Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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s.n. 1914, 23 July. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/028pc2v049/
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Jeudi 23 Juillet 1914 UN NUMERO CINQ CENTIMES Jeudi 23 Juillet 1914 - -« <r =- Franco en Belgique Un an : Î5 T., » » 6 mois : 8 fi*. » » 3 mois : 4 fr. Franco en Hollande Un an : 22 fr, » Union postale » 32 fr. On s'abonne au bureau du Journal et dans tous les bureaux de poste, ADMINISTRATION TÉLÉPHONE 867 JOURNAL DE LIÈGE Annonces, , 3 îa ligne* 20 g«j& •Réclames. e « n , » 40 cent Faits divers . . . ' « » 1 franc Réparations judiciaires » 3 francs informations financière# » 3 francs Avis de sociétés i« petite Ug». 30 cent Émissions. franc EÉDAÊÎTÏOM TÉLÉPHONE mi FEUILLE POLITIQUE, LITTERAIRE ET COIHERCItli. - FONDEE EN 1764 RÉDACTION ET ADMINISTRATION s BOULEVARD DE LA SAtlVEMÉKE, 25 ÉTRANGER ANGLETERRE La conférence cfo l'Ulster Comme nous l'avons dit, la première réunion de la conférence des chefs des différents partis politiques de Grande-Bretagne et «l'Irlande a eu lieu avant-hier au palais de Buckingham. A 11 h. 25, M. Bonav Law, chef de l'opposition aux Communes, arrivait en automobile avec les leaders des orangistes de l'Ulster : sir Edward Carson et le capitaine Craig." Lord Lansdowne, chef de l'opposition aux Lords, les suivait. Puis vinrent MM. John Redmond et Dillon, chefs des Irlandais nation -ilistes, ot 'M. Llo.yd George, chancelier de l'Echiquier. Lord Stamfordham, secrétaire particulier du roi, les reçut et les Introduisit dans la salle où se tiendront tes séances de la conférence.Quelque temps après, le roi entrait dans cette salle, serrait la .nain aux huit délégués et leur adressait l'allocution suivante : — -Messieurs, cVst avec satisfaction et bon espoir que j'e vous reçois aujourd'hui. Je vous remercie de la façon dont vous avez répondu à ma convocation. Je me félicite aussi je ce qUe président d^ ja Chambre des communes a consent a oré-sider vof) séances. •fr intervention en. t0 moment est peui-er.re considérée comme une mesuï-c J ordre nouveau ; mais les circonstances exceptionnelles dans lesquelles vous Otes reunis justifient mon svXb. » Pendant de longs moi¥> nous avons suivi avec de profondes Appréhensions le cours des événements en Irlande. La tendance Best portée d'une façon certaine et cons-V?,n . ,rcrs au appel à la force, et aujoUf-a nui les mots « guerre civile » sont sur les lèvres 'a0s hommes les plus qualifiés et les piuc pondérés. » Dans 1© passé, nous nous sommes efforces d'agir de façon à être un exemple de civilisation pour le monde, et pour moi il -est inimaginable, comme ce doit l'être aussi pour vous, que nous soyons arrivés à la \ cilJc d une lutte fratricide, pour des questions comme celles quo l'on vous demande à présent d'examiner et qui, si on les étudie dans un généreux esprit de conciliation, paraissent U-ès susceptibles de r£> glement. » Mes appréhensions, en envisageant une aussi terrible calami.ié, sont rendues plus 1}.ar mes sentiments d'attachement à l Irlande et mes sympathies pour son peu-pie, qui m a toujours accueilli avec une af-îection -je* pIus cordiales. « Messieurs, vous représentez à des titres difiérents la grande majorité de mes suVets de la métropole. Vous portez aussi 'jii profond intérêt à mes domaines d'outremer, qui ne sont guère moins intéresses à uii règlement amical et prompt de la question qui nou's occupe. 11 Je vous tiens dans cette affaire pour les gj-idiens de l'honneur et de la paix de /tous. Certes votre responsabilité est grande. Le temps presse. Vous remploierez, je Je sais, de la façon la meilleure. » Vous serez patients et conciliants -en raison de l'importance des intérêts en jeu. Je prié Dieu pour que, dans sa Sagesse infinie, il guide vos délibérations de telle sorta qu'elles aboutissont à un règlement honorable dans la joie de la paix. » Quand le roi eut achevé cet appel aux membres de la conférence, il se retira et la séance commença. Elle prit fin à 1 h. 10. Dans l'après-midi, une centaine de membres de la section la plus avancée du parti libéral se sont réunis et ont voté une motion signifiant leur décision de s'opposer à des éjections générales. Une motion regrettant l'initiative royale au sujet de la conférence a été repoussée. Les paroles prononcées par George V sont d'ailleurs approuvées par tous, sau-f par les radicaux les plus avancés. On estime que le souverain a fait une déclaration grave, digne d'un homme d'Etat et admirablement adaptée aux nécessités d'une situation extrêmement délicate. La conférence est acceptée comme un fait accompli et l'on en attend le résultat avec calme et confiance. Maintenant on assure de source très au-torisée que si, contrairement aux prévisions ,1a conférence n'aboutissait pas, le gouvernement soutiendrait à la Chambra, des communes le bill d'amendement dll Home rule, dans sa forme primitive, r^vec cette modification que lo délai limr^ de six années qu'il fixe à l'exclusion dr^' comtés dissidents de l'Ulster serait s'jpprimé. La séance de mercr ecjj Londres, 22. — La conférer c.e organisée en vue de régler la question Home Rule s'est réunie à nouveau ce rr,n+;n -m t. W au. Palais de Buckinghaar^ ' * ' RUSSIE La journée, M. Poincaré Péterhof, 23 - *Le Président de la République a rendu, visite