Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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02 December 1918
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Lundi 2 Décembre 13Î8 I— UN NUMERO QUINZE CENTIMES Lundi 2 Décembre 1918 PUBLICITE Annonça» fit ««an, ti. 0.8a » tr. l.Ou ïailS filvèïs » fr. 4.00 «.Tts a* *j«f<t53 # tr. 3.00 fi'arU ûK>TisfiJre) JOURNAL DE LIÉGE PUBETOÏT® Annonces I» iiffrt», ip_ O.Su R5c)fuii0» # fr. l.OU Faits air»!1» t> Jr. S.00 Rvis Oo sociatas » h. S. 09 <Tari1 provteolro) FEUILLE POLiTSOOE, LITTÉRAIRE ET COMMERCIALE. - FOMDÉË EH iïS4 RÉDACTION ET ADMINISTRATION : 22, RUE DES DOMINICAINS, 22 Hommaqe à la France La Cité Ardonte a le grand honneur de rvolr aujourd'hui défiler dans ses murs uno Givision de l'armée française. Voilèi enfin pour nous l'occasion de témoigner à la Franco notre enthousiaste ad-miration_et notre fcrvento reconnaissance. A maintes reprises, notie Roi s'est fait l'interprète de la Belgique en exprimant à la. grande nation amie notre affection et notre gratitude. Aujourd'hui, c'est lo peuple lui-môme qui ▼a parler avec toute la libre et vibrante éloquence Ûu cœur. La France a toujours possédé en Wallonie de vives et profondes sympathies. Nos affinités de race et de culture nous rendaient en quelque sorte tributaires de la grande République. Nous aimions ses artistes, ses écrivains. Sa pensée merveilleuse de clarté était jK»ur ainsi dire le foyer de la nôtre. Aujourd'hui, d'autres liens sacrés se eont noués entre la Belgique et. la Franor». Si notre vaillante armée s'est magnifi-quemenl sacrifiée en soutenant jusqu'au bout le choc de l'ennemi, c'était non seulement pour sauver l'honnour national, mais au* si -pour sauver la France. Elle «'en est fait le vivant bouclier, heureuse de s'immoler au profit de cette chère et généreuse nation. L'armée française a accompli des prodiges de valeur et d'héroïsme. Dans les plaines de la Marne, où elle a réussi à arrêter l'élan formidable de l'armée germanique et 8. 1a refouler en désordre, elle a non seulement sauvé Paris, «die a souvé le monde, êlle a sauvé la civilisation tout entière. C'est mus par cette grande pensée que ë*s soldats sont noblement tombés sur les champs de bataille. Leur dévouement.leur ténacité, leur héroïsme ont émerveillé l'uni vers ; ils ont arraché de3 cris d'admiration à leurs propres ennemis. Leur sans: glorieux a ensemencé la terre, suscitant une émulation féconde, et c'oat à lui que nous devons la splendide moisson de gloire do 1918. Toile est l'armée que nous allons accla-mer, l'armée de l'effort, l'armée du devoio, l'armée du sacrifice, l'armée do France. Au dessus do eette armée, nous évoquerons le souvenir des grands citoyens qui, en ces heures de trouble et de lutte, ont incarné l'ûme magnanime do la France. Georges Clémenceau. Tardent patriote, l'homme du devoir, qui fut l'âme do la ré* sistance jusqu'au bout. Durant toute sa carrière, il no cessa do déplorer la mutilation de la patrie et garda toujours au fond du cœur l'espoir d'une prochaine revanche. L'heure réparatrice a sonné. L'Alsace est restituée à la France. Clémenceau a pu vivre son propre triomphe. Il ,a eu, solon le mot de Renan, le grand bonheur do voir réaliser au seuil de la vieillesse le plus beau rêve de sa jeunesse. Joffre, le' préparateur de la victoire, celui dont le nom rassurait, dont la froide volonté sut dompter les affros d'angoisse et de souffrance de la patrie en deuil. Foch, commandant en chef des armées alliées, qui les conduisit à la victoire et que la confiance des plus grandes nations du monde chargea de la glorieuse mission do dicter les conditions du vainqueur au