Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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22 November 1918
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s.n. 1918, 22 November. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/x05x63d100/
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JOURNAL DE GAND IdL^JrdM—* JL-»-taufis» M? 'A. JLAJtrUiSeS lEj V ' ix A :0 ■. O.A 1 IVIX • s s iiynvço u . u.O' lit n^iir • mciam -5 ^ly;; ni IPS aunon<-e.«J l I! ABONNEMENTS • ; la ligne Réclamas en Chronique gantoise on dans le corps du GA4G — 3, RU& 0£ FLANDRE, 3 — 6AfcÛ journal '2 tr. la ligne. tafonm-stlons financières et Réparations DEUX FRANCS PAR MOIS »*. judiciaires 2 fr. la ligne. - On traitertà fonalt pour lek annonces TELEPHONE 685 | souvent-rêvées. M l>l 'i 111 Ti-^-awamm»' » : • -I.iSSV•ffwMFnTT<lifBrT^Ttiffar«13gi[iggù&^>tgaéaa.UWMl km a,wanc*a«a | Il lllllll I I OSiMMBE———M—B—|—HT"""" i Autorisé par la Censure L'À:sacéf-ta Lorraine et la ruine de rAISemsgne Par la perte des richesses économiques de l'Alsace-Lorraine, l'Allemagne subit un coup dont elle ne se relèvera pas de si tôt. Celte perte est en effet b en plus grande que celle qu'on pourrait supputer en ne considérant uniquement ique la désarmexio.t d'un territoire. Au point de vue agricole, une des piv. inçes les.plus riches ^'Allemagne est rendue à la France, Sur son fol fertile poussent abondamment4e b'é, le houblon, la betterave à sucre. Ses îorèts sont luxueuses. Enfin, elle possède des charbonnages d'un rendement considérable et c'est précisément dans les mines de potasse et de houi le perdues, que réside pour l'Allemagne l'irréparable dommage. En 1913, on en avait extrait 4 millions de tonnes de charbon, alors que la production totale de la France, si insuffisante, était de 40millions de tonnes. Récemment ont été découverts des gisements de posasse d'une incomparable richesse — on parle de cinquante milliards — qui permettront à la France de ravir aux Boches le monopole qu'ils détenaient avec leurs mines de Stassfûrth. Mais c'est surtout l'industrie de fer, pour laquelle Guillaume 11 avait orgueilleusement rê é l'hégémonie mondiale et pour l'expansion de laquelle il a — qui sait ? — lancé son pays dans une aventure sanglante et catastrophale, qui recevra un coup mortel. Elle tirait, en effet, des mines alsaciennes les trois quarts du minerai qu'engloutissaient ses hauts-fourneaux.■ « Une cession de cette région, disait sans imbages, le 10 octobre dernier, ia « Deu scne l/eitung », serait l'effondrement de la vie économique du pays. Ce serait enlever à une importante partie de la nation son gagne-pain, la livrer lia misère ou la contraindre à l'émigration. » [ Dans quarante ans, au plus, les minés de fer L mandes seront épuisées. Or, les mines situées en Lorraine annexée et eu Luxembourg ont une :apacité de production de trente millions de onnës, alors que l'ensemble des autres mines illema des a une capacité de production de sept nillions de tonnes seulement! Jusqu'en 1900, l'industrie métallurgique aile nande a vécu sur le minerai extrait dans le lays. Mais, à partir de cette date, il lui a fallu voir recours au minérai étranger et, en 1913, importation de ce dernier fut de quatorze mil-ion's de tonnes, nayées 228 millions de marks t représentant 30 % de la consomation totale. Perdant le mine-ai lorrain, ne pouvant plus,-:n raison des stipulations que la France ne mandera pas d'introduire dans son prochain traité 3e commerce, se procurer le minerai indigène, in voit dans quel état d'infériorité va se trouver industrie métallurgique allemande. Cette