Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 04 July. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/901zc7w14d/
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Dimanche 4 el lundi 5 juillet 11)15 JE* centimes le numéro f>9me année - N° 183-180 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : 8 fr. par an; \ fr. pour six mois ; S fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus REDACTION & ADMINISTRATION : 3, RITE DE FLANDRE, 3, GAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. LA GUERRE Sur le front occidental Berlin, 2 juillet (midi). — A l'ouest de Souciiez, nous avons repoussé une attaque noc-lurne.Dans la partie ouest de I'Argonne, des trou-I pes de l'armée de son Altesse Impériale le I pjjjce héritier ont remporté un beau succès. I L(s points d'appui ennemis au nord-ouest du I f#ur.de-Paris ont été pris d'assaut sur une lar-I pur de 3 kilom. et une profondeur de 200 à I go métrés par des troupes du Wurtemberg et je i'Alsace-Lorraine. Notre butin est de 25 of-' (tiers et 1,710 soldats prisonniers, 18 mitrailleuses, 40 lance-bombes et un canon-revolver. Les pertes françaises sont très élevées Dans les Vosges, nous avons enlevé deux ouvrages fortifiés sur le Hilsenfirst. L'ennemi aen vain essayé de reprendre le terrain perdu. Nous avons fait prisonniers 3 officiers et 149 soldats. Communiqués ofliciels français Paris, 1 juillet (15 heures). — Nuit calme dans le Nord, dans la région d'Arras et jusqu'en Champagne. L'attaque ennemie dans I'Argonne, signalée hier, a été particulièrement violente. Les forces engagées peuvent êtreévaluées à deux divisions. Paris, 1 juillet (23 heures). — Dans le Nord, journée relativement calme; cependant au Nord d'Arras la canonnade a été très violente. Devant Dompierre, une de nos mines a bouleversé des éléments de l'organisation ennemie. Canonnade soutenue sur le front de l'Aisne. 11 est confirmé que l'ennemi a attaqué le 30 juin, entre la route de Binarville et le Four-de-Paris, avec une extrême vigueur et dans l'intention de percer nos [ lignes de défense. Nos premières tranchées n'ont pu être atteintes qu'en raison du bouleversement «usé par les projectiles de gros calibre et de | taploi d'obus asphyxiants. Le bombardement isœmi a continué. ÏDuel d'artillerie dans la région du bois d'Ailly, île Flirey et du bois Le Prêtre. Sur le front oriental Communique omciel allemand W. T. B. Berlin, 2 juillet. Au sud-est de Kal-varia, après un violent combat, nous avons enlevé à l'ennemi une hauteur et lait 600 prisonniers.Après la prise de la hauteur au sud-est de Puroscowice, au nord de Halicz, les Russes ont élé obligés de battre en retraite sur tout le front dans la région de Mariampoul jusqu'au nord de Firlejow. Les troupes du général von Linsingen poursuivent l'ennemi. Notre butin a augmenté. Hier soir, il était de 7,765 prisonniers, dont 11 officiers et 18 mitrailleuses. A l'ouest de Za-mosz, les armées du maréchal von Mackensen ont, au cours de combats continuels, repoussé les Russes au delà de la Labunka et du Por; certains groupes ont même déjà franchi ces deux cours d'eau. Plus à l'ouest, nous avons atteint la ligne ennemie de Turobin-Krasnik-Joze-low (sur la Vistule) et avons pris hier soir la position avancée de Stroza-Krasnik, ainsi que ces deux localités. A l'ouest de la Vistule. notre offensive a contraint les Russes à évacuer la tête de pont de Tarlow. L'ennemi a abandonné la rive sud de la Kamina. Les troupes du généra] von Woyrsoh ont, après des combats victorieux, rejeté les Russes de leurs positions au sud-est de Sienno et près d'Ilza et capturé environ 700 soldats appartenant au corps des grenadiers. Communiqué officiel autrichien Vienne, 1" juillet, — En Galicie