N° 7 lo 6 Juin 1918 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes A'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de servioe : 29, rue Jacques-Louer. LE HAVltE (Seine-Inférieure) France. Des distinctions glorieuses sont accordées par le roi Albert aux unités belges qui ont remporté le brillant succès du 17 avril. — Froni belge, 5 juin 1918. — On sait avec quelle bravoure les troupes belges ont brisé, le 17 avril 1918, la puissante attaque allemande lancée sur le front Rippe-Langemarck et avec quel merveilleux entrain fut menée, dans la région de Merclcem, la contre-attaque qui chassa l'ennemi de toutes les positions où il avait momentanément pénétré, laissant aux mains des Belges près de 800 prisonniers et une centaine de mitrailleuses. Le roi Albert a voulu reconnaître spécialement l'héroïsme des unités qui ont rivalisé de valeur au cours de ces combats victorieux, en leur accordant des distinctions particulièrement glorieuses. Un arrêté royal du 1er juin a conféré la Croix de chevalier de l'Ordre de, Léopold au drapeau du 9° régiment de ligne. C'est le quatrième régiment belge auquel cet honneur suprême est accordé. On sait que, lors de la bataille de l'Yser, la même décoration -fut décernée aux drapeaux du 7e de ligne, d'une part, du 11® et du 12° do ligne, d'autre part, pour l'exceptionnelle bravoure dont ces régiments firent preuve respectivement à Saint-Georges-lez-Nieuport et Dixmude. En outre, pour commémorer leur belle conduite au cours des combats du 17 avril 1918, les unités suivantes, ont été autorisées à inscrire ' sur leurs drapeaux et sur leurs boucliers de pièces le nom de Merckem : les 9e, 11e, 12e et 14e régiments de ligne ; le 1er régiment de chasseurs à pied, le 3e régiment d'artillerie (sauf une batterie qui n'a pas pris part à l'action), les 9° et loe régiments d'artillerie et la lrc batterie du lor groupe du 2e régiment d'artillerie lourde. (xx).— A propos des raids aériens sur les villes belges occupées.— Une judicieuse remarque.— Une feuille teutonisée de Bruxelles narrant à sa manière l'attaque aérienne anglaise sur les lignes ferrées de Liège, affirme que les dégâts occasionnés aux habitations sont énormes. A ce proposée quotidien d'Amsterdam, De Te-legraaf(%& mai 1918, édition du matin),observe : « Il est très curieux que les attaques aériennes des alliés, dans les communiqués de source allemande, occasionnent toujours d'aussi enormes dégâts dans leurs propres villes, alors que, selon les Allemands toujours, ces mêmes attaques dirigées contre les villes allemandes n'y font qu'un tort insignifiant ! » (xx) — Contribution à l'histoire des déportations et du travail forcé. — Un document. — On lira, ci-après, la traduction du texte original d'un « ordre de travail » qui fut donné en Allemagne en décembre -1916, c'est-à-dire à l'époque où les déportés belges arrivaient en masse dans les camps de l'ennemi : « Stellu. General Kommando II Bayer. A. K. « En vertu de l'article 42 de la loi sur l'état de guerre, le « Stellu. General Kommando II Bayer. A. K. » ordonne ce qui suit dans l'intérêt de l'ordre public : « 1. — 11 est interdit aux civils des contrées en guerre avec l'Allemagne de refuser 1e travail qui leur est légalement imposé, à moins que de pouvoir prouver par des certificats délivrés par la police locale qu'ils ont des raisons suffisantes pour s'abstenir de ce travail. « 2. — Les civils appartenant aux contrées en guerre avec l'Allemagne qui ne se conformeront pas à cet ordre seront condamnés à la prison pour une durée do un an, si la loi ne prévoit pas de punition plus sévère et, dans lo cas où il y aurait dos circonstances atténuantes, ils seront condamnés à l'arrêt où à une amende qui pourra aller jusque 1,500 Mark. « Wurzburg, le 27 décembre 1916. « Der stellvertretende Kommandierende général, « (s) Pflaum, « General der Infanterie. » (xx) — Le sort des prisonniers en Allemagne. M. le Chevalier ErnesV de Laminne, engagé volontaire de l'armée belge, prisonnier de guerre, a séjourné durant trois annees dans les camps d'Allemagne. Evacué en Suisse, pour motif de santé, il parvint à dissimuler une série de notes prises au cours de sa captivité. Ces notes, La Revue belge (n° 5, lo mai 1918, Paris, 8, rue du Four. — Londres, 3, Gerrard Place, \Y. 1) en a commencé la publication. Leur lecture est des plus attachantes. On lira avec intérêt les quelques extraits qui suivent : «Dès que l'arrivée d'un de ces neutres (1) était signalée, c'était le branle-bas général. Le commandant accourait, il visitait la cour et les baraques, suivi du feldwebel. Il fallait cacher ceci, enlever cela, ratisser, laver, brosser ; (1) Visites d'inspection des délégués de la Croix-Rouge internationale ou ae Neutres qu'il s'agissait de convaincre de l'inanité des accusations portées contre les Allemands. (N.l). L R.

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