L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 06 März. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 23 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/sb3ws8jr17/
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fere Année s cents ~(10 Centimes) Samedi 6 mars 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam, Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées bîi bureau de rédaction: N.Z. VOORBUHGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chel: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiei, Comité de Rédaction: ! Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et ventte au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOOBBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement < En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger H. 2.00 „ „ L'autre danger. Le dernier canard du Press bureau de Bruxelles annonçant une crise ministérielle a fait sourire les gens avisés. Cette canar-dière étant loin d'être vide, nous pouvons nous attendre à d'autres vols plus pu moins sensationnels. Etant à Bruxelles, nous y apprîmes tour à tour la destruction de notre vaillante année, sa réformation en armée mercenaire au service de la ,,perfide Albion", ses discussions avec les Français fumant des cigarettes pendant que les Belges se battaient, la banqueroute de l'Etat belge, la destitution du cardinal Mercier par°Benoit XV, l'abandon des Belges restés dans le pays par le gouvernement fainéant et noceur du Havre, la maladie grave voire la mort de notre Reine bien-aimée, que les Allemands, oh! si peu chevaleresques, ne savent même pas respecter et enfin la fuite éperdue de notre Roi héroïque en Angleterre. J'oublie le complot des royalistes français en faveur de notre Souverain qui deviendrait un jour roi de France, de Belgique et de Navarre. Toutes ces calembredaines feraient hausser les épaules si nous ne nous-trouvions pas devant un plan bien arrêté de dénigrement systématique en vue d'ébranler la confiance, le courage, le patriotisme et l'endurance des Belges. L'optimisme un peu narquois et gouailleur de nos compatriotes restés dans le pays énerve et irrite les Allemands. L'accusation de légèreté et d'insouciance lancée dernièrement contre nous par le colonel général de cavalerie, freiherr von Bissing, dénote bien le dépit de l'Allemagne officielle. Le successeur du maréchal von der Goltz pacha, moins fin que le désorganisateur de l'armée ottomane, ne parvient pas à comprendre le caractère belge, pas plus qu'il n'a compris, lors de l'incident Mercier, que l'Eglise n'était pas caporalisée en Belgique. La seule circonstance atténuante que ce général de cavalerie ait pu faire valoir à Berlin, c'est qu'il est protestant. La gaffe de M. von Bissing peut être qualifiée d'heureuse. Il a ranimé tous les courages. Il a rendu à la Belgique un service inappréciable qui mérite plus qu'une Croix de fer, que son maître impérial et ami lui a conférée après qu'il eût mis aux arrêts le Cardinal-Primat de Belgique comme un jeune sous-lieutenant prussien en ribote. II faut cependant envisage à la longue la possibilité d'un fléchissement de l'opinion publique en Belgique. Il ne suffit pas que nos compatriotes puisent uniquement leur endurance et leur patriotisme dans un sentiment instinctif et naturel. S'il est vrai que des journaux essentiellement belges ont été créés avec raison à l'étranger pour servir surtout d'organes et de guides aux Belges réfugiés en France, en Angleterre et aux Pays-Bas, la presse est impuissante ou muselée en Belgique. Une surveillance étroite et rigoureuse de la frontière, un système draconien do passeports, une police toujours vigilante, empêchent l'entrée, même en cachette, de journaux non censurés. Impossible de toucher le public, impossible de lui donner une direction car les rares personnes qui peuvent être en contact avec le gouvernement légal sont réduites à une réserve extrême, à