Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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31 December 1915
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s.n. 1915, 31 December. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/b853f4q05h/
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Von 're<Ii 1*1 décembre IÎH.'> 1E3> centimes le numéro 59me année JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : H fr. par an ; \ fr. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : GAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — GAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif iu b»s le II dernière page du journal. LA GUERRE Sur le front occidental Communique officiel allemand ko décembre (communiqué tic midi.) -— Westende a encore eie DomDarue par uii moniteur ennemi, cette fois-ci sans te moulure etîet. La poussée de l'ennemi contre le Hirzstein, signalée nier, s est déjà écroulee sous notre feu.Dans la soirée, les Français ont, à deux reprises, attaque les positions que nous avions reconquises, sur le Harimannsweilerkopf. lis ont réussi à pénétrer dans une partie de nos tranenées. Immédiatement, après la première attaque, l'ennemi a été chassé partout; après une seconde attaque, une lutte s'est engagée et dure encore,pour la possession de quelques bouts de tranchees. Comme prisonniers, les Français ont jusqu'ici perdu, 5 officiers et plus de 200 soldats. Les Anglais ont perdu, nier, deux avions, dont l'un a été forcé, par le feu de nos canons spéciaux, d'atterrir au nord-est de Lens, tandis que l'aulre, un grand avion de combat, a été descendu, au nord de Ham, dans une lutte aérienne. I.e 27 décembre, un troisième avion anglais coi devenu la proie des flammes, à l'ouest de Lille. Communiqué officiel français Paris, 29 décembre. Rapport de mardi après-midi. Grande activité de l'artillerie sur tout le front de l'Hartmannsweilerkopf. Sur les pentes de l'est, dans la direction de Rehfelsen, nous avons enrayé une tentative de l'ennemi de quitter ses tranchées. Nous avons bombardé activement Lens et le secteur d'Angres. L.e feu de nos batteries provoqua un incendie sur les travaux ennemis de Geerz à l'ouest de Prunay, dans la zone de Reims. En Lorraine notre artillerie prit les retranchements allemands des environs de Domeire et de Bremenil sous son feu. Au Hartmannsweilerkopf nous nous sonr mes emparés de quelques tranchées, entre les sommets du Rehfelsen et Hirtzstein.que l'ennemi occupait encore. Communiqué officiel anglais Londres, 29 décembre.— Nous avons fait exploser une mine hier près de Fricourt.La canonnade allemande fut plus forte que d'ordinaire, particulièrement au sud du cariai de La Bassée, près d'Armentières et d'Ypres. Noire artillerie riposta vigoureusement. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand . Berlin, 29 décembre. — Un fort détachement russe a échoué dans une poussée tentée près de Raggasen sur le littoral (au nord-est de Tukkum). Au sud de Pinsk, " nous avons surpris et enlevé un poste avancé russe. Communiqué officiel autrichien Vienne, 29 décembre. — L'ennemi a renouvelé hier, à la frontière bessarabique, ses attaques, après forte préparation de l'artillerie et de la même façon que le jour précédent. Ses colonnes d'attaque s'écroulèrent partout, et à certains endroits juste devant nos obstacles, sous notre feu d'artillerie et d'infanterie. Les pertes russes sont élevées. A l'est de Burkanow, nous avons repris quelques postes d'appui de grandes forces russes, près de notre position principale. En Wolhynie feu d'artillerie par endroits. Communiqué officiel russe St-Pétersbeurg, 29 décembre. — Nos torpilleurs coulèrent deux voiliers à la frontière bulgare et bombardèrent des postes sur les côtes. Une attaque d'un scus-marin ennemi contre le torpilleur Gromki fut repoussée par notre feu d'artillerie. Dans les environs de Riga, les Allemande essayèrent, au sud des lacs Babit, de s'approcher de nos tranchées, mais ils furent re" poussés. Pendant ce temps, des détachements allemands s'étaient cachés près de nos obstacles en fils barbelés. Ils furent re-jeiés par les détachements envoyés contre eux. Sur l'autre front jusqu'au Pripet feu habituel d'infanterie et d'artillerie. Les combats continuent partout en Galicie et prennent un caractère acharné sur certains points. Sur le front des Balkans Communiqué officiel allemand Berlin, 29 décembre.