Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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28 September 1914
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s.n. 1914, 28 September. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Seen on 24 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7m03x84k2g/
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,ii i ii_—■—'^ag;.xt-y ijj«.^rr-r--'-r--iiwmafiw»awwwwmmh—— Lundi 28 septembre 1914 No 226 Vingt-sixième année ABONNEMENTS: v un an un seme. un tnme francs francs francs ANVERS . . 15.00 8.00 4.60 INTÉRIEUR 18.00 9.50 6.25 EXTÉRIEUR . 30.00 15.60 3.00 On «'abonne à Anvers au bureau di journal, et dans tous les bureaux de posti de Belgique et de l'étranger. — Les abonne ments partent le de chaque mois et nt peuvent dépasser le 31 décembre. BUREAUX : Marché-aux-Œufs, 9' - ANVERS Téléphone: 2388 ANVERS-BOURSE Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR Toute communication relative à l'administration ou à la rédaction doit être adressée à M. J. BACOT, directeur-rédacteur en chef du journal iraocn i iuivo ; La grande ligne: Annonces ordinaires . . . 60 cmes Demandes et offres d'emplois , 40 „ Convocations d'assemblées : une insertion . . la ligne 75 „ deuxième insertion „ 26 „ Annonces financières . « 1 franc Pour une série d'annonces et pour Les annonces d'émission, on traite à forfait. Les annonces sont mesurées au lignomètre. — Les titres se payent d'après l'espace qu'ils occupent. L'administration et la rédaction déclinent toute responsabilité quant à leur teneur. Le numéro : 5 centimes LA GUERRE LES OPÉRATIONS MILITAIRES EN FRANGE Echec complet d'une tentative désespérée On prend à l'ennemi un drapeau, des canons et des prisonniers Le moral des troupes alliées est excellent. On a de îa peine à les retenir Communiqué du gouvernement français onze heures du soir Paris, 27 septembre : « Pendant les pas, mais nous avons pris un drapeau, nuits du 26 au 27 septembre les Aile- quelques canons et des prisonniers. Mal- mands sur tout le front attaquèrent saris gré la fatigue tiu combat sans interrup- cesse avec une violence extraordinaire, tion, le itiorai des troupes est excellent, jour et nuit, essayant évidemment tfe .es commandants ont même des diffi- rompre les lignes alliées, de telle façon cultes à empêcher leurs hommes de se à faire croire qu'il y avait ordre du haut porter à la rencontre de l'ennemi protégé commandant de trouver la solution de la dans de- positions défensives.» Havas. bataille. Non seulement, ils ne réussirent Qu'ils chantenl Nos pères luttant pour leurs droits Même au plus fort de la tempête Auprès du tocsin des beffrois Gardaient leur carillon de fête ! (Antoine Clesse.) C'est le front haut, la figure rayonnante, sans souci de la mort que les nôtres marchent au combat. Les mères, les épouses donnent le courageux exemple de l'abnégation et du devoir. l'as de pleurs, pas de cris, pas dé scènes attendrissantes. Un baiser d'amour à celui qu'on ne reverra peut-être jamais plus et va mon fils, va mon époux faire là-bas ton devoir et chasser l'étranger abhorré du sol sacré de la patrie ! Si nous avions une tristesse, ce serait, de pouvoir penser que tu as faibli en ces heures de détresse où ton pays a besoin de ton bras. Nos vœux les plus chers t'accompagnent. Reviens sain et sauf et victorieux, et nous serons fiers de toi. Si tu succombes, ce dont le ciel te préserve, nous te pleurerons avec la même fierté ; nous penserons: c'était un brave digne de son pays, de sa famille, digne de l'amour que nous avions pour lui. Ce raisonnement, c'est celui que tiennent aujourd'hui toutes les familles belges. La vie sans l'honneur et le devoir n'est plus rien pour elles. C'est en chantant que nos fiers aïeux se rendaient au combat. Les préoccupations les plus graves n'empêchaient pas les carillons de leurs