Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 04 June. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 18 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/v40js9mr3h/
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abonnements : REDAC1ION & ADiVllNlS I RATION : ANNONCES* BELGIQUE : 8 fr. par an ; ^ fr. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois 3^ I£XJ±Li JD J±1 JE^J-j-A. ÏST DRE 3 Gr_A.ïST L Pf)Hr rPtrnncrpr Ip nnrt Pn ei/e _. Vnir Ip tarif an hoc Hp la Hprniàm nona An Innonal Avis officiels allemands I INSPECTION D'ÉTAPE 4. Gand, 1" juin 191 I |. A la commune de Bachte-Maria-Leern ■ surie territoire de laquelle le 30 avril un fil b; ( ijelé a été tendu à la chaussée de Qand à Deyn* ■ ce qui a eu pour conséquence qu'une aulomob ■ ^ service des transports de la colonne d'éta I ;l été endommagée, il a été infligé, d'acco ■ aïec le commandant supérieur de l'armée, u I amendede 2,000 marks. | j, A chacune des communes de Deynze et I peteghem, sur le territoire desquelles le 28 av B un train de blessés a été assailli à coups ■ pierre et accueilli par des vociférations et d ■ cris de « Vive la France», il est infligé, d'acco ■ avec le commandant supérieur de l'armée, u ■ amende de 4,000 marks. I 3. A la commne de Moen, sur le territoire ■ laquelle, en janvier et février 1915, les fils tél ■ graphiques de la ligne du chemin de fer Hf ■ seaux-Avelghem ont été brisés, et environ 16' ■ mètres de fil ont été dérobés, il a été inflig B d'accord avec le commandant supérieur de l'< ■ mée, une amende de 1,000 marks. I 4. A la commune de Courtrai, sur le territoi ■ de laquelle, dans la nuit du 19 avril, la grue I vapeur de la place du port a été endommagée H dessein et rendue pour longtemps inutilisale. I Secundo : dans la nuit du 10 mai, les parc ■ latérales de six wagons de chemin de fer, eh* I gés de sable et garés au quai de déchargemei ■ ont été détachées avec préméditation, pour q ■ lors de la mise en marche du train le sa! ■ s'échappe, il a été infligé, d'accord avec I commandant supérieur de l'armée, une ameni I de 20.000 marks. I 5. A la commune de Melle, sur le territoire ■ laquelle à deux reprises, notamment le 6 mai ■ le 10 mai 1915, la ligne téléphonique utilisée p ■ l'administration de l'armée allemande a été e ■ dommagée avec préméditation, par la destru ■ lion de panneaux, il a été infligé, d'accord av ■ le commandant supérieur de l'armée, ui ■ de20.000 marks. I Ceci est porté à la connaissance du pub] ■ pjrle chef de l'administration civile VON Keudell, Conseiller d'Etat. Avis I Récompenses à payer à ceux qui trouvei et apportent, ou mettent en sûreté, Ii I objets spécifiés ci-après : I Aux personnee qui apportent ou mettent ( ■ sûreté des armes, des objets d'habillement c ■ d'équipement, des cartouches à balles et di ■ parties de munitions ayant déjà servi, di I paniers à cartouches ou autres projectiles, di I boites à conserves, tubes et autres emballagi ■ de ce genre, comme en général, tous autri I objets métalliques, il sera payé désormais 1< ■ récompenses ci-après, dans lesquelles soi ■ compris les frais de mise en sûreté : I 1. pour objets triés en laiton, (y compris ■ cuivre qui se trouve dans les cartouches vide ■ de l'infanterie ou dans les douilles de cartouche H de l'artillerie) ; pour le cuivre, l'aluminium i ■ "étain (aussi en tubes et en feuilles), le kil< ■gramme. Mark —,E I le triple de ce prix sera payé pour les douille Hiecartouches de l'artillerie, lorsqu'elles ne soi Bas endommagées, soit le kilogr. Mark 1,E I 2. pour munitions à balles de l'infanterii ■ pour le bronze, le plomb et le zinc, le kilc ■ gramme. Mark—,2 I 3. pour boîtes à conserves et autres récipieni ■semblables en fer-blanc ou tôle de zinc, le kilc ■gramme. Mark —.0 4. pour pièces de