L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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10 February 1915
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s.n. 1915, 10 February. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 20 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/nv9959df0r/
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iô«*e AMttêè H°- * ' 1Mf S cents CIO Centimes) Mercredi UO février 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N.Z. VOOBBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chel: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Hertoiet, Comité de Rédaction: ■ Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: IV.Z. VOORBCfiGWAL 334-240. Téléphone: Ï77S. Abonnement ( En HolOande 1.50 par moês. payable par anticipation \ Etranger H. 2.00 „ ,, Imp et le dilettante. L'évêque anglican de Calcutta s'est montré attristé, -dans un prêche, de l'attitude de la presse dans le gran^ conflit qui divise les peuples. Trop de haine, trop de sarcasmes, dit cet homme de Dieu. Car comment, après cela, jeter les bases d'une paix durable qui ne doit pas seulement exister sur le papier mais encore dans les coeurs? En effet, cela nous paraît assez difficile. Mais ce n'est pas nous qui avons commencé. Nous n'avons, nous, usé que du droit sacré de nous défendre et je ne pense pas que les peuples, comme les individus, aient le droit de suivre à la lettre le précepte évangélique qui commande de tendre aussi la joue gauche quand on a reçu un soufflet sur la joue droite. Pour ce qui nous concerne, nous Belges, chaque civil tué, homme, femme, prêtre, vieillard, enfant ou infirme, à Visé, à Dinant, à Andenne, à Aerschot, nous a donné non seulement le droit mais nous a aussi imposé le devoir de haïr l'Allemagne et les Allemands. Entre eux et nous c'est une vendetta qui ne finira qu'avec nous ou avec eux. A l'égard de ce peuple qui a si souverainement méconnu la charité, l'humanité, la justice, toute pitié serait de la •faiblesse et ce serait une trahison que de lui reconnaître certaines vertus qui nous sont apparues comme les marques d'un monstrueux égoïsme et d'une ambition sans fin. Le. bon évoque cependant — on se rend bien compte que Calcutta est à l'abri des Zeppolina — ne peut pas s'empêcher de faire l'éloge de l'Allemagne. Elle a été grande, dit-il, en philosophie, en musique, en littérature, dans les arts plastiques. Et nous devons aussi considérer la situation de ce grand peuple engagé jusqu'à l'extrême dans une guerre avec le monde entier, persévérant dans la lutte avec une résolution farouche, un mépris de la mort et du danger comme le monde n'a eu que rarement 1 occasion d'en contempler.... Oui. Nou3 ne nions pas que l'Allemagne soit forte et courageuse. Mais précisément son crime c'est d'avoir abusé de cette force pour accabler de petites nations industrieuses qui ne demandaient qu'à vivre en paix avec leurs voisins et n'avaient jamais fait de mai à personne. C'est là le plus grand crime. Bien loin de l'excuser, les vertus guerrières de l'Allemagne au contraire l'accusent. Il ferait beau voir qu'il suffirait à un pays de dire : ,,j'ai des soldats qui n'ont pas peur de la mort" pour lui permettre do tenter l'expérience et d'éprouver si les soldats des autres pays sont animés d'un courage égal ! Entre apaches non plus on ne craint pas la mort et c'est au nom de cette doctrine que ces messieurs font si bon marché de la vie des malheureux pontes qu'ils rencontrent sur leur chemin. Evidemment, sous un certain angle, il y a là de quoi^ séduire un dilettante. Mais nous ne sachions pas, jusqu'ici, que le dilettantisme eût accès à la chaire dans les temples anglicans. L'Allemagne se bat contre le monde entier, dit ce respectable