beffrois d'égrener dans les airs leurs notes joyeuses. Ils se riaient de la mort et combien avaient-ils t, nos braves ! raison ! Entre mourir prosaïquement de maladie dans un lit vulgaire ou succomber fièrement en se battant pour son pays, le front auréolé de gloire, le cœur plein d'enthousiasme pour une noble cause, y a-t-il une hésitation possible ? L'esprit gaulois a toujours régné en Belgique.Quels sont donc les cerveaux étroits ou timides, pour ne pas dire davantage, qui estiment qu'on ne peut plus chanter ? Ne connaissent-ils donc rien ces timorés de l'histoire plusieurs fois séculaire de nos aïeux ? Le chant entretient la vaillance, il coordonne les efforts, il fait accomplir gaiement et aisément les tâches les plus pénibles, c'est le compagnon obligé de l'héroïsme. Les héros ne pleurent pas quand ils marchent à l'action. Leur visage exprime au contraire la béatitude des nobles pensées qui les ,animent. En fredonnant ou en chantant, ils traduisent au dehors leur débordement d'enthousiasme, ils l'exaltent encore, et le com-.-..uniquent à leur entourage dont ils décuplent la valeur. Que les chants de nos aïeux, que les chants nés des circonstances soient sur les lèvres de tous nos soldats, qu'ils les soutiennent dans l'action, qu'ils facilitent leur tâche, qu'ils masquent pour eux le côté pénible de la guerre et puissent-ils bientôt, après avoir été des chants d'action, se muer en une immense clameur ,de triomphe et de gloire I PAX. Les deux journees d'Âiost Nos troupes en marche. — Alost au loin. — Dans la tour. — Alost conquise ! (De notre envoyé spécial) Nous allons tenter de résumer pour nos lecteurs les deux journées de combats et de victoires auxquelles nous venons d'assister. Depuis hier, dimanche midi, les Allemands ont été expulsés d'Alost par nos troupes victorieuses.Pour reprendre les choses à leur début, nous rappellerons qu'un mouvement de l'ennemi avait été signalé, vendredi matin, dans la direction d'Aiost. En fait, des troupes allemandes parties de Bruxelles avaient atteint en deux étapes la rive droite de la Dendre et semblaient disposées à se diriger sur Gand. Il va sans dire que nos soldats ne pouvaient autoriser cette plaisanterie ; aussi fut-il décidé que l'on se porterait au devant des assaillants. Cette opération débuta vendredi après midi et, dès le lendemain matin, quelques escarmouches d'avant-postes avaient lieu au-delà d'Oordegem, village qui se trouve au dernier tiers de la route entre Gand et Alost. Dès ce moment, nos hommes, et ce sont ici les carabiniers cyclistes et la cavalerie qui ont joué le grand rôle, ne cessèrent plus de progresser jusqu'à ce que, — le samedi soir, — les premiers d'entre eux pénétrèrent dans la cité au milieu des ovations indescriptibles de la foule. Il convient de se rappeler que la ville qui a fait l'objet d'une si farouche compétition se développe sur les deux rives de la Dendre, le cœur de la commune ;ivec l'ancien et nouvel hôtel de ville se trouvant sur la rive gauche, la rive droite au contraire contenant tout le quartier industriel. Samedi soir donc, nos soldats avaient fait de si bonne besogne que les Allemands furent contraints de passer en désordre les trois ponts qui relient les deux parties de la ville. Ces ponts furent ensuite ouverts par les nôtres et chacun des partis s'étant retranché dans les maisons qui longent la rivière, la nuit se passa dans un calme relatif. Dès l'aube, cependant, une fusillade en règle éclata de toute part et pour déloger l'ennemi de son repaire, notre artillerie, fut obligée de canonner certaines des habitations et usines où il se tenait abrité. C'est cette opération qui a occupé toute la matinée de dimanche. Elle n'alla pas sans quelque peine à la vérité, car les Allemands, obligés de se retirer, répondirent à nos shrapnels par des obus incendiaires qui eurent bientôt fait de transformer . en