Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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s.n. 1914, 22 July. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/ms3jw87n9k/
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Mercredi 22 Juillet 1914 UN NUMERO CINQ CENTIMES Mercredi 22 Juillet 1914- Franco en Belgique Un an : 15 » » 6 mois : 8 fr. » » 3 mois : 4 îr. Franco en Hollande Un an : 22 fr, » Union postale » 32 fr„ On s'abonne au bureau, du Journal et dans tous les bureaux de poste, ADMINISTRATION TÉLÉPHONE 567 JOURNAL DE LIÉGE Annonces, â " la ligne, 20 eeiA Réclames, i , < . 1 i cent Faits divers. . i • » 1 franc Réparations judiciaires » 3 îrancg informations financières » 3 francs 4 vis de sociétés i« pente 30 cenî- Émissionsc franc RÉDACTION téléphone 917 FEUILLE POLITIQUE, LITTERAIRE ET COMMERCIALE. - FONDEE ES 1764 RÉDACTION ET ADMIMSTRAT10H ; BOULEVARD DE LA SAUVEWlfcRE, 28 ÉTRANGER AJVGLETER1ÎE La question de l'Ulstcr Londres, 21. — -Mi G. Lowther, .président «de la Chambre des Communes, qui doit présider la conférence, est arrivé co matin au Palais de Buokingham une heure avant l'ouverture de la conférence. Une foule énorme se trouvait massée aux. alentours du palais. M. Dillon, l'un des chefs irlandais, M. Bonar Lavv, M. Craig et M. Carson ont été l'objet, à leur arrivée, d'une chaleureuse ovation. M. John Redmond est arrivé suivi de lord Lansdowne. MM. Asquith et Lloyd George,sont arrivés les derniers. Le Roi a reçu lui-même les délégués et apreo leur avoir serré la main, a ouvert la conférence. La délibévation est secrète. La conférence a pris fin à 1 h. Le premier mi-niste et M. Lloyd George se sont rendus ensemble à. Downhig Street. Lord Lansdowne, M. Bonar Law, Sir Carson et le •capitaine Craig se sont entretenus pendant quelques instants à la porte du palais. MM. John Tledmond et Dillon sont partis ensemble dans la direction de Westminster. Ils ont été l'objet d'une chaude manifesta-tion de la part de la foule. AUTRICHE Le comte Berchtold à. ischl Isehl, 21. — Le ministre des affaires ^étrangères, comte Berchtold, est arrivé ce matin et a été reçu à 9 heures en audience^ pa. l'Empereur auquel il a fait 'son rap-' port sur les affaires de son ressort. L'audionce accordée par l'Empereur au comte Berchtold a duré une heure. Le comte Berchtold restera ici jusqu'à ♦demain matin. Il ira passer une journéo_ A iSal/boarg pour affaires purement ^rson* îielles et repartira demain soir po~ur Vieune, ÂLBAZi CE ^ rôponSd dos rebelles purazzo, 21. — Dans leur réponse, qui a été reçue ici aujourd'hui, les rebelles déclarent refuser de négocier avec lds représentants des puissances dans une localité autre que Cliiak. 11 est dit dans cette communication que les mandataires des insurgé^ sont obligés d'insister pour que les négociations aient lieu au milieu du peuple albanais. Les représentante des puissances décideront demain s'ils doivent se rendro à •Chiak. On constate que le directeur militaire du mouvement insurrectionnel est un ancien, colonel d'état-major général du temps de Torgout-Pacha, dont le nom n'est, pas encore connu d'une façon précise. MAROC Espagnols attaqués Tétuan, 21. — A la suite de vois do mulets commis r-ar des indigènes au préjudice de l'entrepreneur des ponts et chaussées, les troupes ont découvert l'ennemi embus-qué_qui a ouvert le feu. Les Espagnols ont eu 7 tués et 4 blessée grièvement. Des renfort* étant Accourus, l'ennemi a été dis-j)C> sé , ^ D aut^è part, dans Ikvprès-midi, des indigènes ont attaqué des soldats du génie qui trav aillaient à la construction de tranchées près de Buxselam. En raison du nombre dos ennemis, il a fallu pour les mettre en 'déroute, faire intervenir l'artillerie. Le Voyage de M. Poinearé i EN RUSSIE j! La réception à Péterhof q Le dîner — Les toasts ti Péterhof, 21. — Dès l'arrivée au Palais, c le Tsar reconduit M. 'Poincaré jusqu'aux 1 appartements qui lui sont réseivés, puis Je n Président va présenter ses hommages à h l'Impératrice. Celle-ci, qui habite, à PC- 1* terhof, la villa Alexandria, est venue pour c la circonstance dans l'aile du palais qu'Ka- s Lite M. Poincaré, où elle reçoit le Prési- r dent, entourée de ses deux lilles les plus 11 âgées, les Grandes-Duchesses Olga et Ta- a tiana. s L'Impératrice retient plus d'un quart S d'heure le Président, auquel elle présente ses filles et s'entretient aimalblement avec lui. De quatre heures et demie à six heures, M. Poincaré va rendre visite aux Grands-Ducs et aux Grandes-Duchesses habitant Péterhof ou les environs. u\ sept heures et demie. l'Empereur offre à M. Pofntaré un diner dans le palais impérial. Le dîner est servi dans la salle de Pierre-le-Grand, ornée de tapisseries des Golbelins, dont une représentant le sauvetage opéré sur le lac Ladoga par Pierre-le-Grand.Sur la talble, sont disposés de magnifiques surtouts d'argent massif entourés de roses, d'œillets et de glaïeuls. L'Empereur et l'Impératrice sont assis nu milieu. L'Impératrice a. M. Poincaré à sa droite, et l'Empereur a la grando-du- i chesse Victoria à sa gauche. ' En face de l'Empereur, est assis M. Vivia- < ni, ayant à sa droite JVL Goremikinc, prési- ( dent du conseil, et M. Paléologue à sa 1 gauche. Parmi les autres convives, citons les deux i fdles du Tsar, les grandes-duchesses Olga C Ht Tatiana, les grandes-duchesses Maria Paviovna, Anastasie et Militza, les grands-ducs 'Nicolas Nicolaiewitch, Boris, Cyrille, André, Dimitre, etc., le prince héritier de Monténégro, la princesse Hélène de Serbie, i le prince Orloff, les ministres