évêque. Et il ne veut plus voir que cet héroïque spectacle d'une nation faisant face à une nuée d'ennemis. Il est possible qu'avec le recul do quelques milliers de lieues les choses se présentent de la sorte à Calcutta. Il n'en est pas ainsi pourtant. Deux puissants empires militaires, étroitement alliés, bénéficiant d'une situation géographique qui leur donne un avantage stratégique évident, après avoir achevé leur préparation à fond, choisissent leur heure pour attaquer un troisième empire dont l'étendue même constitue une faiblesse, mal remis d'une guerre malheureuse et de profondes secousses intérieures, et un Etat qui depuis vingt ans était devenu une terre d'expériences pour toutes les folies démagogiques, tellement épris de justice et passionné de vérité que par un contre-coup bizarre ces peuples qui craignent bien plus le scandale qu'ils ne haïssent le crime, le tenaient pour corrompu et plus qu'à moitié décomposé. Pour frapper plus fort et plus vite, pour mieux réussir leur coup, les agreèseurs font bon marché au surplus d'une petite nation qui n'avait que le tort de se trouver dans le chemin. Leur élan les emporte à travers.' Déjà ils pénètrent au coeur du pays tant détesté de ces neo-Athéniens que sont les Français et dont le raffinement est une insulte à leur idéal Spartiate. Mais la France de Saint-Louis, de Jeanne d'Arc et de 93 se réveille. Elle se souvient que c'est elle, jadis, qui a victorieusement supporté la ruée des meutes déchaînées de toutes les monarchies de l'Europe, et plus que de canons, armée du courage de ses soldats et de la lucide intelligence de ses chefs, elle tient tête à l'assaut. Voilà l'étonnant spectacle sur lequel il fallait fixer vos yeux, Monsieur l'Evêque, et choisir pour sujet de votre prône. Mais voilà. Le chef du gouvernement français a eu le tort de dire un jour qu'il avait éteint des lumières au ciel que plus personne ne rallumerait jamais. C'était d'assez mauvais goût et, dans tous les cas, imprudent, je vous l'accorde. Est-ce une raison pour lui préférer l'empereur allemand, l'ami du bon Dieu, dont celui-ci dirait certainement, s'il avait une faveur à se demande? à lui-même: ,,Délivrez-moi de Guillaume, Viviani je m'en charge." Et si l'Angleterre, dont relève le gentleman qui occupe les fonctions d'évêque à Calcutta, a dû tirer ïe glaive, c'est pour vonger le droit outragé et pour la défense te son empire, dont l'Inde et Calcutta, où es .hommes <le la i\.uitur auraient vite tait, sinon, de s'installer. Aussi les chances sont rétablies et nous pouvons raisonnablement îspérer la victoire. Il est vrai que la com-Tiisération de l'excellent évêque a peut-être pour origine l'idée extraordinaire qu'il se tait — et avec raison — de la puissance de .'Angleterre. C'est son excuse. Pour nous, nous nous souvenons que lors du siège de la grange où s'était barricadé le trop fameux Bonnot-, nous n'avons pu cacher un mouvement d'admiration secret pour la bête fauve }ui, pendant des heures, soutint une lutte féroce contre vingt brigades de police. ,,Pourvu que le geste soit beau"— a dit Laurent Tailhade. Oui, mais je ne sais qui serait le plus étonné, ou de M. Laurent Tailhade, ou de l'évêque de Calcutta, de se voir ainsi d'accord. Charles Gcrnard. Propos de Guerre. Man hat gcschosscn! Avez-vous lu l'avis, à la navigation neutre'} Qu'en -pensez-vous? Je crois que... Oui, vous n'avez rien compris du tout. Moi je dis: Man liât geschossen! Vous ne saisissez pas? C'est que vous êtes encore un de ces Belges sans ,,Kultur", à qui il faut tout expliquer. Eh bien, quand notre 2?ays fut violé, pillé, incendié et sa population massacrée nous criâmes tous à l'atrocité et avec raison. Devant l'impossibilité de nier, l'ennemi déclara tout simplement: Man liât geschossen! et