Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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01 September 1915
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s.n. 1915, 01 September. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/rb6vx09h23/
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Mercredi l1' septembre H) 1 JE3 cenlimes le numéro 50me année — IVe '244 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : .S Ir. par ail ; rt îr. pour six mois Er. pour trois mois Pour rétranger, le port en. sus 15ËDACTION & ADMINISTRATION : 3, jRTXiC -DE FLAW. RF, 3, O^.ML TELEPHONE 6CS ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. A travers Gand IV , armi les œuvres radieuses qu'exposait : no.re derme* salon international des Beau: \ns le peintre Albert Baensoen, la plu: enatoyante et la plus colorée était un paysag. aj pont aux Herbes, avec son décor ae ra çades bigarrées se miram aux eaux de 1: i.ys, sous lés clartés azurées û'u-.i large ciei Ce tableau appartenant au Musée de Bru xblles pourrait, (out en étant d'une vérin rigoureuse, symboliser pour les âges à veni: la Beauté actuelle de notre cité,car, en fixan sjr la toile es coin si caractéristique, le pein ire a su analyser et réunir dans sa toile tou ce qui fait le charme de Gand. C'est le près ijge des grands artistes de magnifier la réa ii,é, de nous en faire découvrir et goûter !■, beauté; et si, ensuite, nous nous arrêtons par exemple, sur le Pont aux Herbes par ci clair après-midi, nous nous souvenons d< l'œuvre du maître, et nous cor.templon: d'un œil plus attentif, d*un cœur mieuj av.rti, la fantaisie de lignes des construc ,ions enchevêtrées, ia richesse- de tons de: vieilles pierres et des briques neuves, ie fré missement bariolé des deux rivières con Huées. De quelque côté que se portent nos re gards. ils découvrent d'admirables perspec lives: c'est la rue aux Draps, courbe e vénérable,où s'inclinent de vétustés façades c'est le quai aux Herbes avec, comme le di Tain;, le « triomphal pignon » de la maisor des Francs-bateliers, c'est le calme et pa^ i.iarcal quai au Blé, c'est la fouillis capri deux des façades et des toits de la vieillt Boucherie, du Marché au poisson, du Mar ché aux Tripes, du Quai de la Grue, et c'es enfin, la nappe des cours d'eau avec tout !ï pit.oresque des glissantes péniches, des pon tons amarrés, des barquettes multicolores. Presque toutes les constructions qui avoi . nent ce pont mériteraient une admiratior particulière et il serait possible, pour pet qu'on en eut le loisir, de faire ici qne his toire de l'architecture bourgeoise à Gand depuis la maison romane, dont le pignon d; l'Etape nous offre un superbe spécimen, jus qu'à la demeure de style Louis XVI dont ur élégant exemplaire orne l'angle de la rue Breydel. Du côté du Marché au Foin s'élève auss un ensemble de constructions du plus hau intérêt. La plus ancienne est de l'époque romane. C'est celle qui confine à la Bou cherie et qui est dénommée « le Spijker » Elle servait autrefois de magasin de grains A l'extrémité du même bâtiment, au peti café de « la Potence » se yoient, scellés dan; la muraille, les ferrures et les carcans de l'ancien pilori : ici, en effet eurent lieu jadi* les exécutions capitales. En dépit de ces sou venirs patibulaires l'endroit est charmant On y a reconstruit, adossées à la façade c-ientale de la Boucherie, les petites boutiques en appentis, dites maisons aux tripes « penshuizekens », qui s'alignaient là at XVI' siècle. C'est un exemple de cet empiétement de la voie publique auxquels s'entendaient si bien les artisans et les petits négociants d'alors. L'utilitarisme du XIX'' siècle a condamné appentis, auvents, « postkas-ten », entrées de caves, bancs de siège, etc. au bénéfice de la circulation et de l'hygiène mais au grand dam du