Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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10 September 1915
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s.n. 1915, 10 September. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/2n4zg6k95f/
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Vendredi 10 septembre JE? centimes !e numéro I39me année - No 233 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : S fr. par an ; \ fr. pour six mois ; S fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus UËDACTION & ADMINISTRATION : 3, RUE DE FLA'WLRF, 3, QANL' TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. L'origine de Gand Nous retrouvons — dans un mémoire adressé, en 1907, à la Fédération archéologique et histo- : rique de Belgique, par M. Tourneur, attaché à la 1 Bibliothèque royale de Belgique, — une très ■ intéressante étude sur l'origine de notre cité et l'étyinologie de son nom. Nous empruntons à ' l'étude de M. Tourneur les détails qui suivent : [lepuis les siècles, les érudits se sont efforcés de pénétrer le sens du vocable bref et obscur (lii'est Gàiïd. Ils en ont proposé des explications variées et bizarres dont voici les plus originales : Thielrode, au XIII' siècle, prétendait que ûand devait à César sa fondation et son nom, fianda, dérivé de Gaïus, prénom de César. De nombreux historiens, du XVI' au XIX' siècle, rattachèrent le nom de Gand à celui des vandales. ■ Un autre savant, Willems, se basant sur l'opinion du philologue Kilian qui donne au mot Gent le sens de jars, écrit : « En supposant que le monastère de St-Bavon ait été d'abord connu sous le nom de Gantwyk ou de Ganzen-lioek, on peut conclure que le nom de Gent seul est resté à la ville et signifie par conséquent « nid d'oies ». M. Tourneur donne de l'étyinologie du nom de la ville une explication plus scientifique et plus vraisemblable. La ville de Gand apparaît pour la première lois dans l'histoire à l'époque du Haut-empire. Des documents démontrent qu'elle existait déjà sous Néron et qu'elle fut florissante sous les Antonins. Mais la Gand romaine succomba sous les coups des Francs Saliens, à la fin du IV™ siècle de notre ère. Pour, établir quel fut le nom porté par Gand à l'époque romaine, il est nécessaire de déterminer avant tout comment la future cité des comtes s'appela sous les Mérovingiens et les Carlovingiens. A la fin du Vil' siècle,. Gand avait reconquis quelque importance, et donné son nom à un pagus, dénommé « pagus gandavus » et « pagus gandensis ». Le nom de Gand apparaît pour la première fois sous sa forme substantive dans un diplôme de Charles le Chauve donné à Peteghem en 864. Il y est question du monastère de Sl-Pierre et de St Bavon « quod vocalur "Gaiith super fluvium Scalth ». On peut en conclure : 1° que le seul nom connu était alors Ganth : 2° que le souvenir du nom latin s'était perdu pendant les premiers siècles de l'occupation de la ville par les Francs. Il est permis de supposer, d'après des analogies, que Ganth n'est rien d'autre qu'une notation d'une forme Gand qui est précisément celle qui nous est conservée en français. En résumé, Gand est une forme germanique sous laquelle il s'agira de retrouver le nom belgo-romain qui lui a donné naissance. L'une des modifications vocaliques les mieux attestées dans le passage du latin au germanique est le changement de o belgo-romain en a tonique germanique. Il est donc possible que l'iï de Gand remonte à un o. «D'autre part, si Gand a plus tard donné Gent, C'est que, originairement le cl était suivi d'une voyelle e ou i qui a communiqué sa coloration à la consonne finale. Cette dernière, à son tour, a influencé la voyelle précédente. On est donc amené à reconstruire une forme minimum Oonde qui a