Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 07 July. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 20 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/wp9t14z56h/
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■I "*" ————— —— —————— ABONiNEMENI S : lii'.PACl ION & AJDAilAi.^ K.A J'iÔN : ANNONCES ' BELGIQUBj: M (r. par an; '« fr. pour six mois ; S Ir. pour trois mois 3, JK,U±L. 3DH3 F'X-i-A- iM~ .LvJR.iL!, 3, GaJM U Pour l'étranger, le port en sus j £j gp^oNE 665 ^°'r 'e tar'* au bas 'a dernière page du journal. l " —— A travers Gand [c'était par un des matins doucement enso-Ulés de l'autre semaine. Nous allions, le nez u vent, en quête de reportage, lorsque le ha-iiJ noJS fit surprendre, à la piste, ia qonver-,tion de deux bourgeois. Fau.e de mieux, nous L livrons telle quelle i\ ia curiosité de nos; iec-Surs : | _- Avez-vous des nouvelles de la guerre. Lourd'ha' i [ -Alt! non. D'ailleurs, je ne ne veux plus ■,'on m'en parle, de la guerre. J'en suis ■L„É, excédé, exaspéré! Depuis bientôt onze c'est l'unique préoccupaiion, l'unique in-BL , i'unique sujet de conversation. Tenez, je H,jrajs fonder une ligue dont les membres Kngsgeraien. à prosorire à jamais cette ma-Bère de leurs discours ou de leurs écrits. Je Lisl'avance en songeant que pendant des yes. pendant le reste de nos jours peut-être, nus ne pourrons plus ouvrir un roman, écou-■r une pièce de théâtre, franchir le seuil d'une [position sans subir l'obsession de souvenirs Biliaires ! — Et de quoi voudriez-vous qu'on parlât, résentement, dans votre ligue? — Mais de tout : de littérature, d'art... — Hélas! ce sera pour délporer aussitôt que nus en soyons sevrés jusqu'à mourir d'inani-L intellectuelle... | d3 philosophie, de sociologie... — Ce sera pour cons.ater la faillite des rêves Lmanité et de fraternité... If— de souvenirs collectifs e. joyeux, par ■temple, de notre défunte Exposition univer-iefic■ — Ce sera pour faire des rapprochements Keins de mélancolie et de désenchantement... I — de n'importe quoi de serein, de frais innocent : de fleurs, de soleil, de juin qui lyonne. • • — De soleil et de juin, ce sera pour évoquer Untc de Lisle, mais vous ne pourrez pas éme répéter après lui : «Homme, si le coeur plein de joie ou d'amer-nne tu passais vers midi dans les champs ra-jem,Fuis... » ■ car»» vous répondrait sans doute : « Avec K<r, mais il me faut un passeport !» — et L retomberiez sur le sempiternel sujet de la [erre. — Ah! le passeport, les formalités et les implication? des déplacements, voilà la plus irrih's petite torture de l'heure présente. 11 y un an, on allait de Gand à Bruxelles ou à ille, p'us aisément et plus rapidement que de [ont Saint-Amand à Mariakerke. Aujourd'hui, Ijller à Alost ou à Audenarde est une expédition Heine de périls et d'aléas. Et nous sommes à la leille des vacances! Et il va falloir se mor-Indre pendant des semaines dans le banal et liste cadre des horizons gantois ! 1—Cher Monsieur, vous calomniez votre cité Iule. Vous l'avez trop vue ei pas assez regarde. Souvenez-vous qu'au XVr siècle Durer léji l'appelait u belle et prodigieuse » et qu'elle l'a fait depuis que s'embellir et s'enrichir. Lt ■larme de ses vieilles bâtisses, la poésie de ses Bux, la majesté de ses forums en font une ■ille unique au monde. ■ Tenez, votre détresse n'émeut. Je veux es-■yer de vous procurer ces impressions se-fcines, ces sensations neuves auxquelles vous Ispirez, — et ce, en me faisant votre cicérone Btravers les rues et les places de Gand. I Essayez seulement de vous abs.raire des con-nctures actuelles et de vous mettre dans l'heu-iux érat d'esprit du touriste qui débarque,plein e curiosité et d'entrain, dans une ville étran-îre.Quant à moi je vous bornerai à vous piloter ins ce labyrinthe historique qu'est notre cité, réchauffer votre enthousiasme de néophyte it quelques considérations esthétiques, ou à lairer votre religion par des bribes d'archéo gie. 1 Nous voici précisément sur le pont St-Mi-chel,, endroit ie plus pittoresque de Gand. Je ne connais rien de comparable à la beauté des ta-z h!eaux dent on jouit d'ici. Et pourtant, voyez, aucun de ces passants n'accorde un regard ni à l'eau qui scintille, ni aux monuments qui !a ^ bordent, ni au Si Michel qui terrasse avec tant d'élégance !e démon frétillant. Habitués à respect des choses, préoccupés de leurs affaires ou de leurs plaisirs, des centaines de gens passen ici chaque jour sans se douter qu'ils pourraient s s'y enivrer de beauté. Ne faisons pas comme 3 eux; arrêtons-nous, contemplons ces merveilles, . 