une discrétion sans exemple si elles ne veulent pas rejoindre M. Max, le vaillant bourgmestre de Bruxelles, à la forteresse de Glatz. Et ce serait un malheur public si ces citoyens belges qui se dévouent modestement au salut de la patrie devraient être incarcérés à leur tour. Néanmoins il reste un fait acquis qu'ils ne peuvent exercer sur les populations une influence publique de peur de se trahir. Leur travail doit donc rester occulte. Ils ne peuvent que réagir en secret, mais est-ce suffisant? Ln homme un peu perspicace voit exactement ou tendent les efforts des envahisseurs. Ils disposent d'un pressbureau dirigé par des journalistes de métier, dont il serait puéril de nier le savoir-faire et les capacités professionnelles. Ils sont secondés par des journaux belges de toutes les couleurs qui se sont ravalés devant la botte allemande, creent et subsidient au besoin des torchons, comme certaine gazette flamande de la capitale, rédigée par un fonctionnaire de M. Renkin et par son frère, rédacteur et traducteur du Bulletin anti-maçonnique de M. Brifaut. Ces mêmes frères ont accordé récemment un satisfecit à deux flamingants exacerbés par une guerre à coups d'épingle menée par des concitoyens qui n'ont rien appris ni rien oublié. Disposant de fonds considérables nos ennemis couvrent les murs de nos communes d'affiches tendancieuses et mensongères qu'ils font garder par des mouchards. Mentons, mentons, il en restera toujours quelque cliose, surtout lorsque toute réplique est a étendue, disent les compatriotes du baron de Munchausen et du Dr. Eisenbart. C'est ainsi qu ils cuisinent l'opinion publique elge abandonnée à elle-même, réduite aux conjectures, à la lecture de mauvais journaux ou à des extraits fabuleux d'un j, limes fantaisiste. G est ainsi que la fameuse Ilultur" s infiltre comme du venin. La partie est •rop megale pour que des Belges des provinces occupées puissent réagir avec succès. A ^ nous de clamer: un enlisement est à craindre! Que notre gouvernement prenne garde ! Je suis fraîchement sorti de la vaste puson belge où sont, encore enfermés 6 millions de mes compatriotes. J'ai vu, j'ai en-endu et j'ai retenu bien des choses. Or, en •me et en conscience» i.'ose déclarer, moi qui ai été un des Belges qui ont pressenti la catastrophe qui s'est abattue sur notre pauvre pays, que* notre patrie court un autre danger. Je ne suis pas pessimiste pour un sou, mais je pense qu'on ne se rend pas assez compte des réalités. Je puis me tromper, mais j'ai l'impression qu'on suit trop une politique d'autruche. Sans le réquisitoire admirable du cardinal Mercier, le travail d'absorption que j'ai observé en Belgique serait déjà très avancé. Les manoeuvres louches continuent, nous constatons ses ravages dans le monde politique. La veulerie de certains sénateurs, députés, magistrats communaux et autres élus dépasse toutes les bornes et écoeure les Belges les plus tièdes et les Allemands les plus féroces. Admirer nos hauts fonctionnaires! Beaucoup d'entre eux se conduisent comme des vendus et des traîtres. Ils se moquent des ministres. Ils déchirent leurs circulaires ou les interprètent à leur façon. Ils se substituent à eux. Ils les bravent et les narguent en criant qu'ils resteront impunis. Un député de Gand n'aurait-il pas déclaré que l'éponge fonctionnerait après la guerre? Pourquoi M. Bureau se gênerait-il ? N'avons-nous pas vu des fonctionnaires huppés, ayant des rentes, se pavaner à Bruxelles avec un Trimborn, un Kaufmann, un Kernpf qui se sont abattus sur la Belgique comme les sauterelles sur l'Egypte des Pharaons? Ces mêmes ronds de cuir froussards, si obséquieux devant l'oppresseur, sont pleins de morgue et d'arrogance lorsqu'ils veulent forcer leur personnel inférieur à travailler pour le roi de Prusse. Tous ces faits sont connus. Notre gouvernement est informé et il n'ose sévir alors que pareille situation 11e serait tolérée pendant vingt-quatre heures dans