Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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04 February 1917
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Dimanche 4 février 1917 £E> centimes le numéro (>Ime année — Nos 29-33 JOURNAL DE GAND ÉCHO IDES* FJLAHDRES ABONNEMENTS : UN FRANC PAR TRIMESTRE RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — GAND TELEPHONE 665 ANNONCES: S'adresser rue de Flandre, 3, Gand. Ce que coûte la guerre jusqu'à présent Lorsqu'un incendie éclate, la cqniyiigWe d'assurances tjui doit le couvrir attend <1 en évaluer l'importance jusqu'au moment où ],i dernière parcelle dé feu a été éteinte, par les pompiers. Quoique cette façon de procéder sitil il'tuie logique indiscutable, nous croyons cependant pouvoir nous ééartei «lu priucipe atiu d'évaluer même avant sa fi h l'importance de l'inc.eudie qui ilévore l'Kurope depuis 2 1,2 ans. Depuis les :>0 mois qu'on se bat, J l'Europe a perdu des centaines de milliers de vies liumaines, des milliards de propriétés matérielles, îles trésors- inestimables au point de vue moral; Traduire en cllitfres le total de ces pertes serait cliose impossible. Tout au plus peut'ibn évaluer les sacrifices directs que nous faisons au dieu Mars depuis le début de la catastrophe. La guerre a constitué parmi les puissances européennes deux camps ennemis 1 un de l'autre, ce qui a eu comme premier résultat d'interrompre presque çjniplèteniflîlt le trafic monétaire international. Le mouvement des capitaux comme en temps normal, c'est-à-dire leur déplacement vers le pays où ils trouvaient l'emploi le plus utile et le Iplus rémunérateur, a cesse, il lie se pratique plus qu'une seule aide financière:' celles que s'accordent mutuellement entre-eùx h-pays alliés, soit dans un groupe soit dans l'autre. 11 résulte de la compila ion des emprunts faits par les différents belligérants, et de la totalisation de leurs dépenses de guerre, - pour autant, évidemment, (pi il en a été publié des éléments que les hostilités oui coûté jusqu'à présent, soit fin janvier 1917, de 3CU i\ >90 milliards de francs. Lisez bien, s. y. pl., -iOO à 890 milliards'. Individuellement, les pays intéressés interviennent dans ce total fabuleux comme suit; {.Milliards île francs) Angleterre >8-93 ' Turquie 3 1/2-5 Russie 75-78 Bulgarie 2 1/2-5 Allemagne 71-75 Belgique 1 1.2-2 1 J. Franee - Serbie 0/4-l'I;'l !Autr.-Hong. 41-14 Roumanie 3/4-^1 1/4 Italie 18-20 J otal: d(iO-'19l) milliards de francs. (Ce total ne comprend pas les quelques centaines île millions dépensés par le i'or-tugill.)• Abstraction faite îles pertes indirectes et invisibles, et des dépenses qu a occasion-nées la Mobilisation dans les pays neutres tels que la Suisse, la Hollande etc., la guerre a donc englouti jusqu a présent des sommes dont l'importance n'avait probablement encore jamais été envisagée par le commun des mortels il y a 2 1/2 ans. n'est d'ailleurs que depuis la guerre que nous avons appris à calculer avec des milliards. Auparavant, ce n'étaient guère que quelques financiers privilégiés et certains mathématiciens pointus qui « jonglaient » avec ce genre de chiffres. A présent, le mo'i a milliard » est dans la bouche de l'homme du peuple, et il est certain que le respect qu'on professait jadis envers ce terme a singulièrement diminué. l ue moyenne de <>75 milliard» de francs, c'est quelque chose! I n milliard étant égal Ji 1000 millions, les dépenses de guerre directes qui nous intéressent forment donc une moyenne de 375.000 millions, soit en chiffras 375,000,000,1)00. Ce total esi plus expressif lorsqu'on lé répartit sur une période