L'organe du ministère public examine alors le cas Gilles, qui n'est qu'un des à-côtés de l'affaire, mais qui a fait découvrir les agissements de l'inspecteur fautif. A moins d'admettre que tout un système d'accusations et de témoins à charge ait été échafaudé par les époux Gilles, ce qui est invraisemblable, on est obligé de croire que leurs déclara^ons sont l'expression de la vérité et que l'inspecteur est coupable. — Cette affaire, dit-il, est profondément regrettable, tout d'abord parce que la condamnation que le ■ tribunal prononcera inévitablement aura pour conséquence la révocation de l'inspecteur. Elle est regrettable parce que tout l'appareil judiciaire, dont Henrard était l'un des auxiliaires, souffre de la faute qu'il a commise. Henrard aurait dû penser à cela ; il aurait dû penser aux circonstances du moment, où tous, nous qui exerçons des fonctions officielles, nous devons donner à ceux, qui occupent notre territoire une haute idée de l'administration belge. Il aurait dû penser aussi que son chef suprême qui, lui, fait tout son devoir, a entendu qu'ici également chacun fasse tout son devoir. Le tribunal doit stigmatiser des faits semblables à ceux-ci. Je pourrais lui demander do réprimer avec sévérité, je me contente de. lui réclamer l'application de'la loi. Le coupable sera assez- frappé par la sanction inévitable qui suivra sâ condamnation. A bientôt, le jugement. [a ÉÉiise É cap !? fesrta (COMBAT DE BEERINGEN-MQLL 27 septembre 1914.) Nous avons publié l'intéressante relation du combat do Schaffen-lez-Diest où se distinguèrent des fractions du 4e régiment de volontaires. Ce régiment défendit également le camp de Boverloo et manoeuvra avec autant de courage que d'habileté dans la région campinoise de Beeringen-Moll. Voici le récit de ces dernières opérations que communique au ,,XXe -Siècle" un des" vaillants soldats qui y prirent part: Notre dernière semaine au camp de Bourg-Léopold fut plutôt agitée : alerto perpétuelle. L'ennemi jugeait fort gênante la présence du 4o régiment de volontaires dans le Limbourg. Il avait résolu de s'en débarrasser à tout prix. Après un court contact à Lummen, nous avions vu incendier une cinquantaine de maisons. Une colonne cycliste envoyée en mission spéciale avait dû se replier. Quelques autos blindés venant d'Anvers avaient traversé le Bourg, mais ils avaient regagné notre métropole le même jour. Lo samedi 26, une de nos compagnies retranchée à Beeringen avait défendu avec succès le pont du canal. Mais des forces supérieures 1» menaçaient du côté d'Heusden et du côté de Pael. Les Allemands recommençaient à jouer du canon, ..comme le dimanche précédent ;; Schaffen-Diest. L'artillerie ennemie intervient. Une à une, pendant la nuit, toutes nos dernières compagnies avaient été envoyées on renforts et réserves vers Heppen Beverloo, Beeringen, Oostham et Tessenderloo. Le dimanche 27 septembre, à 5 heures du matin, l'artillerie allemande, évaluée à douze pièces, ouvrait un feu violent sur Beeringen. Le clocher, décoiffé aux premiers coups, s'effondrait peu après, tandis que. les maisons •du village s'écroulaient l'une après l'autre. Nos compagnies^ en tranchée près du canal, demeuraient invisibles. Nous ne répondions que des abords immédiats du village. Après une vive fusillade les lignes allemandes ten-tèrent de franchir le canal. Nous n'avions pu détruire le pont. Les assaillants étaient fort nombreux. Us furent reçus de tout près par nos tirailleurs dissimulés jusqu'alors et furent, d'abord, repoussés. On nous a affirmé plus tard que l'ensemble des forces qui opérèrent contre nous le 27 septembre comptait huit mille hommes. Nous n'en savions rien et espérions résister facilement avec nos mille fusils. Une de nos compagnies gardait les carrés *&u camp ; une autre surveillait la poudrière do Caulille. Les villages en flammes. A 7 heures du matin, nous abandonnions Beeringen en flammes. A travers bois, en échelons, en bon ordre, nous atteignions la route de Baelen. Par un temps. calme, splendide, superbe,-l'une des plu» belles journées d'automne que l'on puisse voir, sélevaient derrière nous, dans le ciel bleu, d'immenses colonnes de fumée : Beeringen, Heppen et Oostham brûlaient. Vers 10 heures, les Allemands pénétraient dans