n'importe quel pays. Faut-il donc s'étonner que le nombre des employés de l'Etat, obéissant aux instructions formelles du gouvernement légitime, doit reprendre la mort dans l'âme le travail et que la démoralisation commence à gangréner la nation toute entière ? Pourquoi résister plus longuement, lorsque l'exemple vient d'en haut. Quelle situation lamentable! N'est-elle pas de nature à démoraliser nos populations pourtant si vaillantes, si patientes et si pleines d'espoir dans l'issue finale? Il y a belle lurette que nos concitoyens scandalisés réclament la révocation de ces rénégats, la révocation immédiate, et sans phrases, c'est entendu. Le gouvernement a du casser une foule d'officiers supérieurs reconnus incapables, lâches et traîtres. Pourquoi hésite-t-il lorsqu'il s'agit de ronds de cuir à plat ventre devant les Prussiens? Cet acte vigoureux serait applaudi par toute la Belgique loyale. Nos ennemis seraient obligés de ménager un gouvernement fort et ses complices se le tiendraient pour dit. Il 11e faut pas que les absents aient tort. Il faut plutôt que le gouvernement absent fasse sentir en Belgique son influence et son autorité méconnues par des fonctionnaires et des politioiens qui n'ont qu'un seul souci: pêcher en eau trouble et s'élever ou s'enrichir au milieu des malheurs de la patrie. Je me fais volontiers l'écho d'un grand nombre de Belges, qui m'ont demandé, avant mon départ, d'exposer publiquement ce danger intérieur qui nous menace. Je manquerais à mes devoirs patriotiques en me taisant, en laissant faire les semeurs d'ivraie et les cuistres criminels qui sacrifient la Belgique à leur égoïsme, à leur cupidité, à leur traitement et à leur pension. La crainte des étrivières est souvent le commencement de la sagesse. Il ne suffit pas que le gouvernement se borne à ces exécutions réclamées par l'opinion publique. Il est encore nécessaire qu'il trouve le moyen de rendre plus fréquentes et plus intimes ses relations avec la Belgique occupée. Il faut, coûte que coûte, qu'il rayonne, qu'il y répande sur une large échelle ses idées directrices, ses ordres, ses instructions et ses nouvelles. S'il ne dispose pas des sommes que l'Allemagne consacre à ses services d'information, à son espionnage et à sa presse, les Belges sauront y suppléer en se faisant ses agents actifs et secrets. Que le gouvernement agisse donc mais agisse vite. II. est encore temps, y opinion publique réclame de la lumière dans la geôle belge. Il faut que nos populations, isolées du monde civilisé, par un raffinement de cruauté et de barbarie machiavélique, rentrant dans la méthode allemande, puissent sentir qu'elles 11e sont pas abandonnées et soient convaincues que ses gouvernants veillent sur elles et ne négligent aucun effort pour les délivrer. Baerle-Duc (Belgique). Leonce du Casîillon. Ex députe suppléant de Termonde. Auteur du drame ,,Het land in srevaar" (La Patrie en Danger) joué en 3?13. — lin Sureau d'information beige? La Légation de Belgique à La Haye nous prie d'insérer l'avis ci-dessous: Les journaux ont publié un avis annonçant la fondation à La Haye d'un .,bureau d'information belge" placé sous la direction de M. Anthony Struys «t qui serait chargé de la publication de nouvelles de source officielle belge.' La Légation de Belgique déclare qu'elle n'a pas donné son appui à cette institution qui n'a aucun caractère officiel. Le fisco allemand Opinions d'un diplomate neutre La Hollande, depuis la guerre, est devenue le boulevard nord de l'Europe. Oh y rencontre des personnalités émiuentes, appartenant à toutes les nations européennes, belligérantes ou neutres. Et c'est précisément le représentant diplomatique d'un Etat neutre que nous avons eu la bonne fortune de rencontrer, dans une ville hollandaise. La position qu'il occupe dans la diplomatie lui permet de savoir bien des choses, même de voyager dans tous les pays belligérants, et d'être reçu dans les cercles les