2 car, ni vous ni moi peut-être n'en jouirons demain... si le bon St-Michel ne nous pro ège. Tâchons de nous le rendre favorable et de 3 stimuler son zè'e chevaleresque, en admirant la grâce de sa tournure et la nob'esse de son geste. N'est-ce pas que sa silhoue:te se détache 3 joliment sur l'azur e. que l'artiste qui le jucha là, tout ei haut de la rampe du pont, eut une heureuse inspiration?- Tout ce pont, d'ail eurs. a grande allure avec 3 ses trois arches, ses rampes d'accès monumen-ta'es et son immense ablier. Vous vous souvenez peuï-être des discussions passionnées que souleva sa construction : les uns criant au vandalisme, les autres promeî-.ant monts et merveilles. Ce n'était évidemment qu'une question de point de vue et il faut •vouer que, de celui où nous sommes placés, le •Jvultat apparait admirable. La légende raconte que cette construction — exécutée en 1906-07 — fut entreprise sur les instances de Léopold II, qui voulait supprimer ; 'obstacle des ponts tournants aux automobiles n'.ant à travers Gand vers la côte... Mais oublions les automobiles, — et Léopold Il — pour ne songer qu'au spectacle ' qui nous est offert ici. Portons d'abord nos regards vers fa gauche, du côté du quai des Dominicains. Le soleil faii resplendir la Lys et inonde de lumière les murs séculaires dont les assises plongent dans l'eau. Le chevet de l'église St-Michel et le vieux couvent des Dominicains constituent l'un •Joe plus beaux groupes architecturaux que l'on puisse voir, par la variété des lignes et des cou-| 'eurs, l'harmonie de l'ensemble. ( Voici d'abord, à l'angle du pont, et reliant elui-ci à l'église, le. bâtiment de la sacrist:e. habilement restaurée, et dont la blancheur des pierres neuves conduit l'oeil, par une douce transition, aux sombres murs des absides. L'austérité de la masse que forment celles-ci iivec le chevet est corrigée par la justesse des proportions, la sinuosité du plan et la grâce des .erdeures qui s'échappent d'entre les murs vétustés. Plus loin, s'étale capricieusement au long de l'eau la façade de l'antique couvent, — avec des saillies, des retours, des ressauts, la diaprure de ses briques vermeilles, de ses pierres blanches, grises ou noires, le fouillis de ses fenêtres, de ses volets et de ses cheminées Et le bleu du ciel, et le vert des feuillages, et le vermillon des briques et l'or des vitraux ensoleillés, se reflètent au frissonrant miroir dj la rivière, s'y brouillent, comme sur une gigantesque palette, en un flot éblouissant. Heureux le peintre qui rendrait dans tout son éclat et toute sa poésie, ce prestigieux tableau ! Pour moi, je m'absorbe si volontiers dans sa contemplation que j'évite de passer ici quand l'heure me presse... Mais peut-être vous serait-il agréable de jeter un coup d'oeil à l'intérieur de l'église, qui ne manque pas d'intérêt. Je ne vous ferais pas l'injure de vous faire observer qu'elle est de style gothique, datant du XVe siècle, ni que sa tour est restée inachevée, ni que son vaisseau, divisé en trois ne»'? par des colonnes cylindriques et sa voûte de briques à réseau blanc ont de l'harmonie et de la grandeur. Je vous conduirai directement au Christ « à l'Eponge » de Van Dyck. qui constitue la principale richesse de ce monument aamacaM———SMD Les œuvres de Van Dy .k, vous le savez, sont extrêmement rares en Belgique, et celle-ci est, par le sentiment qui l'anime, l'une des plus belles compositions religieuses du maître. Mal-i heureusement vous n'en pouvez guère juger ici, car le tableau est très mai placé et le peu de soin dont il fut l'objet a