L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 07 July. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/183416tx31/
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jère Année: N°. S25V 5 cents (lO Centimes) Mercredi ^ juillet fl@is L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam, ">• Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 2797. RécRicteui- en Chef: Gustave Jaspaers. „ , ., I Charles Bernard, Charles Sîerlbleé, Comité de Rédaction! _ , __ . ' .. , , ( René Chambry, Emile Painpapé. f»oaan* les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 177S. Abonnement < En tloilande il. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger fi. 2.00 „ „ 11 iss en sQRsis. Le ton particulièrement pessimiste des journaux anglais a quelque peu découragé nos compatriotes. D'aucuns même prennent prétexte de l'infaillibilité du „Times" pour se gausser de ce qu'ils appellent les recettes du docteur Tant Mieux. Ils ont tort. Car, si extraordinaire que cela, paraisse, la façon d'envisager les choses qui, pour nous, qui sommes des partisans, ne peut pas etre purement objective, diffère selon les circonstances et les climats. Il est bon, il est desi-rable que les Anglais voient tout en noir de même qu'il est désirable, qu'il est bon que nous voyions tout en rose. n On peut bien le dire maintenant après les Anglais eux-mêmes, jusque dans ces derniers mois on ne s'était pas rendu compte, de l'autre côté de la Manche, de la gravité de la situation. Les Anglais qui sont forts ont aussi la confiance que donne la force. Ils ont cette confiance à un degre où d'une vertu elle devient un défaut. N'on-ils pas chaque fois et partout réussi dans leurs entreprises et ne sont-ils pas toujours sortis grandis des pires épreuves? En effet. Ils n'ont que le tort de ne jamais penser qu' à la fin heureuse, ,,all s well that ends well" a dit Shakespeare, le souvenir des peines, des efforts et des revers étant vite effacé. La guerre de Crimée, mal engagée, la guerre des Boers, plus mal engagée encore, se terminèrent par le triomphe des armes britanniques. De même la victoire est au bout de la guerre actuelle, c'est certain, mais les Anglais ont mis près d'un an à s'apercevoir que cette victoire ne pouvait êtr>& obtenue que par la coordination de toutes les forces vives de l'empire. Les Anglais vivent dans leur île dans une sécurité absolue. Voila plus de six cents ans que nul agresseur n'a réussi à y aborder. Une fois, seulement, cette sécurité fut menacée sérieusement. Les Anglais tremblèrent quand Napoléon rassembla ses troupeâ au camp de Boulogne. La diplomatie de Pitt fit ce que peut-être la flotte n'aurait pas pu accomplir. Une nouvelle coalition obligea Napoléon à reporter son effort en Europe centrale. L'Autriche était humiliée mais l'Angleterre était libre. A plus de cent ans d'intervalle, maintenant, les Anglais ont senti passer sur eux la même menace. Ce fut en octobre dernier, quand 700.000 Allemands marchèrent sur Calais. L'héroïsme de l'armée belge, français déta-bravoure des corps d'armée français détachés du front du nord-est et la ténacité des troupes du maréchal Erench, bref, moins d'un demi-million d'hommes commandés par le général Foch, opposèrent alors à l'agresseur une barrière infranchissable. La. menace était différée mais non écartée, l'armée allemande restant sur ses positions. Huit mois se sont écoulés sans qu'il intervint un changement. Les événements d'ailleurs n'ont pas obligé les Allemands à évacuer la ligne de l'Yser et la région de la mer du Nord comme on avait pu l'espérer un moment. Bien au contraire, on s'attend à ce que renforcés par des effectifs rendus disponibles sur le front oriental ils n'assènent quelques nouveaux coups de bélier sur le mur anglo-franco-belge. Dunkerque, 1 Calais et Boulogne entre leurs mains, et voici que, pour l'Angleterre, 1915 répète exactement 1805. Et déjà, dit-on, l'amirauté allemande tient prêts les pontons de Napoléon, qu'à