Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 27 June. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 24 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/q52f769p2t/
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Dimanche 27 et lundi 28 juin 1913 JE5 centimes le numéro 59me année — 178-179 ABONNEMENTS : iELGIQUE : M fr. par an ; r* fr. pour six mois ; 3 fr. pour trois mois Pour étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3, R.TJ±C IDE 3, GJ±N.L TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : /oir le tarif au bas de la dernière page du journal. |is «liiciels de l'autorité allemande AVIS l'ai appris qu'on négocie les bons de réquisi-L je l'Administration militaire allemande à (prix que souvent on pourrait qualifier d'usu-lres. Désirant, d'une part, qu'on n'exploite pas Situation économique défavorable de Certains lenteurs de bons et, d'autre part, que l'ache-Kr de bonne foi sache à quoi s'en tenir, j'insiste ■ ce que les bons de réquisition ne sont pas K valeuvs,mais uniquement des reçus, etablis-■tque les fournitures qui y sont inscrites K étéréellement effectuées. Je mets le public ■gardecontre l'achat et la vente de ces bons, ■«elles, 15 juin 1915. Le Gouverneur général en Belgique, Freiherr von Bissing. General-Oberst. LA GUERRE i Sur le tront occidental | Communique officiel allemand Berlin, 25 juin (midi). — Dans des corps à jpg au sud de Souchez, nous avons pris quet-js mitrailleuses. Plusieurs attaques de l'en-jni contre notre position du Labyrinthe ont I repoussées. Bur la lisière ouest de l'Argonne, un bataii-jlrançais a attaqué vainement nos nouvelles [iàons avancées et a subi de fortes pertes [contre-attaquant, nous avons de nouveau Lé a l'ennemi une tranchée avec deux khaus et capturé encore 3 mitrailleuses et «nce-bonibes. Sur les Hauts-de-Meuse, à l'ouest de la pnehée, les attaques des Français ont com-lenient échoué. A l'est de la Tranchée, nous |ns reconquis une tranchée de communica-| que l'ennemi défendait avec acharnement. Près de Leintrey, à l'est de Lunéville, plu-Ls petites attaques ennemies ont été repous- r ■ Communiques oincieis français Paris, 23 juin (15 heures). — Dans la région Word d'Arias, le bombardement des deux ts s'est poursuivi pendant toute la nuit du iu 23 juin. Les Allemands ont tenté de noues conlre-attaques, l'une près du cimetière Neuville, l'autre vers le «Labyrinthe ». Elles été repoussées toutes les deux. Dans l'Ar-ne, près de la route de Binnarville à Vienne-Château, la lutte se poursuit à coups de nades dans les boyaux. Sur le restant du itde l'Argonne, l'ennemi a fait une grande sommation de munitions, mais sans pronon-une attaque d'infanterie. Sur les hauts de ise, à la tranchée de Calonne, nous avons mquis à la fin de la journée une partie la ligne. En Lorraine, de nouvelles Ire-attaques contre les positions dont nous s sommes emparés près de Leintrey, ont été mssées.Nous avons maintenu tous nos gains, ans les Vosges, à la Fontenelle, dans la un de Ban-de-Sapt, l'ennemi, dans la soirée 2, après avoir, en quelques heures, lancé 0 objs sur un de nos ouvrages avancés d'un Ide 200 mètres, a' réussi à y prendre pied, attaqué en même temps les ttanchées ines. L'offensive allemande a été enrayée, une contre-attaque, nous avons repris pres-le terrain perdu et l'ennemi n'a réussi à lainlenir qu'à l'extrémité de l'ouvrage. )ns la région de la Fecht nous avons occupé lernach et poussé nos lignes sur les pentes si du village. iris, 23 juin (23 heures). — Dans la région ord de Souchez, nous avons progressé lé gèrement et