Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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26 November 1915
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s.n. 1915, 26 November. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7m03x86w5c/
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Vendredi "2(i novembre h)!"»* centimes le numéro 59nie année 330 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : H Er. par an ; ri fr. pour six mois ; S fr. pour trois mois Pour l'étranger, le / ort en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : GAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal Avis officiels de l'autorité allemande AJOUTE A L'ARRETE N" 61, S 1. Au texte du S 1 a été ajouté ce qui suit : «' Ceci ne vise évidemment pas les Conventions de La Haye ». Cand, le 21 novembre 1915. Der Etappeninspekteur, von Usger Generalleuinant. AJOUTE AUX ARRETES concernant l'interdiction de l'exportation (Bulletin officiel des arrêtés n" 2, p. 38). L'exportation sans autorisation du « Wirt-schaftsausscnuss der Etappen-Inspektion 4. Armee « de GRAISSES quelconques, hors du territoire de l'étape est interdite. Gand, le 13 novembre 1915. Der Etappeninspekteur, von Unger, Generalleuinant. ' ARRETE concernant l'interdiction de l'emploi de la crème de lait. i 1. 11 est interdit : 1) D'utiliser la crème de lait dans les entreprises commerciales et industrielles de la boulangerie, 2) de lancer la crème de lait dans le commerce pour d'autres destinations que |a fabrication de beurre, 3) de débiter de la crème fouettée soii seule, soit dans des préparations quelconques, par des pâtisseries, boulangeries, auberges, cabarets, restaurants ei autres locaux de rafraîchissement. Les prescriptions sous chiffres 1 à 3 ne sont pas applicables aux lazarets, hôpitaux, instituts pour convalescents, et autres établissements similaires, pour autant que l'ordonnance de préparation et d'emploi ait une origine médicale, et que les aliments en question servent comme nourriture aux blessés, malades et convalescents. y H: Sera" ptïni d'une amende"Pouvant aller jusqu'à 3000 Marcs ( u d'un emprisonnement pouvant aller jusqu'à un an: 1 ) quiconque transgresse les prescriptions énoncées sous § I, chiffres 1 à 3, 2) quiconque vend, offre ou lance d'une autre manière dans le commerce des marchandises, dont il sait qu'elles sont préparées contrairement aux stipulations sous S I. 1 à 3. Gand, le 13 novembre 1915. Der Etappeninspekteur, von Unger, Generalleuinant. AVIS Le Bureau de censure des correspondances (Postpruefungstelle), attaché à l'inspec-ilon de l'étape, se trouvant jusqu'ici au Palais-de Justice, et le bureau médiateur des postes (Postvermittlungssetlle) de la com-mandanture d'étape, à Gand, jusqj'ici ét:i bli place d'Armes n 5, seront transférés le l"r décembre a. c. à la Poste Centrale, marché aux Grains. Gand, le 22 novembre 1915. Der Etappeninspekteur, von Unger Generalleuinant. AVIS. Sur le territoire de la ville de Gand, y compris les faubourgs Gentbrugge, Lede- berg et Mont St-Amand, le prix maximum dj lait pour le commerce de détail est fixé à 30 centimes le litre. Dans les autres cas le prix maximum de 24 centimes le l.tre, fixé antérieurement, reste en vigueur (Et. T. B. 524 4). Gand, le 21 novembre 1915, De Etappen-Kommnndant. AVIS Attendu que de nouveaux cas de rage ont é.é constatés, les règlements du 20 juillet et Ju 11 août 1915 concernant la circulation des chiens restent en vigueur jusqu'à nouvel ordre. Pour dissiper les malentendus qui sont résultés de la traduction flamande de l'avis du 2 novembre 1915, l'attention est appelée spécialement sur le n" 2 du règlement du 20 juillet 1915, dans lequel il est dit que les chiens doivent non seulement être munis en rue d'une muselière, mais qu'ils doivent en outre être conduits en laisse. Gand, le 21 novembre 1915. De Etappen-Kommandant. la r. 1i: \\ h i: Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 24 novembre (midi). — Point d'événements importants. Le commandant en chef anglais a voulu révoquer en doute le démenti officiel allemand constatant