Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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12 November 1915
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s.n. 1915, 12 November. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/086348kp0j/
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Vendredi 12 novembre lOITi S centimes le numéro r»9me année — IV0 Ul(i JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BHLGIQUE : M fr. par an ; \ t'r. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus hEDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de II dernière page du journal. LA GUERRE Sur le front occidental Communiqué officiel allcinan-Berlin, 10 novembre. — Pas d'événements importants. woniiiiuniques oliiciels liançais Paris, 10 novembre.Rapport d'hier après-midi. — Le feu d'infanterie continue des deux côtés dans la région de Loos. Plus loin au sud, combats de patrouilles. Violent bombardement ennemi dans le secteur de Bauvraignes et en Champagne, dans les environs du Trapèze. Notre artillerie répond partout ac.ivemcnt. La nuit a été tranquille sar l'autre front. Paris, 10 novembre. — Rapport du soir. Lutie d'artillerie sur une grande partie du front, particulièrement sur le plaieau de Nouvron, où nous exécutons un feu concentré contre les positions ennemies. En Champagne, aux environs de Tahure et de la butte de Le Mesnil, la lutte d'artillerie est toujours très-vive de part et d'autre. Dans les Vosges, au sud de Busse, nos ca-ncns de tranchées ont détruit un blockhaus ennemi. Communiqué officiel belg-e Paris, 10 novembre. — La nuit du- 8 au 9 a élé calme. Aujourd'hui bombardement deFurnes, Ramscapelle, Pervyse, Rous.damme et Caes-kerke. Quelqiies'projecliles sont tombés sur nos postes avancés et sur différents parties de nos lignes. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 10 novembre. — (Communiqué de midi). Groupe d'armée von Hindenburg. A l'ouest de Riga, nous avons enrayé un mouvement ofrensif des Russes conlre K_m-mern. A l'ouest de Jacobstadt, dïmportanies forces ennemies qui attaquaient ont été repoussées ; 1 officier et 117 soldats russes sont tombés en notre pouvoir. Devant Duna-bourg, l'activité des Russes s'est bornée, hier, à une vive canonnade. Groupe d'armée Prince Léopold de Bavière. Rien de nouveau. Groupe d'armée. 3u général von Linsin-gen. Près et au nord de Rudka (à l'ouest de Czartorysk), des régiments de la Prusse orientale, de la Hesse ainsi que des régiments autrichiens, ont enrayé une attaque des Russes qui tentèrent de forcer notre front. Une contre-atlaque a ensuite rejeté l'ennemi dans ses anciennes positions.Communiqué officiel autrichien Vienne, 10 novembre. — Depuis l'insuccès des dernières attaques russes contre le front du Strypa, la tranquillité règne. Des tentatives de défoncement du front à l'ouest de CzartrirysU, ont été déjouées par des troupes al'emandes et austro-hongroises. Sur le front des Balkans Communiqué officiel allemand Berlin, 19 novembre.— Partout la poursuite de l'ennemi fait des progrès rapides. D'après les constatations faites jusqu'à présent, notre butin de Krusevac est de 103 canons, presque tous d'origine moderne, en plus de grandes quantités de munitions et de matériel de guerre. L'armée du général Bojadjeft annonce qu'elle a capturé 3,660 prisonniers serbes et,àNisch, 100 canons, -à Leskovac 12 canons. Communiqué officiel autrichien Vienne, 10 novembre. — Des troupes austro-hongroises de l'armée du général von KOvess ont pris les hauteurs très-fortifiées d'Okolista, et ont occupé une position, se composant de plusieurs rangées de tranch'ées, à Gldovisli, branche sud du Felica-Planina. Au sud-ouest de Kraljevo, des forces allemandes avancent des deux côtés de l'ibar ; elles ont atteint les environs d'Alexandrovac, au sud de Krusevac. Les Bulgares rejètent l'ennemi de la rive gauche de la Morawa, près de Nisch et d'Alexsinac. Communiqué officiel bulgare Sofia, 10 novembre. — Communiqué du 7 novembre. — N.os troupes, qui ont continué à poursuivre l'armée serbe défaite, son! arrivées le 7 novembre sur. tout le front jusqu'à la Morava et se préparent à passer sur la rive