pittoresque. Par bonheur, l'édilité gantoise a su concilier les exigences modernes et les revendications es-ihétiques en préservant et en restaurant dt nombreux vestiges d'autan. Grâce à cette direction éclairée, Ganc présente à chaque pas des paysages urbains qu'on croirait composés de- toutes pièceo par des artistes, avec une entente merveilleuse de la couleur et un sens exquis dt passé. Tel est ce coin de Marché dont l'ar chaïque beauté se complète, à certaines heures, de toute l'animation et de toute la couleur qu'y apportent vendeurs et acheteurs i de fruits, évoluant entre les échoppes de ; toile blanche, les larges parasols rouges, les ; éventaires chargés de prunes rubicondes.de ; pommes vermeilles, ou d'oranges éclatantes. Le tableau est si séduisant-qu'on en oublie i presque de s'intéresser à l'archéologie de la vaste Halle qui occupe une des faces du marché. Cette Halle, construite en 1404, ; par la corporation des Bouchers, fut désaf-■ fectée au siècle dernier ei abrita depuis un i bureau de Postes et un bureau d'expédition de marchandises, dit Gand-centre. La partie î la plus remarquable de l'édifice est son pignon latéral nord où l'on voit de jolies fenêtres en ogives et une niche avec une cu-t rieuse statue de la Vierge. En 1855 on découvrit, à l'intérieur du bâtiment, une pré-; cieuse peinture murale, mal conservée sous . le badigeon dont elle avait été couverte. ; Cette peinture porte la date de 1648 et re-; présente une nativité avec, au premier plan, des personnages- historiques: Philippe le ; Bon, Isabelle de Portugal leur fils Charles. Une habile restauration, due au peintre gantois Th. Lybaert, permet d'apprécier l'ensemble de la composition. Des critiques attribuent celle-ci à un artiste local du XV" siècle,Nabur Martins.que certains veulent iden-i tifier avec l'illustre maître de Flémalle.Il y a en effet une analogie, assez lointaine du reste . entre la Nativité de la Boucherie et ! celle du Musée de Dijon. LA GUERRE Sur le front occidental Communiqué officie! aliemaiu Berlin, 30 août. (Midi). — Pas d'événements essentiels. Communiqués officiels français Paris, 29 août (après-midi). — Notre arti'jèrie a poursuivi, au cours de la nuit, son action continue sur les positions ennemies. Canonnade . particulièrement active dans le secteur d'Ablain, dans la région de Roye, au nord de l'Aisne i (environs de Craonne et de Berry-au-Bac), ainsi : qu'entre l'Aisne et l'Àrgonne. Violents corps à corps à Marie-Thérèse et à l'ouest du bois le i Malancourt pour la possession d'entonnoirs de mines. Bombardement intense des tranchées et de secteurs ennemis sur tout le front de la frontière lorraine, à Gremecey, Bezange, Cbndreson el Aubermesnil. Lutte à coups de grenades et de bombes dans la région de Metzeral. Nos avions, ont bombardé dans la nuit Grandpré, ainsi que Monchentin et Laucon en Argonne. Paris, 29 août (soir). — Même activité de notre artillerie sur la majeure partie du front. Bombardement des lignes ennemies dans le nord (secteur Het Sas-Steenstraete), dans la région de Chaulnes, au nord de l'Aisne, dans les environs d'Aillés et de Courtyccon, en Champagne, au nord du camp de Chalons, ainsi qu'entre Meuse et Moselle, dans les environs de ; Pannes, d'Euvegin et du bois de Mortmare. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 30 août. Groupe d'armés du générai feldmaréchai von Hmdenburg. Les troupes du général von Below disputent la tête de pont au sud de Fi îedrichstadt. Dans 1 les combats à l'est du Njemen. l'armée du I lieutenant-général von Hichhorn a atteint la j hauteur à l'est d'Olita. 