L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1265 0
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1917, 28 July. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 18 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/9z90864874/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

3ûm' Annee N°. ÎOOo S cerass Samedi 28 Juillet fisss1* L'ECHO BELGE L'Union tait la Fores, Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Fanûlle. Toutes les lettres doivent être adresséfls ïlîitresiw c3e réci^ietioiM-N.SE, VOORBUHOWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphones: 2797 et fl77n. Rédacteur en CheS: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Cluarïes Herbîeî, Comité de Rédaction: ^ René Chambrsr, Emile Paitiparé. au numéro, s'adresser à l'Administration du journal:X.Z.Voorhurgwal 234-240, Amsterdam Abonnements: Hollande fl. 1.50 par mois. Etranger il. 2.00 par mois. Pour les militaires au front et les militaires internes en Hollande fl. 0.75 par mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Lettre de Paris Une grande séance à la Chambre. — Le éternels tmblions. - L'arrivée des Américains — Notre" Joffre et „nos" poilus. — Le via peuple, de-Paris. — L'odyssi• d'un transpor torpillé. — la vie maritim- =n. temps de guerre 9 juillet 1917. L» comité secret motivé par les interpella tions sur ïofîensire d'avril s'est termino pal une séance publique, par une grande séance par une (le ces séances qui, jadis, faisait couru tout Taris, et qui, aujourd'hui, causent tou jours quelques inquiétudes a ceux qui croien que la continuité de l'effort gouvernement» est, nécessaire en temps de guerre. tele graphe en a déjà répandu le compte rendi Sans le inonde entier; mais, ce que les depeche. ne peuvent rendre, c'est l'étrange atmospher. de cette assemblée où, toutes les passioll! étaient surexcitées à l'extrême, et qui, apie: treize heures de séance, était dans un état de nervosité inimaginable. Un formidable orag< qui a éclaté sur Paris dans la soirée, et donl le fracas s'entendait jusque dans l'enceinte di Palais-Bourbon, est venu .encore ajouter ai: caractère presque tragique de ce spectacle parlementaire que chacun, dès le soir même interprétait scion ses préjugés comme ui succès ou comme un éclicc du régime de/ assemblées. Malgré les incartades des zimnier waldiens et de quelques éternels mécontents l'impression d'ensemble est bonne. Le ministre de la gyerre, M. Painlové, qui est l'âme di gouvernement, a prononcé un excellent discours, plein de çourage, de netteté et de décision, un discours qui, lu à Berlin, achèvera de dissiper l'illusion que" le- gouvernement impérial a cherché à répandre en Allemagne, et suivant laquelle la France épuisée serait prête à lâcher prise, ^n incident provoqué par le? socialistes, qui ont violemment pris à partie M. Maurice Barrés, a permis à la Chambre de montrer que, dans son' immense majorité, elle réprouvait énergiquement la propagande pacifiste et qu'elle était décidée à combattre les lomhea menées qui, depuis quelque temps, ont fait naître, à Paris une quantité de petits journaux aux ressources suspectes qui, plus ou moins hypocritement, travaillent à ruiner le moral de l'arrière et aottaquent tous les hommes qui oht contribué à le maintenir. Il est apparu une fois de plus que toutes les agitations politiques, qui, périodiquement, inquiètent le pays et accentuent le discrédit du régime parlementaire, «ont le fait d'une petite minorité d'ambitieux et d'agités, qui profitent de la liberté de discussion, si chère aux Français, pour entraver touto la besogne sérieuse de l'Assemblée. # * * Ce qui, bien mieux que n'importe quelle séance parlementaire, montre que le moral de l'arrière en France est aussi solide que le premier jour c'est le contact direct avec^ le peuple. J'ai assisté, en pleine foule populaire, à l'entrée des soldats américains dans Paris, ï^'ant les enceintes officielles, où l'on n'apprend jamais rien, j'ai été attendre le cortège non loin du cimetière de Piopus, devant la caserne do Rcuilly, en plein quartier ouvrier^ le légendaire faubourg Saint-Antoine. Il y avait beaucoup de monde sur les trottoirs; pou d'hommes: tous sont aux usines ou aux armées, mais des quantités do femmes, d'enfants, de vieillards, quelques permissionnaires et quelques réformés, portant