indu-Irie était le pivot essentiel de la prospérité éco-iomique allemande. Elle donnait de la besogne plus de deux millions d'hommes touchant plu-ieurs milliards de marks de salaires. Cette idustrie s'écroule, puisque, en 1913, sur 36 milans de tonnes de tonte fabriquées sur le terri-lire alltmand, 28.5 provenaient des usines de orraine et du Luxembourg. Pour garder cette immense richesse, pour jnserver sa supériorité sur les marchés mon-aux, l'Allemagne était prêt» aux plus durs icrifices. L'Association des Maîtres de Forges lemands le disait au Kaiser, en juillet dernier, ans un mémoire confidentiel qui était un cri angoisse. C'était pourtant au moment où le iccès lemblait faire risette à Hindenburg. « Nous ne pourrons jamais être assez recon naissants vis-à-vis de Bismarck, disait ce mé-I moire, notre chancelier de fer, surnommé à juste titre le fondateur de l'empire, de ce que, par la paix de Francfort en 1871, il nous ait . procuré les gisement» miniers siiués antre Metz et Luxembourg seulement en partie connus à cette époque. » Car, sans le pays sidérurgique de Lorraine, nous n'aurons jamais, au grand jamais, pu conduire victorieusement cette guerre dévorant les plus grandes quantités de fer et d'acier. Sans la Lorraine non plus nous n'aurions pu, malgré les quarante-quatre années de labeur pacifique long et assidu, obtenir des résultats considérable», ni dans la vie économique indigène ni sur le marché mondial. » Dans un empire allemand sans Lorraine, il nous manquerait une des pa ties donnant le plu» de vie, de puissance, à l'économie nationale allemand» et à la force défensive de l'Allemagne. Nos hommes d'Etat qui, lors de la conclusion de la paix aideront à décider du destin de l'empire allemand, porteront la responsabilité que la paix à venir ajoute au corps de l'empire allemand tous les territoires étrangers indispensables à notre vie, à notre économie nationale et à notre force défensive. » Foch a fait évanouir ce beau rêve. C'est à la France que reviennent ces richesses minières, g.t il ne faut pas douter que la France saura les employer non pour asservir le monde, mais pour l'affranchir. Le nouveau gouvernement Comme nous l'avons annoncé, le Roi a reçu au quartier général diverses personnaliiés parmi lesquelles on cite : MM. Levie, ancien ministre des finances, baron de Favereau, président du Sénat et ancien ministre des affaires étrangères, baron Ruzette et Ryckmaiis, sénateurs, Tibbaut, dépu'é, Léon Delacroix et Jaspar, avocats à Bruxelles, Nerinckx, professeur à l'Université de Louvain, appartenant à l'opinion catholique; les députés libéraux Masson, Franck, Meehe-lynck et Paul-Emile Janson; M Franqùi, président du comité national de ravitaillement; les députés socialistes Anseele, Waulers*, Pasluret Bertrand. De cet entretien qui fut aussi cordial qu'émouvant, il résulte que le nouveau chef de eabinet sera probablement M. Delacroix du barreau de Bruxelles qui, sous l'occupation allemande s'occupa de divers comités et se fit rjmarquer par sa fermeté et sa dignité. Le cabinet serait composé de douze ministres, six catholiques, trois libéraux et trois socialistes, deux d'entre eux seulement seront choisis parmi les parlementaires. Parmi les membres du cabinet actuel, on cite comme devant rester au pouvoir : M. de Broqueville, pour le département de l'Intérieur; M. Ruzette, pour celui de l'Agriculture et M. Renkin pour celui des colonies. Le département de la guerre serait confié à un parlementaire de la gauche. Les industriels ne semblent pas disposés à entrer au nv listère parce qu'ils seront très ! occupés à la