l'abri de ses canons de 42 cm. et d'une flotte de Zeppelins elle ambitionne de lancer contre Douvres. Ainsi seulement une action énergique peut sauver l'Angleterre du sort t!e la Bel- * gique et de la France. Au moins pour inciter la nation à parer au danger faut-il le lui montrer. C'est à quoi s'ingénie la < presse anglaise depuis plusieurs semaines. ■ Comme c'est naturel en pareil cas elle exagère. Elle enfle les effectifs allemands, . les^ ressources industrielles allemandes, le crédit^ allemand. Elle diminue la force matérielle des armées anglaises à qui elle n'accorde qu'une supériorité morale. Excel- ] lent moyen de piquer l'amour-propre des ] Anglais qui ne peuvent pas plus longtemps ] souffrir une situation pareille. 1 Mais, pour nous, y a-t-il de quoi s'alar- ; mer? Bien au <*>ntraire. Ce pessimisme des ? Anglais, qui n'est pas une forme du décou- j ragement mais une sorte de sombre résolu- 1 tion de mener la guerre à une bonne fin, doit nous encourager. Nous savons mainte- j nant qu'un grand pays de 58 millions < d habitants, qui, s'il avait aboli la puissance ( maritime de l'Allemagne,n'avait encore con- a tribué ^ que dans -une mesure relativement j-faible à contenir la force militaire de cet <j Etat, s'apprête à faire un effort qui ne sera c -pas loin d'égaler celui de la France elle- -v même. Or, si. les Français d'un côté, les e Russes de l'autre , ont réussi depuis-le mois -n d'octobre ^ dernier à maintenir une sorte d'état d'équilibre entre leurs armées et celles des Germano-Turcs, aujourd'hui que ^ 1|Italie s'est rangée à nos côtés et que j; 1 Angleterre, tout en nous pourvoyant pour ç sa part d'une quantité de munitions égale à c celle que peut fournir l'Allemagne elle- K même, va considérablement renforcer ses 0 effectifs sur le front, comment douter encore t que cet équilibre ne finisse dans un délai j plus ou moins rapproché par être rompu en r notre faveur ? Oui, il^ y a les^ échecs des Russes en r io6' ^c^ecs mais point; irrépa- r fables, £ies Russes ne sont jpoint encore battus, tant s'en faut, et ils disputent pa à pas le terrain à des armées supérieures ei nombre et qu'il a fallu maintenir à effectif complets en vidant les dépôts d'Allemagni et d'Autriche. Il est même douteux que ce armées remportent un succès tel, comme k prise de Varsovie, par exemple, qui leu: permît de prendre une position défensive telle qu'une partie de leurs effectifs opû1 suffire pour contenir les Russes tandii qu'une autre partie viendrait peser sur k front occidental. Même dans ce cas, le: Allemands parviendraient à peine à égale] la force numérique des armées française anglaise et belge, qui étayent le mur de le Suisse à la mer du Nord. Et l'afflux de: nouveaux contingents anglais aura bientôl fait de nous rendre la supériorité perdue Mais pourquoi, puisqu'il est vrai qu€ nous avons momentanément la supériorité du nombre, n'en profitons-nous pas pour percer le front allemand? La réponse est dans les communiqués français des deux derniers mois. La colline de Lorette, ces confins de la Flandre et de l'Artois marqués de ces noms désormais fameux, Souchez, Ablain, Neuville, sont les lieux de la terre les plus arrosés de sang après que des millions et des millions d'obus l'eussent labourée, déchirée, retournée en tous sens. Ah! les Boches ont eu chaud et ils ne se gênent pas pour le dire. Et nous avons l'impression que si d'ici peu les Français renouvellent le même effort, avec la même vigueur dans l'attaque, une liaison également parfaite entre l'artillerie et l'infanterie, une bravoure et un mépris de la mort identiques, les Allemands, eux, ne résisteront peut-être pas. Laissons le temps aux Français de respirer cependant que de nouvelles provisions d'obus 6'amoncellent derrière leurs lignes. Charles Bernard. Une erreur! Nous lisons dans ,,Hefc Vaderland"- du 9 juin 1915 : ,,Dans notre aperçu de ce jour nous ne pouvons pas oublier de faire mention de la déclaration chevaleresque du gouvernement