brasiers plusieurs habitations et un ou deux des grands immeubles du quartier des fabriques. SUR LA TOUR Nous avions pu à ce moment gagner un clocher de la ville d'où nous dominions tout le panorama. Jamais plus magnifique, plus angoissant spectacle ne s'offrit à nos yeux. Nous nous tenions accroupi derrière les puissantes balustrades de pierre qui entourent le campanile où nous étions monté, et par les ogives nous apercevions à nos pieds toute la ville en proie au tumulte guerrier des caissons qui passent, des chevaux qui avancent, des soldats cyclistes qui rient et s'exclament gaiement en allant vers le feu. A notre gauche, au delà de la Dendre, un brasier qui rougeoie et crépite. Au-dessus, ' trois, quatre panaches énormes de fumée noire et bleutée, parmi laquelle éclatent continuellement les obus, les shrn.pne.ls, les boules de pétrole. Ces dernières en tombant produisent tout aussitôt un nuage noir dont instantanément la flamme jaillit liante et claire. Au-dessous, s'il reste des hommes, la situation doit être intenable. D'ailleurs, le doute n'est pas long. Quelques minutes plus tard, nous voyons au pied de la tour la colonne des soldats belges se remettre en marche. Autour du clocher et par dessus la ville, les balles continuent de siffler. C'est le dernier effort des Allemands en déroute, et nous entendons au sud-ouest de la ville une vive fusillade mêlée au crépitement sec des mitrailleuses qui nous annonce que l'ennemi se replie en toute hâte vers Assche et vers : i.iiixelles. Nos canons, bientôt, tirent en rafale. C'est donc qu'ils ont trouvé le point vulnérable, et que les Alboches n'ont qu'à, bien se tenir. A deux heures, il n'y en a plus un dans Alost. La ville est libre et reconquise ! Vivent nos braves soldats ! UN GENERAL QUI N'A PAS FROID AUX YEUX C'est le général De Wit, du premier guides, Nous l'avons aperçu au feu dimanche et samedi. C'est lui, — à quoi bon le cacher? — que nous vîmes samedi devant Alost, braver a cheval les balles de l'ennemi, en plein milieu de la route. Il ne daignait pas se cacher et un seul mot de lui : « Que personne ne bouge », suffisait à rassurer tous les hommes que la surprise d'une attaque soudaine avait un peu décontenancés. Hier, il nous contait en ' souriant comment la mitrailleuse qu'il avait fait mettre en batterie avait fauché en pleine prairie les Prussiens qui détalaient : « l'an, pan, pan ! Ils tombaient, s'affaissant dans des poses curieuses. Ah ! ces Allemands ! » conclut le général, en souriant avec malice. Et les officiers groupés autour de leur chef, dont ils sont fiers et qu'ils portent aux nues, nous disent les traits d'héroïsme tranquille dont il est coutumier. Ils ont pour lui une affection, une vénération cordiale et respectueuse que tout de suite nous comprenons. Plus loin, l'on nous fait voir un des bidons de grès, plein de pétrole, que certains soldats allemands portent à la ceinture pour les besoins dé leurs travaux d'incendiaires. C'est une grosse gourde ronde, en faïence brune vernissée, surmontée de deux anses au moyen, desquelles on la suspend au ceinturon. Voilà une pièce à conviction qui fera bonne figure lors de la reddition des comptes. Quelle duplicité, quelle préparation dans la lâcheté ! A. C. La marche russe en Autriche I-etrograd, 27 septembre. — L'état-major du généralissime nous communiqué : « Les combats près de Sopoyskin et bronskotiki se terminèrent par la retraite des Allemands. L'ennemi approcha au nord d'Assowitz, et commença le bombardement de la forteresse. Én Gaiioie, nous occupâmes Dem-bica. La, grande colonne ennemie en retraite de Przemysl vers Sanok essuya le feu de notre artillerie et s'enfuit abandonnant des parcs de trains automobiles. Vu col Oujok, nous battîmes un détachement ennemi et primes son artillerie ! beaucoup de prisonniers, et en conti-,nant la poursuite, nous entrâmes en Hongrie.» — Reuter. La situation en France est satisfaisante Londres, 27 septembre. — Le Pressbu-reau annonce que la situation est satisfaisant-.'