que l'ensemble des troupes allemandes engagées dans les combats qui furent livrés près de Loos, le 8 octobre dernier, n'a point perdu, ainsi qu'il avait été affirmé par le rapport anglais, de 7,000 à 8,000 hommes, mais 763 hommes seulement. Pareille audace ne saurait provoquer aucune réplique de notre part. Communiqué ofliciel français Paris, 23 nivembre (15 heures). — Rien à ajouter au précédent communiqué. Paris, 23 novembre (23 heures. — journée calme sur l'ensemble du front, où le brouillard a ralenti l'action de fartillerie. "NosT>aftèries~onV rapidement réduit au silence, l'artillerie ennemie qui tentait de boule -verser nos tranchées dç la région de Roclin-ciurt, nos positions entre l'Aisne et l'Ar->onne, ainsi que dans la région du Bois Le Prêtre. Quelques explosions de mines sans aciion d'infanterie en Argonne, au nord de La Houyette et dans le bois de Malancourt. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 24 novembre. — Armées du géné-. al feldmaréchal von Hindenburg. Au sud-est de Riga, nous avons poussé une attaque contre Bersemunde, localité que les Russes furent forcés d'évacuer temporairement en laissant entre nos mains, comme prisonniers, 6 officiers et 700 soldats. A la même occasion, nous avons capturé 2 mitrailleuses. Un poste avancé près de Pano-oo 1, au nord d'Illuxt, a dû se retirer devant une attaque russe. Une contre-attaque nous a remis en possession de la ferme. A.rmées du général feldmaréchal prince Léopold de Bavière. La situation n'a pa' changé. Armées du général von Linsingen. Nous avons repoussé des attaques au nord-est de C.zartorysk et près de Dubiszeze (au nord du chemin de fer de Kowel à Rowno).Nous avons fait, à cette occasion, 50 prisonniers et capturé 3 mitrailleuses. Communiqué officiel autrichien Vienne, 24 novembre. — Rien de nouveau. Sur le front des Balkans Communiqué ofliciel allemand ' Berlin, 24 novembre. — Mitrovilza vient d'être pris par des troupes austro-hongroises, Pristina par des troupes allemandes. A l'ouest de Pristina, les Serbes ont été rejetés au delà de la Sieniea. Communiqué ofliciel autrichien Vienne, 24 novembre. — A la Drina supérieure la journée a été calme. Près de Prisboje, nos troupes se sont rendues mai-iresses du passage de la rive sud du Lim.Au sud de Novi-Bazar des forces I. et R. s'avancent vers les frontières monténégrines. Les troupes austro-hongroises qui avancent dans la vallée de 1 'Ibar, ont rejeté hier, après des combats acharnés, l'ennemi de ses positions au nord-est de Mitrowitza et sont entrées dans la ville. Elles firent prisonniers, 700 hommes parmi lesquels 4 officiers. Pristina a été prise aux Serbes. Une colonne allemande y pénétra du nord, puis une colonne bulgare venant de l'est. Communiqué ofliciel bulgare Sofia, 24 novembre. — (Communiqué officie' du 21). — Les combats autour de Pristina se poursuivent. Dans la région de Giliani, nous avons fait jusqu'à présent 7 mille prisonniers; 2 mitrailleuses et 4 car dus ont été conquis. Sur le restant du front, pas de changement à signaler. En Grèce Paris, 22 novembre. — Du DusSeldorfer Oeil. Anz. : D'après les dernières informations d'Athènes, la situation est moins tendue. On assure qu'il n'existe pas de conflit insoluble. Parmi les garanties exigées par l'Entente, on cite le retrait des troupes grecques de Saloni-que. Un accord serait déjà intervenu entre la Grèce et les Alliés. Londres, 24 nov. ,— Le département de l'Etranger publie qu'aucun navire grec n'a été saisi ni n'a été retenu dans les ports du Royaume-Uni. Aucun blocus n'a été déclare ni n'est en vigueur. —> _ - —---•«a. v » «•-»»—. y —- * m y - ' a — ' 'r - • Sur le front itaio-autrichlen Communique ofliciel autrichien Vienne, 24 novembre. — La iête de pont de Gôrz se trouva encore hier sous le feu violent de l'artillerie eç de lance-mines; il y eut une pause dans les combats d'infanterie, pendant laquelle les Italiens n'ont pas attaqué.On s'est battu avec d'autant plus d'a-charnemeni des deux côtés du mont San-Micnele. De grandes forces italiennes pénétrèrent, l'après-midi, dans notre position au . nord de la