russes, etc. Un orchestre se fait entendre pendant le diner. Au dessert, l'Empereur de Russie a porté le toast suivant : Toast de- l'Empereur Monsieur le Président, < « Laissez-moi vous exprimer combien jo suis heureux de vous souhaiter la bienvenue ici. Le chef de l'Etat ami et allie est toujours assuré de rencontrer un accueil des plus chaleureux en Russie, mais, aujourd'hui, notre satisfaction de pouvoir saluer le président de la république française est encore doublée par le .plaisir de retrouver.en vous une ancienne connaissance avec laquelle j'ai été charmé de nouer, il y a deuixi ans, des relations personnelles. Unies de longue date par la sympathie mutuelle des peuples et par les intérêts communs, la France et la Russie sont depuis- bientôt un quart de siècle étroitement liées pour mieux poursuivre le même Lut qui consiste à sauvegarder leurs intérêts, en collaborant à l'équilibre et à la paix en Europe. Jo ne doute point que, fidèles a leur idéal pccifique, et s'appuyant sur leur alliance éprouvée, ainsi que sur des amitiés com muncs, nos deux pays continueront à jouir des bienfaits de la paix assurée par la plénitude de leurs forces, en serrant toujours davantage les liens qui les unissent. " C'est avec ce vœu très sincère q,ue je lève mon verre à votre santé, monsieur le Président, ainsi qu'à la prospérité et à la lt gloire de la France. » Toast du Président u Le président de la République a ré-it pondu en ces termes au toast de l'empe-le reur de Russie : s « Sire, Je remercie Votre Majesté de son accueil t si cordial, et je La prie de croire qu'il m'a été très agréable de rendre, aujourd'hui, une nouvelle visite à l'auguste souverain 'Q du peuple ami et allié. !0 Fidèle à la tradition qu'ont suivie mes honorables prédécesseurs, j'ai voulu ap-j. porter à Votre Majesté et à la Russie le j. solennel témoignage de sentiments qui sont IS immuables dans tous les cœurs français. 5_ Près de vingt-cinq ans ont passé depuïs e que. dans une claire vision de leur destin, nos pays ont uni les efforts de leur diplo-l matie, et les heureux résultats de cette as-sociation permanente se lont tous les jours ,• sentir dans l'équilibre du monde. Fondée sur la communauté des intérêts, consacrée par la volonté pacifique des deux gouvernements, appuyée sur des armées do terre et de mer qui se connaissent, s'estiment et sont habituées à fraterniser, affermie par une longue expérience et- complétée s par de précieuses amitiés, l'alliant '• e l'illustre empereur Alexandre T~ f". e gretté président Carnot ^ initiative adonné" pn« la première .îir'?-! P^uve de son U |jj{£faisante et (W son inrt.RUVlftble soli- x « ot-re Majesté ïtë'ùt être assurée que, demain hier, la France poursuivra à dâàVft vme collaboration intime et quoti-ni'oîiïic avec son alliée, l'œuvre de paix et ^ de civilisation à laquelle les deux gouvernements et les deux nations n'ont d'ô travailler. Je lève mon verre Oh Thoïmeur de Votre Majesté, de Sa Majesté l'Impératrice Ale-xandra F^'odorowna, de Sa Majesté l'Im-pérah%îce Marie FéodoroAvna, de Son AJ-J tssse Impériale le Gra.nd-Duc héritier et de a" toute la famille impériale. J Je bois à la grandeur et à la prospérité 0 de la Russie. » ri- Los entretiens diplomatiques é- Saint-Pétcrfebouirç, ?1. — Dè^ les pre-à, migres heures de la matinée, M. Viviani a reçu MM\ Snsonoff, ministre «les affaires u étrangères de Russie : Isvolski, ambassa-n. deur de iRussie là Paris ; le baron de Schil-le lin?, directeur de la Chancellerie, avec qui i- il a eu un long entretien auquel assistait M. de Maigrie. Les deux ministres ont examiné dans une entière communauté de vues les questions extérieures intéressant la France et la Russie afin de se mettre d'accord pour établir une action concordante des deux pays dans la politique générale :e européenne. s, s- L'arrivée à. Pétersbowrg nt Saint-Pétersbourg, 21. — A 1 h. lo, n- Y Alexandrin venant de Péterhof et ayant à s- bord M. Poincaré, accoste au ponton impérial' du quai anglais, à l'endroit même où. li- M. Poincaré débarqua lorsque, étant prési-ui dent du conseil, il vint pour la première i es fois rendre visite au Tzar. Les équipages j re des torpilleurs français et du yacht imné-ïii liai Standard rangés le long des cordages, saluent des hourrahs réglementaires le passage de VAtlcxandria à la passerelle duquel se tient le Président. L'arrivée du É yacht coïncide avec le départ du bateau faisant le service pu'blic de Cronstaidt. Co bateau est bondé de curieux allant visiter l'escadre. Du bateau partent des cris nourris de Vive la France ! Vive Poincaré !, cris qui se mêlent aux acclamations enthousiastes de la foule massée sur le quai. M. Poin-s. caré est reçu au débarcadère par le comte lx Tolstoï, maire, et d'une délégation de la le municipalité, M. Greegorovitch, ministre do à la marine, M. Paleologue, ambassadeur de 0- France, et le personnel de l'ambassade. Le jr comte Tolstoï souhaite la bienvenue au Pré-a- sident et lui présente le pain et le sel en ;i'u rappelant que c'est là une ancienne coutu-js me dont on use à l'égard de ceux qu'on a- aime. M. Poincaré dit. en quelques mots sa satisfaction de visiter St-Pétersbourg, puis rt gagne le quai au milieu des vivats chaleu-te reux des curieux qui, sans discontinuer, ec agitent leurs chapeaux et de petits drapeaux. Le président passe en revue le bais, taillon d'infanterie d'honneur, puis assiste [s', au défilé exécuté avec une remarquable pré-nt cision. M. Poincaré se rend, en suivant les quais re de la Neva et le pont Trochisky, à la for-n- teresse Pierre et Paul où reposent les restes le do 50 Tzars ou membres de la famille im-e.