orientale, les combats à Gnila-Lipa et dans la région à l'est de Lemberg continuent. Nos troupes ont avancé sur plusieurs points sur les hauteurs à l'es: de la Gniia-Lipa et pénétré dans les positions ennemies. Les troupes coalisées parvinrent également à gagner la rive est, en aval de. Rohatyn, après un combat acharné.Le calme est complet au Dniester. Dans le territoire de la source de Wieprz, Lamon a été occupé. Les hau.eurs au nord du bas-fonds du Tanew ont été prises dans toute leur étendue. A l'ouest de la Vistule, nos troupes suivent l'adversaire, qui se retire devant Tarlow. L'ensemble du butin des troupes coalisées combattant sous le haut commandement austro-hongrois dans !e nord-est, s'élève pour juin, à 521 officiers, 194,000 hommes, 93 canons, 364 mitrailleuses, 78 voitures de munitions et 100 wagons de chemin de fer de campagne. Commuiiiqué officiel russe Pétrograde, 1 juillet. — Dans la région de Schaulen, aux fronts du Njernen, au Narew et sur la rive gauche de la Vistule, le calme règne. Le mouvement d'attaque de l'ennemi entre Wjeprecli et le Bug, au front de la vallée de Lamoscero, continue. A la rive occidentale du Bug et à la Gnila-Lipa, nous avons repoussé avec succès les 28 et 29 juin quelques aitaques ennemies. Sur le front italo-autrichien Communique omciei auiriciueu Hier après-midi une attaque générale, renouvelée par plusieurs divisions à la pente du pla-leau de Doberdo, a été de nouveau repoussée partout, avec des pertes considérables pour les italiens. La poussée principale de l'ennemi st dirigeait contre le front Sagrado-Monte-Cosiek, au nord-est de Monfalcone. Près de Selz et Vei-megliano, les Italiens pénétrèrent dans nos .ranchées avancées. Une contre-attaque de nore valeureuse infanterie refoula de nouveau l'ennemi dans la vallée. Les pentes du Monte-Cosiek son; couvertes de cadavres italiens. Une poussée en avant exécutée le soir contre les nauteurs à l'est de Monfalcone et'une attaque au nord-est de Sagrado, ainsi que plusieurs pe-.ites poussées en avant contre la tète de pont de Goerz, ont également échoué. Après cette défaite de l'ennemi, le calme se fie. Nos troupes inébranlables et très animées sont solidement en possession de toutes leurs positions et prêtes au combat. Dans le secteur septeritrionnal de l'Isonzo, et à la frontière de la Carinthie, le leu d'artillerie-persiste. Communiqué officiel italien Rome, 1er juillet. — Communique a mer : La situation atmosphérique, depuis quelques lours continuellement défavorable, demande une force de résistance considérable de nos troupes. Celles-ci le supportent avec tenacilé. Dans la partie montagneuse du théâtre de la guerre, le brouillard rend continuellement l'action de l'artillerie plus lente et permet à l'ennemi d'accélérer ses travaux de retranchement que nous empêchons, cependant, par des poussées en avant de petits détachements. Des rencontres eurent lieu dans la vallée de Chiese, entre Castello et Condino, à Por-tamanazzo et dans la vallée d'Ossa. Egalement des combats d'artillerie eurent lieu en quelques endroits le long du col des Alpes carniques. Sur le front de l'Isonzo, une attaque nocturne ennemie contre nos positions, à l'est de la Pla-wa, échoua. L'attaque fut exécutée par des mitrailleuses, secondées par le feu de l'artillerie. Une autre attaque de nuit contre la position de Casteilo-Nuovo, sur le haut plateau de Sagrado, a eu le même sort. En mer New-York, 2 juillet (Reuter). — D'après une nouvelle de i'Associated Press de Washington, en date du 29 juin, le gouvernement américain communiquera maintenant au département allemand de la marine, par l'intermédiaire de l'ambassade américaine, le départ de chaque vapeur à passagers américain et