— Rien de nouveau: Communiqué officiel autrichien Vienne, 29 décembre. — La situation reste inchangée. Pas d'événements importants. Sur le front itaio-autrichien Communiqué officiel autrichien Vienne, 29 décembre. — La grande activité des Italiens au front sud-est du Tyrol continua encore hier. Dans le secteur de Sugana, une attaque ennemie fut repoussée sur le mont Carbonile, au sud-ouest de Barco. Des entreprises nocturnes de l'adversaire échouèrent également au Col-di-Lana. Au front des côtes, combats d'artillerie, de grenades à main et de lance-mines sur plusieurs points. Communiqué officiel italien Rome, 28 décembre. — L'activité de nos détachements fut facilitée par le fait qu'elle força l'ennemi à démasquer ses positions et à procurer des points de mire favorables à notre artillerie. Tout le long du front nous continuons les travaux de retranchement, que l'ennemi essaie de détruire par le jet de grosses bombes avec gaz asphyxiants e. lacrymogènes. Sur le front turc Communiqué officiel turc Constantinople, 28 décembre. — Au front des Dardanelles un des trois aéroplanes ennemis qui avaient survolé Àri-Burnu, a été endommagé par le feu de l'artillerie et est tombé à la mer. Deux navires ont remorqué ses débris vers Imbros. A Sedd-ul-Bahr, le combat habituel avec tous genres de bombes et de torpilles aériennes, a continué. Un cuirassé de la classe Agamemnon, protégé par deux croiseurs, deux monitors et huit torpilleurs, a, pendant un certain temps, bombardé nos positions avec intervalles. Notre artillerie riposta et toucha de deux obus le cuirassé et un croiseur. Le 27 décembre unmonitor, ancré derrière l'isel Mertel, lança 80 obus sur la côte anatolique du détroit. Nos batteries de la côte d'Anatolie prirent à plusieurs reprises sous leur feu les points de débarquement de Teke-Burnu et Sedd-ul-Bahr, arrêtèrent un transport ennemi, coulèrent uiie chaloupe à Teke-Burnu et détruisirent un .grand hangar par deux portées. Un de nos hydroplanes a jeté, l'après-midi, avec succès quatre bombes sur un camp. Sinon rien de nouveau. En mer Vapeur belge coulé Une dépêche de Londres annonce que le vapeur belge « Ministre Beernaert » a été coulé par un sous-marin. Sept hommes ont été sauvés. Le vapeur jaugeait 4215 tonneaux. Au camp de Soltau Le document suivant nous est communiqué : Les soussignés, baron de Thyuébaert, conseiller provincial à J'ambes (Namur), Dr. Falmagne, conseiller Communal à Namur, ayant été autorisés à visiter le camp des prisonniers de guerre établi à proximité de Soltau, dans la province de Hanovre, se font un devoir de porter à la connaissance des parents de j ces prisonniers les diverses impressions que leur a laissées cetiç visite. Ils tiennent tout d'abord à constater qu'aucun .rapport ne leur} a été imposé comme condition de l'autorisation accordée. Dans la lettre adressée par Je gouvernement allemand à Monsieur le Bourgmestre de 'a ville de Namur, lettre accordant cette autoris?i;c,n, il est dit expressement que les rapports éventuels des visiteurs doivent avoir un caractère tout à fait libre et volontaire. C'est dans cet esprit que nous consignons les observations quï suivent, disant en toute franchise ce que nous avons trouvé satisfaisant, indiquant de la même façon les améliorations qui à notre avis pourraient être apportées. Pouc procéder avec ordre, nous examinerons' successivement: 1 l'état sanitaire; 2" l'alimentation; 3° les installation». 1" Etat sanitaire. Le camp de Soitau se Louve à quaire kilomètres de la ville de ce nom clans une plaine sablonneuse, couverte de bruyères I et de sapins, offrant une ressemblance f;ap-j pan.e avec notre Campine, spécialement celle des environs de l^everloo. C'est un ; pays sain ; l'hiver, au dire de nos priaon-: niers eux-mêmes, n'y est pas plus .rude qu'.en Belgique. A notre arrivée nos compatriotes arrivent en foule, heureux de serrer la main de ceux qui viennent du cher pays. Nous nous réjouissons de voir leur bonne mine, l'air _de. santé, et de .courageuse, f-ésignation que-reflète leur allure. Apres les premières effusions, nous procédons à la visite des installations sous la direction du général commandant le camp de Soltau et les campements