fer, auxquelles adhérent d'autres métaux, comme par exemple les éclats _ de projectiles de l'artillerie avec cercle de guidage, le kilogramme. Mark —,03 e' 5. pour pièces de fer, sans autres métaux ir~ adhérants, le kilogramme. Mark—,01 6. pour une mitrailleuse. Mark 30,— 7. pour toute arme à feu à main, complète et )e utilisable. Mark 2,— 5. pour tout sabre-baïonnette complet et ie utilisable. Mark —,30 9. pour toutes armes visées par les articles précédents (7 et H) lorsqu'elles sont endomma- " gées ou incomplètes, comme pour tous objets d'habillement et d'équipement, le kilogramme. ^ Mark —,15 10. pour certains objets de valeur, tels que le jumelles, lunettes à prismes, longues-vues, quadrants, appareils de précision, 5 °/0 de leur valeur d'estimation. Vu le danger qu'elles présentent, les muni-* fions à balles (obus non éclatés) de l'artillerie ne doivent pas être touchées par des personnes ' non expérimentées; une récompense de Mark ' 0,50 sera payée pour l'indication exacte de l'endroit où se trouve une de ces pièces. rg Tout objet trouve doit etre remis le plus vile ^ possible au commandement de l'étape ou chez le maire de l'endroit, où seront reçues également les indications concernant les lieux de ,IS découverte des pièces ci-dessus. r" Tout recèlement ou dissimulation, l'achat ou ' acquisition quelconque, la vente ainsi que toute Je coopération à la vente d'armes, objels d'équipe-ment et en général, d'objets trouvés, sont inter-^ dites et seront punies suivant la loi (comme vol, recel, soustraction). « ECHOS ar _____ Le prix du papier Pour la première fois, dit le journal « La "c Prensa », de Buenos-Ayres, la République le Argentine a exporté le mois passé du papier à journaux en grande quantité en Europe. IC Cela tient à ce que les fabriques françaises et anglaises ont actuellement de la difficulté à se procurer de la paie de bois en Suède ou en Norvège (les frets et les assurances étant très élevés), et, d'autre part, l'Allemagne, qui é;a!t une des grandes productrices de papier et qui ît fournissait même en France d'immenses quan- iS tités de papier aux journaux k des prix très bas, n'est plus en mesure d'exporter; les fabriques .n argentines et, parmi elles, la fameuse usine de IU Zarate, ont donc saisi l'occasion de faire de ;s gros bénéfices et ont pris des commandes qui îs absorberont la totalité de la production pour p'us de dix-huit mois. îs r ,t _ . » ~~LÀ GÛÊHliË :s " Sur Se front occidsnta! !e Bulletin officiel allemand :s Berlin, 2 juin (midi). — Près de Bixschoote, :s au Nord-Est de Steenstraate, nous avons abattu ;t un avion anglais et avons fait prisonniers les )- deux occupants, un Belge et un officier anglais. 0 A l'Ouest de Souchez, nous avons repris la :s sucrerie dont les Français s'étaient emparés it hier après-midi. Près et au Sud de Neuville, les 0 Français ont, vers la soirée, entrepris une !, attaque contre nos positions et ont été repous- i- sés; seule, une petite partie de tranchée, avan- 5 çant au delà de la route de Neuville à Ecurie, est s tombée au pouvoir de l'ennemi. Dans le bois Le Prêtre, les corps à corps durent encore dans 5 quelques morceaux de tranchées. lELErnunc ooa Bulletins officiels français Paris, 30 mai. — Dans le secteur au nord d'Arras, la lutte d'artillerie a continué. Au Sud-Est de Neuville-Vaast, nous avons attaqué l'ouvrage allemand dit du Labyrinthe. Nous avons progressé. A la lisière du bois Le Prêtre, nous avons enlevé de nouvelles tranchées. En Alsace, dans le massif du Schnepfenrieth, nous avons repoussé une attaque et conquis une tranchée. Paris, ::l mai (23 heures). — En Belgique, sur le front de l'Yser, lutte d'artillerie. Dans la région au Novd d'Arras, nous avons progressé; sur le chemin de Souchez à Carency, nous nous sommes emparés