belge au Havre dans laquelle il reconnaît s'être trompé quand il citait, à l'appui de l'accusation que les Allemands s'étaient rendus coupables de nombreux pillages en Belgique et que les objets pillés étaient vendus en Allemagne et ailleurs, l'annonce parue dans le journal de Copenhague ,,Politiken". L'enquête à laquelle le ministre de Belgique au Danemark a procédé a démontré que ces objets ne provenaient pas de la Belgique et qu'il s'agissait d'une habileté de l'annoncier, qui avait probablement cru que la vente serait plus fructueuse s'il ajoutait :ette mention. ,,Cette annonce ayant joué un grand rôle lans la polémique entre les deux gouvernements sur la conduite des troupes alleman-ies en Belgique, cette déclaration publique i son importance. Il est à l'honneur du gouvernement belge d'avoir spontanément reconnu son erreur au sujet de cette publication."Evidemment ce fut une erreur de s'imaginer que les Allemands rendaient déjà les meubles et autres objets ,,réquisitionnés" m Belgique et en France. Les Teutons n'en sont pas encore réduits à cette extrémité ; ils y viendront cependant un jour quand, poussés par la faim, ils se verront forcés de se débarrasser des meubles superflus pour se procurer à prix élevés de la nourriture. En attendant, nos ennemis conservent précieusement tous ,,les envoi? du front", dont Is font grand cas, à en juger d'après ce que lit M. Strikewood. Ce correspondant de guerre américain qui a suivi tour à tour, en Belgique et en France, les armées des alliés ;t celles de l'Allemagne, a fait à Londres, yes jours derniers, des déclarations bouil-la.ntes d'indignation sur les procédés des Allemands. En ce qui concerne le pillage, il raconte 'anecdote caractéristique suivante: ,,Au fur et à mesure que les armées aile* nandes avançaient sur les territoires occu->és par eux en Belgique et dans le nord de a France, les officiers s'emparaient de tous es objets qui leur tombaient sous la main, r'ai lu une lettre adressée par une dame llemande à son mari qui servait dans le lord de la France. Cette lettre contenait b passage que voici : ,,Nous avons reçu aujourd'hui le beau liano et les sept grandes caisses remplies le choses que tu nous a envoyées du front. )h ! que je suis heureuse; Frida a pria ujourd'hui sa première leçon. Il ne faut lus maintenant, pour compléter l'ornement e la maison, que deux grands vases pour la heminée. Tâche d'en avoir une paire en ieux Saxe, et prends soin qu'ils soient bien mpaquetés. Les statues sont très belles, ion chéri. Ton goût n'est surpassé que par îa gratitude." Délicieuse missive n'est-il pas vrai, et que ous attendons de l'impartialité du ,,Vader-md" de voir reproduite dans ses colonnes, tomme ce journal, avec trois autres de ses snfrères hollandais, jouit du privilège de 3 trouver en lecture dans les salons des rands hôtels allemands, peut-être ces lignes omberont-elles sous les yeux de la mère de Vida. La joie que cette brave Gretchen essentira en voyant sa prose passer à la ostérité n'aura d'égal — nous en sommes ersuaclés — que le plaisir éprouvé à la éception des ,,cadeaux" du front! iï. N. En Belgique. 5 _______ A Bruxelles. Un journal parisien annonça, il y a quel-j que temps, que M. Bicard, l'artificier [ bruxellois, avait été fusillé par les Allemands. Il aurait giflé un soldat au cours d'une discussion. Le tribunal, sans vouloir entendre l'accusé, se serait montré impitoyable et l'aurait condamné, sans appel. Nous n'avons pas encore reçu confirma- 1 tion de cette nouvelle. * * * L'administration communale décernera ! prochainement lé prix Bastin. Il y aura double chance, les 300 francs qui y sont attachés n'ayant pas été donnés en 1914. r Le prix Bastin 1914 ira à un ouvrier; celui de 1915 à une ouvrière. • • • Un congrès de sciences administratives doit se réunir à Madrid, après la guerre, soit dans un temps indéterminé. Mais le comité en dresse déjà le programme. On y parlera du recrutement des fonctionnaires, des