Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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08 October 1915
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s.n. 1915, 08 October. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 20 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/s17sn04j96/
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Vendredi S oelobre 1 î) \Ci 13 cculimes le numéro 59me année —- N0 281 ABONNEMENTS : REDACTION & ADMINISTRATION : ANNONCES : IIÎLGIQUE : M fr. par ail ; \ fr. pour six mois ; 3 fr.'pour trois mois CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND Pour l'étranger, le port en sus TÉLÉPHONE 665 ^°'r le ta"' au has ^e la ^ern'^re Pa8e d" iourna'- ; officiels (le l'autorité allemande ARRÊTÉ icernant l'emploi de l'heure allemande. H vue d'éviter les difficultés dans les munications, résultant de l'existence si-lanée de l'neure belge et allemande, les rites allemandes ont, depuis le mois de imt>re 1914, stipulé que l'heure alle-de (heure de l'Europe centrale) était : en vigeur pour les communications putes. Cette ordonnance n'a, jusqu'ici, pas ire été observée d'une manière suftisan-: la part de la population belge. jur.cette raison j'ordonne ce qui suit: S l- outes les montres publiques doivent in-ier l'heure allemande. ont considérées comme montres publi-s non seulement les horloges de tours et )S placées dans les rues ou places publi-i, mais également toutes les montres se vant dans des endroits accessibles au pu-tels que établissements publics, maison palais de justice, magasins, cafés et hô-etc.§ 2. ans tous les avertissements aucune le à l'indication de l'heure, telles que a. » (heure allemande), «H. E. C. » tre de l'Europe centrale) etc. ne peut faite. S 3. aus les services publics tels que trams, etc. doivent publier leur horaire d'après are allemande et en observer l'exécu- § 4. oute infraction au règlement de police :vant sera punie d'une amende jusqu'à ) Mark ou, d'un emprisonnement jusqu'à maines. Sont responsables pour les éta-ements publics leurs "érants, pour les chés les autorités communales. and, le 27 septembre 1915. Der Etappeninspekteur, von Unger, Generalleutnant. v v v SERVICE POSTAL partir d'aujourd'hui, dans le ressort du vernement général, les envois postaux naires et recommandés peuvent, à la de-de de l'expéditeur, être remis aux desti-ires par des facteurs spéciaux, pour au-qu'il en existe au bureau postal de des-ion. La demande de remise urgente doit indiquée par une inscription lisible: treh Eilbotèn Spoedbestelling Par ess ». Des inscriptions analogues telles «durch besonderen Boten», « besonders estellen », « sofort zu bestellen » sont risées. L'envoi à la poste peut se faire les boîtes aux lettres ou par l'entremise Jeteur de la région. Le destinataire peut [demander la remise urgente de l'envoi ui est fait, à condition qu'il s'engage à r Ipo Proie Ta*AR riVnvnÎQ pvhppq >ur les remises par exprès, l'expéditeur apposer, en dehors des taxes réglemen-s, un timbre de 25 centimes sur l'envoi. ' cette taxe la distribution par exprès :re dans tout le district local- de distri-'n et dans les endroits situés en dehors istrict local de distribution qui ne sont îloignés de plus de 2 kil. du bureau des 's. Pour les envois à des destinataires :urant en dehors du district local de dis-tion, la taxe de l'exprès est fixée ainsi suit pour des distances plus grandes : à 3 km., supplément 25 cent., total 50 cent. ; de 3 à 4 km., supplément 50 c., total j 75 cent. : de 4 à 5 km., supplément 75 cent., I total 1 franc. Pour chaque kilomètre ou par-tie de kilomètre supplémentaire il est perçu une taxe de 20 centimes. Les suppléments peuvent être acquittés par l'expéditeur. S'il n'en est pas ainsi, ou si la taxe acquittée n'est pas suffisante, la différence doit être acquittée par le destina^ taire. Si celui-ci en refuse le paiement, l'envoi est considéré comme non distribuable ; ie montant non acquitté sera encaissé chez l'expéditeur. Pour les distributions effectuées dans des conditions particulièrement difficiles ou pendant l'obscurité, les taxes de distribution peuvent être majorées jusqu'à 50 pour cent. Trafic postal avc-e l'Allemagne et les pays étrangers Dans le trafic