du moulin Malon et des tranchées allemandes qui s'étendent du moulin à la sucrerie de Souchez. Dans la région du « Labyrinthe » nous avons repoussé dans la nuit du 30 ou 31 une contre-attaque allemande. Au cours de la journée, les Allemands n'ont prononcé aucune attaque d'infanterie ; ils ont seulement bombardé notre front. Aux lisières du bois Le Prêtre, simple lutte d'artillerie. Sur le front oriental Communiqués officiels allemands Près d'Amboten, à 50 kilomètres à l'est de Liban» la cavalerie allemande a mis en fuite le 4me régiment de dragons russes. Dans la région de Sawle, les attaques ennemies ont été inefficaces. Le butin de mai, au nord du Nje-men, s'élève à 24,700 prisonniers, 16 canons, 47 mitrailleuses; entre le Njemen et la Pilica, 6,943 prisonniers, 11 mitrailleuses et 1 aéroplane.Au front septentrional de Przemysl, les troupes bavaroises ont pris d'assaut les forts 10a, lia et 12 (situés près et à l'ouest de Dunko-wicski), avec 1,400 hommes du restant de la garnison, ainsi que l'armement, composé de deux canons blindés. 18 canons de gros calibre et 5 canons légers. Les Susses tentèrent de détourner lu fatalité- par è&s attaques en masses contre nos positions à l'est de Jaroslaw, mais tous leurs efforts restèrent sans résuliat. Des • masses énormes de tués couvrent le champ de bataille devant notre front. Les conquérants de l'armée du général von Linsingen, les troupes de la garde de Zwinin, les troupes de la Prusse orientale et de la Poméranie, sous le commandement du général bavarois comte Bothmer, ont pris d'assaut la localité vigoureusement retranchée de Stryj. La position russe près et au nord-ouest de cette ville est débordée. Jusqu'ici 53 officiers 1 et 9,182 hommes ont été faits prisonniers et 15 i mitrailleuses ont été capturées. Nous avons pris hier d'assaut deux autres ouvrages de Dunkowiczki, appartenant à la forteresse de Przemysl. Après leur victoire de i Stryj. les troupes alliées ont progressé hier dans i la direction de Medenice. i Pendant tous le mois de mai, sur le front du Sud-Est, les alliés ont fait prisonniers 863 offi- < ciers et 268,869 soldats et capturé 251 canons < et 576 mitrailleuses. Les troupes placées sous | les ordres du général von Mackensen, seules, se sont emparées de 400 officiers, dont 2 généraux | 152,254 soldats, 160 canons, dont 28 de gros calibre, et 403 mitrailleuses. Si l'on tient compte t du nombre publié hier au sujet des prisonniers capturés sur le théâtre oriental de la guerre, le t total des prisonniers russes tombés entre les f mains des alliés pendant le mois de mai est t 1.000 officiers environ et de plus de 300.0( soldats. Bulletin officiel autrichien Vienne, 1 juin (midi). — Les troupes allié* qui s'étaient avancées à l'Est du San ont é attaquées cette nuit sur tout le front par d< forces russes énormes; les forces nurnériqui ment supérieures de l'ennemi tentèrent d'avai cer principalement à la Lubaczowka inférieur* Toutes les attaques furent repoussées avec 1( pertes les plus considérables pour l'ennemi; se retira sur plusieurs points en débandade. D< attaques russes au San inférieur, en aval c Sieniawa, échouèrent également. Au front septentrional de Przemysl, les troi pes bavaroises prirent entretemps d'assaut tro ouvrages de la ceinture, firent 1,400 prisonniei et capturèrent 28 canons de gros calibre, doi 2 canons blindés. Au Sud du Dnjetr, les troupes alliées de l'a mée Linsingen pénétrèrent hier, comme consi quence de l'attaque, dans la position retranché ennemie, défirent les Russes et s'emparèrent c Struj. L'ennemi est en retraite près de Dnjetr 53 officiers, 9,000 hommes prisonniers, 8 ci nons et 15 mitrailleuses tombèrent dans le mains du vainqueur. Au Pruth et en Pologne, la situation e: inchangée. Bulletin officiel russe