Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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s.n. 1914, 30 July. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/q814m92h1t/
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Jeudi 30 juillet 1914 No 173 Vingt-sixième année ABONNEMENTS: un an un seme. un trime. .A , francs francs francs ANVERS . • 15.00 8.00 4.50 INTÉRIEUR . 18.00 9.50 5.25 EXTÉRIEUR . 30.00 15.50 8.00 On «'abonne à Anvers au bureau du journal, et dans tous les bureaux de poste de Belgique et de l'étranger. — Les abonnements partent le 1er de chaque mois et ne peuvent dépasser le 31 décembre. BUREAUX : Marché-aux-Œufs, 91 - ANVERS Téléphone: 2388 ANVERS-BOURSE Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR Toute communication relative à l'administration ou à la rédaction doit être adressée à M. J. BACGT, directeur-rédacteur en chef du journal INSERTIONS : La grande ligne: Annonces ordinaires .... 60 cm«s Demandes et offres d'emplois . 40 „ Convocations d'assemblées : une insertion . . la ligne 75 „ deuxième insertion „ 25 „ Annonces financières . „ 1 franc Pour une série d'annonces et pour les annonces d'émission, on traite à forfait. OT Les annonces sont mesurées au lignomètre. — Les titres se payent d'après l'espace qu'ils occupent. L'administration et la rédaction déclinent toute responsabilité quant à leur teneur. Le numéro : 5 centimes ACTUALITÉS LE PERIL DE DEMAIN Enumérons, d'après les documents of ficiels, les effectifs militaires qui peu: vent se trouver engagés dès demain dans une conflagration générale dont la menace nous accable comme un cauchemar. Les chiffres que nous indiquerons ne correspondent point aux résultats d'une mobilisation complète, mais seulement à l'entrée en campagne des armées actives grossies du premier banc de leur réserve et des troupes de couverture, aux premiers effets du passage du pied de paix au pied de guerre. L'Autriche peut lever, embarquer, expédier vers la Serbie immédiatement ou dans le délai maximum de quatre jours, 810,000 hommes. La Belgique compte officiellement pour 180,000 hommes à la mobilisation. La Bulgarie compte pour 340,000 hommes, mais ce sont là des chiffres datant de 1912, et que les événements ont dû profondément modifier. A tenir compte de l'effort accompli depuis dix-huit mois environ, on n'accordera pas plus de 250,000 hommes à la Bulgarie, après le huitième jour de sa mobilisation. Il ne faut pas compter cent mille hommes pour le Danemark, où le pied de paix n'en comporte pas quinze mille. On suppose au maximum 90,000 hommes. La France peut engager dans les quatre jours 1,250,000 hommes. L'Allemagne pourrait en engager 2,250,000 et certains auteurs récents vont hardiment jusqu'à 2,350,000. La Grèce compte pour 120,000 hommes. L'Italie, pour 750,000 ; mais ici encore des atténuations sont à prévoir en raison des déchets déterminés par la guerre avec la Turquie et par la .nécessité de maintenir un corps d'occupation dans la Tripolitaine. Nous ne compterons l'Italie que pour 650,000 hommes au cinquième jour de la mobilisation. Sur le pied de guerre la Roumanie dispose d'une force estimée à 420,000 hommes.Pour la Russie, nous avons des chiffres récents, mais il faut tenir compte de certaines difficultés de mobilisation résultant du réseau des voies ferrées et de la répartition des corps d'armée sur les frontières. Mettons, pour ne point enregistrer un total exagéré, au plus 2,700,000 hommes. La Serbie figure aux annuaires avec des effectifs de pied de guerre s'élevant à seulement 195,000 hommes ; mais nous avons vu que, dans la réalité, cette évaluation est dépassée au point que maintenant on admet que la Serbie puisse disposer en ligne de bataille près de 400,000 hommes. La Grande-Bretagne compte pour 275,000 hommes de troupes actives' dans les îles britanniques et pour un peu plus de 200,000 hommes dans l'Inde. Ne serrons pas ces chiffres de trop près. Il n'y a pas huit jours le feld-maréchal comte Roberts, dans une cérémonie publique, rappelait que l'armée de l'Inde ne pouvait abandonner ses garnisons d'Asie et que la Royaume-Uni avait tout au plus 150,000 hommes à jeter sur le