repoussé une contre-attaque ennemie. La canonnade n'a pas cessé dans le secteur Angres-Ecurie. Près de Berry-au-Bac, à la côte 108, nous avons fait exploser une mine qui a produil un entonnoir de 35 mètres de diamètre, en endommageant les tranchées ennemies. En Champagne, sur le front Perthes-Beausé-jour, lutte de mines et canonnade violente. Sur les hauts de Meuse, à la tranchée de Calonne, l'ennemi à prononcé, dans la malinée du 23, une violente contre-attaque qui lui a permis de prendre son ancienne ligne. Au cours de l'après-midi, une nouvelle attaque ennemie s'est produite ; elle a été enrayée. Prenant à notre tour l'offensive, nous avons repris pied dans la ligne ennemie. Aux lisières du bois Le Prêtre, l'ennemi' a bombardé d'une façon particulièrement intense nos positions du « Quart en Réserve ». E11 Lorraine nous nous sommes emparés de 2 ouvrages ennemis près de Leintrey. Dans les Vosges orages et brume épaisse. Sur le front oriental communique omciel allemand Nous avons évacué le village de Kopaczysks que nous avions pris avant-hier. Au sud est de Chorzele, près du village de Stegna, nos troupes, après un corps à corps acharné, ont pénétré dans une partie de la ligne ennemie eî s'y sont maintenues. Les troupes du général von Woyrsch. qui poursuivent l'ennemi, ont dépassé la région boisée au sud d'ilza. La situation des armées du maréchal von Mackensen n'a, en général, pas changé. Au nord-ouest de Halicz, des groupes de l'armée du général von Linsingen ont regagné la rive sud du Dniester près de Martinow, par suite des contre-attaques de troupes ennemies numériquement supérieures. Plus en jmont. notre offensive progresse. L'aile gauche de l'armée est près de Chodorow. Communiqué officiel autrichien Vienne. 23 juin. — La situation générale m 3alicie orientale ne s'est pas modifiée. A 'est et au nord-est de Lemberg des combats avec de fortes arrières-gardes russes sont en ;ours. Au Dnjestr supérieur, Milkolajow et Zydaczow ont été pris. En aval de cette der-lière ville les troupes coalisées avancent, dans de violents combats, sur plusieurs points sur la "ive septentrionale du Dnjestr. Entre la Vistule ;t le San, l'ennemi continue sa retraite. Au -tord de la Vistule, des arrières-gardes russes >nt été refoulées au delà d'Amienna. Ostrowice Sandomiercz ont été occupés par nos trou-Dés. Sur le front italo-autrichien LUUIUliUlKJUb UIIIVIVI A la frontière de la Carinthie, près du petit Pal, une attaque de troupes considérables italiennes a été repoussée. Pour le surplus il n'y a eu que des combats d'artillerie à cette frontière et à celle du Tyrol. Dans le territoire du Km le calme règne, à l'isonzo violents comba.s d'artillerie. Des attaques italiennes près de Gradiska et Monfalcone ont échoué. Communiqué olliciel italien Rome, 23 juin. — Sur plusieurs points le long de toute la frontière l'activité de l'ennemi se borna à des combats d'artillerie à grande distance. Un de nos bataillons d'alpins a rencontré, hier, sur le territoire du Krn, d'importants détachements de chasseurs ennemis, qui sont probablement arrivés récemment de la Galicie. Il les attaqua et les refoula en leur infligeant de sérieuses pertes et en leur faisant des prisonniers. Les attaques de nuit de l'infanterie contre nos positions, près de Plava, se sont renouvelées. L'ennetni renforça son feu et jeta aussi quelques bombes à gaz. Mais ces attaques furent repoussées. Nous retranchons les positions prises par nous à l'isonzo inférieur. L'inondation provoquée par l'ennemi le long du canal de Monfalcone et dans le lerritoire