Pétrograde, 1 juin. — Communiqué du 3 mai : Dans la région de Schavlen, les Allemanc continuent à résister à nos attaques et entr< tiennent un feu vigoureux. En Galicie, nos troupes ont passé à l'offensiv et prirent pendant la nuit le village d Monaeter. L'offensive ennemie sur le froi Jaroslaw-Radymno, dans la direction Es a pu être arrêtée. Dans la région du Dnjesti toutes les attaques de l'ennemi, exécutées a cours du 29, ont été repoussées. Au cours de 1 nuit, nous avons réalisé une contre-attapue qi fut accompagnée de succès. Sur les autres secteurs du front, aucun char gement n'est à mentionner pendant la journé du 30 mai. Sur le front italo-aufrichiei Bulletin officiel autrichien Vienne, 1 Juin. W. T. B. — Le combat sur 1 plateau de Folgaria-Lavarone et les escarmou ches sur les frontières de Carenthie continuer Communiqué officiel italien Hier matin l'attaque d'un régiment alpin con tre un secteur de nos fortifications au haut pla teau de Lavarone (à la route Calliano-Levico) été repoussée. Dans la région au Nord-Est de Paneverggio dans la vallée Eisman, un détachement ennetr commença à piocher mais il se retira immédia tement devant le feu de nos patrouilles. A la frontière de la Carinthie il y a eu de pe tits combats favorables à nos armes. A l'Est de Karfreit, l'ennemi tenta vainemen d'escalader les pentes de Krn. Nbtre artillerie lourde a commencé à interve nir dans le combat d'artillerie sur le territoiri frontière à la côte. ; En mer Copenhague 31 mai. Le vapeur Sôborg, de 3500 tonnes, torpillé à la sortie de la Tyne, était en route pour New-Castle où il devait prendre du char-ï bon pour l'Italie. i • » • Un torpilleur français en reconnaissance sur les côtes du villajet de Smyrne, devant le port Kush-Adassi, a échoué près du cap Jilandschi. ï 1 La réponsj ; de l'Allemagne aux Etats-Unis Voici le texte de la réponse de l'Allemagne à la dernière note des Etats-Unis : ! Le soussigné a l'honneur de remettre à S. i Exc. l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique, t M. James W. Gérard, la réponse suivante à la note du 15 courant de son gouvernement relative au préjudice causé aux intérêts américains par la guerre des sous-marins allemands : Le gouvernement impérial a soumis à un examen approfondi les communications du gouvernement des Etats-Unis. Il a, de son côté, le vif désir de contribuer dans la mesure de sa franchise et de son amitié à éclaircir les malentendus qui auraient éventuellement pu se produire dans les relations des deux gouverne-' ments à la suite des incidents signalés par le gouvernement américain. Tout d'abord, en ce .qui concerne le cas des vapeurs américains Cushing et Gulflight, le gouvernement allemand a déjà fait savoir à l'ambassadeur des Etats-Unis qu'il n'a nuile-; ment l'intention de faire attaquer des navires neutres par des sous-marins ou des aviateurs dans la zone de guerre, du moment que ces , navires ne- se sont rendus coupables d'aucune , action hostile. Au contraire, les forces navales I ont reçu à différentes reprises les instructions les plus formelles leur interdisant d'attaquer les navires se trouvant dans ce cas. Si, pendant ces derniers mois, des navires neutres ont été par suite de confusion endommagés par des. sous-marins allemands, il ne s'agit que de cas exceptionnels et absolument isolés, dus à l'abus du pavillon conseillé par le gouvernement britannique et à l'attitude négligente ou suspecte des capitaines des navires intéressés. Le gouvernement allemand, dans tous les cas où il a constaté officiellement qu'un navire neutre avait été, sans qu'il fût en faute, endommagé par des sous-marins ou des aviateurs allemands, a exprimé ses regrets de ce hasard ma,heureux et s'est engagé au paiement d'indemnités dûment justifiées. C'est à ce