Pourquoi pas?

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Quatrième Année — N° 205 JEUDI 19 MARS 1914 Pourquoi Pas? r qazette hebdomadaire paraissant le jeudi soir L. DUMONT-WILDEN — Q. GARNIR — L. SOUGUENET ADMINISTRATION : 4, rue de Berlaimont, 4 BRUXELLES Les abonnements pour la quatrième année partent du 17 avril 1913 et vont jusqu'au 10 avril 1914. ABONNEMENTS : Belgique. . . fr. 7.50 Etranger. . . . 12.00 Mgr VAN CAUWENBERG et les incidents universitaires de Louvain et les incidents unive Ceux qui, malgré la cloison étanche qui sépare, en Belgique, le monde libéral de l'autre, ne sont pas tout à fait ignorants de ce qui se passe dans la jeunesse catholique, ont remarqué que, dans les couches souterraines, si l'on peut ainsi dire, une certaine effervescence se manifestait depuis quelque temps. Maintenue dans l'obéissance par des dogmes et des habitudes séculaires,elle n'en ronge pas moins son frein et supporte plus ou moins impatiemment la discipline du parti: intégristes, d'une part, démocrates, de l'autre, les éléments les plus ardents de la jeunesse — même dévote — ne veulent pas accepter comme parole d'évangile les conseils de M. Woeste. Elle a beau ne pas oser en faire une doctrine, cette jeunesse aussi a soif de liberté, de générosité, d'indépendance. Elle a de la jeunesse. On a déjà constaté le phénomène dans certaines associations politiques, dans certains collèges électoraux; les événements de Louvain lui donnent une plus ample publicité. 1 ? ? Ils sont bien amusants ces incidents de Louvain, venant après les incidents Brifaut à la Chambre, car ils ne sont, en somme, que la protestation de la jeunesse catholique contre les procédés de mou-chardise que la plupart des catholiques de la Chambre ont condamnés tout bas et approuvés tout haut, par discipline politique. Pour les comprendre, il faut reprendre les choses ab ovo : Il y a donc à Louvain, comme vice-recteur, un certain Mgr Van Cauwen'berg, brave homme de prêtre, fort pieux et, dit-on, fort savant en théologie, mais beaucoup mieux fait pour diriger un petit séminaire qu'une université, un de ces hommes qui prennent les règlements à la lettre et qui ne se rendent pas compte que, dès qu'on dirige un organisme vivant, fût-on prêtre, il faut savoir qu'il est avec le ciel des accommodements. Il apprit un beau matin qu'il y avait des étudiants de l'Université catholique de Louvain, des fils de Z'Alma Mater, qui louaient des chambres chez des gens suspects de libéralisme; qui lisaient autre chose que les livres nécessaires à leurs cours et leur paroissien romain; qui rentraient chez eux plus tard que 11 heures du soir, fréquentaient des cabarets où le service n'était pas uniquement fait par des servantes ayant l'âge canonique, et, comble d'horreur! allaient au théâtre assister à des représentations de La Présidente.. .11 se jura que cela finirait, et, prenant en mains l'archaïque règlement de l'université, il se mit à sévir à tour de bras, interdisant aux étudiants les maisons suspectes de libéralisme, les théâtres, les cafés, multipliant les semonces, les admonestations, les renvois. toi 111 La pieuse jeunesse, habituée à l'obéissance, commença par subir tout sans broncher. Mais ce qui fit la mesure comble, ce fut l'intervention à la fois comique et odieuse d'une agence de renseignements,- oui, d'une société de détectives privés, ni plus ni moins, qui a entrepris de surveiller la conduite des étudiants et de renseigner les parents et l'autorité vice-rectorale. Jusqu'à quel point celle-ci accepta-t-elle ce concours douteux, on ne le sait, mais d'abord elle ne paraît pas l'avoir repoussé. C'est ce qui a provoqué la révolte à peu près unanime des étudiants, car c'est une révolte, une vraie révolte. Les Lou-vanistes, quand ils s'y mettent, n'y vont pas de main morte. Ils se sont promenés dans les rues en chantant: Démission, démission ! Le vice est un cochon ! ou bien: A bas le vice ! Il faut le pendre ! Et vous entendez bien qu'il ne s'agit pas là du contraire de la vertu. Ils ont brûlé Mgr Van Cau-

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