plus petite. Il donne par mois une dépense de 12 1/2 milliards de francs, soit par jour (pour 900 jours) un peu plus de 41") mil-i lions. Comparons ces coefficients à ceux qu'ont occasionnas (es guerres précédentes. Qu'est-ce à coté de cela l'indemnité de Q mil liai ds qu'a dû payer la France,.en 1:870? Une paille! Actuellement cette somme suffit à peine pour couvrir les frais de 12 jours de guerre. La guerre de 1870 a duré 245 jours, abstraction faite; des pensions à constituer, des secours à accorder etc., elle a coûte d" part et d'autre environ 1 1.2 milliard, soit ébloui > milliards de francs* c'esi-à-i! qu'il faut en ce moment pour 9 jours d'opérations.La guerre du Transvaal, qui dura du 11 octobre 1899 jusqu'au :>1 mai 1902, soit ;9<)-\> jours, coûta à l'Angleterre à peu près 5. 12 milliards de francs; actuellement, cette somme suffirait à couvrir les dépenses de V) jours d'hostilités. Enfin, la guerre russo-japonaise (20 février 1904-fin août 1905), qui se poursuivit pendant. 550 jours, coûta à la Russie ;)> 1/2 milliards, et au Ja])on un peu moins; le montant total serait actuellement englouti au bout de L6 jours, Kt dire que ça continue La pasteurisation du lait Au moment où plus vivement que jamais ia question du lait préoccupe toutes les cia; ses de la population, l'imprimerie Ad. Hoste vient de faire paraître, sous le nom de trois personnalités bien connues de notre ville, MM. Dr. Ch. Duquesne, Dr. IL iSei-ryuck et Dr. Se. A. J. -I. VandeveJde, une brochure sur la pasteui isatiou du lait, et en particulier Concernant la méthode employée à Gand pour i (Fuvre de la Goutte de lait. Le 24 novembre 1915, le Collège des Bourgmestre et Fchevins instituait, a l'invitation des membres gantois de la Commission permanente belge du Lait, une Commission scieutitique d'études pour la lutte contre la disette du Lait. Itéunié dans un but philanthropique et d'une manière toute désintéressée, cette (Commission mit a l'étude plusieurs questions importantes; « ce qui retint longue-| d ' 'S03Tattention,* ce fut i étude et la' « réalisation d'un nouveau dispositif de « pasteurisation permettant d'obtenir poulet les enfants en bas âge, du lait présentant « des garanties suffisantes au point de vue « de l'hygiène et aussi de le distribuer faci-« lenient dans les œuvres de la protection et des nourrissons. » Ali» i s le choix du procédé n'était pas chose facile; la commission voulait, en ei-let, appliquer un procédé permettant de remettre aux enfants du lait non lu Isa fié et réellement stérilisé. File finit par s arrêter au procédé actuellement en vigueur. Le service est installé daiis une partie des locaux de l'Institut Supérieur des icr-mentations, sous la direction des trois auteurs île la brochure. Aussitôt, après la réception, le lait est soigneusement examiné, puis placé dans (tes bidons et chaulîé à une température de 1U0" qu'il ne garde que pendant 10 minutes, ce qui suffit cependant pour le stériliser. Sans etre. enlevé des bidons, il est refroidi a une température intérieure à 15°. Cette dernière opération doit s'effectuer rapidement pour éviter que les quelques bactéries que la chaleur peut ne pas avoir détruites," reprennent leur activité, se *multiplient et provoquent dans le lait la fermentation lactique ou souvent même putride. Le précieux liquide est enfin conservé dans une cave glacière refroidie par le procédé à l'ammoniaque et le lendemain matin transporté aux locaux de distribution. Après leur retour, les bidons sont nettoyés à l'eau chaude et à la vapeur, sous pression. Parmi les nombreux avantages que présente ce procédé, notons celui de