pu être, si on tient compte des éléments vraisemblablement détruits par l'accent tonique germanique, Goudete. Or, au IV' siècle de notre ère, une semblable forme vient d'un Gon-<l(ite du premier siècle. Enfin, la forme Gondate n'est rien d'autre qu'un doublet de Condate, mol celtique latinisé, dont le sens est confluent. Il y a en France et en Allemagne, plus de vingt localités dont le nom remonte à ce mot. » Si donc ces hypothèses sont exactes, l'origine 1 Je notre ville remonte à l'époque celtique, r La situation géographique de l'agglomération, ( lu confluent de l'Escaut et de la Lys, lui aurait c ait donner le nom de Condate, lequel, passant : jar' les bouches belgo-romaines, franques et ' •omaues, aurait évolué jusqu'aux formes Gand 1 :t Gent. LA <; i i; lut i; c ~ • c Sur ie front occidental t Communiqué officiel allemand Berlin, 8 septembre (après-midi). une escadre de navires ennemis apparut hier main devant Middelkerke, bomoarda avant niai Westende et après-midi Ustende. De- ( yant le feu de nos batteries de la côte les navires se sont retirés sans avoir causé de dé-gâîs militaires. A Ostende deux habitants oeiges ont été tués et un blesse. Sur le front la journée se passa sans évé- j nements particuliers. Un aéroplane français armé fut descendu par un avion de combat allemand au nord de Lemesnil, en Champagne. L'appareii tom-Da en brûlant; les occupants sont moris. Une attaque aérienne ennemie sur I-Y>-xurg, en Brisgau, fut sans résultat. Communiqués otliqieis lançais W. i. ri. r&r»s, o septembre. Au couis je ta nuit, DomDaraement violent ue pari et j autre par i amitsne de tous cancres au nord et au suu u Arras, ue Koclincourt et tirequencourt. tn unampagne, dans la région d'Auoé-rive, canonnade assez vive. tn Argonne, tutie de mines aux Courtes-Unaussées. < Nos avions ont jeté des bombes sur Dieuze -t Morhange. W. 1. B. Paris, 6 sepiemore. Lis com- i oats û artillerie se poursuivent sur tout it i iront. ; Dans ie secieur au nord u'Arras, nos bat- i eries onLcausé des dommages à aes tran- ! ;nées. Dans la région de Roye, en Cnampa-jjne, sur le front de Perthes-Beauséjour, en 1 rorët d'Apremont et au nord de Girey, le duel d'artillerie a été particulièrement vit. i Dans les Vosges, au Schratzmaénnele et 1 i 1 Hartmannsweilerkopf, lutte à coups de grosses bombes.. Comme nous l'avons dit ■ ians le communiqué du jour même, le 1" septembre, des avions allemands avaient je- ' ie des bombes sur Lunéville ; à titre de représailles, nos avions ont jeté, ce matin, des 1 oombes sur Saarbruck. Un avion allemand a été obligé d'attirer à Calais. Des avions ennemis ont lancé quelques Dombes sur Saint-Dié, sans causer ni pertes :ii dégâts. Paris, 7 septembre (après-midi). Ca- t lo.nnade et lutte à coups de bombes et de pétards autour de Souciiez et de Neuville, . pendant une partie de la nuit. Au sud d'Ar- . ras, dans la région de Roye, ainsi que sur i .es plateaux de Quennevières et de Nou-i'ron, un violent bombardement ennemi a amené une riposte de nos- batteries. En j Champagne, entre A.uberive et Souain, près de Beauséjour et dans les Vosges (région de i Lusse), l'activité des deux artilleries a été également très vive. La nuit a été sans inci dent sur le reste du front. Des avions enne-ti's ont survolé hier et ce matin .Gérardmer :t ont lancé des bombes. , Paris, 7 septembre {soir). Notre artil- < erie de la région de Nieuport a coopéré au iombardement des batteries des côles aHi-n.andes de Westende par la flotte britannique. Canonnade violente au nord et au sud t'Arras. Dans la région de Roye et en Champagne, autour d'Auberive et de Pertes, a Ia»r d'artillerie s'est poursuivie avec !a iùm; activité que les jours précédents. F.n 'lionne, entre La Houyette et la Fontaine-jx.