champ de bataille européen. Tout au plus ! Et le vieux conquérant de Kandahar estime que cette mobilisation compromettrait la sécurité du Royaume-Uni. Va pour 150 mille hommes. Comptons maintenant : 125,000 hommes pour la Hollande ; 195,000 pour la Suède ; 120,000 hommes pour la Norvège, et récapitulons. Une conflagration générale peut entraîner demain, au plus tard dans six jours, l'entrée en campagne de neuf millions et 900,000 hommes ; — au bas mot dix millions d'hommes dont plus de moitié sont encore assis à leur foyer et qui pourtant se précipiteront les une contre les autres pour de sanglantes boucheries à quoi la plupart d'entre eux ne comprendront jamais absolument rien! C'est le sang versé à flots. C'est aussi la ruine. Chacun de ces dix millions d'hommes revient à dix francs par jour au minimum. C'est cent millions par jour pour les menus frais de la guerre. Chaque coup de fusil tiré -reviendra à quinze ou vingt centimes ; chaque coup de canon aura coûté de cent à mille francs. Chaque homme tué est une perte à peine appréciable en argent mais que les économistes pourtant évaluent. Encore des millions crimineik1. ment prodigués chaque jour, à chaque heure du jr ur. Et ceux que la mort ne menacera point sur les champs de bataille seront chez eux menacés par la faim. Dès le premier signal de la mobilisation générale tous les chemins de fer seront absorbés par l'administration militaire. Les Parisiens ont judicieusement accumulés pour huit jours de vivres et il n'est pas bien certain que cette précaution soit suffisante. L'Angleterre ne peut vivre de ses propres ressources que pendant deux mois au plus ; après c'est la famine. Partout, en attendant la famine, c'est l'augmentation immédiate, puis bientôt vertigineuse, folle du prix d'achat de toutes les denrées d'alimentation. C'est le commerce suspendu par le départ des employés, l'industrie paralysée par l'appel des ouvriers les plus jeunes, les plus actifs et les plus vaillants. Et — ne l'oublions pas — si nous sommes entraînés dans ces abîmes, ce sera sans avoir été consultés. Nous appartenons à la volonté des gouvernements et des princes. Ils en porteront la responsabilité devant l'histoire. Firmin Ciiarlerie. La guerre de llutriehe-Htarie contre la Serbie Les nouvelles, qui cette nuit étaient plutôt meilleures, sont devenues moins favorables. -On avait espéré que la guerre resterait localisée par l'abstention de la Russie. - Cet espoir pourrait être déçu. - Une dépêche nous apprend en effet que la Russie persiste à vouloir défendre les Serbes. - Cette défense, la Russie l'entend-elle faire diplomatiquement ou militairement ? - Question ! - D'autre part, on annonce qu'une flotte est partie d'Angleterre dans une direction inconnue avec des ordres cachetés. -Un plus grand pessimisme règne donc depuis ce matin. - Ajoutons cependant que la diplomatie ne semble pas se décourager malgré tout. - La France, l'Angleterre et l'Italie s'emploieraient énergiquement à empêcher la guerre austro-serbe de dégénérer en une boucherie européenne. - Espérons encore. - L'irrémédiable ne s'est pas encore accompli. Heures d'angoisse Comment pourrons-nous jamais oublier les heures d'angoisse et d'indécision que nous vivons ? A une nouvelle rassurante succède immédiatement une dépêche qui enlève tout espoir. Les négociations s'ouvrent aux sons du canon. La chancellerie du Ballplatz informe la Russie de son intention de respecter l'intégrité de la Serbie, mais donne en même temps l'ordre de bombarder et d'occuper Belgrade. Les ambassadeurs des cinq puissances sont réunis à Vienne, mais leurs pourparlers n'empêchent pas l'Allemagne d'armer sans trêve, de concentrer ses flottes, de préparer pour cette nuit, à Strasbourg, une manœuvre étrange, en tout cas intempestive; la France, de prendre toutes les précautions désirables qui équivalent presque à la mobilisation ; la Russie, de manifester sa volonté immuable de défendre la Serbie ; l'Angleterre, d expédier de Portland sa première flotte pour une destination inconnue... Il devient de plus en plus manifeste que l'Autriche a voulu la guerre, et que l'Allemagne, appuyée sur sa position formidable, ne