. Les contre-attaques sur le front anglais ont été repoussées avec des pertes sévères pour l'ennemi. - Reuter. ■ . . a iïi!i'- ... r* Les iiOdiiiiicd su mm Paris, 27 septembre. — Nous progressons sensiblement à notre aile gauche sur un front très étendu entre l'Oise et la Somme et le nord de la Somme. EJe l'Oise à Reims, de très violentes aitaques allemandes sur plusieurs points, quelques-unes menées jusqu'à la baïonnette, mais toutes furent repoussées. Les tianchées allemandes et françaises se trouvent en maints endroits distantes seulement de quelques centaines de mètres les unes des autres. Au centre, de Reims à Souain, la garde prussienne essayant une vigoureuse of-Iciisive fut rejetée dans la région de Ber-ru-Nogent-l'Abesse.ûe Souain à I Argonne, l'ennemi attaqua hier matin avec avantage entre la route de Sommepy à Châlons-sur-Marne et la voie ferrée Sainte-Menehould-Vou-ziers ; mais, à la fin de la journée, nos iroujiiîs regagnèrent le terrain perdu. Au sud de la Woëvre, les Allemands occupent le front qui passe par Saint-Miliiel et le nord-ouest de Pont-à-Mousson. — Havas. Le Kaiser dans la Prusse orientale Londres, 28 septembre. — Une dépêche de Petrograd au Times dit que dimanche, on a appris qu'il n'y a pas de doute que le kaiser soit venu dans la Prusse orientale. — Reuter. Mensonge allemand démenti Une dépêche de Paris dit : « Le général .loffre nie la déclaration allemande qu'un poste d'observation français a été placé sur le clocher de la cathédrale de Reims, lequel, selon les Allemands, aurait causé le bombarde ment. » — Havas. Les familles des réservistes français et belges au Canada Londres, 28 septembre. — Une dépêche de Paris: l,e gouvernement canadien annonce l'intention de donner secours aux familles des réservistes français et belges appelés soiis les drapeaux du Canada de la même façon que pour les familles canadiennes. Réfugiés belges Israélites en Angleterre Londres, 28 septembre. — Parmi les réfugiés belges actuellement à Londres se trouvent trois mille israélites, à qui il a été donné asile par leurs compatriotes. Les ponts que l'on a fait sauter en France Londres, 28 septembre. — Une dépêche de Boulogne au Morning Post dit que, jusqu'ici, la Compagnie du chemin de fer du nord a perdu environ 179 ponts que les Français ou les Allemands ont fait sauter au cours des opérations dans le Nord. — Havas. Taube survoîant Paris Londres, 27 septembre. — Les journaux annoncent que, profitant de ce que le brouillard enveloppait Paris, un «taube.» survola la ville ce matin à onze heures trente. Il jeta deux bombes, dont une brisa les vitres .de l'hôtel Monaco, tua un avocat et blessa une jeune fille grièvement. Trois autres bombes furent lancées par le même aéroplane, une sur le champ de courses d'Auteuil, où se trouve du bétail, tua une vache ; deux autres bombes tombèrent rue Vineuse et rue de la Pompe, où vivent de nombreux Américains, mais ne causèrent aucun dégât. Ces bombes sont très puissantes. On croit que l'objet de l'attaque était la tour Eiffel. — Havas. Les billets belges en France Paris, 27 sectembre. — La Banque de France se charge de l'échange des billets de banque belges au pair. L'échange est consenti seulement aux réfugiés belges et pour leurs besoins réels. — Havas. Les Allemands violent les sépultures Londres, 28 septembre. — Une dépêche de Bordeaux dit : « A Aubecourt, les Allemands ont fait irruption à la sépulture particulière de la famille du président Poincaré, et y ont enterré trois soldats allemands tués par les Français. » — Reuter. Réfugiés belges en Irlande Londres, 27 septembre. — Cinquante-trois réfugiés belges sont arrivés à Cork en Irlande ce matin, venant de Londres. Ils furent reçus par le maire et l'évêque