Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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14 February 1915
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s.n. 1915, 14 February. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/pg1hh6gm5j/
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■ Dimanche 14 février 1913 lO centimes le numéro 39me année — IN0 41 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : 8 fr. par an ; 4 fr. pour six mois ; 3 fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3, RTTIE DE FLANDRE, 3, G-iLUSTD TÉLÉPHONE 665 mi. 11 iin ■■WH1I—MMTW—nruTiiin ni il ■ i itiiii ii m m il— inihM ■■■a — iiiam i"m—r—Ti m ■ m AN NON.CES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. [ CiiP officiel de l'autorité allemande Avertissement I Dans l'intérêt de l'agriculture beige on ^fcppelle l'attention sur l'utilité de semer de pré-^■érence, cette année, des blés, plutôt que des ^Betteraves. ■ c0mme il a été constaté par des hommes ^■ompétents, la récolte des betteraves ne s ele-H^k, l'année passée, qu'à 100.000 tonnes, Hiu'autrement le produit normal peut être éva-Hué de 250 à 260.000 tonnes, il est probable ^ftue, cette année, par suite de la continuation ^Hes difficultés existantes, la récolte ne sera Has meilleure, mais plutôt plus mauvaise. I Comme difficultés de cette nature mention-Rions en premier lieu le manque d'ouvriers Bgricoles et de chevaux, circonstances qui n'ont Kas influencé encore la culture des champs M'année passée jusqu'en août. En outre, il est H supposer que le nombre des chevaux exis-■tant actuellement sera réduit encore très sen-Biblement depuis la récolte des betteraves de ■'année passée. Les prix aussi augmenteront Hiitticilement à cause des quantités de sucre se Hrouvant sur le marché mondiai. Au contraire, Hin peut même s'attendre à une diminution des ^nnx. D'autre part, dans tes circonstances ac-Huelles, il sera irès difficile de faire venir des Beinences de betteraves. ■ Vu les prix actuels très élevés des grains, Bout agriculteur intelligent améliorera ses pré-Hvisions et ses revenus en semant, autant que ^Biossible, de grains et, en particulier, du fro-Bik'iit, renonçant aux betteraves. ■ Je ne puis donc que conseiller aux agricul-^Beurs. de s'occuper spécialement cette année Hdc la culture des grains. ■ 2. 11 est défendu, par la présente, de nour-^Bir la volaille avec du froment et du seigle. Les ^Contraventions sont punies. ■ 3. Dès qu'une fabrique, chômant actuelle-Hmetit, reprend le travail, la commandature doit ■ii être avertie d'urgence. ■ Gand,, lr février 1915. LE COMMANDANT. Un article de Jules Destrée Le Petit Parisien publie sous le titre « Le "avail aux Belges en Angleterre » un article dû la plume de M. Jules Destrée, et dont nous xtrayons ce passage, d'après une reproduction : «L'hospitalité anglaise nous » généreusement ccueillis, mais, néanmoins, notre vie ici a des spects douloureux qu'il ne faut point celer. Les iremières semaines furent presque douces. Mais ien n'est éternel, et spécialement les sentiments iolents et exceptionnels, comme ceux qui nous vaient poussés dans les bras les uns des autres, e durent pas. Après ce long trimestre d'hiver, îs heures paraissent, singulièrement pénibles. La plupart de mes compatriotes se trouvent porientés dans cette ville immense et formida-ile, dont ils ne comprennent pas la tragique leaulé. Isolés du milieu anglais par la langue, Is se rapprochent les uns des autres et confondit avec tristesse leurs misères. Ils n'ont pu ''adapter aux rigueurs du climat humide aux-luelles les Anglais paraissent indifférents. L'exis-fnse affairée qui les entoure est pour eux une souffrance parce qu'ils sont oisifs. Les heures passent lentement, fongues et lourdes, faute d'occupation. L'ennui, le découragement abattent les meilleures énergies. Et dans l'hospitalité la plus délicate, il y a toujours un sentiment de dépendance, d'humiliation qui cause de la gêne, et de l'inquiétude. Les différences de mœurs et d'habitudes apparaissent dans les menus faits quotidiens, entravent les