fait rien pour retenir son alliée. Quelle raison d'espérer que demain verra se produire la détente ardemment désirée ? Toute heure qui s'écoule l'end plus difficile à l'Autriche l'acceptation de la proposition de sir Edward Grey. Il est visible que les deux puissances agissent en communauté de vues et selon un plan longuement et savamment concerté. Peut-être eussent-elles voulu choisir un autre moment, mais il est certain que le moment présent leur a paru suffisamment favorable. Les récoltes sont mauvaises en Russie. Ce n'est pas encore la famine, mais on la prévoit, avec les troubles qui s'ensuivront et la révolution probable en cas de mobilisation. Il s'agit surtout de ne pas laisser le temps à la Russie de profiter des nouveaux éléments de force que lui donnerait dans quelques années l'application de son programme militaire. Qu'on se rappelle l'article retentissant de la Gazette de Cologne en faveur d'une guerre préventive. Le vote de la loi de trois ans en France a surpris et inquiété les milieux pangermanistes qui ne la croyaient pas capable de ce grand effort, et le néfaste rapport Hum-bert, pour exagéré qu'il soit, est venu, par contre, les raffermir dans l'idée que la défaite des armées de la république ne faisait pas de doute. La France est occupée au Maroc dans une guerre longue et coûteuse. L'Angleterre, obligée de garder son empire colonial, ne pourrait lui donner l'appui que d'une centaine de mille hommes. La Serbie est épuisée par les deux dernières guerres.. La Bulgarie rêve de revanche. La Roumanie paraît céder de nouveau à l'attraction de Vienne. On escompte la neutralité de la Grèce... Il ne s'agit de rien moins ici que d'un remaniement de la carte de l'Europe, de reprendre le vieux rêve thalassocrate de Barberousse, l'empire de la Méditerranée et la conquête de l'Orient. Si l'Europe laisse s'accomplir le forfait du dépècement de la Serbie, ce sont les Balkans réduits à l'état de vassaux de l'Autriche et du germanisme, l'Allemagne installée à Constantinople et en Asie-Mineure. Or, il esl impossible que les puissances de la triple entente assistent impassibles à ce bouleversement de l'Orient. La limitation du conflit qu'on cherche à atteindre ne servirait qu'a retarder l'échéance, à fournir à la triplice, dans un temps plus ou moins long, des prétextes pour poser à la triple entente des sommations de plus .en plus excessives, car les problèmes abondent dont la solution peut être soulevée. Il apparaît donc que la crise présente ne peut se dénouer que dans des flots de sans;, dans l'irrémédiable faillite de la civilisation européenne. Toutes les fautes se payent. Depuis que, cédant aux suggestions de l'Autriche, la Bulgarie s'est livrée à l'inqualifiable agression que l'on sait et que la Serbie et la Grèce se sont montrées intraitables dans le règlement des comptes, toute alliance est devenue impossible entre une Bulgarie ulcérée et ses anciens alliés gorgés de dépouilles. Une alliance aurait seule rendu les pays balkaniques invin cibles. El il semble bien que la dernière faille qui restait à commettre soit défini live : l'abandon de la Serbie, la neutralité des autres peuples de la péninsule, en attendant leur asservissement final. Erel. En Belgique Les agents de change de Bruxelles Bruxelles, 29 juillet. — Les agents de change viennent de signer la pétition suivante, qui a été adressée à la commission de la bourse : « Les soussignés, agents de change près la bourse de Bruxelles, aprouveht les décisions prises par la commission de la bourse en vue de la -fermeture des locaux et la prient de maintenir, jusqu'à nouvel ordre, l'état de choses actuel, dans l'intérêt, général. » Le meeting au cirque royal de Bruxellec Bruxelles, 29 juillet. — Ce soir a eu lieu au Cirque royal devant une salle archi-comble, un meeting organisé contre la guerre. Ce meeting était présidé par M. Yandervelde, député socialiste. Avant l'ouverture de la séance, le public a chanté des chants socialistes. Le député allemand M. Haase a pris le premier la parole. Il a dit qu'il est vrai que l'Autriche veut la guerre, mais que les socialistes allemands déclarent que l'Allemagne ne peut pas soutenir