principe qu'il est résolu à se conformer dans le cas des vapeurs américains Cushing et Gulflight. Une enquête est ouverte à leur sujet et le résultat en sera prochainement communiqué à l'ambassade. Ce.te enquête pourra, le cas échéant, être complétée par une commission d'enquête internationale, conformément au titre 111 de la Convention de La Haye du 18 octobre 1907, qui vise l'aplanissement pacifique des litiges internationaux. Lorsqu'à péri le vapeur ang.ais Falaba. le commandant du sous-marin allemand avait l'inteniion de donner aux passagers et à l'équipage toute latitude de se sauver. Ce n'est que lorsque le capnaine du vapeur, au lieu d'obtempérer à l'ordre de stopper, s'enfuit et demanda du secours au moyen de fusées, que te commandant du sous-marin pria l'équipage et les passagers, par signaux et porte-voix, de quitter le navire endéans un délai de dix minutes. En réalité, il leur a laissé un délai effectif de vingt-trois minutes et n'a lancé sa première torpille qu'au moment où des embarcations suspectes accouraient au secours du Falaba. feuilleton du Journal de Gand 13 Le Comte DE Monte-Cristc PAR ALEXANDRE DUMAS — De la conspiration, Monsieur, nous r svons rien encore; tous les papiers saisis si W ont été enfermés en une seule liasse, i tëposés cachetés sut votre bureau. Quant a Prévenu, vous l'avez vu par la lettre même qi dénonce, c'est un nommé Edmond Dantè: iscond à bord du trois-mâts « le Pharaon > feant le commerce de coton avec Alexandri ' Smyrne, et appartenant à la maison Morn 11 fils, de Marseille. — Avant de servir dans la marine marchar I', avait-il servi dans la marine militaire? — Oh! non, Monsieur; c'est un tout jeun Hmme. — Quel âge ? — Dix-neuf ou vingt ans au plus. En moment, et comme Villefort, en su 'nt la Grande-Rue, était arrivé au coin de 1 "e des Conseils, un homme qui semblait l'ai Nre au passage l'aborda : c'était M. Morre! —■ Ah 1 monsieur de Villefort, s'écria 1 brave homme en apercevant le substitut, suis bien heureux de vous rencontrer. Imi nez-vous qu'on vient de commettre la mépr la plus étrange, la plus inouïe ; on vient d rèter le second de mon bâtiment, Edmond D tès. ) —- Je le sais, Monsieur, dit Villefort, et viens pour l'interroger. — Oh ! Monsieur, continua M. Morrel, e porté par son amitié pour le jeune homme, vt ne connaissez pas celui qu'on accuse, et je connais, moi : imaginez-vous l'homme le p e doux, l'homme le plus probe, et j'oserai pr [r que dire l'homme qui sait le mieux son état ît toute la marine marchande. O monsieur de \ u lefort! je vous le recommande bien sincè ,j ment et de tout mon coeur. Villefort. comme on a pu le voir, appar i, nait au parti noble de la ville, et Morrel au p e ti plébéien; le premier était royaliste ultra, :1 second était soupçonné de sourd bonapartis Villefort regarda dédaigneusement Morrel, i- lui répondit avec froideur : — Vous savez. Monsieur, qu'on peut êl e doux dans la vie privée, probe dans ses re tions commerciales, savant dans son état, n'en être pas moins un grand coupable, poli quement parlant; vous le savez, n'est-ce pi Monsieur? a Et le magistrat appuya sur ces dernie mots, comme s'il en voulait faire l'applicati à l'armateur lui-même; tandis que son rega 3 scrutateur semblait vouloir pénétrer jusqu' je fond du coeur de cet homme assez hardi d gi- tercéder pour un autre quand il devait sav ise que lui-même avait besoin d'indulgence, ar- Morrel rougit, car il ne se sentait pas an- conscience bien nette à l'endroit des opinii politiques; et d'ailleurs la confidence que je avait faite Dantès à l'endroit de son en,re\ avec le grand maréchal et des quelques m m- que lui avait adressés l'empereur, lui troub ius quelque peu l'esprit. Il ajouta toutefois, ai le l'accent du plus profond intérêt : us — je vous en