avoisinant décroît déjà visblement, mais elle offre encore un obstacle important. Les aéroplanes ennemis ont jeté quelques bombes. Aux Dardanelles Communiqué oiliciel turc Consiantinople, 25 juin. — 11 n'y a eu hier, près de Sedd-ul-Bahr et d'Ari-Burnu. que de faibles combats d'artillerie et d'infanterie par intervalle. De sources diverses Athènes, 22 juin. — Une nouvelle action des flottes alliées contre les Dardanelles est prochaine. Ainsi disent des informations de Mity-lène.A bord des navires de guerre et sur terre règne une activité extraordinaire. Des torpilleurs et contre-torpilleurs sont mouillés en large cercle autour de la flotte. Les communications télégraphiques avec les îles de l'Archipel, occupées par les Anglais et les Français, sont depuis quelques jours complètement interrompues. Des mesures de précaution spéciales, gardées rigoureusement secrètes, ont été prises contre des attaques éventuelles de sous-marins allemands.Des âvialeurs allemands croisent chaque jour, malgré les canonnades, au-dessus des flottes franco-anglaises et des points d'appui sur les îles. La participation des Italiens aux opérations des Dardanelles esl, d'après les journaux de Rome, aujourd'hui fait accompli. Plusieurs croiseurs et petits.navires de guerre italiens ont quitté le port de Tarente et voguent vers Tenedos, pour s'y joindre à la flotte anglaise devant les Dardanelles. tn mer De la frontière hollandaise, 24 juin : L'Amirauté britannique annonce que le croi-ssar cuirassé « Roxburgh » a été atteint le 20 :cj.-ant par une torpille. L'avarie n'a pas empêché le bateau de continuer sa route par ses Dropres moyens. Il ny a pas à déplorer de pères df* vins humaines E C H U O Avis officiel L'exécution des dispositions des lois électo-ales concernant la revision annuelle des listes les électeurs est suspendue jusqu'à nouvel avis, -es élections pour le renouvellement partiel des conseils communaux n'auront pas lieu celle an-îée.Télescopes marins 11 est fort difficile à la vigie qui est chargée le découvrir en mer un sous-marin, de scruter efficacement la surface des eaux. Le champ de 'ision des jumelles se déplace constamment par mite du mouvement du navire. M. Gartner, inventeur d'un système de signaux lous-marins, vient d'imaginer un dispositif quj end les recherches plus aisées. Le télescope :sl installé sur une plate-forme mobile, dont la >ase reste toujours parallèle au niveau de la ner, quel que soit le mouvement de roulis ou de angage. C'est, en somme, le principe du gyios-:ope appliqué à la plaie-forme de vigie. En mire, celle-ci s'élève et s'abaisse automatique ment sous un certain angle, de façon que régulièrement une partie déterminée de la 111er se place dans le champ d'observation, où la surveillance peut ainsi s'exercer sans aucune interruption. Le « Faust » de Goethe joué à Varsovie Les Russes semblent, tout comme les Allemands, ne pas vouloir se laisser priver par la guerre des chefs-d'oeuvre de la littérature de leurs adversaires. On annonce, en effet, qu'on joiie, actuellement, au théâtre du gouvernement de Varsovie le «Faust» de Gœthe. La pièce ne quitte plus le répertoire et tous les soirs, depuis qu'elle est à l'affiche, la salle est archibon-dée, assurent les gazettes polonaises. La dernière « trace » du « physionotrace » Du « Figaro » : Au cloître Saint-Honoré, dont l'emplacemem va recevoir l'annexe d'un grand magasin, la dernière pierre de la maison de Chrétien est tombée hier. Chrétien? Qui est ce Chrétien? Chrétien était le physionotrace de l'impératrice Joséphine, et du jour où son atelier