l'insigne, tous gens du quartier, le vrai peuple de Paris. En attendant le cortège, on causait, on plaisantait, on parlait de la guerre, de la guerro qui est particulièrement dure pour ces petts ménagea, où la vie chère se fait cruellement sentir. Et bien ! pas une parole de diëeouragement ne se faisait entendre. Ce n'est pas là qu'on ,,parlait trop do la paix". Le cortège se fait attendre: qu'importe! on l'attend avec patience, La patience du peuple eét inlassable. Enfin, le voici. Los inévitables municipaux ouvrent la marche. Puis viennent des autorités, des ministres, le général Pershing. On acclame. Puis le maréchal Joffre. Aussitôt les acclamations redoublant: ,,Le voilà, notro Joffre! Vivo le grand-père! Vive. Joffre!" C'est une immense clameur qui se prolonge au loin, tout le long de la rue. On a 'bien pu, parmi ces gens pour qui la méfiance du militaire est toute une opinion politique, essayer de miner la gloire de Joffre, j'ai bien vu ce jour-là quç, malgré tout, il'restera pour le peuple le vainqueur de la Marne. •Puis voioi les Américains. Beaux hommes bien équipés, en kaki, le chapeau do feutre fièrement campé sur l'oreille. Nouvelles acclamations: ,,Vive l'Amérique!" — ,,Aih! les ibraveg gars! dit une femme à côté de moi, dire qu'ils sont venus de si loin se battre pour nous ! Et combien no rentreront jamais chez eux ! "Un détachement français ferme la marche, et c'est alors que l'enthousiasme s'accroît: — ,,Nos poilus! "Voilà nos poilus à nous! Vive nos poilus!" Pas une bouclie ne reste silencieuse. On agite des mouchoirs, des drapeaux, on petto des fleurs; je défie n'importe qui de voir un tel spectacle sans être ému aux larmes. Et pourtant, depuis trois, mois, les agents de l'étranger ou les étemels anarchistes, travaillent ce peuple, essayent de lui persuader que la guerre se fait uniquement à ses dépens,, qu'il est mal conduit, mal dirigé, trois mois qu'on tente de profiter de l'éternelle' misère pour l'ameuter contre la guerre nécessaire, contre la Patrie. Il n'a rien cru. Son instinct a tenu bon, et, tandis que le moral de certains salons commençait à flancher, il a fait justice de tous les conseil dr> lâcheté qu'on lui soufflait à l'oreille. Je suis ici en plein pays des barricades. On petit presque dire .que dans ce coin de Paris charjno nierre, chaque pavé raconte un souvenir révolutionnaire; mais on oublie trop souvent, quapd oh parle de l'humeur inquiète et violente du peuple de Paris, que toutes ses révoltes ont eu pour origine un sursaut du patriotisme. 11 y a dans Paris des milliers d'étrangers, gens de tous les pays et do toutes les classes, élite du monde entier, écume du monde èntier; n'.l,s sentiment* extrêmes et bizarres, toutes la» folies sont en fermentation constante dans pfixuoude de déracinés;, s'est-Jà £Uô se recrutent ces agitateurs, ces rédacteurs de journau: anarchistes et ces artistes de la déraison qu ont la fureur de parler au monde au nom d< Paris et qui arrivent si souvent à faire prendr< leur voix pour la voix de Paris, mais dans h milieu socialiste ces gens-là représentent auss 5 peu le peuple de Paris que le monde brillanl . et frelaté des théâtres et des oafés de nuii i représente peu la ,,société parisienne". t Le vrai peuple de Paris est frondeur, égali-. taire, mais il a un vieux fond de sagesse sceptique qui protoge son esprit et son coeui contre ces exagérations qui l'amusent, enfin - et surtout, il a le sens discret mais très net de " sa supériorité ; il sait qu'il est une aristocratie ( comment ne serait-il pas patriote? Ce sont le? • bataillons de Paris qui formèrent le noyau de l'armée de Jemappes et ele Valmy. Ils figurent ; encore avec le même honneur dans l'armée d'au-[ jourd'hui. — ,,Fortes têtes, me disait il y a peu un officier, mais dont on peut tirer -tout ce qu'or ; veut quand on a su les prendre". * * * 1 On parle beaucoup dans lo monde où on lit d'une série d'articles publiés dans ,,La Revue de Paris", sous ce titre: ,,L'odyssée d'uc transport torpillé", et signé ele trois étoiles, - Çe sont des lettres d'un officier de la marine marchanele à un ele ses camarades de la marine ' elo guerre. L'auteur, second sur un vieus transport réquisitionné, lo ,,Pamir", raconta les aventures de son bateau, dans un style ; familier, argotique, souvent incorrect, mais plein do