vaincu. La grande épopée est terminée. Nous en avons sous les y eux les héros. D'autres ont payé de leur sang généreux la rédemption du monde. A tous ces vaillants, nous adressons le même cri qui résume tout : VIVE LA FRANCE ! liliFESTiTIOS de Liége=Attractions Un mot... A travers les mémos rues oncoro semées do la poussière de gloire ou'y avait secouéo la veillo le pas cadencé de nos soldats victorieux, un autro cortège a défilé dimanche matin. C'était l'armée en majeure partie anonyme de3 civils qui, derrièro le front, servirent d'otages à l'envahisseur. Et de môme qu'on devinait dans les rangs de la division de fer l'invisible présence des héros tués h l'ennemi, on voyait se pressor, hier, sons los plis des bannières la. foulo, ressuscitée pour co jour de triomphe, des centaines de malheureux qui sont morfcs, torturés dans leri prisons d'Allemagne ou fusillés dans les fossés des forto-rosses.En même temps qu'ils célébraient l'apothéose de la délivrance les spectateurs saluaient au passage do cet interminable cortège la grande ombro des martyrs disparus.Nous nous inclinons, à notre tour, dorant leur mémoire sacrée. La manifestation Et voici que des fanfares éclatent et que le cortège se met en marche, précédé du groupe de la presse et des agents du commissaire Neujean. Ceux-ci ont fort à faiFe pour écarter la foulo qui voudrait sympathiser dans un fraternel coude-à-coude avec tous les participants.A ce moment, trois aéroplanes alliés survolent la ville, ot les spectateurs d'applau-flir et d'acclamer. Légèrement retardé dans sa marche vers l'Hôtel de Ville, lo cortège atteint -a place Saint-Lambert après avoir passé dans la «ympathic émue d'une foule encore vibrante des émotions de la veille. Les musiques entonnent une Brabançonne recueillie, suivie d'une énergique Marseillaise qui font se découvrir tous les fronts et l'on ga.gne immédiatement l'Hôtel de Ville, où lo défilé commence. Sur le perron sont groupés les généraux Léman, Jacques et Baltiat. des membres de la mission française, accompagnés do MM. DelVaux de FenfTe. V. Hénault, Fal-loise et Neujean. Monsieur DignefTe y passe également, laissant derrière lui un sillage de respectueuse sympathie. Tous les yeux &e tournent maintenant vers la place du Marché, co « forum » si cher aux Liégeois, où semble battre le cœur do leur vieille cité. Nous confondrons dans Un éloge unanime toutes les sociétés qui participèrent h. cette manifestation grandiose de pieuse et spontanée reconnaissance. Nous n'aurions pu dénombrer tous les drapeaux, citer tous les cartels, nommer d'un mot tous les fanions dont nos yeux se sont réjouis. Quo tous ceux dont les uangs pressés groupèrent dans une marche imposante, sachent que nous avons été émus jusqu'aux larmes par leur grand air de joyeuse *t lièro indépendance. Nous nous contentons de saluer au passage professeurs, instituteurs et élèves de nos écoles > la délégation de l'Athénée, fier des deux cents volontaires qu'il a donnés au pays, les elè-▼es des Ecoles moyennes, des Écoles supérieures d'adultes et autres établissements d'instruction. Tandis quo leur9 préfet et directeurs montent les deprés de l'Hôtel de Ville, encombrés de drapeaux, nous serrons la main do quel [ues-uns d'entre eux. Citons • M. G. Gérard, préfet des études h l'Athé née Royal ; M. Gillet, le sympathique directeur d'Ecola moyenne et M. Lorent, le promoteur des premiers cours de perfectionnement institués par la ville de Liège aux écoles supérieures d'adultes. Nous choisirons cette occasion pour féliciter notre corps professoral tout, entier qui, malgré les tracasseries de l'occupant, sut continuer mission divinement '■*-conde. Citons encore la multitude innombrable des ouvriers occupés dans les divers services de la ville de Liège. Sur leurs visages assombris par les heures cruelles qu'ils ont vécues dans îa fîfere détresse à laquelle leur patriotique dignité les condamnait, se marque la joie d'être sortis grandis de l'épreuve et de ne pas avoir pactisé avec l'ennemi. Beaucoup se découvrent devant'cette ar-ir.