Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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24 December 1918
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s.n. 1918, 24 December. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/jh3cz33x6w/
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Mardi 24 et mercredi décembre 1ÎH8 RflHMMMKr MKWWiaMMHMHMWilMaHMMHMWN ÂO centimes le numéro G'2™ année — N» 387-358 JOURNAL DE GAND ÉSCHOPDB3S FLANDRES ABONNEMENTS DEUX FRANCS PAR M •I S RfiDACTION & ADMINISTRATION : G A MO — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — GAND TELEPHONE 665 Annonces fr. 0,801a ligne. Réclames (avant les annonces) 1 fr. la ligne. Réclames en Chronique gantoise ou dans le corps du journal 2 tr. la ligne. lnfor'mati«ns financières et réparations judiciaires 2 fr. la ligne. — On traite à forfait pour les annonces souvent répétées. Nos ateliers étant fermés à l'occasion de la Noël, le JOURNAL DE SANS ne paraîtra pas dai-rain Mercredi. V-— Le Problème de la Paix Parlant du président Wilsnn, certains ont murmuré le mot : idéologue. Idéologue? Si ' l'on veut. Mais la science des idées n'est pas le :êve pur qui convient aux artistes. Ava.it. de manier un peuple, l'homme qui est aujourd'hui l'hôte de l'ancien continent avait étudié l'histoire de l'Angleterre et l'histoire des Etats-Unis; c'est un esprit positif appliqué à la réalisation du plus noble idéal. Ecoutez le, parlant à Baltimore le 7 avril L91S : « ... 11 n'y a par conséquent pour nous qu'une seule îéponse possible, c'est la force, la force jusqu'à l'extrême, sans restriction ni limite, la fore» équitable triomphante qui fera du droit la loi du monde... » Est-ce là le langage d'un homme qui vit dans les nuées ? Mais la besogne qui nous incombe est pressante et, minutieusement informé, Wilson est venu y collaborer. L'empire allemand est vaincu. Le colosse, comme on l'avait pressenti, n'avait, que des pieds d'argile ; la défection de la Bulgarie, la désaffectation de l'Autriche et delà Turquie, l'insubordination de ses marins étaient de nature àl'ébranler: les coups de nos soldats et de ceux de nos Alliés l'ont fait s'effondrer tout à fait. Débat t assée de son empereur, l'Allemagne croit avoir assez expié ; elle oublie ces trois simples lignes que contenait le message Wilson du 4 décembre 1917 : « les dommages, tes très grands dommages commis dans '■elle, guerre devront être réparés r. ^u point de vue moral, il est établi que des sujets ail m and s ont commis des dommages, des outrages systématiques, impardonnables, irréparables. La fixation des indemnités correspondant à ces dommages peut donner lieu à controverse. Il s'agit d'établir les chiffres, de fixer la capacité de paiement immédiate du débiteur. de prendre des dispositions financières et des gages pour l'avenir. Le monde civilisé avait une charte de guerre: les conventions de La Haye et de Genève. L'Allemagne ne peut les avoir violées impunément ; elle a commis trop de crimes pour qu'on ne prenne pas à son égard quelques précautions. Jusqu'ici, chaque réclamation du Dr Soif est un piège ou une impudence. Nous ne pouvons nous en émouvoir. L'Allemagne n'est pas un corps amorphe. Il faut faire en sorte qu'elle ne puisse recommencer la guerre, que le militarisme prussien soit bridé une bonne fois. L'Entente ne songe pas à faire des conquêtes. Elle demande justice — simplement. Les nations occidentales ont donné depuis un siècle maintes preuves de leur libéralisme. Elles souhaitent l'existence d'une vaste société ou quasi-confédération des peuples, avec un tribunal international permanent, ou périodique, arbitral, d'abord, effectif ensuite Cette société des nations devra codifier la volonté qu'ont les peuples de réduire les armements et d'éviter la guerie, et usera de moyens coercitifs à l'égard de ceux qui tenteront d'éluder leurs engagements. Les Alliés voudront aider à la réalisation de la 13e proposition du programme Wilson : la constitution d'une Pologne indépendante et forte, ayee accès à la mer. Ils étudieront la question des colonies allemandes dans l'esprit de la 5" proposition, en tenant compte des intérêts des