pouvoir distribuer du lait stérilisé, transporte et débité sans changer de récipient et sans employer aucun réactif chimique. .Le procédé permet également, le c»s échéant, de constituer une réserve qui peut être utilisée, a l'état de fraîcheur, après quelques jours. La perte de lait est réduite a un minimum; le procédé n'utilise qi*e des appareils simples, le travail est rapide, le personnel réduit. A cette série déjà assez longue, viennent s'ajouter encore d'açttres avantages, de' moindre importance. Mais notons ici le principal: les enfants reçoivent du lait réellement stérilisé et présentant une composition bien déterminée. ( Les frais actuels de l'exploitation s'élèvent, pour un travail journalier de $000' litres de lait, frais d'amortissement compris, à 2,'i centimes par litie. Un travail d'une plus forte quantité de lait réduirait nécessairement le coût du travail par litre; pour (>000 litres, il serait de 1 ,(> centime par litre. Lnfin, eu annexe, les auteurs donnent quelques renseignements concernant 1") les desiderata de la Commission permanente belge du .bait qui, dépeins quelques anuees, luire avec énergie pour résoudre le problème du lait pur ^t sain;î2°J quelques extraits de deux auteurs beiges AlAi. \ .et JU Jdtôton, qui ont étudié la pasteurisation du lait à divers points de vue, spécialement la pasteurisation domestique; ->"j quelques renseignements sur la valeur alimentaire du lait et de quelques produits lactés. Cette brochure, dont; le produit de la vente est reservé à l'CF,uvre de la Goutte de lait, sera certainement} lue avec un vil intérêt. File commémorera plus tard une œuvre éminemment utile; elle sera un document important pour ceux qui s'occupent de la pasteurisation dji lait et des œuvres-d'assistance aux petiti enfants. Mais, elle rappellera aussi le'dévouement et le désintéressement des dames gantoises qui distribuent chaque jour le precieux aliment dans les locaux jdLe lUiauvre d' la Goutte.de lait et auxquelles cet opuseuh est dédié. Appel aux jeunes filles La protection de l'enfant D'abord laissez-moi vous dire que j'ai peur île commencer, peur de continuer, peur de finir, peur surtout de ne pas trouver ces mots ^simples et vrais qui vont' du co ur au cœur et font triompher l'idée qu'ils présentent. deiaut du verbe puissant d un Victor iiugo, (l'un ALaeteriincK, d un .bordeaux, je devrai donc me contenter de la piteuse eio-qûeuit* a une plume inexpérimentée, mettant unit mon espoir uans l appel a uu co ur jeune a des cœurs jeunes comme nu, et comme lui avides de s augmenter cians ia lutté qui s essaie à faire triompher la Justice, de l'universelle Injustice. Contre quoi s agit-il de tourner les ai mes!-' Contre l'implacable Misère, contre le ■Froid, contre la l' a un, contre toutes ces horribles choses qui s'attaquent si cruellement à l'enfant, a ce petit être faible par excellence, et si dépourvu de toute résistance personnelle. Je sais que beaucoup de jeunes filles loir, quelque chose, mais ce quelque chose n'est pas toujours assez. Donner ce qu'on a de trop est bien, se priver un peu est mille fois meilleur, se priver beaucoup confine au sublime. Dans une.de ces trois* catégories et ai- choix. je voudrais trouver toutes nos jeunes hlles gantoises qui disposent de quelque ressource absolument personnelle. C'est à elles que je m'adresse, non a leurs parents. Beaucoup de ceux-ci ont déjà contribué a répandre un peu de soulagement parmi les malheureux. Suivons leur exemple. (411e notre sexe soit ce qu'il a toujours été, je soutien par excellence de ceux qui souffrent. Montrons-nous (lignes des femmes qui nous ont précédées, nous