600 prisonniers ont ' été faits et 7 canons capturés. Dans la direction de Grodno, Lipstc au Bohr a été pris d'assaut, l'ennemi a été forcé d'abandonner le secteur de la Driba ; Sokotka a été traversé par nous. La lisière est des forêts au nord" est de Bialystcck a été atteinte sur plusieurs points. Groupe d'armée du général feldmarécha' prince Lécpold de Bavière. Dans le forêt de Byalistock on se dispute le passage du Na-rew supéreur. Les troupes allemandes el austro-hongroises du lieutenant-général von Woyrsch ont chassé l'ennemi de ses positions près de Suchopol à la lisière de la forêt et à Scereszowo. Elles le poursuivent vigoureusement. Groupe d'armée du général feldmarécha! von Mackensen. Afin de rendre possible la ret-aite de leurs échelons d'arrière à travers les marécages à l'est de Pruzana, les Russes se préparèrent de nouveau hier au combai dans la ligne Poddubno, région au sud de Kobryn. Ils furent défaits,' ouoique des parties, déjà en retraite, se rejetassent dans le combat. Il ne leur servit *>. rien d'amener avec eux et de l'exposer à notre attaque ls copulation du pays (plusieurs milliers de femmes et d'enfants), pour protéger les armées en fuite, fait inouï et qui ne s'est jamais présenté dans l'histore de la guerre. Communiqué oliieiel autrichien W. T. B. Vienne, 23 août. Nos succès, à l'est de Wladimir-Wolynsky et à la Zlota-l.'.pa, ont brisé la résistance de l'ennemi sut un front de 250 kilomètres. La retraite russe esi marquée partout par des localités incendiées et des bourgs détruits. Le nombre des prisonniers restés entre >nos mains s'élève à 10.000. Les troupes du pénéral de cavalerie baron von Pflanzér-Baltin parmi les-: quelles au cours de la percée d'hier les braves régiments croates et le régiment d'infanterie n. 52 ont donné une preuve nou-, velle de leur valeur, poursuivent l'ennemi vers Buczacz. L.'armée du général comte Bothmer, composée de forces allemandes et austro-hongroises, s'avance au-delà de ! Podhajce et vers Zborow. La ville de Zloc-zow incendiée par les russes est au pouvoir de l'armée du général de cavalerie von I Bôhm-Ermolli. Les corps du Feldzeugmeis-ter von Puhallo ont refoulé plusieurs arriè-re-gardes ennemies et sont sur les talons de l'ennemi en retraite sur la place de Luck. Près de Kobrin, où nos alliés gagnent toujours du terrain, les Russes n'ont plus devant eux ouvertes que les routes vers le nord-est. Des forces austro-hongroises ont atteint, dans la région de Szerétzowo, la lisière sud-est de Bielowieszkaja-Puszoza. Communiqué officiel russe W. T. B. St-Fétersbourg, 29 août. — Dans la région de Riga aucun changement. Vers Friedrichstadt les combats'violents continuent. L'ennemi fente de franchir le chemin de fer Kreuzburg-Milau. Aux routes vers Wilna, sur la rive droite de la Wilija ainsi qu'entre celte rivière et le Njemen, l'ennemi a entrepris de fortes attaques le 26 et 27 août, mais elles lurent contenues par nos contre-attaques. Au Njemen moyen et entre le Bobr et le Pripjet nos troupes ont cont'nué les26 et 27 leur retraite tout en endiguant l'offensive ennemie. L'ennemi tente surtout d'avancer vers le nord de Bialystock et à la lisière ouest de la forêt de Bjelorajesch et aux routes vers Kobrin. A la rive droite du Bug, l'ennemi a commencé, le 26, à avancer de la région de Wlad;mir-Wolynsk vers Tortschin, à l'ouest de Lu?k, vers Lopatschi au cours 'd'eau Luga et vers Poritzk. Il s'y développe des batailles. Au front du Bug à la Zlota Lipa et au Dnjestr, l'ennemi a tenté la nuit du 26-27 août et le jour suivant d'attaquer à de nombreux endroits. Son offensive se fit particulièrement violenle dans la région au nord de Brzezani et à l'ouest de Podhajce, où il réussit à s'établir à la rive gauche de la Zlota Lipa. Sur ie front siàio-aumchien Communiqué oliieiel autrichien W. f. B. Vienne, 29 août. Les attaques isolées des Italiens au front de l'isonzo ont crû nier en intensiié et en violence, sans iouiefois atteindre, comme toujours, aucun résultat. Dans la région de DoDeruo, ie soir tard, après une