Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 14 July. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/707wm16z9t/
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Mercredi H juillet 1913 i£7> centimes le numéro année — N0 i9o JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : ELGIQUEj; 8 fr. par an; ^ fr. pour six mois ; S fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus r»hDACTION & ADMINISTRATION : 5, JEv.TT.ii, JDK, F'LA M t Jxi, 3, GaNl téléphone 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. A travers G and I Mous revoici, par une tiède soirée de juille ■ sur le pont St-Michel d'où nous avons, l'auti ■ midi, contemplé un merveilleux coin de pan< ■ rama.Si nousjporlons nos regards vers la droili ■ nous jouirons d'un spectacle non moins splei ■ dide : la Lys encombrée de chalands, le qu ■ auï Herbes serti de joyaux de pierre, puis, e ■ ^làdu pont aux Herbes bordé de façades mull ^■colores, une large trouée de ciel où s'élè\ ■ u nasse imposante du Château des Comte I, iinpourprent les feux du couchant. Si extr; ■(nliiiaire est la beauté de cet ensemble qu'el ■n'a pu être banalisée ni par les innombrablt ■présentations picturales et photographiqui ■ (lien furent faites, ni par le faste prétentiei ■ dunouvel Hôtel des Postes. I Celui-ci est de style gothique flamboyant, - ■ ni plus ni moins que la Maison des Bateliei ■ avec laquelle il voisine. Rien ne peut mieux faii ■ sentir, que la comparaison entre ces deux bât ■ ments, toute la distance qui sépare l'œuvi ■ savante de l'œuvre d'art. I La maison des Francs-Bateliers est l'un dt ■ plus beaux speciinen d'architecture privée q ■ se puissent rencontrer, tant par la justesse c ■ ses proportions que par la perfection de s( ■ lignes et la finesse de son exécution. I Elle porte, au dessus de l'entrée, la da ■ de 1531. Cette entrée est, comme jadis, décore ■ delà nef, insigne de la gilde des bateliers. I Les fenêtres des quatre étage de l'édifice ; I tiennent en un seul système décoratif, élégant I harmonieux, qu'enrichissent et complètent c ■ délicates sculptures : écussons, symbole: ■ devises. I L'exquise séduction de cette façade rend pli ■ sévère l'aspect de la maison voisine, qui fi ■ celle des Mesureurs de grains. Dépouillé de se ■ ornements anciens, cet édifice emprunte ur ■ beauté grave à la régularité de ses lignes et H l'équilibre de son plan. Ce plan est celui de ■ plupart des habitations gantoises au XVII" siècli ■'se retrouve, notamment, dans la maison e ■ laques rouges que nous apercevons à l'ang ■à Pont aux Herbes. I Au profil aigu de la maison des Mesureurs c grains fait suite le pignon trapu de la Maison c l'Etape. Celle-ci est un des rarissimes vestigf qui soient restés des constructions civiles c l'époque romane. Elle date du XIII» siècle. Se étages, en retrait sur le rez-de-chaussée, étaiei commandés par des escaliers extérieurs ; i présentent un mélange, tout à fait caractérist que, de pleins cintres et de baies rectangulaire bordées par des cordons de pierre. Cette Maison de l'Etape était une sorte d'ei trepôt où les magistrats faisaient déposer le marchandises prélevées, en manière d'impô sur les bateaux qui traversaient la ville. Le receveur de l'Etape habitait la maisoi nette blottie entre le bâtiment de l'Etape et local des Mesureurs de grains. Cette maisoi nette est soutenue par des colonnes romane: encore visibles dans les sous-sols. Outre le groupe, tout à fait remarquable, qu constituent les quatre édifices précités, le qu; aux Herbes et le quai au Blé qui lui fait fac présentent une agréable variété de construction: Celle élevée au XVIIe siècle sur le quai au Bl( par les Bateliers non francs, mérite d'arrêté notre attention par la richesse de ses sculpture symboliques. Mais ce dont il faut surtout jouir en ci endroit, c'est la couleur et la lumière, la lumièr d'été adoucie par la