catholique et un grand nombre de citoyens sur le quai. Ils sont confortablement installés dans les bâtiments dé la Compagnie maritime de Cork. — Reuter. Les Japonais à Kiao-Tcheou Tokio, 27 septembre. — Officiel. — L'attaque rie Tsingtau, commencée depuis le 26 septembre, se poursuit. Les pertes japonaises atteignent actuellement trois cent douze hommes. Les aéroplanes réussirent une reconnaissance. — Havas. La guerre de libération Ce séra l'éternel honneur de M. Delcassé d'avoir travaillé au rapprochement franco-anglais. Indépendamment, en effet, des intérêts économiques qui font que les deux nations se complètent admirablement l'une par l'autre, il avait compris, comme Derouîède, comme Barrés, comme les généraux de Bon-nal ou Langlois, que 1a, bête de proie qui s'étirait au sommet des Vosges n'attendait qu'un moment propice pour se ruer à l'égor-gement de la France. Depuis l'annexion brutale de l'Alsace-Lorraine, la France représentait, en face de cette mentalité prussienne qui réclamait sans cesse des rapts, des exécutions, des coups, de la tyrannie, de l'oppression, les forces impérissables du droit, de la liberté et de la justice. Il fallait écraser sous la botte de fer des hobereaux sauvages du Brandebourg ce pays dont l'existence seule était un défi, un obstacle irréductible aux rêves de domination universelle de l'impéra-lisme allemand. Aussi, après la réconciliation de la France et de l'Angleterre, après la constitution de la triple entente, obtenait-il, comme ambassadeur à Saint-Pétersbourg, le renforcement de l'armée russe et la modification des plans de l'état-major qui prévoyaient seulement d'abord une offensive contre l'Autriche. En avril dernier, au moment où l'application de la loi de trois ans exigeait des sacrifices immenses du pays, il disait à ses électeurs : Cette 'manifestation de notre volenté de vivre a produit sur nos alliés et nos amis une impression joyeuse et profonde. Croyez qu'elle n'a pas moins frappé les autres nations. Eh bien, je vous le déclare, avec la connaissance que j'ai des choses de l'Europe, ce n'est pas l'heure de nous relâcher de notre effort. Tout aussi impérieux subsistent les raisons de salut national qui nous y ont déterminés.On voit aujourd'hui combien les prévisions de M. Delcassé étaient justes, et avec quelle sûreté cet homme politique très fin, par son action silencieuse ou avouée, est parvenu à rallier contre les appétits monstrueux de l'Austro-Allemagne l'unanimité presque abso lue du monde entier. Car le monde pénètre naintenant que l'agression de l'Austro-Allemagne était préméditée et que le duel à mort 5Ui est engagé à l'est et à l'ouest, de l'Europe l'est rien autre qu'une guerre de libération ?ontre l'outrecuidante tyrannie prussienne qui ( prétend civiliser les peuples à coups de crava- ( •lie, tout en fortifiant l'excellence de ce sys- c tème par de doctes et soporifiques considérations sur la supériorité de la science allemande, de la sociologie allemande, de l'industrie allemande, de la chasteté allemande, de la vertu allemande, de la fidélité allemande, de la loyauté allemande, comme si cette grotesque affirmation devait être tenue comme parole d'Evangile. Trop longtemps l'Europe a courbé le dos, avec une docilité qui frisait parfois la faiblesse, sous cette avalanche de dogmatiques et vaniteuses préoccupations, sous cette jactance d'un peuple pour qui le droit ne devait s'épauler qu'à la force. Le Prussien, cet anthropomorphe arrivé, ne trouvera pas mauvais qu'on lui rappelle que ses ancêtres, soulevés en 1813 et 1814 contre l'hégémonie intolérable de Napoléon 1er, eurent aussi leurs « Befreiungs-kriege », leurs guerres de libération préparées par St.ein et Scharnhost avec le système de la nation armée. C'est de ce militarisme prussien, dont les conséquences pèsent si effroyablement sur l'Europe, que la France, l'Angleterre, la