ce fut tout. Sa presse fit le reste, nous étions des bandits de la pire espèce, des assassins dans toute Vacception du mot. Toutes nos protestations restèrent vaincs, auprès d'eux bien entendu. On eut beau prouver qu'il n'y avait plus d'armes dans les mai-ions; rien n'y fit: ,,Man liât geschossen"; mais y la commission d'enquête a démontré -péremptoirement — et les neutres l'ont bien compris — que les Allemands s'étaient livrés à des atrocités précisément aux endroits où ils avaient eu le plus de résistance et, par conséquent, de pertes. Qu'à défaut de pouvoir se venger sur des troupes régulières, ils avaient usé de représailles contre la popidation civile sans défense. C'est pour se donner un semblant de justification qu'ils crier eut cliaque fois: Man luit geschossen! Le mot est encore vrai cette fois. La marine allemande vient de subir un échec qui, si on en juge par la rage montrée de l'autre côté du Rhin, doit être infiniment plus grave que les Anglais eux-mêmes le supjx/sent. L'essai est suffisant, et il y a cent à parier que la flotte ne sortira plus, mais pour cacher son impuissance à combattre au plein jour, elle se vengera, tout comme l'armée de terre, cette fois sur d'inoffensif s steamers, les civils de la mer. Soyez persuadé que ces derniers aussi auront tous les torts. On ne criera plus : Man hat geschossen!, mais on trouvera quelque chose d'aussi fort, on ergotera, on expliquera pour finalement prouver que, puisque défense était faite ou préalable, le navire — même neutre — n'avait pas à se trouver là! Man hat geschossen! va donc changer, mais, au fait, est ce bien nécessaire? On pourra toujours prétendre que les navires torpillés ont tiré et allez donc faire une enquête cm fond des mers!..... L. H. La taxe. Donc, le freiherr von Bissing ayant constaté^ que la misère croît en Belgique veut y faire rentrer le plus de Belges possible pour rendre la situation du peuple désespérée. N'est-ce pas du Bismarck tout pur? Ne faut-il pas faire souffrir la population civile pour qu'elle agisse indirectement sur la résistance du gouvernement et de l'armée, la théorie que Bismarck préconisa fréquemment._ Cependant, que dirait le freiherr von Bissing si les réfugiés, exécutant l'ordre à la lettre, rentraient tous au pays, mais... du beau cote, en élisant domicile à Fûmes ou à Poperinghe. C'est aussi la Belgique là-bas, et je ne sache pas qu'il soit interdit aux Belges de changer de résidence à l'intérieur du pays? S'il en était autrement, d'ailleurs, — persuadés que l'équité seule a servi de base à l'arrêté — nous ne doutons pas que la même décision ne soit appliquée aux innombrables fuyards de Bukovine, de Transylvanie et surtout de la Prusse orientale, qui ont l'outrecuidance grande de vouloir se soustraire aux délices d'une occupation Voilà une source de revenus toute trouvée pour les deux empires. En Belgique. A Bruxelles. Ils n' ont pas de chance! Voilà que leur liaugar à Zeppelins menace de s'effondrer. La plaine de Berchem Ste Agathe est assez marécageuse et les dernières pluies ont beaucoup contribué à rendre le sol moins résistant. Les fondements du hangar ont donc fléchi. Du coup, il a fallu engager plusieurs équipes d'ouvriers qui, en hâte, devaient travailler à empêcher une catastrophe qui eut fait éclater de rire tout Bruxelles! Mais comme on n'avait qu'une confiance relative dans les ouvriers belges, ont fit appel aux sans-travail teutons qui se balla-. dent dans la ville, les bras ballants, attendant la moindre occasion d'être embauchés, quelle que soit la besogne à accomplir. Travailler à consolider les fondations du . hangar à Zeppelin, c'était patriotique besogne! Il s'est donc tout de suite trouvé des centaines d'individus allemands, prêts au travail. Ce qu'on peut