compromis gravement la richesse de sa couleur. Je pourrais vous arrêter encore devant la << Flagellation de Zeghers », ou « l'Invention de la Croix » de Paelinck, irais je craindrais de trop prolonger cette première exploration à travers nos richesses locales. Si vous le voulez bien, nous nous retrouverons un j.our prochain sur le pont St-Michel pour v admirer d'autres tableaux. LA GÏÏFKHE e Sur ie front occidental Communiqué officiel allemand Belrin, 5 juillet (midi), j— Une attaque anglaise au nord d'Ypres, à la route de Pilken), et une poussée en avant française sur Souchez ' ont été repoussées avec des pertes sanglantes pour l'ennemi. Des deux côtés de Croix-des-Carmes (à la e lisière occidentale du bois Le Prêtre) nos troupes ont pris d'assau; hier les positions ennemies sur une largeur ds 1,500 mètres et avan-s cèrent sur une profondeur de 400 mètres à tra-r vers un brouillamini de tranchées. Avec des pertes considérables les français, se défendant désespérément, durent évacuer tranchée sur j tranchée et environ 1,000 prisonniers non bles-e sés, parmi lesquels un état-major de bataillon, cl 2 canons de campagne, 4 mitrailleuses, 3 lance-u mines légers et 4 lourds, tombèrent dans nos h mains. s Une attaque imprévue exécutée en même s temps réussit également contre une position e française de blockhaus, près de Haut-de-Bé-n cupt (au sud de Norhey) à la Moselle, qui sauta n avec la garnison et les moyens de combat y in-!_ stallés et qui fut alors méthodiquement réévacuée. Nos aviateurs ont encore prouvé leur supériorité dans les combats aériens. Au nord et à 1 l'oues.t de Mannonviller un aéroplane français fut forcé à atterrir rapidement le 1" et le 2 juillet. Un aviateur de combat repoussa hier et avant-hier avec succès l'attaque de trois adversaires. Les bombes jetées lors de l'attaque 1 aérienne ennemie annoncée et exécutée hier S sur Bruges, tombèrent dans le voisinage de monuments historiques de grande valeur. Sur le front orientai a Communiqué officiel allemand Les coalisés, sous le commandement du gé-s néral von Linsingen, ont atteint sur tout leur front la Zlota-Lipa; la rive occidentale est débarrassée des Russes. L'armée a fait des efforts ex-4 traordinaires. Après des combats de quinze jours r elle força, en vue d'une forte position ennemie, le passage du Dnjestr et refoula l'ennemi au devant d'elle de position en posilion. Près de ( Krylow l'ennemi a fait sauter cette nuit la tête a de pont entre le Bug et la Vistule; les Russes j furent de nouveau refoulés hier près de Plonka- Turobin et près de Tarrawka-Krasnik. r Communiqué officiel autrichien Vienne, 5 juillet. — Les Russes, qui résistaient hier entre la Narajowka e; la Zlota-Lipa. e ainsi qu'au nord en contact avec des forces co;:-t sidérables, ont été attaqués par les coalisés et refoulés après des combats de plusieurs neures - sur tout le front vers la Zlota-Lipa. Nous avons capturé 3,000 prisonniers et plusieurs mitrail-; leuses. Dans la région de Przemyslany et de J Giiniany, l'ennemi est également en refaite vers l'est. Au Berg. la situation ne s'est pas modifiée. 'En Pologne russe, il y eut plusieurs it combats violen.s à plusieurs secteurs du front, t, attendu que les Russes, après avoir amené des is renforts, exécutèrent des contre-attaques. Tou-I- tes les tentatives pour reprendre le terrain per-i, du échouèrent complètement. Un de nos corps e repoussa à lui seul cinq assau.s de l'ennemi u avec des pertes sanglantes pour cJui-ci. Au ruisseau de Por et à la Wyszniva, tes a combats continuèrent. Des deux cô.