l'Autriche, même si la Bussie soutenait la Serbie. Un député italien a déclaré, ensuite, que le parti ouvrier italien avait fait- son devoir pendant la guerre de Libye, et que, cette fois encore, il le ferait. Après que MM. Boubanovitch et Troelstra eurent pris la parole, M. Jaurès, longuement acclamé par les cris Vive Jaurès ! Vive la France ! a dit notamment : « Je dois dire aujourd'hui devant l'Europe qu'à l'heure actuelle le gouvernement français, sans réserve, sans arrière-pensée veut la paix, et travaille pour la paix. J'ose dire qu'à l'heure actuelle, le gouvernement est le meilleur allié de paix de cet admirable gouvernement anglais qui en a pris l'initiative. J'ose dire qu'il a donné à la Bussie des conseils de patience et de modération. Notre devoir, à nous, socialistes, est de veiller que cette volonté de paix du gouvernement ne puisse pas se troubler, s'obscurcir. » Tous les orateurs ont été chaudement ovationnés.A l'issue de la réunion une manifestation a parcouru les rues de la ville. Conférence du roi avec les ministres Bruxelles, 29 uillet. — Le roi a eu cet après-midi au palais de Bruxelles une longue conférence avec les ministres de la guerre, des affaires étrangères et des finances, conférence à laquelle assistait le chef d'état-major général de l'armée. Le rappel des trois classes de milice A'la suite d'une longue conférence qui a eu lieu, hier matin, au département de la guerre entre M. de Broqueville, chef du cabinet; M. Davignon, ministre des affaires étrangères ; M. Vande Vyvere, ministre des finances, et le général chevalier de Selliers de Moranville, chef d'état-major de l'armée, le rappel des classes de milice de 1910-1911 et 1912 de l'infanterie ; de 1910 et 1911 de la cavalerie ; de 1910 et 1911 de l'artillerie a été, comme' nous l'avons annoncé déjà en dernière heure, décidée. Quelques instants après, un officier du cabinet du ministre de >a guerre se rendait au palais de Bruxelles porteur de l'ordre de rappel à soumettre à la sanction et à la signature royales. L'ordre *a été signé. Afin de caractériser cette mesure, nous ne croyons mieux faire que de reproduire « in-extenso » la dépêche ministérielle suivante adressée aux commandants de division ; au gouverneur de la position fortifiée d'Anvers et au commandant du corps de ia gendarmerie. Etal-major de l'armée III"" Section N# 11 Messieurs, I. — Le renforcement du pied de paix normal de l'armée pouvant devenir imminent les commandants de D. A. et D. C. feront toutes les recommandations et s'attacheront à prévoir et à prendre toutes précautions utiles, en vue de l'exécution rapide et dans le plus grand ordre de toutes les mesures prévues par la C. M. du 25 courant, ire d6" Cie, 4° bureau, n° 11, relative au passage de l'armée du pied de paix normal au pied de paix renforcé. II. — A cette occasion, je crois nécessaire de rap-peller que le renforcement ne constitue aucunement une mesure préparatoire à la mobilisation de l'armée.A cause du peu d'étendue de son territoire, la ReJgique toute entière constituant en quelque sorte une zone frontière et son armée du pied « le paix normal ne comportant qu'une classe de milice sous les armes, il était nécessaire de prendre des mesures spéciales pour transformer — chaque fois que l'utilité s'en ferait sentir — ses divisions d'armée et sa division de cavalerie en corps de couverture ayant des effectifs analogues à ceux des corps entretenus en permanence dans leurs zones frontières par les puissances voisines. Je vous prie d'attirer sur ce point l'attention du personnel sous votre commandement. Le chef d'état-major de l'armée. Au nom du ministre : Chevalier de» Sf.ixiers. Au département des chemins de fer, toutes les mesures sont prises pour assurer le trans port immédiat des soldats rappelés. Une centaine de trains ont été organisés et on a supprimé quelques trains de marchandises. Par le fait de ce rappel, notre armée se trouvera sur le « pied de paix renforcé » Nous aurons ainsi sous les armes au moins cent mille hommes de jeunes troupes, bien exercées, bien entraînées, un grand nombre de ces soldats ayant accompli récemment une période d'exercice. C'est là, de la part du gouvernement, simple mesure de précaution. 