affirmer, c'est que nos ennemis ont une peur indicible des aviateurs alliés qui sont déjà venus leur rendre visite. L'Anglais qui leur fit visite le 31 janvier, leur tua deux de leurs aviateurs et, lorsqu'un autre lieutenant de la marine britannique survola le hangar élevé à la plaine d'Etter-beek, il tua sept soldats allemands. Le Zeppelin, le mois dernier, a fait un voyage qui dura une semaine. On ignore vers quels cieux il s'en fut. * * * Il fut un temps où le roi Léopold II emmenait dans tous ses déplacements un architecte allemand dont le Souverain goûtait fort le talent. Cet architecte, nomme Stubbe fut traité par tout le monde avec déférence. On le reçut à Bruxellus, dans les cercles les plus fermés. Bref, on s'attendait, au moins, à ce que ce bâtisseur se tût, si même il n'était plus l'ami de la Belgique, mais l'Allemaud est bavard et ce Strubbe est allemand. Il s'en fut donc à la rédaction de "la „V ossische Zeitung" prier qu'on enregistrât son point de vue sur les transformations que la ville de Bruxelles avait subies Her Strubbe evait été payé, en effet, pour connaître la capitale belge! Et voilà le trait qu'l nous décroche: ,,Nous Allemands, nous n'avons vraiment I pas de motif do nous rallier aux plaintes des Bruxellois sans horizon, parce que le Roi a surtout appelé des architectes allemands et français pour la réalisation de ses grandes conceptions. L'administration communale qui, après le départ du bourgmestre Buis, lequel avait le sens de l'art, n'eut, en le faible de Mot et en. le vaniteux Max, que des chefs insignifiants, — a témoigné dans cette entreprise de toutes les incapacités qui sont la règle dans une administration pourvue de trop de têtes différentes. Au point de vue esthétique, comme au point de vue artistique, bien qu'il n'éveille pas de critiques dans la conception, le plan, dont l'exécution traîne depuis 18 ans, est tout à fait manqué. Il faut voir ce qu'il sera au point de vue du trafic et de l'hygiène! Le plan de 1908 émanant do l'administration communale laisse tout à désirer tant au point de vue artistique qu'au point de vue hygiénique. ,,Et la commission mixte à qui à été dévolu le soin de ménager le.panorama de la ville basse et surtout l'espace qui permet de voir librement la tour de l'Hôtel de Ville a à peine rempli de façon satisfaisante cette tâche à en juger les réalisations. Les environs de la tour de Sainte-Gudule ont encore été plus mal traités." Et tout cela parce que les projets de M. Stubbe n'ont pas eu l'heur de plaire à l'administration communale „pourvue de trop de têtes différentes!" * * * On voit, non sans étonnement, des fantassins allemands revêtus de capotes taillées dans nos draps militaires gris-bleu, couleur ,,pantalon de piot". Ce qui prouve — si tant est qu'il faille insister — que les draps militaires n'existent pas en grands stocks de l'autre côté de la frontière! Pour peu qu'à Roubaix ils aient réquisitionné le drap garance dont sont faits les pantalons de nos amis français, on verra bientôt les Allemands habillés de capotes rouges ! A moins qu'ils pensent à les faire teindre ! A Anvers. Plusieurs lecteurs nous ont demandé pourquoi nous ne publions pas le récit relatant la chute d'Anvers et que le correspondant anversois du „Nieu\ve Rotter-damsche Courant" a adressé à son journal. Il y a, à cette publication par notre organe, un grand obstacle: c'est que ce récit tient plus du roman que de l'histoire. Or, nous avons pour principe de ne publier que des documents basés sur des faits réels, facilement contrôlables ou qu'on ne peut discuter. Le roman, l'imagination, c'est parfait tant qu'il ne s'agit pas d'un événement historique aussi considérable que la reddition d'une place forte. C'est pourquoi, ne pouvant pas accorder nous-mêmes