expansions, engendrent les malentendus. Le plus important de ces malentendus est celui relatif au travail. Les Belges venus ici acceptaient avec émotion d'être logés et nourris, mais ils ne voulaient pas être entretenus : ils entendaient gagner leur vie à bref délai et s'acquitter, par leur labeur, de l'hospitalité qu'ils recevaient. Ils pensaient que, dans une ville aussi énorme, ils seraient, sans trop de peine, utilisés et pourraient alors s'assurer une vie libre, indépendante et digne. Ils s'imaginaient que les Anglais mettraient à les employer, autant d'empressement qu'à les admettre à leur table. C'était mal connaître la situation économique de l'Angleterre. C'était ignorer la vigilance farouche avec laquelle chaque corporation de travailleurs se défend contre les chômeurs, les ouvriers non qualifiés et les gâte-salaires. C'était oublier, enfin, le profondeur du fossé résultanl de la différence des langues. Aussi fut-il bientôt évident que la tègle de l'accueil anglais se résumait ainsi : des secours, oui; du travail, non. L'élan de l'hospitalité anglaise, ne se ralen-tira-t-il point? Certaines familles anglaises, empressées à nous accueillir pendant quelques semaines, ne trouveront-elles pas pesante un enarge qui grève leur budget domestique pendant des mois et des mois? La mode d'avoir « son Belge » peut passer. Bref, la situation des réfugiés belges est, en ce moment, fort pénible. Le travail est à peu près impossible à trouver ; l'hospitalisation cordiale chez les particuliers devient rare et les secours publics ne peuvent aller au-delà d'ur abri sommaire et d'une nourriture approximative.Pourquoi je crois indispensable de tracer de tableau assez sombre, de dire nettement les choses telles qu'elles sont ? Pour deux raisons la première c'est que je songe à tous les amis restés courageusement en Belgique. Ceux-là, trompés par ce que notre reconnaissance '<■ raconté de l'hospitalité anglaise, envient ceu> qui sont partis et les croient bercés dans les félicités contrastant douloureusement avec leui malheur. Les esprits chagrins et les artisans de discorde — d'une discorde qui ne peut profiter qu'à l'ennemi — cultivent cette erreur et séparent les Belges du dedans des Belges du dehors. C'es pourquoi il faut qu'ils sachent, ceux qui son là-bas, tout ce que la vie ici a de douloureux e d'amer, et qu'il en est beaucoup dans ces prétendus paradis de l'exil, qui regrettent chaque jour d'être partis, d'avoir dû partir. Les privations, les humiliations et les angoisses se supportent plus aisément dans sa maison, dans si patrie, au milieu de ses amis et de ses compatriotes, qu'à l'étranger. Qu'ils le comprennen mieux et qu'ils nous plaignent fraternellement: au lieu de nous accuser! La seconde, c'est qu'il faut éviter que, sui la loi de mirifiques histoires, colportées sur le séjour en Angleterre, de nouveaux réfugiés viennent échouer ici, et augmenter encore les difficultés présentes ». ÉCHOS Une statue d'Alexandre le Grand La « Tribuna » annonce de Bengasi : On a découvert en Cyrénaïque (partie orientale de la Tripolitaine) une statue gigantesque, en marbre, d'Alexandre le Grand, à laquelle manque seulement une partie du bras droit. Ce sera vraisemblablement une copie de, la statue en bronze, œuvre de Sysippe. La population de Berlin Berlin comptait, le 1' janvier 1915, 1,982,154 habitants contre 2,079,156 le 1' janvier 1914, soit un recul de 97,002 habitants. Çadeau original Le commandant en chef de l'armée occidentale a reçu de Karl Hagsnbeck un énorme éléphant des Indes pour la durée de la guerre. Il portera les gros fardeaux et pourra aider à déraciner les arbres. LA GUERRE Sur le front occidental Bulletin officiel allemand affiché à Gand Grand quartier général, 11 fév. — Une attaque dans l'Argonne nous fit gagner du terrain; notre butin est de 313 prisonniers, 2 mitrailleuses et 6 petits canons. De même dans les Vosges de petits succès locaux. Communiqué officiel français Paris, 9 fév. (11 heures du soir). — On n'annonça rien d'important. Dans l'après-midi nous avons fait sauter à Fay (au sud-ouest de Péronne) une