plus fermés. Bonne prise pour un journaliste! D'autant qu'il ne s'agissait pas d'une interview, mais d'une conversation cordiale. C'est bien là la meilleure façon de „tenir" l'interviewé. Or, celui-ci qui est un homme charmant et un aimable causeur, nous a parlé de la guerre en connaissance de cause. Il était à Berlin le 2 août ! Lorsqu'on sut en Allemagne, dit-il, que la guerre était déclarée à la Belgique, ce fut un moment d'étonnement, d'unanime stupeur. Et quoi? Nous allons donc nous battre: contre les Belges? Mais ce sont, nos nieil-j leurs amis! Nous avons tous un parent, un! camarade en Belgique, dont les affaires' prospèrent et qui nous a répété qu'il y était le plus heureux des hommes. La Belgique, mais c'est un pa\rs de cocagne pour les Allemands! Je dirais difficilement, poursuivit notre interlocuteur, le mouvement de la foule, sa stupéfaction et même la colère de quelques-uns. Le raisonnement de la majorité des Berlinois était qu'en 70 on avait vaincu la France sans passer par la Belgique. „0r, à présent que nous sommes et plus forts et mieux prêts, pourquoi violer le territoire d'un peuple avec lequel nous entretenons les meilleures relations d'amitié?" Telle était l'impression générale. Le raisonnement était juste, comme vous voyez, et, si le grand état-major général allemand avait pu prévoir les difficultés qui allaient se dresser brusquement devant les troupes impériales, il aurait accepté les chances de jeter quelques millions d'hommes sur la ligne Verdun—Toul—Epinal— Belfort. Cet effort 11e lui eût pas coûté davantage. L'armée allemande ne se serait pas buttée à l'Yser qui est, j'aime à croire, le châtiment du manquement à la parole donnée. Mon langage ne vous étonnera pas, je suppose, bien que j'appartienne à une diplomatie neutre. Ce qui n'implique pas que personnellement, je doive être neutre! La neutralité morale est une fiction. Il n'est personne qui puisse rester neutre devant l'effroyable conflit qui jette les nations les plus puissantes les unes contre les autres. Je dis donc que l'Yser est le châtiment de l'Allemagne. Du jour où ses soldats sont arrivés à l'extrémité est de la Belgique, elle a commencé à marquer le pas. Lorsqu'un monarque, c'est-à-dire l'émanation la plus puissante et la plus haute de la nation, accepte de poser sa signature (et elle engage le pays tout entier) au bas d'un traité, ses successeurs se doivent de respecter celle-ci. C'est le cas d'un commerçant qui accepte de signer une traité et, au jour de l'échéance, déchire ce „chiffon de papier". Le nom de ce commerçant figurerait immédiatement au moniteur des protêts] et le commerçant d'être exclu de tous les cercles d'honnêtes gens. Ainsi, mes supérieurs hiérarchiques restent neutres, mais nous pensons, dans notre fors intérieur, que lAllemagne a commis une mauvaise action. Du jour au lendemain, la cause des Belges en est devenue comme sacrée. Ne vous étonnez donc pas que j'appelle l'Yser le châtiment d'une nation qui renie sa parole d'honneur. Or, à Berlin, le gouvernement avait connaissance du sentiment populaire et cette constatation ne laissait pas de le tourmenter. Au point que la question de la violation de la Belgique, soulevée à la fameuse séance du Reichstag, ne fut pas soulignée par les journaux. Et, au moment où M. de Beth-mann-Holweg prononçait son discours désormais célèbre, les troupes allemandes n'étaient pas devant la Belgique, comme il disait, mais en Belgique ! Que décida le gouvernement? Il fit „donner" la presse, toute la presse, sans distinction d'opinions. Une agence d'informations télégraphia au moindre journal de l'Empire le compte-rendu des atrocités qu' auraient commis les Belges. Ce fut un cas séparé le premier jour, dix le lendemain, cent le troisième jour. En une semaine, l'Allemagne était convaincue des atrocités belges et c'était à qui pourrait en apporter la preuve. Vous aurez eu connaissance, probablement, de l'histoire des yeux