confiance à ce récit pour certaines raisons sérieuses qu'on nous permettra de ne pas 'mentionner ici, nous mettons les lecteurs de ce document en garde contre la morale qu'ils en pourraient déduire. Nous savions par une indiscrétion, quatre jours avant que l'article parut dans le ,,Nieuwe Rotterdamsche Courant", qu'il avait été inspiré par quelques membres de la . Commission intercommunale et, une fois ; rédigé, soumis à leur approbation. Le fait seul que le journal où ce récit , a paru est autorisé par la censure allemande . en Belgique prouve, à suffisance, que ce : récit a eu le don de plaire aux autorités allemandes. Est-il besoin de compléter notre ( pensée? , Notre correspondant particulier d'Anvers , nous met également en garde contre cet habile document où la fantaisie a une part prépondérante. A force de répéter le récit de la reddition de la ville, écrit par l'un ou l'autre rêveur, on finira par créer une légende qui pourrait encombrer l'origine de l'histoire de l'occupation. Nous connaissons les faits d'après les renseignements fournis par des témoins oculaires et nous pouvons assurer que l'histoire se présente sous un tout autre aspect. Tous les membres présents à la fameuse séance de la nuit du 8 au 9 octobre n'étaient pas de l'avis que des administrateurs civils pouvaient intervenir dans une question exclusivement militaire. Tous n'ont pas accepté la mission de se rendre aux forts. Quand le calme sera revenu, on écrira l'histoire fidèle de ces journées du 7 au 10 octobre. En attendant, nous ne répondrons pas aux fruits de l'imagination d'un conservateur de bibliothèques, qui nous fait un peu l'effet d'être l'homme de paille de ceux qui ont intérêt à voir narrer un événement capital suivant leur imagination, parfois un peu trop fertile! * * * Enfin, le service postal a repris à Eeckeren et à Mariaburg. Toutefois, pour se procurer des timbres, des cartes ou des formulaires, on est obligé de s'adresser à la maison communale d'Eeckeren, entre 10 et midi et 2 et 4 heures de l'après-midi. * * .* ,,L'Administrateur de Badts" aura connu toutes les aventures, incidents et accidents qu'il soit possible d'imaginer. Dans la nuit de samedi à dimanche le feu a pris à bord. ■ 11 a pu être rapidement éteint. Deux cabines ont été brûlées. * * * Les Allemands se vantent d'avoir rétabli la circulation des trains dans le pays. En effet, ils l'ont rétablie, mais comment! Un seul train par jour circule entre Bruxelles et Anvers et il met plus de deux heures pour faire les quarante quatre kilomètres qui séparent les deux villes. En outre, il arrive à une heure impossible, impossible absolument, puisqu' il dépose ses voj-ageurs sur les quais de la gare d'Anverfe après minuit alors qu'il est interdit do par l'autorité allemande de circuler dans lés rues de la ville après neuf heures du soir, sous peine de poursuites. Précédemment ce train quittait Bruxelles | à 4 h. 28 du soir, à présent il ne part plus qu'à 10 h. 28. Pourquoi ce changement soudain que rien ne nécessitait. Mystère et tracasserie administrative allemande. * * * A Esschen, la douane est exercée par des fonctionnaires allemands. Or, comme la Belgique n'est pas annexée, (il ne manquerait plus que cela, comme bluff!) comment concilier ces deux choses? Â â <é £| e. Deux pensionnaires de la prison de St. Léonard ont su s'échapper pendant qu'on les menait à la Kommandantur. Il s'ensuivit une vraie chasse à l'homme par les rues de la ville. On est parvenu toutefois à rattrapper l'un de ces deux prisonniers. On ignore ce qu'est devenu le second. * * * Ces derniers jours, trois trains de blessés allemands, comprenant en tout 160 wagons, ont passé par Licge. On estime qu'en un seul jour 1800 blessés furent transportés par ici. Dans la ville, un