Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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24 November 1915
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s.n. 1915, 24 November. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 18 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/db7vm4661m/
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Mercredi '24 novembre I91i) Es centimes le numéro i>9me année No 3'28 ABONNEMENTS : BELGIQUE : S fr. par an ; \ fr. pour six mois ; ;t fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 6G5 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Avis oîiiciels de l'autorité allemande ARRETE concernant la session extraordinaire des conseils provinciaux. Art. 1. i.cs conéê.ls provinciaux des provinces belges sont convoques en session exiraoroi-uaire qui se-tiendra le mardi 30 nov'emore 1915 à midi aux chefs-lieux des provinces, nrovinces. Art. 2. La convocations de ces sessions extraordinaires ne sera publiée que dans le Bulletin efteiel des lois et arrêtés pour le terr.-luire belge occupé » et le « Verordnungs-blatt fuer das Etappengebiet der IV. Ar-mer ». Art. 3. Les convocations des membres, des con-:eils provincaux se feront par les députa-lions permanenies compétentes. La présence du gouverneur de la province n'est pas obl -gatoire.La députation permanents nommera dans son sein un membre par qui la session s.i ouverte et close. La session sera ouverte et close au non. du Gouverneur général impérial allemand, dans les provinces d'Anvers, de Brabant, de Hainaut, de Limbourg, de Liège, de Luxembourg et de Namur; dans les province des Flandres orientale et occidentale, elle sera ouverte et close au nom du Commandant en chef de la 4""' armé:. Art. La durée de la session ne dépassera pas un jour. La séance aura lieu à huis clos. 11 n'y aura à l'ordre du jour que les deux points suivants qui seuls pourront faire 1 objet des délibérations: a) mode de règlement de la contribution de guerre imposée à la population belge. b) couverture des obligations provinciales échéant le 15 janvier 1916. Art. 5. Les décisions prises dans cette session se l'ont, valables quel que soit le nombre des m ambres présents. Tielt. le 8 novembre 1915. Der Oberbefehlshaber der IV. Armee, Hor/og Albre'cht von Wurtemberg; Bruxelles, le 10 novembre 1915. Der Generalgouverneur in Belgien, Freiherr von Bissing. Gerieraloberst. AVIS Inspection d'Etape 4. Gand, le 20 novembre 1915. L'ouvrier de fabrique Josse Van der Elst, d'Alosi, a illégalement conservé quatre pigeons voyageurs en vie, en déprt de ' orcirv, A. C. K. du 3 5. 15. Ce délit est resté ignoré, parce que la police locale n'a pas pratiqué chez Van der Lis, de visite domiciliaire pour rechercher les pigeons.voyageurs. Il est vrai que l'employé de la police chargé par le Bourgmestre de la revision a signalé que le susnommé n'était pas connu comme colombophile; ce qui n'empêche que Van der Elst figue comme propriétaire de neuf pigeons voyageurs sur la liste de détenteurs de pigeons qui est entre les mains du Bourgmestre. 11 y a négligence coupable de la part des agents de la commune. Par ordre de 1 Ar-mee-Oberkommando il est infligé à la v;lle une amende de 3000 mark. Ceci est porté à la connaissance du public par Le chef de l'Administration civile, von Keudell. Regierupgsrat. LA <;UI;IUU; Sur le front occidental Communiqué ofliciel allemand Berlin, 22 novembre (midi). — R;en d'important. L'artillerie ennemie a fait preuve d'une certaine activité en Champagne, dans la région comprise entre la Meuse et la Moselle, ainsi qu'à l'est de Lunéville. Communiqués oîiiciels français Paris, 20 novembre (15 heures.) — On signale au cours de la nu.t des actions d artillerie et quelques combats à la grenade en Ar.ois, aux barricades du Labyrintne, tn Argonne, aux Courtes-Chaussées, à Vau-queis et en Lorraine près de Reillon. Pa.'is, 20 novembre (23 heures). Sur plusieurs points du front les tirs de conçen-Iraiion de notre artillerie ont obtenu des résiliais, notamment en Belgique, dans la région de Boesinghe, oû des ouvrages ennemis ont été bouleversés et dans la Somme, orès de Beuvraignes oû nous avons démoli de petits postes et une coupole blindée de