qui en dépendent.Nous tenons ici à rendre hommage à l'accueil courtois qui nous a été réservé lors de cette visite et à constater que toutes facilités nous ont été données pour qu'elle soit le p'us complète possible. Afin de suivre l'ordre que nous sommes imposé, nous parlerons d'abord des salles de douches, de désinfection et des lazarets. Tous les prisonniers doivent passer pa la salle de douche au moins une fois par semaine ; beaucoup la fréquentent plus sou-ven., même tous les jours. Les appareils pour le blanchissage du linge, peur la désinfection des vêtements et du corps n'ont rien à envier aux installations modernes de nos hôpitaux. Les lazaret: sont très bien et très largement conçus. Quatre pavillons séparés son! destinés à recevoir les maladies internes,le maladies externes, les tuberculeux et les fièvres typhoïdes. Le général qui en compagnie du médecin le service nous montrait ces installations a soulevé lui-même une question intéressants : celle du rapairiement des soldais que la maladie a rendus impropres au service. Ce rapatriement n'est soumis' qu'à une seule condition : le malade doit, être réclamé. La liste de ces malades se trouve au gouvernement général siégeant à Bruxelles. Si cette Ii.-ùe était communiquée aux différentes dé" putations permanentes de nos provinces, celles-ci, soit directement, soit par l'intermédiaire des bourgmestres des communes auxquelles appartiennent ces malades,pour-. aient réclamer ce rapatriement. 1] est bien entendu que chaque commune s'engagerait à pourvoir à l'emretien de ceux dont l'affec-iion pourrait devenir un danger pour leur famille. Nous espérons que ce rapatriement se fera .sans tarder et que les adminislrations en cause uniront leurs efforts pour réaliser ce vœu. 2" Alimentation. U'apics ics explications qui nous ont été données, ia quantité de nourriture est calculée cïe façon à produire le nombre de calories nécessaire à l'entretien de la santé. Est-ce à dire, qu'elle contente toujouis les estomacs de vingt ans? 11 faudrait ne pas connaître ceux-ci pour le croire. Aussi l'arrivée des petits paquets et des gros colis est-elle saluée avec joie. Le zèle des familles belges et des comités fondés pour venir en aide aux nécessiteux, s'est largement dépensé pour en faire parvenir. 11 y a même un abus; nous devons le reconnaître. Nous avons constaté par noiis-mêmes l'encombrement que la surabondance crée dans les établisseements de réception. Ces abus (nous parlons de colis postaux) ont amené comme toujours une réaction. Celle-ci n'a-t-elle pas élé trop loin? Nous nous permettons de poser la question. De l'avis des prisonniers que nous avons consultés à cet égard, les trois colis de ' cinq kilogr. par mois avec trois colis postaux par sema.ne satisferaient à ioutes les exigences. Ceite mesure, à laquelle on serait tenu de se conformer strictement, serait, nous n'en doutons pas, très bien accueillie par les prisonniers et par leurs familles. Pour nous rendre compte de la qualité de la nourriture, nous avons mangé le pain et la soupe qu'on allait servir. Celle-ci était bonne. Au dire des prisonniers la soupe est certains jours excellente; d'autres jours elle ieup déplaît. Dans cette dernière catégorie rentrent de l'avis de tous la soupe aux fé-verolles et la soupe au poisson. Devant cette unanimité en matière de goût, il semble qu'on devrait abandonner ces deux recettes culinaires, quitte à servir plus souvent les mets auxquels nos soldats sont habitués.Nous avons pris au hasard un pain dans le magasin ; ce pain est ferme, de bon goût, c'est à peu de chose près celui qu'on sert dans les hôtels allemands. 11 se compose de 80 % de seigle et de 20 de pommes d terre. Sa composition lui donne une saveur un peu particulière, mais qui franchement n'est pas mauvaise. La ration est de 200 grammes comme partout en Allemagne.. 