^ périale. M. Viviani prend place dans la se-e- condc voiture avec M. Paléologue. Le dé-e- part du Président est salué par de nouveaux hourrahs et les 'cris répétés de Vivo fi- la France ! A l'entrée de la forteresse, M. le Poincaré est reçu par le gouverneur qui le conduit au tombeau d'Aloxiandre III autour iis duquel sont disposés les souvenirs appor-à tés par les Présidents Faurc. et Loubct et u- il y a deux ans, par M. Poincaré lui-même. Le Président s'incline devant le tombeau et a- dépose une épée dont le travail est remar-si- quaible. Après quelques instants de recueil-sa loment devant le tombeau, le Président visite lo.-i autres parties de la forteresse, puis nx i' gagne l'ambassade- de France où il re-^a çoit la colonie française. Londres, 21. — Certains membres du parti libéral, au nombre d'une centaine, se sont réunis cet après-midi à Ja Chambre dos communes, et ont adopté un ondre du jour très énergique demandant au gouvernement de ne faire aucune concession qui ne soit acceptable par ies nationalistes irlandais et de ne pas consentir à une dissolution du Parlement avant que le hilJ supprimant le privilège accordé à certains électeurs fût voté plusieurs fois et transformé en loi. -îv Saint-Pétersbourg, 21. — Plus de 100.000 ouvriers foint grève aujourd'hui. Plusieurs milliers de grévistes ont organisé une réunion dans le quartier de Viborg. La foule, invitée à se disperser, ayant répondu à la sommation de la police en lançant des pierres, on a requis les cosaques. Après trois sommations, les cosaques mit tiré deux lois à blanc sur la foule. Les ouvriers se sont alors dispersés. Dans un endroit, les grévistes ont arrêté une voiture ue tram et ont Obligé les voyageurs à descendre. Ils ont ensuite renversé la voiture. Une vingtainç de voitures ont, r du reste, été renversées sur différents points l de la ville. •¥: Athènes, 21. — M. Venizelos, qu'accom-î pagnent M. Politis, directeur général au ministère des affaires étrangères, et son l fils, M. Kiriako Venizelos. comme secretaire. particulier, part aujourd'hui vià Trieste pour Bruxelles où son arrivée coïncidera avec celle du grand-vizir, qui partira, oroit-on, vendredi de Constantinople. L'Affaire Caillaux mm* se CROQUIS D'AUDIENCE C01 me Notre correspondant parisien nous com- 1 mu nique ses impressions d'audience sur le vé procès Caillaux. On lira, avec intérêt, ses gn noies prises sur le vif, écrites sincèrement et et sans parti-pris : ^ L'accusée Q'J1 L'accusée est introduite. Eiij Pnt,.P ,iar,s d a le box entre deux gardes vr.nrU "s EUe "" est en toilette noire, très fil *u crête Dp taillp cieganie, nuus» maigre elle -oyenno, Wondo, un peu l'aise ' parait tout de suite très à ti'accuséo. avec un calhle étonnant; s'ins- talle» regardi» les juges, 'éS .jurés» la presse ^ et s'Àponge léaèrehiiî'lt ilVec son mouchoir. _ 1 T-.p pi-ésiuent lui demande son identité, 1C^ qu'elle donne d'une voix faible, mais assu- nc rée cependant. Elle est coiffée d'un chapeau d-e paille u" noire. Sur le devant du chapeau, une sorte se!j de grande aigrette, en forme de couteau. Les cheveux blonds tranchent sur le hoir ~ du chapeau, ..... , I «> cou G*$t laissé libre. Un léger décolle- ll' ta'gè entouré d'un col blanc lui laisse toute ,J liberté de mouvement. L'accusée est un peu pftle en entrant 01 dans le box, mais bientôt ses couleurs lui rc= reviennent et, avec elles, toute son assu- ^ Elle répond à son interrogatoire fcrt fôi-sant un récit de son pttesé-.. c'u Ce récit est fdit avec calme, d'une voix ftsSUréê. L'accusée nous donne quelques dé-tails sur son premier ménage, sur sa vie se] a\iec 'M. Clarctie, sur son amour pour M. Caillaux, qiu'elle appelle « Le Président du ^ Conseil ». ^ Elle r-roteste contre la fortune que « la ^ ca.lomnie publique » leur prête et con-tre ce qiuc Mme Gueydon av.-iit. manj- ; l'esté depuis longtemps pott int^htioVi lie vèh- J °eance. Geti^ déîér.sb de Mme Caillaux est peu Ill!( faite Tîcur attirer la sympathie et le pré-sident, très correct, mais aussi très aima- D1^ ble, l'arrête pour lui poser lui-même quel- C! | quer. questions, faisant de cette façon l'his- CI! toriçwe de l'affaire. Mais "Mme Caillaux dé- nc clarc qu'elle désire continuer l'exposé de ; sa situation la veille du erime Pt IG pfé§i- ®c'; dent l'y autorise, , Le monologué de déclarations, tantôt méchantes, tantôt larmoyantes, fait, une fois ^.G encore mauvaise impression sur l'auditoire. 1.' P i Le systômo de défense co: Trop de calme, trop de déclamations, trop de de sang-froid, aucune émotion réelle. pc Le mot <( calomnie » revient continuelle- les ment dans la bouche de Mime Caillaux. Elle fâ parle à la Cour puis aux jurés, puis en se qu tournant vers la Presse. On se rend compte tri que l'accusée se défendra pied à pied, avèc énergie et suivant un système nettement la-ari'&té : émouvoir les jurés, sur l'empoison- di nement diû son ménage par des racontars. de La sentimentalité la plus banale se mêle re à la politique et aux considérations les plus ni étrangères au drame. sa On ia peine là se gOuVenlr que la femme ét qui raconte avec une voix mélodramatique Fc de pareilles histoires d'onfant attristée, ait l'c i tué un homme de six balles de revolver. m Mme Cajillaux donne l'impression de ré- cr citer une leçon longtemps apprise et adroi- f0 tcrnent préparée. Elle n'est, nullomc-nt émue. La bouche est petite, les lèvres pincées. Mainlonant, Mme Caillaux nc parle plus d'elle-même. Elle défend! la politique de ron mari et discute les données des articles de. Calmette. L'accusée sort une liste des titres d'articles et, l'un après l'autre, analyse les arguments du Fioaro et les repousse. ?' En fait, Mme Caillaux fait peser sur ]\ Calmette la campagne contre Caillaurc tout n entière. Tout ce qui fut dit ou écrit sur ti son mari est l'œuvre de Calmette et du Figaro, et, explique-t-elle, dès lors la sup- «M pression de tous ses maux consiste à fa.Ve C disparaître Calmette. L'accusée ne le déclare pas, mais c'est évidemment le résumé et de sa longue et laborieuse explication. Il Mais brusquement, elle en arrive aux ^ lettres, aux fameuses lettres ! 