restauration de leurs usines; ils se sont cependant déclarés prêts à collaborer avec le gouvernement, soit comme administrateurs, soit comme conseillers. Il est fort probable qu'il y aura le plus tôt possible des élections qui se feront au suffrage universel pur et simple. La libération des territoires Communiqués français Du 19 novembre, 23 heures : La marche en avant a continué aujourd'hui , sans autre incideut que les manifestations de joie des populations civiles. Dans de nombreuses localités, les habitants ont eu la pensée touchante, malgré la difficulté des temps, de réunir des vivres pour nos soldats. Le matériel abandonné par l'ennemi ne cesse de s'accroître ainsi que le nombre des prisonniers libérés qui rejoignent nos lignes. - En Belgique, nous avons atteint la ligne Bour-seigne-Vieilte-Rienne.En Lorraine, tandis qu'un détachement poussait sur notre gauche jusqu'à Saralbe, nos avant-gardes s'établissaient sur le. front Kiereberg-Hemmorling-Saverne-Allenviliers et Wangen. L'entrée de nos troupes û:Saverne sous le commandement du général Gérard s'est effectuée au milieu d'un grand enthousiasme. A 13 heures 30, le maréchal Petain, commandant en chef des armées françaises, a fait son entrée solenelle dans la ville de Metz, à la tête des troupes de la 10' armée,. commandée, en"" l'absence du général Mangin, Victime d'un accident de cheval, par le générât Leconte. Toute la population, d'un élan unanime, s'était portée au devant de nositroupes qu'elle a longuement acclamées. La vieille cité lorraine, captive depuis 47 an» et enfin réunie à la France, à manifesté d'une façon inoubliable son amour, pour la mère-patrie.En Alsace, nos soldats ont reçu hier le même accueil émouvant dans la fidèl» ville d» Colmar. Du 20 novembre, à 23,50 h. : Aujourd'hui les troupes françaises dépassant sur leur gauche Givet, ont poussé leurs avant-postes sur la ligne Rancennes-Fromelennes-Massoudre, 8.000 prisonnier» alliés ont été receuillis à Givet ainsi qu'un important matériel de guerre ; batteries d'artillerie, tanks et mitrailleuses. Plus à l'»st les Françait ont occupé les villes d» Neufchateau »t ci Etalle, où notre entrée a provoqué de grandes manifestation» de sympathie. La ligne atteinte dans la journée par. les têtes de colonnes est jalonnée par Verlaine, Longlier, Leglise, Habay la Vieille. Eu Lorraine, les Français ont poussé des détachements à St-Avold, Cocheréir, Forbach èt Saarebrùcfc. En Alsace, les troupes Françaises ont atteint Obornai au Sud-Ouest de Strasbourg. Sur la rive gauclie du Rhin elles occupent Neufbrisach, Huninge et St-Louis. Partout se manifeste la jois des populations «i leur attachement à la Fran»e. Communiqué américain Du 19 novembre : Sur le front de la 3' armée, la journée s'est passée sans événement particulier. Nos troupes ont atteint la ligne générale : Etalle-St-Léger-Longwy-Audun-le-Roman-Briey.Communiqué bals». Du 19 novembre : Nos troupe» continuent leur marche en avant d'après les conditions de l'armistice. Nos avant-gardes ont atteint aujourd'hui la ligne générale Baesrode(E. Termonde) Alost. Pour maintenir l'ordre, une brigade de cavalerie et de carabiniers cyclistes a été envoyé» vers Bruxelles. Un régiment de cavalerie a été envoyé à Malines. Des dépôis de munitions ont sauté il la gare du Sud et à Schaerbeek. Du 20 novembre : Dans la journée du 20, des éléments légers de nos troupes ont atteint les" villes de Turnhout et d'Herenthals. Aucun changement sur le rejte du front jalonné par Malines, Vilvorde, Bruxelles. Nos souverains à Paris On annonce officiellement cette fois q*e nos souverains se rendront