ce matin à l'Empereur d-a.ru:; sa réside ne: d'été. Il a été également reçu j t : i r l'Impératri-jc, qu'entouraient lo ? rnnd duc héritier, les grandes duchesses Olga, Tatiana. Marie et Anasta-eie. L l^'ipereur a reconduit M. Poincaré au Palais de Pethotf pour le déjeuner offert par le 'Isar en l'honneur dés officier i de 1 ejcadre française. Los Sain'^Pétersbourg, 22. — La circulation des tramways est suspendue par suite de la rit ôve des ouvriers de la station centrale. S&. — 13.Oui) ouvriers de fabrique 60 .it on grève. Le nombre dra grévistes s'élève maintenant à 40.000, parmi lesquels figurent 10.000 ouvriers du port. Saint-Pétensbbiir.g, 22. — Des grévistes, au nombre de 300, ont arrêté ail^ourd'hui, à quatre verstesde St-JPétersbourg, un train de voyageurs venant de cette ville. Us ont obligé le mécanicien à abandonner sa locomotive en le menaçant de lui brûler la cervelle, puis ils ont sommé les voyiageurs de descendre de? wagons. Ils ont renversé des ■poteaux télégraphiques et obstrué la ligne. La gendarmerie et la troupe se sont rendues sur les lieux pour surveiller la voie. Le 'seivicc a été rétabli. Chaque train cet suivi d'une locomotive montée par un piquet de soldats. TURQUIE Crédita militaires Cous tan ti no pie, 22. — La Chambre a voté un crédit extraordinaire de 5 1/2 millions de livres au ministre de la guerre et de 8 militons de livres au ministre de la marine pour la couverture desquels le ministre des finances est autorisé à conclure une opération financière spéciale. La Chambre a voté également l'article 5 de la loi des finances autorisant une émission de 5 millions de livres de bons du trésor et l'établissement d'une majoration douanière de 4 % applicable ù l'expiration dès traités avec les puissances. La Chambre a terminé le vote du budget. La séance s'est prolongée après minuit.Aujourd'hui aura lieu la séance de clôture.La mise en jugement des anciens ministres Constantinople, 22. — Le quatrième bureau de la Chambre s'est prononcé à la presque unanimité pour la mise en jugement des anciens ministres. Il a soumis à minuit son rapport au président de la Chambre qui a rnscrit la discussion l'ordre du jour d'aujourd'hui. ROUMANIE Les incidents a la frontière bulgrar'-Bucharest, 22. — On dément d* * * officieuse qu'il se soit prodo;i w. à la frontière roumain> ' vin incident 1er de ce mois. La t - "Cigare, depuis le à la connais?' - note portant ce démenti se des <■' -u.nce du public invite Ja pres^ no "*oUX P.aYs ^ ne Pas entraver V». bon-volonté réciproque dont les deux gouvernements sont animés peurt* régler les suites d incidents d'un loym et commun accord. ALBANIE Demande de fonds Durazzo, 22. Le gouvernement albanais a décidé de faire une démurr;}ie aU-prèls de la commission de Contrôle pour faire appel à l'aide financière des grandes puissances en faveur des réfugiés albanais qui ,co trouvent actuellement aux alentours de Durazzo dans le plus grand état de détresse. La commission internationale serait chargée de recueillir les fonds et d'organiser les secours. Réponso diplomatique •Durazzo, 21 (soir, par radio-télégramme). — Les représentants des siix puissances ont informé aujourd'hui les rebelles que les usages diplomatiques ne leur nermctle^î ' pas d'e se rendre auprès d'eux h Ohlak, mais qu'ils étaient cependant toxrr disposés à. exaucer les désirs des rtfbeileS. C'est pourquoi ils jugent pratique que les insurgés leur communiquent leurs desiderata par écrit. ETATS-TJMS L'intervention à Haïti Washington, 22. — On a discuté la possibilité d'une intervention dans les troubles £)irvenus à, Haïti en raison des pertes su- i nies de ce chef par les Etats-Unis. Bien qu'aucune mesure n'ait encore été prise, on croit cependant qiuj-la situation est arrivée à un point où 1 intervention des puissances européennes eût pu devenir nécessaire.En conséquence, l'infanterie de marine déjà mobilisée, à Guantanamo n'attend plus que l'ordre de s.e porter a Haïti. MEXIQUE L'ex-présldent Kuerta s'embarque pour la Jamaïque Puerto-AIexico, 21. — Le général Huerta et le général Blanquet, avec leurs familes, se sont embarqués hier soir à sept heures et demie pour Ja Jamaïque, à bord du. croiseur aJJemaaid Drcsden. PERSE Le couronnement du Shah Téhéran, 21. — Ahmed' shah Kadjar, le jeun-j homme de dix-sept ans qui occupe le tronc des K&djars, a prêté serment aujourd'hui et u été couronné dans sa capitale.A 0 heures et demie, le cortège a quitté le palais pour se rendre au Parlement. Escorté par «les détachements de police, des backhiiaris, des gendarmes et. des cosaques, le jeune sultan est passé dans un carrosse en verre traîné par huit chevaux. Au Parlement, les ministres, les courtisans ài les députés prirent place dans la salle des séances après l'arrivée du régent. Qu'jlqucs minutes après, un rideau fut tiré et. 1© shah pénétra dans la salle. Posant la main sur le Coran, il prononça h voix basse la formule du serment et après s'être incliné légèrement il se retira.Vers cinq heures, dans la salle du trône, eut lieu le couronnement proprement dit. L'Sffaire Caillaux Péterhof, 22. — Le déjeûner offert par l'Empereur, au palais de Péterhof, en l'honneur des officiers de l'escadre française, a été donné dans la grande Salle Blanche. L'Empereur et M. Poincaré ont pris .place à la même table. Le Président avait à sa droite l'Empereur ; M. Viviani était assis tà