crevés (qu'il a falluj démentir publiquement), des femmes allemandes aux quelles on avait coupé les seins, au plein centre d'Anvers M. von Mallinckrodt. aurait été fusillé et j'ai compté qu'un certain M.Weber, tenancier d'un hôtel à Anvers, — si mes souvenirs sont précis — était mort de trois morts différentes! L'opinion publique était à point. La presse pouvait, à présent, rendre compte de la s'éance fameuse du Reichstag. Désormais, les Belges étaient honnis; ceux mêmes qui les connaissaient et savaient combien ce peuple était pacifique étaient profondément ébranlés dans leurs convictions. La campagne de mensonges et de calomnies (car j'ai la preuve que ce n'est pas vrai, a présent que j'ai voyagé er Belgique) avait porté ses dangereux fruits Aussi, lorsqu'à Berlin — je vous park surtout de cette ville, parce que j'y habitais à l'époque — on apprit le sac de Dinant d'Aerschot, de Louvain, — (d'autant qu'i' était journellement question des francs-tireurs belges) — ce fut une explosion de joie. Oui, de joie! Les gens applaudissaiem aux massacres; ils criaient ,,vengeance"; ils trouvaient que le châtiment appliqué ai peuple belge était à peine suffisant. Comme quoi la presse peut jouer le rôle le plus né' faste ! Mais—et ] e d ois à la vérité dele dire—beaucouj d'Allemands, aujourd'hui, sont revenus de leu: mauvaise impression. Lorsque von Mallinc krodt revint en Allemagne, en chair et en os ceux qui avaient propagé la nouvelle de s; mort furent bien forcés de reconnaître l'inaniti de leurs nouvelles. Et, après la prise d'Anvers lorsque les soldats de von Besseler revinren au pays, on sut aussi que l'hôtelier Webe; n'avait été ni étouffé dans sa cave, ni pendu ni brûlé vif. Et ainsi un tas d'Allemand: que les bonnes gens avaient cru massacre! par les Belges revinrent, la mine florissante Alors, certains qui avaient applaudi ; l'incendie de Louvain, furent pris d< remords. Car la conscience allemande exist< elle aussi. Ces gens savent donc i présent qu'ils ont été trompés, — mai: ils 11e protestent pas. La consigm est de se taire dans ce pays où l'esprit d< discipline est plus développé que partou ailleurs. Ceux qui ont vu clair, un instant n'ont pas ose broncher. Et aujourd'hui, (j'ai reçu précisémen une lettre d'Allemagne) j'apprends que lef Berlinois ont conservé leur optimisme béa et que, si le pain est rationné, le vin d< Champagne coule à flots. Par contre, dam quelques petites villes du Hanovre notamment, on a payé jusqu'à quatre mark un kil( de viande! De cet état de choses qui inciterai le plus riche à devenir économe jusqu' i l'avarice, il y a tout lieu de craindre que les prisonniers de guerre subissent le plu£ durement les atteintes. LorsqueRennenkampj fut battu près des lacs Masuriens et laisst aux mains d'Hindenburg près de 90,0Û( hommes, — le fait m'a été raconté par de£ Bavarois qui revenaient des marchés] de l'Est — certains détachements allemands étaient numériquement si inférieurs au> prisonniers qu'ils avaient ordre de garder qu'il fallut en massacrer un grand nombre D'autre part, des milliers et des milliers de Russes furent parqués dans des prairies, comme di bétail, sans un toit pour se mettre à l'abri des intempéries avec, pour toute nourriture, quelques betteraves ou des épluchures de pommes de terre. Beaucoup sont morts de maladies! von Hindenburg, qui est un très granc général, est un homme glacial, incapable d'ui: attendrissement. J'ai eu l'occasion de parler à des personnes qui revenaient précisément d'un caihj: de prisonniers belges. Et voilà le menv servi à ces malheureux: le matin une décoction de glands, à midi de la soupe chaude avec, alternativement, des pommes de terre des betteraves ou des fèves. [On n'y a jamais vu de viande, mais des épluchures de légumes, parfois.] Le soir: croûtes de pain Le régime débilitant est cause que certains prisonniers n'ont plus la force nécessaire à porter un seau d'eau! Sans doute, des