Russie, la Belgique, la Serbie veulent se libérer par une lutte sans merci. Faut-il s'en étopner quand on voit la Prusse, affolée d'orgueil et d'ambition, poursuivre la guerre avec une férocité froide et réfléchie ? Cette race implacable, qui a modelé toute l'Allemagne à son image, ne se laisse pas aller à commettre ces atrocités qui révoltent la conscience humaine par un déchaînement de passions bestiales qu'expliquerait la furie de la lutte ou l'amertume de la défaite. Non, elle mène la guerre d'une façon méthodique et consciente, scientifique en un mot, d'après les théories de Bismarck, de Clausewitz, de Kôttschau, de Schellendorf. La guerre ne connaît qu'un moyen, dit Clausewitz : la force. Il n'en est pas d'autre : c'est la destruction. les blessures, la mort, et cet emploi de la force brutale est de règle absolue. A la guerre, toute idée de philanthropie est une erreur, une absurdité pernicieuse. La violence, la brutalité du combat ne comportent aucune espèce de limite. On comprend dès lors l'emploi des balles dum-dum, le bombardement des villes ouvertes et des hôpitaux, les zeppelins lanceurs de bombes sur une population civile endormie, le meurtre des femmes, des enfants et des vieillards, la destruction des musées, des bibliothèques, des cathédrales, l'incendie et le pillage des communes. C'est tout un système d'extermination méthodiquement préparé et froidement appliqué pour terroriser les populations et les amener à implorer la paix. L'enjeu du reste en vaut la peine, puisque le ministre de la guerre .prussien, baron Bronsard de Schellendorf, ne cachait pas que sa nation « a droit à la mer, non seulement à la mer du Xord, mais à la Méditerranée et à l'Atlantique. .Nous absorberons donc, écrivait-il, l'une après l'autre, toutes les provinces qui avoisinent la Prusse, nous nous annexerons successivement le Danemark, la Hollande, la Belgique, la Franche-Comté, le nord de la Suisse, la Livo-nie, puis Trieste et Venise ; enfin, le nord de la région gauloise, de la Somme à la Loire. » La guerre est la plus haute et la plus sainte des actions humaines, écrivait en janvier 1913 la Jung-dk utschlandpost. .. Pour nous, Allemands, sonnera aussi un jour l'heure gaie et grave de la bataille. Nous avons le droit d'en désirer secrètement la venue prochaine. Rions à gorge déployée des vieilles femmes habillées en hommes qui ont peur de la guerre et disent qu'elle est abominable et horrible. . En présence de cette mentalité qui foule aux [lieds les préceptes les plus purs du droit, de ; cette destruction systématique où se satisfait aussi l'âme dure et hypocrite du piétiste prus- 1 sien, de la justice de la guerre érigée en dog- ( me, de ce rêve fou d'asservissement des na- , tioris sous la contrainte de la caserne et les coups du «Feldwebel», quoi de plus logique que de poursuivre l'anéantissement de cette race de brutes et de bandits ou de la mettre hors 1 d'état de nuire ? 1 Un empire fondé par la force ne peut subsis- 1 ter que par la force. L'Allemagne impérialiste a mis tout son recours, toute son âme, toutes ses pensées dans l'emploi impitoyable de la , force. Elle ne devra s'en prendre qu'à elle-même si un jour prochain les deux leviers de la pince qui la menacent à l'est et à l'ouest se referment sur elle pour l'accabler. Elle périra par la force, et avec elle cet égoï'sme spécifiquement prussien, ce mépris atroce de la vie humaine dont nous ne pouvons encore concevoir aujourd'hui, malgré tant d'exemples, toute la froide perversité. Erel. La guerre qu'on ne voit pas Du Temps, de Paris . La guerre des peuples contre les deux empires germaniques ne se déroule pas uniquement sur les champs de bataille. L'héroïsme de nos soldats, le talent de leurs chefs sont les éléments décisifs de la victoire. Mais à côté des gestes glorieux de nos armées qui refont en même temps que notre histoire l'âme de