gauche. Les villes d'Aleksinec, Wlasotinec, Ittowac ont été occupées et en Macédoine la ville de Tetowo. Pas de changement sur les autres fronts. Nos troupes ont été acceuillies par la population à Nish avec des fleurs, des cris de joie, de hourrah et de bienvenue, comme libérateurs. La ville avait été pillée par les soldats serbes en retraite. Comme butin de guerre on a compté jusqu'ici à Nish et environs: 42 canons de forteresse, des miiliers de fusils et caisses remplies de munitions, 700 wagons de chemin de fer, !a plupart chargés de vivres, beaucoup d'aufomob'les, beaucoup de^matc-riel sanitaire et autre, 12 machines de désinfection. 500 pompes à eau, 500 nouveaux draoeaux et des centaines de mille de pièces de toile militaire et uniformes. Il y a encore de nombreux dépôts de ooudre dans 'a v'I'e et les environs. Les Serbes ont abandonné aussi dans leur retraite de nombreux canons, mitrailleuses et fusils qui ne sont oas enco~° comptés, jusqu'ici 5.000 prisonniers ont été faits à Nish. Prochaine entrevue des rois de Roumanie, de Bulgarie et de Grèce Bucarest, 10 novembre. — Tous les journaux de Bucarest assurent tenir de source diplomatique que l'on prépare actuellement une entrevue des rois de Roumanie, de Bulgarie et de Grèce. Au cours de cette entrevue, qui aura lieu à Bucarest, les "questions balkaniques seront débattues en commun, dans un esprit amical. La Grèce et i'Entente Londres, 8 novembre. — On télégraphie de Salonique : L'Entente s'est mise d'accord avec les-autorités grecques pour la construction de nouveaux hangars de quai, et d'une nouvelle voie facilitant le transport du débarcadère à la gare. Les autorités grecques ont ordonné de faire la place nécessaire aux navires de transport.Paris, 10 novembre. — De l'agence Havas : L'ambassadeur grec à Paris a remis ce matin au quai d'Orsay un télégramme du ministre-président grec qui assure que la Grèce est fermement résolue à maintenir, vis-à-vis des puissances de l'Entente,sa neutralité ayant le caractère d'une bienveillance. En Serbie Un corps d'amazones Rotterdam, 8 novembre. — Le Daily Mail apprend de Salonique que la veuve d'un lieutenant serbe a formé un corps d'amazônes de 389 femmes serbes armées de fusils Mauser, de revolvers et de poignards. L'Entente et la Serbie On télégraphie d'Athènes au « Petit Parisien »: L'ambassadeur anglais a déclaré que deux divisions anglaises — ensemble 40,000 hommes — s'avancent contre les Bulgares. D'autres contingents suivent. Chaque jour 15 à 18 tramspà'teht de Salonique vers le front. Il a élé débarqué déjà 250,000 soldais français et anglais, mais le nombre-est encore insuffisant pour une offensive énergique. Sur le front itato-autrichieri ; Communiqué officiel autrichien Vienne, 10 novembre. — L'activité de l'artillerie italienne a été généralement plus vive hier. Des attaques ennemies conlre la partie sud de notre position sur je Podyoro, conlre Zagora, près de Plava et sur le Col-di-Lana, ont été rejelées. Plusieurs civils, parmi lesquels une femme et trois enfants, ont été tués par un jet de bombes d'un avion à Rabresina. Communiqué officiel italien Rome, 10 novembre. Rapport du 9. — l.e long de la frontière du Frentin, activité persistante et réciproque de l'artillerie et des avions. En Camnthie, grande activité de l'artillerie ennemie. Noire artillerie a dispersé des dé.adhements ennemis dans la vallée ds Koe-der (Gail) ainsi que sur le penchant du mont Lodin. Pendant la nuit du 6 au 7 novembre, de fortes colonnes ennemies ont attaqué la hauteur à l'ouest de Gôrz, après une intense préparation de l'artillerie et le jet de nombreuses grenades à main. Elles furentd rejetéss. Au Karst, rien de particulier. En mer Londres, 9 novembre. — Le vapeur anglais Bureak, ainsi que le vapeur japonais Tasikumi Maru ont élé coulés. Leurs équipages ont élé sauvés. Un aulre vapeur anglais aurait également été coulé et son équipage sauvé. De la Suisse, 10 novembre. — Un .sous-marin autrichien a coulé entre In Sicile et la S a rd aigrie, près du cap Carbonara, le grand transatlantique Ancona, des messageries mari-limes napolitaines « Italia ». Des cinq cents passagers, 160 et 10 