méthodes nouvelles à adopter, des abus de la paperasserie, des rapports entre ministres et fonctionnaires, de la rédaction d'un programme général d'activité. La besogne ne manquera pas aux congressistes belges, car tout est à refaire. L'administration beche, — qui est comme une vieille maison qu'on ne peut plus replâtrer et qu'il va falloir reconstruire, — a, en effet, embrouillé les fils des organismes de telle façon qu'il sera matériellement im- . possible d'y remettre ordre. « * » Le comte Woeste annonce à qui veut —• et même à ceux qui ne veulent pas l'entendre — que la paix' sera signée le 31 juillet. C'est, en effet, l'espoir dont se bercent les Allemands. • # • On vend les poulets à raison de 7.50 ! francs pièce. Ils sont d'ailleurs excessive- ; ment rares. Le pétrole se vendant 1.50 j franc le litre, on n'a pas. utilisé les cou- i veuses artificielles qui exigent deux litres ! de pétrole chaque jour. De là, disette pour les Eiekenfreeters. A Anvers. La. grève des journaux? Mais c'est tout une affaire. Nous ne croyons pas qu'on 1 ait écrite avec tous les détails qu'elle traîne a.près elle. Détails véridiques, qui n ont rien de potins de concierges désoeuvrés. L'autorité allemande — nous l'avons constaté cent fois — se plaît à ennuyer tout le monde et même les directeurs de journaux qui n'ont fait reparaître leurs canards que pour plaire aux Boches, et gagner de l'argent. Elle n'a pas davantage le sens de la mesure, l'autorité allemande. S'apercevant que les journaux se montraient souples et dociles, avec ce manque de perspicacité, de psychologie qui les caractérise, ces messieurs de la Kommandantur (rayon de la presse) s'imaginèrent pouvoir faire passer sous le couvert, dans les colonnes des journaux anversois, des articles blessants pour le vrai patriote. A peu près ce qu'on lit dans ,,Le Bruxellois" ou dans ,,La Vlaamsche Pest". Bra.nlfe-bas de combat. Tout le monde sur le pont, cria aussitôt Jan Van Menten, enfin revenu à des sentiments plus logiques ! Ses confrères répondirent unanimement. Les Allemands et leurs articles furent repoussés brillamment. Et à la Kommandantur, on fit mine de ne plus insister... Mais quelques jours s'étaient à peine écoulés que l'un de ces fonctionnaires importants qui joue censeur revint à la charge. Il fallait obtenir maintenant des journaux qu'ils donnent les communiqués sans indiquer la source: Reuter, Havas ou Wolff. Nouveau refus de la part du choeur des plumitifs. Or, il faut nc\ter que l'état-major allemand, outre les communiqués Wolff, communique . souvent aux papiers des renseignements que les rédacteurs en chef acceptent, pour autant qu'ils ne comportent aucune offense» au sentiment patriotique belge. Et, afin que le public soit averti, ce genre de littérature est placé sous la rubrique ,,Communiqués de l'état-major" ou ,,Communiqués du gouvernement allemand". Le Boche-censeur exigea que cette entête, outrageante après tout, disparut et que les nouvelles que l'autorité allemande voulait faire paraître soient désormais placées dans le corps du journal. Le Boche-censeur trouva là son Iéna. Jan Van Menten et le choeur antique et journalistique répondit un non ,,sforzando". D'où colère mal déguisée ou pas déguisée du tout de la part des autres. Et l'aiguille du baromètre s'abaissant avec obstination vers tempête, les chefs responsables des cinq journaux anversois se réunirent d'urgence et convin- ' rent qu'au cas ou l'une de leurs feuilles serait suspendue (,,Presse". ,,Gazet van Antwerpen", ,,Handel6blad", ,,Nieuwe G£zet" et ,,Antwerpsche Tijdingen") unanimement les autres se déclareraient soli- ! < daires et cesseraient de paraître. Cest pour ! ] le coup que les Boches seraient ennuyés ! Ainsi fait, ainsi dit. Or, le rédacteur en < chef de l',,Handelsblad" avait reçu sur les ongles pcrur avoir laissé passer un article ■ sur Waterloo. Ce fut le dernier avertissement avant les poursuites, lesquelles s'exercèrent apfès que le même journal eût