légère buée qui monte de eaux confluées de la Lys et de la Liève. C'e: déjà un peu l'atmosphère de la Flandre mar lime, qui avive les tons et noie les contour; Tandis que les derniers rayons du jour poi droient d'or la crête des pignons et le sommet des tours, les ombres violettes grandissent au long des quais et toujours la rivière reflète les t, colorations d'alentour, et les fond en une magni-e fique harmonie. LA GUERRE _u Sur le front occidental Communiqué officiel allemand ;s Berlin, 12 juilleï (midi). — A ia pente sep-j_ tentrionale de la hauteur' 60 (au sud-tsi I u iptes); nous avons lait sauter une partie ue s ia position anglaise. Le corps à corps au confi.i occidental de Souchez progresse. Le cimetière tan; disputé situé au sud de Souchcz, à la route x vers Arras, est de nouveau en notre possession ; il a été pris d'assaut hier après un combat acharné. 2 officiers et 163 Français ont été s tai:s prisonniers, 4 mitrailleuses et 1 iance-mi-e nés ont été capturés. i- Près de Combres et dans le bois d'Àilly. l'en-e nemi passa hier soir à l'attaque après de vigoureux préparatifs d'artillerie. Sur la hauteur de :s Combres, l'ennemi parvint a pénétrer dans nos ii lignes, mais il en fut de nouveau repoussé.Dans le le bois d'Ailly, l'infanterie ennemie échoua déjà ■s sous notre feu devant nos positions. Au nord de la hauteur de Ban-de-Sapt, une e partie du bois a été débarrassée de l'ennemi. lg Près d'Amerzv;eiier (au nord-ouest d'Alt-kirch) nous surprîmes un détachement ennemi dans ses tranchées; la position ennemie fut ^ anéantie sur une largeur de 500 mètres. Nos troupes se retirèrent ensuite méthodiquement e en amenant quelques prisonniers et sans être '• inquiétées par l'ennemi dans leur ligne. s Communiqués officiels français ,t Paris, U juillet. — Dans la soirée du ,s 10, les troupes britanniques ont repoussé e une attaque ennemie qui avait d'abord pris à pied dans quelques éléments de la première a ligne et qui en a été chassée par une contre-attaque. Dans la région au nord 'd'Arras, nos n troupes ont achevé de déloger l'ennemi des e quelques éléments de tranchées où il avait pu se maintenir, sur la ligne enievée par nous le e 8 juillet, au nord de la station de Souchez. Une g contre-attaque ennemie qui s'est produite au cours IS de la nuit du 10 au 11 a été rejetée. On signale e des canonnades particulièrement violentes dans IS la région de Nieuport, dans le secteur de l'Aisne, ]l ainsi qu'en Lorraine, au bois Le Prêtre et près js de Pont-de-Moncel. Un de nos avions a abattu, j. le 11, au matin, dans les environs d'Altkirch, un s avion ennemi. Paris, 11 juillet. — Des combats d'artillerie i- dans la région de l'Aisne, ainsi qu'en Cham-s pagne ; près de Vaux-Ferry, dans la forêt l> d'Apremont, une. tentative d'attaque de l'ennemi a été repoussée. Canonnade avec inter-i- ruption sur les forêts de Remières, au nord-e ouest de Flirey,' sur le bois Le Prêtre, et plus i- vive sur nos positions près de la Fontenelle, >. Metzeral et à l'ouest d'Ammerzweiler. L'ennemi a encore jeté quelques obus sur Arras et Reims. P è Sur le front oriental >• Communiqué officiel allemand A la route de Suwaika vers Kalwaya, dans la région de Lipina, nos troupes ont pris d'assaut les positions 'ennemies avancées sur une lar-^ geur de 4 kilomètres. Sur le théâtre de la guerre du Sud-Est, la e situation chez les troupes allemandes est in-s changée, Communiqué officiel autrichien i. Vienne 12 juillet. — La situation est inchan-i- gée. urtuTBPi—MUMI' wwaHaBBa—e Le commandement russe Pélrograd, 9 juillet. — Le général Russki été appelé au commandement en chef de armées russes du front nord-ouest. Il aurait é: investi de pouvoirs extraordinaires. Il est prt babie que le général Russki recevra le titre c vice-généralissime. Sur Se front italo-auïrkhîei Communiqué officiel autrichien Vienne, 12 juillet. -- La situation