à, Pari*. Cette visite serait même prochain». Un ordre du jesr de Foch aux armées alliées Le général Foch * adressé l'ordre du jour suivant aux armées alliées ; Officiers, sous-officier» et soldats des armées alliées ! Après avoir résolument barré la route à l'ennemi, vous l'avez attaqué pendant d»s mois sans-rep.it et av»c une foi et une énergie infatigables. Vous avez gagné la pifs grande bataille de l'histoire et vous avez sauvé la cause la plus sacrée : la liberté du monde. Soyez fiers ! Vous avez orné vos drapeaux d'une gloire immortelle et la postérité vous sera toujours reconnaissante. Foch, Maréchal de France, Généralissime des armées alliées. Pétain, Maréchal de France Paris, 19 novembr».—Le Conseil ées ministres sur la proposition de M. Clémenc»au, président du Conseil, ministre de la guerre? a décidé d'élever Pétain à la dignité de maréchal de Franc». La Conférence de ia Paix Lé « Daily Chroniçle» annonce que la conférence de la paix se réunira à Versailles au début de l'année 1919. On mande de Paris que MM. Sonnino et. Balfour sont déjà arrivés à Paris. MM.Lloyd George et Ortando arriveront d'ici quelques jours. Le Carillon de Bruges Les Boches ont daigné respecter le beau carillon de Bruges à la Tour des Halles. M A. Nauwelaerts, le carilloeeur officiel de la ville, qui fait partie de l'armée, s'est rendu à Bru-î'es. Seuls les fils du clavier avaient été coi-pés mais ils furent bientôt rétablis et la Brabançonne, De Vlaamsche L»euw et God save the King. retentissaient dans l'air à la grande joie de» habitants. Des œufs ! Suivant des nouvelle* parvenues éu Caire le gouverntmeit égyptien a ratifié l'exportation v»rs la Grande-Bretagne entre les mois dt novembre et de février d'une quantité d» 77 raillions d'oeufs. — —"4, Un drageiir britannique .torpillé par les Allemands Londres, 19 novembre. — Ls drag»ir da mines britanniqu» « Ascot » a été torpillé et eoulé avec tout son équipage par un sous-marin allemand au large de la cOté nord est <'A ngleterre, 1» 10 novtMbte. Six officiers et quarante-sept kommei manquent.£>?—> Les peiles des armée» britanniques Londres. 19 novembre. — M. Macpherson, i secrétaire parlementaire du ministre de la J Guerre, a annoncé aujourd'hui à la Chambre des Communes que le total des pertes subies par l'empire britannique pendant la guerre s'élève à 3.049.991 hommes sur tous les théâtres de la guerre. Le nombre des officiers et soldats tués s'élève à 658.665 (Radio). Le nouveau ministère allemand Voici la composition du nouveau ministère : Affaires étrangères, Dr. Soif. Trésorerie d'Etat, Schiffer. Département économique d'Etat, Dr. August Millier. Département d'état pour le démobilation industrielle, Dr. Koth. Département des vivres de guerre, Einanuel Wurm. Département d'Etat du travail, Bauer. Ministre de la Guerre, Scheuch. Amirauté d'Etat, von Mann. Département d'Etat de la Justice, Dr. Krause. Postis d'Etat, Reudlin. De nouveaux sous-secrétaires ont été nommés comme il suit : Affaires étrangères, Dr. David. Département des vivres de guerre, Robert Schmidt. Département du travail, Giesberts. Comme assistants aux secrétaires d'Etat : Affaires étrangères, Karl Kautsky. Trésorerie d'Etat : Eduard Bernstein. Département économique, Erdman Kc*ln. Démobilisation industrielle, BUchner et Schu-mann.Travail, Noske et Vogthen. Justice, Dr. Oskar Cohn. Erzberger, secrétaire d'Etat, dirigea les préliminaires des négociations de paix en conjonction avec le ministère des Affaires étrangères. Les nominations au département de l'Intérieur sont encore en suspens. La Métropole écrit justement : « II est