saveur et de vie. 11 a le sens ele la vision directe, un peu à la Kipling, et son récit. : qui a l'air do ne pas avoir été écrit en vue ele la publieïation, est d'un art el'autant plus grand qu'on y sent moins l'artifice. Le ,,Pamir", qui est <x>mmandé par un extraordinaire vieux loup de mor, rageur, débrouillarel, mal embouché, et au demo,unnt fort bon homme, va du Havre à Arkangel, el'Arkangol à Moudros, de Moudros à Dakar, de Dakar à Bizerte, ele Bizerte à Car-diff, de Careliff à Cette et autres lieux. Il transporte élu charbon, du fer, des obus, des Sénégalais, élu vin, des mulets, des citrons, ele tout. Son arbre ele couche casse: on le raccommode tant bien que mal, et le raccommodage tient. Il n'a pas la T. S. F., de sorte qu'il a toutes les chances d'être torpillé, mais jusou'au torpillage final, elont nous n'avons pas encore eu le récit, le capitaine arrive à <5chapper à tous les ^ous-maims. Et aux escales, on rencontre des gens de toutes les couleurs et de tous les pays ; on cause, on apprend mille choses intéressantes sur la vie maritime en temps ele guerre. Le capitaine élu ,,Pamir" exprime ses idées, icléos de bon sons un peu frustes, et pas toujours très favorables à la marine officielle. Aussi la censure a-t-elle quelque peu 'sabré dans les lettres du mystérieux ,,trois étoiles" Zèle un peu intempestif, semble-t-il, eïar, s'il montre que tout no marche pas avec une régularité parfaite dans la marine, pour ceux qui savent quelle extraordinaire ,,pagaye" est la guerre en tous pays, l'esprit el'initiàtive, le débrouillago des^ marins élu ,,Pamir" est tout à la louange de la marine française. L'arbre de éouclic est cassé, les chauelières ont besoin ele réparation : on rafistole le tout comme on peut et on marche, on marche toujours, sans repo1. ni trêve. En dépit des sous-marins, des torpilleurs et du elésordre inévitable en temps de guerre on ravitaille ceux qui ont besoin d'être ravitaillés et somme toute on fait la nique à von Tirpitz et à sa guerre sous-marine. C'est per✠aux braves gens ele cette espèce, marins d'Angleterre et ele France, quo le plan allemand échoué et que nous commençons à entrevoir l'heureuse fin de la guerre. L. Dûment-Wiîden. J ■ 'C3J- liti! avenir es! dans te airs Du commandant de Civreux dans le ,,Matin" : Toutes les manifestations dont les échos nous parviennent des . Etats-TJnis montrent avec quelle intelligence des nécessités de la guerre actuelle ne>s nouveaux alliés ont eïompris la valeur immédiate de leur concours. De leur propre initiative, et selon les indications qu'ils reçoivent des missions expérimentées envoyées auprès d'eux par les puissances alliées, ils mettent en oeuvre l'organisation d'une immense armée aérienne. L'apparition do celle-ci, battant pavillon étoile dans le ciel do l'Europe, peut, en effet, amener la nécessaire rupture d'équilibre dans les moindres détails. Trop longtemps il fut accepté pour certains que le temps travaillait en notro faveur contre ne>s ennemis. Ce fut là une grave erreur, établie par de nombreux et successifs exemples. Le temps ne travaille pour personne: indifférent, il étale devant les actions humaines son étendue illimitée, à l'instar d'une plaine sans horizon défini sur laquelle ne lèvent que les moissons préparées et semées à l'heure propice. Lorsque cette heure est passée, tout effort étant devenu tardif, la stérilité demeure. La coopération américaine, pour rendre les effets les plus utiles, se présentera donc à la fois puissante et rapide, sous la forme d'une armée aérionne d'un effectif tel que, quelcjue soit l'activité des usines germaniques, avant le printemps prochain, la maîtrise totale ele l'air appartienne aux alliés, car pour être efficiente cette maîtrise ne doit pas seulement flatter l'opinion dans une apparence temporaire. Il faut qu'elle soit à la fois rebelle et permanente.. Il faut que nul avion . allemand ne puisse s'élever, sans que, aussitôt, il ne soit précipité au sol par l'un des oiseaux de guerre d'un vol innombrable. Ainsi sera aveuglée une formidable artillerie lourde, d'autant plus atteinte ele cécité qu'elle est maintenue plus éloignée de ses objectifs. Il faut cjue de véritables escadres, par delà les tranchées, devenues vaines, ele toutes les lignes Hindenburg, aillent semer la terreur, la dévastation et La mort,. Il faut