11 n'est pas du tout certain que nos grands voisins seront entraînés dans le conflit. M est moins certain encore que la neutralité de la Belgique courra le moindre péril. Il va de soi, au contraire, que, mieux le pays est gardé, plus le risque d'agression est diminué pour nous. Il ne faut pas confondre — cela aussi nous le disons plus haut — le rappel de trois classes avec la mobilisation. Ce n'en est pas même nécessairement le prélude. C'est simplement le moyen de rendre, éventuellement, la mobilisation plus facile et plus prompte. Une fois quatre classes réunies sous les drapeaux, toutes les autres pourraient rejoindre en moins de vingt-quatre heures. Il y a lieu pour la Belgique de s'attendre à de graves événements. Il n'y a pas lieu, po..r le moment, de craindre que les « horreurs de la guerre », selon la formule classique, soient transportées chez nous. Il faut prendre, selon une parole connue, tout au sérieux et rien au tragique. Nous croyons fermement (pie notre armée, rajeunie et 'fortifiée par la loi salutaire de 1913, étant en état de défendre contre toute attaque l'intégrité du territoire. aucun des belligérants éventuels ne pourra invoquer notre faiblesse comme une raison d'en occuper la moindre parcelle. Si donc l'heure est venue d'envisager les pires éventualités, nous pouvons les regarder sans craintes. Le gouvernement saura faire son devoir. Il a pris toutes les mesures ([ne la situation commande. S'il est soutenu, comme nou;- espérons qu'il le sera, par l'opinion publique, la Belgique n'aura rien à souffrir de la tourmente qui paraît s'annoncer. *** Le rappel actuel constitue un excellent exercice de mobilisation dont les autorités militaires pourront faire leur profit. Déjà en 1912, lors du rappel des classes qui eut lieu à l'occasion des élections du 2 juin, la rentrée des hommes s'était effectuée avec une régularité et un empressement, remarquable, démontrant avec quelle rapidité l'armée tout entière peut être mobilisée. Cette fois encore, la rentrée des hommes s'effectue avec une régularité parfaite. L'ordre de rappel est parti du ministère dans la matinée d'hier, et a midi, les réservistes commençaient déjà à arriver dans les casernes. Tout l'après-midi, ce fut, à Bruxelles, un défilé ininterrompu de soldats se dirigeant en tram ou à pied vers les lieux de casernement. Aux gares, tous les trains débarquent de nombreux hommes et l'animation est grande. L'administration des chemins de fer a pris des mesures importantes pour faciliter le transport des réservistes. Des trains spéciaux — au nombre d'une centaine — ont été organisés dans toutes les directions. Des instructions ont également été données aux gares, afin que le matériel nécessaire soit fourni sans aucun retard, au cas où les régiments devraient être transportés sur l'un ou l'autre point du territoire. On comptait au département de la guerre que la plupart des hommes seraient rentrés mercredi soir dans tous les régiments. Seuls les hommes habitant des régions éloignées ou dépourvues de moyens de communications rapides n'auront pu rentrer que jeudi matin. Cette expérience confirme donc ce qu'on savait déjà : — l'armée tout entière est mobilisable en moins de deux fois vingt-quatre heures. Un de nos confrères a demandé à un officier comment se pratique le rappel des classes.— C'est très simple, a-t-il dit. Les administrations communales ont un registre dans lequel sont inscrits par classe de milice les noms de tous les militaires « rappelables ». Les commandants des districts de gendarmerie ont les mêmes listes avec des ordres de rappel pour chaque homme. Tout cela est classé par commune et par classe. Dès que le gouvernement décide de rappeler, l'ordre est donné télégraphiquement aux commandants le districts. Ceux-ci donnent aussitôt des ordres de rappel aux commandants de cantons de gendarmerie, lesquels les font parvenir à chaque commune pour les hommes de ces communes. Les ordres sont alors portés aux domiciles des rappelés par les gardes champêtres et la police. Dès ce soir, les hommes auront presque tous rejoint leur corps. — Mais ils doivent aller