les jeunes filles d'aujourd'hui, les femmes de demain. Pourquoi me suis-je si èrusqu; ment décidée à cet appel : C'est que l'hiver .sévit avec rigueur, que le combustible manque et'que moins que jamais les petits corps d'entants, si insutfisamment nourris, n'ont de résistance à offrir à l'âpre morsure du froid. Mais c'est surtout pareeque j'ai eu Thorrible, l'insoutenable vision d'une de ces frêles petites créatures couchée dans la tombe par l'effroyable. étreinte de l'hiver. Mourir de froid!" Avions-nous seulement deja songé que cela tut possible h lJouvons-nous seulement nous imaginer cette chose atroce, nous que ia fortune, cette dispensatrice des maux et des biens, a si tort favo-risés, et qui n'avons qu'à suivre notre bon plaisir pour nous chauffer délicieusement à quelque flamme joyeuse et. pétillante. Peut-êtr« tout comme à moi et autant qu'à 11101 le désir vous est-il venu de soulager un peu toute cette détresse qui foisonne autour île nous. Mais ce désir Isolé s*év;i-•îiouit souvent à peine ne,, ou ses fruits sont, bien minces. La pensée du peu de soulagement qu'apporte parmi la misère totale, notre eif'ort unique, nous décourage sou vent. Fli bien, non, nous ne sommes pas seules à faire un peu de bien, quantité' de jeunes filles l'ont accepté comme une tâche, comme 1111 devoir sacré auquel 011 ne s»-soustrait pas, qu'on accepte d'autant plus allègrement qu'il répond à un désir plus ou moins développé dans tous nos cœurs. Que cette pensée que tous nos efforis soii\ multiplies par des efforts semblables nous soutienne et nous donne la force et la vo-lonte de travailler à la réalisation dè ce désir. Menues iilles. riches qui vous plaignez des longues journées vides que les terribles circonstances vous apportent, mettez-vous courageusement à l'ouvrage, occupez vos heures de loisir à tailler de bons petits vêtements chauds destinés à de pauvres petits corps transis. Versez généreusement l'argent qui passe en vos mains délicates, et vous qui goûtez tant de superJlu, pourvoyez du nécessaire,là où il manque. Songez que nourriture, feu, lumière, tout vous est distribué à flots, et que ces choses si essentielles manquent à de pauvres petites créatures iniioncentes dès leurs premiers pas dans la vie. Songez aussi, songez surtout au profond soulagement qu'apportera dans le cœur torture île la mère, condamnée à voir souffrir son enfant, sans moyens de secours, 1a moindre chose que vous,ferez pour lui. Oh! dites, n'est-ce pas, j'ai raison de. croire que celles d'entre vous qui liront ceci, 11e seront pas sourdes à mon appel, qu'elles dépenseront un peu de leur lorce, de leur énergie, de leurs ressources, au soutien de tant de misère répandue autour de nous; j'ai raison d'avoir foi dans la valeur de notre génération, dans son souci d'atteindre le bien et de s'augmenter en faisant le bonheur d'autrui. C'est avec espoir et confiance que je clos, en adressant mes plus sincères vœux 'de bonheur aux âiuesv sœurs qui acceptent vaillamment la taclie et qui se- préparent, si idéalement à leur rôle de demain, à leur devoir d'épouse et de mère. Une jeune fille. Dhponique Gantoise Mnwnnw ssâsSr lUUOlUUilU. P. STRUYF, successeur Grand choix de musiques beiges et étrangères. juutherie artistique. — Oordes garanties justes et sonores. — Accessoires divers. (1132) ■ i M A \ A L X. i> U1VL1CS. L Adminis-tration des Ponts et Chaussées n'a. pas'. approuvé ia construction (l'un mur de quai au Quai île Terplaeteii dans les conditions où la \ ille voulait faire effectuer ce travail; 011 se rappelle que celui-ci avait été niîs eh adjudication il y a quelque temps. £yEBÏ3ISiT£ Appareils soignés amkmbbb 1 mm qeniets, 14,1'. Biabant (ia53) F1U.A CLÉMENT TlllK Y de la Chambre Syndicale belge des Comptables de Garni. Fn septembre l'Jl-J, la Chambre ï Syndicale belge des comptables de Grand, I lors de la manifestation qu'elle organisa en l'honneur de vson président, M. Clémem 'llury, Frof'esseur de comptabilité et de mathématiques commerciales et financières à l'Fcole Industrièlle supérieure de Grand, décida dè fonder, a ses frais, un prix, sous le nom de l'r/.r déniait /Imy, a décerner (inique année aux élèves du jour et du soir de la section commerciale de la', susdite Ecole, élèves qui, à l'examen de"sortie, se -eront distingués en science compta bu . Ce prix vient d'être décerné aux élèves suivants: Cours du jour: Ai. Georges Solie, de Cjand, 1 ' prix; 2e prix à M. Alphonse De Hacker, de St-Nicolas ; Cours du son-: 1er prix à M. Joseph l)an-neels, de Grand;.2'' prix à M. Michel Aiie-v aèrt, de Gand. I IIX.FÎ FfTÂ J" Van H©uverawyn & R. De LUil I/I Mulder. Euirephses générales d'Electricité. Dynamos et moteurs. Quai des Moines, 13, Gand. (1298) i)-ù-1- Ka-ài! « \ oorwaeht Àkkergém ». La s récentes fêtes organisées au « 1-héâtre tiamaûd » au prohfde l'œuvre des prisonniers de guerre, ont eu un heureux écho. F11 eJt'et, le Comité Directeur de cette instir tution humanitaire tenant à ténioiguer sa gràtitude aux principaux collaborateurs des susdits spectacles les a conviés à une réunion intimé qui a obtenue .Un franc succès. Au cours de cette Joyeuse Agap. 1. • membres de la Section chorale de ia société [. ailanvhropique « De Zonder Naam » ont : oflert à leur Président d'honneur, M. le pUarmacieii Va il li'aé's, le portrait de leur groupe. * j_e Doyenné a Voorwaeht Akkergem » si-distingue et occupe uue place prépoildê-iante parmi les organismes qui poursuivent l'accomplissement d'œuvres charitables-: LA BAMQLlj l'Union du Crédit de Gand, Place Saint Michel 10, bonifie actuellement un intérêt de 2 1/2 % sur les io'nds déposés en compte de quinzaine. (1038; pl.' RE AU' de renseignements, Halle-Beffroi, Gand. - On recherche l'adresse de la famille des soldats belges: * 1° Golpaert Floriinond, originaire d-ise-gbem, artillerie, 10e batterie, 2' Assçlierick Gustave, voloutàiie gtierre, 1er chasséurs à pied 2/2, né à Mont-St-Aiiiand le 0 juillet 1892. Les cartes envoyées à des personnes déc -nues dans une prison allemande doivent Feuilleton du Journal de Gand. 265 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Mais enfin, dit la comtesse palpitante et les yeux attachés sur les yeux de Monte-Cristo, dont elle ressaisit presque convulsivement le bras avec ses deux mains, nous sommes amis, n'est-ce pas!"' Le sang afflua au cœur du comte, qui devint pâle comme la mort, puis, remontant du cœur à la gorge, il envahit ses joues, et ses yeux nagèrent dans le vague pendant quelques secondes, comme ceux d'un homme frappé d'éblouissement. —- Certainement que nous sommes amis, Madame, répliqua-t-il ; d'ailleurs, pourquoi 11e le serions-nous pas? Ce ton était si loin de celui que désirait madame de Morcerf, qu'elle se retourna pour laisser échapper un soupir qui ressemblait à un gémissement. — Merci, dit-elle. Ft (die se remit à marcher. Ils firent ainsi le tour du jardin sans prononcer une seule parole. Monsieur, reprit tout à coup la comtesse après dix minutes de promenade .silen-.cieuse, est-il Niai que vous ayez tant vu, tant, voyagé, tant souffert? J'ai beaucoup souffert, oui, Madame, répondit Monte-Cristo. Mais vous êtes heureux, maintenant i Sans doute, répondit le comte, car personne 11e m'entend nie plaindre. Ft votre bonheur