représentants de pays neutres, fort bien intentionnés, se sont-ils rendus dans les différents camps; mais le commandant ne leur fait voii que ce qui lui plait. Et des enquêtes de ce genre risquent de n'apporter c^ue d'insuffisantes , modifications aù traitement des prisonniers de guerre. Aussi bien, serait-il injuste de ne pas ajouter que, le commandant étant le maître absolu, quelques camps jouissent d'un régime de faveur. Il en est. que je ne peux pas citer, où l'on est traite correctement. Mais ce n'est pas la généralité. A .. ., les prisonniers payaient jusqu'à soixante pfennigs pour un bout de pain avec du fromage, Ceci se passait avant qu'on rationnât la population. Le tarif de la cantine aura vraisemblablement augmenté depuis. — Que pense-t-on de la question d'Orient: — Les diplomates perspicaces savent qu'en jetant la Turquie dans le conflit, sans avoii la certitude de vaincre avant d'être épuisée financièrement et économiquement, l'Allemagne commettait une faute politique irréparable. La diplomatie a été fascinée pai l'image de la guerre sainte qu'elle croyait déchaîner parmi les Musulmans. D'après les rapports de consuls établis aux Indes, on croyait à Berlin, dur comme fer, que les Hindous allaient massacrer les Anglais et que la Tunisie et l'Algérie seraient soulevées par des centaines d'agitateurs. Il n'en a rien été et, si les alliés parviennent à s'emparer de Constantinople, l'Italie, les pays balkaniques ne pourront pas se désintéresser plus longtemps du conflit et viendront mettre leurs armées et leurs flottes à la disposition des alliés. Le coup du „Goeben" et du „Breslau" — bombardement eles villes russes — aura peut-être été l'une des causes de la défaite allemande. Et, dans tous les cas, en jetant l'épée sanglante cl'Enver-Bey dans le conflit, à moins, je le répète, qu'elle tint la victoire en main (ce qui n'est pas encore le cas)jl' Allemagne se désinté ressait de la question d Orient à laquelle, depuis vingt ans, elle consacra sa prodigieuse activité. Après la première guerre balkanique, les diplomates bulgares ont perdu par leurs manœuvres malhabiles les fruits dé la victoire remportée par leurs soldats. En Allemagne, excellents soldats, mauvais diplomates. Et, à la différence de la Bulgarie, c'est avant et pendant la guerre epie, déjà, J la diplomatie fait des siennes. La violation de la neutralité belge et l'introduction ' (si j'ose dire) de la Turquie dans le ' conflit sont deux fautes auxquelles 1 il n'est possible de porter remède qu'en vainquant. Tel n'est pas encore le cas et ne sera jamais le cas, à mon avis. Car, après plus de sept mois de guerre, ni Paris, nî Calais, ni Varsovie ne sont aux mains de l'Allemagne. Le blocus maritime resserre ses mailles et les finances s'épuisent. Avant trois mois j d'ici, indépendamment des bons et des bil- | lets émis, l'Empire devra recourir à un troisième emprunt. Déjà les Krupp, les Men-delssohn, etc. doivent souscrire en tête de liste qui cinquante, qui vingt millions. Mais c'est à peine de quoi payer la guerre pendant vingtquatre heures! Et je puis vous assurer, n'en déplaise à Djemal Bey, que l'Allemagae envoie à la Turquie, non seulement des munitions, des uniformes et depuis huit jours des canons de gros calibre, mais encore beaucoup d'argent. C'est un boulet eju'elle traîne, car l'effort turc n'a pas réussi à décongestionner le front russe. Et comme la guerre sainte a tourné au fiasco, on peut conclure que les diplomates ont eu les vues trop courtes, parce que la certitude d'une victoire complète, triomphale, -—avant lejprintemps — les aveuglait. René Chambry. Uns interview de von Bissinq ; Le général von Bissing est un père pour les Belges. C'est même un grand-père, si [ l'on veut bien considérer que le général von , Bissing a dépassée les-soixante-dix ans. Il n'est pas une question, si insignifiante soit-[ elle, qui laisse ce baron indifférent. Il est , du reste considéré comme un