l'époque présumée de leur passage par la zor.e de guerre, afin que les commandants des sous-niarins allemands ne confondent plus les navires américains avec les navires anglais. En Hollande L'exportauon Le gouvernement a inturdit l'exportation des marchandises suivantes : zinc, fils d'acier, mélasse, savons de toutes espèces. Par contre, il a levé l'interdiction d'exporter des déchets de lin et des fils d'étoupe. Abonnements i ma uc i auuimeiiiem par inmesire : DEUX FRANCS Prix de l'abonnement par mois : SOIXANTE QUtrtZc. CËNltMES Payables par anticipation. ECHOS Contre les catastrophes de chemin de fer Alors que de tous côtés on cherche les moyens les plus puissants ûe tuerie, on vient de taire, près ue rétrograde, les essais d'une nouvelle invention qui permettra de sauver des milliers de vies humaines. Les expériences om eu neu entre les stations Ue cnemin de 1er uat-china et Vladiminskaîa. Deux locomotives, a chacune desquelles éiait attelé un wagon-salon, ont été tancées des deux stations, 1 une conire l'autre, à une vitesse de 100 kilomètres à f heure. Les passants qui se trouvaient par hasard près de la voie regardaient avec ettroi tes deux locomo.ives qui leur paraissaient devoir bientôt s'écraser, et les voyageurs qui se penchaient aux tenêtres des wagons attendaient le danger qui les menaçait. Mais soudain, obéissant à une force mystérieuse, les deux locomotives stoppèrent à 50 mètres l'une de l'autre Des wagons sortirent les ingénieurs, qui se réunirent pour discuter l'épreuve. C'étaient ies essais officiels d'un signal électrique dû à un ingénieur australien, Angus, qui avait proposé son invention au gouvernement russe. Les expériences ayant donné d'excellents résultats, le gouvernement russe a acheté cette invention qui rendra les catastrophes de chemin de fer de plus en plus rares. Le puceron des choux Son vrai nom : l'altise, sorte de puce bleu d'acier qui dévore non seulement les choux, mais les radis, les navels, bref tous les crucifères. On prétend que l'animal défie tous les procédés de destruction. Cependant, une revue horticole cite le fait suivant.: Un jardinier, exaspéré de voir ses semis de radis continuellement dévorés et de ne pouvoir se mettre un seul radis sous la dent jeta, dans un mouvement de colère, les semences qui lui restaient. Le hasard fit tomber ces semences dans une plantation de cassis. Quelque temps après le jardinier fut étonné de voir le sol tapissé de verdure entre les cassis. Les radis avaient parfaitement levé et les liquets ne s'y attaquèrent point. Le jardinier put les récolter et en manger. La conclusion, c'est que l'odeur de la feuille de cassis et insupportable aux altises. Un bon baromètre Le meilleur des baromètres est assurément celui que l'on obtient en plaçant une sangsue dans une bouteille de la contenance d'un litre environ. Lorsque le temps se maintient au beau fixe, la sangsue reste immobile et roulée sur elle-même au fond de la bouteille. Le temps est-il à la pluie, la petite bête se glisse jusque dans le goulot de la bouteille, où elle séjourne jusqu'au retour du temps serein. Doit-on s'attendre à un vent violent, la sangsue se montre très agitée ; elle va et vient, monte, descend et ne se calme que lorsque souffle le vent ainsi annoncé. En hiver, la sangsue ne quitte pas le fond de la bouteille tant que la gelée persiste; à l'approche de la pluie ou de la neige, elle va se loger dans le col de la bouteille. Avant la guerre Un jeune enthousiaste a été autorisé à accompagner un aviateur dans une de ses ballades aériennes. 