mendiant allemand va de porte en porte demander si les gens n'ont pas à faire remettre dos lettres. Quand on à le malheur d'accepter les services de cet espion, le résultat ne se fait pas attendre; perquisition, arrestation. A CIÊSEÎCL A l'arsenal de Gentbrugge, *200 ouvriers sont au travail. Le chiffre du personnel complet se montait à 1500 hommes. Les 200 ouvriers actuellement à la besogne ont d'ailleur3 été réquisitionnés par l'autorité militaire allemande pour effectuer de petites réparations au matériel de chemin de fer. Ils sont payés, quelque étrange que ce soit, régulièrement, à la fin de chaque semaine. Leur salaire est compté par heure. Pour ce qui concerne les employés de l'Etat, ceux-ci reçoivent une avance de 10 frs. par semaine pour les célibataires et. de 15 frs. pour les ouvriers mariés. Ces avances sont consenties moitié par la ville, moitié par la caisse de prêts. * * * Les commerçants en tabac gantois ont reçu avis qu'il devait toujours y avoir une certaine quantité de tabac en magasin. Le bruit avait couru que le prix des tabacs et cigares allait augmenter au point de devenir inabordable. tdressé aux commerçants en tabac, son in-luence ne peut être d'un grand poids ni ivoir influence sur la hausse des prix. Les [u'alités bon marché retomberont sous peu iux anciens prix, ceci tenant uniquement l la cherté du prix de transport. Tout le coton brut et le bois scié qui se trouvaient au port ont été enlevés. Le lin filé I été réquisitionné. Ce déménagement •eprésente une valeur de quinze millions de Iran es! Nos ennemis s'occupeut d'expédier se formidable butin en Allemagne. Sans loute, en application des termes de la Convention de La Haj-e? Asi F'sl&TS Wéalloss. Le bourgmestre, un échevin et le . commissaire de police d6 St. Nicolas, près de Liège, sont accusés d'avoir vendu à leur profit du bétail qu'ils avaient réquisitionné contre, des bons ! Le commissaire a reconnu avoir touché 300 francs pour sa part. Un examen médical i été ordonné de ce singulier patriote ! * * * Outre la ligne de chemin de fer Visé-Aix-la-Chapelle, les Allemands sont occupés ti poser une double voie sur la ligne de L'Amblève, soit de Rivage à Malmédy. Plusieurs centaines de soldats et d'ouvriers 3ont occupés à ce travail. Ceci semble impliquer que nos ennemis ont la perception bien nette d'un recul un jour, fût-il lointain. L'essentiel est qu'ils reculent et ceci ne fait aucun doute à personne, surtout pas à l'état-major allemand. * * * La situation est pitoyable à Quiévrain et à Jemappes. ». * * D'une correspondance qui nous parvient à l'instant, il nous est mandé que Montigny sur Sambre a certainement souffert du passage des troupes ennemies. Dix-sept civils ont été fusillés sur la Grand Place, toute en flammes. C'est là, notamment, qu'un pauvre garçon, âgé de 16 ans à. peine, se traînait ! aux pieds d'un officier, en criant: Grâce, grâce, monsieur, je n'ai rien fait. L'officier, froidement, le fit abattre, en criant à ses hommes qui hésitaient: „Non! non! pas de pitié!" Aux dires de témoins, Montigny serait brûlé jusqu'à la maison Couillet. * * * L'usine „Electricité Dulaet" a dû faire face à tant de réquisitions de cuivre qu'elle ne peut plus travailler. * * * Le ravitaillement en pain laisse toujours beaucoup à désirer. Trafic nul et misère intense. Les bons de communes, de sociétés, etc. sont de plus en plus nombreux. L'argent monnayé est presque inconnu. * d » La confiance dans le succès final est toujours aussi vivâce qu'au premier jour. Les Allemands ont beau chanter victoire dans tous leurs bulletins, on ne les croit pas, mais les soldats qui occupent le pa}'s commencent, eux aussi, à voir clair! Il n'est que temps! A Louvaiiî. Répétons-le: la vie est quasi normale. La plus grande partie