reproduit le discours que le bourgmestre Jan de Vos prononça sur la tombe de l'échevin Van Kuyck. Et voilà qui est au moins stupéfiant: un discours que le bourgmestre est autorisé à prononcer au cimetière no peut pas être reproduit dans un quotidien? Là/n'est pas exactement le délit, car le ,,Ha^ndelsblad" avait jugé bon de placer le discours dans ses colonnes sans prendre avis de la Ko^piman-dantur.Et voici qui va achever de vous donner la mesure de l'esprit mesquin des Allemands: ils avaient autorisé les autres feuilles anversoises à donner cette publication. Mais, parce que le ,,Handolsblad" n'avait pas fait les mêmes démarches que ses confrères, on le suspendit tout simplement. L',,Handelsblad" fait donc un peu figure d'anarchiste, — qui l'eût cru? -—- dans le conflit entre censeurs et journalistes. La suspension devait durer quinze jours. Le lendemain — les choses se précipitent! — le censeur proposa à la ,,Gazet van Antwerpen" et à ,,La Presse" d'insérer l'étonnante interview de M. van de Wetering, évêquo d'Utreclit. „La Presse" et le ,,Frut" ^ sont des journaux catholiques, bon teint, mais -ils refusèrent énergi-qfLiemei^t d'ouvrir leurs colonnes à la prose de cet étrange évêque. Belle ré-; ponse. Aussitôt les Boches, qui attachaient I aux déclarations de M. van de Wetering une importance capitale, d'interdire aux jour-: naux précités de reparaître jusqu'à ce qu'ils aient fait amende honorable et qu'ils soient dispesés à accueillir la malencontreuse interview. Le directeur de ces deux papiers, qui s'impriment tous deux au ,,Vlijt" et sont une même affaire sous deux noms et dans deux langues différentes, avertit ses confrères qui se rendirent par la voie la plus courte à la Kommandantur. Là, ils déclarèrent ne plus paraître si les Allemands s'obstinaient à vouloir faire passer la prose de leurs amis dans les journaux anversois. D autant que, leurs confrères étant suspendus, ils ne voulaient pas leur créer une concurrence déloyale. Ce fut un coup de tonnerre à la Kommandantur ! Comment, dirent les censeurs, ces Belges sont encore une fois d'accord? Et à propos de la discussion d'un article touchant à la religion ! Vraiment, il y avait là de quoi être surpris ! Et les Allemands le furent, en effet. Mais les directeurs de journaux firent la sourde oreille, à l'exception clu plat vale jJBaeyens, qui continua de publier les ,,Vk%nsche Nieuws", petite feuille flamingante il laquelle collaboraient tous les poètes et é^ ivassiers de l'hôtel de ville, — et Dieu saiu s'il y en a! A Bruxelles, von Bissing, qui est l'éternel mêle-tout, voulut savoir de quoi il retournait. Il fit demander à M. Jan de Vos si cette grève avait provoqué un certain chômage. A quoi le bourgmestre répondit que le personnel des journaux continuait à être payé provisoirement, mais que les vendeurs et revendeurs en subiraient un sérieux dommage. Le vieux von Bissing fit donc mander illico le bourgmestre de Vos et les directeurs des journaux anversois. Le général se montra persuasif, menaçant, aimable tout à la fois. Ni les menaces, ni les prières, cependant, ne purent ébranler la résolution prise par les journalistes. Et von Bissing, furieux, les renvoya chez eux! ♦ * * Le public ne lit jamais les affiches dont les Allemands sont si prodiges et qu'ils font coller sur tous les murs de la ville. Cette circonstance a fait jusqu'ici que les journaux eurent un certain succès. A Liège. Le correspondant bruxellois de l\,Algemeen Handelsblad" mande à son journal que dans la contrée minière liégeoise la situation est de nouveau normale. Plus de grèves, plus d'émeutes. Mais la situation est toujours difficile en :e qui concerne les vivres. Pour beaucoup de braves gens, il est matériellement impossible de se procurer de la viande, qui est à un prix élevé. Ceci est le cas pour toute la Belgique. De même, il faut payer le prix fort pour avoir du beurre. On paie celui-ci 4.50 francs le kilo ! Ce qui fait que ceux qui n'ont pas les ressources