reçut la visite de cette souveraine, toutes les personnalités de l'Empiré y passèrent. Chrétien en réalisa une fortune. La physionotracie était l'aïeule de la photographie, fille du daguerréotype. Son inventeur, ce Chrétien dont la maison vient cie disparaître, vous faisait, pour soixante-douze francs, sur plaque de cuiv're de format « carte de visite » que devaient adopter plus tard tous les pho.o-graphes, un profil avec « ressemblance garantie », invention que les photographes ont aussi reprise. Quelques collectionneurs possèdent des portraits physionoiraciques exécutés par Chrétien. Ils sont fort intéressants et très rares. En Albanie Le « Giornale d'italia » mande de Scutari : Les Monténégrins ont commencé leur marche en Albanie. Leur force principale reste au pied du mont Taraobsch. Leur offensive, divisée en trois groupes, est dirigée dans trois directions et aurait déjà obtenu des résultats appréciables. Le but réel serait Scutari. La population du territoire occupé a été désarmée. A_ fc> o ra n e m e n t personnes qui prendront un abonne-11 Journal de Gancl pour le trimestre in recevront le journal gratuitement jus-" juillet. de l'abonnement par trimestre, ; par anticipation : DEUX FRANCS. Chronique Gantoise CONFÉRENCE. — Lundi 28 courant, à 1 heures du soir (H. E. C.). M. le .Sénateur -oppieters fera, à la Salle des Notaires, une :onférence sur: Les abris provisoires de Ter-nonde.TRIBUNAL de commerce. —- Les person-les dénommées ci-après, élues conformément aux règlements en qualité de membres du tribunal de commerce de Gand. sont instituées Jans leurs fonctions : Vice-Présidents : MM. De Kneef Evariste, négociant à Gand; Veesart Edmond, négociant Gand. Juges : MM. Claeys Allred, distillateur à Gand; Gabriels Eugène, industriel à Gand; Lebrun Emile, peintre à Gand; Masque-ier Louis,-'construc.eur à Gand; Mechelynck jules. industriel à Gand; Van der Heyden Mau--ice, négociant à Gand; Van Hoorebeke Ed-nond, industriel à Gand; Saverys Maurice, ïrasseur à Gand. Juges suppléants ; MM. De Bout François, légociant à Gand; De Schryver Jules, horticul" :e.ur à Gendbrugge; Vander Straeten Alfred, banquier à Gand. Dispence de l'obligation de résider au chef-ieu du ressort est accordée à M. De Schryver. Le mandat de M.- Saverys, juge, expirera le 30 septembre 1915. THEATRE PATHE, rue des Champs, 34. — Samedi prochain 3 juillet, à 8 1/2 h. (H. A.), 3RAND CONCERT EXTRAORDINAIRE sous la direction de M. R. GU1LLEMYN, avec e concours de Mlles Edith BUYENS, Ger-naine POSTHUMUS, MM. de RAEVË ■ et Evariste DEBOUVRE. (740) PRIX ADOLPHE BAST1N pour dévouement à la tamille. — M. Adolphe Bastin, chi-niste industriel à Bruxelles, a fondé un prix le 300 francs à accorder en récompense à Tourner ou à l'ouvrière exerçant une profession nanuelle, âgé de 18 ans au moins et de 25 ans lu plus, qui aura fait preuve du plus grand dénouement à la famille et en même temps de sonne conduite. Le prix sera décerné pour l'année 1914 à un juvrier, pour l'année 1915 à une ouvrière. On est prié de signaler au Collège des Bourgmestre et Echevins, avant le 1er août, les jersonnes qui paraissent les plus dignes d'obte" iir une de ces récompenses. (Communiqué.) LA FIRME L. Dens C» porte à la connais-ance des intéressés qu'elle accepte des mar-handises pour < le transport de et vers Liège. .es départs sont hebdomadaires. — Frets très ivantageux. Le service de et vers Anvers continue régu-ièrement avec départs hebdomadaires dans les leux sens. Renseignements et frets au bureau ; Dens C", )uai du Pont-Neuf, 5, Gand. (738) PRIX J. J. DIERMAN