forte préparation d'artillerie l'attaque italienne sur le monte Dei Sei Bust fut repousée. Le matin deux régiments de la Milice Mobile firent quatre fois l'assaut du Monte Sans Michele; ils pénétrèrent à quelques endroits dans nos tranchées,mais en furent partout délogés avec grosses pertes. Prés de la tête de pont de Gôrz, l'ennemi a ouvert il y a quelque temps une attaque pa rsapeurs. Mais nos canons et lance-mines détruisirent toutes sapes à proximité de noire front. La tête de pont de Tolmein s'est trouvée toute la journée sous une via-.lente canonnade. Suivit ensuite une attaque de deux régiments et deux bataillons d'alpins, que nos troupes refoulèrent dans des corps à corps. Des attaques isolées échouèrent également contre le pont à l'ouest de Tolmein et la région au nord de ce passage, de même que quatre attaques sur le front Mrzlt-Vrch-Sljemme. L'atf?"ue avec forces considérables entreprise centre la région de Flitsch fut également enrayée. Ici comme partout, toutes les positions restèrent ? mains du défenseur. En Carinthie, calme relatif. A la frontière du Tyrol, les duels d'artillerie se poursuivent avec intensité variable. Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 28 août. — Au cours de la journée d'hier, l'ennemi a continué son action d'artillerie contre Borga, dans l^vallée de Sugana. Il tenla une attaque également, en grande violence, contre nos positions de Seiko-fel (vallée de Sexfe), du Monte Piano (au N. de Misurina) et du Ze!Ienkofef'(à l'ouest dePlocken). Il fut partout repoussé. Dans la région de Flitsch, notre artillerie a entre'enu un feu actif contre le camp ennemi, dans la vallée de Lepeje,et contre des colonnes de troupes et des automobiles du tram sur la route le long de l'isonzo supérieur. Au Karst, en aval du lac Doberdo, nous avons bombardé activement des forces ennemies sur la route entre Doberdo et Marco'lini. En France Levée de l'état de siég-e Un télégramme de Paris annonce que l'état de siège est levé, dans l'intérieur de la France, à partir du 1' septembre. En Finlande On vient de signer à Hels'ngfors une proclamation du gouverneur général, convoquàn1 la Chambre finlandaise dans le but de .lui communiquer un message impérial sur l'autonomie finlandaise et sur la levée de tous les Finlandais en état de porter les armes, pour la défense de | l'Empire russe. En Bulgarie Changements ministériels ? On mande de Sofia : Une crise ministérielle, d'ordre intérieur, est éventuelle en Bulgarie. Le groupe Ghenadiew, qui possède au Sobranié vingt sièges, réclame la retraite du ministre des travaux, Dobri Petkow, qui a la direction du parti stambouioviste et uont M. Ghenadiew est l'adversaire. M. Apostolovv, ainsi que M. Ghenadiew, fait partie du cabinet eu qualité de ministre des chetniriS de fer.M. Radoslavoff désirerait écarter M. Apostolow et garder, par contre, M. Dobri Pelkow. De là le conflit actuel, qui pourrait déclancher une crise ministérielle. Dans ie Hainauî La situation industrielle On annonce que l'on va mettre en liquidation, la Verrerie de la Nouvelle Société des Verreries de Boussu, dont l'usine se trouve. le long de la route de Valenciennes. il est question de fermer définitivement l'usine.Voici quelle est exactement la situation dans les industries de la construction mécanique du Borinage, d'après un correspondant de la « Belgique ». Aux Ateliers de Construction de Boussu, où on ne travaillait que trois ou quatre jours par semaine, on va travailler dorénavant six jours. Mais on fermera l'usine vers le 20 septembre et probablement jusqu'à la fin des événements, car il ne sera plus possible de travailler dans les conditions actuelles, les matières faisant défaut de plus en plus. Aux Ateliers du Grand-Hornu, à Hornu, on ne travaille que trois ou quatre jours. Aux Ateliers des Produits à