la gaucho du Tzar* ; M. Goromilkine, président du Conseil, avait pris place à la gauche de M. Poincaré. Au cours de la visite que M. Poincaré a faite ce matin l'Empereur ot à l'Impératrice, il a remis au grand-duc Alexis le grand cordon de la I -égi on d'Honneur. •X- •Saint-Péitensboupg-, *2. — Dans le quartier de Viborg, Jes grévistes ont attaqué en plusieurs endroits un agent de police, blessé un inspecteur die district et frappé un de ses Gous-ordires. Un agent a reçu des blessures .graves. Rue JFUuzon, ils ont dressé des barricades. La police les a prises d'assaut. Personne n'a été blessé. Au coui'-o des tentatives faites par les grévistes pour déliviier un des leurs qui aivait été arrêté hier, un inspecteur de district et cteux agents de police ont. été blessés. La palûce a chargé à diverses .reprises pour disperser les ouvriers, dont plusieurs ont été blessés. Derrière la barrière de Newski, tous les magasins sont fermés, les ouvriers ayant monacé de les détruire. A lo suite d'une attaome qui a ou lieu sur la ligne "ui longe la. côte, les trains de la ligne de Finlande partent sous la protection des sold'ats. -)r Sofia, 22. — Les pluies torrentielles tombées ces jours derniers ont causé des inondations dans plusieurs localités. On a retiré jusqu'ici des eaux plus de 200 cadavres. Le nombre des victimes serait beaucoup plus clevé. Les dégâts, très considérables, sont évalués à plusieurs dizaines de millions. Des secours ont été organisés pour venir en aide aux sinistrés. L'Sffaire Caillaux Les Ripostes du Figaro Le Figaro se défend et défend- la mémoire de son directeur contre les accusations lancées par M. Caillaux à l'audience de mardi. « Le mari de la meurtrière a repris contre sa victime une accusation, vieille de treize ans : « C'est, soutenu par la Dresdncr Bank que Calrnette est arrivé à être gérant au l'Hjaro en 1910 » I cette êsleffinie périmée. 11 Jamnï 1» f. v rtï»wûre encore ! Jamais la Dresd^er Bank n'a été nour quoi que ce -r son r*»- ■ 0011 "ans le l'l(jaro. Parce que „ ..-4iresontaiit à Paris — que tout Pari» connaissait — M. Bayer, aujourd'hui décédé, possédait 300 titres de notre journal (sur 16,000 actions), on a lancé contre Cal-niette cette absurde calomnie : la gérance de Caimette, c'est l'ëntrée de6 capitaux allemands aU Fi'fjârdy Lç Mtllill, ayant publié cette accusation, dut insérer une protestation que nous retrouvons dans la collection de ce journal. La Dresdner Bank adressait à la rédaction du Matin cette dépêche : Berlin, t6 mai: Nous apprenons que votre hhtti'.îrd du 15 courant publie Article désignant la Dresdner Bâhk comme intéressée dans le journal le Figaro. Déclarons catégoriquement que nouvelle est fausse, que n'avons jamais eu intérêts quelconques dans ce journal ni possédé :à aucune époque des actions du Figaro. Vous prions démentir dans votre journal nouvelle publiée par vous. Direction de la Dresdner Bank, GUTTMANiN, STEIGER. Et, peu de jours après, M. Bayer était révoqué de ses fonctions de re^n'ô^critaut (io la Dresdner Bank qui ftè voulait pas être mêlée aux diftêi'ends existant entre les actionnaires du Figaro. •AlUre histoire : l'affaire Lipscher. Le Figaro aurait touché une subvention de 30,(XX) francs du gouvernement hongrois pour le soutenir contre l'opposititth. Jamais le Figaro:> est-il iiecoin de le dire, n'a touché un ctïïtime du Gouivemement hongrois ni directement ni indirectement, ni par un sieur Lipscher, ni par quiconque.Voici à quoi se réduit cette affaUvé. Lipscher s'est présenté en mo, au chet de la publicité du Mv/aro et lui a offert de lui anp'oilor « les éléments d'un sup.ph'inonl illustré de ville d'eaux. » Oc supplément devait paraître dans le courant de l'hiver. En attendant, Lipscher à qui on ova.it donne une carte de correspondant envoya deux « lettres de B:x).aip«?sth »•, qui parurent dan;, le Figaro, Cette publication sHrtfvH nos confrères de Bud&pesth», tiuî i'én-scignèrent sur îa Ûu personnage, ïè ri>ie qu'il jouait en son patys. Aussitôt le 23 octobre. M. E. Glaser, chel de la publicité du Figaro, rompait toutes relations avec lui. « Nous avons décidé, lui écrivait-il, de ne pas donner suite au projet de publicité poui"; les villes d'eaux hongroises dont VoUs êtes venu nous entrêtenir et au suj^et duquel. ïîVons été en correspondance. » £t on lui réclamait sa carte de correspondant.Un proiet de traité de publicité pour lyilles d'eaux et que le Figaro s'est refusé là faire aboutir : voilà l'affaire Lipscher. C'est cela que M. Caillaux appelait hier « la politique allemande du Figaro » / Arrivons à l'affaire Krupp-. Ct>i\ Vt)Us pensez bien que le Fiqmo est. à la solde de Krupp. Sans celai Une touche manquerait au tableau du mensonge. A entendre le calomniateur, c'est Liebknecht qui aurait ici révélé notre vénalité sans.pudeur. Caimette est mort, mais «^'àt lui qui' va répondre. Sa réponse, &))e est écrite dans le numéro dû $3 avril 1913, car c'est à cette époque que remonte cette absurdité. On avait- dit, le 22, dans des dépêches de dernière heure, que Liebknecht avait déclaré que de la publicité avait été faite dans le Figaro pour la maison Krupp-. \Ï'A-mais Liebknecht n'avait teftû \afigage. Calrnette le faisait, Je lendemain, remarquer en ces termes ï « ... Ainsi uu'il résulte des comptes rendus ?es plus précis de la Gazette de Colo-Vii' ot des principaux journaux allemands, M. Liebknecht