s'équiper? — Tons les hommes des trois classes rappelées possèdent chez eux une tenue. Ils la revêtiront et iront achever leur équipement dans les dépôts-annexes de leurs garnisons. — Et combien aurons-nous d'hommes sous les armes? — Le gouvernement a rappelé trois classes d'infanterie, ainsi que les deux classes de 1910 et 1911 de la cavalerie et de l'artillerie. Cela nous fera avec la classe de 1913 un peu plus de cent mille hommes. Ce renforcement de l'effectif despaix ne constitue en rien une mesure préparatoire à la mobilisation. A cause du peu d'étendue de son territoire, la Belgique tout entière constituant en quelque sorte une zone frontière, et son armée sur pied de paix normal ne comportant qu'une classe de milice sous les armes, il était nécessaire de prendre des mesures spéciales pour transformer chaque fois que l'utilité s'en faisait sentir — comme c'est présentement le cas — ses divisions d'année et sa division de cavalerie en corps de couverture ayant des effectifs analogues à ceux des corps entretenus en permanence dans leurs zones frontières par les puissances voisines. C'est à cela que s« bornent les mesures actuelles.— N'a-t-on pas licencié certaines écoles ré-gimentaires ? — Toutes les écoles ont été dissoutes, en effet, sauf trois, celles du troisième, du dixième et du douzième de ligne. Les écoles régimentaires licenciées Par ordre du ministre de la guerre, en effet, les écoles régi m en ta ires sont provisoirement licenciés et rejoignent l'état-major de leurs corps. Cette mesure a surtout pour but de permettre à l'état-major général de l'armée do disposer des cadres des écoles réginientaires, devenus nécessaires aux- troupes par suite du rappel des classes. Réunion à Bruxelles du bureau ccrialiste international I.e bureau socialiste international s'est réuni, mercredi matin, à la Maison du Peuple de lîruxelles, sous la présidence de M. Vander-velde, pour s'occuper de la situation interna-tiouole. Les délégués étaient au complet. La France était représentée par MM. Jaurès, Vaillant, Jules Guesdes, Sembat, Longuet ; la Hollande par Troelstra ; l'Allemagne par Kautski, Mme Bosa -Luxembourg, M. Melckenburgi ; l'Angleterre par MM. Kain Hardie et Bruce Glaser ; la Bussie par Boubonovitch, directeur du journal socialiste russe; la Suède par Branting, vice-président de la chambre ; le Danemark par le bourgmestre de Copenhague. L'Italie avait envoyé également des délégués. Le parti socialiste autrichien était représenté par son chef Adler. Le sdélibérations ont été très longues et ont été tenues secrètes. On sait cependant que les délégués russes ont déclaré qu'en ce moment une misère profonde règne en Bussie et signalé le mauvais état des récoltes qui accroît encore la détresse du peuple. Ils ont affirmé que la mobilisation de l'armée russe déclan-cherait certainement la révolution dans toutes les grandes villes russes. Les délégués ont donné à ce sujet des détails précis. L'après-midi, à 3 heures, le bureau a repris ses délibérations. La Belgique était représen1 tée à la séance par MM. Vandervelde, Anseele et. C. Huysmans. Bureau international de la paix Le Bureau international de la paix a convoqué télégraphiquement, pour vendredi matin, à Bruxelles, une réunion, générale des dirigeants des organisations pacifistes à l'effet de prendre ensemble les mesures concertées que dicte la situation présente, notamment : action par la presse, appui au plan de médiation de sir Edwar Grey, démarches jointes des petits Etats menacés par une conflagration européenne. Dans les banques de Bruxelles. Au Mont-de-Piété. A la caisse d'épargne.Des sommes considérables s'étaient accumulées dans les banques depuis de long mois à cause de l'état de tension de l'Europe. Une banque bruxelloise avait pour soixante millions de dépôts en compte courant. D'après la dernière « situation » d'une autre, les comptes « chèques » se montaient à 63 millions et les comptes de quinzaine à 285 millions. Inutile de dire cru'il y eut, dès hier, de nombreux retraits. On faisait la file, et il fallait patienter. Mais aucun affolement. On plaisantait plutôt, en s'excusant les uns vis-à-vis des autres de cette