présent vous fait l'âme plus douce? Mon bonheur présent égale ma misère passée, dit le comte. N'êtes-vous point marié? demanda la comtesse. Moi, marié, répondit Monte-Cristo en tressaillant, qui a pu vous dire cela? G11 11e 111e l'a pas dit, mais plusieurs lois 011 vous a vu conduire à l'Opéra une jeune, et belle personne. C'est une esclave que j'ai achetée à Constantinople, Madame, une fille de prince dont j'ai fait ma tille, n'ayant pas d'autre affection au monde. Vous vivez seul ainsi? Je vis seul. Vous n'avez pas de sœur... de fils... de père?... Je n'ai personne. Comment pouvez-vous vivre ainsi, sans rien qui vous attache à la vie? Ce n'est pas ma faute, Madame. A •Malte, j'ai aimé une jeune fille et j'allais l'époiiser, quand la guerre est venue et m a enlevé loin d'elle comme un tourbillon.. J'avais cru qu'elle m'aimait assez pour m'attendre", pour demeurer lidèle .même à mon tombeau. Quand je suis revenu, elle était mariée. C'est l'histoire de tout homme qui a jJassé par l'âge de vingt ans. J'avais peut-être le cœur plus faible que les autres, et j'ai souffert plus qu'ils n'eussent fait à ma place, voilà tout. La comtesse s'arrêta uu moment, comme si elle eut eu besoin de cette halte pour respirer.Oui', dit-elle, et cet amour vous est resté au cœur... Un n'aime bien qu'une fois... Et avez-vous jamais revu cette femme?- Jamais; — Jamais! Je ne suis point retourné daus le pays (ni elle était. A Malte? Oui, à Malte. File est à Malte, alors? î— Je le.pense. Ft lui avez-vous pardonné ce qu'elle vous a lait souffrir? A elle, oui. Mais à elle seulement; vous haïssez toujours ceux qui vous ont séparé d'elle'f La comtesse se plaça en face de Monte-Cristo; elle tenait encore à la main un fragment de la grappe parfumée. Prenez, dit-elle. ' Jamais je 11e mange de muscat, .Madame, répondit Monte-Cristo,' comme s'il n'eût été question de rien entre eux à ce sujet. La comtesse lança la grappe dans le massif le plus proche avec un geste de désespoir.Inflexible! murniura-t-elle.. "Monte-Cristo demeura aussi impassible que si le reproche ne lui était pas adressé. Albert accourait, en ce moment. Ob' ma mère, dit-il, un grand malheur ! Quoi? qu'est-il arrivé? demanda la comtesse en se redressant comme si, après le rêve, elle eût été amenée a là réalité; un malheur, avez-vous dit? En effet, il doit arriver clés malheurs! Monsieur de Villef'ort est ici. lili bien? Il vient chercher sa femme et sa fille. — Ft pourquoi c^'la? \ Parce q\ie madame^la marquise de Saint-Méran est arrivée à Paris,-apportant la nouvelle que M. .de Saint-Méran est more en quittant Marseille, au premier relais. Madame de Villefort, qui était fort gaie, ne voulait ni comprendre, ni croire ce malheur.; mais mademoiselle Valentine, aux premiers, mots, et quelques précautions qu'ait prises son père, a tout deviné: ce coup l'a terrassée comme la foudre, et elle est tombée évanouie. Ft qu'est M. de Saint-Méran à mademoiselle de Villefort? demanda le comte. Son grand-pèr.e maternel. 11 venait pour hâter le mariage de Franz et de sa petite-tille. Ah! vraiment! - Voilà Franz retardé. Pourquoi M. de Saint-Méran n'est-il pas aussi bien un aïeul de mademoiselle Danglars? Albert ! Albert ! dit madame de Morcerf du ton d'un doux reproche, que dites-vous là? Ah! monsieur le comte, vous, pour qui il a une si grande considération, dites-lui donc qu'il a mal parlé! Elle fit quelques pas en avant. Monte-Cristo la regarda si étrangement et avec une expression à la fois si rêveuse et si. empreinte d'une affectueuse admiration qu'elle revint sur ses pas.

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