-Charmes,en Woevre.au nord de Flirey, t en Lorraine, dans la région de Bézanges I de Leintrey, on signale quelques actions l'artillerie. Un bombardement d'un quartier i ; Racn-l'Etape a été suivi d'un tir de ri-o.-t sur les cantonnements ennem's en arien du front, dans la vallée du Rabcdeau. Sur le front orientai Communiqués officiels allemands W. T B. Berlin, 7 septembre, (midi). Suite du communiqué publié hier) : A l'est et au sud-est ue Grodno, l'ennemi i établi son front de la région à l'ouest de >kidol à Woikowiecz. Nos troupes progres-enî au delà de la Tyra et de la K.otra en ivrant des combats acnarnés. Entre le Niémen et Woikowiecz, l'armée lu général von Galiwitz a gagné la région de a r.ve est de la Rozanà à plusieurs endroits, ;i ace à des attaques nocturnes qui ont sur- is l'ennemi. Nous avons fait plus de mille :risonniers. Armées du général feldmaréchal prince -éopoid de Bavière. ' Au sud-est de Wol-cowiecz et jusqu'à la région boisée située u sud de Grotana (à 40 km. au sud-ouest ie Slonim), l'ennemi a de nouveau engagé a bataille. Notre attaque progresse. Armées du général feldmaréchal von Mac-;ensen L'ennemi a été rejeté de ses posi-ions près de Chomsk et de Drohiczyn. Front Sud-Oriental. Les combats engages pour la possession du secteur du Sereth continuent. Berlin, 8 septembre. Groupe d'armée lu général fcidmarécnal von Hindsnburg. )ans la région de Paulsewas nos détache-nents continuent à progresser. Les troupes lu général von Eichhcrn se sont mises en :ossession après combat de quelques lacs à iugen près de Troki-Nowe (au sud-ouest de i/iîna). Entre Jezicry et Wolkowysk l'aita-jue avance. Wolkowysk même et '.es hau-eurs à l'est et au nord-est ont été conquis >ar nous. 2,€00 prisonniers furent faits et 4 niirailleuses conquises. Groupe d'armée du général feldmaréchal e prince Léopold de Bavière. Dans la région de Izabidelen, au sud-est de Wolko-vysk l'ennemi est battu. Plus au sud le ;rojp: d'armée progresse vers les secteurs ie la Zehvianka et la Rbzanka. Au nord-est le Pruzaaa, des troupes austro-hongroises î'enétrèrent vers le nord à travers le terri-o're marécageux. Groupe d'armée du général feldmaréchal ■an Mackènsen. Les combats à !a Jasloida et i l'est de Drohiczyn continuent. Théâtre de la guerre du sud-est. Des at-aques russes à Tcrnope! ont été repoussées. 3lus loin au sud dans la région à l'ouest l'Ostrow, une poussée de l'ennemi a été ar êiëe par une contre-attaque des troupes al-emandes.1 e communiqué russe de ce jour au sujet !e la défaite de deux d.'visions allemandes a prise de 150 prisonniers et la prise de 30 :ancns allemands st de beaucoup de mitrail-euses, est complètement inventé. Aucu° ;o!dat allemand, n'a reculé d'un seul pas, a î-run cancn ni aucune mitrailleuse ne son ombés dans les mains de l'ennemi. Par con-re, la contre-attaque allemande des ré«i nents a refoulé plus loin encore l'ennem1 )ui s'avançait. Un de ces régiments a fai' !50 prisonniers. Coniimiiiiqiié officiel autrichien | JC.T.B. Vienne, 7 septembre. L'armée du général von Bohm-Ermolli a battu hier l'ennemi près de Podkarmen et Radzi-wilow ; eile l'attaqua sur tout le large front de 40 kilomètres, solidement retranché, et lui enleva au cours de combats violents allant jusqu aux corps à corps, le château Podka-mien, la hauteur Makruta, retranchée en gradins, au s.