populations. Quant à la question de la liberté des mers (2e proposition), elle pose ipso fado celles du blocus et de la iimitation des flottes, car la mer est libre en temps de paix, et les petites nations maritimes de l'Europe sont précisément celles qui entretiennent les Hottes proportionnellement les plus considérables. Qui a détruit les biens des neutres ? L'Allemagne. Qui a, ici encore, violé les lois de la guerre ? L'Allemagne. Relativement à la suppression des barriè- ■ tes économiques ou porte ouverte (troisième proposition), il ne faut pas croire que le président Wilson songe à interdire 1» juste protection des industries nationales. On voudra, là encore, concilier idéalisme et réalisme. Débarrassés du souci de la guerre les gouvernements pourront, avec leurs représentants réguliers, suivre ces diverses questions, Le président Wilson. sans être lui-même négociateur direct, inspirera les délégués américains « Nous examinerons en commun, a t il dit l'autre jour à Biest, ce que vous avez fait, ce que nous avons fait, et nous consacrerons les résultats de la commune victoire, t — ...— —..«f Echos du palais 23 Décembre. Condamnés par les Allemands ! Nous avons déjà parlé du cas de ces détenus, qui subissent actuellement une peine en vertu de condamnations prononcées par les tribunaux répressifs allemands — s'étant substitués, à la fin de l'occupation aux Tribunaux correctionnels belges — et qui demandent à la justice d'ordonner leur mise en liberté. L'un d'eux ainsi que nous l'avons dit, s'étant adressé à la Chambre du Conseil, avait vu repousser sa requête par une ordonnance «d'incompétence». 11 s'était pourvu en appel, et c'est, ainsi que la Cour d'Appel — chambre des mises en accusation — a eu à son tour à connaître de la question : comme le premier juge, elle s'est déclarée « incompétente ». Tout cela est fort bien et paraîtra très juridique — conforme à la Doctrine et à la Jurisprudence — à ceux qui connaissent la loi. Mais la masse du public — avec son gros bon sens — en juge tout à fait autrement. Sauf votre respect, elle se demande à quoi peut bien servir la magistrature, si ses membres proclament, ainsi leur « incompétence » à tour de bras; ne devraient-ils pas être là au contraire, dit-elle, pour, en première ligne, juger les gens, redresser les iniquités et apprécier s'ils sont légalement et justement détenus, en vertu de décisions régulières ? Et la " vox populi » estime que même s'il y a doute, il faut commencer en tous les cas par mettre en liberté, sans s'arrêter aux bagatelles de la porte, ceux qui ont été poursuivis et condamnés en vertu d'arrêtés qui. d'après les décrets du gouvernement belge même, ont perdu force etvigueurdu jour même du départ de l'occupant. Nous rapportons fidèlement toutes ces appréciations raisonnables des profanes. La chambre du Conseil et après elle, la Chambre des mises en accusation semblent vouloir dire que. la demande dont elles ont été saisies ne les concerne pas; que c'est là affaire du parquet ! Et peut-être le parquet croit-il faire de son mieux en demandant des instructions en haut lieu, c.-à-d. dans les sphères ministérielles, où il y a actuellement d'autres chats à fouetter, et où on n'est pas pressé. En attendant quelques détenus — d» la catégorie de ceux dont nous parlons — moisissent en prison, espérant toujours que quelqu'un de « compétent » statuera un jour sur leur sort. Car comment sauraient-ils, à quelle porte il convient de frapper pour se voir ouvrir ? Suggérons une solution qni, nous semble-t-il, pourrait donner satisfaction à tous ceux que la chose concerne ! Qu'on demande aux condamnés de choisir : ou accepter et subir la peine prononcée par les tribunaux allemands, ou être jugés à nouveau, dans la huitaine,par les juridictions correctionnelles belges. (Je serait rapide autant qu'équitable. Que l'on n'oublie pas qu'il y a eu dimanche six semaines oui déjà! — que les allemands ont quitté Gand,et que partant leurs décrets, décisions et jugements ont cessé d'avoir une valeur quelconque depuis ce même laps de temps. X. X. Au conseil des Ministres Bruxelles, 23 décembre. — M. Delacroix accompagné de M. Franck est parti