remarquable que les chefs des « départements d'Etat » sont presque tous d'anciens « miniitres » du cabinet Max et que les socialistes sont rélégués dans les postes d'assistants aux secrétaires d'Etat. Quant aux six chefs socialistes, ils reparaîtront peut-être au ministère de l'Intérieur. L'emploi du mot dans teutes ces dénominations produit une certaine confusion. car jusqu'ici il n'était appliqué qu'aux organisations prusiennes pour distinguer celles-ei des fonctions communes k l'Allemagne et qui étaient dotées au qualificatif impérial, aujourd'hui banni. « Il faut noter que toutes ces modifications n'ont aucune base constitutionnelle, qu'en ne parle plus guère des élections à la Constituante et que même la république n'a pas été formellement proclamée encore que, pour l'instant, une autre forme de gouvernement ne paraisse guère concevable. « Tout paraît indiquer qu'avec le retour au calme et la certitude de la paix, les partis impé-rialiites reprennent leur assiette. Le silence et l'inactivité apparente du Centre sont en outre inquiétants. » Le nouveau gouvernement allemand ne serait que provisoire Amsterdam, 19 novembre. — On mande ds Cas>»l que 1» nouveau gouvernement démissionnera aussitôt que la démobilisation sera complète. 150.909 Allemands en Hollande Amsterdam, 18 novembre. Le passage des troupes allemandes désarmées i travers le Limbsurg hollandaij, ordonné par le haut commandement allemand pour faciliter sa retraite, a commencé : à Susteren, 11.000 ont passé ; àRoosteren, 8.#00. ISO.000 hommes traverseront ainsi le pays. uiileton du Journal de Garni 5 Ua |Vîèpe ; a trie ROMAK ÏÀR MAURICE MONTÉtiÛT înfant unique, dernière, d'une rac» persé ée, elle n'estimait pas digne d'elle q**lqui *me des régions de» grands bois et de irees. Un Anglais osa. L'accueil fut san ice. formel, irréparable. D'ailleurs, à cette époque, la mère patrii menait ses drapeaux tricolores derrière h ival de Napoléon à travers une Europt mdrée. Les Acadiens français en tiraien ïlque gloire; et l'écho du canon de Wagrau entissait alors jusqu'à la baie d'Hudson n'était vraiment pas l'heure de s'allier i étranger. i. l'épopée impériale, les Bricogne plus qui utres encore étaient intéressés. Us avaien iservé des relations espacées et lointaine: îc leurs arrière-confins restés en France our du clocher de. Soissous. ïs savaient qua de là, ét«it p«ni *n tîf leurs pour les armées de la République ; que celui-ci, Jean Bricogne de son nom. de galon en galon, de grade en grade, avec Bonaparte, avec Napoléon, était devenu officier dans la garde et couvrait la famille d'un lustre incomparable A sa santé, l'on buvait souvent, airfond de l'Acadie, à la table des Bricogne, et toujours avec la même émotion. Puis le vent changea. L'aigle fléchit enfin dans son vol triomphal.. La campagne d» France, la défait», l'île d'Ilbe, Waterloo, t — Sainte-Hélène. Encore l'ieglais! Et le ; père de Ber-trande. accablé, le rœnr bas, songeait, disait : s — Que devient le cousin ? ; Un soir, après des mois, les dogues aboy-; èrent dans l'enceinte. Un étranger appelait à la p'orte extérieure. On lui ouvrit. U était i seill, sans armes, il rentra dans la salle où se tenait la famille avec les serviteurs autour t de la tablé longue, car c'était le repas. Il découvrit sa tête brune, volontaire, peut-être ; belle, à coup sûr orgueilleuse, et dit siin-; plement : s — Cousiri>. je suis Jean Bricogne, colonel à la Hrand»* Aimée, proscrit pour eause de fidélité à mes serments, à mon drapeau, à ï j r«wpiemiï. Te KtfiS pwirvï'», nfk*i"attte ; Jt ' viens tous demander asile, du travail et du pain ! Tous