enfin que, dans l'air libéré d'adversaires, des lignes el'avions en fourrageurs mitraillent sans arrêt aux jours d'assaut les infanteries ébranlées et. à l'instant de la défaite, les précipitent à la capitulation ou à la déroute. L'Amérique aura la gloire de fournir l'instrument tactique nouveau qui, contro les Barbares, fera pencher lo fléau trop longtemps immobile eie balance, des forces... En Belgique. Toujours !es réquisitions Les Allemands réquisitionnent actuellement en Belgique occupée dans tous les ménages, riches comme pauvres: une couverture de laine sur trois, une paire de souliers sur trois, un chaudron en fer sur deux, et ainsi de suite pour les objets les plus usuels et les plus nécessaires. On réquisitionne aussi le restant des fils ronds et des fila barbelés clôturant les prairies. On sait que les Allemands avaient enlevé d'abord de ces clôtures trois fils sur cinq; on enlève en ce moment les deux derniers,- de sorte qu'aucune clôture en fil de fer n'existera plus. Les propriétaires des fils doivent les enlever eux-mêmes et les transporter à leurs frais aux bureaux allemands. Tout cela sous peine de fortes amendes pour les récalcitrants. ijusips impressions I: Belgique L'interview qu'on va lire,,et elont nos lec-j teurs apprécieront le vif intérêt, à" été donnée j par une personne qui, sortie de j iielgiejue il y a peu de temps, avait parcouru le pays en tous sens depuis le début de l'occupa-j tion : ! — Permettez-moi d'aborel de vous interroger au sujet du paysan brabançon. Comment vit-ilP Comment se comporte-t-il ? — Il vit très bien et se comporte de même. S os campagnards sont la classe epie. j'ai fréquentée et c'est incontestablement celle qui a, te plus profité de la guerre. Le prix des terres a plus ejue demblé et, si leur rendement a diminué sensiblement et diminue encore, Ja valeur des produits a par contre augmenté dan : une proportion telle que les bénéfices sont encore considérables. La plupart de ceux epii on. grevé leurs propriétés d'hypothèques'sont eu mesure ele rembourser leurs créanciers et s'j! failait admettre des paiements anticipés, k. plus granele partie du elomaine foncier serai libérée el'un seul coup, i'our arriver à ce résu tat, le paysan n'a eu qu à se laisser vivre efc suivre les cours fantastiejuas ejue ses productions ont atteints, il est d'autre part favorisé en ce sens qu'il peut la plupart du temps se suffire à lui-même en ta.it de produits alimentaires : s'il lui est'^défendu ele venelre quoi que ce soit sans autorisation, rien ne l'empêche de consommer ce qui lui plaît. Naturellement oette prospérité du paysan — e£ par contrecoup du rentier et du châtelain — est due à l'état de guerre, aux prix payé3 par les Be>dies et à d'autres raisons qu'il est inutile ele faire œnnaître, mais ce qui Cst essentiel à retenir, c'est que nulle part on n'en conçoit plus ele sympathie pour l'ennemi: une fois qu'il a payé en lui tourne le dos et en lui souhaite la peste. Au village, il n'y a guère que l'ouvrier et le petit commerçant qui souffrent. Le premier a perdu le travail do la mine, et de l'usine qui le faisait vivre, le second est tombé à rien faute de marchandises à venelre. — Et la petite ville? — Elle s'est éteinte. Une fois-les boutiques vidées, on a entamé les économies qui n ont pas duré bien longtemps. Depuis, tout ce petit monde de pauvres honteux vit conune il peut, assisté par ceux qui veulent bien s'intéresser à lui, mais généralement trop fier pour fairo connaître sa détresse. — Voit-on beaucoup d'Allemands? — Guère; chaque village en compte un, généralement quoique vieux pokin orné d'un bras--sard et coiffé d'un képi. Il n'y a de ,,Komman-danturen" que dans certains chefs-lieux de canton où les militaires qui la composent essayent vainement de se concilier, je ne élirai pas la bienveillance ou les égards, mais simplement l'attention eles habitants. Exemple : Vous savez à quoi ressemble une salle do café de petite ville, où tout le monde se connaît et s'interpelle; imaginez-la bien remplie un soir de marché et toute bourdonnante do tapage. Paraît un Allemand. C'est lo silence complet ; les chopes se vident sans qu'un mot soit échangé et se remplissent sur un signe du client. Il faut avoir assisté à œs scènes pour se rendre compte de leur effet : tout fanfarons qu'ils soient, bien rares