pour dévouement à la amille. — M"" J. J\ Dierman a fondé, en mé-noire de son mari, feu M. le Sénateur J. J. Jierman, un prix annuel de 300 fr., destiné à la eune fille exerçant une profession manuelle et ippartenant de préférence à l'industrie textile, lui sera jugée digne de cette récompense par 011 dévouement à sa famille et par sa bonne ;onduite. Les prix pour les années 1914 et 1915 seront lécernés prochainement. On est prié de signaler au Collège des Bourgmestre et Echevins, avant le 1' août, les jeunes Iles gantoises qui paraissent les plus dignes l'obtenir une de ces récompenses. (Communiqué).SALLE Pallié.— Le Cercle artistique sympho-lique gantois a été heureusement inspiré en irganisant, le 27 et le 30, des concerts extraor-linaires consacrés aux œuvres de Fl. Van )uyse. La feuille de location se couvre rapidement. Le programme devait du reste garantir in lel succès. Outre une fantaisie sur de ieilles chansons flamandes et un Intermezzo, il omprend l'exécution de quatre chœurs anciens 4 voix, orchestrés par Van Duyse, dont un vec accompagnement de cors et de bassons, t de c'nq de ses meilleures mélodies. Et l'on ait que ce sont Mesd. Martens, De Pessemier, )e Vis, Posthumus et MM. De Bouvre, De-snghe, Pauwels et Scheliinck qui ont assumé a partie vocale. On peut dont s'attendre à une udition vraiment artistique. Nous engageons nos lecteurs à se pourvoir à emps de places. TERRIBLE NOYADE. — Le jeune Alphonse Aeyer,âgé de 11 ans, habitant rue St-Liévin, 11, 'est noyé jeudi soir dans les eaux de l'Arrière-'êcherie.L'instruction a démontré que le pauvre petit 'était hissé sur le garde-fou, et qu'un autre ;amin, en le poussant, l'a fait tomber à l'eau. Peton du [ournal de Gand 25 Le Comte onte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS ' Dandré regarda Louis XVIII, qui, occupé :nre une note, ne leva pas même la tête, r Bonaparte, continua le baron, s'ennuie ellement; il passe des journées entières à rder travailler ses mineurs de Porto-Lon- [Et il se gratte pour se distraire, dit le roi. | " se gratte? demanda le duc; que veut Votre Majesté? 1 Eh oui, mon cher duc; oubliez-vous donc ce Srand homme, ce héros, ce demi-dieu peint d'une maladie de peau qui le dévore, Ko. P " y a plus, monsieur le duc, continua le pre de la police, nous sommes à peu près 1ue dans un peu de temps l'usurpateur [fou. — Fou ? — Fou à lier ; sa tête s'affaiblit, tantôt il pleure à chaudes larmes,tantôt il rit à gorge déployée; d'autres fois, il passe des heures sur le rivage à jeter des cailloux dans 1 eau, et lorsque le caillou a tait cinq ou six ricochets, il paraît aussi satisfait que s'il avait gagné un autre Ma-rengo ou un nouvel Austerlitz. Voilà, vous en conviendrez, des signes de folie. — Ou de sagesse. Monsieur le baron, ou de sagesse, dit Louis XVIII en riant : c était en jetant des cailloux à la mer que se récréaient les grands capitaines de l'antiquité; voyez Plu-tarque, à la vie de Scipion 1 Africain. M. de Blancas demeura rêveur entre ces deux insouciances. Villefort, qui n'avait pas voulu tout lui dire pour qu'un autre ne lui enlevât point le bénéfice tout entier de son secret, lui en avait dit assez cependant pour lui donner de graves inquiétudes. — Allons, allons. Dandré, dit Louis XVI11, Blacas n'est point encore convaincu;passez à la conversion de 1 usurpateur. Le ministre de la police s inclina. — Conversion de l'usurpateur! murmura ie duc, regardant le roi et Dandré, qui alternaient comme deux bergers de Virgile. L'usurpateur sst-il converti? — Absolument, mon cher duc. — Aux bons principes; expliquez cela, baron.