est ii changée. Communiqué officiel italien Rome, 11 juillet. — L'ennemi persévère dar ses attaques dans la vallée de Dacone. De for détachements d'infanterie ennemis, appuyé par de l'artillerie, ont tenté, dans la journée d 9 juillet, de surprendre . notre position c Malga Lena. Par contre, un de nos di tachements d'infanterie, qui s'était avanc dans la vallée de Tarragno (Etsch) jusqu'au positions de Malga Sarta et Costa Bella, qi dominent cette vallée, est parvenu à s'empare de celles-ci par surprise. Dans le Cordevol supérieur, deux fortes attaques ennemies s sont suivies dans la nuit du 9 juillet contre ne troupes qui occupaient la cime Ue la vallée c Fianza. Les deux attaques échouèrent. A Boite supérieure, nos Alpins, après avoir escal; dé la montagne Toffano, surprirent les troupe ennemies retranchées. Sur le territoire de l'Isonzo, l'ennemi met en p< sition de nombreuses batteries de calibre moyei Dans la nuit du 10 juillet de nouvelles violente attaques,contre les positions conquises par noi récemment sur le haut plateau de Corsico, oi été repoussées. Aux Dardanelles Renforts Lo Haye, 9 juillet. -— On mande de Londre que, la semaine passée, un nouveau transpo de troupes françaises d'environ 20.000 hon mes, convoyé par une escadre de croiseurs < de .orpiileurs, est parti de Toulon pour les Da danellés: L'Amirauté anglaise annonce que sir Joh riarriilton, commandant supérieur devant le Dardanelles, a fai, savoir, la semaine dernièri au gouvernement anglais, qu'il était nécessait de renforcer tous les mois les troupes qui s trouvent sur la presqu'île de Gallipoli d'à moins 25.000 à 45.000 hommes, pour rempl cer les prisonniers, les blessés, les morts et le malades La reprise des affaires Un lecteur de 1' « Echo de la Presse » fa parvenir à ce journal la lettre suivante : « Dès l'occupation de notre pays, toutes le affaires commerciales, industrielles, financière et ati.res ont été subitement paraiysées. Le moyens de communications faisaient défaut, poste, le télégraphe, le téléphone, rien ne fon donnait. L'argent même, moyen d'échange ii dispensabie, si mobile, si « roulant », disp; raissait enfoui dans des cachettes plus c moins mystérieuses que lui assignait 1 "ingénie sité souvent malencontreuse de ses propriéta res. C'était le marasme dans tout ce qu'il y d'absolu, léthargie complète, que rien ne sen blait pouvoir jamais faire cesser. Et cependant, par la force même des chose car il fallait manger, peu à peu les magasir d'alimentation, vidés au début par Une paniqu incompréhensible, sinon justifiée, relevërei leurs volets et, l'appât du gain aidant, d'autre petiis commerçants se mirent de la partie. Ce fut le commencement du réveil, mais de a i'. à dire que les affaires reprennent, il y £ s loin. £ Et cependant, la reprise esi-elle impossible: Je n'ai pas l'intention de trancher la question e mais si elle était posée autrement, par exemple est-il possible « de faire des*affaires »? je répondrais carrément par l'affirmative. Que faut-il pour faire des affaires? Trois élé 1 rnenîs : l'offre, la demande et l'appât du gain Ce dernier n'a jamais fait défaut, maintenàn moins que jamais, et heureusement, car c'es l~ à ce facteur que nous devons le commencement de ia reprise. N'a-t-on pas vu, ai moment où ie ravitaillement était si difficile quelques débrouillards s'improviser commis-s si on n ai res en marchandises, voyageant partou s a ia recherche de provisions de tous genres s utiiisam tous les moyens de transport imagina-u blés, créant une véritable bourse de produis e alimentaires ei profitant de l'absence de concur i- rence pour accaparer la marchandise et surfaire é les prix de verne? Des bijoutiers se sont impro x visés marchands .de charbon,, des fleuristes on û fait le commerce du beurre, des magasins d^ !r lingerie, de fourrures, de corsets ont vendu les q denrées alimentaires. Et