montagne. L'infanterie styrienne et hongroise s'avança à la contre-attaque et repoussa complètement l'ennemi, après de violents corps-à-corps avec des chances alternatives.Des tentatives d'attaque contre nos installations sur le Monte dei Sei Busi s'écroulèrent sous notre feu. L'adversaire lança contre nos obstacles sur les routes près de Za-°ora des bombes de lance-mines de gros calibre, qui développèrent des gaz asphyxiant-. Au front sud du Tyrol, la station de chemin de fer et l'ancienne partie de la ville de Riva ont été de nouveau bombardés. Un de nos aviateurs jeta des bombes sur les bara-n.tes et magasins d'Ala. Communiqué ofliciel italien Rome, 24 novembre. Rapport du 23. -La journée a été assez calme. Nos troupes ont pu fortifier les positions conquises. Sur le mont Calvaire, à l'ouest de Gôrz, nous avons continué l'attaque et atteint les hau- ! ieurs, que nous conservons sous le feu con-| centré violent de l'artillerie ennemie. Au Karst, après que de faibles attaques j nocturnes de l'adversaire furent repoussées, ! l'activité réciproque recommença vigoureusement dans la matinée, et un fort retranchement fut pris à proximité de l'église de San-Martino del Garso. En Allemagne La session d'hiver du Reichstag- Berlin, 23 novembre. — Le Reichstag se réunira le 30 novembre pour sa session d'hiver qui durera probablement jusqu'à la Noël. Les chefs des partis seront, comme c'est l'habitude depuis le début de la guerre, convoqués la veille de la rentrée par le Chancelier de l'Empire, pour une délibération en commun. On suppose qu'il y aura très peu de séances plénières. Le travail se fera plutôt dans les commissions, le secret'de leurs délibérations et de leurs discussions sera soigneusement gardé. Ou s'attend au vote de mesures très sérieuses contre le renchérissement des vivres. En Angleterre Emprunt Londres, 22 novembre. — On annonce que le nouvel emprunt anglais de 400 millions de £ sera émis au cours de la deuxième quinzaine de décembre. Crédits aux alliés Le ministre Sir Mckenna, sur interpellation, a déclaré au Parlement qu'au cours de l'exercice 1914-1915 l'Angleterre a avancé à d'autres pays 51.825.000 livr. st., soit en francs 1.295.625,000. Le total des sommes à avancer encore sur cet exercice s'élève à environ 423 millions liv. st. soit en francs à IC milliards 575 millions. En Russie Paris, 23 novembre. — Le Malin apprend que le général Kouropatkine a été nommé commandant en chef des forces russes destinées à opérer contre la Bulgarie, Nécrologie "M. Adolphe Greiner, directeur" général dés établissements Cockerill, à Seraing, vient de mourir. Conseil communal do (.and Séance du 22 novembre 1915. Le Conseil : Approuve la vente du lot 15 rue du Perroquet, contenant 71.39 m. c. aux Dlies B. et Oct. De Vos, moyennant la somme de 3930 fr. Arrête à la somme de 14/4 fr. l'état de répartition du dépenses faites pour le curage du cours d'eau n" 10 (porte de Courtrai). Renouvelle le mandat de M. J. Pankock en qualité de membre du Bureau de Bienfaisance.Autorise le Collège à prendre les dispositions pour la perception en régie des droits de place en 1916. Prend connaissance d'une letlre de M. le { Consul Kuyk faisant part des remerciments 1 de S. M. la Reine de Hollande pour les félicitations lui votées par le Conseil à l'occasion. du « Koningindag ». | Nomme des délégations du Conseil auprès I de l'atelier communal de. menuisiers et auprès de la laiterie communale. Désigne une délégation chargée de faire des propositions pour l'acquisition d'un certain nombre d'ob-jels à l'Exposition-Concours de jouets et met à la disposition du Collc°e, en vue de ces acquisitions, une somme de 500 fr. Chronique Gantoise 1.1:1 I KES Die PKlbUtNtSltKS en SOUt-trance. — Le Bureau ue renseignements, Hane-cSeiTroi, uand, tau savoir que les let-ue-s et cartes suivantes ne peuvent être remises aux destinataires par suite d'adresse incomplète ou mauvaiee: Van der Leene, Ernest, Gustrow, aan Van Olrne Mathilde, Verfstraat, 28, Gent. Oeil Tant, Jozef, Clausthal, aan Den 'tant, Emile, Antwerpschen steenweg, 150. — Kinnen Jozef, Soltau, aan De Craen Emile, Mariakerke. — Steenhaut Léon, Senne, aan Steenhaut Clara,Hospitaalstraat. 