galerie de mines. Le front belge Sur l'extrême aile gauche des alliés, c'est-à-dire sur le front belge, ne se produisent pas des événements d'importance capitale, mais bien une série de petits combats, qui semblent isolés, tout en faisant en realiié partie d'un plan arrêté. Un spectateur superficiel dirait que chaque compagnie agit pour son compte, alors évidemment qu'elle conserve contact avec les autres unités des troupes. Depuis quelques jours les Allemands n'ont plus essayé d'attaque en masse contre le front belge. Sur la côte belge Rotterdam, 9 fév. — De la « Deutsche Tages-zeitung ». Il paraît certain que les alliés préparent une grande attaque contre la côte belge. Constamment des aviateurs français et anglais survolent las batteries allemandes cachées dans les dunes, dans le but de déterminer leurs emplacements. Samedi dernier la flotte anglaise se montra de nouveau entre Nieuport et Ostende mais se tint en dehors de la portée des canons allemands. Westende Le « Daily Telegraph » annonce que dans les derniers jours Westende a reçu d'importants renforts de Bruges et d'Ostende et grouille à ce ■ moment de réservistes, la plupart des soldats de marine. Les Belges occupent une position dans le voi-; sinage de Weslende, autour de laquelle de violents combats sont continuellement livrés. Les aviateurs Paris, 10 fév. — Le « Temps » annonce qu'un aviateur allemand a survolé Dammerkirch (Dannemarie) et a jeté deux bombes, qui n'ont occasionné que des dégâts de peu d'importance. Personne ne fut blessé. Un combat naval sur le continent La fantaisie va son train. Voilà que dans un article intitulé « Un combat naval sur le continent » le correspondant du « Giornale d'italia » donne à ses lecteurs une description d'un combat dans les environs de Nieuport et de Dixmude. Il raconte que, pour combattre dans la partie inondée, les soldais portent des tenues en caoutchouc, et que ceux qui doivent passer la nuit dans les tranchées se servent de couvertures, aussi en caoutchouc. Les tranchées ennemies étant séparées par des marais et l'artillerie ne pouvant manœuvrer dans cette contrée, les Allemands ont changé de système. Us ont tout simplement fait construire des radeaux et la nuit ils s'avancent ainsi jusque très près des positions anglaises et employent alors pour l'attaque des grenades qu'ils jettent à la main. Le mois passé, tel est le récit qu'un officier français aurait fait au journaliste italien, nos tranchées étaient bombardées sans cesse par les Allemands ; on ne comprit pas d'où venaient les bombes; il était en effet impossible qu'un canon se trouvât dans les tranchées allemandes. Un jour que nos soldats étaient parvenus jusque dans les tranchées allemandes, ils y virent, à leur grand étonnement, une catapulte comme on en voit aux musées d'antiquités. Cette machine se trouvait au milieu de la boue sur un fond élastique et pouvait être transportée facilement par 4 soldats. Sa portée était ou moins de 1500 m. Signalé à ceux qui aiment à commenter les événements de l'Yser et dont l'imagination commence à peut-être à s'épuiser un peu. Sur ie front oriental Bulletin officiel allemand affiché à Gand Grand quartier général, 11 février. — A la fronlière orientale de la Prusse no.us nous sommes avancés malgré la neige. En Pologne, à droite de la Vistule, une attaque favorable a été livrée par nous au nord-ouest de Sierpes. L'ennemi perdit quelques centaines de prisonniers.A gauche de la Vistule il n'y a rien d'important.Communiqué officiel autrichien Vienne, 10 fév. — La situation générale en Pologne et en Galicie Occidentale n'a pas changé. Les combats dans les Carpathes continuent. La Bukowine fut évacuée jusqu'à Suczwa par les Russes, qui se retirent de position en position. La population nous reçoit partout avec un enthousiasme indescriptible. Communiqué officiel russe St-Pétersbourg, 9 février (Reuter). — Du grand Etat-Major : « Sur la rive droite de la Vistule, la bataille augmente en intensité dans la région de Serpeo. Sur la rive gauche, le combat d'artillerie se poursuit,mais l'ennemi garde une attitude