11 raconte ses impressions : « — Nous sommes montés à une hauteur, à une hauteur! Et la terre était petite, petite!... Ce qu'il a fallu viser pour descendre !» Au Mexique L'Information annonce que les troupes de Caranza, sous le commandement du général Gonzales, ont pris Mexico et mis les Zapalistes en fuite. Conseil communal de Gand oeance au éo juin. t. M. lechevin Heynderyckx fait l'exposé des négociations auxquelles a donné lieu la demande de la Société des Brasseurs de Gand d'obtenir l'intervention de la Ville en vue de I acquisition et de l'introduction à Gand d'environ 3 à 4 mille tonnes de malt d'Amérique. Il donne connaissance du projet de contrat entre les vendeurs d'une part et la Ville de Gand et la Société des Brasseurs d'autre part, des quanti,és de malt dont la ville devrait faire l'acquisition et des quantités souscrites par les brasseurs de Gand d'une part, par des brasseurs d'autres localités belges d'autre part. Un échange de vues très long s'établit à ce sujet dans lequel sont principalement discutés les poin.s suivants : risques auxquels le contrat, même parfaitement conçu et rédigé, peut éventuellement exposer la Ville; quantité peu importante de malt souscrit par ies brasseurs de Gand; possibilité pour l'industrie de la Brasserie belge de former un consortium afin de conclure l'opération sans l'intervention financière de la Ville; incertitude au point de vue de la daie à laquelle le malt pourrait arriver à Gand, etc. Finalement il est procédé au voté et par 17 vo!x contre 17 il est décidé que, dans les conditions où se présente l'affaire, la Ville doit s'abstenir. Le Conseil : 2. Décide de consentir à la commune de Moorsel, à ce autorisée par la Députation permanente. un prêt de cinq mille francs en billets-promesses de la Ville, à l'échéance du 1OT janvier 1916. 3. Décide, d'accord avec l'administration des Ponts et Chaussées,d'exécuter, pour compte du Gouvernement, des travaux de consolidation aux berges de la Coupure, d'après les pian; dressés par les Ponts et Chaussées et dûment approuvés en avril 1914. Le travail comporte la consolidation de 2515 mètres courants de talus; le montant du devis s'élève à 132.400 fr. Le cahier des charges stipulera que les ouvriers employés par l'adjudicataire devront être domiciliés dans l'agglomération gantoise. La Ville pourra ainsi fournir un gagne-pain à un nombre assez élevé d'ouvriers. 4. Décide de faire une nouvelle avance en billets-promesses, représentant une somme de 120.000 fr. à l'intérêt de I 1/2 %, à la Banque de Secours, en vue de lui permettre de venir en aide à diverses sociétés de secours mutuel d'employés, dont le siège est à Gand et dont les membres habitent presque tous l'agglomération gantoise. 5. Accorde une promotion à M. Caron Victor, Commissaire de police, et à MM. les Commissaires adjoints De Becker, Vergaert et Van Isacker. 6. Accorde à l'Administration du Bureau de Bienfaisance une subvention extraordinaire de -0J.000 lr. pour lui permettre de continuer la distribution des secours en argent et en nature. 7. Prend un arrêté défendant, à partir du 1™ juillet, la fabrication ou la vente dans l'agglomération gantoise, de pain blanc, pain aux ceuts, pain aux corinthes pour la consommation publique.Une exception est faite en faveur des malades.La fabrication ou la vente des petits produits de boulangerie, tels petits pains, pistolets, mastelles, couques, même gris, est auusi défendue.Les prix sont fixés comme suit : pain gris, maximum 0.4G fr. ; pain mélangé, maximum 0.42 fr. ; et pain noir (seigle) maximum 0.48 fr — M. le Bourgmestre fait aux membres du Conseil les communications suivantes : 1. Les roseraies du Parc seront accessibles ap public les dimanches et jeudis, de 4 à 7 h. après midi. 2. Le bureau de poste a été transféré de la Place d'Armes à la rue courte du Marais, 22. 