Flénu le travail est fort irrégulier. Aux Laminoirs Demerbe à Jemappes, on continue à chômer De même aux Usines Cancn-Legrand à Quaregnon. Aux Usines Paite à Dour, on ne travaille que trois jours. Dans les fonderies de la région,le travail est on ne peut plus irrégulier, du fait du manque de matières premières. Les charbonnages, par contre, maintiennent assez bien leur horaire de trois, quatre et même six jours de travail par semaine. L'exportation donne relativement bien. On a fait cette semaine de gros envois en Hollande et dans le nord de la France, dans la région de Saint-Quentin, etc. Mais ces envois sont réquisitionnés pour les services publics et notamment pour l'éclairage des villes.Rien de saillant dans les usines de réfrac-taires et de céramiques. On ne travaille qu'avec des brigades réduites. On va remettre en activité pour un mois ou deux l'importance faïencerie de Saint-Ghislain.Il est question de tenter une reprise en verrerie à vitres dans la région de Charle-roi, malgré les difficultés que l'on pourrait rencontrer au sujet des matières premières. C est ainsi que la Société des Verreries Be-nert, Bivort et Courcelles Réunies, étudié la question. Des négociations ont été entamées avec les fournisseurs et avec les ouvriers. Ceux-ci ont demandé une hausse des salaires. On sait qu'une très forte partie des verres à vitres du pays a été expédiée en Hollande dans des conditions fort avantageuses. Il faut souhaiter que l'on aboutisse. La reprise en verrerie, même partiellement, constituerait un élément fort important dans la vie économique du Hainaut. ECHOS Pensions de vieillesse L' « Echo de la Presse », écrit que l'allocation dé 1915 sera probablement payée avant la fin de l'année : « Le crédit n'étant pas suffisant pour allouer la somme ordinaire, 65 francs, d'aucuns assurent que l'on accordera seulement la moitié : nous croyo is savoir que les vieillards recevront ' plus, 40 ou 45 ir.» Le sucre La récolte du sucre de betteraves ne s'an-■ nonce pas bien brillante celte année et elle sera de beaucoup inférieure à celle des années antérieures. [Feuilleton du tournai de Gand 8 1 Le Comte DE MONTE-CRISTO IPAR ALEXÀND4E DUMAS Cependant, par une route perdue entre deux murailles de roches, suivant un sentier creusé par le torrent et que, selon toute probabilité, jamais pied hu-main n'avait foulé, Dantès s'était approché de l'endroit où il supposait que les grot-'ss avaient dû exister. Tout en suivant le r'vage de la mer et en examinant les moindres objets avec une attention sérieuse, il £rut remarquer sur certains rochers des en-Mies creusées par la main de l'homme. Le temps, qui jette sur toute chose physique son manteau de mousse, comme sur p choses morales son manteau d'oubli, semblait avoir respecté ces signes tracés avec une certaine régularité, et dans le but proba-Pkment d'indiquer une trace. De temps en taps cependant ces signes disparaissaient sous des touffes 'de myrtes, qui s'épanouissaient en gros bouquets chargés de fleurs, ou sous des lichens parasites. 11 fallait alors qu'Edmond écartât les branches ou soulevât les mousses pour retrouver les signes indicateurs qui le conduisaient dans cet autre labyrinthe. Ces signes avaient au reste donné bon espoir à Edmond.Pourquoi ne serait-ce pas le cardinal qui les aurait tracés pour qu'ils puissent, au cas d'une catastrophe qu'il n'avait pas pu prévoir si complète, servir de guide à son neveu ? Ce lieu solitaire était bien celui qui convenait à un homme qui voulait enfouir un trésor. Seulement ces signes infidèles n'avaient-ils pas attiré d'autres yeux que ceux pour lesquels ils étaient tracés,et l'île aux sombres merveilles avait-elle fidèlement gardé son magnifique secret ? Cependant, à soixante pas du port à peu près, il sembla à Edmond, toujours caché à ses compagnons par les