mesure de précaution. A la Caisse d'épargne, calme absolu. Au Mont-de-Piété. par contre, vive animation. Il fallait deux heures pour approcher des guichets. On apportait sur tout des bijoux, de l'argenterie, des objets précieux. « Ma Tante » se montrait d'ailleurs très riche vis-à-vis de ces emprunteurs qui visiblement n'avaient pas besoin d'argent et paraissaient plutôt préoccupés de faire coup double, en se procurant de l'argent liquide d'abord, et en chargeant ensuite l'administration de la garde de leur luxe. Les épiceries ont fait des affaires d'or. Ce qu'on a vendu hier de jambons, de farine, de pois secs, de haricots, de boîtes de sardines est incalculable. La réserve alimentaire On nous communique, à.ce sujet, des détails intéressants : Il y a lieu de tenir compte de toutes les céréales destinées à l'alimentation humaine, dont le froment, le seigle, l'epeautre et le méteil (mélange de froment et de seigle). D'après le recensement agricole fie 1909, le rendement, annuel moyen, en grain, pour ees diverses céréales, est de : 397,443,000 kilogrammes pour le froment ; 588,130,000 klgr. pour le seigle : 18,867,000 klgr. pour le méteil, et, 34 321.000 klgr. pour l'epeautre. Or, 100 kilogrammes de farine sont fournis respectivement par la mouture de 144 kgr. de froment, 151 kg. de seigle, 147 kgr. de méteil et 174 kgr. d'epe-autre.La récolte de cette année pourrait nous procurer : 276,002.000 kgr. de farine de froment ; 408,569,000 kilogrammes de seigle ; 12,834,000 kilogrammes de méteil, et 19,724,000 kilogram mes d'epeautre. Soit au total 717,129,000 kgr. de farines. La production journalière moyenne de la minoterie étant de 3,500,000 kilogrammes, si nous admettons cette production comme étant la consommation journalière du pays, la Belgique produit des céréales pouvant nourrir ses habitants pendant 205 jours, soit pendant 6 mois et 25 jours. A Arlon L'avant-garde de la 6e division — carabiniers et grenadiers — a reçu télégraphiquement l'ordre de rentrer à Bruxelles. Elle s'est embarquée hier matin, à 5 heures. Toutes les fournitures amenées ici en vue du séjour des troupes suivent le même chemin. Il n'est pas jusqu'à un troupeau de vingt-quatre vaches qui n'ait été dirigé sur Namur. La. veille, un million de cartouches ont été expédiées d'Arlon à Bruxelles. Beaucoup de Français résidant «t Arlon sont rentrés en France pour rejoindre leurs régiments. Les voyageurs venant de la France disent que les trains de voyageurs et de marchandises entre Nancy, Luneville et Longwv ne servent plus qu'à des transports de troupes et de munitions de guerre Ou dit aussi que de nombreux effectifs sont échellonnés sur toute la. frontière de l'est. Au littoral L'exode des villégiateurs appartenant aux pays belligérants prive les grands hôtels de leur plus riche clientèle, surtout composée d'Autrichiens et d'Allemands. Les étrangers d'autres nationalités sont également partis. On cite des hôtels à Ostende qui ont perdu 60, 80, 100 clients ; il y en a même qui, ayant la spécialité des étrangers d'expression allemande, avaient samedi 160 personnes et mercredi seulement 6. De nombreux garç s d n * tels et d'employés doivent aussi rejoindre leurs pays. Hier et avant-hier, on a dû ajouter des voitures «à tous les trains de luxe, tellement l'exode était considérable. Bien que dans un seul hôtel, ce matin, on compte 152 départs. Hier soir, a quitté Ostende, voyagent incognito, l'archiduc Franz-Ferdinand d'Autriche, à destination de Vienne. L'archiduc était en villégiature à La Panne ; sa femme et ses quatre enfants quittent le littoral aujourd'hui. Ce matin est arrivé à Ostende un télégramme du grand-duc d'Anhalt, qui vient passer le mois d'août à Ostende, villa des Dauphins, sur la digue, depuis vingt-sept ans, et annonçant qu'il renonçait à ses appartements. Le grand-duc était déjà h Cologne lorsqu'il s'est, décidé à interrompre son voyage Chez les loueurs d'appartements, en ville, l'effet néfaste est'moindre. Chose curieuse, en 1870, l'effet de la guerre fut tout autre ; jamais on n'eut plus belle saison, ' Allemands et Français non incorporés étant venus alors pour fuir le terrain de la guerre. A