jeudi pour Londres en vue d'y rencontrer Lloyd George et le Chancelier échiquier. Le Conseil des Ministres, réuni sous la présidence du Roi, adopta l'exposé des motifs et le projet concernant la réforme électorale. Il y est stipulé que la prochaine consultation électorale se fera sur ia base du suffrage universel à 2! ans. M. de Broqueville exposa longuement l«s raisons d'ordre moral et d'ordre matériel obligeant le gouvernement de proposer une consultation des électeurs sur la base du Suffrage universel. Il fit valoir que selon les théoiiciens du code électoral, il taudi ait plus de dix-sept mois pour préparer les listes électorales sur la base du vote plural, en raison des nombreux recours qui seraient introduits devant les tribunaux et du nombre, considérable, de votes supplémentaires qni devraient être attribués à certaines catégoiiei#,d'électeurs'L» Conseil s'occupa également de la réorganisation économique du pays. W -■ Bibliographie Gand, sa vie et ses institutions par Maurice Heins. — Editeur A. Hoste. (L'ouvrage sera complet en trois volumes. On souscrit chez l'auteur, 8, rue Metdepenningen. — 30 fr. pour les 3 tomes.) Ceci est avant tout une œuvre de documentation. Tout ce qui concerne le développement, l'administration, l'état social et politique de notre cité, depuis son origine jusqu'à nos jours, s'y trouve relaté dans ses moindres détail. Nul ne pourra désormais toucher à l'une des questions qui intéressent !a vie municipale, sans être tributaire du consciencieux et patient travail de M. Heins. Bien que la lecture des documents et de leur commentaire soit fatalement un peu aride, l'auteur a su donner de l'intérêt à son exposé en le relevant d» détails caractéristiques ou de curieuses remarques, de sorte que, pour le profane même, bien des pages sont attachantes. If faut louer sans réserve M. Heins de la précieuse contribution qu'il apporte à l'histoire de Gand : apprendre à mieux connaître sa ville c'est apprendre à la mieux aimer efâ ia mieux servir. Par ses longues recherches, ses savantes compilations, son excellente méthode, M. Heins a bien mérité de la cité. Voici, pour les volumes parus (tome I et lre partie du tome II), les principalesMivisions de l'ouvrage : Précis de l'histoire politique. — Le milieu social. La civilisation. —'Organisation de la souveraineté en Flandre. — Les subdivisions ou démembrements du pouvoir souvera n. — Pouvoir législatif et réglementaire en Flandre. — Annotations de droit privé. Comparaisons. — Le pouvoir communal en Flandre. La cité et les citoyens de Gand. Leur statut et leur représentation. — L'Administration de la ville de Gand. — La police et les services d'utilité publique. — Organisation judiciaire. — Organisation militaire et financière. — Régime des.eaux et de la pêche. - - - i ' -M Au Moniteur M. Jamar, J., président de chambre à la Cour d'appel de Bruxelles, est nommé grand-officier de la Couronne. Est acceptée la démission de M. Jamar J., de ses fonctions de président de chambre à la Cour d'appel de Bruxelles. *** Il est institué un Haut Commissariat du (rtuvernement pour assurer la gestion' et la liquidation des œuvres de guerre, institutions charitables et formations sanitaires créées en dehors duterritoirenational par le Ministre de l'Intérieur. Le Haut Commissaire du Gouvernement peut être délégué pour la liquidation des œuvres et établissements similaires qui relèvent ies autres départements ministériels. M. Paul Berryer, Ministre d'Etat, ancien Ministre de l'intérieur, est nommé Haut Commissaire du Gouvernement. AI. le lieutenant-colonel Van Schaick est nommé membre du conseil d'administration du ■' Ponds du Roi Albert », en remplacement de M. Ernest Bicknell, dont la démission est acceptée. * Par arrêté royal du 1" décembre lu 18, il Maisin, Omer, premier candidat de la députation permanente, est nommé, pour un terme de six ans, aux fonctions de greffier de la province de Liège. Par arrêté royal du 1er décembre 1918, M. Thonon, Georges, premier candidat de la députation permanente, est nommé, pour un terme de six ans, aux fonctions de greffier de la province de Luxembourg. Par arrêté royal du 1"' décembre 1918, M. Bribosia, Xavier, premier candidat de la députation permanente, est nommé, pour un terme de six ans, aux fonctions de greffier de la province de Namur. *•» Par arrêté royal du 17 décembre 1918, détnision honorable de ses fonctions est accordée à M. Belinne, C.