43. - - De Wulfe Gentil, Kônigsmoor, aan De Wulf Edouard, rue du Ponton, 37. — De Schepper Lievin, Gustrow, aan Kavijen Vicior, Tinnepotstraat, 22, Gent. — Van Vlierberghe, Soltau, aan Van Vlierbergnt-De Bock, landbouwer-winkelier, Oost-Vlaanderen. — Vergelen (?) Camille, Ha-rneln, aan Vergelen, weduwe, Woor (?) bij Dendermonde. — Conez- Theophile, Goslôh bei Uchte, aan Conez François, Grand'place, Wiebecq. — Cuyt Pierre, Sol-tau-Lichtenhorst, aan Vrouw Cuyl, Krijs-baan, 31, Oost-Vlaanderen. via Antwerpen. — Slosse Gustaaf, Cellelager, aan SIoj . Florent, Koningstraat, dépôt Singer, West-Vlaanderen. — Vincent Medard, Soltau-Lichtsnhorst, aan Vincent, weduwe, Statie-straat, 82, bij Cen. — Spittael Edmond, Kônigsmoor, aan Spittael Henri, Qoquit-straat ( ?) 98, Oost-Vlaanderen. — De Smet Oscar, Holzminden, aan Van Robais, Constant. Hockel Saqu (?). — Houtteman Henri, Darmstadt, à Mme Houtteman, rue de Bruxelles, 147, Gand. — Polfliet Jules, Gustrow, à GrunMarie, rue de la Caserne, 136. Gand. —' Guilbau-Van Dessel, Elisa- , bethtraat, 33, Antwerpen, zoekf Sophie ! Torfs, weduwe Frans Van Dessel, gewoond j hebbende 38, Hoveniersstraat, Mechelen, bij | F. Caluwaerts. Théâtre Pathé Vendredi le 26 le nouveau programme est tout à fait exceptionnel : l'Ecole de la Vie, Comédie moderne en 3 actes, de la marque Nordisk, avec l'excellent artiste Psylander et : Pour la Médaille, drame en 3 actes, qui arrive à Gand précédé d'une excellente réputation. Vendredi le 3 décembre, première de MAItC A.Mdl Vi; et CLÉOPATItE dont le succès s'annonce formidable. Lundi le 6, St-Nicolas, matinée à 4 heures. Distribution de Jouets. (992) CORRESPONDANCE avec les prisonniers de guerre en Allemagne. — Beaucoup de parents, beaucoup d'épouses, dont les entants ou le mari sont prisonniers en Allemagne, ne demandent pas mieux que d'envoyer ue leurs nouvelles aux prisonniers, mais n'étant pas au courant des formalités à remplir, ou n'étant absolument pas habitués à écrire des lettres, voient retourner leurs missives, qui n'ont pas atteint leur destination par suite de vices d'adresse. Beaucoup ne savent même pas écrire. Pour ::la, le « Snellaertskring », affilié à l'œuvre .< Volksopbeuring » organise un service de ;orrespondance avec les prisonniers pour 'es personnes qui veulent recourir à ses ;ervices. Il se charge de l'envoi des cartes, il se chargera aussi gratuitement de la cor-resportdance pour les personnes qui ne savent pas écrire. La ville a eu l'obligeance de me.tre à la disposition du « Snellaertskring » un local à l'école Laurent, rue Basse, pour ce service. Provisoirement le bureau se tiendra à la disposition des intéressés tous les dimanches de 11 heures à 1 heure, à partir de dimanche prochain 28 novembre. Feuilleton du journal de Gand 154 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Albert, les yeux fermés, resta debout.mais cramponné aux rideaux de la fenêtre. Le comte était debout et triomphant comme le mauvais ange. XV I.E CAliNAVAL DE ROME Qaund Franz revint à lui, il trouva Albert qui buvait un verre d'eau dont sa pâleur indiquait qu'il avait grand béSôin, et le comte qui passait déjà son costume de piaillasse : Il jeta machinalement les yeux sur .a piaec; tout avait disparu, échafaud, ">ou •reaux.ViC times: il ne restait plus que le peuple, bruyant, affairé, joyeux: la cloche du monte ( Citorio, qui ne retentit que pour la mort du pape et l'ouverture de la mascherata, sonnait à pleines volées. — Eh bien ! demanda-t-il au comte, que s'est-il donc passé? — Rien, absolument rien, dit-il, comme vous voyez ; seulement le carnaval est commencé, habillons-nous vite. -- En effet, répondit Franz au comte, il ne reste de toute cette horrible scène que la trace d'un rêve. — C'est que ce n'est pas autre chose qu'un rêve, qu'un cauchemar, que vous avez eu. — Oui, moi; mais le condamné? — C'est un rêve aussi; seulement il est resté endormi, lui, tandis que vous vous êtes réveillé, vous; et qui peut dire lequel de vous deux est le privilégié? — Mais