-o. de Brody les positions près de Radziwilow et d'autres points d'appui défendus énergiquement A certains endroits la bataille s'est poursuivie jusqu'à ce matin, aux premières heures. Partout, l'ennemi fut culbuté et évacué par endroits en fuyant le champ de bataille. Nos troupes poursuivent. Le nombre des prisonniers amenés depuis hier soir dépasse 3,000. En Gaiicie Orientale l'armée du général Comte Bothmer a eu à repousser de violentes attaques ennemies". Par contre, les attaques russes sur le font occupé par le général Baron Pfianzer-Balfin se sont apaisées. A la frontière de Bessarabie l'ennemi s'est retiré sur ses positions assez éloignées. Près de Nowc-Sielica, une batterie russe a canon-né une ferme située sur territoire roumain. Sri Wolhynie la journée s'est écoulée dans le calme, relativement.A la Jasiolda nos troupes ont remporté encore des succès locaux. Communiqué officiel russe w . i . 15. ^>L-i'tteiSuOui g / scpieniore. rvu nom luga-ounaouig Ci dans ia d.iccaun c^ne deniicie viue, ncii u iinpona.ai a Si-JSiiof. cuu'e C3wejua et wnia, a.iisi qu enirt wiiia ci iiieiueii, ia situation e^t loujouis niciiangec. au iNiemen, entre res vines »io icez cl rtSKi, ies AitciitaiiuS ont ttiite te .. sepiemore', la nuit et le jour suivants, d étendre leur onensive plus loin. Les comDats s'y poursuivent, au sud uu meuien jusqu au r-ripei, nos troupes occupent toujours le^ mêmes pbsitions. Depuis le matin du 5 sep-tembre nos troupes ont enrayé les attaques ennemies les pius acnarnées, dans la région 1e wolKow.scnKi, ie long du cnemin de fer qui passe près de Siedlce au dessus de la Jasiolda vers la région de Chorki et le long du chemin de fer Hnsk-Orohocz. Des autres points de ce front, on ne signale que des combais d'arrière-gardes. Au sud de la Polesje l'ennemi continue de concentrer ses efforts sur les routes qui conduisent de la région de Luzk vers Mubuo et Rowno ; la situation générale ne s'y est guère modifiée. De l'embouchure du Sereth, on annonce des tentatives d'attaques de part et d'autre, mais sans événement décisif. Sur ie front itaio-autrichien Communiqué oiiiciel auirici!:en W.T.B. Vienne, 7 septenibre. - L'entreprise ennemie que nous attendions dans la région du massif du Kreuzberg ne s'est pas fait attendre. Hier matin tôt, environ cinq bataillons appartenant à différentes brigades italiennes engagèrent l'attaque sur nos positions de montagne entre Burgstall et le pic Pfann. Cette attaque fut repoussée partout de façon sanglante. L'ennemi y a perdu au moins 1000 hommes. D'autre part, les combats habituels d'artillerie ont eu lieu à la frontière du Tyrol, notamment au front des Dolomites et dans ie secteur Lavarone-Folgaria. Souvent les cabanes des Sociétés alpinistes deviennent les buts préférés de l'artillerie ennemie.Hier la cabane Madron, dans la région Adamello est tombée victime de cette activité. Rien de saillant au front de Carinthie ni au littoral. Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 7 septembre. Plusieurs entreprises hardies de reconnaissance de nos troupes ont amené des rencontres avec des unités ennemies, qui ont dû se retirer devant les attaques résolues des nôtres. Des combats du même genre, mais plus importants, se sont livrés le 4 septembre, dans ia vallée d'Otz, dans les environs de Mar-kow, ainsi que dans la vallée de Pelegrino (Arisio) et dans une localité située à l'ouest du Monte Costa Bella où nous avons détruit quelques tranchées ennemies. Dans l'affaissement de Flitsch, nos troupes ont attaqué et forcé à la retraite les détachements ennemis postés sur le versant du monte Rornbon. Elles sont entrées dans les retranchements de l'ennemi et se sont emparées d'armes et de munitions. Dans la vallée de Koritenza (sur l'Isonzo supérieur), l'ennemi était resté maître d'uni forêt d'où il harcelait nos lignes par son feu. Un de nos détachements a attaqué ces positions, en a refoulé l'ennemi, et les occupe maintenant solidement. Des avions ennemis ont tenté, à plusieurs reprises, d'attaquer nos positions; mais ils ont été reçus partout par le feu de nos canons de défense. Les rapides contre-atta-ques de nos escadrilles aériennes les ont forcés