-D.-G., directeur général des ponts et chaussées. Par arrêté royal du 17 décembre 1918, M. Dufourny, B . inspecteur général, directeur général à l'administration centrale, est promu au grade de directeur général des ponts et chaussées. Démission honorable de ses fonctiens est accordée à M Dufourny. Par arrêté royal du 17 décembre 1918, démission honorable de leurs fonctions est -accordée à L. Genard, H.-C., inspecteur général des ponts et chaussées (en disponibilité) et à M. Bourgoignie, L., inspecteur général des ponts et chaussées. Par arrêté royal du 17 décembre 1 tt 18, MM. De Maesschalck, C.-G.-A.. et Cornet. A.-F.-A., ingénieurs en chef directeurs de Ie classe, sont promus au grade d'inspecteur général des pont» et chaussées. Démission honorable de leurs fonctions est accordée à MM. De Maesschalck et Cornet. Par arrêté royal du 17 décembre 1918, M. Van Gansberghe, J.-L-N.. inspecteur général, est promu au grade de directeur génét al des ponts et chaussées. Par arrêté royal du 17 décembre 1917, MM. Grenier, L.-T., et Dethy, X.-T., ingénieurs en chef directeurs de Ie «lasse, sont promus au grade d'inspecteur général, directeur général à l'administration centrale des ponts et chaussées. Par arrêté royal du 17 décembre 1918 : A) M. Bauwens, 0.-F.-D.,ingénieur en chef directeur de I" classe, est promu, à titre personnel, au grade d'inspecteur général des ponts et chaussées. B) MM. Lefebvre, E-A., et Walin, C.-E., ingénieurs en chef directeurs de Ie classe, sont promus au grade d'inspecteur général des ponts et chaussées Par arrêté royal du 17 décembre 1918, M Desmet. H.-L. inspecteur général, est promu au grade de directeur généraldu secrétariat général. Par arrêté royal du. 17 décembre 1918, M. Lambin, A.-UL. ingénieur en chef directeur à l'administration centrale des ponts et chaussées, est déchargé des fonctions de chef du cabinet de Ministre. Par arrêté royal en date du 30 novembre 1918, le sieur Grimmiaux, Pierre, est nommé commis-chef. ' Par an été royal du 30 novembre 1918, M. Bouvez, E.-J-N., directeur général des postes, a été démis de ses fonctions avec faculté de faire valoir ses titres à une pension de retraite. Il est autorisé à conserver le titre honorifique de son emploi. Par arrêté royal du 30 novembre 1918, M. Neven. J.-H., directeur d'administration, a été nommé directeur général des postes. Tribune Libre Le lait pour malades Un abtnné nous écrit : Monsieur le Directeur, La nouvelle que le Comité National allait distribuer pendant cette quinzaine des boîtes de lait avait été accueillie avec une grandf joie parla population gantoise qui se réjouis sait à l'avance de manger pendant les fête.-de Noël des pâtisseries et des friandises di toute sorte faites avec ce lait octroyé si généreusement Aussi ce fut pour beaucoup de familles une amère désillusion d'apprendrf qtic. à cause de cette distribution générale le lait pour malades est supprimé pendant plusieurs jours. On se demande qui pourrait bien avoir ei cet i e "géniale inspiration. Quel raisonnement a pu faire ce personnage ? Ou bien il a pense que,quand les gens bien portant s boivent di lait, les malades doivent en être privés, oi bien il a supposé que les familles qui ont nr malade réserveront à celui-ci le lait distribué , à toute la population et il s'est dit que ce: familles devaient subir les conséquences d( ce. qu'un des leurs est malade. Ne voudriez-vous avoir l'obligeance ds signaler cette mesure étrange dans votre estimable journal et d'insister auprès dt Comité National pour qu'il répare sans retarc cette criante injustice. Agréez, etc. Un abonné. Abonnements. Les personnes qui prendront un abonnemen; uu Journal de Gand pour le premier trimestre , 1919 recevront le journal à dater d'aujourd'hui. Prix : six Francs par trimestre. On s'abonne en nos bureaux : rue de Flandre 3. gan&tis THÉÂTRE PATHÉ — Tous les soirs à s h Dimanches et jeudis