des habitants possédant encore une maison sont revenus. Le bourgmestre Colins qui, malade, afait un séjour de convalescence en Hollande, aurait même repris ses fonctions. * * * La petite industrie recommence à travailler. Le commerce n'est pas entièrement mort. La ville continue d'occuper 2000 ouvriers à la construction des nouveaux boulevards. ,,La Table Rondo" n'était que ruines. Celles-ci, qui se découpaient sur le décor merveilleux de l'hôtel de ville, ont été abattues et les décombres déblayés. Aussi, la Grand' Place paraît plus grande, plus imposante, et il serait fortement question de ne plus élever de bâtisse sur cet emplacement, afin de ne pas cacher une partie de l'hôtel de ville. * * * Un grand nombre de petits détaillants ont construit, là où s'élevait jadis leur maison, des baraques en bois qui ont été transformées. ... en estaminets ! * * * Ce n'est pas encore l'abondance — il s'en faut de beaucoup — dans le département des vivres, mais on ne souffre pas de la faim. Le comité de secours travaille activement. II y eut d'amples distributions de vêtements, d'ustensiles de ménage, de chaises, de tableSj de literies, etc. Le comité d'alimentation a pu se rendre acquéreur d'une grande quantité de farine qui est, ensuite, revendue aux boulangers. La ration en pain, par tête d'habitant, se monte à 300 grammes par jour. # * « Parmi les fouilles et les exhumations — pour lesquelles il a fallu l'autorisation ennemie — on a découvert deux corps d'étudiants étrangers, portugais ou espagnols, croit-on. * * * Le bruit court en ville que, dans un accident de chemin de fer qui s'est produit en France, vers Boulogne, plusieurs de nos concitoyens auraient été tués. On parle de deux amis, l'un traiteur, l'autre pâtissier, qui auraient trouvé, la mort. Mais, n'ayant uuummcuiuii oinoieiie ae ce omit (d'autant que ces nouvelles provenant de source allemande sont sujettes à caution), nous ne publierons pas les noms qui nous ont été communiqués. Lettre de Suisse. (De notre correspondant spécial.) Vers la fin du mois de décembre, je vous ai signalé, en fait d'actrocités commises par les soldats teutons, l'ordre donné par un général badois à ses troupes et consistant à tuer les blessés et à ne plus faire de prisonniers. Lo fait avait été relaté par Mr. R... V..., correspondant de la ,,Suisse Libérale", qui est un de nos journaux les mieux informés. Sur ce la légation «d'Allemagne a cru devoir démentir cette nouvelle, prétendant que ce n'était qu'une fable. Le dit correspondant, parfaitement sûr de ce qu'il avait avancé, étant ces derniers jours à Paris, a eu l'occasion de compléter et de confirmer 6es renseignements. Il a vu au ministère de la guerre et au ministère des affaires étrangères^ les documents se rapportant à l'ordre donné par ce général. 11 résulte d'un proces-verbal dressé le 8 octobre 1914 par le commissaire de police mobile, attaché au contrôle général des Bervices de recherches judiciaires, qu'un soldat allemand du 142e régiment d'infanterie, a, sous la foi du serment, déclaré ce qui suit : ,,Le 26 août dernier, vers 3 heures, le deuxième bataillon auquel j'appartiens était e< avant-garde dans la forêt de Tliiaville, quand l'ordre de la brigade ordonnant d'achever les blessés et do ne plus faire de prisonniers a été transmis dans les rangs et répété d'homme à homme. Aussitôt après communication de cet ordre, dix ou dpuze blessés français qui gisaient çà et là à 1 entour du bataillon ont été achevés à coups de fusil.