a dit qu'une fabrique de munitions allemande avait cherché à faire publier dans le Figaro, il y a trois ou quatre ans, un article concernant les augmentations des armements fronçais. Mois M. Liebknecht n'a. jamais ajoute que l'article avait été publié. Do son côté, le ministre de la guerre, répondant à M. Liebknecht, a reconnu que cette fonderie allemande avait cherché à faire paraître dans « la presse française » un article, mais il n'a jamais dit quo cet article avait paru. C'est tout, différent. L'accusation du député socialiste et du ministre subsiste m co qui concerne la fonderie allemando, ot, cela nous importe peu. Ello disparaît on ce qui concerne lo Figaro ot tout, l'intérêt de la discussion est là pour nous. » Croquis d'Audience De notre correspondant parisien : Les incidents Il suffirait d'un rien pour mettre le feu aux poudres. La salle est nettement divisée en deux camps et dans l'enceinte trop petite réservée au public, on s'écrase, on sue ,on souffre d'être debout, mais la violence des passions surpasse tout. J>ès qu'une occasion se présente,on mani'fefete, on hurle, on siffle, on applaudit. Avant samedi, il y aura des bagarres, c est quasiment inévitable. , — Ma cliente affirme. Hit Me Lobori. Des lois, le.s propos n'ont peut-être pas été c"!a!'suffltm i'5 ma C l'''0 les a entendus. à Avenir, dès à présent, ré-pond Me Cheivu, partie civile, que j'émets ïaUi Snr' sincérité île Mme Cuii- Les adversaires sont del>out, on croirait qu us \ont en venir aux mains. Autre f ait : Me C'^enu, d'une voix intraduisible, avec un avt moqueur ,supc!fb.î, donne lecturo du document Fabre et. de la. lettre Ton Jo urj? sensation profonde suit cette lecture, ïnais elle n'a giière le temps de se manifester. la sensation. A peine le bâtonnier <.henu cesse-t-il de parler, que le bâtonnier Labori tonne • - Je demande, Messieurs, que M. Caillaux soit informé de cette lecture que Me Chenu vient de faire à son heure, avec Son ti'ôs grand talent, mais inutilement. Et l'autre démolit l'effet d<> l'un. C'est d'ailleurs la tactique de Me Labori ! Après chaque déposition qui pourrait laisser impression favorable dans l'esprit des jurés, il bondit, plaide quelques phrases et no rassied. C'est un lion. C'efet un magnifique avocat, Et il a à faire à forte partie ! Le dernier incident fut le plus grave et faillit se terminer en une mêlée générale. Il fut provoqué encore par Me Labori à propos du document vert. A un moment donné, vers 6 h. 20, tout le monde norlait à la fois. Lefs deux témoins Caillaux et Latzarus, le Président, le Procureur général, las deux avocats, Mme Caillaux. Ce fut une minute hpleiv-dide qui nous ramena aux plus beaux moments de l'Affaire et du procès Zola. Mais-1*0 fut un incident grave et dont la suite pourrait nous réserver de très grosses Su nu ises, voire même une crise présidentielle.t-.'âoeus-éc Voici que défilent les gasoils de bureau du Figàro) ceux qui, les premiers, virent Calrnette après le drame. Le second, le sieur Nissen, comme le nomme le Procureur général dans son acte officiel, dépose. C'est à lui que Mme Caillaux déclara» lorsqu'il voulut l'arrêter : - ft'nye-/» rvaint'1. ië s>iis M-inS CoillauXj Je viens de faire jualiiL'. Mine. Caillaux parait, 1 il est possible, plus calme' eiKùib (JU'hier. Ellç discute systématiquement, Elle expose posément, froidement ses arguments et cherche là établir que son nom fut prononce tandis qu'elle attendait que Calrnette \ouUit la recevoir; EJk» est encore \t*tué dé noir, comme line petite bourgeoise bién pî'lcidte; qiui ii it-n'è bonne couturière iti'dj'fehhe t i ne dépasse pas polir s'habiller, les revenus honnêtes de son honnête époux. Elle se dégante, se frotte d'un geste machinal le bas du visage avec son fin moU-choir de baptiste. , D^s qu'.up..témoin^ ' mk .'t i ncuix) le garçon d1» LùroaU, ensuite Paul Bourget, s'es-crime avec son avocat, lo tiès puissant Mo Labori, elle se désintéresse des débats. Nous aurons tout à l'heure, entre l'avocat et io grand romancier, un duel oratoire d;,< la plus fine ps-yeb.nlotîie: Mine Gail-jaux éeui«|Rrà Jjiiriiid 3le LirJ)(.jri.,îirh,. conir .me il sup jliX'O'. d. - |, ii t j ('.bi'iiilir Kvv£ " V.c l-éiiiun de :Midi » ; mais, dès qllô les doux hommes reparleront du procès et de la victime, l'accusée se détournera ou arrangera ses papiers qu'elle a déposés avec son sac à main à côté d'elle. « La Littérature n'est nas Ja vdo », jette Paul Bourget, Vit Mme Gaillaux acquiesce de la tèlrS appitki'Vjî et. founiré. t .. Qui, cet hj.vor;. K»>:aA , *' Qe l'âme dê îVJtn'* iiM-ce Paul Bourget ? > *3, plutôt, Alfred Capus ou Arthur Me;\ - • ; 11. Bris -on, ou de l-lers ou les de Ca ;ag:'ac, Iï. de Jouvcnel, nj suivent atlen-tivoruont j-es n;t,;i:dres ges'tc.-, assis bien sagement au ba.nc de la presse et pressés llà comme de vulgaires jardine*?' O l.'odMiu*qml rtgiié, vérs cinq heures dans \<i SUlle où la. iusticë và se manifester ! Le président front Vaste; titët'biivërt ; des yeux qui sci'utent, masqués par des pince-nez très grands retenus sous des sourcils très prononcés par un cordon noir. Le nez épaté sur une moustache grise tombante aux commissures de la bouche, line courte barbe grise. Une tête de bouledogue enfoncée dans les épaules. Le président est affaissé dans son fauteuil dont le dossier vient hauteur de la. tête, tl «enrhle littéralement dormir biais fj'uil avec attention lo moindre mot, le moindre geste. Il' se tourne à demi vers les jurés lorsqu'il s'adresse à eux et a une façon de dire « madame» à l^'cuseci u'diie voix çh'àlçUrensé1. gi'dnde pitié, avec une dqucow^ àîiectée. 