ée d'obscurs et valeureux patriotes et les officiers saluant leur imposant défilé. i Choisissant au hasard parmi les différents groupes du cortègo, disons un mot des sociétés stumées de botteresses »t d'anciens volontaires de 1830, dont'les costumes pittoresques excitèrent la curiosité et l'intérêt de nos hôtes étrangers. Voici encore les machinistes et chauffeurs de l'Etat Belge, de nouveau prêts h offrir leurs bras à la Patrie libre, et aussi la délégation des facteurs qui vont bientôï redevenir les messagers d'heureuses nouvelles.Un salut à nos policiers dont l'initiati -e débarrassée de ses entraves, va pouvoir s'exercer à, nouveau. La foule souligne aussi d'applaudissements vi'bran:s les groupes do prisonniers étrangers qui souffrirent et luttèrent pour un même idéal. Les musiques, encadrant notre vieux perron, les accueillent par le* différents airs nationaux. Sociétés de cyclistes, de gymnastes, fanfares et corps do musique se suivent en une succession ininterrompue et personne ne s fi lasse de contempler un spectacle, auquel les yeux n'étaient plus habitués depuis longtemps. Des militaires revenus du front, membres de quelque association, se confondent dans les rangs des civils et attirent le» regards. Des manifestations so produisent encore quand apparaissent les glorieux mutilés, pimpants dans leurs anciens uniformes êvocateurs des jours calmes où la vivo couleur de leurs brandebourgs jetait une note joyeuse dans la grisaille de nos ruea. Les unes après les autres, les bannière» se détachent du cortège et viennent échelonner leurs teintes chatoyantes sur les marches de l'Hôtel de Ville qui forme un fond sombre h cet impressionnant décor. D'autres vont dans la salle des mariages se perdre dans une merveilleuse confusion d'oriflammes. Nous les y suivons, contrit de n'avoir nu réserver h chaque société l'éloge qu'elle méritait et rendre hommage dans ce rapide résumé à toutes les personnalités qui honorèrent la fête de leur présence. A L'HOTEL DS VïLLE Jamais notre antique Violette n'aura reçu tant de visiteurs qu'en ces derniers jours. Hier, elle avait l'honneur de recevoir la Famille Royale ; aujourd'hui, ce sont tous les délégués et porte-drapeaux des multiples sociétés de la ville qu'elle accueille. Il fallut attendre plu3 d'une heure et demie avant que la dernière bannière no «'introduisît dans la salle de réception qui avait gardé, au lendemain de la visite royale, tout son apparat. Il y avait là. réunis plus de trois cents emblèmes mêlant leurs chamarrures, leurs ors et leurs soieries rutilantes. Dans cette grande salle, sous les lumières vives des • beaux lustres massifs échappés aux réquisitions, les lances, les lions d'or des hampes ot le bariolage des 'lammes fulgu-raient véritablement. C'était un décor d'apothéose.Lorsque l'entrée de tous les représentants de corps fut achevée, les autorités prirent place sur l'estrade. Voicî le général Léman, qu'accompagne Mlle Léman ; le général Jacques, M. lo gouverneur Delvaux de Fenffe, les généraux Fillonneau et Baltiat, ainsi que d'autres autorités militaires des armées alliées ; les membres du Conseil communal, dos députés do l'Etat et de la Province. Les discours M. Fraigneux, président de Liège-Attractions, se fait le porte-voix de la Population liégeoise, qui