avec l'Allemagne et avec les ' autres pays participant au trafic postal avec la Belgique, les envois de lettres exprès sont également autorisés. En Norvège toutefois, la distribution par exprès est- restreinte aux villes de Bergen, Drammen, Drontheim (Trondhjem), Fredrikstad.Kristiania.Skien, Stavanger; en Suède, aux villes de Gothen-berg, Malmô, Stockholm. Les taxes de distribution par exprès pour des envois de lettres vers tous les pays s'élève dans tous les cas à 30 cent, et doit être acquittée d'avance , n i mo 1 cio (nvac rpnlpmpil ta i rPÇ L A C. II li ll K K Sur le front occidental Communiqué officiel allemand W. T. B. Berlin, 6 octobre. Sur la hauteur au nord de Neuville, une attaque française à coups de grenades a été enrayée. 1 En Champagne, les Français ont tenté nier , encore cte reprenore t onenstve sur te front actuel d attaque. Par un feu très vif d'artdierie, qui a acquis, l'après-midi une intensité extrême, l'ennemi a cru pouvoir rendre nos positions accessibles à un assaut général, pendant que sur tout le front ses troupes se préparaient à cet assaut. Sous le feu de notre artillerie, dirigé vers les positions extrêmes de l'ennemi, les Français n'ont réussi qu'en quelques points à mener leurs troupes à l'assaut, et là où elles ont pu avancer, elles furent repoussées avec pertes sanglantes. C'est ainsi que plusieurs attaques échouèrent sur la route Somme-Py-Souain. Et au nord ainsi au'au nord-est de la ferme Beau-Séjour, comme au nord-ouest de Ville-sur-Tourbe, les attaques ont été absolument infructueuses. Dans le communiqué anglais de 1" octobre il est affirmé que dans la lutte aérienne les Anglais ont eu la supériorité sur nous. Le résumé ci-après donne à ce sujel les meilleures indications : Durant le mois de septembre, les avions allemands suivants ont été perdus: . Dans la lutte aérienne 3 Disparus 2 Obligés d'atterrir 2 Au total 7 avions Durant le même mois nos adversaires ont perdu : anglais français Dans la lutte aérienne 4 11 Obligés d'atterrir I 4 Descendus dans ou derrière nos lignes 3 7 Au total 8 22 30 avion ■ Communiqués officiels français Paris, 5 octobre (après-midi). En Artois, bombardement assez violent de part et d'autre sur tout le front au nord de la Scar-pe. Lutte à coups de bombes et de torpilles dans le secteur de Quennevières, dans celui de Vic-sur-Aisne et sur le plateau de Nou-vron. En Champagne, même canonnade réciproque, particulièrement dans la région de l'Epine de Vedegrange, près de la ferme Navarin et de la butte de Souain. Quelques combats de tranchée à tranchée en Argonne, à coups de grenades et de -pétards, aux Courtes-Chaussées et à la Fille-Morte. Une de nos escadrilles a lancé des obus sur Biaches, près de Péronne. Paris, 5 octobre (soir), Bombardement assez violent de part "et d'autre au nord de la Scarpe et à l'est d'Arras. Combats de tranchées à coups de grenades et de bombes dans les secteurs de Lihons et d'Andechy. En Champagne, l'ennemi poursuit à l'aide d'obus sutlocants le bombardement des régions en arrière 'de notre nouveau front, au sud de la ferme Navarin ét aux environs de Souain. Notre artillerie répond très énergi-quement sur les tranchées et les ouvrages ennemis. Même lutte d'artillerie presque continue en Argonne dans le secteur de la Houyette, aux Eparges, ,en forêt d'Apremont et en Lorraine près de Moncsi, Arracourt et An-cerviller. Dans la soirée du 4 octobre, l'ennemi a tenté un coup de main sur nos postes à l'est d'Orbey, dans les Vosges; il a été repoussé. Communiqué officiel anglais W. T. B. Londres, 5 octobre. (Officiel de lundi soir) : L'ennemi a commencé hier midi un bombardement violent et a attaqué ensuite à plusieurs reprises nos tranchées entre les carrières de Vermelles et la route vers Hulluck. Les attaqués furent exécutées en force, mais l'ennemi n'atteignit pas nos tranchées. Plus au nord-ouest, l'ennemi a repris une grande partie de la redoute Hohenzollern. Pas de changements aux autres fronts. Communiqué officiel belge W. T. B. Le Hâvre, 5 octobre. (Officiel de lundi soir) : Après une canonnade extrêmement violente contre nos positions près de Dixmude, nous avons repoussé aisé-ment une petite affama ri'infflntarta Sur le front orienta! Communiqué