11 préside d'ailleurs avec douceur, n'élevant pas la voix, se contentant de frapper le pupitre avec un coupe-papier jaune lorsque le silence se perd Lorsqu'un passage d'une déposition intéressante survient, le président Albanel Pe penche en avant et Pénible Hôire le^ pd-roles du témoiHi S'à uiçon de faire, son calme, sa dignité étudiée, ses gestes lents, tout concourt *à faire de lui un « président d'assises pour très grand procès» et n'enlève rien à la majesté du décorum de la cour. L'assesseur de droite est un long magistrat maigre, sec, à l'air mnehon. Il reste couvert, et lient! Sa têfe de la main ou s'anpuye les coudes sur son rtupitré, les manches rejetéé'è, dans un besoin visible de ttfcrvosité. L'autre juge, au contraire, est un bon vieux magistrat, à la mine franche et ouverte, aux bons yeux clairs, à la moustache grise, à la barbiche également grise et aux cheveux rares. Il suit les débâts avec grande attention et-, la tète inimdlulé, Suit des yeux celui ou celle VjV>i> Uahs la salle, i parlé, ioUOlH de lll ïïlain droite et conti- ! UUèlïûmÇftfc avec son lorgnon, IVi. Caillaux en scène Il est 3 h. 35. L'atmosphère est lourdei Un rien metti'ait. lo fou aux poUUiiîs et les deux camps s'o^svirV&nt. Lo pré uiieht annonce ld léihoiii CàillaiiX. M,lis nvaiil cel;i, (Hi hùus sert In Jeëtui'ë du code poUr hoùs iiidiqiier les délits d'audience qub hbtls pourrions causer en mani-restant soit contre soit pour Caillaux. — Gare au délit de lèse-Majesté! cric Gaston Téry, frondeur. Le silence se rétablit: Qn va introduire, le témoin CaM.laufc, Celui pour qui et à cause de qui nous sommes ici. Dans la salle, on no jetterait pas une épingle ; elle s'accrocherait à quelqu'un. Les journalistes écrivent sur les genoux, les avocats sont au nombre de fnillé, tôiitô la brigade des agents de la Sûreté est présente, cent personnes constituent le public, et le président a fait entrer quarante gardes supplémentaires. Voici quo la porte s'ouvre. — l'Jccc ho m o ! Voilà Monsieur l'ex-président du Conseil, Monsieur le Ministre, M. le Député, M. l'homme de l'impôt sur le revenu, le Monsieur que, malgré tout, les plus grandes destinées attendent. Il est vêtu de noir, tête découverte, une volumineuse serviette sous le bras. U entre vite, regarde bien droit partout, et non sans insolence, s'avance au prétoire, pose sa serviette et décline ses noms et qualités. - Jurez de dire la vérité... dit le président. Mais Caillaux l'arrête. Il y a erreur. Il est le mari de l'accusée... Son calme est superbe, sa présence d'esprit admirable. Pendant trois grandes heuros, d parlera j sans une défaillance, les oreiLVs très rouges, le crâne nu restant pâle, le ge§te abon- Sa femme, sincère cette fois, l'admire, le dévore des yeux, reste bouche bée lorsqu'il parle, lorsqu'il raconte avec sang-troid et talent tout co qu'Elle nous avait déjà dit hier... Caillaux parle d'une voix mélodieuse, bien posée, émue parfois mais accentuée, dure, "aux passages qu'il désire mettre en évidence. —• «Je revois la scène comme si c'était hier », est une locution favorite, une ima^e qu'il replace. Parlant d'elle, À-demi tourné vers le box où elle se tient, il dit', avec énergie : « Nous avons viécu et nous vivrons encore dans une étroite intimité. »> De lui-même, il parle sans fausse honte, sans modestie, avec l'assurance qui fait le succès. Il est fier de lui. Il se nomme un excellent homme de gouvernement, un ministre intègre, un bon républicain, comme Doumergue, un patriote éclairé. Tout à l'heure, il dit cette phrase perlée : — Je n'ai jamais usé des moyens qu'on offre aux hommes politiques pour arrêter certaines campagnes ! . Ah ce ton persiffléur. cassant, définitif ! Et'le voici plus grand, plus noble, plus beau, parce qu'un instant il se laisse aller à être sincère. — Je regrette, crie-t-il plutôt qu il ne le dit, de n'avoir pas vu les ravages que la campagne de prefese creusait autour de moi, chez moi. J'ai trop attendu et i'ai eu la faiblesse de menacer Caimette devant elle... Il montre l'accusée. La salle entière frémit. Puis le voici qui fait lui-même son procès, défend sa politioue, ses actes, ses gestes. Et il s'emballé jusqu'à mesurer du ° " 1 -i m aigneusement la salle, ce qui lui I regaixi vaut des huées. ' vrai o\> Uu'il soit menteur ou Slrtceic, comédien, pur ou malhonnête. mlnî»u> intègre oli fcirbàn; il. faiit lui l'éCOIl-nàîtrS line §hind£ iiiltUiRèrlcfy iifi grand talent oratoire ët une liélle ftiaftfiSé d( llii même. C'est quelqu'un. C'est ,lin homme. U a prononcé, ce mîi-rdi, 1U iilUs Mlé plaidoirie p.oiir là défénsfe iHin.rhini«trft ïfc prtib|icaiti et il ri beaucoup fait pour l'ilc-(yliitlem en t d'une femme de ministre qui supprime un adversaire politique. A. de G. L'Audience de mercredi jU'inciderit de* doculnonte secrets PaMs'i 2$.' ^ién Hfaiii l'b'tVcjfturK. de l'audience, la salle est archicomble et très animée. L'entrée de Mo Labori est saluée d'applaudissements partant des bancs occupés par les avocats. L'entrée de Mme Caillaux passe presque inaperçue. L'audience est ouverte à 12 h. précises". Aussitôt, M. Herbaux, procureur général, dit ed ÇiilVstancP qu'il est autorisé par le g^uvSFhénierit à déclarëf quë les pi^Cî>s dont il a été parlé hier dans cette enceinte ne sont que de prétendues copies de documents qui n'existent pas. Me Labori dit alors : Nous considérons l'incident ..comme clos. Me Chenu dit qu'il ne considère cet incident que comme une admirable diversion. 