3" Installations. Les' chambrées sont munies d'un plancher, de doubles parois, de radiaieuis et d'ampoules électriques. Pour dormir: un . oac a pailie et deux couveriures. Dans un magasin d'habillement', on a réuni les diverses tenues militaires recueillies .dan» les dépôts et casernes de Belgique. Ces urfiformes sont distribués aux prisonniers quand leurs vêlements ont subi leur durée d'usure normale. Une vaste tente munie de nombreux sièges sert de salle de spectacle. A côté un cinéma. Le produit des entrées dans ces établissements est affecté à augmenter l'ordi-.naire des prisonniers envoyés dans les campements secondaires où ils s'occupent de travaux destinés à améliorer le sol. Différents cours sont donnés aux universitaires. Dans les ateliers nous avons vu à l'œuvre tailleurs, cordonniers, menuisiers, sculpteurs, peintres etc. Des livres envoyés de Belgique forment un embryon de bibliothèque. Elle rend peu de services jusqu'à présent. Il faut à nos jeunes gens des ouvrages plus substantiels que ceux dorK ils disposent. 11 est bon d'attirer sur ce point l'attention des personnes qui ont entrepris cette œuvre très utile : la lecture du prisonnier. Nous pénétrons enfin dans la chapelle; elle est vaste et bien ornée ; un prêtre catholique y célèbre la messe tous les dimanches. Nous avons pu voir qu'en dehors des offices le sanctuaire n'est pas délaissé. Dans cet exposé succinct, nous n'avons parlé que des choses que nous avons personnellement constatées. En le faisant nous nous proposons un double but: d'abord rassurer les familles en leur apportant un témoignage sincère, d'autre part signaler quelques améliorations pouvant adoucir le sort des prisonniers. Nous espérons que ce but sera atteint et que nos demandes seront écoutées. Namur, le 24 octobre 1915. (s.) D' Falmagne. Baron de Thysebaert. Chronique judiciaire AVIS Un tribunal de campagne, siégeant de par mes ordres le 9 décembre 1915, à Char-leroi, a prononcé le jugement suivant : L'étranger Alexandre Szek, sans nationalité établie, résidant, en dernier lieu, à Bruxelles, est condamné à mon du chef de trahison commise pendant l'état de guerre- Le général en retraite Lucien Buys, d'Anvers, et l'ouvrier Alexandre De Bok, de Bruxelles, l'un et l'autre de nationalité belge, sont, du chef d'avoir prêté aide i des actes de trahison commis pendant l'état de guerre, condamnés: Buys à trois (3) ans de travaux forcés, De Bok à deux (2) ans et six (6) mois •3e travaux forcés. La peine de mort prononcée contre Szek a été exécutée aujourd'hui. Mons, le 10 décembre 1915. Der Militârgouverneur, von Gladiss, Generalleutnant. Je porte l'avis précédent à la connaissance de la population de tout le territoire placé sous mon autorité. Bruxelles, le 14 décembre 1915. Der General-Gouverneur in Belgien, Freiherr von Bissing, Generaloberst. AVIS Le tribunal de campagne du Gouvernement de la place forte d'Anvers a condamné le Belge, Léon Parant, à la'peine de mort pour trahison commise pendant l'état de guerre. i Parant a fait passer sans cesse des soldats et des volontaires à l'ennemi, s'est trouvé en rapport avec des espions français, leur a rendu des services et en a hébergé un. Le condamné a été fusillé ce jour. Anvers, le 8 décembre 1915. Der Gouverneur, Freiherr von Huene, General der Infanterie. Je porte l'avis précédent à là connais- Feuilleton du journal de Gund 183 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS — Maintenant, dit Albert, vous avez vu toutes mes richesses, monsieur le comte, permettez-moi de vous les offrir, si indignes qu'elles soient; regardez-vous comme étant ici chez vous, èt, pour vous mettre plus à votre aise encore, veuillez m'accom-pagner jusque chez M. de Morcerf, à qui j'ai écrit de Rome Je service que vous m'avez rendu, à qui j'ai annoncé la visite que vous m'aviez promise; et, je puis le dire, le comte et la comtesse attendaient avec impatience qu'il leur fût permis de vous remercier. Vous êtes un peu blasé sur toutes choses, je le sais, monsieur le comte, et les scènes de famille n'ont pas sur Simbad le marin beaucoup d'action: vous avez vu tant d'autres scènes! Cependant acceptez ce que je vous propose comme initiation à la vie parisienne, vie de politesses, de visites et de présentations. Monte-Cristo s'inclina sans répondre ; il acceptait la proposition sans enthousiasme et sans regrets, comme une des convenances de société dont tout homme comme il faut se fait un devoir. Albert appela son valet de chambre, et lui ordonna d'aller prévenir M. et madame de Morcerf de l'arrivée prochaine du comte de Monte-Cristo. Albert le suivit avec le comte. En arrivant dans l'antichambre du comte, on voyait au-dessus de la porte qui donnait dans le salon un écusson qui, par son entourage riche