matinée permanente de 3 à 7 h. Films de guerre. Actualités. A LA LIGUE des Instituteurs de Gand. « Le Comité de la « Ligue des Instituteurs de Gand et des Environs » en sa séance du 30 novembre <918, Considérant que pendant la guerre mondiale, il s'est constitué en Belgique un parti, désigné sous le nom de parti activiste; que ce parti, sous prétexte de défendre les intérêts du peuple flamand et de redresser les griefs des Flamands a prouvé par ses écrits, paroles et actes qu'il avait pour but de démembrer la Belgique, avec l'espoir d'ériger les Flandres en état distinct, sans se soucier du sort, des provinces wallonnes, et à cette fin a tait appel au concours de l'ennemi; que ce parti a abjuré toute fidélité au gouvernement légal de la Belgique : que. par ses éçiits il a exprimé le désir que les années alliées ne sortent pas vainqueurs de la lutte ; que cet état de choses a donné lieu à des poursuites et punitions à l'égard d'habitants, qu'ils fussent indifférents ou hostiles au mouvement activiste; que les adeptes de ce parti, de concert avec les Allemands, se sont emparés par des moyens illégaux de l'administration de la Ville de Gand, laquelle administration, de connivence avec des instituteurs activistes, s'est permis les plus odieuses' iniquités à l'égard du personnel enseignant ; que le Président de la « Ligue des Instituteurs ■ a été révoqué de son emploi au service de l'Alimentation communale, comme étant indigne de faire partie du personnel de l'Administration communale, parce qu'il a, au nom de la Ligue, i evendiqué pour le corps enseignant le droit d'apprendre à ses élèves, à l'occasion de la fête commémorative de la Batailla des Eperons d'or, des chansons qui glorifient non seulement la Flandre, mais ia Belgique entière, notre patrie ; Déclare : que tous ceux qui par des paroles, écrits, :.iîleton du tournai de Gnnd 27 Lia JVïère Patrie ROMAN PAR MAURICE MONTÉGUT Et c'était cet hiver-là qui débutait précoce : déjà sans merci, le soir d'un jour traeique. Avec la nuit, les premiers flocons se, mirent tomber, lentement, rares encore; puis l'aver-: s'épaissit, entoura d'un rideau impénétra-ie la demeure des colons, les routes s'eff'acè-snt, la forêt se noya sous des épaisseurs lêmes. Autour de poêles bourrés et chauffés jus-n'au rouge, chez les Bricogne cornue chez :s Griffeld, maîtres et serviteurs s'assemblè-;nt navrés ; surpris par cette arrivée im-romptu des frimas, ils songeaient aux pertes latérielles occasionnées par un tel cata-lysme ; aux travaux suspendus, à la vie rrêtée. Mais Bertrande prononça tout d'un )up dans la tristesse ambiante : — Oui. les troncs coupés pourriront dans t boue ; les bateaux s'en iront au large avec s glaces ; les bestiaux égarés ne regagne->nt pas l'étabie. C'est vrai! Mais les hommes, m s da haine, seront bien obligés de remettre leurs querelles ; ils auront le temps de réfléchir, de rentrer en eux-mêmes, de peser leurs actions » La neige séparera les maisons ennemies par des barrières infranchissables ; la neige aveuglera les yeux qui mesurent la distance ; gèlera les doigts sur le canon des fusils ; la neige chassera de l'embuscade les espions et les assassins ; la neige fera son silence ouaté sur les défis et les imprécations, sur le tu-, multe des batailles et les cris des mourants. Cette neige vient d'en haut avec la volonté de Celui qui peut tout. » Résignez-vous, les hommes ! Voici les heures oisives; mais mieux.vaut perdre son temps, les bras croisés, les bottes sur les bûches, que de courir le bois en cherchant à tuer. > Avec le printemps, j'en conserve l'espoir, renaîtront les pensées d'harmonie et d'amour. A la saison des nids, Roland, les oiseaux ne seront pas seuls à rebâtir leur gîte... Acceptez tous l'engourdissement du froid comme un remède salutaire. » Quand vous poarrez ouvrir vos fenêtres au seleil revenu, la paix assurément sera conclue entre l'Allemagne et la France, la guerre monstrueuse aura fini sa tâche dans notre vieille Europe ; et bien dément alors serait celui qui voudrait, et quand même, la continuer chez nous ! » Elle s'était levée, sa face blanche éclairée d'un grand reflet de foi. Tous l'écoutaient, comme