l'ennemi. Sur l'ensemble du front, activité habituelle des deux artilleries . Sur le front oriental Communiqué officiel allciiK:i... Berlin, 22 novembre. Nous avons repousse une faible attaque des Russes contre le cimetière d'itluxt (au nord-ouest de Dunabourg). Ailleurs la situation n'a pas changé. Sur le front des Balkans Communiqué officiel allemand Berlin, 22 novembre. — Près de Socanica, dans la vallée de l'Ibar, des arrière-gardes serbes ont été refoulées. Des deux côtés de Podujevo, nos troupes se sont emparées du défilé donnant accès dans la vallée du Lab. Hier, nous avons capturé plus de 2,600 soldats serbes, 6 canons, 4 mitrailleuses et un nombreux matériel de guerre. A l'arsenal de Novibazar, 50 obu-siers de gros calibre et 8 canons de construction ancienne sont tombés entre nos mains. Communiqué officiel monténégrin Cettigne, 21 novembre. — L'ennemi bombarda sans résultats nos positions, sur tous les fronts, pendant les journées du 17 et 18 novembre. Le mauvais temps empêcha l'activité de l'infanterie. Rapport du 21 novembre. — Sur le front serbo-monténégrin, nous avons dû arrêter d'énergiques attaques contre le fleuve Lim. Notre armée du Sandjak s'est retirée sur ses positions principales de défense. En Grèce Entrevue du roi Constantin et de M. 'Denys-Coehin Ejcharest, 20 novembre. — Le désar-memerit des troupes serbes a été le thème p.'.ncipal de la longue entrevue qu'eut M. Denys-Cochin avec le roi de Gr^ce. Le roi Constantin a dit qu'il était très favorable-mont disposé pour les Puissances de l'Entente, mais qu'un séjour prolongé des troupes serbes et alliées en Grèce serait incompatible avec l'inviolabilité du territoire grec. 11 réfléchira encore avant de décider si !é oassage des troupes serbes en terr.toire grec peut être envisagé comme le fut le débarquement des troupes alliées à Saïoniqùe. ! ne pourra probablement permettre le passage des troupes alliées que sur une minime partie du pays, pour atteindre l'Albanie par le sud. A l'issue de la récept'on, M. De'nys-Cochin est reparti immédiatement pour Saloniqùe. Lord Kit'jhen r à Athènes :.cadres, 22 novembre. L'Agence Re> -annonce d'Athènes: L'entretien de Lc.d Ki.chener avec le président du conseil grec Skuludis a duré pendant 1 n. 1/2. L'ambassadeur anglais assista à l'audience. Ensuite, un long conseil des ministres eut lie.;. K:; chener est parti dans la soirée. En Albanie Rome, 20 novembre. — Le ministre serbe à Rome a déclaré au « Ciornale d'IiaLa » que l'Albanie sera sous peu le théâtre de vio-!*X combats. Les quelques milliers de soldais serbes restés sur territoire albanais auront alors pour mission de couvrir le gros de l'armée serbe. Le gouvernement serbe' ne s'est décidé à entrer en Albanie qu'après des hésitati >ns qui se sont prolongées durant des sema're". Aujourd'hui, le calme est rétabli, mais les Serbes ne se fient pas à la population albanaise. Un grand nombre d'habitants ont caché des armes et des munitions et n'attendent que le départ des forces serbes pour s'insurger. Il ne peut donc être question pour les Serbes de quitter l'Albanie. I Sur le front italo-autrichien Communique ofliciel italien Rome, 21 novembre. Rapport du 20. — En Carinthie duels d'artillerie. Les combats continuent vigoureusement sur le front de l'Isonzo. Dans le secteur de Zagora nous avons pris un fort retranchement. Des contre-attaques ennemies échouèrent. Rapport du 21 novembre. — Nous avons remporté de nouveaux avantages sur les ha j-ieurs au nord de Gôrz. Notre infanterie, soutenue par l'artillerie, attaqua le vil'age d'Oslavia et les hauteurs du nord-est et du sud-ouest, des deux côtés des routes de San Flerina et Gôrz. L'ennemi opposa une résistance acharnée, mais fut culbuté. Des contre-attaques vigoureuses furent repoussées, Sur les hauteurs de Podgora et du Cal-. va!re,_au sud. de Salavia, nous avons, .pris deux rangées de tranchées ennemies,sous le feu violent de l'artillerie de l'adversaire, et nous atteignons presque la ligne des crêies. Au Karst.au sud-ouest de San Marlino.nouî avons fait reculer l'ennemi de tranchée en iranchée. Des aviateurs ennemis ont jeté des bombes sur Schio, blessant légèrement huit soldais. Comme représailles une de nos escadrilles