témoigne par cette manifestation de sa vive admiration aux héroïques soldats qui sauvèrent la patrie. Il s'exprime en ces termes : Monsieur l'Echevin, Messieurs et Chers Collègues, Dans un élan de patriotisme ot d'enthousiasme, la Population liégeoise tout entière vient de manifester sa gratitude et son admiration à ces héroïques soldats qui, combattant pour délivrer notre pays envahi, surent lutter pour le droit et la liberté, aux acclamations du monde entier.Dans le défilé, auquel vous venez d'assister, étaient confondues, unies dans un même sentiment de joie reconnaissante, toutes les classes de la société : bourgeois, ouvriers, riches et pauvres, intellectuels et artisans, tous ont crié leur admiration aux soldats belges et alliés qui viennent do nous délivrer enfin de l'horrible contrainte dans laquelle nous vivions, chassant : l'affreux cauchemar de K années d'injustices et de rutalité de la part d'un ennemi grossier, haineux* et barbare. Mais qu'on lo sache bien, jamais Liège n'a abdiqué aucune do ses qualités d'éner* gie, de dignité calme et de fière volonté t elle avait uno confiance inaltérable dana le succès d'une cause trop juste et trop belle, alors que ce succès devait dépendre de la vaillance de nos soldats et de la vaillance do leurs admirables et puissants alliés.Je suis fier, Messieurs, de vous présenter les délégués de cette population courageuse, dont l'attitude a été réellement étonnante de dignité et de sang-froid : elle avait confiance dans son premier magistrat, dont nous regrettons l'absence et dont nous aurons à retracer un -jour la conduite héroïque et superbe pendant cette horribla guerre. Qute Messieurs les Officiers des armées belre et alliées reçoivent ici le témoigna?* de l'affection reconnaissante du peuple liégeois qui saura se souvenir et qui conservera à jamais ces sentiments à leur égard dans toute leur force et leur sincérité. M. Valère Hénault répond : Monsieur le Président, Pendant quatre années de cette occupation d'une brutalité inouïe, d'une sauvagerie aana nom, les bouches sont restées closes, les voix se sont tues, les cœurs, se «ont fermés. L'oppression monstrueuse pesait sur leç corps et sur les âmes. Tous souffraient. Les uns, tenaillés par la misèro, traînaient au milieu d'une dignité farouche leurs corps amaigris. Los autres pleuraient leurs fils partis pour défendre la patrie aimée. Tous sentaient leur pensée dominée ot annihilée. Plus de joie, plus de dhants. Mais, au cœur de tous, restait l'espoir*, que dis-je, la, certitude de la Victoire. Elle est venue la Victoire aux ailea éployées. Les vainqueurs sont revenus avec leurs étendards glorieux, rapportant la paix et la joie. Vous les avez fêtés hier dans uno réception inoubliable. Des acclamations sans fin sont montées "■r.'sisj !,•.!«-><} vrr, i ci eux en l'honneur des chefs et des soldats de notre vaillante armée ! Monsieur le Président, Vous avez aujourd'hui réuni autour de Liège-Attractions toutes lès sociétés : joyeuses fanfares, cercles dramatiques, cercles d'agréments, sociétés patriotiques, sociétés de secourt, cercles de sports, sociétés politiques. tout ce oui fait enfin la vie de la cité,.dans une joyeuse apothéose pour fêter la rloiro et l'honneur, pour clamer votre joie de la liberté eiYfin reconquise. Que chacun repre-nne ses" travaux trop longtemps interrompus, qu'il les reprenne pour le bien de îa Cité, pour l'honneur du nom liégeois, pour la grandeur de la Patrie.Dos exclamations, des vivats répétés en l'honneur des généraux Jacques et Léman éclatèrent à djfférentes reprises pendant cette cérémonie. A l'issue de celle-ci. On présenta les membres du Comité de