et son harmonie avec l'ornementation de la pièce, indiquait l'importance que le propriétaire de l'hôtel attachait à ce blason. Monte-Cristo s'arrêta devant-ce blason, qu'il examina avec attention. — D'azur à sept merlettes d'or posées en bande. C'est sans doute l'écusson de votre famille, Monsieur? demanda-t-il. A part la connaissance des pièces du blason qui me permet de le déchiffrer, je suis fort ignorant en matière héraldique, moi, comte de hasard, fabriqué par la Toscane à l'aide d'une commanderie de Saint-Etienne, et qui me fusse passé d'être grand seigneur si l'on ne m'eût répété que lorsqu'on voyage beau- ! coup, c'est chose absolument nécessaire. Car enfin il faut bien, ne fût-ce. que pou:" que les douaniers ne vous visitent pas, avoir quelque chose sur les panneaux de sa voiture. Excusez-moi donc si je vous fais une pareille question. — Elle n'est aucunement indiscrète, Monsieur, dit Morcerf avec la simplicité de la conviction, et vous aviez deviné juste: ce son; nos armes, c'est-à-dire celles du chef de mon père; mais elles sont, comme vous voyez, accolées à un écu-.son qui est de gueule à la four, d'argent, et qui est du chef de ma mère ; _par les femmes je suis espa-gno1, mais la maison de Morcerf est française. et, à ce que j'ai entendu dire, même une des plus anciennes du midi de la France. — Oui, reorit Monte-Cristo, c'est ce qu'indiquent les merlettes. Presque tous lss nèlerins armés Qui tentèrent ou qui firent la conquête de la Terre Sainte, prirent pour armes ou des croix, signe de la mission à la-atielle ils s'étaient voués, ou des oiseaux voyageurs, symbo'e du Ions voyage au'ils aHa'ent entreprendre et qu'ils espéraient accomplir sur Ie^ piles de la foi. Un de v'os aïeux paternels aura été de quelqu'une de vos c-o;"ad"c, rf ?n <-<nnosant nie ce m soif que celle de "a'nt Lot'?, '■c'a vr."~. f.rt » déjà remonter au treizième siècle, ce qui est encore fort joli. — C'est possible, dit Morcerf; il y a quelque part dans le cabinet de mon père un arbre généalogique qui nous dira tout cela, et sur lequel j'ava.s fait autrefois des commentaires qui eussent fort édifié d'Ho-zier et Jaucourt. A présent, je n'y pense plus, et cependant je vous dirai, monsieur le comte, et ceci rentre dans mes attr.bu-tions de cicercne, que l'on commence à s'occuper beaucoup de ces choses-la sous notre gouvernement populaire . — Eh bien ! alors, votre gouvernement aurait bien dû choisir dans son passé quelque chose de mieux que ces deux pancartes que j'ai remarquées sur vos monuments, et qui n'ont aucun sens héraldique. Quant à vous, vicomte, reprit Monte-Cristo en revenant à Morcerf, vous êtes plus heureux que votre gouvernement, car vos armes sont vraiment belles et parlent à l'imagination. Oui, c'est bien cela, vous êtes à la fois de Provence et d'Espagne; c'est ce qui explique, si le portrait que vous m'avez montré est ressemblant, cette belle couleur brune qt'e j'admirais si fort sur le visage de la noble Catalane. Il eût fal'u être Œdipe ou le sphinx lui-même pour deviner l'ironie que mit le I * comte dans ces paroles, empreintes en apparence de la plus grande politesse ; aussi Morcerf le remercia-t-il d'un sourire, et, passant le premier pour lui montrer le chemin, poussa-t-il la porte qui s'ouvrait au-dessous de ses armes, et quK ainsi que nous l'avons dit, donnait dans lé salon. Dans l'endroit le plus apparent de ce salon se voyait aussi un portrait; c'était celui d'un homme de trente-cinq à trente-huit ans, vêtu d'un uniforme d'officier général, portant cette double épaulette en torsade, signe des grades supérieurs, le ruban de la Légion d'honneur au cou, ce qui indiquait qu'il était commandeur, et sur la poitrine, à droite, la plaque de grand-ofteier de l'ordre du Sauveur, et, à gauche, celle de grand'eroix de Charles III, ce qui indiquait que la personne représentée par ce portrait avait dû faire les guerres de Grèce et d'Espagne, ou, ce qui revient absolument au même en matière de cordons, avoir rempli quelque mission diplomatique dans les deux pays. Monte-Cristo était occupé à détailler ce portrait avec non moins de soin qu'il avait fait de l'autre, lorsqu'une porte latérale s'ouvrit, et qu'il se trouva en face du comle de Morcerf lui-même. (A suivre.)

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