1/ Les lettr-s [ La question des lettres ! Elle est fortement embrouillée cl peut-être ost-il dom- ^ mage que l'accusée tienne tant à nous en [ parler. Toute cette tirade des lettres prouve lC1 seulement que Mme Caillaux avait eu, ]) ; avant l'acte tragique, une vie agitée, faite 1; de combinaisons de lettres écrites, reçues, îenaues, brûlées ou réexpédiées poste res- n tante. Et tout cela avec le sangtroid dont (] . elle fait preuve ce matin nous montre une r ] personne habituée, de par sa vie même, à toutes les émotions. j Mme Caillaux enfin — nous raconte le r sujet des deux lettres fameuses, que personne ne connaît, du reste. i L une de celle-ci, nous dit l'accusée, était r ' d'une haute portée morale ! Elle expliquait ! pourquoi, vu la mentalité moyenne (sic) I des électeurs, Caillaux, déjà son ami, ne j. pouvait, six mois avant les élections, di-vorccr pour l'épouser ! Cette lettre a sei'ze ^ pages ! , .. i L. Dans la seconde, LVi.iMaux expliquait G qu'ayant fait un placement d'argent, il . avait réalisé un certain bénéfice ! ! Et voilà ! On se demande comment la } i crainte — n'est-ce pas 1" système de dé- { fense adopté ? — de la publication de deux " lettres aussi morales, aussi simplement ten- x ' dres ou d'affaires, ait pu armer le bras . s de la jeune femme et lui donner l'énergie nécessaire à tuer un homme, emiemi de son , mari. Je ! 0 Maintenant, Mme Caillaux entreprend de défendre son mari ! Depuis le commence- < i- ment de l'audience, on cherche Caillaux ?. qu'on sent et qu'on sait dans la coulisse. 3- Il devrait être en scène et son rôle de ma-i- ri, qui ne charge pas sa femme de défen-s. dre son honneur mais qui la laisse faiVe, it qui la pousse aux plus extrêmes nervosités s par des discours énergiques mais sans suite, est. difficilement acceptable. Sa fem-,é me lui dit sa conversation avec le prési-i- déni Monier. Caillaux, avec énergie, ré-ié pond : t, — Je casserai la gueule à Calmette. j *— Quand ? lui demande sa femme. — A mon jour et à mon heure. Cela ne te regarde pas. Après ce diecoUrg, que fait M. Caillaux ? Rien, ou presque. 11 attend, ne bouge pas et oublie même de calmer la nervosité maladive de sa compagne, en lui racontant ce qu'a dit et promis le président de la Ré- j publique. Devait-il anii.>n«?eC soli inlëhtZod , belliqueux à sa ïêmlne ? Devait-il lui mon- < ter la létë, si j'ose dire, en menaçant Cal- ] mette ? Etait-ce son rôle d'homme et n'eût-il j point dû dire : ( — J'ai cassé la gueule ù l'homme dont } tu crains les agissements. J'ai supprimé , sa plume, épée de Pamoelë? pour toi ëi j'ai j vengé notre h'ohtioUi'. < •;l-oyeZ-vous que si Caillaux était au jour- ; d'hui au banc de l'accusation, l'affaire ne c se présenterait pas autrement, d'une fa- . çon plus favorable au meurtrier de Cal- > mette. j Un fait est, c'est qufe Caillaux avait trou- , vé en sa seconde femme -unr associée «ligne ;le iuii fcnuiiH dii tête, de sang-froid c et de g»:anU cîllme. Je serais bien surpris r si k-s (iébats du procès nous prouvaient que Henriette Rainouart. comme dit l'actc d'accusation, ait commis son crime dans un moment — d'ailleurs long — d'irréfle- ( xion I ôur le drame j On al'riVc 4 là sbirée du crime et le pré-sident des assises repreild la direction des débats; eh, li.srt.iit Itl déWaKttiOn d^ l'àcW- c sée à riiistruction. j Mme Caillaux explique à la Cour qu'un revolver Browning part tout seul et qiu'elle r nc sait absolument pas si elle tira une , ou six balles. Cette déclaration, faite sur . un ton attristé mais sans larmes, cause une ( sensation profonde. t Un seul mot de pitié sortira de s». bou»*he • ^ — •ic lurette. Ce sera la seule, l'absolument seule pa- l rôle de regret qu'elle prononcera. ^ La main droite dégantée, Mme Caillaux f s'éponge les yeux, mais il semble que ceux- , ci restent secs, en tous cas méchants, d'un c regard dur. Les seules paroles qui cherchent à ren-dre moins odieux lë.çrilïiç. sdlit j/njnoi|c6es par le président ,hi iidjlîi MiiiE Càillàbx îndi- J que le système de la défense. , . « — Comme tout le monde, dit-elle, je n'ai ' pas cru q.ue M. Calmette pût être blesse sérieusement. . L'accusée ne répond rien avant d'avoir consulté le dossier qu'elle a. déposé sur une chaise, Ki côté d'elle. Ses monologues sont autant de leçons apprises et, malgré tous ses efforts, elle ne peut arriver à emou- ^ voi;-. Est-eile sincère ? Est-elle timide ? A-t-elle crainte du milieu et luttât-elle intérieure-ment ? A-t-cllc versé toutes ses larmes et ne peut-elle plus pleurer ? Plaide-t-elle ou bien se défend-t-elle. Est-ce un rôle ou un cri du cœur oui reste malgré la. mort un ■ cri de haine ? A-t-elle des regrets de son acte ? , ii Autant de .(}iuCst.Ki,ns timides qui posent. ei que les partis-pris ne peuvent re-soucPrc. . . Loyalement, ie le dis plus on cherche a se rendre compte, à lire dans son cœur, a Pre sur son \isage, moins on trouve de pitié pour elle. Cette !