accidents du terrain, que les entailles s'arrêtaient • seulement elles n'aboutissaient à aucune grotte. Un gros rocher rond, posé sur une base solide, était le seul but auquel elles semblassent conduire. Edmond pensa qu'au lisu d'être arrivé à la fin, il n'était peut-être, tout au contraire, qu'au commencement ; il prit en conséquence le contre-pied et retourna sur ses pas. Pendant ce temps ses compagnons préparaient le déjeuner, allaient puiser de l'eau à la source, transportaient le pain et les fruits à terre et faisaient cuire le chevreau. Juste au moment cû ils le tiraient de sa broche improvisée, ils aperçurent Edmond qui, léger et hardi comme un chamois, sautait de rocher en rocher; ils tirèrent un coup de fusil pour lui donner le signal. Le chasseur changea aussitôt de direction, et revint tout courant à eux. Mais au moment oû tous le suivaient des yeux dans l'espèce de vol qu'il exécutait, taxant son adresse de témérité, comme pour don^r raison à leurs craintes le pied manqua à cumond ; on le vit chanceler à la cime d'un rocher, pousser un cri et disparaître. Tous bondirent d'un seul élan, car tous aimaient Edmond, malgré sa supériorité; cependant ce fut Jacopo qui arriva le premier.Il trouva Edmond étendu sanglant et presque sans connaissance; il avait dû rouler d'une hauteur de douze ou quinze pieds. On lui introduisit dans la bouche quelques gouttes de rhum, et ce remède qui avait déjà eu tant d'efficacité sur lui, produisit le même effet que la première fois. j Edmond rouvrit les yeux, se plaignit de souffrir une vive douleur au genou, une grande pesanteur à la iête et. des élancements insupportables dans les reins. On voulut le transporter jusqu'au rivage; mais lorsqu'on le toucha, quoique ce fut jacopo qui dirigeât l'opération, il déclara en gémissant qu'il ne se sentait poini la force de supporter le transport. On comprend qu'il ne fut point question de déjeuner pour Dantès ; mais il exigea que ses camarades, qui n'avaient pas les mêmes raisons que lui pour faire diète, retournassent à leur poste. Quant à lui, il prétendit qu'il n'avait besoin que d'un peu de repos, et qu'à leur retour ils le trouveraient soulagé.Les marins ne se firent pas trop prier ; les marins avaient faim, l'odeur du chevreau arrivait jusqu'à :ux, et l'on n'est point cérémonieux entre loups de mer. Une heure après ils revinrent. Tout ce qu'Edmond avait pu faire c'était de se traîner pendant un espace d'une dizaine de pas pour s'appuyer à une roche moussue. Mais, loin de se calmer, les douleurs de Dantès avaient semblé croître en violence. Le vieux patron, qui élait forcé de partir dans la matinée pour aller déposer son chargement sur les frontières du Piémont el de la France, enlre Nice et Fréjus, insista pour que Dantès essayât de se lever. Dantès fit des efforts surhumains .pour se rendre à cette invitation : mais à chaque effort il retombait plaintif et pâlissant. Il a les reins cassés, dit tout bas le patron; n'importe! c'est un bon compagnon,et il ne faut pas l'abandonner; tâchons dé le transporter jusqu'à la tartane. Mais Dantès déclara au 'il aimait mieux mourir où il était que de supporter les douleurs atroces que lui occasionnerait le mouvement, si faible qu'il fût. Eh bien, dit le patron, advienne que prjrra, mais il ne sera pas dit que nous avons laissé sans secours un brave compagnon comme vous. Nous ne partirons que ce soir. Celte proposition étonna fort les matelots, quoique aucun d'eux ne la combattît,au contraire. Le paf-on était un homme si rigide, que c'était la première fois qu'on le voyait renoncer à une entreprise ou. même retarder s-on exécution. Aussi Dantès ne voulut-il pas souffrir qu'on fit en sa faveur une si grave infraction aux règles de la discipline établie à bord. f A }

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