matelots ont é'é sauvés, grâce à l'aide venue des côtes algériennes. En Angleterre A la Chambrn des Lords Londres, 9 novembre. — Au cours d'un débat au sujet de la censure et de la politique en général, Lord Curzon défendit l'intervention des autorités vis-à-vis du journal le Globe, qui a constamment publié, quoiqu'en étant averti, des nouvelles inexactes au sujet de Kitchener. Cur; zon a fait un grand éloge de Grey : Grey doit accomplir une lâche difficile, pénible. Il doit conduire un attelage de 4 chevaux qui n'allaient jamais ensemble autrefois, par des chemins pleins d'embûches et de coins aigus. Cela exigeait une habileté extraordinaire. Après 15.mois, .deux rois des Balkans ont trompé l'attente des Anglais et ont élé infidèles à leurs promesses. Il y a des hommes qui désavouent actuellement leur ancienne idole. Ces attaques sont injustes et ont porté préjudice à la cause des alliés. Lord Lansdowne déclara que si l'Angleterre avait envoyé en l'automne des troupes en Serbie, quand les relations entre la Serbie el la Bulgarie étaient très tendues, la situation que chacun cherchait à éviter, aurait été hâtée. L'envoi du premier contingent n'a pas subi de retards. Pas une minute n'a élé perdue pour en préparer d'autres. Dans l'Argentine Loi contre le célibat De la « Navion » de Buenos-Ayres : Un député socialiste du Parlement argentin vient de proposer l'application rigoureuse d'une loi qui avait é.é votée en 1909, mais qui, à la suite de circonstances politiques spéciales, n'avait pas été confirmée par le Sénat. Il s'agit d'un impôt sur les célibataires. L'âge légal pour se marier, dans l'Argentine, est fixé à 20 ans. Lorsqu'un homm; arriveia jusqu'à l'âge de 30 ans sans avoir contracié mariage, il devra payer un impôt mensuel Je 25 francs. D'après le projet modifié, dans les cinq années qui suivront, l'impôt augmentera du double. Entre 35 et 50 uvi, le céhta.aire payera chaque mois 10p rranc_>; de 50 à 75 ans, 130 francs. Après 75 ans, la redevance est abaissée à 50 francs et le célibataire atteignant 80 ans n'aura plus rien 3 payer. ECHOS La lutte contre le typhus Le service des bâtiments civus du mim-icre de l'agriculture et des travaux publics vient de mettre en adjudication les travaux qu'il compte faire exécuter au Palais du Cinquantenaire à Bruxelles, pour le compte du service de santé. D'importants locaux vont être édifiés spécialement pour le prélèvement du vaccin antityphique. On sait que grâce aux nouvelles métnodes la lutte contre le typhus est devenue extrêmement efficace. 11 importait de doter le pays d'un établissement conçu d'après les plus récentes exigences de la science, pour la fabrication du vaccin qui est mis, par le service de santé, à la disposition des praticiens. Les tra vaux vont être entrepris à bref délai d'après les plans de M. Canneel, l'architecte principal des bâtiments civils. Ils seront poussé-avec la plus grande activité. La fin de la g'uerre M. Camille Flammarion, l'astronome-poète, à qui l'on doit tant d'ouvrages de vulgarisation scientifique, entrevoit une solution imprévue et radicale de la conflagration européenne. Il s'agit tout simplement d'une dissolution du soleil qui pourrait. bien,_ paraît-il, _ s'évaporer instantanément dans l'éther, après avoir fait explosion, comme une simple usine de grenades. « Le conflit actuel, écrit- M. Flammarion dans le New-York Herald, présente toute la marge nécessaire pour laisser au soleil le temps d'une secousse libératrice. Qu'une bonne explosion se produise et le geste d'Apollon mettra d'accord tous les citoyens de la planète que nous habitons. » Concours de dactylographie De la « Pressa » de Bucnos-Ayr^s : Le grand concours international de dactylogra-phie qui réunissait à Montevideo depuis quinze jours les champions de ioutes les parties du monde vient de se terminer. Le nombre des dactylographes admis à participer aux épreuves finales s'est élevé à 162. Le premier grand prix d'honneur consistant en une médaille d'or grand module si une somme de 25 mille francs a été gagné par une jeune fille de Manchester âgée de 24 ans, Mlle Lily Wood, qui est employée dans l'administration du chemin de 