toujours avec respect, avec vénéra tion. Les mains étendues, elle prononçait encore : — En vérité, je vous le dis, c'est le bras du Seigneur qui s'étend entre les camps adverses. Il faudra bien le reconnaître et s'incliner sous lui. Ainsi finira la discorde sanglante. Nous verrons revenir Clorinde avec Eitel dans ses bras ; nous verrons cela... moi-même. J'aurai la force, je le sens, je le veux, de vivre jusque-là. Pour l'instant, bas les armes! C'est la trêve de l'hiver, c'est la trêve de Dieu ! IV Il neigeait. Depuis des semaines, nuit et jour, c'était un ruissellement ininterrompu de flocons épais qui nivelaient la plaine, écrasaient la forêt, prodiguaient le silence et suspendaient lavie autour des habitations isolées sans contact entre elles, sans nouvelles de l'au-delà, et l'au-delà se bornait à une portée de fusil. Dans les écuries, les étables, les bêtes prisonnières gémissaient sourdement,, piétinaient la litière, et boudaient aux râteliers d'herbe sèche. Les chiens, d'abord égayés par la leige, las de ses fraîcheurs à présent, dormaient. journée et soir, roulés en boule, devant les feux, sans cesse entretenus, des vastes cheminées. Les hommes, eux aussi, s'attristaient à la longue : pour ces natures rudes, habituées h l'effort, tant d'inactivité tournait à la souffrance. Etait-ce exister que de bâiller le jour durant devant les fenêtres closes, à guetter une éclaircie qui ne se montrait jamais ? Les plus robustes étaient les plus atteints ; ne sachant à quoi dépenser leur vigueur, ils imaginaient des travaux d'intérieur qu'ils délaissaient bientôt par manque d'intérêt. En aucune époque, on n'avait vu d'hiver semblable, aussi lugubre, aussi désespérément monotone dans son accablement d'avalanche désastreuse. L'habitude, en Acadie, on ne connaissait guère les interminables après-midi de brume et de boue splénétiques ; d'habitude les journées de décembre étaient calmas et belles; et sur le flot d'argent qui déferlait de la forêt au fleuve, dans un ciel pur. un ciel d'Alger, luisait presque toujours un réchauffant soleil. Les nuits étaient plus radieuses encore, avec la grande féerie des aurores boréales. Et l'enchantement du décor ne s'adressait pas qu'aux yeux seuls; quand le temps restait doux, il se faisait, partout un mystérieux silence où les voix résonnaient plus claires ; ou, même, lointaines, semblaient proches, vibrantes dans l'atmosphère avec des douceurs cristallines. Lorsque le, froid montait, on percevait au loin la mu-ique étrange, particulière, que fait la neige qui casse Oui. d'ordinaire, en Acadie. les jours étaient sereins, le froid gai ; il apportait de. la santé aux hommes, préparait, dans son œuvre se-cnurable, la fécondité de la terre. Rien de cela, en cet. hiver de 1870; mais, le jour, des torrents de neige, que le vent meurtrier des nuits congelait en blocs rabo teux, qui déformaient le paysage et lui prêtaient des aspects de banquises. — L'Esprit du Mal est déchaîné ! disaient les simples, en hochant la tête. Ce n'est pas naturel.. L'Esprit du Mal ! Des Indiens aborigènes, ils avaient emprun té peu à peu leurs croyances primitives auj puissances occultes, aux génies pernicieux Certes, les Bricogne ne partageaient pas ces superstitions légendaires, mais la tristesse monotone du dehors ne les en aveulissait pas moins. Alors, pendant les veillées lugubres ils se rassemblaient tous dans la grande salle devant un foyer incandescent, où, sur les fagots sans répit renouvelés, flambaient des troncs entiers de charmes et de hêtres. Les tins s'occupaient les muins à remaille] des filets qui serviraient, Dieu sait quand les autres sculptaient au couteau des cannes de noisetier ; les femmes cotisaient, fabri quaient au crochet des maillots pour les honmes. Dans un fauteuil, à la meilleure place, f côté de Bertrande, Renaud, l'enfant blessé frileux et faible encore, considérait de ses yeux fixes les ronds de lumière que les lampes dessinaient au plafond. Parfois, souvent, pour secouer la torpeui ambiante, relever les cœurs, Jérôme se dressait, allait chercher un livre et lisait à voiî haute. (A suivre.)

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