nécessaires seraient réduits à manger leur pain sec si la saison des fruits n'était venue. A présent, ils ont donc la ressource d'étendre des marmelades sur leurs tartines. On se plaint encore amèrement des rations le pain. Les ouvriers qui ont la chance de travailler sont obligés, avant de se rendre à la Hesogne, de prendre la presque totalité de la ration de pain destinée au ménage. Si bien ju'il- ne reste bien souvent pour la femme <'t les enfants qu'un maigre croûton, duquel il ?aut qu'ils se contentent! Et malgré les mesures prises par les mota-nlités belges du pays de Liège, il semble qu'on souffre encore de la faim dans beaucoup de naisons. Un comité catholique s'est constitué également, qui a pour but de pourvoir au nanque de pain. A Ostende M. Armand Bette, directeur du Kursaal l'Ostende, parti comme lieutenant de ter-•itoriale, vient d'être nommé capitaine. [1 n'a pas quitté les environs de Nieuport Pou, <• rit-il, il aperçoit, avec joie, son cher Sursaal.. * * On a pillé la brasserie Van Sieleghem < enlevé tout le matériel de l'usine, expédi le fer et le cuivre en Allemagne avec toi: les objets de valeur et d'art de la maiso d'ïhabitation.; A Blankenberghe Parfois, quelques Blankenbergeois privi légiés, sont autorisés à prendre place sur 1 tramway électrique de Blankenberghe Ostende. • • « Les habitants de notre coquette cit balnéaire peuvent se rendre sans grands difficultés jusqu'à St. Pierre, près de Bru ges. De St. Pierre à Bruges, la distanc est courte, mais les difficultés sont grandes Un passeport ne s'obtient qu'après avoi fait la preuve qu'une raison impérieuse vou oblige à vous rendre à Bruges. Dans les Flssusïres, Le commandant d'étape von Wick n'] pas de main morte. Il menace par voie d'af fiche de faire fusiller tous ceux qui essaye raient d'approcher du hangar à Zeppelin situé à Gontrode. Il se plaint ensuite, très amèrement, qu'i Gand les arrêtés se rapportant à la polici du roulage me sont pas observés. Et il frap pera les contrevantns à coups d'amendes sans parler des peines de prison... A Cî a an d. Un Zeppelin est tombé sur une ferme d'Assenede. Les Boches jouent de malheui depuis quelque temps ! Chaque fois qu'ur accident survient à l'un de leurs navires aériens ou que leurs installations militaires reçoivent la visite d'aviateurs alliés, lef scribes des kommandantur et autres bureaux où les Belges doivent s'adresser son1 jylus brutaux et plus bourrus que de coutume. C'est un baromètre pour la population.A M,aîiraes. Lorsque les aviateurs alliés firent l'heureux raid que l'on n'a pas oublié sur Bruxelles, où ils détruisirent un Zeppelin, et sur Gand, où feu le lieutenant canadien Warneford s'illustra, une partie de l'escadrille aérienne survola Mal mes où des bombes furent jetées sur l'arsenal, sans succès malheui'eusement. A TtarratscDiiSÉ. Il y a une quinzaine de jours, les troupes d'occupation de Turnhout ont quitté la Belgique pour être dirigées vers le front italien. Un des sous-officier6 du détachement a déserté. Récemment, des troupes allemandes ont été dirigées vers l'Autriche, le pa}'s d'origine du nommé Splichal, homme-orchestre du ,.Kempenaar", qui croit se donner des airs de patriote belge en fréquentant certains hommes politiques dont il vaut mieux ne pas parler. Mais où il est reçu à bras ouverts, c'est à la Kommandantur. Quand ses amis, les feldgrauen, coifferont-ils du casque à pointe le Bohémien Splichal? C'est la seule coiffure qui convienne à la hideur simiesque de celui-ci. Aua Pais WVaOoîî. Les cultivateurs se désespèrent. La sécheresse persistante a fortement compromis le rendement en foin. La croissance a été retardée, s^pas arrêtée, par les bises d'avril et de mai. Cet inconvénient n'eut pas eu d'importance s'il avait plu par la suite. Malheureusement l'absence d'eau a, par surcroît, causé le plus grand tort, ^ Voici la saison venue de couper les foins. Le ciel daigne favoriser d'un temps convenable les travaux de la récolte. Les jardins