supplie, monsieur de Vil -s" fort, soyez juste comme vous devez l'être, t de comme vous l'êtes toujours, et rendez-nc "■ bien vite ce pauvre Dantès! "e_ Le rendez-nous sonna révolutionnairemen l'oreille du substitut du procureur du roi. te_ —Eh ! eh ! se dit-il tout bas, rendez-nous îr~ ce Dantès serait-il affilié à quelque secte 'e carbonari, pour que son protecteur empli fe- ainsi sans y songer la formule collective? ( et l'a arrêté dans un cabaret, m'a dit, je crois, commissaire ; en nombreuse compagnie, a- re ajouté : ce sera quelque ven/e. la- Puis tout haut : et — Monsieur, répondit-il vous pouvez èi ti- parfaitement tranquille, et vous n'aurez p is„ fait un appel inutile à ma justice si le préve est innocent; mais si, au contraire, il est.ee rs pable, nous vivons dans une époque diffici ot Monsieur, où l'impunité serait d'un fatal exe rd pie : je serai donc forcé de faire mon devo au Et sur ce, comme il était arrivé à la poi in" de sa maison adossée au palais de justice, 0,r entra majestueusement, après avoir salué, ave une politesse de glace, le malheureux armatet ,a qui resta comme pétrifié à la place où l'ava ,nb quitté Villefort. 'u' L'antichambre était pleine de gendarmes i ue d'agents de police; au milieu d'eux, gardé vue, enveloppé de regards flamboyants d 311 haine, se tenait debout, calme et immobile, 1 'ec prisonnier. Villefort traversa l'antichambre, jeta u le- regard oblique sur Dantès, et, après avoir pr: on une liasse que lui remit un agent, disparut e ius disant : — Qu'on amène le prisonnier, à Si rapide qu'eût été ce regard, il avait suf à Villefort pour se faire une idée de l'homm qu'il allait avoir à interroger : il avait reconn l'intelligence dans ce front large et ouvert, 1 ,;e courage dans cet œil fixe et ce sourcil froncé )n et la franchise dans ces lèvres épaisses et à d£ le mi ouvertes, qui laissaient voir une doubl -_j| rangée de dents blanches comme l'ivoire. ■ La première impression avait été favorabl à Dantès; mais Villefort avait entendu dire s re souvent, comme un mot de profonde politique as qu'il fallait se défier de son premier mouve nu ment, attendu que c'était le bon, qu'il appliqu .u- la maxime à l'impression, sans tenir compt le, de la différence qu'il y a entre les deux mots u- Il étouffa donc les bons instincts qui von Ir. laient envahir son cœur pour livrer de là as te saut à son esprit, arrangea devant la glace s ea «■a»»——aama————————■■■ il figure des grands jours et s'assit, sombre et ;c menaçant, devant son bureau. ir Un instant après lui, Dantès entra. it Le jeune homme étai ttoujours pâle mais calme et souriant; il salua son juge avec une :t politesse aisée, puis chercha des yeux un siè-à ge, comme s'il eût été dans le salon de l'arma-e teur Morrel. e Ce fut alors seulement qu'il rencontra ce regard terne de Villefort, ce regard particulier n aux hommes de palais, qui ne veulent pas s qu'on lise dans leur pensée, et qui font de leur n œil un verre dépoli. Ce regard lui apprit qu'il était devant la justice, figure aux sombres façons.fi •— Qui êtes-vous et comment vous nommez-e vous? demanda Villefort en feuilletant ces no-u tes que l'agent lui avait remises en entrant, et e qui depuis une heure étaient déjà devenues , volumineuses, tant la corruption des espionnages s'attache vite à ce corps malheureux qu'on s nomme les prévenus. — Je m'appelle Edmond Dantès, Monsieur, s répondit le jeune homme d'une voix calme ° ;i sonore; je suis second à bord du navire u le Pharaon », qui appartient à MM. Morrel et fils. a — Votre âge? continua Vi'lefort. > — Dix-neuf ans, répondit Dantès. — Que faisiez-vous au moment où vous avez été arrêté? t j (A suivre) Vendredi 4 juin 1915 13 centimes le numéro 59me année - N° 153

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