officie! allemand Berlin, 6 octobre. Groupe d'armée du général feidmaréchal von Hindenburg L'ennemi a tenté hier de nouvelles attaques entre le lac Dryswjaly et Krewo; elles ont été enrayées ou dispersées sous notre feu. Au début l'ennemi s'était approché de Kossany, et du dus du lac Wisgniew ; par une contre-attaque notre ligne a été rétablie avec d; fortes pertes pour l'ennemi._ Groupe d'armée du général feidmaréchal prince Léopold de Bavière. La situation est inchangée. Grouoe d'armée du général feidmaréchal von Linsingen. Dans la région à l'est de Czartorysk des combats sont engagés. Communiqué oflicicl autrichien Vienne, 6 octobre. — Aucun changement sur le front russe, ni sur le front serbe. Communiqué officiel russe W. T. B. St-Pétersbourg, 5 octobre. Ofnciel de lundi soir) : Près de Dunabourg, les Allemands ont ouvert hier un feu d'artillerie contre un de nos régiments dans la région du village Schischkow, 10 kilomètres à i ouest de Dunabourg, entre le chemin de fér et le lac Swenten. L.es Allemands faisaient usage de canons de très gros calibre, parmi lesquels il y avait des pièces de nuit pouces. Sous la protection de ce feu violent, l'ennemi s'avança et put occuper une partie de nos tranchées. Sur celles-ci et les ennemis qui les occupaient nous dirigeâmes alors un feu destructeur, puis nos troupes passèrent à la contre-attaque et obligèrent l'ennemi à céder le terrain. Nous occupons à nouveau c la position. £ Des combats violents se développent aux ; passages au-dessus de la Njadsjolka, affluent ( ! de la Drisna. Nous avons pris d'assaut le t village Borowyja, à 4 nilomètres est de Kos- i jany. Nous avons fait des prisonniers et cap- I turé des mitrailleuses. Nous avons pris les villages Teljaki et j Kosly, entre Kosjany et Postawy. t A quelques endroits, nos troupes passèrent à la rive gauche de la Spiaglica, au sud t du lac Wiczniew. i Sur le front Smorgon, jusqu'au Pripjet, < aucun changement. j A l'embouchure de Stochod, l'ennemi a 1 prfs possession du village Pozog, mais une t contre-attaque le remit entre nos mains. De même nous avons repris les positions au ; nord du village Sobieszezyce, au Styr, au nord de la voie ferrée Kowel-Sarny (10 kil.) et le village Koscinchnowka. au s.-o. de So-biszezyce (7 kil.). Dans le même secteur au Styr, nos troupes ont marché sur Polonne (endroit où le chemin de fer franchit le Stvr) et ont pris le village Eminy, à 4 kilomètres s.-o. de Polonne.Près d; Kozlince, en aval de Czartorysk (5 kil.), nos troupes ont franchi le Styr avec succès. Cur lo frnnt italn-aiitrirhipn t Communiqué officiel autrichien Vienne, li octobre. — Sur le hauteur de Vielgereuth, veis minuit, une attaque italienne énergique, qui amena l'ennemi jusque près de nos obstacles, a été complètement enrayée. Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 5 octobre. Officiel de lundi soir: Duels d'artillerie à divers points du front. L'artillerie ennemie a lancé de nombreuses grenades sur la gare de Cer-mons.Notre artillerie a obtenu des succès en atteignant l'es postes d'observation de batteries ennemies et du train en marche. Nous avons pu établir que l'ennemi a fait usage de bombes à gaz lacrymogènes. Nos troupes se dé-f.ndeni efficacement contre ces gaz par des lunettes spéciales et autres moyens préventifs. Des pluies torrentielles à l'isonzo inférieur n'ont pas diminué l'activité de nos troupes, ni restreint les progrès de nos travaux d'aDoroche. Fr# Asiaifîerre Le parti socialiste Le parti socialiste anglais a décidé de demander l'opinion de tous ses membres, par la voie du référendum sur la question de la paix. Ce référendum, qui aura lieu dans quelques jours, demandera un vote des membres du parti sur une question très clairemenl posée. Pn HnlIanHp ' Reprise de la navigation vers l'Ang-leterre ' On annonce de Flessingue que le vapeur « Mecklenbourg », de la ligne Zeeland, est arrivé dimanche après-midi avec la poste et des passagers d'Angleterre. Le service normal est rétabli. I En Grèce Démission du cabinet Venizelos Paris, 6 oct. On mande d'Athènes à l'agence Havas que le Roi Constantin a dé-! claré hier à son président du Conseil Veni-1 zelcs, qu'il ne peut suivre jusqu'au bout la ' politique du Cabinet actuel. Venizelos a