expec-tante. Une tentative des Allemands pour rompre notre front près Bosjitnoff et Voliach Idlowska, commencée le 31 janvier, a échoué le 6 février. Dans les Carpathes, nous nous sommes emparés de plusieurs fortes positions sur le front Mesolaborcz-Lutoviska. Moyens de charriage allemands Le correspondant militaire du « Retsj » fixe l'attention sur l'emploi considérable que les Allemands font des autos, aussi bien comme moyen auxiliaire de transport que pour amener rapidement des troupes vers un point donné. L'armée allemande dispose de 30.000 de ces autos, dont chacun peut facilement contenir 20 hommes avec munitions et vivres pour 3 jours. Avec une vitesse moyenne de 25 kilomètres, un chariot pareil peut conduire en un jour des troupes sur un front de 200 à 300 kilomètres. Les chemins allemands, admirablement entretenus facilitent leur marche et l'abondance des routes parallèles permet à différents transports de se diriger en même temps vers un même point. En Pologne On mande de Cracovie à la « Deutsche Tages-zeitung » que la « Nowoje Wremja » de St-Pétersbourg annonce que les Allemands ont percé à certains points le front russe. Le journal russe « Rjetsch » annonce que les Russes se sont retirés dans un but stratégique de quelques positions sur les rives de la Rawka. Leurs positions sont établies maintenant près de Blonie. En Bukowine Budapest, 10 févr. — Le Pester Lloyd annonce de Burdujeni : au milieu d'une foule enthousiasmée nos troupes sont entrées dans Suczawa. Lç£ Russes se sont retirés complètement sur Chernowitz. A Radantz ils laissèrent 300 soldats mahomé-tans, à Katna 30 Tscherkesses. Les villes de Kimpolung, Gurahumore et Szucasava sont au pouvoir des Autrichiens. Le gouverneur russe est parti avec son état-major de Chernowitz pour Nowo-Siclitza. Les tranchées en Pologne A certains points les tranchées ennemies ne sont qu'à une centaine de mètres les unes des autres et il est impossible d'enlever les cadavres de la zône intermédiaire. Ceux-ci restent là, en tas gelés, pendant des semaines. Ouverture de la Douma Hier la Douma fut ouverte pour deux jours. Des discours importants du ministre président et du ministre des affaires étrangères sont attendus. Visites du Tsar Le Tsar a visité, à Kieff, la cathédrale de Sainte Sopbie et les hôpitaux. En Prusse Au « Lanttag » prussien La Chambre des représentants prussienne a repris ses séances le 9 de ce mois. Le Président, en ouvrant la séance, rend hommage aux troupes prussiennes, qui ont créé la possibité de vaincre l'ennemi petit à petit. Peut-être le résultat exigera-t-ii de nous, dit-il, des sacrifices plus considérables encore, mais nous sommes prêts à les faire. ^^^eton'dtr]toînîâ^d^*GânT""—""'*^**' Le Comte DE MONTE-CRISTO par ALEXANDRE DUMAS Comment savez-vous qu'il avait un pa-luet à déposer à Porto-Ferrajo? Danglars rougit. ~~ Je passais devant la porte du capitaine ii était entr'ouverte, et je lui ai vu remettre e paquet et cette lettre à Dantès. Il ne m'en a point parlé, dit l'armateur; la,s s'il a cette lettre, il me la remettra. ûanglars réfléchit un instant. Alors, moniseur Morrel, je vous prie, "-il. ne parlez point de cela à Dantès; je me crai trompé. ce moment le jeune homme revenait ; 'anglars s'éloigna. ~~ Eh bien! mon cher Dantès, êtes*vous li-l;j demanda l'armateur. ~~ Oui, Monsieur. p1 La chose n'a pas été longue. Non, j'ai donné aux douanniers la liste f nos marchandises; et quant à la consigne, elle avait envoyé avec le pilote côtier un homme à qui j'ai remis nos papiers. Alors, vous n'avez plus rien à faire ici? Dantès jeta un regard rapide autour de lui. — Non, tout est en ordre, dit-il. — Vous pouvez donc alors venir dîner avec nous? -— Excusez-moi, monsieur Morrel, excusez-moi, je vous prie, mais je dois ma première visite à mon père. Je n'en suis pas moins reconnaissant de l'honneur que vous me faites. — C'est juste, Dantès, c'est juste. Je sais que vous êtes bon fils. — Et... demanda Dantès avec une certaine hésitation et il se porte bien, que vous sachiez, mon père? — Mais je crois que oui, mon cher Edmond, quoique je ne