à se retirer. En France L'alcool coûtera 5UO francs l'hectolitre M. Ribot, ministre des finances de la Ré-puolique, vient de déposer un projet de loi sur le regimè de l'aicool. qui, assure-t-on n'a pas été uniquement inspiré par des considérations fiscales, car la « question de l'alcoolisme est un des problèmes les plus inquiétants de notre époque ». M. Ribot n'a pas voulu recourir au monopole, parce que ce système un peu simpliste se heurterait en France à des obstacles spéciaux, mais il n'a pas hésité à.supprimer le privilège des « bouilleurs de cru », institution à laquelle on n'avait pas encore osé toucher. On sait que ce privilège fameux consiste dans la faculté pour le propriétaire ou ie fermier de distiller et de consommer sur place, en franchise, sans déclaration et en dehors de tout contrôle, les produits provenant exclusivement de sa récolte. Le tarif unifié proposé par le ministre des finances, est de 500 francs l'hectolitre d'alcool pur. M. Ribot calcule que la consommation tombera de l million d'hectolitres et que le produit de l'impôt pourra atteindre 500 millions de francs. En Roumanie La « Neue Zuricher Zeitung » reçoit de Genève l'information suivante: Tous les sujets roumains résidant en Suisse, et qui appartiennent soit à l'armée active soit à la réserve, ont reçu ordre de rejoindre leur corps. On confirme que le ministre de la guerre, roumain a requis pour le 14 courant tous les chemins de fer. K CHOS Les hymnes nationaux à l'aune En Allemagne, quelqu'un à qui la guerre semble avoir créé des loisirs, s'est appliqué à mesurer les hymnes nationaux des divers pays. 11 est arrivé à cette constatation assez amusante que plus un pays est petit, plus son hymne national est long. Par exemple, l'hymne national de l'Uruguay compte 70 mesures, celui des Siamois Dû et celui de la république de Saint-Marin SU! Par contre, des pays comme l'Alle-magns, l'Angleterre, l'Autriche, la France et la Russie se contentent de 19 à 2U mesures. D'autre part et conformément au principe qu'il n'est pas de règle sans exception, l'hymne national de Feuilleton du Journal de Gand 89 Le Comte DE Monte-Cristo par ALEXANDRE DUMAS C'était dix mille francs au moins de plus qu'elle ne valait. Alais Dantès, s'il la lui eût faite un demi-million, l'eût payée le prix qu'il la lui eût faite. Le jour même, les jeunes gens du cinquiè-étage furent prévenus par le notaire qui avait fait le contrat que le nouveau propriété leur donnait le choix d'un appartement ''ans toute la maison, sans augmenter en aucune façon leur loyer, à la condition qu'ils 'ui céderaient les deux chambres qu'ils ocraient.Cet événement étrange occupa pendant Plus de huit jours tous les habitués des Allées & Meilhan, et fit faire mille conjectures dont pas une ne se trouva être exacte. Mais ce qui surtout brouilla toutes les cervelles et troubla tous les esprits, c'est qu'on i vit le soir le même homme qu'on avait vu entrer dans la maison des Allées de Meilhan se promener dans le petit village des Cara-lans, et entrer dans une pauvre maison de pêcheurs où il resta plus d'une heure à demander des nouvelles de plusieurs personnes qui étaient mortes ou qui avaient disparu depuis plus de quinze ou seize ans. Le lendemain les gens chez lesquels il était entré pour faire toutes ces questions reçurent en cadeau une barque catalane toute neuve, garnie de deux seines et d'un chalut. Ces braves gens eussent bien voulu remercier le généreux questionneur ; mais en les quittant on l'avait vu, après avoir donné quelques ordres à un marin, monter à cheval et sortir de Marseille par la porte d'Aix. V l'auberge du pont du gard. Ceux qui comme moi ont parcouru à pied le midi de la France, ont pu remarquer entre Bellegarde et Beaucaire. n moitié