bombarda Aisovizza et jeta plus de cent grenades. Au Portugal Paris, 22 nov. — Ou annonce de Lisbonne au Temps que le président de la République a accepté la démission du cabinet. En mer Berlin, 22 nov. — On annonce de Rotterdam au Berliner Tageblatt : D'après le « Star » de Londres, le vapeur Calvados, de Saint-Nazaire, a été torpillé par un sous-marin inconnu. Des 800 hommes qui revenaient eu France, 53 seulement ont été sauvé . Paris, 22 novembre. — Comme l'annonce de Marseille le Temps, la malle-poste Mnssoul y est arrivée, venant de Saloniqùe, le Pirée et Malte, ayant à bord des officiers et des hommes des trois vapeurs anglais : Sir Richard Avdry, 'Californien et Lumina, qui ont été coulés par un sous-marin dans la mer Egée. Les officiers et les hommes seront transportés en Angleterre. rr.Hos Le prix Nobel Le « Figaro » publie une information de Stockholm annonçant que l'Académie suédoise a décerné le prix Nobel pour les beaux arts au peintre russe Bakpet. Cet artiste est fort connu par les nombreuses reproductions de ses œuvres publiées, au cours de ces dernières années, par les grands illustres français et anglais. A Louvain *uLe Conseil communal a procédé à l'élection d'un échevin en remplacement de feu M. le sénateur Léon Vanderkelen, récemment décédé; le choix du Conseil s'est porté sur M. Tielemans, qui prendra la direction de finances. Par ce tau et pour la première fois, le parti socialiste aura son représentant au Collège échevinal. M. le députe rtaout Claes, qui était échevin des finances, prendra désormais t'éclievinat des travaux puDiics. Il a été décide que le nouveau Palais de justice sera editié à ia place du Peuple et occupera tout le tond de cette place, euire le Marciié-aux-Urains tt la rue Léopolu. Chronique d'Art Au Local Ues teieS iiiauic uc coium-uccr te compie-renou pai j par ie ponc.t « saue arcni-comuie ». au lo-cai ues rttes c est uevenu ue regte gène-raie.lie programme était bien composé, eu égard au lait que le choix, surtout pour les ensemoles, devient de plus en plus restreint; Dans cette joute vocale et instrumentale l'harmonie Vooruit et son chef Van der Meulen se sont distingués. Cette phalange d'élite nous rit entendre une marche triomphale, très décorative, de « Pro Memoria », de Van der Meulen ; la suite connue de 1' « Arlésienne », où dans le « Menuet » e, dans la « Farandole », que le compositeur intercala dans le dernier acte de « Carmen ». les bois et parmi eux la flûte surtout se sont fait remarquer ; les.« Pêcheurs de Perles» — M. Van der Meulen aime Bizet et je le comprends fort bien — et le « Cortège de Bac-chus », ceite page sonore et enlevée de Délités. A part quelque désaccord entre instrument ce fut parfait. Parmi les souvenirs d'opéras à grand tralala il nous fut donné de goûter un tableau d i « Cid » de Massenet, mais point du meilleur! et duquel Mlle Périn, et M. De Meyer ont tiré ce qu'ils ont pu. Classons dans la même catégorie les «Bri pands» de Verdi par Mlle De Vos, MM. Des hâves et Wayenberghe; le trio de « Robert le Diable», par Mlle Périn, MM. De Meyer et Reynvoet; l'air de « Rienzi » enlevé par M. De Meyer et qui prouve que Wagner a bea tcojR appris depuis lors; 1' «Africaine» où M. Wavenberehe saccade fort bien ses hommages à la fille des rois, et même le bienheureux « Faust », dans son prem'er tableau. Chose bizarre, narmi tout ce falba'ac clinquant, c'est encore le commérage agréable entre le satané docteur et le doctoral Sa-I tan qui m'ont olu le plus. | Aux antioodes se trouve !e genre lé?er d'un â?e tout aussi respectable, mais plus i souriant cependant malgré la perruque ar-! gent. Citons « La Fille du Régiment », bien interprété par Mlle Posthumus et M. D~ Raeve. Je me fais un vrai plaisir de souligner ici le nom de Mlle Posthumus, dont la voix si fraîche, agréable et facile, n'a pas besoin d'une affectation de mauvais goût. Dans ce genre notons encore le «Barbier»' où M.Zeemans fait un parfait Figaro-ci,Figa ro-là. Cetie gymnastique de vélocité et d'élasticité labiales convient à l'expression mobile du chanteur. Parmi les pages du drame lyrique moderne, cueillons deux airs de «Tosca», oû Mllç Périn est en même temps l'amant ardent et la maîtresse dévote : le