sont les Boches qui vielent leur verre; neuf fois sur dix ils jettent là leur argent et prennent la fuite. S'il y a eu quelques personnages honteux élans les grandes villes qui se sont laissé acheter, je puis voufc affirmer qu'il n'y a pas en une seule défaillance dans la province ni la campagne, où tous et chacun sont d'un patriotisme aelmirable. Bien plus, je suis certain de ne pas me tromper en disant que la crainte de vindicte des bons citoyens n'est prnir rien dans cette attitude et qu'elle n'est dictée aux nôtres que par leur ardent et preyfond loyalisme., — Que boit-on là-bas ? — Des bières ,,genre" Pilsen, Munich et Bavière faites avec eles fèveroles et les quelques bouteilles de vin et de liqueur qui restent encore. La Bénédictine se vend 160 francs le flacon. — Bruxelles maintenant? — Ville morte. Plus d'autos, de bicyclettes ni même de piétons, sauf aux heures où les bureaux se vident. Le petit commerce est lourdement frappé; le grand fait eles affaires d'abord à la suite eles elépenses faites par les nouveaux riches et les campagnards, par les demi-mondaines qui roulent accidentellement sur l'or ou ce' qui le remplace. ;— Est-il inexact que les cinématographes et les petits théâtres fassent des recettes ? — Pas tout à fait. Je ne crois pas me tromper en évaluant à elix mille francs par jour les îecettes totales des cinémas. Quant aux petits théâtres, sans être comblos, tous les soirs ils font cependant eles salles normales, et si vous tenez compte de l'abandon eles habitants de la vie qu'ils vivent, du charbon et de la lumière qu'ils économisent, vous trouverez comme moi qu'ils ont bien raison. — Que pense-t-on (des réfugiés à l'étranger ? — Voici: Au début on vous a traités de froussards et cela sans aménité. Petit à petit, Vil y a eu un revirement complet dans l'opinion; au point qu'aujourd'hui il no se trouve personne qui ne déclare que vous avez eu raison. — Comment la séparation administrative attelle été reçue ? . — Avec indifférence par la population wallonne. Avec terreur par les Flamands, qui s'imaginent qu'après la guerro on les rendra responsables de cette mesure et quo leurs vieilles revendications auront subi un retard d'un siècle. A ÉSvuzr&iSes On a achevé de découvrir la façade du nouvel édifice construit à l'angle des rues du Chêne et de l'Etuve, vis-à-vis du populaire Manneken-Pis. Le bâtiment a vraiment fort bon air. Les négociations poursuivies à son sujet entre l'administration communale et le propriétaire ont amené l'architecte à traiter la façade dans le style det maisons de la Grand' Place. L'idée est heureuse. C'est l'aboutissement d'une longue campagne menée en faveur de l'esthétique de la ville par le feu bourgmestre Charles Buis. Voir édifier, au fur et à mesure des besoins, dans le centre de l'agglomération des immeubles de stylo, rappelant la plus belle époque de notre architecture locale, telle est la mission que l'administration communale de Bruxelles s'est donnée. Avec 1e concours des propriétaires et des architectes, on arrivera ainsi à donner à la capitale un caractère spécial qui ajoutera encore au pittoresque ele certains, quartiers. C;est clans cet ordre d'idées que là Ville intervient désormais dans la décoration des pignons, lesquels doivent être traités dans le st}'le de la façade. C'est pourquoi aussi le versant des toitures à front de rue doit être recouvert de matériaux de teintes sombres, à l'exclusion du rouge, ceci pour unifier l'ensemble de l'aspect des toitures. Au surplus, les services compétents de la Ville interviennent pour empêcher les modifications qui seraient apportées à toutes les maisons dites „à. pignons", que l'on tend, au contiaire, à restaurer .et à remettre clans l'état primitif, si des transformations, parfois malheureuses, y ont été apportées au cours des époques autérieures. Il est à souhaiter que l'ensemble donné par les constructions do l'immeuble du carrefour de Manneken-Pis soit largement suivi par d'autres propriétaires bruxellois. Ajoutons que le pâté de maisons qui sépare le nouveau bâtiment des locaux de l'Athénée sera prochainement démoli pour être mis également au nouvel alignement de la rue du Chêne. Los bâtiments qui y seront édifiés seront également en vieux style bruxellois.