général-diplomate ou comme un diplomate-général, — 'L à votre choix. Et, en Allemagne, c'est rare 5 qu'on «trouve ces deux qualités chez un même homme. Général, passe encore, mais diplo-' mate ! Or donc, von Bissing, comme le baron ' Grog, reçoit parfois des interviewer s: Grog j à Stamboul, von Bissing à Bruxelles. Un . de ceux-ci, venu de Berlin recueillir tout exprès de la bouche du gouverneur de Bel-1 gique des déclarations au moins sensation-. nelles, est M. Wilhelm Schmidtbonn, du ^ ,,Berliner Tageblatt". Traduisons cette mé-' morable page: ,,La Croix Rouge de Bel-\ gique, a dit de but en blanc le freiherr, a tout , prévu, mais son activité n'existait pas en ' temps de paix. Qu'a-t-elle fait pour combattre la tuberculose, la mortalité infantile? Qu'a-t-elle fait pour, les estropiés? Elle ne pouvait rendre de services qu'en temps de guerre. Mais en ce qui concerne la Croix | Rouge, j'ai aussi quelques intentions politi-1 ques. Je veux prendre pied dans la; milieux influents. Car l'Allemagne est tout à fait | inconnue en Belgique. Les journaux n'ont été remplis que du mot ,,barb?»rie". Le peuple belge ne sait pas ce que nous sorn-| mes, s'écria même le général, oubliant sans doute que les Belges ne pouvaient oublier Termonde, Dinant, Andenne, Ae-rschot, 1 Visé, Louvain, etc. .,Quant à la situation financière, continue le gouverneur guerrier, elle n'est pas mauvaise. Et je pense même pouvoir lever sous peu le mora-torium ! Il déclara aussi que l'idée de la taxe sur les absents lui avait été inspirée par certaines autorités communales belges. Certes, voilà qui 11e va pas faire remonter les actions du bourgmestre de Gand, M. Braun ! Et nous croyons même qu'à ce moment de l'interview le gouverneur dut s'essayer à sourire avec finesse. Bien entendu, il approuve de tout coeur, lui Allemand, le projet de ces Belges qui comprennent si étrangement le patriotisme ! Cet impôt, à son sens, est absolument justifié et nous faisons des voeux, dit von Bissing, pour que les riches, frappés par cet impôt, rentrent au pays. Les pauvres naturellement ne seront pas atteints. Et si les. riches ne veulent pas revenir, nous aiderons à l'amélioration d'une situation difficile en vendant leurs biens. Car la misère ne touche pas que les pauvres. Semblablement, les classes moyennes et les fonctionnaires sont atteints. Mais le morceau visant les Belges est vraiment charmant. Il n'y a rien à craindre, a jugé von Bissing, des Belges (il oubliait la défense de Liège et la bataille de l'Yser). Les Belges sont d'ailleurs de grands enfants qui s'amusent avec des bêtises. Ne se sont-ils pas avisés d'arborer au revers de leurs vêtements les couleurs américaines? Aussi, le ministre des Etats-Unis, a-t-il pris des mesures contre cette démonstration, dans l'intérêt même de la dignité de son pavillon! Aussi longtemps qu'il ne s'agit que de plaisanteries de ce genre, je veux bien fermer les yeux. Ces distractions sont, pour les Belges, une soupape à leur colère et à leur inimitié. N'en serait-il pas ainsi chez nous ? daigna-t-il même remarquer ? Et mon devoir n'est pas de prendre de graves mesures contre des peccadilles. Les gens se promènent avec le portrait de la famille royale épingle sur leur pardessus. Et puis? Pour interdire cet enfantillage, il me faudrait trop de fonctionnaires. Après ce beau morceau, von Bissing. rendit -hommage aux Etats-Unis qui s'occupent du ravitaillement de la Belgique. Et il ajoute : ,, Je fais tout ce que je peux pour améliorer le sort des Belges, pour autant que cela ne nuise pas à la marche de notre armée ou au bien de l'Allemagne. Et ce n'est pas tout: j'ai pris des mesures aussi contre la prostitution que je m'évertue à réglementer.En Belgique, les tlois sociales étaient toutes en projet, aucune n'était appliquée. Moi, j'ai pris des mesures efficaces. J'ai soigné pour les femmes et les enfants, qui travaillent dans les mines. Oui, la législature belge s'est déjà