duo de «Paillasse» où se sont fait remarquer iout spécialement Mlle De Vos(.Nedda)et M. Zeemans, dans le rôle de Sylvio. Ce duo, qu'on peut classer parmi les pages les plus mélodieuses et les moins brutales de L.eoncavalho, fut chanté avec un ensemble, une science et un bon goût parfaits. C'est un des numéros qui ont incontestablement le plus fait plaisir. Enfin, dans cet ordre prend place l'air chanté par M. De Raeve de « Mme Chrysanthème », d'un Messager passager. Heureusement que le si délicat auteur de « Véronique » et de la « Chanson de Fortunio » a d'autres pages à son actif. ■Parmi les lieds,une œuvrette très sentie de M. Rcels, qui,toujours avec le même dévouement, était au piano tout comme Van der Meulen, intitulée Kom Weêr! titre suggestif en ces jours. Ensuite une émouvante et passionnante « Margaretha aan het Spinnewiel » de E. Blaes.à laquelle Mlle'De Vos a prêté une expression intense d'un grand cachet artistique, tout comme au plus simple et plus coulant air du « Freyschutz ». Répétons dans ce cadre-lied tout le bien que nous pensons de Mlle Posthumus dans la « Lorelei » de Liszt. Qu'elle se mette bien en tête qu'elle n'a rien à envier à personne ; de cette façon elle se préservera du « trac », qui peut jouer parfois des tours pendables. H. B. Chronique Gantoise INFORMATIONS communales.— Droits de place aux marchés et droits de quai. — Continuation de la perception en régie. :— Rapport de M. l'échevin Heynderyckx, au nom du Collège. Messieurs. Le Collège estime que les circonstances ne se prêtent absolument pas à la mise en adjudication publique de la percep-iion des droits de place sur les divers marchés.11 pense que vous partagerez cette manière de voir. Il vous propose de continuer la perception en régie jusqu'au 30 juin 1916, aux mêmes conditions que celles adoptées par le Conseil communal, respectivement: le 4 janvier 1915, pour les droits de place sur le marché au bétail ; le 30 novembre 1914, pour les droits de place sur les autres marchés. Les percepteurs, consultés, sont d'accord. Il y a lieu, également, de confirmer la perception en régie des droits de quai en ville, iusqu'à la même date du 30 juin 1916, moyennant une indemnité, au profit du percepteur des droits, de 25 % sur la recette brute, tous frais de perception à sa charge. LES L.OYERS. — Conférence documente, intéressante et spirituelle, lundi soir, à la Salle des notaires, par M. l'avocat Verbes--m, sur l'épineuse question des loyers en etnps de guerre. M Verbessem ne peint ni le présent ni ' l'avenir en rose pour les propriétaires, mène la miraculeuse époque des promesses i arrès la guerre » lui dit peu de choses. Pojr l'heure, les tribunaux sont à peu orès impuissants à sévir contre les locataires qui paient mal ou qui ne paient pas du tout. Les lois d'août 1914 couvrent en grande lartie ces derniers. « lîes juges de paix sont de braves gens n dit le conférencier, quelques larmes verses bien à propos, un marmot ou deux qu'on exhibe", et l'expulsion n'aura pas lieu. Feuilleton du Journal de Gand 152 Le Comte DE Monte-Cristo ALEXANDRE DUMAS Deux hommes, assis sur la planche à bas: cule ou l'on couche le condamné.déjeunaient en attendant, et mangeaient, autant que Franz put le voir, du pain et des saucisses, l'un d'eux souleva la planche, en tira un flacon de vin, but un coup et passa le flacon à son camarade : ces deux hommes c étaient les aides du bourreau! A ce seul aspect, Franz avait senti ia sueur poindre à la racine de ses cheveux. Les condamnés, transportés la veille au. <joir des Carceri Nuove dans la petite église, Sainte-Mariq del Popolo, avaient passé la! nuit, assistés chacun de deux prêtres, dans une chapelle ardente fermée d'une grille, devant laquelle se promenaient des sentinelles relevées d'heure en heure. Une double haie de carabiniers placés de chaque côté de la porte de l'église s'étendait jusqu'à l'échafaud, autour duquel elle s'arrondissait, laissant libre un chemin de dix pieds de large à peu près, et autour de la guillotine un espace d'une centaine de pas de circonférence. Tout le reste de la place était pavé de têtes d'hommes et de femmes. Beaucoup de femmes tenaient leurs enfants sur leurs épaules. Ces enfants, qui dépassaient