^rne^qui nous xa-conte des petits -potins,-de petites querelles, d:e très petits faits de sa vie passée, n a pas un mot pour l'homme qu'elle a tué, pour les enfants qu'elle a faits orphelins. Elle se fâchera, tout à l'heure, en nous racontant que, dans un salon tic couture, on la montra du doigt on disant : , - — C'est la femme de.ee voleur de Caillaux (sic), ma.is lorst.ju'ciile raconte la scène du crime, elle dit que Calmette se traîna derrière le bureau et qu'elle continua à tirer. Et, à ce passage du récit, il n'y aura ni colère, ni pitié. Elle reste calme, froide, satisfaite de ce qu'elle a fait, comme si elle était fi ère d'avoir... cassé la g... ià Calmette. Femme énigmatique, si elle est sincère, l'amour de son mari l'a aveuglée exagérément.. Si elle est la cabotine ciiu'on peut craindre, quelle forte tète, quelle femme forte ! A ir A. de G. LA SECONDE AUDIENCE J Autour du Palais i Paris, 31. — Beaucoup moins de monde ujourd'hiui dans les couloirs du palais de ! îist.ice que pour la première audience. Ce | est q'u un peu avant midi que l'anima- « on commence. : Les mêmes personnalités qu'hier sont la : ' liM. Arthur Meyer, Guy de Cassagnac, < eccaldi, Mme Estradère M. Joseph- Caillaux arrive à 11 h. do, ac-mipagné de deux inspecteurs de la sûreté. est rejoint par M. Pascal Ceccaldi et le André IHesse. Avant de se présenter 'à i Cour d'assises, M. Caillaux s'est arrête la Conciergerie, où il a eu une entre-ue d'une demi-heure avec sa femme. On dit ouc l'ancien ministre sera appele •déposer à 2 h. 30. Mme Caillaux a passé une meilleure nuit ue la précédente. Elle s'est réveillée do, onne heure, a pris une tasse de cafe au lit puis s'est- habillée. A 11 h.,, elle a dé-suiie d'un morceau de lilet grillé, de poulies paille et d'une pêche. Elle a bu une enii-honteille de Graves et de l'eau mi-lérale. ,. M Joseph Caillaux a quitte le oalais de ustice à midi et demi accompagné de M. ^scal Ceccaldi. . Boulevard du Palais, il a été 1 objet d une • manifestation. Il- est parti en auto-nobile.Avocats, directeurs de journaux et re-irésentants de la presse occupent comme lier la plus grande partie de la salle. 150 icrsonnes environ se tiennent dans la parie réservée au public debout ou normalement une soixantaine pourraient tenir. L'audience est ouverte Le bruit des conversations cesse brusquement lorsqu'à midi 15 la Cour fait son en- On espère pouvoir entendre aujourd hui nie vingtaine de témoins parmi lesquels \1. Caillaux. , Derrière la Cour, trois rangs de sieges sont occupés par des magistrats. Mme Caillaux, qui porte le même costume qu'hier, s'entretient avec ses défendeurs. Eflle semble un peu moins emue qu'au début de la première audience. Le premier témoin entendu est M. Sirac, garçon de recettes au Figaro, qui reçut Mme Caillaux lorsqu'elle arriva au journal. Il alluma dans le bureau de M. Calmette les appliques de la cheminée pendant que M Calmette allumait cellds du bureau. Lorsqu'il entendit les détonations, M. Sirac rouvrit la porte du bureau, se précipita sur Mme Caillaux et lui saisit les poignets. . Me Labori fait préciser au témoin la place exacte qu'occupaient M. Calmette et Mme Caillaux lorsqu'il rentra dans le bu- ' TÎ'lémalH (lit titie Mme Grallam était de- tfta bout entre la table et la Jiibliolhëqiiô J • ' ^ Calmette était affaissé à demi-couché der- M e -rière son bureau en face de Mme Caillaux. èUn autre garçon de bureau du Figaro, M. " d •aaAuiiï tfos lit m ecilè-ïi r'Sfuga. as f-lrs connaître terv. son nom. Elle remit sa'carte sMs env®. ■ lonpe cachetée et lorsque, beaucoup plus w » ard, iM. Calmette fit signe au garçon in- » . rodùire Mhie Caillaux, le nom de celle-ci ic fut pas prononcé. Le témoin ne le con- .ut <|ii(j par I" pMclamation <pie 'accusée caln ■ii fit eil(5-iïi8t(ië le (ii p.me J,e témoin • ijoute : Lorsque, au bruit des détonations, trpu c me jetai sur Mme Caillaux, je remar- Jour piai que son revolver était braqué IeS , oitrine. .Te fis un mouvement de côté ct es , vfme Caillaux me dit : N'ayez POS PCM. P,aM c tic vous ferai pas do mal. Jo viens de séro ne fftire idstice moi-même. Mme Caillate, rendant é »n« Toi^ [uestion du président, affirme n«tt°- rent. nent avoir entendu prononcer son nom. que^ M. Paul Bourgct est entendu ,, y M Paul Bourget est ensuite mtioauit. ]cs Mouvement d'attention). ,, lmn) lente Jt Paul Bflnfgot demande tout o abord Le i'il doit s'adresser au président du Jurv. çon I fait sa déposition d'une voix un pui )es j "m. 'Paul Bourget sortait avec Calmette Mr lu tiiilïini-'l tiifect-'irial du Figaro lorsq.uun (iam, luissier remit une «I* Se le deuil au directeur du Ft&aîVQuattd .a para nette eut ouvert cette enveloippe dit M CJU1i Jourget, ie fus surpris (le voir 1^expression rcaa, l'étonnement de son visage et il me dit . (JUC "est une visite. Comme nous de\ions par- ^,Ime ir ensemble, je lui répliquai : Jesuispre^ vou8 lé Venez donc; II.fit un pa? verisj^calier Le mis s'arrêta en disant : ^ est ih1po il Ui j le plus en Olus surpris, je lui demandai Ej] Jais qu'est-ce donc? Il t,ra„a^nwîa et Cflln :ontenue dans l'enveloppe, me la ques a remit aussitôt sous enveloppe. Cette SU(ffi a rte était celle de Mme Caillaux. ^ jeî Je dis fi Calmette : Vous n'allez pas la M ■dcovoir. Que iieut-elle avoir à. vous_dire . j I tof répondit, i .le ne peux pas ne pa» tout •edïciir uES tettlWff. « fit signe a lbuis- Fo,b] lier et. lui dit : Faites entrer, toujours sans pron îvononcer de nom. , , îettr M. Biwrget explique nue selon_lm• W ré a nette en recevant Mme Caillaux, enten jQ n îait vouloir affirinc.r.'