és de Stud-n zianka.nos troupes pénétrèrent sur une étendue e de front de plusieurs kilomères dans la position î- principale de l'adversaire et refouièren, l'en-* nemi avec des pertes considérables. A cette oe-n casion nous avons pris plus de 1,000 prison-!S niers et 3 canons. Les hauteurs au nord de Krasnik ont été prises dans des comba:s difficiles.Communiqué officiel, russe Pélrograde, -1 juillet. — L'état-major du Caucase annonce, sous la date du 1er juillet : Dans la région de la côte, combat d'artillerie. Un de nos torpilleurs a échangé des coups de canons avec les batteries turques. Dans la région d'Otti, une attaque ennemie, prononcée au sud de Kartka, fut refoulée. Dans la région de Karu-Derbent, nos troupes ne sont emparées des hauteurs situées à l'ouest a du village de Aidarkam. Au sud d'Avbazak, les Turcs ont été repoussés vers la chaine de mon-tagne de Schariantlag. i- Dans la région de Zervan, des combats d'ar-t- tillerie Sur le restant du front, pas de change-s ments. it Le général Gouraud blessé r Paris, 3 juillet (Havas). — Le commandant >" du corps expéditionnaire de l'Orient, le général '> Gouraud, a été atteint par un éclat d'obus. La vie du général n'est pas en danger. s 11 sera transporté en France. Le général Bailloud a repris provisoirement le commandement.n a Sur ie front itaio-autrichien Communiqué officiel autrichien ; Les Italiens renouvelèrent encore hier leurs f{ efforts en vue de prendre pied au bord du plateau s de Dobordo. Après un bombardement ayanl duré i_ toute la journée du secteur de Redipuglia, au t moyen de canons de gros calibre, une attaque d'au moins quatre régiments d'infanterie s'exé-e cuta dans l'après-midi, "attaque qui amena des r corps à corps violents. Une contre-attaque des héroïques défenseurs jeta finalement l'ennemi des hauteurs. Des tentatives de l'ennemi de s'approcher de nos positions près de Wolt-schach (à l'ouest de Tolmein) et dans le territoire au sud du Krn furent étouffées dès le début. r Des alpins qui exécutèrent dans ce territoire une poussée en avant contre nos points d'appui furent repoussés après une mêlée acharnée. Les s pertes de ennemi furent de nouveau très considérables.J Le torpilleur italien n° 17 Osos a été détruit le e 2 juillet au soir dans l'Adriatique. e Communiqué officiel italien s Rome, 3 juillet. — La situation est inchangée le long de toute la frontière. L'action de l'artillerie, qui fut continuée vigoureusement contre les ouvrages retranchés de Malborghet et de Predil, i- occasionna visiblement à ces derniers des dégâts sérieux et causa également de fortes explosions. L'ennemi exécuta hier après-midi une violente 1 contre-attaque contre nos positions sur le haut s plateau de Corsica. ~ Nécrologie Mort de Porflrio Diaz s On annance la mort, à Paris.de Porflrio Diaz, s l'ancien président du Mexique. ■ mil llll IIII I ■!! IIMiWI M IIIIIIM-IMIWIMII H 11!■ ■ | ||| | t, Ayant atteint l'extrême vieillesse, le général is Porfirio Diaz était descendu du pouvoir en j- 1911. 11 avait été réélu sept fois. r- Porfirio Diaz fut un des plus énergiques di-is fenseurs de Puebla et de Oaxaca. Il avait accu-îi mui; tes mvr ges autour de cette dernière place, et il ne capitula qu'après avoir épuisé muni-:s tions et vivres. 1- Après le départ des troupes françaises, Por-e firio Diaz reprit Oaxaca, enleva Puebia et fit n son entrée à Mexico. Peu de temps après, î- Juarez reprenait le pouvoir; cela ne faisait pas le compte de Diaz,qui essaya de le renverser en 1- 1871. Cette tentative échoua, mais Porfirio e Diaz fut plus heureux en 1877 contre le succes-i- seur de Juarez : Lerdo de Tejada. Depuis lors, il fut constamment réélu. Il a d'ailleurs beaucoup contribué au développement économique de son pays et a réussi 11 maintenir un certain calme dans la terre classique des révolutions. Depuis son départ, le Mexique est en proie à la guerre civile. e Porfirio Diaz meurt à l'âge de 85 ans. Aux Etats-Unis :S Un attentat contre Pierpont Morgan '' De New-York on annonce qu'un inconnu a s tiré deux coups de revolver sur le banquier Morgan. Une balle a percé le bras et la poitrine; une autre la cuisse. Les blessures ne seraient pas mortelles. L'attentat a été commis dans la maison même de Morgan, où le criminel avait réussi à se glisser la veille. t Autres détails 1 New-York, 4 juillet. — L'attentat sur Morgan a été commis dans sa villa d'été à Glencove, Long lsiatid, à 9 heures du matin. D'après les 1 dires des fonctionnaires qui arrêtèrent l'auteur de l'attentat, celui-ci a déclaré qu'il est d'origine allemande et prêt à sacrifier sa vie pour amener la fin de la guerre. A l'interrogatoire il déclara ^ que personnellement il n'en voulait pas à Morgan et n'avait désiré que lui parler. L'homme parait déséquilibré. On annonce qu'il a tiré s plusieurs coups qui ont manqué le banquier, u D'après des nouvelles ultérieures, l'auteur s'est e rendu le 3 juillet par chemin de fer à Glencove. u 11 loua une automobile et se dirigea vers la mai-e son de Morgan. Lorsque le portier ouvrit, il lui -- demanda si Morgan était visible. Il prétendit IS être un an ancien ami de Morgan. Lorsque l'en->s trée lui fut refusée, il menaça le portier d'un u revolver. 11 pénétra dans la propriété et tira sur ie Morgan qui traversait le hall. Tout près du t- jardin de Morgan on a trouvé un sac avec de la dynamite que l'homme avait apporté. le Nouveaux détails New-York, 4 juillet.—A l'interrogatoire, l'auteur de l'attentat contre Morgan déclare avoir J1 eu l'inspiration de son action de là-haut. On a trouvé sur lui toutes sortes de matières explosives et plusieurs revolvers. Il a également déclaré à un représentanl de la presse qu'il se nommé Franc Holt et qu'il est professeur à l'Université Cornell. ECHOS Les oiseaux sur les champs de bataille Les lettres des soldats et les descriptions des correspondants de guerre font souvent ressortir que les oiseaux sont assez insensibles au bruit des canons, des mitrailleuses et des fusils. On a observé sur tous les champs de bataille des corneilles en rangs serrés qui s'habituent tellement au tonnerre des batailles qu'elles restent sur le sol, même quan j les bombes éclatent. Les tranchées elles-mêmes reçoivent des visites d'oiseaux, particulièrement de petits chan- luilleton du Journal de Gand 33 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Adieu, mon cher Gérard, à votre prochain 'yage descendez chez moi. Et Noirtier sortit à ces mots, avec la transité qui ne l'avait pas quitté un instant pen-an la durée de cet entretien si difficile. Villefort, pâle et agité, courut à la fenêtre,en-"uvrit le rideau, et le vit passer calme et im-issible au milieu de deux ou trois hommes de 'auvaise mine, embusqués au coin des bornes f à l'angle des rues, qui étaient peut-être là pr arrêter l'homme aux favoris noirs, à la re-!'ngote bleue et au chapeau à larges bords. Villefort demeura ainsi debout et haletant ls1f'à ce que son père eût diSpaui au care->Ur Bussy. Alors il s'élança vers les objets tandonnés par lui, mit au plus profond de sa Mie la cravate noire et la redingote bleus, tor- à dit le chapeau qu'il fourra dans le bas d'une armoire, brisa la canne de jonc en trois mor ceaux qu'il jeta au feu, mit une casquette ûe voyage, appela son valet de chambre, lui interdit d'un regard les mille questions qu'il avait envie de faire, régla son compte avec l'hôtel, sauta dans sa voiture qui l'attendait tout attelée, apprit à Lyon que Bonaparte venait d'entrer à Grenoble, et, au milieu de l'agitation qui régnât tout le long de la route, arriva à Marseille, en proie à toutes les transes qui entrent dans le cceùr de l'homme avec l'ambition et les premiers honneurs. XIII les cent-jours M. Noirtier était un bon prophète, et les choses marchèrent vite comme il l'avait dit. Chacun connaît ce retour de l'île d'Elbe, retour étrange, miraculeux, qui, sans exemple dans le passé, restera probablement sans imitation dans l'avenir. Louis XVIII n'essaya que faiblement de parer ce coup si rude : son peu de confiance dans les hommes lui ôtait sa confiance dans les événements. La royauté, ou plutôt la monarchie à peine reconstituée par lui, trembla sur sa base encore incertaine, et un seul geste de l'empereur fit crouler tout cet édifice, mélange infoi- 1 e me de vieux préjugés et d'idées nouvelles. Vil-r lefort n'eut donc de son roi qu'une reconnais-e sance non-seulement inutile pour le moment, r- mais même dangereuse, et cette croix d'officier 't de la Légion d'honneur, qu'il eut la prudence 1. de ne pas montrer, quoique M. de Blacas, com-t- me le lui avait recommandé le roi. lui en eût t- fait soigneusement expédier le brevet. J' Napoléon eût certes destitué Villefort sans la f- protection de Noirtier, devenu tout-puissant à la cour des Cent-Jours, et par les périls qu'il is avait affrontés, et par les services qu'il avpit rendus. Ainsi, comme il le lui avait promis, le girondin de 93 et le sénateur de 1806 protégea celui qui l'avait protégé la veille. Toute la puissance de Villefort se borna donc, pendant cette évocation de l'empire, dont, au 3- reste, il fut bien facile de prévoir la seconde i- chute, à étouffer le secret que Dantès avait été ir sur le point de divulguer. e Le procureur du roi fut seul destitué, soup-is çonné qu'il était de tiédeur en bonapartisme. Cependant, à peine le pouvoir impérial fut-il a- rétabli, c'est-à-dire à peine l'empereur habita-t-is il ces Tuileries que Louis XVIII venait de quit-5- ter, et eut-il lancé ses ordres nombreux et diver-à gents de ce petit cabinet où nous avons, à la te suite de Villefort, introduit nos lecteurs, et sur 5- la table de noyer duquel il retrouva, encore tout i- ouverte et à moitié pleine, la tabatière de Louis il- XVIII, que Marseille, malgré l'attitude de ses Is- magistrats,commença à sentir fermenter en elle lt, ces brandons de guerre civile toujours mal er éteints dans le Midi; peu s'en fallut alors que ce les représailles n'allassent au delà de quelques il- charivaris dont on assiégea les royalistes enler-ût niés chez eux, et des affronts publics dont on poursuivit ceux qui se hasardaient à sortir, la Par un revirement tout naturel, le digne ar-à mateur, que nous avons désigné comme appar-'il tenant au parti populaire, se trouva à son tour iit en ce moment, nous ne dirons pas tout-puissant, le car M. Morrel était un homme prudent et légè-sa rement timide, comme tous ceux-qui ont fait une lente et laborieuse fortune commerciale, ic, mais en mesure, tour dépassé qu'il était par les au zélés bonapartistes qui le traitaient de modéré, de en mesure, dis-je. d'élever la voix pour faire té entendre une réclamation : cette réclamation, comme on le devine facilement, avait trait à p- Dantès. Villefort était demeuré debout malgré la -il chute de son supérieur; et son mariage, en -t- restant décidé, était cependant remis à des it- temps plus heureux. Si l'empereur gardait le ■t- trône, c'était une autre alliance qu'il fallait à la Gérard, et son père se chargerait de la lui trou-ur ver; si une seconde restauration ramenait Louis ut XVIII en France, l'influence de M. de Saint-us Méran doublait, ainsi que la- sienne, et l'union redevenait plus sortable que jamais. 3 iTirifmrM-WT-'fiin-utTrnBUi n i — 5 Le substitut du procureur du roi était donc momentanément le premier magistrat de Mar-1 seille, lorsqu'un matin sa- porte s'ouvrit, et on ; iui annonça M. Morrel. ■ Un autre se fût empressé d'aller au-devant de l'armateur, et, par cet empressement, eût i indiqué sa faiblesse, mais Villefort était un homme supérieur qui avait, sinon la pratique, du moins l'instinct de toutes choses. Il fit faire antichambre à Morrel, comme il eût fait sous la r restauration, quoiqu'il n'eut personne près de lui, mais par la simple raison qu'il est d'habitude qu'un substitut du procureur du roi fasse t faire antichambre; puis, après un quart d'heure , qu'il employa à lire deux ou trois journaux de 3 nuances différentes, il ordonna que l'armateur , fût introduit. ; M. Morrel s'attendait à trouver Villefort abattu : il le trouva comme il l'avait vu six semai-i nés auparavant, c'est-à-dire calme, ferme, et plein de cette froide politesse, la plus infran-î chissable de toutes les barrières, qui sépare i l'homme élevé de l'homme vulgaire. 3 II avait pénétré dans le cabinet de Villefort, ' convaincu que le magistrat allait trembler à sa i vue, et c'était lui, tout au contraire, qui se trouvait tout frissonnant et tout ému devant ce personnage interrogateur, qui l'attendait le coude appuyé sur son bureau et Te menton appuyé sur i sa main, (A suivreX >|eicre<li 7 juillet & centimes ! > numéro o9me année — N0 188

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