Bourg-Léopold. Un général se rendait à l'hôpital où nous avions dû laisser quelques volontaires gravement blessés et quelques prisonniers allemands plus morts quo vifs. Peu ' après, des incendies étaient allumés dans les carrés^ du camp. Notre compagnie de gardé se retirait par les bruyères et les sapinières. A 13 heures, nous avions atteint Moll. Nos éclaireurs nous annonçaient des troupes ennemies à Gheél et à Meerbout. Un groupe demeura à la gare de Moll. Deux avant-gardes furent établies au canal, vers Baelen et Rosselaer-Olmen. Le gros s'installa à la nouvelle Ecole de bienfaisance. Nous venions à peine d'y pénétrer que la fusillade éclata de nouveau de tous côtés dans les taillis et les^ bois qui nous entouraient. Trois compagnies se déployèrent et se portèrent aussitôt sur Moll. J'appartenais à celle du centre. Le terrain était marécageux, entrecoupé de fossés, semé de clôtures en fil de fer, couvert de taillis d'aulnes et de haies d'aulnelles, avec d'étroites clairières de gazon. Vers 15 heures, l'ennemi, venant sans doute de Meerhout, pénétra dans l'agglomération. De ma vie je n'oublierai lés clameurs épouvantables que j'entendis alors. Le3 cris, les hurlements de la population et des assaillants étaient horribles et dominaient le ctépitement des fusils. De loin on eût ,dit que des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants s'entr'égorgeaient. C'était affreux, mais cela dura peu. Bientôt continua seule la musique monotone de l'infanterie, avec ses hauts et ses bas, ses détonations parfois lentes, parfois follement précipitées, le choc des balles sur les pavés de la route, dans les arbres, le bris des_branches, le petit appel aigu des balles : ,,Pssit! psst!"". Une fusillade nourrie grondait, loin de nous, de l'autre côté dé Moll, près de la station et près du cimetière. Nous avancions isolément... nous précipitant à terre après chaque bond et ne voyant pas grand'chose. Arrivés au bord d'un ruisseau, près des premières habitations, nous attendîmes longtemps l'autorisation d'entrer dans l'agglomération. Le feu s'éteignit peu à peu. Près , do moi un caporal et deux volontaires blessé,s avaient été emportés sur notre brancard de compagnie. Ces malheureux, gravement 'ton cliés, rie poussaient pas un cri. Notre médecin se prodiguait au premier rang, do même que notre aumônier. Au crépuscule, le silence le plus absolu régnait- dans Moll, évacué par l'ennemi. A 23 heures, nous atteignîmes Rethy. A l'exception de la maison du bourgmestre, toutes les habitations de la Grand' Place avaient été mises à sac et incendiées par les ulilans qui avaient tué. paraît-il, une jeune fille à l'entrée du village. On avait pu éteindre l'incendie à l'hôtel D.e Keyser, mais les meubles y étaient brisés, les matelas éventrés, lès vêtements lacérés dans toutes les chambres. Partout, la bande destructrice avait employé liquides et pastilles incendiaires. lies sauvages avaient criblé de balle* les murs et les plafonds. J'avais pu admirer déjà, à Heppen, leur art de défoncer les coffres-forts. — Des écuries, granges, hangars et dépendances dé cette malheureuse .auberge, il ne restait qu'un amas de ruines. Une partie de nos troupes s'était dirigée vers Hérentha-ls. Des postes avancés furent établis autour de Rethy, dans la campagne. Tour à tour, nous tombâmes de sommeil sur un peu de paille. U était 1 heure du matin. Depuis l'avant-veille, à midi, nous n'avions plus eu aucun repas. A l'aube, le. lendemain, nos cyclistes eurent un engagement sur la route de Gheel, au pont du canal, et le canon s'entendit de fort près vers Casterlé et Hérenthals. Nous étions toujours dépourvu d'artillerie et de mitrailleuses. Dans la journée, nous retournâmes à Moll pour rentrer à Bourg-Léopold, mais un contre-ordre nous ramena à Rethy. Pendant la nuit, un de nos officiers partait en auto et faisait sauter les voies à Hérenthals. X. h V S s. Mous sorions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur journal par la po3te et dont l'abonnement expire le 1 octobre de bien vouloir nous envoyer un mandat poste de fl. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste: RenzsuveHement d'abonnement.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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