et les potagers ont beaucoup souffert aussi. A moins d'un arrosage journalier, le plus grand nombre seraient restés stationnaires : la pousse a été très lente. Les gelées ont nui grandement aux pommes de terre, moins aux arbres fruitiers: il .v aura beaucoup de poires, surtout à l'heure de la retraite allemande ! Dans tout le pays, les faucheurs sont à l'ouvrage. Un grand nombre de chômeurs aident aux travaux, clans les champs et dans les fermes. C'est une rare aubaine pour ces braves pens. Dans beaucoup d'endroits, lo foin est déjà rentré. On ne pourra décidément pas se plaindre que l'agriculture manque de bras. * * * On signale ]e décès de M- Charles Notté-Leman, conseiller communal de Lessines, sénateur suppléant. [E ris Eï LA GUI A propos de l'interview de „La Liberté" Le cardinal Casparri explique les déclarations du pape. Rome, 28 juin. — Lo ,,Corriere d'Italia" publie les déclarations suivantes que lui a faites le cardinal secrétaire d'Etat Gasparri, au sujet de l'entrevue de M. Latapie avec le pape: Mgr. Gasparri remarque tout d'abord que plusieurs des affirmations de M. Latapie, et parmi celles-ci quelques-unes d'une grande importance, ne correspondent pas à la vérité. Il est arrivé à M. Latapie ce qui arrive souvent aux journalistes qui rapportent une conversation. Une phrase leur fait impression, ils la reproduisent sans réfléchir que cette phrase t, détachée de l'ensemble d'une déclaration, ou é bien ne reproduit pas fidèlement le sens même s de cette déclaration intégrale ou Uen même ^ le défigure complètement. Examinant ensuite plus spécialement diffé rents passages de l'entrevue de M. Latapu Mgr. Gasparri dit encore: ,,Suivant M. Lata pie, le pape aurait assimilé les juifs do Galici et les prêtres autrichiens de Crémone aux pre très belges et français fusillés, et il les aurai g tous compris dans son allocution consistoriai i du 22 janvier. Mais cela est une absurdit-que le pape n'a pas dite et qu'il ne pouvai pas dire. En ce qui concerne les juifs de Ga-é licie, le Saint-Siège n'a jamais rien dit à ce s propos, ne pouvant pas condamner la Russie _ sur la seule affirmation de l'Autrich'e, non a- plus d'ailleurs que l'Autriche sur la seule af ^ finnation de la Russie. ..Pour ce qui est dos prêtres autrichiens, on i a rapporté au pape, il y a quelques semaines, s que l'armée italienne avait pris comme otages, ou mieux comme détenus civils, quelques curé.s des' territoires occupés; mais dans le menu-temps, le pape a appris avec plaisir que ces t prêtres sont traités avec égards et que l'évê-que de Crémone s'en occupe avec la plus grande r sollicitude. ,,Comment donc If- pape aurait-il pu mettre - sur le même rang les prêtres enlevés comm-.-> otages en Belgique et en France et les familles juives de Galicie ou les prêtres autrichiens ci-t Crémone? Comment aurait-il pu affirmer les avoir tous compris dans une allocution ante-5 rieure de plusieurs mois? .,M. Lacapie fait également dire au papa , qu il aurait reçu une lettre du gouverneur r'w Belgique von Bissing. Or, ni le pape, ni la seci étairerie d'Etat n'ont jamais reçu aucune communication directe ni indirecte du gouverneur de Belgique. Cette lettre, à laquelle m pape n'a pas fait et ne pouvait pas faire allu-| sion est donc née du cerveau de M. Latapie. ,.La réponse attribuée au pape au sujet de la violation de la neutralité de la Belgique. ! ^c'était sous le pontificat de Pie X", aurait . été insuffisante et aurait constitué tout au moins un manque d'égards à la mémoire du venere Pie X. Mais le pape n'a nullement fait cette réponse. Je pourrais, vous rappeler la vraie réponse clu Souverain Pontife, mais mon intention -actuelle est de rectifier et non de compléter les affirmations de M. Latapie. .