Informations belges

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s.n. 1917, 30 April. Informations belges. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/3n20c4wt07/
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N* 321 30 Avril 1917 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les diflicultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelle! de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, ei certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source premièn <ie publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 52, rue des Gobelins, LE HA.VRE (Seine-Inférieure) France (xx). — Le patriotisme des Belges. — Sept frères au front et un huitième déporté. — La famille Becquet, de Bruxelles, a sept fils au front et le huitième, âgé de 16 ans à peine, a été déporté en Allemagne. L'un des fils Becquet, Etienne, sous-lieutenant d'infanterie a fait l'objet d'une citation pour « actions d'éclat accomplies lors de l'attaque d'une tranchée ennemie. » Gravement blessé au cours de l'action, il dut subir l'amputation du pied gauche.Il est décoré de la Croix de chevalier de l'Ordre de Léopold. Le roi Albert a voulu récompenser aussi, comme il le méritait, « le bel exemple de patriotisme que donne depuis le début de la guerre M. Becquet,Georges-Julien-Henri-Marie, secrétaire à la Société générale des Chemins de fer économiques, de Bruxelles, en encourageant constamment sept de ses fils qui font leur devoir au front », et par arrêté royal du 10 avril, il a décerné au père de tous ces vaillants soldats la Croix de chevalier de l'Ordre de Léopold. (xx) Opinion du jurisconsulte brésilien Ruy Barbosa sur les déportations. — On trouvera ci-après une appréciation sur les déportations portée par le sénateur Ruy Barbosa, dans le Jornai do Commercio, de Rio de Janeiro (n° du 7 mars 1917). M. Ruy Barbosa, qui a joué un rôle très important dans le premier congrès de la Paix de La Haye, est le plus grand et le plus autorisé jurisconsulte de l'Amérique du Sud. Son opinion est donc de la plus haute valeur. Voici ce qu'il dit des déportations : « Dans le domaine des choses effroyables, la déportation est la plus effroyable,la plus monstrueuse, la plus inexplicable. On se sent ahuri et foudroyé de stupeur devant cet abîme de lâcheté et d'extrême barbarie. Comment donc est-il possible qu'une nation civilisée et chrétienne, une nation européenne, de nos jours, se souille par la perpétration de telles horreurs, qu'elle ne se révolte pas contre ces excès sataniques de la folie militaire ? Est-il concevable qu'après une telle inconscience du mal, une telle indifférence à l'étalage des abominations les plus affreuses, le peuple qui s'est laissé enivrer dans cette orgie des titans du crime et du blasphème, se puisse croire encore en droit de parler au nom de la culture, au nom de l'humanité, au nom de la justice, au nom de Dieu ? « Ni les Barbares, dont les invasion ont submergé l'empire romain, ni les Musulmans, que l'Asie et l'Afrique ont déversé, en hordes, pendant des siècles sur l'Europe méridionale, ne déportaient des populations entières, ne réalisaient ce prodige de systématisation de la cruauté. Ceux qui survivaient aux désolations et aux carnages avaient du moins la consolation de végéter sur le sol de leur pays, de subir la captivité entre leurs frères,leurs amis, leurs enfants, dans une misère commune, mais soulagée par le contact de la Patrie, ils pouvaient, enfin, avoir leur tombeau à côté de leurs ancêtres. " Cette amère consolation n'est pas même accordée aux habitants de la Belgique et du Nord de la France, dans ces régions sur lesquelles s'appesantit la main impitoyable des envahisseurs. Aux malheureux qui ont perdu leurs biens et leurs droits, on brise la vie et l'âme, le cœur et l'espoir. On détruit les familles, on les sépare, on les disperse, on les éparpille. L'invasion ne se borne pas à engloutir le territoire envahi et à le dépouiller : elle en bannit les citoyens. On enlève en masse des populations entières, des centaines de milliers de créatures humaines ; comme du bétail, on les transporte dans des wagons à bestiaux au pays de la Haine et de la Vengeance. Ils y vont peiner sur les champs, sur les routes, dans les usines. Ils y vont dégager de ce travail des légions de nouveaux combattants, qui grossissent les armées de l'invasion. Et de cette façon impie, ils se voient obligés à combattre contre leur pays,' contre leurs foyers, contre leurs parents, contre leurs enfants, leurs épouses, à combattre contre eux-mêmes. C'est la trahison obligatoire, le suicide forcé, la félonie militairement imposée à des populations entières ! " Et ce serait ici l'occasion de dire des choses bien graves sur l'abandon des devoirs de la solidarité humaine, qui cherche à s'absoudre en mettant en avant la neutralité. La réprobation des neutres, telle que l'exigeait l'indignité des premiers attentats qui ont marqué l'invasion de la noble et exemplaire Belgique, leur réprobation formelle et solennelle aurait été une digue au cynisme des fureurs insensées de la guerre. Elle aurait empêché la déportation en masse des populations, déjà écrasées par le fléau de l'invasion. " Je sais que les gouvernements et les collectivités ont la conscience bien large. Mais l'avenir les attend et l'histoire ne les épargnera pas. "

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This item is a publication of the title Informations belges belonging to the category Oorlogspers, published in Le Havre from 1916 to 1919.

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