Liège-Attractions aux deux héros de notre armée. Une réunion intime, h laquelle assistèrent les officiers présents des armées belges et alliées, clôtura cette réception. Ce fut l'occasion de lever une nouvelle fois lo verro en l'honneur de la victoire ! Le premier Banquet officie! Au foyer du Théâtre Royai La grande Journée patriotique de samedi, dent les Liéçoois conserveront un éternel 61 agréable souvenir, a été dignement clôturée par un dîner offert par l'administration communale aux représentants des armées alliées. Lo foyer du Théâtre Royal fuc choisi comme cadre à ces fraternelles agapes et l'on mit un soin tout particulier ù le rendre îles plus agréables. Car n'oublions pas qu'il fut longtemps occupé par la soldatesque teutonne et l'on sait dans quel état furent trouvés les locaux abandonnés par eux. Garni do plantes ornementales, de drapeaux des nations alliées, do tables gentiment ornées de fleurs, le Foyer nous parut tout à fait digne de 'recevoir les haï tes personnalités militaires invitées par 1 édilité liégeoise. Dès 6 1/2 heures, lo service commenta r.ous la direction du vatel bien connu 1.1. Honrard, propriétaire de l'Hôtel de l'Europe, dont on put apprécier et les vins délicieux et l'excellent menu. Ce menu était composé comme suit : Potage ox-tail, --- Truite saumonée froide sauce printamôre, — Filet de bœuf Triomphe, Chapon à la Royale, — Chicorées brabançonne, — Grives à la Liégeoise, — Glace Moka, —Corbeille de fruits. Les crus classés qui arrosèrent ces mc*s délicats, préparés et servis avec un soin tout particulier, portaient les marques suivantes : Château Iquem 1875 — Léoville Lascazcs 1895 — Beaune 1906 — Chamber-tin 18i)9 — Veune Cliquot carte jaune, ils avaient échappé & la rapacité bocho, ;ar s'ils avaient éU découverts, on n'en c.ut plus trouvé trace. Il n'en fut heureusement pas ainsi et samedi, ces produits de In vigne française délectèrent très agréablement les nombreux convives invites à ce premier dîner Officiel, qui fut présidé o^r M. Valèro Hénault, échovin ff. de bourgmestre. Se trouvaient à la table d'honneur, à la droite du président. : le général Le man, l'échevin Falloise, le lieutenant général Proost, M. Delvaux de Fenffe, gouverneur do la province ; le lieutenant général Fillonneau ; M. Grégoire, député permanent ; le général Merchie ; M. Digneffe. conseiller communal et président de ii Commission intercommunale de ravitaill?-ment ; le général Pranlance, M. Gobiet conseiller communal et député. A la gauche du président avaient pris place : le lioutenant-général Jacques, l'échevin Fraigneux, le ieutenant général français Lavigne, l'échevin Seeii-ger ; M. Van Hoegaerden, député, ministre d'Etat ; le général Joostens, l'éclie vin Tombeur, le général Baltia ; M. Magnett-r, conseiller communal et sénateur ; le général Richard. On sait que le général français Nudant, li chef de la Commission d'armistice, eut été des nôtres s'il n'avait été obligé -lo regagner Spa aussitôt la revue terminée. Autour des autres tables, qui, nous l'avons dit, étaient agréablement garnies de fleurs, on constatait la présence de nombreux officiers supérieurs belges, français et anglais, ainsi que tous les conseiller.