„Mais plus grave encore est la confusion faite par M. Latapie en ce qui concerne les rap-portsdu Saint-Siège avec le gouvernement ita-est Xra* que 1® Saint-Siège désirait quo 1 Italie restât en dehors du conflit européen moyennant l'octroi par l'Autriche de concessions opportunes, telles qu'elles pussent ecarter tout motif de froissement entr» les deux nations — soit parce que le pape, ayant invoqué Dieu pour le rétablissement de la paix, no pouvait naturellement pas désirer l'oxtension de l'incendie, soit paxee qu'il désirait épargner à l'Italie bien aimée, dans laquelle il vit. les peines et les horreurs^ de la guerre, soit enfin parce qu'il était préoccupé de la situation délicate dans laquelle se trouverait ou pourrait se trouver lo Saint-Siège si l'Italie entrait dans le conflit. ,,L'expression ,,peuple plus mobile que la terre" appliquée au peuple italien est une invention de M. Latapie. Lorsque l'Histoire publiera tout ce que le Saint-Siège a fait en cette occasion, le peuple italien aura pour lui non un sentiment do rancune, mais un sentiment d'amour et de reconnaissance. Depuis la déclaration de guerre, le Saint-Siège a gardé la plus absolue neutralité. Cette même r»2utra-té il l'a observée également pour le conflit austro-italien, n'oubliant pas dans sa douleur que ceux qui combattent des deux côtés sont ses fils, et en même temps prenant soin non seulement de n'empêcher en aucune façon les catholiques italiens de se conduire comme les meilleurs citoyens, mais aussi do pourvoir à 1 assistance morale et religieuse des soldats et de permettre que même dans les locaux dépendant du Saint-Siège les soldats maladès et blesses puissent être soignés et secourus." Mgr Gasparri reconnaît que le gouvernement italien a montré de la bonne volonté pour atténuer plusieurs difficultés quo lo Saint-o!ege prévoyant inévitables en temps do guerre en raison même de sa situation actuelle. Le gouvernement italien, par exemple a exempte de toute censure la correspondance avec le pape, la secrétairerio d'Etat et certains autres départements pontificaux; et le Saint-Siege ne fait aucun cas des quelques lettres, peu nombreuses, qui malgré les ordres du gou-\einement et sans sa faute arrivèrent ouvertes. Mais on ne peut déduire de cela que la situa-tion du Saint-Siège soit normale et que lo papo oO1-V0 0. cccPtcr définitivement, bien que le baint-Siège, par. respect de la neutralité, ne veuille pas créer d'embarras au gouvernement italien et place sa confiance en lui, attendant un arrangement^ convenable de sa situation non pas des armées "étrangères, mais du triomphe de ces sentiments de justice qu'il souhaite voir se répandre toujours davantage parmi le peuple italien conformément à son véritable intérêt. En ce qui concerne la ,,Lusitania". M-gr. Gasparri déclare que le pape a déploré que°Ie transatlantique ait coulé. S'il n'a pu. se prononcer plus directement, c'est parce qu'il se trouvait en présence de questions de fait qu'il ne pouvait pas résoudre, en raison des affirmations contradictoires. Quant à la demande attribuée au pape par M. Latapie : Croyez-vous que le blocus, qui serres, deux empires, qui condamne à la famine des millions d'êtres innocents, s'inspire de sentiments humains?" quelles qu'aient été les paroles de pape, il est certain qu'il voulait connaître l'opinion de son interlocuteur et non se proùoncer contre un légitime blocus. Mgr. Gasparri conclut en disant que si M. Latapie n'a en aucun point reproduit exactement la pensée du pape, en beaucoup de points il l'a défigurée complètement. Quant aux déclarations qui lui ont été attribuées à lui-même par M. Latapie, Mgr Gasparri déclara: ,,Dans ma brève conversation avec M. Latapie, aucun mot n'a été dit au sujet de la rupture des relations diplomatiques du Vatican avec la Francs, non plus qu'au sujet de la séparation de l'Eglise et de l'Etat en France. M. Latapie aurait mieux fait de tenir sa promesse formelle de ne riçn publier sans autorisation préalable. En tout cas. en raison de pareilles déplorables indiscrétions, M. Latapie aura l'honneur d'avoir été le dernier journaliste reçu par le pape pendant la guerre"a

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