* * * Il n'est peut-être pas sans intérêt de signaler que, durant ces tout derniers mois, le Musée Commercial, généralement si délaissé, a vu s'élever sa population de lecteurs dans uno proportion de plus de 12 p. c. Il est tout à fait anormal de voir la fréquentation d'une bibliothèque se faire plus assidue pondant les mois d'été e}ue pendant ceux d'hiver. Il faut croire que 1 s circonstances actuelles ont forcé le public à se rendre mieux compte de l'utilité de cette création-du ministère des affaires étrangères, et il est à espérer qu'il prendra de plus en plus l'habitude de s'adresser pour ses informations à cotte mine précieuse et abondante. * * Le lycée pour jeunes filles dont la création vient d'être décidée à Schaerbeek sera installé dans una propriété do la commune, rue des Palais 186. La 20 septembre prochain certaines classes seront ouvertes aux élèves ayant terminé leurs études primaires. Les autres classes seront or6..nisées à mesure des besoins. Le lycéq aura une organisation analogue à celle des athénées royaux. Le programme sera composé au minimum des matières fixées au programme officiel Le lyeée complet sera divisé en cinq sections ; A. Humanités anciennes: Ire section gréco-latine, 2e section latino-chimique, 3e section latino-mathématiques; B. Humanités modernes : 4e section scientifique, 5e section commerciale et industrielle. On y préparera les jeunes fil'es aux facultés de l'Université et aux écoles spéciales pour la formation de régentes de l'enseignement moyen élu degré inférieur. De plus, on y procurera une instruction et une éducation complète aux jeunes filles qui sô destinent à la direction d'une exploitation commerciale, industrielle ou financière. A Liège Il y a à Liège en ce moment beaucoup de soldats. Ils sont en général arrogants cb mal élevés. Quand ils partent pour le front ils se saoulent, ce qui donne lieu à la garo des Guillemins à des scènes indescriptibles.La situation à Liège est plutôt triste. Beaucoup de personnes vont s'approvisionner dans le Limbourg mais les Allemands le savo-it, et journellement à l'arrivée des trains les voyageurs passent la visite; ceux qui. sont porteurs de denrées quelconques en sont dépouillés. Ce qui est triste à voir, ce sont les trains déportés qui rentrent au pays. Ces pauvres gens liaves c-t déguenillés crient famine. line nuit les riverains de la voie ferrée furent réveillés par des coups, répétés frappés sur les portes des demeures. C'étaient un groupe de déportés qui avaient sauté du train pendant un arrêt sous Cointe, et qui venaient demander un peu; de nourriture. Tous étaient si faibles qu'ils se laissaient tomber sur lo chemin. La générosité du peuple liégeois envers ces pauvre gens est admirable. Maigre la défense formelle d'approcher des trains, des femmes ont trouvé mille moyens de faire tenir aux déportés le peu <ie pain qu'elles reçoivent pour lo ménage. Un honorable habitant, un fabricant d'armes de la rue Charles Morren et un médecin ont, après dès démarches nombreuses, obteru* l'autorisation d'élever, rue Monville, un baraquement où l'on, prépare la nourriture pour les rapatriés. Quels tristes spectacles ils nous ont offerts, nous dit notre interlocuteur. J'en ai vu beaucoup qui avaient les meanibres gelés. On les avait fait marcher pieds nus, des lieures durant, dans la neige, et à moitié vêtus pour tenter de leur arracher une signature pour un engagement de travail qu'on a l'audace de qualifier de volontaire. Dans la période du 10 au 14 mai l'af-fluence des blessés allemands à Liège fut extraoreiinaire. Les trains se succédaient ss.ns interruption. A Tournai L'affaire des. fraudes au ravitaillement passera devant le tribunal correctionnel lundi prochain. Elle prendra probablement quatro ou cinq audiences. M. le procureur du Roi Dujardin soutiendra l'accusation. Louis Carbonnelle sera défendu par Me Maistriaux, du barreau de Mons, et Me Des Cressonnières, de Bruxelles; Jeafine Louël et Clarence Denis, par Me Ravez; Claire Bertrand, par Me Du Pré, de Courtrai. Plus de cinquante témoins seront entendus. , Le Conseil éommunal de Tournai a décidé que la ville se porterait partie civile. A Msaîâffaes — La saison fruitière qui à débuté sous des auspices très prometteurs s'achemine lentement vers son entière intensité. En prévision des spéculations probables, l'autorité communale a fixé des prix maxima pour les diverses catégories