ce qui es; plus curieiu q encore, c'est que ceux qui é,aient les mieuj s piacés pour faire ce commerce, ceux qui ne fai e saient rien d'autre auparavant, se sont abstenus se bernant à attendre et les produits et les ache-t leurs, supprimant tou;e réclame, délaissant h cliemè.e a laquelle iis ne pouvaient du reste pas fournir, n'ayant pas pu acheter comme les cié brouillards que je citais pius haut. L'offre existe du fait même de l'appât di i. gain; aucune source de production n'est tarie is aucun produit n'a complètement disparu, indi s quez-moi donc une usine qui ne puisse, maigre it les difficultés de la situation, produire, peut-être à des prix de revient plus élevés, mais produire quand même. Et nommez-moi un chef d'usine qui de parti pris refuserait de fabriquer s'i voyait un bénéfice possible. Et la demande? Existait-elle? Non, mais maintenant elle existe, elle croît tous les jours :s elle devient exigeante. même. On a d'aborc -t pourvu à l'indispensable, puis le nécessaire £ i- suivi. L'utiie commence à son tour, bientôt le ;i superflu sera demandé, et même le luxe sen sinon exigé, du moins désiré. Que manque-ï-il donc encore pour fairê des 'i affaires? Un peu d'initiative, un peu de har s diesse et surtout beaucoup de coopération e d'ensemble. Que tous s'y mettent, non pas l'ur e après l'autre, mais tous ensemble. Que le fabri e cant de corsets annonce qu'il a de ia marchai! u dise disponible : la demande existe; les corset; d'avant la guerre sont usés; idem pour les mar - chands de chaussures, les grands magasins tout, bref, ce qui concerne les besoins particuliers. Et ltf génération des bénéfices et des sa laires provoquera la demande, car elle lui don nera les moyens de produire. C'est le cycle de: affaires obtenu par l'initiative commune, c'est h reprise dans toutes les petites usines à produit: s de consommation particulière. ,s Mais pour fabriquer ces articles, corsets :s chaussures &ï vêtements il faut des machines a des pièces de rechange, des courroies, du char bon, tant de matières premières provenant de grosses industries. Voilà, le cycle qui s'élargit, la main-d'œuvre u industrielle est sollicitée de partout, les salaire: > augmentent, les dépenses se généralisent dan: j. toutes les directions. Puis voici les récoltes, c'est de l'argent qu a est sorti du sol, qui va devenir mobile, aug meri.er l'encours et accélérer le mouvement On pourrait me faire remarquer que la Beigi ; que a besoin de débouchés à l'étranger et que b i'exportation est à peu près impossible : la Be! e gique importait à peu près autant qu'elle expor H tait et l'importation, à part les denrées alimen s taires, est à peu près nulle. La consommatioi est donc à peu près égale à la production. Elle exportait certains des produits et importait des produits identiques ou similaires. Que faut-il donc pour mettre cette formidable machine en branle ; quel est le levier qui va donner le coup de volant pour la mise en marche ? Vous l'avez deviné, c'est la publicité. Annoncez que vous avez des produits en vente; les acheteurs se présenteront; criez sur les toits que c'est le moment d'acheter vos produits; la fouie s'assemblera devant votre maison. Rappelez-vous au souvenir de vos anciens clients, recommandez votre maison à ceux qui .ne la connaissent pas. Et une fois la grosse machine en mouvement, .'argent sortira de la terre, parce qu'il satin qu'il peut « faire des jeunes ». ÉCHOS La mort du Guignol des Tuileries Du « Figaro » : Pas plus pour les monu-i ments et les choses que pour les hommes, il n'est bon de s'en aller en ce moment. Le Guignol très élégant des Tuileries, qui vient de dis-paraure, subit le contre-coup des événements que nous vivons. On n'en a guère parlé. Peut-être cette petite scène luxueuse et gracieuse méritait-elle cependant un souvenir de la chronique parisienne? Elle figura, en effet, à sa création, vers la fin du Second Empire, parmi .es théâtres subventionnés ! La concession en avait é.