11 soumet aux membres du Conseil : a) des tableaux statistiques indiquant les dispositions prises et les dépenses faites par la Ville pour venir en aide aux victimes de la guerre ; b) la correspondance échangée avec l'autorité allemande au sujet des mesures de correction infligées à certains élèves de l'école rue St-Joseph, qui s'étaient rendus coupables, en ville, de certaines incartades. — M. l'Echevin du Contentieux fait connaître que l'autorité allemande vient de décider que les femmes publiques, logées actuellement a l'Hospice Van Caneghem et à la prison,' seront toutes placées à l'Hospice Lousbergs. Les vieillards hospitalisés dans cet établissement devront être envoyés dans des couvents à Melle et à Tronchiennes, à l'exception de ceux que la Commission des Hospices parviendrait à placer chez des membres de leur famille. Chronique Cantoise EMPRUNT de 70 millions (1896). — Le Collège-des Bourgmestre et Echevins prévient les intéressés que le samedi 10 juillet prochain il sera procédé publiquement, à 11 heures du matin (heure du Beffroi), dans le Grand vestibule, à l'Hôtel de Ville, au 93' tirage d'obligations pour l'amortissement partiel de l'emprunt communal 70 millions (1890). RUE NOUVELLE. — Dénomination. — Le Collège, sur la proposition de M. le Bourgmestre, commissaire des travaux publics, décide que la rue nouvelle entre la rue du Patyntje et la Lys portera la dénomination de ; Avenue Nekkers-berg (Nekkersbergdreef). ŒUVRE Communale de l'Alimentation. — Rapport fin mai 1915. —Dépenses totales (depuis le 13 août 1914) : Achat de denrées : riz, fèves, pois secs, ■ Feuilleton du Journal de Gand 31 Le Comte Monte-Cristo ALEXANDRE DUMAS -— Il y a trois jours! êîes-vous fou? il y a lrois jours, l'empereur n'était pas encore embarqué.— N'importe, je savais le projet. — Et comment cela? — Par une lettre qui vous était adressée de l'île d'Elbe. — A moi ? I —A vous, et que j'ai surprise dans le porte-I feuille du messager. Si cette lettre était tombée I e"tre les mains d'un autre, à cette heure, mon I P®re, vous seriez fusillé peut-être. Le père de Villefort se mit à rire. — Allons, allons, dit-il, il paraît que la Restauration a appris de l'Empire la façon d'expert promptement les affaires... Fusillé! mon Cher, comme vous y allez ! Et cette lettre, où est-elle? Je vous connais trop pour craindre que vous l'ayez laissée traîner. — Je l'ai brûlée, de peur qu'il n'en restât un seul fragment; car cette lettre c'était votre condamnation.■— Et la perte de votre avenir, répondit froidement Noirtier; oui, je comprends cela; mais je n'ai rien à craindre puisque vous me protégez.— Je fais mieux que cela, Monsieur, je vous , sauve. — Ah! diable! ceci devient plus dramatique; expliquez-vous. — Monsieur, j'en reviens à ce club de la rue Saint-Jacques. — 11 paraît que ce club tient au cœur de messieurs de la police, pourquoi n'ont-ils j-mieux cherché? ils l'auraient trouvé. — Ils ne l'ont pas trouvé, mais ils sont sur la trace. r— C'est le mot consacré, je le sais bien : quand la police est en défaut, elle dit qu'elle est sur la trace, et le gouvernement attend tranquillement le jour où elle vient dire, l'oreille basse, que cette trace est perdue. — Oui, mais on a trouvé un cadavre; le général Quesnel a été tué, et dans tous les pays du monde cela s'appelle un meurtre. — Un meurtre, dites-vous? mais rien ne j prouve que le général ait été victime d'un meurtre : on trouve tous les jours des gens dans la Seine, qui s'y sont jetés de désespoir, qui s'y sont novés ne sachant pas nager. — Mon père, vous savez très-bien que le généra! ne s'est pas noyé par désespoir, et qu'on ne se baigne pas dans la Seine au mois de janvier. Non, non, ne vous abusez pas, cette mort est bien qualifiée de meurtre. — Et qui l'a qualifiée