la foule de tout le torse, étaient admirablement placés. Le monte Pincio semblait un vaste amphithéâtre dont tous les gradins eussent été chargés de spectateurs ; les balcons des deux églises qui font l'angle des rues del Babuino et de la rue di Ripetta regorgeaient de curieux privilégiés ; les marches des péristyles semblaient un flot mouvant et bariolé qu'une marée incessante poussait vers le portique : chaque aspérité de la muraille qui pouvait donner place à un homme avait sa statue vivante.Ce que disait le comte est donc vrai: ce qu'il y a de plus curieux dans1 la vie est le 'spectacle de la mort. Et ependant, au lieu du silence que semblait commander la solennité du spectacle, un grand bruit mentait de cette foule, bruit composé de rirest de huées et de, cris joyeux; il était évident encore, comme l'avait dit le comte, que cette exécution n'était rien autre chose, pour tout le peuple, que le commencement du carnaval. Tout à coup ce bruit cessa comme par enchantement, la porte de l'église vena.i de s'ouvrir. Une confrérie de pénitents, dont chaque' membre était vêtu d'un sac gris percé aux yeux seulement,, et tenait un cierge allumé à la main, parut d'abord; en tète marchait le chef de la confrérie. Derrière les pénitents venait un homme de haute taille. Cet homme était nu, à l'ex-ceptiQn d'un caleçon de toile au côté gauche duquel était attaché un grand couteau caché dans sa gaîne; il portait sur l'épaule une loorde masse de fer. Cet homme, s'était le bourreau. Il avait en outre des sandales attachées au bas de la jambe par des cordes. Derrière le bourreau marchaient, dans l'ordre où ils devaient être exécutés, d'abord Peppino et ensuite Andréa. Chacun était accompagné de deux prêtres.; Ni l'un ni l'autre n'avait les yeux bandés.: Peppino marchait d'un pas assez ferme: sans doute il avait eu avis de ce qui se préparait pour lui. Andréa était soutenu sous chaque bras pat-un prêtre. Tous deux baisaient de temps en te np;' Je crucifix que leur présentait le confesseur. Franz sentit, rien qu'à cette vue, les jambes qui lui manquaient; il regarda Albert. Il était pâle comme sa chemise, et par un mouvement machinal il jeta loin de lui son cigare, quoiqu'il ne l'eût fumé qu'à moitié. Le comte seul paraissait impassible. Il y avait même plus, une légère teinte rouge semblait vouloir percer la pâleur livide de ses joues. Son nez se dilatait comme celui d'un animal féroce qui flaire le sang, et ses lèvres, légèrement écartées, laissaient voir ses dents blanches, petites et aiguës comme celles d'un chacal. Et cependant, malgré tout cela, son visage avait une expression de douceur souriante que Franz ne lui avait jamais vue; ses yeux noirs surtout étaient admirables de mansuétude et de velouté. Cependant les deux condamnés continuaient de marcher vers l'échafaud, et à mesure qu'ils avançaient on pouvait distinguer les traits de leur visage. Peppino éta't un beau garçon de vingt-quatre à vingt-six ans, au teint hâlé par le soleil, au regard libre et sauvage. Il portait la tête haute et semblait flairer le vent pour voir de quel côté lui vien-^ (irait son libérateur. Andréa était gros et ' court : son visage bassement cruel, n'indiquait pas d'âge; il pouvait cependant avoir trente ans à peu près. Dans la prison, il avait laissé pousser sa barbe. Sa tête retombait sur une de ses épaules, ses jambes pliaient sous lui ; tout son être paraissait obéir à un mouvement machinal dans lequel sa volonté n'était déjà plus rien. Il me semble, dit Franz au comte, que vous m'avez annoncé qu'il n'y aurait qu'une exécution. — Je vous ai dit la vérité, répondit-il froidement.— Cependant voici deux condamnés. — Oui : mais de ces deux condamnés l'un touche à la mort, et l'autre a encore de jonques années à vivre. — Il me semble que si la grâce doit venir, il n'y a plus de temps à perdre. — Aussi, la voilà qui vient ; regardez, dit le comte. En effet, au moment où Peppino arrivait au pied de la mandata, un pénitent, qui semblait être en retard, perça la haie sans que les soldats fissent obstacle à son passage, et. s'avançant vers le chef de la confrérie, lui remit un papier plié en quatre. (A suivre).

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