11 a plu, dit-il, & M Caillaux de transformer en un procès politique un procès de droit commun. Il va sortir d'ici avec un^ certificat de loyalisme national. Grand loi îâss'ë: MSfeS i'ai hât.e .de .revenir à la grave affaire qui nous réunit f 'i s'avait si oui ou non Mme Caillaux a assassiné Caimette. (Quelques bravos se font entendre.)Me Labori déclare qu'il n'y a pas de diversion. On ne plaide qu'une affaire unique : le procès de Mme Caillaux. Mais il ne m'était poâsible; ajoutc-t-il, de plaider4 sous le poids de jd iiè sàis quelle SUSpi* cion. Les explication^ du gouvernement sont de nature à rassurer tous lés patriotes; Je me déclaré satisfait; Déposition de IVI. Prestat M. Prestat, président du conseil d'administration du Figaro lit alors un mémoire défendant le Figaro contre lds accusations qui le représentent comme étant à la solde de banques étrangères. Il cite notamment un jugement qui établit.que le Figaro n'é-tïtit f'.wnrilh otl rà. .dit entre les mains d'actionnaires allemands M. Prestat conclut qu'il était nécessaire de donner ces explications dans l'intérêt même de la mémoire de celui qui est mort et que nous pleurons tous au Figaro. Nouvel incident Me Chenu riposte : Vous vous êtes, à mon avis, donné bien du mal. Il eut suffi peut-être do faire, remarquer à M. Caillaux qu'il ne convenait pas de venir en alidiehed publique tenter de salir la tombe que sa femme a creusée. Méditez cela, monsieur, dit iMe Chenu en fixant M. Caillaux, et continuez maintenant s'il vous convient. (De vifs applaudissements et des bravos se font entendre).- Ldrstjue le silênfe Se rétablit, M. Caillaux-, très ému, demande à Me Chenu s'il prend personnellement la responsabilité des paroles qu'il vient de prononcer. (Sensation). Je prends, riposte avec force Me Chenu, toutes les responsabilités de mes paroles. Vous me menacez ici, monsieur, c'est que vous ne connaissez pas sans doute l'homme adquel vous vous adressez. Et l'ancien bâtonnier se rassied pendant que de vifs applaudissements se tont entendre de nouveau.Le pfésideid menace de faire évacuer la salle. Le bâtonnier Henri Robert demande qu'il soit passé outre. Ce qui est fait. M. Caillaux reprenant la. -parole affirme son -droit de montrer que l'homme dont, dit-il, il déplore la perte, était 'à une époque rapprochéct partisan comme lui île certain rapprochement. M. Caillaux lit des articles de journaux paillant du concours de .banques étrangères dans le conseil d'administration du Figaro. Poursuivant son argumentation, M. Cad-laux en vient à dire : Aurai-je le droit de jH.v-.er une question à M. Prc-stat. M". Seligman, se levant alors, dit : ai. Caillaux n'a pas le droit de poser des question., au grand-père des enfants de Caimette. (Murmures et mouvements dans îe fond de la salle). . Me Chenu demande à M. Caillaux si, lorsque sa femme est venue le voir après le conseil des ministres, il lui a parlé de la démarche qu'il avait faite auprès du sidènt de la République . Ks. iM Caillaux répond : Si j étais en droit de prêter serment, je dirais : Sur mon honneur, sur nia conscience, je le jure. M Caillaux, dont la déposition est ter-milice. S'entretient quelques instants avec Me Labori puis reprend sa place au J>anc des témoins. L'armurier On reprend l'audition des témoins rjtés i,» ininietpro rml lic. Un employé de l'armurier, Gastine Reinette, qui vendit le revolver à Mme Caillaux, dit qu'elle lui déclara l'acheter pour suivre son mari dans sa campagne électorale.A la demande de Me Chenu, le browning ost retiré du paquet des pièces à conviction.Me Labori fait observer que le fonctionnement de l'arme est différent si l'on emploie de fausses cartouches et des cartouches à balle. Le témoin explique alors, au moyen de fausses cartouches, le système de percussion.■Répondant à une question de Me GhJenu, Mme Caillaux explique qu'elle cnargea >e browning immédiatement en sortant de chez l'armurier. Les jurés examinent ensuite successivement le fonctionnement du browning. Mme Caillaux dit qu'elle retira le cran d'arrêt avant d'entrer dans le cabinet de M. Caimette. Un juré demande s'il est possible que par suite de la déflagration des gaz la détente du browning soit facilitée de façon presque automatique. M. Fromentin, l'employé de l'armurier qui dépose, répond qu'en effet cette déflagration exerce une légère pression sur la main. Mme Caillaux explique ensuite que l'essai sur silhouette qu'elle fit dans le sous-sol de l'armurier lui fut proposé par les employés. Témoins à décharge M. Labeyrie, qui était chef de cabinet au ministère des finances, au moment du drame, dépose ensuite. Il déclare que M. Caillaux n'a jamais voulu employer les documents qui lui étaient offerts contre Caimette.Le témoin dit que Mm.