é donnte à une écrivain distingué, Du-raniy, ami de Chamfleury, de Banville, de Cas-tagnary, et qui venait de prendre place parmi iss maîtres romanciers et les critiques d'art. Le ; répertoire du Guignol des Tuileries était entièrement dû à son imagination d'ironiste et à sa plume de styliste. 11 publia en un riche volume 1 les satires mises en scène sur son petit théâtre où Polichinelle et Guignol se chargeaient, selon ; ies tradiiions classiques, de rosser le commissaire et l'humanité. Duranty mourut jeune,dans les environs de 1870. Les circonstances de 1 l'Année Terrible le laissèrent aller dans l'autre monde sans que l'on prit guère garde à la perte 1 de l'auteur des Malheurs de Madame Gérard. Aujourd'hui, c'est au tour de son théâtre de disparaître, condamné à l'indiffrence comme son créateur par des événements plus tragiques encore. L'un et l'autre n'ont à compter, pour ré-i veiller leur souvenir, que sur les érudits de l'avenir. La plus grando mosquée du monde Le professeur Marcel Dieulafoy a fait à t'Académie des Sciences à Paris une communication intéressante sur les fouilles qu'il dirige pour dégager la grande mosquée de Rabat au Maroc. On a réussi à mettre au jour ce qui reste de cette mosquée qui portait le nom de son fondateur, le sultan Jacoub el Mansour. On a également pu reconstituer le plan d'ensemble. Cet édifice religieux était le plus formidable monument de toute l'architecture mauresque.il mesurait 186 mètres de long sur 142 mètres de large et couvrait 26.675 mè.res carrés.Cette mosquée dépassait, par conséquent,de beaucoup les dimensions des plus célèbres, même celles de la mosquée de Cordoba qui, elle, couvre à peu près la. même superficie que Saint-Pierre de Rome. Ce monument gigantesque a été probablement détruit par un incendie en 1400. On est pour le moment en train de redresser les 324 colonnes sur lesquelles reposait la voûte principale. Naïveté d'enfant Le bon papa fait chevaucher Tom sur ses genoux.— Eh bien Tom. on s'amuse? — Ça m'amuserait mieux si tu étais tout à fait un vrai âne. I Feuilleton du Journal de Gand 39 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS Aussi ne bougea-t-il pas même au bruit qt "t la porte du cachot en s'ouvrant, et ne sei bla-t-il se réveiller que lorsque la lumière d. torches éclaira d'un éclat inaccoutumé le s humide sur lequel il travaillait. Alors il se r tourna, et vit avec étonnement la nombreu: compagnie qui venait de descendre dans st cachot. Aussitôt il se leva vivement, prit une couve (ure jetée sur le pied de son lit misérable, et : "tapa précipitamment pour paraître dans i e|at plus décent aux yeux des étrangers. — Que demandez-vous? dit l'inspecteur sai varier sa formule. — Moi,Monsieur? dit l'abbé d'un air étonn le ne demande rien. — Vous ne comprenez pas, reprit l'inspe leur : je suis agent du gouvernement, j'ai mi _ sion de descendre dans les prisons et d'écouter les 'réclamations des prisonniers. — Oh ! alors, Monsieur, c'est autre chose, s'écria vivement l'abbé, et j'espère que nous allons nous entendre. — Voyez, dit tout bas le gouverneur, cela ne J commence-t-il pas comme je vous l'avais annoncé?— Monsieur, continua le prisonnier, je suis l'abbé Faria, né à Rome; j'ai été vingt ans secrétaire du cardinal Rospigliosi; j'ai été arrêté je ne sais trop pourquoi, vers le commencement ie de l'année 1811 ; depuis ce temps je réclame ma u- liberté des autorités italiennes et françaises. ;s — Pourqooi près des autorités françaises? ol demanda le gouverneur. — Parce que j'ai été arrêté à Pio tibino et te que je présume que, comme Milan et Fhience, >n Piombino est devenu le chef-lieu de quelque département français. r- L'inspecteur et le gouverneur se regardèrent ;e en riant. n' — Diable, mon cher, dit l'inspecteur, vos nouvelles de l'Italie ne sont pas fraîches. is — Elles datent du jour où j'ai été arrité, Monsieur, dit l'abbé Faria; et comme sa majesté :; l'empereur avait créé la royauté de Rome pour le fils que le ciel venait de lui envoyer, je pré-c- sume que, poursuivant le cours de ses conquê-s- j tes, il a accompli le rêve de Machiavel et de César Borgia, qui était de faire de toute l'Italie un seul et unique royaume. — Monsieur, dit l'inspecteur, la Providence a heureusement appor.