de fruits. * * * — Depuis le 12 juillet, les. bureaux de l'Hôtel de ville délivrent aux personnes non abonnées au gaz ou à l'électricité des „bons de carbure". Le magasin communal fournit le produit' en question contre remise des dits bons. * * * — Après avoir sévi pendant plusieurs semaines dans toute son âpreté, la campagne pour l'augmentation des salaires se poursuit maintenant à coups d'affiches et de meetings contradictoires entre le Syndicat socialiste et les autres associations ouvrières de la ville. Le différend qui les divise de façon si regrettable provient du fait qu'alors que la corporation des chaisiers- réclamait une augmentation générale de 20 p. c., le Syndicat progressiste a négocié sous-main avec les patrons et s'est contenté d'une majoration égale à 15 p. c. du salaire. * * # — Dans la plupart des villes, l'usine à gaz a fixé un maximum de métrage par abonné. Forcée de ménager le plus possible ses stocks de charbons, la Compagnie du gaz de Malines se trouve dans l'obligation de recourir fi son tour à des mesures' limitatives ; en conséquence, la fourniture de gaz ne se fera plus qu'aux heures suivantes : le matin de 7 à 8 h. 30 et de 11.30 à 1.15 h. : l'après-midi, de 4.30 à 5 et de 10.15 à 11.15 h. * * * — Le parquet de Malines a eu à s'occuper ces jours derniers d'un" paricide découvert à Boisschot, où un jeune homme et sa mère avaient fait disparaître le père. Le crime remonte à plus d'un mois déjà et le cadavre avait été enfoui dans un bois, à une pin-fondeur de 50 centimètres à peine, où il vient d'être découvert. Les coupables sont en aveu. E3rs Camplne Un des chefs de l'espionnago allemand en Belgique, disent „Les Nouvelles", —un Allemand — a été tué vendredi passé 20 juillet au soir au pont no 11 à Lommel (Limbourg belge) élans des circonstances assez mystérieuses. On croit que cet homme, que poursuivait une véritable vendetta et dont on ignore le nom, est le mari d'une femme qui fit office de visiteuse pour les Allemands à un des bureaux-frontières des environs de Maestricht. Cette femme a quitté son poste immédiatement après avoir appris la mort de son mari. L'auteur de l'attentat est resté inconnnu et introuvable. Une affiche placardée partout en pays occupé offre une prime de 3000 marks au dénonciateur qui mettra les Aile mands sur les traces du coupable. —— ■ l'■ .. ■ Il y a un m 28 juillet 1916: A l'ouest de Loutzk, les Russes enfoncent le front autrichien; ils s'emjxrrent de la ville de Brody, font 9050: jtrisonmiers et capturent J/.G can&n's. Les BriUsntwques ,occupent Lomg-ucyal (Somme^ Discours prononcé par I. E. Vander-velde à la Chambre des Députés ds Roumanie Lors do sa réception à la Chambro des députés roumaine, le 15 juin 1917, M. E. V&n<Ie&-velde, ministre de l'intendance belge, a prononcé un discours, quo 1',..Indépendance Roumaine" du 6 (19) juin 1917 rapporte comme suit: En mo reoevant dans cotte Assemblée, vous me faites un honneur qui serait immérité si jo no le reportais tout entier sur mon peuple, sur nos soldats, sur ..ces ouvriers de la Belgi-cjue envahie qui a déjà mis trois ans do misère au service do la cause do la liberté. (Applaudissements prolongés, acclamations: Vivo la Belgique !) Il y aura bientôt trois ans aussi que, pour la dernièro fois, je mo suis trouvé dans une assemblée parlementaire; c'était le 4 août 1914, à la Chambre des représentants de Belgique. Je revois eneewe cette salle où j'avais siégé pendant 20 ans, où nous avions livré à nos adversaires de rudes combats, car peut-être jamais peuple ne fut pins divisé que le nôtre. Il l'était par la langue, par' les croyances, par les opinions politiques, et cependant, ce 4 août 1914, au moment où les armées allemandes passaient notre frontière, le Parlement belgo tout enr tier se trouvait unanime, et cette unanimité se fit sur une question d'honneur. (Ovations prolongées: Vive la Belgique!). Une question *d'honneur, car on défendant notre neutralité nous exécutions un mandat qui nons avait été donné par l'Europe, par fomtes les grandes Puissances, y compris l'Allemagne; en défendant notro pays nous n'usions pas seulement d'un droit, d'un droit sacré, le droit de légitime défense, nous remplissions un devoir. Notre# neutralité n'était pas seulement un avantage pour nous, c'était uno garantie pour tous; uno protection pour