-? communaux, qui, tous, firent honneur h l'excellent menu et aux vins généreux qui ' furent versés ù discrétion. Los toasts Quand l'heure des toasts sonna, M. v'a-lère Hénault prit le premier la parole. Après quelques phrases de gratitude a l'adresse de M. Kloyer, notre premier magistrat communal retenu chez lui par la maladie, M. Valèro Hénault retraça rapidement les longues heures de vicissitudes et d'angoisse que vécut la population liégeoiso pendant l'occupation teutonne. Il rendit hommage aux vaillants défenseurs de Liège, au Roi Albert et à la Reine, symbole de courage, d'abnégation et de dévoûment. (Triples acclamations. HourraJs prolongés). L'orateur, continuant, a payé également un juste tribut de reconnaissance aux généraux belges, à la France, à l'Angleterre et surtout aux Etats-Unis, dont l'intervention écarta toutes craintes de famine. Jfc lève mon vorre, s'écrie M. Valèro Hénaull, en l'honneur des peuples alliés, des officiers belges ; je lève mon verre à la Fraternité des peuples. (Triple salve d'applaudissements).La musique, dirigée par Mons. Léopold .. Ghiarlier, exécuta magistralement la Brabançonne et le Valeureux Liégeois, puis la Marseillaise ot enfin l'hymne anglais, quo l'assistance écoute debout et acclame frénétiquement.Toute une série de toasts se succèdent alors, prononcés par le général Léman, qui commandait, on le sait; la position fortifiée de Liège ; par le général français Lavigne qui, en terminant, lève son verre à la santé do no3 victoires communes et de nos libertés reconquises ; par M. Jour-nez, conseiller communal : par M. le Gouverneur do la province ; par le lieutenant-général Jacques : enfin par M. Grégoire, député permanent, qui fait 'surtout ressortir que -c'est le troupier qui s'est particulièrement couvert de gloire, pendant cette longue période <?e guerre. Tous ces toasts ,-furent vivement applaudis .puis l'on se sépara, après avoir dégusté le moka et la fine Champagne, agréablement impressionnés par l'exquise soirée que l'édilité liégeoise avait réservée à tous ses convives. —«O-SXS»"— «KO les Troupes françaises A LIEGE Après avoir acclamé l'armée belge, la population liégeoise aura la joie, ce jour, d'ovationner l'armée française. Ainsi so succèdent pour nous — telle uno féerie habilement mise en scène par quelque maître du théâtre — la série des émotions profondes et des spectacles qui nous secouent los nerfs. Tous les Liégeois dont le cœur vibre à la pensée des hauts faits accomplis par l'armée de la grande Nation alliée et amie, voudront applaudir et saluer l'arrivée dans nos murs de ses vaillants soldats. Quello allégresse sera la nôtre en les voyant défiler dans notre ville. Et de toutes les poitrines jaillira le cri mille fois répété : VIVE LA FRANCE 1 Voie! en quels termes l'Echevin faisant fonctions de bourgmestre annonce cet heureux événement à la population liégeoiso : Concitoyens, La glorieuse armée française, représentée à Liège par la 4-e division de cavalerie, la il o division d'in'anterio et un détachement d'artillerie, sera passée en revue lundi 2 décembre courant, comme témoignage de vive sympathie pour notre Cité. Cette revue aura lieu t 10 heures, aus Terrasses d'Avroy. Les troupes seront présentées au général Massenet par le général La,vigne-Deï» ville. L'itinéraire qu'elles suivront à l'arrivéo, sera le même que celui suivi le 30 novembre, par le Cortège Royal. Toute la population appréciera h. sa haute valeur, l'honneur insigne qui lui est fait «t acclamera dans un élan chaleuroux d'admiration et de reconnaissance, les héros qui ont tant contribué à la délivrance de la ^Belgique. Liège, le 1er décembre 1018. —«3-iO-ÇCa»—' La Marche en avant des Â!!iés La marche c"e î'armôa anglais© Londres, — Haig annonce : Aujour-d hui, nos troupes avancées ont atteint la frontière allemande, sur tout le front, depuis le nord du Grand-Duché de Luxembourg jusqu'aux environs d'Eupc-n. Los Français on Alieimagna Los rôles sont changés : les Alliés c-cupent maintenant du territoire allemand ! La population allemande fait actuellement connaissance avec la domination étrangère, tell-.i que les Français et ks Belges ont dû lo souffrir tant d'annéos. A SarrbrucKen, le maréchal Foch a publié une proclamation dans laquelle il innonce que les autorités militaires des \1-liés détiennent maintenant le pouvoir, i 'les réclament do chacun l'obéi6sance complète.Les Seines on Allomag-n© Uno brigade de cavalerie belgo est on fcrée samedi a Aix-la-Chapelle. Les Allemands connaîtront bientôt des « Kommandantur » belges. Le grand quartier général s'c.ccupo activement do rassembler le personnel nécessaire. M. Camille Jacquari, du département de l'Iu'.