pre-! senté au Roi sa démission. I Budapest, 6 octobre. On mande l'Athènes au « A Villag »: Au cours du Con-eil des Ministres, tenu hier à Athènes Veni-:elos déclara que la Grèce ne possède pas le troupes suffisantes pour pouvoir opposer me résistance équivalente à un débarque-nent éventuel des troupes de la Quadrupla intente. Le mieux à faire serait donc d'obéir à la iression naturelle et céder aux Puissances le la Quadruplice. Le gouvernement devra déclarer dans une tote de protestation que le débarquement le troupes étrangères constitue une violation le la neutralité de la Grèce. Au surplus le ;ojvernement devra tolérer après cette prestation le passage des troupes par le terri-oire grec. Le conseil des ministres a partagé les ;crupules du président du conseil. Mais :omme la Couronne se place relativement à :ettg question à un point de vue complète-nent opposé, le conseil des ministres a dé-:idé de présenter au Roi la demande de la (émission du cabinet entier. Venizelos. a rendu visite au Roi après la :cnférence pour lui remettre la démission du ninistère. Le Roi a réservé sa décision et a :cnvoqué les hommes d'Etat Gunaris, Théo-okis et Rhallis. On suppose que, si Rhallis était chargé ie la formation du nouveau Cabinet, le chef ie l'état-major général actuel Dusuaris resera à son poste. Rnccip Pt Riilnarie La « Tribuna », de Rome reçoit de Salo-nique l'avis que deux escadres russes tiendraient déjà le port bulgare de 'Warna sous leur feu. Le délai de 24 heures, laissé par l'ultimatum de la Russie à la Bulgarie, a expiré mardi à 4 heures. D'après le « Secolo », les Russes se prépareraient à envoyer des troupes à Prarho-wo, sur le Danube, pour aider la Serbie. ECHOS A llarlebeke Une affiche publiée à Harlebeke dit que les autorités allemandes, ayant demandé des ouvriers pour travaux de voirie, 29 habitants s'étaient présentés sur la promesse d'un certificat constatant qu'ils ne travaillaient pas volontairement mais sur réquisition formelle, qu'ils seraient payés au comptant et ne seraient pas employés à des travaux d'ordre militaire. Le jour fixé personne ne fut à l'ouvrage. La commune a été déclarée responsable et les punitions suivantes ont été annoncées par voie d'affiche. 1. Les ouvriers en question seront envoyés en Allemagne jusqu'à la fin de la guerre. 2. Il est interdit au Comité de Secours et d'Alimentation de Courtrai de rien envoyer encore à Harlebeke. 3. Tous les débits de boisson sont fermés, à l'exception d'un seul qui restera ouvert pour les militaires. 4. De 4 h. après-mid* * 7 h. du matin, personne ne peut sortir de chez lui, à l'exception des ecclésiastiques médecins, vétérinaires et sages-femmes. 5. Tous les passe-ports des habitants doivent être rendus. Il n'en sera plus accordé ailleurs pour Harlebeke: le transport des lettres est interdit. 6. La commune sera encore condamnée à l'amende prochainement. Toutes contraventions à ces mesures seront punies d'après les lois de la guerre. Chnnnimie Canlnise LES LETTRES suivantes, qui n'ont pu être remises aux destinataires, peuvent être retirées feuilleton du tournai de Gand 1 13 Le Comte IDE Monte-Cristo IPAR ALEXANDKE DUMAS Oh! oui, oui, dit-il, je te bénis en mon "Mi et au nom de trois générations d'hom-m:s irréprochables,- écoute donc ce qu'ils disent par ma voix: l'édifice que le malheur adétruit, la Providence peut le rebâtir. En me voyant mort d'une pareille mort, les plus inexorables auront pitié de toi ; à toi peut-clre on donnera le temps qu'on m'aurait refusé; alors tâche que le mot infâme ne s°it pas prononcé: mets-toi à l'oeuvre tra-Va'"e, jeune homme, lutte ardemment et Murageusement: vis, toi, ta mère et ta s®ur, du strict nécessaire, afin que, jour par ,0llr. le bien de ceux à qui je dois s'aug-mente et fructifie entre tes mains. Songe que ce sera un beau jour, un jour solennel que ce|iii de la réhabilitation, le jour où dans ce Nme bureau, tu diras: Mon père est mort • parce qu'il ne pouvait pas faire ce que je fais aujourd'hui; mais il est mort tranquille et calme, parce qu'il savait en mourant que je le ferais. Oh ! mon père, mon père, s'écria le jeune homme, si cependant vous pouviez vivre ! Si je vis, tout change; si je vis, l'intérêt se change en doute, la pitié