ç Caillaux, après - • ' eut de la campagne contre son lu i'çaoubww '* dans un état manifeste- ÎPA^-S'iiiSV5i1' disait songer à une de mlijsjuè nWrule/ Kl^ . bête traquée, ' ( neb Le rédacteur en chef du Radical, M. bo'sj déclare que/ le jour du drame, il vit Mme Caillatix qtii lui parut, fort déprimée et très abattue. A son aVîs,- ce n'est pas la crainte de voir publier le docurfïén't Fabre qui tourmentait Mine Caillaux. C'était la divulgation redoutée des lettres intimes. M. Delbos ajoute que Mme Caillaux pouvait être exaspérée par les bruits de tous genres quo l'on faisait courir. C'est ainsi que l'on disait couramment que M. Caillaux allait se séparer d'elle. Les dépositions de* témoins se poursuivent dans le plus grand caliÙG: M. Dumesftil, directeur du Rappel, déposa au sujet de la publication du rapport labre. 11 estime que ce n'est pas la crainte de cette publication qui a pu motiver l'émotion de Mme Caiilaux ni provoquer son geste. Mme de Mosagne-Estradère dépose ensuite. Elle déclare qu'on iui avait dit que, pressentie par M. Calmstte, qui désirait obtenir d'elle des lettres intimes moyennant • 30.000 francs, Mine Gueydan avait refusé. Je ne sais donc pas, ajoute le témoin, comment la lettre « Ton Jo » jjar-vint entre les mains de Caimette. Je jure que je ne suis pais autre chose. Mme Caillaux demande au témoin de préciser ses premières déclarations sur le^ offres que Caimette aurait faites lorsqu'il eut l'intention de publier des documenta contre M. Caillaux. Mme (ic Jlesaspne-JBstradère se borne à déclarer qu'elle n'a janîâii? entendu parler que d'une lettre. Le- moins que j'ftvai» à dire c'était le mieux, dit-ello en s'éloignait.-(Rires.)L'audience est suspendue à 2 h. 35. Pendant la suspension d'audience La "suspension d'audience est très animée, mais le ton général des conversations est moins élevé.- Il semble qu'une détente se frôit produite du fait de la clôture de l'incident relatif au. document vert. iDes avocats nouveaux venus ne pouvant trouver place se sont hissés jusqu'à la corniche qui se trouve près de la fenêtre et se tiennent là en équilibre. On remarque la présence de nombreuses dames dans la partie réservée au public debout. L'audience est reprise à 3 h. 10. Le d&fïlé des témoins continue Mme Chartran, veuvè' du peintre et amie de Mme Caillaux, reçut la confidence des appréhensions que lui inspirait la publication possible des lettres intimes. M. Isidore de Lara, compositeur de musique, qui se trouvait au déjeuner au cours duquel Mme de Mesagne-Jistradère fit à Mme Caillaux des révélations sur la campagne du Figaro, dit que Mme Caillaux manifestait une profonde émotion et lui déclara : Us finiront par me le tuer. M. de Lara dit que voyant ensuite Mme Caillaux, il la trouva dans un état de vive exaltation. Il est cependant convaincu que le dimanche 15 mars, Mme Caillaux n'avait nullement l'intention de commettre l'attentat. Répondant à une question de Me Labori, M. de Lara déclare n'avoir pas de souvenir très précis au sujet d'une conversation tenue devant lui par Mme de Mesagne-Estra-dère, relativement aux démarches que celle-ci aurait faites auprès de Mme Gueydan do la part de M. Calmeue pour obtenir communication des lettres intimes. Le témoin croit qu'il s'agissait non de Mme de Mosagne-Estradère dans ces pourparlers, mais d'une tierce personne à qui une somme importante aurait été offerte dans ce but. M. Pierre Mortier, directeur du Gil Bios, uaclare qu'en 1011 on lui offrit les documents qui devaient être publiés trois ans plus tard par M. Caimette. Il déclina cette offre. Le témoin eut l'impression, en voyant Mme Caillaux dans les jours qui précédèrent le drame, qu'elle était très nerveuse. Après le draine, M. Mortier vit Mme Cail laux au commissariat. Elle lui dit : J'espère bien que M. Caimette n'est pas mort. Répondant à une question du défenseur M. Mortier déclare ne connaître rion d( plus méprisable pour un journaliste qui de publier des choses qu'il sait être ries ca lonmies. Voilà, ajoute-t-il, ce que je pens; de la campagne du Figaro. M. Diibary, directeur de la Journée Tic publicaine, dépose qu'il renseigna M. Cec caldi sur la prochaine publication des lot très intimes. 11 s'entretint également à e sujet le l't mars avec M. Caillaux, qui lu ! dit : Les misérables ! Ce sont les lettre qui m'ont été volées ! M. Albert Livet, ancien secrétaire gén£ ral du Radical, déclare également qu'il er tendit dans les couloirs de la Chambre de conversations qui lui donnèrent l'impre? sion que do nouvelles lettres étaient su le point d'être, publiées. A une question du président, le témoi déclare ne pouvoir, en raison du socr< professionnel, dire cle qui il tenait ce rei seignement. M. Vidal, publiciste, à propos do l'affaire Prieu, dont il fut parlé dans le Figaro, dit avoir assisté à une démarche faite par M. de Fonvielle qui voulait conduire M. Schnei-drÇj le fondé de pouvoirs de la succession Prieu, auprès du directeur du Figaro, où, disait-il, une fortune l'attendait. ^ Le témoin met également en cause M. Frantz Reichel, rédacteur au Figaro, au sujet des manœuvres dont MM. iMonniot et Mazard' furent, dit-il, l'objet. M. Vidal dit avoir su par un intime de M. Caimette, qu'il se refuse à nommer, que des lettres intimes allaient être publiées. Il le dit au docteur Sauvinau qui le rapporta à M. Caillaux. M. Bailby, directeur de Y Intransigeant, affirme que, contrairement à ce qui a été dit, il n'a viu aucune lettre adressée par M. Caillaux à ®5me Cai!Jaux-Rainou<a.rd. Par contre, il a eu connaissance des démarches faites auprès de M. Caimette par deux anciens ministres, de la part du Président du Conseil, pour le prier de ne pas publier les pièces d'ordre diplomatique. Le