.j la femme «u Mj- je „ listre que s.3i nom ne serait mêlé à au- In un moment à une campagne qu il entendait cla,.( nainten.ii- exclusivement sur le terrain po gnai affirme très cner^qi.emcnt ^ c,n conviction 'absolue qtue Calmette « x^ocl pas pu songer .un seul instant u imblier ^ ipt; lettres "privées. . . nrot " i\ép< ndant ensuite à une gestion de i re5S( r'.hm i M Bourget oiéclaie : -le pense M ( in'unc'lettre est une piriprtét&Cetait lavis tion , e Calmette qui distinguait bien le deten lend ta," du propriétaire mais Calmette se trou- ma].] vî-iit dans Un conflit dé devoir. Il a résolu M ce c-is de conscience dans un sens que je t n ai pas à Kigc. Il avait la conviction de veU< faire œuvre politique. Je suis sûr.tfu il n ai - P( r iit jamais publié de lettres intime.. g Tiui e;ur • cS ^ mé» vous avez fait Elle répliqua : C'était la Q O StSl5 <STe témoin, était impas- 1^ S1!m' Gtraudeau affirmé que Calmette, qui dmi l'a plusieurs fois entretenu de la oan®a gne, ne lui a jamais parlé de la publica ^ tion de lettres intimes. ui„aro fait clai M. Eoulleau, hiuisster du ' y, d une déposition identique à celle de ses c ^ 16fiepottier garçon de recottes, déclare lau également qu'il' ne connut l'identité de Mme qu. Ca»1?^el6dXaro déclare qu'il « vit Mme Caillaux le 10 mars sans Bavoir au qui elle était. Après le drame il 1 vajl dire Je suis Mme Caillaux. Je mous de va^ mKé,pôndantlï°ume question d'un juré, le témoin déclare que quatf's détomitmns,tda- _ tèrent coup sur coup et que les deux uei ^ nié res furent plus dspacees. .... , pw M Voisin, gérant de la publicité au Ft- qui5 se trouvait dans le même^saton ren d'attenté que Mme Caillaux, déclare qi >i a la certitude absolue de n'avoir parle A ave- les personnes avec lesquelles il s est entretenu d'aucun document relatif à la ^ campagne du Figaro. éta Mme Caillaux, intervenant, alors, dit que Al Voisin répondant à une question d un I de ses Sois, déclara : « Nous avons d^ ^ main un grand papier s"r.^1''a,|1'f0 mel gé; SUnLVS cb^/arf s jg dMCVo"stad°démmSt absolument ces paro- I i™ et cxpHaue qu'il n'appa.'tient nu lemcmt ®la rédaction du Figaro où il ne s'occupe , %mc Suï^ayanl declaré qu'elle avait $ ri^iV. dénosé au commissariat auoSiiWt i, MÏÏ' Labori'^constate qu'au Fit/arc^ on n a ^ ''lbiu^'nniais^°l accu^e^ ëlie) J- les Entendus. (De violents murmures se c( f<'SÎe°cCiu déda^qu'au cou^di ses di. d, rnKk,ns avec son honorable adversaire, il j s dMM'H<)noré!Jdcssin.ite,,r, qui s'est entre- rsaîiuC d'iStt c"—" ~nedafut ;;^;rn78 ?, k\ le chef de la rubrique des échos au (| déclare .que la iottr^Ton Jo , ne b d<M 'pfnceUon explique au'après le drame g il mit dSord avec M. Glaser, du Fifforo s triSle de Calmette avec d'autres 1 papiers et des clés sous enveloppe cachetée j ''"m Ponrctton déclare que Mme Cailloux j lui parut absolument calme. Elle regardait, dit-il, d'un air hautain ce qui se passait c 111 m"1 Ponrctton, répondant k une^ question j de me Chenu, affirme son absolue certi-t.u.de qu'aucun papier n'a nu disparaître de la iioche de M. Calmette . A une autre irmest.ion. de Me T-abon, qui i demande des nrécisions. le témoin renwi'l ■ ou'il -'est préoccupé surtout du blessé, < 'il avait âll point <le vue médical I'im- <t"< ossion iiue M. Calmette allait mourir po m instant à l'autre. 11 »'est préoccupé mu le faire transporten- dans une maison ftanté. Je crois, dit-il, qu'il était impos- Je I >le dé savoir à ce moment s'il y avait «a non une hémorragie interne. D ailleurs, n'avais pas l'autorité nécessaire pour m- viv ■venir utilement. . " , VI. Roliert Dreyfus, homme de lettres, qui trouvait au Figaro au moment du dra- !, déclare que la stupéfaction de tous sa] lit profonde quand on vit que M. Cal- nui itte était Messé. Mme Caillait» paraissait au [me et indifférente. » ca.; il. Latzarus, rédacteur au Figaro, qui se la« uvait près du cabinet de M. Calmette le (lul ir du draine, déclare qu'en entrant chefc rôt( Calmette, Mme Caillaux se tenait droite, J mains dans son manchon. Elle semblait Cai rfaitement calme. Selon le témoin, il ne lett ?oula pas plus de quatre à cinq secondes J'a1 re le moment où la porte du caibinet se de erma et celui où les détonations éclaté- pas it. Je ne penso pas, déclare le témoin, I lièr î Mme Caillaux ait eu le temps de pro- reci Dcer la moindre phrase avant de tirer. i\ y a eu au moins cinq détonations dont tior deux dernières eurent une cadence plus coll te. lau ,e témoin dit ensuite que comme le gai'- tee i de bureau, après le drame, maintenait d'é( poignets de Mme Caillaux, celle-ci lui M. : Lâchez-moi. Je ne veux pas me sauver, de Ime Caillaux aurait ajouté : Je suis une la ne. Lâchez-moi. ne Selon le témoin, Mme Caillaux, qui ne All< •aissait pas troublée, dit ensuite : Puis- qui il n'y a pas de justice en France... Un per [acteur lui cria ; Taisez-vous, après ce prr j vous avez fait, voUs devriez vous taire l dU ne Caillaux répondit : Ce n'cM. pas à nc îs que je parle. s an ,e témoin répète qu'à ce moment 1 accu- nïl^ était absolument maîtresse d'elle-même. <n terminant, le témoin déclare que M. Imette avait des documents diplomati- ^ 2s d'une telle importance qu'ils auraient, "ev fi à écraser M. Caillaux. Il se refusait l>ui es publier. ' ,1. Latzarus, répondant a une question P°| Me Chenu, dit que M'. Calmette, que it le monde pressait à publier le rapport as bre, répondit à ses collaborateurs : J ai me. miis de ne pas le publier. Quant aux ien très intimes, M. Calmette aurait decla- aprèâ lit publication de la lettre «Ion lau „ ; Et maintenant, mes poches sont vides, oes n'ai plus rien. ;.or nvitée à s'expliquer, Mme cailloux de- de re très énergiquement qu'elle ne cl'ui^ «ej ait nullement la publication du rapport e\f bre notamment parce qu'eJle savait que.