ainsi? — Le roi lui-même. — Le roi ! Je le croyais assez philosophe pour comprendre qu'il n'y a pas de meurtre en politique. En politique, mon cher, vous le savez comme moi, il n'y a pas d'hommes, mais des idées; pas de sentiments, mais des intérêts; en politique, on ne.tue pas un homme: un supprime un obstacle, voilà tout. Voulez-vous savoir comment les choses se sont passées? eh bien, moi je vais vous le dire. On croyait pouvoir compter sur le général Quesnel ; on nous l'avait recommandé de l'île d'Elbe; l'un de nous va chez lui, l'invite à se rendre rue Saint-Jacques à une assemblée où il trouvera des amis; il y vient, et là on lui déroule tout le plan, le départ de l'île d'Elbe, le débarquement projeté; puis, quand il a tout écouté, tout entendu, qu'il ne reste plus rien à lui apprendre, il répond qu'il est royaliste ; alors chacun se regarde; on lui fait faire serment, il le fait, mais de si mauvaise grâce vraiment, que c'était ten ter Dieu que de jurer ainsi; eh bien, malgré tout cela, on a laissé le général sortir libre, parfaitement libre. 11 n'est pas rentré chez lui, que voulez-vous, mon cher? Il est sorti de chez nous; il se sera trompé de chemin,voilà tout.Un meurtre ! en vérieté vous me surprenez, Ville-fort, vous, substitut du procureur du roi, de bâtir une accusation sur de si mauvaises preuves. Est:ce que jamais je me suis avisé de vous dire à vous, quand vous exercez votre métier de royaliste et que vous faites couper la tête à l'un des miens ; « Mon fils, vous avez commis un meurtre! » Non, j'ai dit ; « Très-bien, Monsieur, vous avez combattu victorieusement; à demain la revanche. » — Mais, mon père, prenez garde, cette revanche sera terrible quand nous la prendrons. — Je ne vous comprends pas. — Vous comptez sur le retour de l'usurpateur?— Je l'avoue. — Vous vous trompez, mon père, il ne fera pas dix lieues dans l'intérieur de la France sans être poursuivi, traqué, pris comme une bête fauve. — Mon cher ami, l'empereur est en ce moment sur la route de Grenoble, le dix ou le douze' il sera à Lyon, et le vingt ou le vingt-cinq à Paris. — Les populations vont se soulever... — Pour aller au devant de lui. — Il n'a avec lui que quelques hommes, et l'on enverra contre lui des armées. — Qui lui feront escorte pour rentrer dans la capitale. En vérité, mon cher Gérard, vous n'êtes encore qu'un enfant; vous vous croyez bien informé parce qu'un télégraphe vous dit, trois jours après le débarquement : cc L'usurpateur est débarqué à Cannes avec quelques hommes; on est à sa poursuite. » Mais où est-il? que fait-il? vous n'en savez rien : on le poursuit, voilà tout ce que vous savez. Eh bien ! on le poursuivra ainsi jusqu'à Paris sans brûler une amorce. —Grenoble et Lyon sont des villes fidèles,et qui lui opposeront une barrière infranchissable. — Grenoble lui ouvrira ses portes avec t'i-thousiasme, Lyon tout entier ira au-devant de lui. Croyez-moi, nous sommes aussi bien informés que vous, et notre police vaut bien la vôtre ; en voulez-vous une preuve? c'est que voos vouliez me cacher votre voyage, et que cependant j'ai su votre arrivée une demi-heure après que vous avez eu passé la barrière; vous n'avez donné votre adresse à personne qu'à votre postillon, eh bien, je connais votre adresse, et la preuve en est que j'arrive chez vous juste au moment où vous allez vous mettre à table : sonnez donc, et demandez un second couvert; nous dînerons ensemble. (A suivre).

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This item is a publication of the title Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire belonging to the category Liberale pers, published in Gand from 1856 to 1923.

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