en acharnement ; si je vis, je ne suis plus qu'un homme qui a manqué à sa parole, qui a failli à ses engagements, je ne suis plus qu'un banqueroutier, enfin. Si je meurs, au contraire, songes-y. Maximilien, mon cadavre n'est plus que celui d'un honnête homme malheureux. Vivant, mes eilleurs amis évitent ma I maison, mort, Marseille tout entier me suit en pleurant jusqu'à ma dernière demeure; vivant, tu as honte de mon nom ; mort, tu lèves la tête et tu dis : Je suis le fils de celui qui s'est tué, parce que, pour la première fois, il a été forcé de manquer à sa parole. Le jeune homme poussa un gémissement, mais il parut résigné. C'était la seconde fois que la conviction rentrait non pas dans son ' cœur, mais dans son esprit. Et maintenant, dit Morrel, laisse-moi seul et lâche d'éloigner les femmes, t » Ne voulez-vous pas revoir ma soeur? demanda Maximilien. Un dernier el sourd espoir était caché pour le jeune homme dans cette entrevue, voilà pourquoi il la proposait. M. Morrel secoua la tête. Je l'ai vue ce matin, dit-il, et je lui ai dit adieu. N'avez-vous pas quelque recommandation particulière à me faire, mon père? demanda Maximilien d'une voix altérée. Si fait, mon fils, une recommandation sacrée. Dites, mon père. La maison Thomson et French est. la seule qui, par humanité, par égoïsme peut-être, mais ce n'est pas à moi à lire dans le coeur des hommes, a eu pitié de moi. Son mandataire, celui qui, dans dix minutes,.se présentera pour toucher le montant d'une traite de deux cent quatre-vingt-sept mille cinq cents francs, je ne dirai pas m'a accordé, mais m'a offert trois mois. Que cette maison soit remboursée la première, mon fils, que cet homme te soif sacré. Oui, mon père, dit Maximilien. Et maintenant encore une fois adieu, dit Morrel, va, va, j'ai besoin d'être seul; tu trouveras mon testament dans le secrétaire de ma chambre à coucher. Le jeune homme resta debout inerte, n'ayant qu'une force de volonté, mais pas d'exécution. Ecoute, Maximilien, dit son père, suppose que je sois soldat comme toi, que j'aie reçu l'ordre d'emporter une redoute, et que tu saches que je doive être tué en l'emportant, ne me dirais-tu pas ce que tu me disais tout à l'heure: Allez, mon père, car vous vous déshonorerez en restant, et mieux vaut la mort que la honte! Oui, oui, dit le jeune homme, oui. Et serrant convulsivement Morrel dans ses bras : Allez, mon père, dit-il. Et il s'élança hors du cabinet. Quand son fils fut sorti, Morrel resta un instant debout et les yeux fixés sur la porte ; puis il allongea la main, trouva le cordon d'une sonnette et sonna. Au bout d'un instant, Coclès parut. Ce n'était plus le même homme; ces trois jours de conviction l'avaient brisé. Cette pensée : la maison Morrel va cesser ses paiements, le courbait vers la terre plus que ne bussent fait vingt années sur sa tête.. Mon bon Coclès. dit Morrel avec un accent dont il serait impossible de rendre l'expression, tu vas rester dans l'anticham-| bre. Quand ce Monsieur, qui est déjà venu il y a trois mois, tu le sais, le mandataire de la maison Thomson et French, «a venir, tu l'annonceras. Coclès ne répondit point : il fit un signe de tête, alla s'asseoir dans l'antichambre et attendit.Morrel retomba sur sa chaise ; ses yeux se portèrent vers la pendule : il lui restait sept minutes, voilà tout; l'aiguille marchait avec une rapidité incroyable; il lui semblait qu'il la vo.yait aller. Ce qui se passa alors; et dans ce moment suprême, dans l'esprit de cet homme qui, jeune encore, à la suite d'un raisonnement faux peut-être, mais spécieux du moins, allait se séparer de tout ce qu'il aimait au monde et quitter la vie, qui avait pour lui toutes les douceurs de la famille, est impossible à exprimer : il eût fallu voir, pour en prendre une idée, son front couvert de sueur, et cependant résigné, ses yeux mouillés de larmes, et cependant levés au ciel. L'aiguille marchait toujours-, les pistolets étaient tout chargés; il allongea la main, en prit.un, et murmura le nom de sa fille. Puis il posa l'arme mortelle, prit la plume . et écrivit quelques mots. 1 II lui semblait alors qu'il n'avait pas assez dit adieu à son enfant chérie. (A suivre). |

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