la France, il existe une autre lutte moins apparente, celle qui a pour but de pourvoir à la subsistance de la nation, à l'entretien des combattants, et de leur fournir le moyen de livrer des batailles. Sur ce terrain aussi la position de l'Allemagne est moins favorable que la nôtre. Son sol n'est pas riche et, pays industriel, elle a besoin de travailler et 'd'exporter pour vivre, pour retrouver au dehors l'or et les ressources qu'absorbent les innombrables besoins des armées et ses achats obligatoires sur tous les marchés du monde. D'autre part, les moyens de communication et d'échange de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie avec le reste du inonde sont fort limités. Leurs chemins de fer sont forcément réservés en grande partie aux transports militaires et les voies pricipa-les n'aboutissent, plus que devant les lignes des armées ennemies. Sur mer, la Baltique ; seule reste ouverte à la navigation allemande, et la marine austro-hongroise est embouteil- 1 lée à Pola. Ce n'est que par la Hollande que le commerce allemand peut maintenir des rapports ' utiles avec le reste du monde. Il s'y emploie ? son mieux, et les liens multiples qu'il a 3ués dans les ports d'Amsterdam et de Rot-rdam facilitent ses efforts. Lorsque le roi eorge eut interdit à tous les nationaux bri-nniques, sous les peines les plus sévères, entretenir des rapports commerciaux avec es sujets allemands, ce furent des intermé-iaires hollandais qui offrirent en Angleterre e reprendre les marchés en cours, brisés par ordonnance royale. Aujourd'hui, c'est encore ar l'office des ..mateurs hollandais que l'em-ire allemand cherche à maintenir ses exportions, et envoie aux États-Unis, notamment., îs produits qu'il peut fabriquer. Les grands .icriers allemands veulent en ce moment mê-îe envoyer par cette voie sur le marché amé-icain la récolte de leurs betteraves qui repré-înte une valeur considérable. La reine YVilhelmine, dans le discours du *ôrïe qu'elle prononçait il y a quelques jours la Haye, affirmait que la Hollande s'appli-uait à observer strictement les devoirs de la eutralité. Nous sommes convaincus que la ouveraine exprimait en toute sincérité la srme volonté de son gouvernement. Ses pa-oles répondaient en même temps à ceux qui nt pu croire que, dans sa marche vers Liège, artillerie allemande avait écorné les frontiè es de Hollande, avant que le pays ait eu le smps d'envoyer sur place des forces pour révenir ce passage. La déclaration royale ous rassure aussi pour l'avenir. Nous sorri-:ies certains désormais que le cabinet de la Iaye ne permettra pas que le commerce allemand, abuse du pavillon hollandais, et qu'il aura empêcher ses nationaux de se livrer à .es ^opérations, lucratives peut-être, mais à -oup.sûr préjudiciables à leur pays et aux ntérêts généraux de l'Europe. Le concours que des neutres pourraient apporter à la force économique de l'Allemagne urait pour effet d'augmenter la possibilité le résistance de ses armées. Le bénéfice per-onnel d'intermédiaires peu scrupuleux ne >eut entrer en ligne de compte avec les con-équences qu'une semblable intervention en-raîne, et celles-ci ne sont rien moins qu'une irolongation de la guerre qui épuise l'Europe, es belligérants aussi bien que ceux qui resent, les spectateurs armés de la lutte. Lourde serait la responsabilité de ceux qui turaient allongé, même d'un seul jour, cette fuerre où l'Allemagne jalonne de ruines et le massacres son passage. Louvain, Dinant ont détruits. L'artillerie allemande bombarde a cathédrale de Reims et les monuments de 'art gothique qui l'environnent comme au-ant de témoins de notre vieille civilisation, route cette destruction, ordonnée par les diefs de l'armée allemande, par les hobe-eaux qui sont les maîtres de l'empire alle-nand et de la Prusse féodale, nous impose dus impérieusement chaque jour le devoir l'aller abattre dans