é-rieur, est nommé chef de l'administration générale* . -Nos iroupes occuperont la région comprise entre Aix-la-Chapelle et la frontière hollandaise. Ce territoire, d'environ 5.000 kilomètres carrés, comprend notamment les villes «manufacturières do Dusseldorf, Duron et Crefeld. Des travaux de défense seront élevés lo long du Rhin pour prévenir un retour offensif, peu probable, d'ailleurs, de l'ennemi. L'administration sera exercée par l'autorité militaire avec le concours d'une administration civile belge. Les F.cossa's aux portos de uege Plusieurs régiments écossais venant ('e Huy ont passé hier o.ux confins de Liège. Ils sont venus de Jemeppe et se sont dirigés vers Spa par Ougrée, Angleur et Chê-née.Les troupes avaient très belle allure. Elles étaient précédées do fanfares et. Je joueurs de cornemuses. s Ces soldats, que la jupe plissée a rendus légendaires, ont obtenu un vif succès de ■ curiosité. RSMERCIMENTS RÛYÂÏÏX L'affiche suivante a été placardée hier sur les murs do notre villo : A la Population liégeoise, Au moment de quitter notro ville, lo Roi et la Reine m'ont chargé do remercier très vivement la population liégeoise de l'accueil si chaleureux et si vibrant de patriotisme dont la Reino et Lui ont été l'obj«;t au cours do la grande journée d'hier. Leurs Majestés conserveront un souvenir ineffaçable de leur entrée à Liège à la M te de l'armée bolgd victorieuse. a KUCYBai Le 1er Oécem&r» ttUB. —OÏNP-fiE- -MM EN L'HONNEUR de H. PML m H0EG1EEOEM Prosiflont du comité National do Secours ot d'Alimentation • — La grande famille du Comité National, qui ne compte pas moins de huit cents membres, s'est réunie dimancho matin, boulevard d'Avroy. pour fêter son grand • chef, M. Paul Van Hoegaerden, à l'occasion de sa nomination d0 Ministre d'Etat. La manifestation, touto spontanée, s'e3t faite dans la salle de réunion du 1er étage où se tiennent los assemblées générales du Comité. Sur les murs de ce local, où de si graves questions furent débattues, nous Voyons encore figurer les diagrammes révélant l'immense activité de notre grand organisme de secours et d'alimentation. C'est ici mémo que se déroula, lo 22 février 1915, la mémorable manifestation de reconnaissance organiséo en l'honneur do ^Commission for Relief in Belgium, dont MM. Jackson, Chodbourn et Nelson étaient les représentants. Aujourd'hui il s'agit d'un© fôte fle famille, aux apprêts de laquelle MM. Saenen et Cornet donnent la dernière main. Dans 1 assemblée, nous remarquons M. Mahaim professeur à l'Université : MM. Perot, ingénieur. ; Paul Hahets, ingénieur ; Méîard armateur ; Doutrepont directeur du gorl vice du contrôle des poids et mesures etc. M Paul Van Hoegaerden fait son entrée", chaleureusement applaudi. M Perot, secrétaire général du Comité général de Secours et d'Alimentation so fait l'interprète de tous les membres' du personnel, en lui exprimant leur3 sentiments de dévouement et d'attachement. Nous avons éprouvé le besoin de nous former "iif-our. ''e- .r-w {, l'hoir re où notre Roi, rentrant au pays arraché à 1 étreinte étrangère, vient de lui décerner le titre de Ministre