1er Bue-nos-Ayres-Rosario, à Bu:nos-Ayres. Elle a copié en une heure 6,119 mots, ce qui établis un record. Le dernier record officiel était de 5,620 mots. Des canots de sauvetage en ;apier D'après le périodique allemand Prome-theus, 1-amiral japonais Yokoyama aurait trouvé un procédé permettant de construire das canots de sauvetage en papier. Ce pa pier serait fabriqué de fibres du mûrier, qui sont réputées pour leur résistance. Deux feuilles de ce papier collées ,l'une contre l'autre ne peuvent être déchirées par deux hommes vigoureux tirant de toutes leurs forces aux deux bouts. Alais il fallait surmonter une difficulté ; rendre ce papier imperméable. Or l'amiral japonais y aurait réussi; Il a fabriqué ensuite au moyen de ce papier imperméabilisé des tubes", qui peuvent être réunis en radeau. Il serait possible de réduire un radeau de ce genre, capable de porter une dizaine de personnes, aux dimensions d'un simple coussin pneumatique. Ces canots de sauvetage seraient particulièrement destinés aux sous-marins. Conseil communal de Ciaiul Séance de 8 novembre. (Suite). Le Conseil : a)Décide de solliciter la mise à la pension, pour cause de maladie, de M. G. Pipyn, professeur à l'Ecole industrielle; b) Accorde un congé d'un an, sans traitement, à Mlle Haelbrecht, institutrice à l'Institut de Kerchove; c) Accorde démission honorable de leurs fonctions à Mlle De Budt, institutrice aux écoles gardiennes et à Mme Vande Steene-De Vos, institutrice aux écoles du soir. Chronique Gantoise ŒUVRE de l'Alimentation communale. — Rapport du mois d'octobre 1915. Dépenses totales (depuis le 13 août 1914) Achat de denrées : riz, févés, pois secs, homing, cdréaline ; pain; pommes de terre; légumes ; sel; Frais d'administration fr. 1.503.443,37 Viandes (fraîches et en saumure) .... 388.260,33 fr. 1.801.703,70 Recettes: o) Produit de la vente des farines du « Col-chester » . . . . 77.596,80 b) Livraisons à la Croix Verte 91.818,48 cj Livraisons à la Croix Jaune. .... . 17.1,U0 d) List.es de souscription el tldns. !... - 588.785,73 e) Subs.hebdoin. cotnni. '! prov. sec. et aliment. 340.000,01) 1.098.374,01 Excédent des dépenses sur les receltes : 793.329,69 H rcsle en magasin (riz, pois, fèves, écréaline, sel, viande de bœuf en saumure el légumes) pour une valeur d'environ fr. 28.700,0j rtonwie uj rations (.der.'sein. octoore) c.tau ue io.jdo, soit litres, donc une uitiitnution ue i. sur le nomore de lui septemore, qui était de 9J5U liti'-s. /Nomore ae rations a la nn ae enaque semaine uociODre: 9 oct. 18.^50; 16 octobre I/.950; 23 oct. 1/.850; 3U oct. 18.050. uans la seconde moitié de septembre et la premiere moitié d'octobre a eu lieu la tcyision ert vue de l'application du nouveau Daréme de secours ; bien des personnes nr se présentent pas â cette occasion, de là la diminution. ! Le nouveau barème entra en vigueur le 31 octobre. Nombre dp ménages assistés (fin octobre) 9.352; a raison de 3 à 4 personnes par famille, 1 enombre des personnes secourues (adultes et enfants) s'élève à 32.725 environ.Prix moyen par ration (dern. semaine d'octobre) : fr. 0.20, soit fr. 0.01 de moins que la dernière semaine de septembre, comme conséquence de la diminution du prix du pain. L'Econome, Fr. De Coster. Feuilleton du Journal de Gand f42 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS En effet, chacun causait de ses affaires, de ses amours, de ses plaisirs du carnaval qu1 s'ouvrait le lendemain, de la semaine sainte prochaine, sans faire attsntiin un seul instant ni aux acteurs, ni à la pièce, à l'exception des moments indiqués, oû chacun alors se retournait soit pour entendre une portion du récitatif de Coselli, soit pour applaudir quelque trait brillant de Moriani, soit pour crier bravo à la Spech ; puis les conversations par-ticulièjçes reprenaient leur train habituel. ,Vprs: la fin du premier acte, la porte d'une loge restée vide jusqiie-là s'ouvrit, et Franz vit entrer une personne à laquelle il avait eu l'honneur d'être présenté à Paris et qu'il croyait encore en France. Albert vit le mouvement que fit son ami à cette apparition, et se retournant vers lui ; 1 — Est-ce que vous connaissez cette