l'Allemagne contre la France, si, par impe)s-sible, la France avait songé à attaquer l'Allemagne, une protection aussi pour la France, la Franco quo nous aimions, car vous et nous avons grandi dans le ravonnçment de la civilisation de la France. (Chaleureuses ovations, acclamations répétées de: Vive la France! Vive la Belgique !). La neutralité belge, dis-je, était une protection pour la France, car elle continuait la barrière infrancliissablo qui va do Verdun à Belfort. L'empereur allemand croyait qu'il serait possible et mémo facile de passer par chez nous pour exécuter son plan : ê#ro dans les trois semaines à Paris, dans les trois mois à Pétre>-grado, et il demanda an Roi et au gouvernement belge de laisser passer ses armées en leur disant: A vous de choisir: de l'or ou du plomb. Nous avons repoussé l'or et avons choisi le plomb. (Ovations chaleureuses: Vivo la Belgique héroïque!). Le jour où fut envoyée la note allemande, le 2 août, je ne_ faisais point partie flu gouvernement belçe ; je parle donc do faits d'autrui et je P«4.is dire que, ce jour-là, un gouvernement qui était oomposé exclusivement de mes adversaires fit son devoir, tout son devoir. Fais co que dois, aetvienne oue pourra (Bravos. Applaudissements prolongés). Co qui est advenu, vous le. savez, et vous savez aussi, et je n'ai pas besoin de vous lo dire, ce que peut être la vengeance allemande quand les espoirs allemands sont déçus. (Applaudissements prolongés). Us ont appliqué chez vous comme chez nous cett# maxime elo Bismark: ;,Ne rien leur laisser, à ceux que l'on veut sou-niettre, rien que leurs yeux pour pleurer". (Applaudissements longuement prolonges). Tout à l'heure, quand vous m'accueilliez avec tant ele sympathie, je ne pouvais pas ne pas songer à l'étvmologie ele ce mot: ,,sympathiser" c est souffrir " ensemble. (Applaudissements chaleureux. Bravoc). Et la profondeur de notr» sympathie «st faite de toute la graneleur de uotro souffranee. (Applaudissements prolonges). Ensemble nous avons subi l'invasion aveç ses brutalités,- ensemble l'oexvpation avec ses bori-eurs, et, maintenant quo la série de nos maux est terminée, il ne nousj-este qu'une chose, mais celle-là on ne nous l'enlèvera pas: c'est 1 espérance des réparations prochaines. (Applaudissements prolongés). Co quo nou.s el'e-mandons, nous, est bien simple : nous demandons à être de nouveau un peuple libre ; nous réclamons, nous revendiquons notre indepen-dane^c; mais non pas uno indépendance qui seraitun leurre et un fantôme, une indépendance réelle qui ne sera possible que le jour où, il y aura de nouveau une Belgique libre dans une Europe libre. (Oialeureuses ovations. Vivo la Belgique !) Et quant a vous, Messieurs, vous demandez la chose la pins élémentaire à laquelle un peuple ait droit : vous demander à constituer votre unité nationale. Pout-êtro vous êtes-vous demandé, en ces derniers temps, avec quelque inquiétude, si des promesses qui vous ont été faites et des assurances qui vous ont été données seraient respectées; or, à cola jo réponds: rien n'est changé à vos relations ajvec les Allemands et d'autre part deux faits nouveaux se sont produits, d'une portée incalculable: l'entrée en guerre, dans ila guerre pour la liberté, de deux alliés nouveaux — car la ^ Russie est une Russie nouvel lo — et à côté d'elle nous voyons la plus grande répu-bliejuo du monde, la République des Etats-Unis. (Applaudissements prolongés. Acclamations: Vive la Russie! Vivent les Etats-Unis! Vive l'Amérique!) Lo jour où la révolution russe a dit: Nous voulons la paix, non pas une paix séparée, masis une paix fondée sur des principes : paix sans annexions et sans contributions, elle a ajouté: avec le droit pour les peuples de disposer d'eux-mêmes. (Applaudissements prolongés). Par cela elle a donné à votre unité nationale uno créance qui ne saurait être pre>-testéc. (Applaudissements chaleureux longuement prolongés. Acclamations: Vivo la Russie!) Et, d'autre part, il y a quelcpies jours, dans nne noto ejui tiendra s'ajouter à toutes celles où il. a déjà revendiqué les droits de3 nations, •le Président Wilson a prononcé nne parole .grave, grave surtout quand elle est. dite au nom d'un peuple de 100 millions d'homme»; • ôî a, dit 1q rétablissement. du. statu- quo en

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods