Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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05 October 1914
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Lundi 5 octobre 191^1 5 centimes ie numéro 58me année - • N° 278 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BKUHQOI : 15 franc» par ali ; 7-50 frana»f«r «ix moi* ; \ francs pour trej» XXX** Pour F étranger, le port en nu REDACTION & ADMINISTRATION : a RUS DE FLANDRE. S. GAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES» Yotr le tarif au bas de la dernière page du Journal. La Guerre Européenne En France Dans le Pas-de-Calais Lille, le 3 octobre, 5 h. du soir. De violents combats se sont engagés [epuis trois jours, dans les environs de ,ens (Pas-de-Calais), La lutte s'est pour-uivie jour et nuit. Jusqu'à samedi, les Alliés ont tenu les illemands en échec, leur infligeant des lertes considérables. Vendredi soir, les mbtilances ont enterré deux mille cada-res allemands. De leur côté, les Français ont eu plu-ieurs tués et de nombreux blessés. Samedi matin, les troupes prussiennes nt été refoulées vers Rouvroy, Drocourt t Beaurnont en Artois. Le préfet du Pas-de-Calais a renvoyé ans leurs foyers les nombreux ouvriers >ricoles belges qui s'étaient rendus dans . région, pour y faire la récolte des bette-ives.Les Allemands n'ont plus de benzine Un correspondant du Matin de Paris inonce que les Allemands ont perdu mte mobilité à cause du manque de étiole qui se fait sentir sur toute leur gne. Ils ont, dû abandonner déjà plusieurs aiffiames de voitures automobiles dont ; réservoir était vide. Partout, ils réquisitionnent la benzine ■vec plus d'âpreté que la nourriture et e vin. f. Cette situation paraît motivée par 'occupation de puits de pétrole de Ga-)ie par les Russes. Crozier nommé ministre plénipotentiaire De Paris on télégraphie au Matin Anvers que M. François Crozier, oon- I général de France à Anvers, est mimé ministre pléipotent-iaire et en-iyé extraordinaire avec désignation térieure. Cette dernière restriction est due au :sir exprimé par M. Crozier,désir auquel lel le gouvernement français a fait oit, de ne pas quitter, dans les cir-mstances actuelles, le poste qu'il oc-ipe à Anvers. En Angleterre 50.000 volontaires au Pays de Galles. Londres, 2 octobre. — Le recrute-lent dans le pays de Galles est tellement stif que M. Lloyd George obtiendra ientôt les 50.000 volontaires Gallois J'il demanda. (Reuter's Tel. Cy.) e dernier discours de M. Asquith Révélations sensationnelles V Allemagne préparait la guerre depuis 1912 Le premier ministre a fait le tour des aatre capitales anglaises, Londres, dimbourg, Dublin, Cardiff. Dans cette emière ville, qui est la capitale du Pays le Galles, il a prononcé un magnifique liscours. Nous en donnons les passages les p us ^portants : > Nous avons dit et j'attire l'attention u monde entier sur ce que le vais dire, ujourd'hui qu'on a donné le vol à tant ' faussetés, que nous avons arrêté rtre ligne clc conduite envers l'Allema-ie, dans une note que tout le Cabinet, 'Ut entier, délibéra et approuva. Elle li fut communiquée en 1912. Nous lui disions. L'Angleterre vous )nne sa promesse et de garantie, que nais, elle ne se joindra à une puissance ni attaquerait l'Allemagne sans aucune '«vocation de sa part. Upe alliance îensive contre l'Allemagne n'est pas Ajet de nos traités et n'est pas même ■évue par eux, jamais l'Angleterre entrera dans une combinaison qui au-it le but immédiat d'attaquer l'Alle-agne.II y a-t-il là quelque chose qui soit soit nbigué, ou équivoque? Mais ce n'était pas assez pour les homes d'Etat allemands. Ils voulaient plus, nous demandaient de rester neutres, «olument neutres en cas de guerre, et la à un moment où leur pays donnait ie nouvelle extension à ses forces ar-ees, sur terre et sur mer. Ils nous demandaient à avoir la main libre, pour le cas oii ils trouveraient le moment venu de dompter l'Europe. Il n'y avait qu'une réponse à faire, vous la fîmes.«(Acclamationsinterminales !.. En Russie Les Allemands battent en retraite Pétrograd, 1er octobre. — Dépêche particulière du « Matin » de Paris. — Un communiqué officiel annonce que de la région de Suwalki, les Allemands battent précipitamment en retraite; ils ont abandonné une partie de leur grosso artillerie. Du gouvernement de ICalisch, ils fuient également, jetant armes et bagages.Près d'Augustow, sur leurs positions fortifiées, les Allemands ont subi des pertes énormes. Guillaume II. Londres, 4 octobre, 8 h. matin. — Lors de la grande bataille qui a été livrée sur le Niemen entre les Russes et les Allemands, Guillaume II qui se trouvait à la tête de ses troupes a échappé difficilement aux cavaliers russes. Devant Cracovie COMBAT PRELIMINAIRE. Londres, 2 octobre. — Une dépêche de Vienne, via Rome, annonce que la bataille a commencé hier autour de Cracovie. Quand l'armée russe se fut avancée jusque sui les forts extérieurs de la ville, elle fut attaquée par les armées autrichiennes et allemandes réunies. (Information.) Londres, 2 octobre. — On télégraphie de Vienne à l'Exehange Telegraph : « Selon une dépêche de Vienne, un combat préliminaire a eu lieu devant Cracovie. « L'armée austro-allemande, concentrée pour défendre la ville, compterait deux millions et demi d'hommes. (Information.) Rome, 1er octobre. — Selon des nouvelles de Vienne, l'état-major allemand a pris le commandement général des opérations «ontre là Russie. (Havas.) Pétrograd, 2 octobre. — Toute l'administration militaire et civile de Cracovie serait entre les mains des Allemands.Les critiques militaires russes font remarquer qu'avec la prise d'Augustow et de Koptziow, les Russes ont rompu le centre allemand. (Havas.) En Belgique Les communiqués officiels Anvers, 2 octobre. — 11 heuies soir.— Malgré des contre-attaques énergiques, notre infanterie, dans le secteur compris entrz la Senne et la Nèthe, s'est vue dans l'obligation, en présence de l'intensité extrême du feu de l'artillerie allemande de gros calibre, de se replier sur la Nèthe. Ce mouvement s'est fait en bon ordre. La Nèthe, mise en état de défense, grâce à la barrière fermée par la rivière elle-même et par l'inondation tendue depuis plusieurs jours déjà, constitue un obstacle des plus sérieux, dont la traversée par .'assaillant sera une opération pénible et très difficile à réussir. L'action des ouvroges encore en état d'agir au sud de la Nèthe concourra, dans de bonnes conditions, à rendre très meurtrière pour l'infanterie allmande la traversée de la région comprise entre la première ligne de défense et celle occupée actuellement par nos troupes. Dans le secteur compris entro la Senne et l'Escaut, l'adversaire 11'a pas renouvelé les attaques qui lui ont coûté si cher pendant la journée précédente. Dans cette partie de la position fortifiée d'Anvers, la situation est donc entièrement satisfaisante. Dans les autres secteurs aucune attaque ne s'est produite. Les troupes belges, qui ont été si vaillamment à la tâche jusqu'à présent, sont passées en réserve où elles prendront un repos mérité à l'abri des troupes fraîches qui les ont remplacées en première ligne. Autre communiqué Anvers,. 3 octobre. — Deux attaques de l'adversaire ont été repoussées avec des pertes sérieuses pour les Allemands. Un Taube sur Anvers Vendredi après-midi, un Taube a jeté sur Anvers des paquets contenant une circulaire du général commandant l'armée de siège, par laquelle il engage la population belge à accepter la domination allemande ! Une proclamation Le lieutenant-général de Guise, commandant la position fortifiée d'Anvers, a lancé une proclamation recommandant à la population anversoise le calme- et le sang-froid. Attaque des forts de Lierre, de Waelhem et de Wavre St" Catherine Pendant toute la journée de vendredi, l'action violente de l'ennemi s'est concentrée sur les forts de Waelhem et de Wavre-Ste-Catherine.Ces forts ont été arrosés pendant des heures par une véritable trombe de lourds projectiles dont certains provoquaient la formation de trous de trois mètres de diamètre. Les garnisons de ces forts et les forces d'infanterie massées dans l'intervalle ainsi que les batteries se sont vaillamment et énergiquement défendues. Le Matin d'Anvers écrit à ce propos : « Nous avons perdu provisoirement quelque terrain sur ce point, mais tout permet de croire que nous le regagnerons bientôt. Même un forcement temporaire de la ligne éloignée des forts n'aurait qu'une faible importance au point de vue des opérations étendues engagées en ce moment dant le camp retranché d'Anvers, et dont l'issue paraît des plus rassurante. » Le fort de Lierre a eu à subir, la nuit de vendredi à samedi, une attaque énergique de la part des Allemands; de .trois côtés à la fois les shrapnells tombèrent et tout faisait prévoir un assaut d'infanterie. Sans attendre l'ennemi nos soldats firent une sortie à l'arme blanche contre les fantassins allemands qui furent repoussés et laissèrent derrière eux de nombreux morts et blessés. Trente soldats furent faits prisonniers et conduits à Anvers. A Alost Les Allemands occupent toujours Alost. Samedi, ils se sont surtout occupés cle faire enterrer les morts. Un grand « o nombre ont été inhumés dans le jardin de l'hôpital. Six petits vieux ont, été obligés de creus„er les fosses. Les cadavres trouvés rue de l'Evêché ont été enterrés sur place. Dans le jardin de M. Achille Van Geem, environ cent cadavres ont été mis en terre, tant belges qu'allemands. .^Quelques habitants d'Alost sont retournés chez eux; ils ont été faits prisonniers. Une centaine ont été enfermés dans les magasins de M. De Wolf, un nombre à peu près égal, respectivement de la gare. A Termonde Comme on l'avait prévu, les Allemands se sont retirés. Après un duel d'artillerie de 4 jours, la canonnade a brusquement cessé, samedi matin. Les pertes de notre côté sont minimes, 4 morts et une dizaine de blessés. Les soldats belges restent établis en force sur la rive gauche de l'Escaut, pour empêcher l'ennemi de construire un pont sur la fleuve. Le pont de Grembergen est entièrement/démoli. !A Courtrai Cinq à six mille réfugiés Du « Journal de Courtrai » : Au cours de la soirée de mardi et toute la nuit, jusque mercredi, à deux heures du matin, quatorze trains déversèrent, en gare de Courtrai, cinq à six mille réfugiés des villes de Malines, Lierre, Alost et des petites localités de la périphérie d'Anvers. Les bâtiments publics, l'Hôtel-de-ville, les Halles, la caserne de l'Ecole régimentaire du 2° de ligne, le collège Saint-Amand, etc., etc., recueillirent avec méthode — grâce au dévouement inlassable des autorités civiles, religieuses, et de la population courtraisienne — tout ce monde de braves gens, à qui le vivre et le gîte furent assurés de façon aussi confortable que possible. Allemands à Tournai Une patrouille de seize allemands a pénétré samedi matin en ville. A 1 h. 45, une autre troupe, comprenant 70 uhlans, passait rue Royale. Ces uhlans qui avaient eu soin de poster quatre des leurs, près du Pont aux Pommes, prirent la direction de la chaussée de Lille. Un peu avant quatre heures, les trou-mes allemandes étaient signalées, chaussée de Bruxelles. La colonne, qui était composée de 5.000 hommes environ, pénétra en ville, et passa rue des Chapeliers et rue Saint-Martin. Elle comprenait de l'infanterie et cle l'artillerie. Un convoi de munitions suivait. Les Allemands auraient, dit-on, détourné leur mouvement vers la ville parce qu'ils avaient connaissance de la présence de goumiers et troupes françaises, anglaises et belges dans Tournai et les environs. A Bruxelles Un fils de Guillaume II tué d'une balle allemande Les journaux du Nord racontent que le prince Adalbert, troisième fils du kaiser, est mort dans un hôpital cle Bruxelles, et que le docteur Le Page, chirurgien attache au roi Albert, a ordonné l'autopsie en présence de deux docteurs allemands. On a découvert que le prince Adalbert avait été tué par une balle allemande. » Dans le Luxembourg beige On écrit au Bien public : Une personne qui est arrivée du Luxem-bourg à Bruxelles nous donne les renseignements que voici sur la situation de cette province : « La partie nord du Luxembourg a en général très peu souffert, de même que les villages de la région d'Arlon ou l'on parle l'allemand. Mais le sud est très éprouvé. A Neufchâteau où il y a eu, le 20 août, un combat d'artillerie et le 22 une bataille très vive, toute la rue St-Roch a été incendiée : 22 maisons détruites. Les Allemands sont entrés dans la ville le 22 au soir et ont fusillé 21 personnes. Ils tinrent prisonniers pendant 8 jours dans une prairie 350 personnes dont 70 femmes. Huit hommes furent déportés comme otages, notamment le doyen de Neufchâteau, le député Poncelet, le notaire Mer-nier, etc. Le doyen a été relâché depuis. A Etalle, la population mâle a été enfermée dans l'église à l'arrivée des Allemands. Pendant ce temps les maisons étaient livrées au pillage systématique. Treize des personnes enfermées à l'église ont été appelées une par une à l'extérieur et on ne les a plus revues. Vingt-six maisons ont été brûlées. Le village de Tintigny n'existe plus. Plus des trois quarts des maisons ont été incendiées et 157 personnes fusillées. (Tintigny compte environ 3200 habitants.) Parmi les