femme? dit-il. :— Oui; comment la trouvez-vous? • — Charmante, mon- cher, et blonde. Oh ! les adorables cheveux! C'est une Française? '— C'est une Vénitienne. :— Et vous l'appelez? La comtesse G... — Oh! je la connais de nom, s'écria Albert: on la dit aussi spirituelle que jolie. Parbleu, quand je pense que j'aurais pu me faire présenter à elle au dernier bal de madame de Villefort, oû elle était, et que j'ai négligé cela: je suis un grand niais! — Voulez-vous que je répare ce tort? demanda Franz. — Comment! vous la connaissez assez intimement pour me conduire dans sa loge? — J'ai eu l'honneur de lui parler trois ou quatre fois dans ma vie ; mais, vous le savez, c'est strictement assez pour ne pas commettre une inconvenance. En ce moment la comtesse aperçut Franz et lui fit de la main un signe gracieux"'auquel il répondit par une respectueuse inclination de tête. — Ah çà, mais il me semble que vous êtes au mieux avec elle? dit Albert. — F,h bien! voilà ce qui vous trompe et ce qui nous fera faire sans cesse, à nous autres Français, mille sottises; et l'étrange, c'est de tout soumettre à nos points de vue parisiens; en Espagne, et en Italie surtout, ne jugez jamais de l'intimité des gens sur la liberté des rapports. Nous . nous sommes trouvés en sympathie avec la comtesse, voilà tout. — sympathie de cœur? demanda Albert en riant. — Non, d'esprit, voilà fout, répondit sérieusement Franz. — Et à quelle occasion? — A l'occasion d'une promenade de Cotisée pareille à celle que nous avons faite ensemble.— Au clair de la lune? — Oui. — Seuls? — A peu près — Et vous avez parlé... — Des morts. — Ah! s'écria Albert, c'était en vérité fort récréatif. Eh bien! moi,je. vocs promets que si j'ai le bonheur d'être! le cavalier de la belle comtesse dans une pareille promenade, je ne lui parlerai que des vivants. . — Et vous aurez peut-être tort. — En attendant, vous allez me présenter à elle comme vous me l'avez promis;? — Aussitôt la toile baissée. — Que ce diable de^premier acte est long! — Ecoutez le finale, il est fort beau, et Coselli le chante admirablement. — Oui, mais quelle tournure! — La Spech y est on ne peut plus dramatique.— Vonus comprenez que lorsqu'on a entendu la Sontag et la Malibran... — Ne trouvez-vaus pas la méthode de Moriani excellente ? — Je n'aime pas les bruns qui chantent blond. — Ah! mon cher, dit Franz en se retournant, tandis qu'Albert continuait de lorgner, en vérité vous êtes par trop difficile. Enfin la toile tomba à la grande satisfaction du vicomte de Morcerf qui prit son chapeau, donna un coup de main rapide à ses.cheveux, à sa cravate et à ses manchettes, et fit observer à Franz qu'il l'attendait. Comme de son côté la comtesse, que Franz interrogeait des yeux, lui fit comprendre par un signe qu'il serait le bienvenu. Franz ne. mit aucun retard à satisfaire l'empressement d'Albert, et faisant, suivi de son compagnon qui profitait du voyage pour rectifier les faux plis que les mouvements avaient pu imprimer à son col de chemise et au revers.de son habit, le tour de l'hémi- 1 cycle, il vint frapper à la loge n" 4, qui élait celle qu'occupait la comtesse. Aussitôt le jeune homme qui était assis à côté d'elle sur le devant de la loge se leva, cédant sa place, selon l'habitude italienne, au nouveau venu, qui doit la céder à son tour lorsqu'une autre visite arrive. Franz présenta Albert à la comtesse comme un de nos jeunes gens les plus distingués par sa position sociale et par son esprit; ce qui, d'ailleurs, était vrai; car à Paris, et dans le milieu oû vivait Albert, c'était un cavalier irréprochable. Il ajouta que, désespéré de n'avoir pas su profiter du séjour de la comtesse à Paris pour se faire présenter à elle, il l'avait chargé de réparer cette faute, mission dont il s'acquittait en priant la comtesse, près de laquelle il aurait eu besoin lui-même d'un introducteur, d'excuser son indiscrétion.La comtesse répondit en faisant un charmant salut à Albert et en tendant la main à Franz. Albert invité par elle, prit la place ^ide sur le devant, et Franz s'assit au second rang derrière la comtesse. (A suivre). i

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