- letl ait été le rôle de son mari dans 1 affaire sio chette Au surplus, la commission d en- Ivej ôte de la Chambre a parlé. L'accusee pré ^teste qu'elle ne s'est pas augm aéwnte- mo ;séc qu'on veut bien le dire de 1 état ue J a Calmette. Tout le monde n a pas 1 emo- sid n bruvante, dit-elle, et ce n est que le tai idemain seulement que j'ai appris que le c ;i il heur était irréparable. , . ^ VI Latzarus maintient qu il n a jamais aie tendu Mme Caillaux demander des nou- cas lies de M. Calmette. fo11 Pendant toutes ces dépositions, Mme Cail- sua lix feuillette un volumineux dossier et riête pour prendre hâtivement quelques gu tes ou pour s'entretenir avec son avocat. Mr le paraît très calme, très maîtresse d elle- da On6" lit ensuite une déclaration de M. ne a^er, collaborateur du Figaro, exposant la; i garanties de discrétion que M. t.ai- du ette exigeà du graveur chargé de repro- . qu lire la lettre « Ton Jo ». Jamais, dit M. q,u aser, «M. Calmette n'a eu en sa posses- me Dn lés "lettres intimes. dit M Emile Berr, rédacteur du Figaro, de- j a ara que jamais M. Calmette, au cours je is conversations qu'il eut avec ses l'edac- trt urs touchant sa campagne contre M l*au- cit ux n'a fait allusion là d'autres documents co l'ai rapport Fabre, pas plus qu aux let- es intimes. . du Répondant à une question de Me I-abori de i sujet du caractère de la lettre « Ion , „ ,M. Berr déclare que tout ce qim pou- ni lit'avoir un caractère intime en avait été Me Labori, parlant des documents trou- M Ss en la possession de M. Calmette après drame, dit que deux de ces documents ça irent retirés de Eeiweloppe et remis au résident de la République. Les autres fu- ci ;nt remisé M. ..Prostat, président du con- ai iil d'administration du l'iguro. p A une question de Me Labori touchant ■■s documents, M. Prostat, qui assiste 4 audience, déclare qiue ce n'étaient que des -i ocuments de la main de Calmette. Lun tait le rapport Fabre qui avait alors eu. J • ublié dans tous les journaux, le deuxième ti 1 lettre .. Ton Jo .> également connue Tous m >s .passages intimes en avaient été expur- u 'és î'aTcru, dit M. Prostat, avoir le droit n e détruire ces document et je les ai biu- « L Ils avaient coûté la vie à mon gen- K re. J'avais bien, j'imagine, le droit de les ç. ét.ruire. , . ;l. ,r L'audience est suspendue a 2 h. 'ta. f Reprise do l'audience i Fendant la suspension d'audience, une cl -ive animation règne dans la salle ou il ait une chaleur accablante. 1 L'audience est reprise à '3 h. lo. Mo Chenu donne lecture, dans un but de I . •buté, de la lettre.» Ton Jo ». Me Chenu lit le rapport Fabre, puis < I,. président accorde la parole à 1 avocat énéral Me Mornot, qui donne lecture de < fa déposition du Président .le la (République recueillie par le premier président ïo- i richon, le -i avril. Cette déposition est dé,à : C°Avant l'entrée de M., Caillaux, qui doit déposer ensuite, le président fait donner lecture des articles du code d instruction criminelle concernant les délits d audience . et, il rappelle qu'il ne tolérera aucune manifestation.Déposition de M. Caillaux A l'entrée de M. Caillaux, un vif mouvement se produit. M. Caillaux est vêtu d'une redingote noire. U parle d'une voix claire dont l'intonation trahit l'émotion. Il ra- I conte son premier mariage, puis son divorce d'avec Mme Gucydan, à ln suite de mésintelligence. En septembre 19(19, il écrivit à Mme Rainouard une longue lettre de 16 paires lui faisant l'exposé de toute sa vie. La seconde lettre à entête de la préfecture de la Sarthe, était plus courte. Il explique que comme il craignait que ses lettres ne fussent dérobées à Mme Rainouard, il les lui redemanda. Mme Rainouard les lui i e-tourna au Mans. Le lëndèmain Mme Cuey-dan, qui était encore sa femme, les lui déroba. Plus tard, à la suite de plusieurs interventions, Mme Guoydan consentit à I brûler ces lettres. Après une vaine, tenta- I tive de conciliation, le divorce fut pronom- I cé et il fut convenu que toute la. correspondance erhantrée entro les deux époux serait détruite. M. Caillaux raconte ensuite j qu'il fut averti peu après par M. Vervoort, j 10 UCÎ5 lïïUICh IIIIIIIICO'IUI w jsées par Mme Gueydan pour être pu- MCSCaillaux dit qu'il trouva le bonheur plus complet dans son mariage avec Mme unouard. A ce moment, l'accusée, qui suit avec une ve attention la déposition de son mari, .nglote silencieusement. M. Caillaux poursuit que sa femme lo ouvant parfois trop ardent à la lutte, îppliquait à le calmer. Je savais, conti-îe l'ancien ministre, qu'en raison de mon titude, je devais m'attendre à do vives ir.pagnes de presse. Mate j'étais résolu a ^ser passer et: à ne pas user des moyens Li 9'offrent aux hommes politiques d'ar- ter cck ,campagnes. Je lie j>ouyais pas croire, continue M. iillaux, que l'on irait jusqu'à publier la itre dont on vient de vous donner lecture. ivais pourtant reçu des avertissements divers cotés. Avec l'affaire Prieu la. cam-gne de presse prit une gravité partieu-re. Lc<s articles étaient signés- i>ar le di-cteur du Figaro lui-même. M Caillaux parle alors d'une conversa-m datant du G janvier dernier avec son 1 lègue Barthou. M. Barthou, dit M. Cail-lix, me déclare : Ta femme est Lien mon-î contre toi, puis il ajouta : Tu as tort écrire ces lettres. Le 12 