d'Etat en reconnaissance des services rendus à la patrie. II rappelle que M. Van Hoegaerden fut le créateur de cette couvre à une heure où le pays, dénué de touto ressource, allait manquer de pain. Le 21 septembre 19H il fonda le Comité d'Alimentation ot d'Hygiène.Pour mener à bien cett> œuvre d'utilité publique, il fallait un homme d'énergie, d'initiative, de résolution : il fallait un Van Hoegaerden. C'est grâce ù sa faculté de travail, à sa merveilleuse activité, à son remarquable esprit d'organisation, quo l'institution put rendre au pays les services qu'on en attendait. Il a ainsi pos£ la première pierre ds l'édifice qui devait devenir le Comité National.Dès lors, il s'v dépensa sans comptor, toujours à la tâche, ranimant les énergies relevant les courages, n'ayant on vue eu'un but : l'intérêt généz-al 8e nç>s populations si cruollement éprouvées pir la guerre. Il fallait à tout prix que la population fut suffisamment alimentée pour pouvoir résister aux sollicitations et aux pressions dos hordes germaniques. M. Perot ajoute : Vou3 avez toujours fait preuvo vis-à-vis du pouvoir occupant de la plus grande fermeté ; ni les tracasseries ni les menaces d'aucune sorti n'ont pu vous dtî-courager. Vous avez mérité le titre d« grand Belge. Vous avez supporté avec courag-e le eoup cruel qui vous fut porté lors de l'enlèvement brutal de votre fils, M. Jacques Van Hoegaerden, secrétaire général du Comité. Le Comité perdait en lui un collaborateur-précieux sur l'intelligence et l'activité de qui il était en droit de compter. Nous'lui adressons en ce jour une pensée émue, affectueuse, espérant le revoir bientôt parmi nous. Les membres du personnel Ou ComrtiS ont voulu laisser un souvenir de leur gratitude à celui qui ne cessa de s'intéresser •à leur sort. Une splendide Statue, représentant la déesse de la Victoire enveloppée dos plia du drapeau, et portant cette inscription ^ le Roi, la Loi, la Liberté, est offerte bu héros de la fête. De longs applaudissements onl & plus d'uno reprise interrompu et souligné cet éloquent hommage rendu à notro ministre d'Etat. M. Mahaim, professeur" h l'Université, parle au nom du personnel du secours alimentaire. Quand en avril' 1915, le Comité de chômage fut créé, on se doutait peu des terribles expériences qu'on allait entreprendre. Elles nous ont permis de toucher du doigt toute l'horreur de la politique do l'occupant qui s'acharna à atteindre dans ses forces vives la population ouvriôr®. Après la déportation des chômeurs, touto une campagne de perversion et d'intimidation fut entreprise contre les ouvrier* qui avaient le courage et la fierté de rester honnêtes. L'œuvre connut h »es débuts de multiples difficultés d'organisation dont elle put enfin triompher. J'apporte ici mon témoignage, dit M". Mahaim. Dans ces heures graves, j'ai toujours trouvé en M. Van Hoegaerden l'homme plein de fermeté devant l'autorité occupante et habile à dépendre los intérêts de nos œuvres. Dans toutes nos assemblées, il apporta sa vue claire des hommes et des choses l'idée concrète des réalités, sa puissance d'action, une abnégation absolue. Vous vous êtes donné tout entier. Non seulement votre maison, votre intérieur qui fut bouleversé de fond On comble mais vous-même, votre vie intellectuelle! votre force nerveuse. Vous avez fait l'abandon de toute votro vie. Vous avez accepté tout cela d'un cœur robuste et a-é-néreux. B Tous nous avons vu le grand intérêt que , vous portiez à la classe ouvrière dont v i connaissiez ies besoins et les misères. ! pans la détresse générale qui a fra.m> le- pays, notre province a été celle où l'œa-

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