son repaire la bête de >roie. Dans son allocution aux membres de la chambre des lords et de la chambre des com-nunes, le roi George exprimait avant-hier jette conviction unanime de tous les alliés, orsqu'jl promettait de ne « déposer les armes pie lorsque notre juste cause aura triomphé. » Dr, le triomphe de cette juste cause ne sera :omplet que lorsque ceux qui versent leur »ang pour la liberté des peuples dicteront en Allemagne même leurs conditions de paix lux agresseurs vaincus. Ceux qui apportèrent aux ennemis de l'Europe leur aide dans a lutte économique, qui leur donneraient leur concours dans cette guerre qu'on ne voit pas, »t qui contribueraient ainsi à retarder l'ère îouvelle qui permettra enfin au monde de . •espirer librement, sans l'oppression du mili-arisme allemand, tous ceux-là, quels qu'ils ussent .auraient à répondre devant l'huma-îité et devant l'Histoire de leur crime contre a civilisation. La neutralité de l'Italie Le député M. Torre, commentant la leutralité italienne dans le journal Gor-'.iere della sera, s'exprime ainsi : Celui qui n'agit pas au moment opportun ioit inévitablement se contenter des résul-ats que lui laisse celui qui agit. Appelons les choses par leur nom. La neutralité, c'est l'iso-ement, et l'isolement signifie que dans quel pies mois, l'Italie sera plus réduite encore pi'aujourd'hui ; non territorialement, mais économiquement, politiquement et militaire-nent. Elle sera également réduite morale-nent, par l'abandon de la cause des Italiens lui résident hors du royaume. Chaque jour pji passe éloigne davantage la sauvegarde de îos intérêts et de notre avenir, tels que l'exigent les besoins de notre pays, ses justes aspi-•ations et ses sacrifices depuis 50 ans en vue le devenir une grande nation. La fin pourrait être terrible. _a volonté et l'objet des alliés Le roi d'Angleterre, clôturant la session par-ementaire au cours de laquelle s'est affirmée a formidable unanimité de son peuple, a pro-loncé des paroles qui résument la conviction ?t la volonté de tous les alliés : « Nous nous Dattons pour un objet honorable et nous ne déposerons nos armes que lorsque cet objet lura été complètement atteint. » Certes, personne ne songe à détruire ni même à oppri-ner l'Allemagne, mais seulement à délivrer ses voisins et elle-même d'un impérialisme qui împoisonne depuis des années la vie de l'Europe. Malheureusement, cet impérialisme est ievenu sa manière même de penser : il est a raison d'être de la caste militaire prussienne jui domine et mène le peuple allemand. Cette ïlasse lutte, non seulement pour l'idéal brutal qu'elle a donné à la nation, mais pour sa proue prédominance. Ne pouvant abattre l'Angleterre ni la Russie, ayant vu lui échapper a chance sur laquelle elle comptait d'écraser a France en peu de semaines, elle va du moins s'acharner à user, à fatiguer ses adversaires. Il lui faut, coûte que coûte, terminer :ette partie mal engagée par une paix qui ne a déconsidère pas aux yeux de la nation illemande. Si elle y réussit, tout pourra se refaire : on recommencera un jour dans de neilleures conditions. C'est là une perspective pie nous ne saurions accepter à aucun prix ît un espoir tenace qui fait que des paroles îomme celles du roi George ne sont pas su-perflues.Il est, absolument nécessaire que l'Allemagne soit bien convaincue, par l'amertume des rruits de dix années de politique commina-oire et de la guerre où ses maîtres l'ont gra-uitement plongée, qu'elle a suivi de mauvais )ergers. La religion de la force, prêchée par ron Bernhardi et autres prophètes pangerma-

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This item is a publication of the title Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle belonging to the category Financieel-economische pers, published in Anvers from 1889 to 1919.

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