mars, continue; Caillaux, on m'annonça la publication la. lettre et le la j'eus la stupéfaction de lire dans le Figaro. Mais, dirait-on, il •s'agissait que de passages politiques. Ions donc, en laissant la signature intinio i montrait à quel point la lettre étaio rsonnelle ,on indiquait bien le caractère ivé de la con'espondance et le directeur ; Figaro lui-môrne n'a-t-il pas pris la pei-de 's'excuser de ceUe publication en dï-nt que depuis trente ans c'était la préfère foite qu'il agissait ainsi. La lettre k Ton Jo » M. Caillaux, très calme, poursuit au mi-:u d'un silence imposant : Le jour de la iblication de la lettre « Ton Jo », teienne femme me téléphona qu'elle n était >ur rien dans cette pul.dication et me Qi> anda ce qu'elle devait faire. Je lui répon-s d'agir selon sa conscience. A ce muent, dit M. Caillaux, je savais par des nseignements sûrs crue les autres lettres laient être publiées. Incidemment M. Caix-ux affirme qfuek jamais, étant ministre ;s finances il n'a touché un titre de sa rtune. Jamais, dit-iil, un ordre n'est sorti : mon cabinet de ministre des finariccs. îprenant ensuite son récit, M. Caillaux pnge l émotion de sa femme lorsque la ttre « Ton Jo » fut publiée. Il fait ail flan à son entrevue avec le Président de là ipubliqiue. A ce moment llà, dit-il, notre •éoiccupation unkiue, à ma femme et à oi, était la publication de lettres intimes» ai toujours considéré que ce que le Pre-dent de la République me conseillait c e-it de voir mes conseils juridiqiues. Mes inseils, continue M. Caillaux, me moii-èrent qu'il n'y avait rien à faire. Je dis ors là ma femme : Sois tranquille, j irai, isser la g... à Calmette. Je suis ton de-nseur. On ne te touchera pas sans .passer ir moi. r.. M. ïCaillaux insiste sur 1 état ide îati-xe, de dépression dans lequel se trouvait me Caillaux le jour du drame. Il deman-i à M. Ceccaldi de qidtter la sean/ce de i Chambre iiour aller la réconforter. Il c le put malheureusement pas. M. Caii-iux apprit le drame lorsqu'il renitra u Sénat et lorsqu'il entendit le réoit ne sa fetmme lui en lit il comprit, dit-il, uelle faute pereonnelle il avait pu com-lettre. Je me rends parfaitement compte, it 'M. Caillaux, que la parole violente que ai prononcée a pu déterminer son geste. m'en excuse, ie m'en accuse même. Et, •ès ému, très fatigué, M. Caillaux sollL [te une suspension d'audience qui est ac-jrdée là 4 1/2 heures. En se retirant, M. Caillaux s'approche u boxe des accusés, où sa femme continue e sangloter, et lui baise la main. Pendant la suspension d'audience, un tu-lulte extrême règne dans la salle. A i h. 50, l'audience est reprise. ,1. Caillaux continue sa déposition M. Caillaux aborde l'historique <de la ampagne du l'igai'o. On visait, dit-il, 'homme qui voulait l'impôt sur ie revenu t. pour atteindre l'homme que l'on voulait i.battro, tous les moyens étaient hons La campagne commença par l'affaire 3rieu, qiui est un conte à dormir debout. M. Caillaux passe en revue toutes les ittaïques dirigées contre lui. On m'a, dit-il, accusé de forfaiture, dans 'affaire Rocliette et de trahison dans le ,rai-té franco-allemand. Eh bien ! nous som-nes de simples bourgeois, nous n'avons pas le blason, mais nous défendons notre honneur, notre honorabilité. C'est toute •cette l)oue qui a troublé l'esprit, s écrie M. Caillaux, en se tournant vers sa femme. Celle-ci, le visage caché dans son mouchoir, fait clés signes d'assentiment. M. Caillaux estime que la remise de lai-faire Rochetlc était une mesure utile dont, 11 n'Hésiterait pas à prendre encore auyour- • d'hui la responsabilité. A aucun moment, la nublication du i apport Fa'bre n'inquiéta ni lui ni sa femme. !Mi. Caillaux dit ou'il offre 'à la Cour et aux jurés tous les éléments propres a lpui montrer ou 11 ne reste rien des attaques dont il fut l'objet, Parlant <les négociations franco-allemandes, M. Caillaux dit que dans ces négociations, il mit un double souci. Le premier souci fut que la France mit définitivement sa marque sur le grand Empire marocain ; lo second souci, je l'ai eu tout le long. d>. ma vie politique. J'ai voulu la paix, la paix dans la démocratie. . Ou'on discute mon œuvre au point de vue politique, rien de plus naturel. -Mais qu'on vienne jeter de la boue contre mm, c'est contre cela que je m'eleve avec la dernière énergie. Je sais qu'on avait voulu au tigaro publier certaines pièces diplomatiques. J aurai peut-être à en parler tout à l heure. Si on nVohliûe à le faire, j'apporterai ici toutes les jiré'usions nécessaires. Mais je*supplierai ceux qui le feront de bien vouloir réfléchir aux conséquences que cela pourrait entrai- 1 Ôuel que soit le mal qu'on a pu me faire, continue M. Caillaux, si je pouvais renoif p, vie à Calmette, en l'autorisant de me couvrir encore de boue, je le ferais de tout cœur. ,, \près cette phrase prononcee dune voix vibrante, M. Caillaux s'occupe de la politique financière du Figaro. Il dit qu en 1901 lorsque M. Calmette prit la oirect.ion du Figaro, on y trouvait de gros financiers allemands. . . . ., Le service financier du Vigaro, ajoute-t-il, est passé à une société nui avait une majorité d'actionnaires allemands. M Caillaux poursuit d'une voix mordante son réquisitoire contre le Figaro, puis, parlant des conseils d'administration

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This item is a publication of the title Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire belonging to the category Liberale pers, published in Anvers from 1832 to 1940.

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