occupée de ces questions, mais aucune n'a été résolue. . Kfc ce n'est pas tout, mesdames et messieurs! J'ai fait l'impossible pour que les otages belges qui ont été emmenés en Allemagne revinssent dans leur pays. Il y a parmi ceux-ci beaucoup d'hommes qui son t., in-dispensables à l'autonomie administrative des communes. Aussi bien, je m'efforce de faire rentrer les instituteurs en Belgique pour que -toutes les écoles puissent reprendre leurs cours. Ainsi, les écoles allemandes de Bruxelles et d'Anvers, ' subsidiées par, le gouvernement allemand, ont recommencé et le directeur de l'Ecole de Bruxelles fait même son service en uniforme de landsturm. En ce qui concerne la vie mondaine, je n'ai pas encore autorisé les théâtres à rouvrir. C'est ainsi que l'offre que nous fit un théâtre rhénan ainsi que le théâtre grand-ducal de Hesse de venir jouer à Bruxelles n'a pas été acceptée. Evidemment, il y a en Allemagne et en Autriche des tas d'artistes sans emploi, mais qu'y faire? Cependant, si vous me disiez que Max Reinhardt est prît à venir avec sa troupe à Bruxelles ou à Anvers, nous pourrions en reparler. En résumé, nous essayons par tous les moyens en notre pouvoir d'éclairer les Belges sur l'esprit allemand. Nos efforts seront-ils couronnés de succès? Je n'en sais rien! M. Wilhelm Schmidtbonn écrit ensuite que le fils du gouverneur von Bissing — qui est professeur à l'université de Munich — a fait une conférence sur l'Egypte du haut de la tribune du Sénat. Le journaliste rappelle que c'est dans cette même salle qu'eut lieu, il y a six mois, la séance décisive présidée par le Roi des'Belges et qui décida de la guerre. Et dans les fauteuils rouges des sénateurs, il y avait aujourd'hui des officiers allemands de toutes les armes et des soeurs de la Croix-Rouge allemande." Voilà, dans son essence, l'article du j,Ber-lin-er Tageblatt". Il est assez curieux: ce bon von Bissing s'occupe, vous le voyez, de tout! Il est plein d'attention pour les Belges et rien ne le laisse indifférent: les .insignes qu'arborent les Belges, la question des théâtres, les écoles, etc. Ce qu'il convient de retenir, c'est que von Bissing ne sait pas si ses efforts seront couronnés de succès. Lui, le Chef, — il doute. Et il avoue son doute. Ne négligeons pas cet aveu ! Si M. von Bissing doute publiquement, c'est qu'en son âme et conscience il est persuadé que les Belges résisteront à l'empire allemand jusqu'à ce que les alliés aient chassé l'envahisseur de Belgique. Et, à cet égard, von Bissing est trop fin pour 11e pas savoir que l'heure du départ sonnera bientôt pour lui, ses soldats, ses compatriotes et ses espions. Et, alors, s'il a mis à exécution le projet d 1 Conseil communal de Gand de vendre les biens des absents, von Bissing aura des comptes à nous rendre. Mais jusqu'à ce qu'il se décide, nous pouvons attendre tranquillement. Il va y avoir de beaux jours pour les alliés! En Belgique. A Bruxelles. Le Musée Wiertz est rouvert, le Musée des Antiquités Egvptiennes, au Palais du Cinquantenaire, également. Les artistes peintres Charles Michel et Mathieu, bien connus à Bruxelles, sont actuellement à Furnes. Ils ont été chargés par le gouvernement belge de prendre des croquis d'événements militaires, afin, plus tard, d'évoquer par le pinceau l'héroïque vaillance de nos petits soldats. On dit aussi <iue les peintres Bastien et Pau]us expose ront. à Londres un panorama de la région de l'Yser. * * * M. Charles Rossignol, ancien directeur d'école à Tournai, ancien président de la Fédération nationale des instituteurs belges, et président du Bureau international des instituteurs, vient de mourir à Bruxelles. * * # M. Termole, qui exerça les fonctions délicates de notaire pendant de longues années et qui représenta le parti libéral brugeois au Parlement, . vient .de. mouriri à Bruxelles,,

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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