é quelque changement l ce plan gigantesque dont vous me paraissez as sez chaud partisan. — C'est le seul moyen de faire de l'Italie ur Etat fort, indépendant et heureux, répondi l'abbé. — Cela est possible, répondit l'inspecteur, mais je ne suis pas venu ici pour faire avec vous un ocjrs de politique ultramontaine, mais poui vous demander, ce que j'ai déjà fait, si vous avez quelques réclamations à faire sur la manière dont vous êtes nourri et logé. — La nourriture est ce qu'elle est dans toutes les prisons, répondit l'abbé, c'est-à-dire for: mauvaise; quant au lqgement, vous le voyez, i est humide et malsain, mais néanmoins asse2 convenable pour un cachot. Maintenant ce n'est pas de cela qu'il s'agit, mais bien de révélations de la plus haute importance et du plus haut intérêt que j'ai à faire au gouvernement. — Nous y voici, dit tout bas le gouverneur 5 l'inspecteur. — Voilà pourquoi je suis si heureux de vous voir, continua l'abbé, quoique vous m'ayez dérangé dans un calcul fort important, et qui, s'i' réussit, changera pèut-être le système de New ton. Pouvez-vous m'accorder la faveur d'ut entre.ien particulier? — Hein! que disais-je? fit le gouverneur i l'inspecteur. — Vous connaissez votre personnel, répondi ce dernier souriant. Puis, se retournant ver; Faria : — Monsieur, dit-il, ce que vous me deman dez est impossible. — Cependant, Monsieur, reprit l'abbé, s'i s'agissait de faire gagner au gouvernement une somme énorme, une somme de cinq millions par exemple? — Ma foi, dit l'inspecteur en se retournant i son tour vers le gouverneur, vous aviez prédi jusqu'au chiffre. — Voyons, reprit l'abbé s'apercevant- que l'inspecteur faisait un mouvement pour se reti ror, il n'est pas nécessaire que nous soyons absolument seuls; monsieur le gouverneur pourrt assister à norte entretien. — Mon cher Monsieur, dit le gouverneur malheureusement nous savons d'avance et pai coeur ce que vous direz. Il s'agit de vos trésors n'est-ce pas? Faria regarda cet homme railleur avec des yeux où un observateur désintéressé eût vu certes luire l'éclair de la raison et de la vérité. — Sans doute, dit-il; de quoi voulez-vous que je parle, sinon de cela? — Monsieur l'inspecteur, continua le gouverneur, je puis vous raconter cette histoire aussi i bien que l'abbé, car il y a quatre ou cinq ans que j'en ai les oreilles rebattues. — Cela preuve, Monsieur le gouverneur, dit i l'abbé, que vous êtes comme ces gens dont parle l'Ecriture, qui ont des yeux et qui ne voient pas, qui ont des oreilles et qui n'entendent pas. — Mon.cher Monsieur, dit l'inspecteur, le gouvernement est riche et n'a, Dieu merci, pas ; besoin de votre argent; gardez-le donc pour le jour où vous sortirez de ce prison. L'œil de l'abbé se dilata; il saisit la main de l'inspecteur. — Mais si je n'en sors pas de prison, dit-il, si, contre toute justice, on me retient dans ce cachot, si j'y meurs sans avoir légué mon secret à personne, ce trésor sera donc perdu? Ne vaut-il pas mieux que le gouvernement en profite et moi aussi?J'irai jusqu'à six millions, Monsieur; oui, j'abandonnerai six millions, et je me contenterai du reste, si l'on veut me rendre la liberté. ■— Sur ma parole, dit l'inspecteur à demi ■ voix, si l'on ne savait que cet homme est fou, il parle avec un accent si convaincu qu'on croirait qu'il dit la vérité. (A suivre).

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