chemin à peu près du village à la ville, mais plus rapprochée cependant de Beaucaire que de Bellegarde, une petite auberge où pend, sur une plaque de tôle qui grince au moindre vent, ' une grotesque représentation du pont du > t Gard. Cette petite auberge, en prenant pour règle le cours du Rhône, est située .au côté gauche de la route, tournant le dos au fleuve ; elle est accompagnée de ce que dans le Languedoc on appelle un jardin : c'est-à-dire que la face opposée à celle qui ouvre sa porte aux voyageurs donne sur un enclos où rampent quelques oliviers rabougris et quelques figuiers sauvages au feuillage argenté par la poussière ; dans leurs intervalles poussent, pour tout légume, des aulx, des piments et des échalottes ;enfin à l'un de ses angles, comme une sentinelle oubliée, un grand pin parasol élance mélancoliquement sa tige flexible; tandis que sa cime, épanouie en éventail, craque sous un soleil de trente degrés. Tous ces arbres, grands ou petits, se courbent inclinés naturellement dans la direction où passe le mistral, l'un des trois fléaux de la Provence ; les deux autres, comme on sait ou comme on ne sait pas, étaient la Durance et le Parlement. Çà et là dans la plaine environnante, qui ressemble à un grand lac de poussière, végètent quelques t'ges de froment que les horticulteurs du pays élèvent sans doute par curiosité et dont chacune sert de perchoir à une cigale qui poursuit de son chant aigre el monotone les voyageurs égarés dans cette chébaïde. Depuis sept ou huit ans à peu près, cette petite auberge était tenue par un homme et une femme ayant pour tout domestique une. fille de chambre appelée Trinette et un garçon-d'écurie répondant au nom de" Pacaud ; double coopération qui au reste suffisait largement aux besoins du service, depuis qu'un canal creusé de Beaucaire à Aigue-morles avait fait succéder victorieusement les bateaux au roulage accéléré, et le coche à la diligence. Ce canal, comme pour rendre plus vifs encore les regrets du malheureux aubergiste qu'il ruinait, passait entre le Rhône qui l'alimente et la route qu'il épuise, à cent pas à peu près de l'auberge dont nous venons de donner une courte mais fidèle description. L'hôtelier qui tenait cette petite auberge pouvait êti*e un homme de quarante à qua-rante-cinq ans, grand, sec et nerveux, véritable type méridional avec ses yeux enfoncés et brillants, son nez en bec d'aigle et ses dents blanches comme celles d'un animal carnassier. Ses cheveux, oui semblaient, malgré les premiers souffles de l'âge, ne pouvoir se décider à blanchir, étaient, ainsi que sa barbe, qu'il portait en collier, épais, crépus et à peine pars:més de quelques poils % blancs. Son teint, hâlé naturellement, s'était encore couvert d'une nouvelle couche de bisire par l'habitude que le pauvre diable avait prise de se tenir depuis le matin jusqu'au soir sur le seuil de sa porte, pour voir si, soit à pied, soit en voiture, il ne lui arrivait pas quelque pratique: attente presque toujours déçue, et pendant laquelle il n'opposait à l'ardeur dévorante du soleil d'autre préservatif pour son visage qu'un mouchoir rouge noué sur sa tête à la manière des muletiers espagnols. Cet homme c'était notre ancienne connaissance Gaspard Caderousse. Sa femme au contraire qui, de son nom de fille, s'appèlait Madeleine Radelle. était une femme pâle, maigre et maladive ; née aux environs d'Arles, elle avait, tout en conservant les traces primitives de la beauté traditionnelle de ses compatriotes, vu son visage se délabrer lentement dans l'accès presque continuel d'une de ces fièvres sourdes si communes parmi les populations voisines des étangs d'Aiguemortes et des marais de la Camargue. (A suivre). i 1

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