Peppino, demanda Franz, qu'est-il devenu? — Peppino est un garçon de sens qui n'a pas le moindre amour-propre, et qui, contre l'habitude des hommes qui sont furieux lorsqu'on^ n s'occupe pas d'eux, a été enchanté. lui, de voir que l'attention générale Se portait sur son camarade; il a en conséquence profité de cette distraction, pour, se glisser dans la foule et disparaître; sans même remercier les dignes prêtres qui l'avaient accompagné. Décidément, l'homme est un animal fort ingrat et fort égoïste.. Mais habillez-vous ; tenez, vous voyez que M. de Morcerf vous donne l'exemple. En effet, Albert passait machinalement son pantalon noir et ses bottes vernies. — Eh bien ! Albert, demanda Franz, êtes-vous bien en train de faire des folies? Vayons, répondez franchement. — Non, dit-il, mais en vérité je suis aise maintenant d'avoir vu une pareille chose, et je comprends ce que disait M. lè comte: c'est que, lorsqu'on a pu s'habituer une fois à un pareil spectacle, ce soit le seul qui donne encore des émotions. — Sans compter que c'est en ce moment-là seulement qu'on peut faire des études de caractères, dit le comte; sur la première marche de l'échafaud, la mort arrache le masque qu'on a porté loute la vie, et le véritable visage apparaît. II faut en convenir, celui d'Andréa n'était pas beau à voir... Le hideux coquin!... Habillons-nous, Messieurs, habillons-nous ! 11 sût été ridicule à Franz de faire la. petite maîtresse et de ne pas suivre l'exemple que lui donnaient ses deux compagnons. Il passa donc à son tour son costume et mit son masque, qui n'était certainement pas plus pâle que son visage. La toilette achevée, on descendit. La voi- i i ture attendait à la porte, pleine de confetti et de bouquets. j On prit la file. 11 esl difficile de se faire i'idée d'une opposition plus complète que celle qui venait de s'opérer. Au lieu de ce spectacle de mort sombre et silencieux, la place del Popolo I présentait l'aspect d'une folle et bruyante orgie. Une foule de masques sortaient, débordant de tous les côtés, s'échappant par les portes, descendant par les fenêtres; les ! voitures débouchaient à tous les coins de ! rue, chargées de pierrots, d'arlequins.de dominos, de marquis, de Transtévères, de grotesques, de chevaliers, de paysans: tout cela criant, gesticulant, lançant des oeufs pleins ( de farine, des confettis, des bouquets; atta-, quant de la parole et du projectile amis et étrangers, connus et inconnus, sans que per-| sonne ait le droit de s'en fâcher, sans que pas un fasse autre chose que d'en rire. Franz et Albert étaient comme des hommes que, pour les distraire d'un violent çha- i I grin, on conduirait dans une orgie, et qui, ■ à mesure qu'ils boivent et qu'ils.s'enivrent, , sentent un voile s'épaissir entre le passé et le présent. Ils voyaient toujours, ou plutôt ils continuaient de sentir en eux le reflet de ce qu'ils avaient vu. Mais peu à ceu l'ivresse générale les gajna : il leur c:mb!a que leur raison chancelante allait les abandonner ; ils éprouvaient un besoin étrange de prendre j eur part de ce bruit, de ce. mouvement, de e vertige. Une poignée de confetti qui arri-■a à Morcerf d'une voiture voisine, et qui, n le couvrant de poussière, ainsi que ses eux compagnons, piqua son cou et toute la ortion de visage que ne garantissait pas le masque, comme si on lui eût jeté un cent 'épingles, acheva de le pousser à la lutte g'nérale dans, laquelle étaient déjà engagés ous les masques qu'ils rencontraient. Il se eva à son tour dans la voiture, il puisa à pleines mains dans les sacs, et, avec toute la (vigueur et l'adresse dont il était capable, il eivoya à son tour œufs et dragées à ses voisins.Dès lors, le combat était engagé. Le souvenir de ce qu'ils avaient vu une demi-heure ajparavant s'effaça tout à fait de l'esprit des deux jeunes gens, tant le spectacle bariolé, trouvant, insensé, qu'ils avaient sous les y;ux, était venu leur faire diversion. Quant comte 4e Monte-Ççjsto, il n'avait jamais! pmme nous l'ayons dit, paru impressionné un seul instant.. (A suivre). 1

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