— Voici ce que c'est, monsieur le duc, dit le ministre avec le plus grand sérieux du monde : dernièrement Nopoléon a passé une revue, et comme deux ou trois de ses vieux grognards, comme il les appelle, manifestaient le désir de revenir en France, il leur a donné leur congé en les exhortant à servir leur bon roi; ce furent ses propres paroles, monsieur le duc, j'en ai la certitude. — Eh bien! Blacas, qu'en pensez-vous? dit le roi triomphant, en cessant un instant de compulser le scoliaste volumiuexx ouvert devant lui. — Je dis, sire, que M. le ministre de la police ou moi nous nous trompons;mais comme il est impossible que ce soit le ministre de la police, puisqu'il a en garde le salut et l'honneur de Votre Majesté, il est probable que c'est moi qui fais erreur. Cependant, sire, à la place de Votre Majesté, je voudrais interroger la per sonne dont je lui ai parlé; j'insisterai même pour que Votre Majesté lui fasse cet honneur. — Volontiers, duc, sous vos auspices je recevrai qui vous voudrez; mais je veux le recevoir les armes en main. Monsieur le ministre, "vez-vous un rapport plus récent que celui-ci? car celui-ci a déjà la date du 20 février, et nous sommes au 3 mars ! — Non sire, mais j'en attendais un d'heure en heure. Je suis sorti depuis le matin, et peut-être depuis mon absence est-il arrivé. — Allez à la préfecture, et s'il-n'y en a pas, eh bien, eh bien,continua en riant Louis XVI11, faites-en un; n'est-ce pas ainsi que cela se pratique?— Oh ! sire ! dit le ministre. Dieu merci,sous ce rapport, il n'est besoin de rien inventer; chaque jour encombre nos bureaux des dénonciations les plus circonstanciées, lesquelles proviennent d'une foule de pauvres hères qui espèrent un peu de reconnaissance pour des services qu'ils ne rendent pas. mais qu'ils voudraient rendre. Ils placent sur le hasard, et ils îspèrent qu'un jour quelque événement inattendu donnera une espèce de réalité à leurs prédictions. — C'est bien; allez, Monsieur, dit Louis XVIII, et songez que je vous attends. — Je ne fais qu'aller et venir, sire; dans dix minutes je suis de retour. — Et moi, sire, dit M. de Blacas, je vais :hercher mon messager. — Attendez donc, attendez donc, dit Louis XVIII. En vérité, Blacas, il faut que je vous :hange vos armes; je vous donnerai un aigle lux ailes déployées, tenant entre ses serres une jroie qui essaye vainement de lui échapper, ivec cette divise ; Tenax. — Sire, i'écoute, dit M. de Blacas, se ron-gjant les poings d'impatience. ;— Je voudrais vous consulter sur ce passa-gi ; Molli fugiens anhelitu,- vous savez, il s'agit du ce:f qui fuit devant le loup. N'êtes-vous pas chasseur et grand louvetier? Comment trouvez-vous, à ce double titre, le molli anhelitu ? — Admirable, sire; mais mon messager est comme le cerf dont vous parlez, car il vient de faire 220 lieues en poste, et cela en trois jours à peine. — C'est prendre bien de la fatigue et bien du souci, mon cher duc, quand nous avons le télégraphe qui ne met que trois ou quatre heures, et cela sans que son haleine en souffre le moins du monde. — Ah ! sire, vous récompensez bien mal ce pauvre jeune homme qui arrive de si loin et avec tant d'ardeur pour donner à Votre Majesté un avis utile; ne fût-ce que pour M. de Sah vieux, qui me le recommande, recevez-le bien, je vous en supplie. — M. de Salvieux, le chambellan de mon frère ? — Lui-même. — En effet, il est à Marseille. — C'est de là qu'il m'écrit. — Vous parle-t-il donc aussi de cette conspiration?(A suivre).

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