tués on cite le bourgmestre., le notaire Lefebvre et le curé. A Latour, près de Virton, il reste 17 hommes vivants dont 6 valides. Les autres gens du village avaient été requis pour enterrer les cadavres dans les envi- ; rons; on les a fusillés en route. Au village d'Ethe il y a 530 disparus dont une forte proportion de fusilés. Des familles entières se sont enfuies en France. Ives cinq sixièmes des maisons ont été détruites par le feu. Bleide, Mussy-la-Ville, Musson, Signeulx et en général tous les villages de la vallée du Vire (d'Athus à Virton) ont été pres-qu'anéantis.En remontant vers la Semois, on rencontre quelques villages qui ont peu souffert : Gérouville, Saint-Vincent, Bellefon-taine (où il n'y a eu que six maisons brûlées et un homme fusillé). A J amoigne nous retrouvons la trace des vandales, ce village a été la proie des flammes mais personne n'a été fusillé. A Les Bulles cinquante maisons et l'église ont été brûlées. Rossignol est entièrement saccagé. Azel 011 il y a eu quatre jours de combat d'artillerie du 21 au 24 août et des charges à la baïonnette à travers le village 011 compte 180 maisons brûlées pour la commune ! entière (1800 habitants) dont 63 à Izel, 57 à Pin, et 60 à Moyen. Vingt hommes ont été fusillés. Pendant la bataille presque toute la 1 population s'est enfuie à Florenville où elle a jeté la panique. Les fuyards sont partis vers la France. D'après des renseignements très surs, tous ces villages, même ceux qui se trouvaient au cœur de la bataille, ont très peu souffert de la canonnade. Le drame commençait avec l'entrée des Allemands. Et voici qui le prouve : A Florenville qui a été évacué sans combat par les Français, la plupart des maisons ont été pillées. Les pillards se sont acharnés aussi sur le château des Amerois, propriété du duc de Vendôme, beau-frère du roi. A Chiney t à La Cuisine, où il n'y a eu aucune rencontre, on trouve cependant les maisons pillées. Anloy et Rulles (Marbe-han) sont complètement détruits. Libin a été entièrement saccagé aussi après la victoire des Allemands dans les environs. Les armées allemandes y ont réquisitionné sans payer le moindre écot les trois quarts des bœufs, des vaches et des chevaux. Les soldats ont abattu les bêtes à coups de fusil et de revolver; pénétrant dans les basse-cours ils ont fait la chasse aux poules. Un bébé de deux mois, assis sur une chaise a eu les deux fesses traversées par une balle pendant qu'un soldat allemands dans la cour voisine poursuivait la volaille. La ville d'Arlon a été presque'épargnée. Une vingtaine de maisons seulement ont été pillées à cause de la rupture d'un fils téléphonique. Jusqu'au 25 septembre, le malheureux chef-lieu a dû verser 350.000 francs de contributions de guerre. Un agent de police, nommé Lempereur, a été fusillé dans la cour de l'Hôtel du Nord. Place de la Station, sous les yeux des promeneurs, et des consommateurs attablés aux terrasses, les allemands ont fusillé de très nombreux paysans amenés des villages de la Gaume. Tous les habitants du sud du Luxembourg sont frappés de terreur. Ils n'osent plus parler; ils n'osent donner aucune nouvelle même à ceux de leurs concitoyens qui se promènent de villabe en village. La province regorgeait d'espions et les braves paysans redoutent toujours d'avoir affaire à un traître. Notes de la journée Le dimanche, 4 octobre 1914 Il y a aujourd'hui deux mois — jour pour jour — que M. de Broqueville, chef de cabinet, disait en la séance historique de la Chambre : « J'ai la douleur de faire part à la Chambre que le territoire de la Belgique est violé! >• Deux mois déjà que notre pays est envahi! Ce furent tout d'abordaquelques kilomètres carrés seulement aux environs de Liège, puis successivement les provinces de Liège, de Limbourg, de Namur et de Luxembourg; puis peu à peu tout le reste, Brabant et Hainaut, la capitale, les Flandres; 'et seule bientôt la région au Nord de l'Escaut fut préservée des atteintes de l'envahisseur. Gand est à l'heure actuelle encore épargnée, après avoir vécu, à plusieurs reprises, des heures angoissantes provoquées par l'approche de la soldatesque étrangère. Mais la guerre n'avait pas seulement eu pour résultat l'envahissement de presque tout, le territoire. Des pillages, des massacres, des exactions, des cruautés sans nombre, des incendies, des assassinats parpétrés froidement et méthodiquement entre des innocents. Car somme toutes, quand on y