se levèrent ; on lui fit place entre Bertrande et son père Six semaines plus tard, elle l'épousait. De cette alliance, la race française rajeunissait son sang français. U avait trente-cimi ans et c'était un rude homme. De lui naquit Jérôme, qui ne démérita pas. liai» alors, dans cette maison forestière, s'engoaffra brusquement. av»e se» «nthonsias-mes. ■»« passions, tes liain»», se» violences, tout le fanatisme impérial. L'âme des demi-soldes, la religion de la gloire, le culte du drapeau, infusaient des idées nouvelles dans les cerveaux acadiens ; et Bertrande, folle de son mari, reflétant ses pensées, vécut en idolâtre du dieu Napoléon. Dans toute la contrée, celui qu'on appelait simplement le Colonel devint un héros familier aux approches faciles que chacun admirait et révérait sans conteste. Chose bizarre, les Anglais eux-mêtn •$ le respectaient avant tous et le désignaient aussi seulement par son grade. (Jette glorieuse figure vint à point pour relever et ennoblir encore la mande »me ae dien Elle LOTKfae cSb rœcii nrorttitrc, Jiïun'e en'con.fé fut un deuil immense ; alors. Bertrand retrouva sa volonté désarmée devant lui dirigea sa maison tant que son fils Jérôm fut un enfant, étendit son influence au dehors et, quand ses cheveux blanchirent, elle étai vénérée de tous dans ce pays où les hommes livrés aux exercises violents, professen volontiers un dédain affectueux aux femmes Loin de là, elle fut arbitre dans des diffé rends sans nombrt, présida le Conseil de Anciens et. parfois, on l'appelait, sans moque ri* (qui eût osé ?), le Juge de la Province A présent, cependant, avec le grand âge elle devenait silencieuse. Active encore, 1 matin, mais,lasse vers le soir, déclinant pe à peu dans sa chair, bien que l'ime veillât elle dédoublait sa vie en attendant la fin De cette fin nécessaire, elle parlait parfoi avec sérénité ; se plaisait à reconnaître qu le sort lui avait été clément et qu'il est just et doux de s'endormir après la journée pleint Mais surtout file évoquait le souvenir (1 cet homme incomparable venu tout exprè de l'autre côté des mers, chaud encore de batailles, pour lui révéh r l'amour quelle eù peut-être ignoré sans lui. l Son fils Jérôme mn nom de la fcatnillé impe | rraîe ffu ro'i de WestfriiaTfc) connut à pein ■ «uni in——a— m mCTMMCTwmi 11ag>*«MC3aBM-vvaa^ s son père et reçut de sa mère seule les principes hautains qui firent son cœur brave, s II apprit à lire dans les bulletins de l'armée, . et, chaque fois qu'il y rencontrait le nom de t Jean Bricogne, il pâlissait d'émoi. Lui aussi, . il s'enfiévra pour la cause impériale, d'autant^ t plus qu'à la gloire immarcescible du César . moderne s'ajoutait à présent, peur l'idéaliser - encore, le ealvaire du rocher abrupt de s Sainte-Hélène. Longtemps on l'appelait le fils clu colonel, ■ et il acceptait avec orgueil cette appellation, ; bien qu'elle supprimât en quelque sorte sa 5 personnalité. i Cependant, d'un caractère moin» entier , que Bert rande, il s'appliquait dès sa jeunes»» à vivre en paix avec les colons les plus pro-s ches, s'agît-il d'Allemands ou d'Anglais, ou 5 de tous autres étrangers. Il n'entendait pas s éterniser les querelles, désirait avant tout la concorde et l'harmonie. : A vingt-cinq ans. il prit tardivement la s dirt ction dé la maison forestière et Bertrande 1 m i. se contentait d'une influence mo-r. :e qui demeura parlois autoritaire. e ! ' 'A siiirrr , I i ) ' Vendredi 22 novembre 1948 iO centimes 1* numéro 02mP ôa 32$ » i■H»rr--wv .; mue.*?-.-.. : • «aHBWH3Kr .-rilMIU!—«,'i11\t. -,■ ■■.• J

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