l'aie pas aperçu. — Oui, il se tient enfermé dans sa petite chambre. — Cela prouve au moins qu'il n'a manqué de rien pendant votre absence. Dantès sourit. — Mon père est fier, Monsieur, et, eût-il manqué de tout, je doute qu'il eût demandé quelque chose à qui que ce soit au monde, excepté. à Dieu. — Eh bien ! après cette première visite, nous comptons sur vous. — Excusez-moi encore, monsieur Morrel; mais, après cette première visite, j'en ai une seconde qui ne me tient pas moins au cœur. — Ah! c'est vrai, Dantès; j'oubliais qu'il y a aux Catalans quelqu'un qui doit vous attendre avec non moins d'impatience que-votre père : c'est la belle Mercédès. Dantès sourit. — Ah ! ah ! dit l'armateur, cela ne m'étonne plus, qu'elle soit venue trois fois me demander des nouvelles du Pharaon. Peste! Edmond, vous n'êtes point à plaindre, et vous avez là une jolie maîtresse ! — Ce n'est point ma maîtresse, Monsieur, dit gravement le jeune marin : c'est ma fiancée.— C'est quelquefois tout un, dit l'armateur en riant. — Pas pour nous, Monsieur, répondit Dantès. — Allons, allons, mon cher Edmond, coii'.i nua l'armateur, que je ne vous retienne p;.. vous avez assez bien fait mes affaires pour que je vous donne tout loisir de faire les vôtres. Avez-vous besoin d'argent? — Non, Monsieur; j'ai tous mes appointements du voyage, c'est-à-dire près de trois mois de solde. — Vous êtes un garçon rangé, Edmond — Ajoutez que j'ai un père pauvre. Monsieur Morrel. — Oui, oui, je sais que vous êtes un bon i fils. Allez donc voir votre père : j'ai un fils aussi, et j'en voudrais fort à celui qui, apit. un voyage de trois mois, le retiendrait loin de moi. — Alors, vous permettez? dit le jeut.i. homme en saluant. — Oui, si vous n'avez rien de plus à me dire. — Non. — Le capitaine Leclère ne vous a pas, en mourant, donné une lettre pour moi. — 11 lui eût été impossible d'écrire, Monsieur; mais cela me rappelle que j'aurai un congé de quinze jours à vous demander.' •— Pour vous marier? — D'abord; puis pour aller à Paris. — Bon, bon ! vous prendrez le temps que vous voudrez, Dantës; le temps de décharger le bâtiment vous prendra bien six semaines, et nous ne nous remettrons guère en mer avant trois... Seulement, dans trois mois, il faudra que vous soyez là. Le Pharaon, continua l'armateur en frappant sur l'épaule du jeune marin, ne pourrait pas repartir sans son capitaine. •— Sans son capitaine ! s'écria Dantès les yeux brillants de joie; faites bien attention à ce que vous dites là, Monsieur car vous venez de répondre aux plus secrètes espérances de mon cœur. Votre intention serait-elle de me nommer capitaine du Pharaon ? — Si j'étais seul, je vous tendrais la main, mon cher Dantès, et je vous dirais : C'est fait; mais j'ai un associé, et vous savez le proveibe italien : « Che a compagno a padrone. » Mais la moitié de ia besogne est faite au moins, puisque sur deux voix vous en avez déjà une. Rapportez-vous en à moi pour avoir l'autre, et je ferai de mon mieux. — Oh ! monsieur Morrel, s'écria le jeune mari saisissant, les larmes aux yeux, les mains de l'armateur; monsieur Morrel, je vous remercie au nom de mon père et de Mercédès. ■— C'est bien, c'est bien, Edmond; il y a un Dieu au ciel pour les braves gens, que diable ! Allez voir votre père, allez voir Mercédès et revenez me voir après. — Mais vous ne voulez pas que je vous ramène à terre? — Non, merci; je reste à régler mes comptes avec Danglars. Avez-vous été content Ctc lui pendant le voyage. — C'est selon le sens que vous attachez à cette question, Monsieur. Si c'est comme bon camarade, non, car je crois qu'il ne m'aime pas depuis le jour où j'ai eu la bêtise, à la suite d'une petite querelle que nous avions eue ensemble, de lui proposer de nous arrêter dix minutes à l'île de Monte-Cristo pour vider cette querelle; proposition que j'avais eu tort de lui faire, et qu'il avait eu, lui, raison de refuser. Si c'est comme comptable que vous me faites cette question, je crois qu'il n'y a rien à dire et que vous serez content de la façon dont sa

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