^ Deux heures après, vers 5 heures du soir, j'ai été moi-même blessé et fait prisonnier et ignore ce qui s'est passé par 1* suite." Lecture faite, a persisté et signé avec nous. Le commissà-ire de police mobile, M... J... J. Picard. L'interprète militaire, M. Tonzot. Lue enquête a été faite dans les dépôts de prisonniers appartenant au même corps d'armée et pas un de ceux-ci n'a nié l'existence do l'ordre dbnné à la 58e brigade badoise. Tous . ont déclaré que ce fut un ordre oral transmis d'homme à homme et le correspondant de la ,,Suisse Libérale" a vu à ce sujet de nombreuses^ dépositions signées par les prisonniers en présence d'un officier judiciaire français. Parmi beaucoup d'autres preuves avancées, il relève encore ce passage extrait du carnet de route du soldat Paul Gloede, du 9e bataillon de pionniers (IX corps) on date du 12 août, en Belgique : ,,V erstummelungen der Verwundeten sind au Tagcsordnung". — Lee mutilations de blessés sont à l'ordre du jour. On trouve dans le carnet d'un autre soldat appartenant au 111e régiment d'infanterie de réserve „dans la forêt (près de Saint-Rémy, 4 ou 5 septembre) rencontré de nouveau des cadavres français affreusement mutilés." Co serait profondément triste, si en. plein vingtiènue siècle," pour ceux qui ne veulent pas se soumettre au droit des gens, ou devait encore créer un nouveau code. I. W. — — Encore une preuve. (Journal de Genève.) Dernière conversation du Ministre de Belgique à Berlin, Baron Beyens, avec de Jagow, ministre des affaires étrangères, le 3 août, lendemain de l'ultimatum allemand à la Belgique. ,,Lo ministre de Belgique avait à peine prononcé quelques mots que M. de Jagow s'écriait : „Croyez bien que c'est la mort dans l'âme que l'Allemagne se résout à violer la neutralité de la Belgique, et, personnellement, j'en éprouve les plus poignants regrets. Que voulez-vous, c'est une question do vio ou de mort pour l'empire. Si les armées allemandes ne veulent pas être prises entre l'enclume et le marteau elles devront frapper un grand coup du côte de la France pour se retourner contre la Russie. — Mais, fit le baron Beyens, les frontières de la France sont assez étendues pour qu'on puisse éviter de passer par la Belgique. — Elles sont trop fortifiées. D'ailleurs, que demandons-nous? Simplement de nous laisser le libre passage, de ne pas détruire vos chemins de fer ni vos tunnels et de nous laisser occuper les places fortes dont nous avons besoin.. — 11 y a, réplique aussitôt le ministre de Belgique, une façon bien facile de formuler la seule réponse que cette demande puisse comporter, c'est do vous représenter que la France nous ait adressé la même invitation et que nous ayons accédé. L'Allemagne n'aurait-elle pas dit que nous l'avions lâchement trahie? Le secrétaire d'Etat ne répondant pas à cette question si précise, le baron Beyens compléta sa pensée: — Du moins, interrogea-t-il, avez vous quelque chose à nous reprocher? N'avons nous pas toujours, depuis trois quarts de siècle, rempli vis-à-vis de l'Allemagne comme de toutes les grandes puissances garantes tous les devoirs de notre-neutralité? N'avons-nous pas donné à l'Allemagne des témoignages de loyale amitié? De quel prix l'Allemagne ■vmvt-eile. pnj'er tout cela? En faisant de la Belgique le champ de bataille de l'Europe et l'on sait ce que la guerre moderne entraîne de dévastations et de calamités.... — L'Allemagne ne peut rien reprocher à la Belgique et l'attitude do la Belgique a toujours été d'une; correction parfaite. — Reconnaissez donc, reprit le baron Beyens, que la .Belgique no peut pas vous faire une autre réponse que celle qu'elle Vous a faite, à moins de perdre l'honneur. Il en est des notions comme des individus et il n'y a paç pô les peuples une autre espèce d'honneur qv pour les particuliers. Vous devez le reconn. tre, pressa le baron Beyens, la réponse devr être ce qu'elle est. — .Je le reconnais comme homme privé, ya:.'-comme homme d'état n'ai aucun avis à ex- , primer

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