témoin sena confronté demain avec Mme Chartran. Mme Guimard, amie de Mme Caillaux, a reçu de celle-ci ses confidences au sujet de ses inquiétudes relatives à la publication des lettres intimes. Le témoin, qui a vu ces lettres, affirme que les insinuations au sujet du ton général des lettres sont absolument fantaisistes.Mme Caillaux), intervenant alors, déclare que Mme Guimard est la seule amie à qui elle montra les deux autres lettres et ajoute que o es deux lettres étaient parfaitement correctes, c'était celles d'un homme bien élevé. M. Privat-Deschanel, secrétaire général au ministère des finances, dépose le dernier. Il confirme les déclarations faites précédemment au sujet dos lettres dé.roibées, puis brûlées après que Mme Gueydan eût assure qu'elle n'en gardait ni photographie ni copae. L audience est lervée 'à 5 12 heures, sans incident, et renvoyée à domain, & midi Les FêteS nationales A BRUXELLES \Do notre correspondant bruxellois : Si juilleL Nos. sauveteurs La. distribution des récompenses pour ;tc-tes de courage et de dévouement a eu lieu au Palais des Académies, devant une assistance moins nombreuse qu'en 1913. Est-ce la rivalité de la revue ? C'est possible... Le Ministre de 1 Intérieur présidait la cérémonie, entoure de généraux, de philanthropes et de fonctionnaires de son département. Sitôt que la musique des- chasseurs volontaires eut apaisé les sonorités vibrantes de ses cuivres, M. Berryer prit la parole, lit l'éloge du courage, et salua le caractère héroïque des actes qui honorent l'humanité. Puis, comparant nos modernes héros aux anciens chevaliers, il loua leur état d'âme et en conclut qu'il provenait d'une longue éducation de la volonté. C'est cette éducation qu'il faut répandre si l'on a eut quo se lève une nouvelle légion de vaillants et de -héros. Ce discours a été fort applaudi. Le Roi, la Reine, et les princes Léopoild et Charles sont arrivés pendant cette harangue saluant la noblesse des récompensés... et ont été acclamés. Lo Roi portait la tenue de général en chef de l'armée avec le grand cordon de l'Ordre de Léopold en sautoir. Fort élégante la toilette de la Reine : grand chapeau de paille orné de plumetis blanc, mantelet mauve jeté gracieusement sur une robe blanche, couverte de dentelles avec ceinture mauve. Les deux princes étaient en « marin blanc », avec col violet. Ils ont pris place ù côté de leurs parents, qu'ils encadraient, dans la loge du centre. Seule, la princesse Marie-José était restée au Palais. La lecture du palmarès commença aussitôt et la plupart des récompensés reçurent leur médaille au milieu de véritables ovations. C'est le 'prince Léopold qui remit au petit Léon Franck, écolier à Aerschot, sa médaille de Ire classe pour avoir sauvé un enfant qui s'était aventuré sur la glace. •Celle-ci s'était rompue ; Franck, à peine âgé de dix ans, s'élança au secours de son compagnon, le saisit par un pied émergeant de l'eau et parvint à lui sauver la vie. Un autre adolescent de 14 ans, ayant un fait non moins héroïque -i son actif, a été également l'objet d'une véritable ovation. La province de Liège a eu, comme chaque année, ses sauveteurs. Une croix de 2e classe a été accordée à Mathieu-Joseph Mies et une médaille civique de Ire classe à Pierre Mies, tous deux d'Ougrée, pour le fait suivant : <( Le 15 octobre 1013, un violent dégagement de grisou se produisit subitement dans les travaux du charbonnage des Six-Bonniers, à Seraing. Apprenant que six ouvriers étaient restés dans lo < hantier sinistré, les frères Mies essayèrent d'y pénétrer par les différentes issues, mais ils furent arrêtés par le grisou, qui rendait l'atmosphère irrespirable. Ce que voyant, iMIathieu- Mies courut se munir d'un appareil respiratoire et pénétra résolument d.ans lo chantier. Reconnaissant peu après que l'air commençait ,t affluer, il appela à son aide Pierre Mies et les deux braves, après avoir exploré, au péril de leur vie, les différentes parties du chantier, parvinrent, avec l'aide de quelques ouvriers dévoués qui s'étaient joints à eux, a retirer les victimes, dont trois purent, grâce a leur généreuse intervention, être rappelées à la vie. » Une médaille civique de Ire classe a été largement méritée par cinq vaillants mineurs de Sera in g. Le palmarès leur rend l'hommage sui-; vaut. : <; Le 29 mai 101-3, deux ouvriers mineurs furent ensevelis sous un éhoulemcrit consi . dérable qui s'était, produit dans une taille en dressant, à l'étage de 5<2 mètres, du > siège Vieille-Mari baye, à Seraing, des ehar-i bonnages de Marihayo. Aussitôt avertis no s l'accident, les surveillants S toqua rt et net, aidés de quelques ouvriers de bonnes . volonté, se précipitèrent au secours de leurs compagnons', dont, l'un répondait faiblement s ù leurs appels. Ils furent bientôt rejoints !- par les chefs mineurs Mackels et Lange, r ot par lo surveillant Hella. _ Les cinq> bravos, dont plusieurs ont déjà n été décorés l'année dernière pour des faits t analogues, se distinguèrent particulière-i- ment au cours du sauvetage, qui fut des plus périlleux. Plusieurs fois, les sauve-

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This item is a publication of the title Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire belonging to the category Liberale pers, published in Anvers from 1832 to 1940.

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