Verviers. — Transport d'or En gare de Verviers, des wagons attendent la mobilisation. Hier, un chargement d'or de six millions a passé, se dirigeant vers l'Angleterre. C'était un retrait effectué sur le marché de Vienne par lts banques anglaises. Interruption du service de l'express Ostende-Constantinople Le département des chemins de fer de l'Etat belge a reçu mercredi une communication des chemins de fer de l'Etat hongrois l'informant que les trains Ostende-Constantinople-Express et Orient Express fusionnés ne circulent plus au-delà de Budapest. En prévision des mesures extraordinaires à prendre quant à la répartition du matériel et de la mise en marche des trains spéciaux, les bureaux de direction ont été obligés d'organiser un service de nuit complet à partir de ce jour. La défense d'Anvers Des mesures ont été prises également en ce qui concerne la défense d'Anvers au point de vue de l'accès possible de l'Escaut par les belligérants en cas de conflagration générale. Le trésor et les archives Le conseil s'est occupé enfin du trésor, des documents de l'Etat, des adminsit.rations publiques et des archives à metre en lieu sûr, le cas échéant. Différentes décisions sont intervenues à ce propos. Les services postaux Les services postaux ne seront pas suspendus dimanche prochain, pour pourvoir ù l'envoi des ordres, si le besoin s'en faisait sentir. L'administration des chemins de fer refuse, dès à présent, aux négociants l'usage de ses wagons fermés, ceux-ci devant être affectés au transport des troupes et des chevaux. La Bourse de Bruxelles reste toujours fermée.Les ponts de la ligne Nord-belge sont minés Charleroi, mercredi. — Cette nuit et ce matin, par les soins des autorités militaires, tons les ponts du chemin de. fer du Nord-Belge, de la frontière à Namur, ont été minés. Des troupes ont été échelonnées le long de la voie et les ponts gardés militairement. Les préparatifs militaires à Liège Liège, mercredi. — Les commissaires de police ont été informés de ce qu'ils avaient à fournir un rapport, en ce qui concerne le nombre de soldats pouvant être hébergés en ville. 11 y a, comme on sait, le logement ordinaire, qui consiste à héberger les militaires chez l'habitant, et le logement-abri, consistant à héberger les troupes dans les établissements publics. On prévoit, dès à présent, que l'on pourrait héberger à Liège, chez l'habitant seulement, environ 50,000 hommes de troupes. La nuit dernière, des canons en grand nombre, ont été introduits à la caserne des Ecoliers. On nous apprend que cette nuit, le canon tonnera au fort de Pontis ; en effet, des essais de tir y auront lieu, nous assure-t-on. A Malines Malines, mercredi. — Le 5e régiment de lan ciers, qui se trouvait en séjour au camp de Beverloo, est rentré, cet après-midi, à Malines, sa ville de garnison. Les troupes qui, après trois semaines de manœuvres, ne pouvaient songer à rentrer par étapes et à pied, ont dû attendre durant, la nuit et sous la pluie les wagons affectés à leur transport ; ee matériel, dont la nécessité n'avait pas été prévue, se fit attendre pendant plusieurs heures. Beaucoup de chevaux ont souffert du froid et de la fatigue et se trouvent, en ee moment, dans un état précaire. Le lieutenant-colonel Xha.r-dez, chef de corps, a réuni, ce soir, à 5 heures, les officiers du régiment en une conférence qui a porté sur les mesures à observer en cas de mobilisation générale et le départ vers les frontières. On a appris ici, vers 4 heures de l'après-midi, la décision du département de la guerre de rappeler les classes de 1910, 1911 et 1912: les ordres de rejoindre ont été distribués aux hommes à six heures du soir. Malines est le lieu de dépôt des grenadiers et des carabiniers. On s'attend à ce que les premiers réservistes rentrent vers 11 heures du soir aux dépôts, où toutes les mesures ont été prises pour leur casernement. D'autre

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This item is a publication of the title Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle belonging to the category Financieel-economische pers, published in Anvers from 1889 to 1919.

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