réfléchit, pourquoi tout cela? Avions-nous fait le mal, nui en quoi que ce soit à personne, exercé des violences et des rapines? En aucune manière; et nous ne demandions qu'à vivre heureux et en paix avec un chacun!Mais il y avait eu quelque part là-bas, dans une région inconnue de la plupart d'entre nous, un personnage puissant assassiné avec sa femme par quelque fanatique. Fanatique disait-on, mais comme déjà aujourd'hui ce crime apparaît comme moins grave et moins abominable' Ces Serbes,ces habitants de la Bosnie, Herzégovine, défendaient, somme toute, comme nous présentement, leur liberté et leur vie. L'Autriche-Hongrie les avait-elle consultés avant de se les annexer, de leur imposer par la force sa domination, ses lois, sa soldatesque surtout? Et ne comprenons-nous pas déjà mieux le geste de violence et de révolte, sans toutefois vouloir le justifier? Et le peuple belge fut en l'occurrence, comme l'agneau de la fable, la victime du coup allemand. Nonobstant le droit des gens, malgré les traités, bien que nous n'eussions rien à voir dans la bagarre initiale ou les conflits qui en furent la suite, nous sommes les dupes, — mieux les victimes. C'est chez nous qu'on se bat, ce sont nos maisons qui sont incendiées, ce sont les paisibles habitants de nos contrées — jusqu'à présent heureuses — qui sont tués, ce sont nos récoltes qui sont ravagées, nos usines mises à sac, nos caisses mises au pillage, nos denrées réquisitionnées; o'est le sang généreux de nos soldats, tout l'espoir d'une génération qui coule dans les sillons. Et jusques à quand encore? N'est-ce pas à faire douter du Droit et d« la Justice? Pourquoi je vous dis tout cela? Réflexions dominicales.... et il faut bien parfois un peu philosopher dans sa solitude. * * * Le Parc est demeuré depuis l'exposition, le rendez-vous des promeneurs. Aujourd'hui, l'après-midi était belle, et il y avait dans toutes les allées de ce joli jardin public — il gagne chaque jour davantage — mie foule considérable. Tout le monde bien entendu, parle de la guerre. A la chaussée de Courtrai de même, beaucoup de monde. Et quand vers 5 h. V2, s'amènent des autos transportant quelques prisonniers allemands, c'est une cohue et une poussée; et de la foule portent des clameurs d'indigna-tiol et de colère contre les casques à pointe qui mettent autre pays à feu et à sang. * * Quelques avions ont encore survolé i la ville dans la matinée et l'après-midi : ! nous en avons vu un vers 9 h. 1 /4 et ' un autre vers 5 heures. Dès que se fait entendre — de loin — le bruit caractéristique de leurs moteurs, tout le monde à le nez en l'air. Ce sont tous des « amis » qui ont passé. Et cela parait de bon augure. & * * Nos gamins s'en donnent à cœur joie le long de nos promenades bordées de marronniers. On lance vers les « castagnes » tous les projectiles que l'on a sous la main, sans grand souci des passants, sur la tête desquels s'abat une avalanche d'objets divers. Un peu de surveillance ne messiérait pas. * * * Et pour terminer une histoire de « Ketjes » bruxellois. Depuis que la capitale a été envahie, ils ont adopté les mœurs et les habitudes des Allemands et nécessairement ils jouent au soldat. Chaque jour, ils se donnent rendez-vous à la place Poelaert, devant le palais de Justice. Et là on exécute des manœuvres savantes, et aussi le « parade-marsh ». L'un des clampins donne d'une voix rauque et sèche des commandements brefs; si. l'un de ses hommes flanche, il a vite fait que de lui allonger vigoureusement la botte quelque part. Même ils ont monté des mitrailleuses à l'aide de bâtons et de quelques vieux moulins à café!... Les Allemands, qui avaient d'abord froncé le sourcil, ont pris le parti de rire. Il est parmi eux à Bruxelles actuellement un certain nombre de pères de famille!... Roger Th. ABONNEMENTS Le prix d'abonnement au Journal de Gand, pour le dernier trimestre de l'année courante, est REDUIT A DEUX FRANCS. Les abonnements doivent être pris dans nos bureaux, rue de Flandre, 3. Chronique gantoise LES TRAINS POUR ANVERS. — Depuis hier matin la circulation des trains a été rétablie sur la ligne de Waes, vers St-Nieolas et Anvers. AEROPLANES. — Hier matin, trois aéroplanes — monoplans — ont survolé Gand entre 7 et 10 heures. A l'aide de jumelles on pouvait voir les couleurs belges sur les ailes de l'un d'eux, et comme tous trois ne paraissaient pas

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