L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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24 February 1916
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s.n. 1916, 24 February. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/jm23b5xf4h/
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2ème Année vo.4Sg> S cents flO Centlittês) «JeiscSt 24 îevrter i9io L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer .Journa! atsoticïieffî s3u maiin paraissant es* Hollande. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: IV. z. VOORBURGWAL 234-340, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. „ r . „, . ( Charles Bernard, Charles Herblei, Comité de Rédaction: ; „ , . , / René Chatnbrjr, Emile Palnparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du jourtial: N.Z. Voorbupgwal 234-240, Amsterdam Téléphone : 177S. t Abonnements: HoEIanriefl. l.SQparmois. EtrangerSI.2.Q9parmois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Oui lettres de front Monsieur le directeur, Si je vous' envoie ces quelques lignes c'est encore un petit peu pour remplir mon devoir de soldat et c'est pourquoi j'ai besoin de beaucoup d'indulgence. En temps -de paix —comme c'est loin — il m'arrivait parfois de manier la plume ; depuis que je fais le coUj> de feu et que j'astique mon f lingot j'en ai perdu quelque peu l'habitude. Los iec,t<xurs de l\,Echo Belge" voudront bien en tenir, compte, mais peut-être cela ferait-il plaisir à ceux qui vivent dans l'exil d'entendre une voix de Belgique. Jeune, je m'adresse aux jeunes qui sont iesl&i en Hollande et je voudrais leur dire combien nous les attendons ici. Lia patrie a besoin d'eux. E»b pendant, qu'ici, à l'Yser, leurs compatriotes luttent, souffrent et meurent, il en est qui là-bas, à l'étranger, dans les cafés ou le ' long des' boulevards de quelque grande ville, trament leur jeunesse et leur ennui- Ç£i ! ik se proclameront partout Belges, usurpant La gloire et le renom cueillis par d'autres, ils porteront la cocarde en bataille, ils insulteront peut-être là-bas l'adversaire qu'ils n'osent venir combattre face à face ici. Connaissant les Be'g^s, je suis persuadé que leur nombre ne peiit être que restreint. C'est à eux que va mon appel. Si je pouvais leur dire combien leur présence €«t nécessaire ici, peut-être un mouvement généreux vaincrait-il leur hésitation . Rester là bas à croupir dans l'oisiveté ou i no songer qu'à leurs intérêts, c'est trahir la patrie. . Car, tandis qu'ils flânent là-bas, inactifs bt loin du danger, déserteurs de l'honneur. Ici nous sommes tous face à l'ennemi, ayant ans pauvre division au repos, prenant du souffle».se refaisant pour de nouveaux combats. ,, Et cela c'est faute à eux. Oh !" je ne veux rien leur cacher, ni les leurrer de faux espoirs. Lla vie est dure au front, surtout en hiver- Plus que les bombes qui vous arrivent, décrivant dans le ciel leurs capricieuses pa^ raboles, plus que les balles qui passent, brès douces comme avec un frôlement l'ai les, plus que loibruit.de la mitrailleuse jui crépite ou le déchirement de l'obus qui ik>ia.te ou l'éclair du shrapnell dans la nuit, e lourd travail de chaque abat et Iéprime. Travail de réfection aux parapets ■ écrasés l'obus, ébréchés par les bombes, érection l'abri» souvent minés par les eaux, contraction de boyaux et de couloirs. La mo-lotcmie .d'écrasants transports de béton et le blindages de sacs de sable et de gravier, i Mais quel moral aussi ! N'est-ce pas pour la Belgique, ce qu'on ouffre ? Au retour.du labeur on chantoime. La uerre est longue? Elle n'est pas près de inir! On tiendra. Combien de temps? Nul e le sait. On tiendra. Car chacun a je Aie ais quel souffle vivifiant dans l'âme, la oneciencé latente mais perpétuelle d'être a rempart-, le mur de poitrines élevé devant ; 'envahisseur, entré,lui et ce qui reste de j otre petite patrie. La boue nous souille. Nous souille? Non, sous grandit. N'est-ce pas notre sol, notre ,ol sacré, celui que nous défendons, qui a 1 m tout le sang de nos braves, là-bas à STieuport," à Ramàcapelle, à Schoorbakke, i Steenstraete, à Lizerne? Et puis, si la vie est dure, n'est-elle pas kurie par la plus belle des vertus sociales, elle que le Christ a mise à la base de son Ivangile ©t dans laquelle notre XXe ècle agité cherchait à tâtons et comme îconsciemment son salut? La fraternité, uisque c'est elle, où la trouve-t-on plus u'au front-, où tous sont pour chacun et bacun pour tous- Des chefs. Oui, pour utant que l'exige la discipline, mais des îefs paternels et dont les hommes forment ! . grande famille. Ici, ni riches ni pauvres, L savants ni ignorante, ni anciens ni bleus, lais des frères d'armes, qui savent une îose, qu'ils meurent pour une même atrie. Ici grandissent de ces amitiés qui font 2s reliques, de ces reliques qu'on se mon-e dans les abris, le soir, après uue journée ide; cette casquette, c'est la sienne, il y encore du sang et une grande déchirure îe l'éclat d'une torpille a faite. Yous sou-snez-vous 1 C'était là-bas, un peu à gau-te, près du front. Et l'on se souvient, et an évoque . les morts, ceux qui ne sont us et sont tombés pour la Belgique. Oh ! vous autres qui gaspillez là-bas votre unesse, venez, leur place est ouverte, venez, le vous attend, vençz, on a besoin, de vous L!appel que. je vous adresse, je l'aurais mlu éloquent et nerveux et qu'un autre 3Ût fait, qui eût talent de parler aux unes. J'ai laissé parler mon âme de Bel->, Belge je m'adresse à des Belges pour les citer à faire leur devoir. C'est ma seule excuse, Jules do Necker» * * ■» Arnici, D'abord,, je "tiens à vous remercier de anvoi de ws journaux. Pour le moment, me trouve au front, depuis quelques se-aines déjà. Nous menons ici ur\e vie toute particulière, pas mauvaise du reste, si on s'accommode un peu à tout. Le canon, nous ne l'entendons plus, à force de l'avoir entendu.Je me trouve dans une compagnie spéciale du génie, compagnie d'élite d'ailleurs. " C'est notamment la compagnie des pionniers-pontonniers cyclistes du génie, attachée à la 2e division de cavalerie. Le jour où la brèche sera faite, où les lignes ennemies seront brisées (que ce jour puisse arriver bientôt!), nous nous lancerons en avant, les'premiers, avant tous les autres. A nous sera la gloire et la satisfaction de fouler les premiers le sol de notre patrie regagnée. Vous pensez que je suis content d'être dans cette compagnie. Nous y sommes fort bien d'ailleurs. Nous sommes hors ménage, c.à.d. que nous devons faire notre popote nous-même, moyennant indemnité (2 frs. par jour, c'est pas de trop, mais suffisant quand même). Et voilà que nous nous trouvons de véritables talents de cordons bleus. Nous nous sommes installés très confortablement dans des a.bris construits en gazon et en terre, avec des perches-, quelqùes planches et des sacs comme matériaux accessoires. * Ces abris, construits et inventés par nous (dernier cri du siècle en fait d'architecture), abritent de 4 à 8 hommes. Chez moi, nous sommets à 8 ; nous avons, un grand foyer en maçonnerie' où .brûle un grand feu de bois. Et les pommes frites, beafsteks, côtelettes, boudins, crêpes, etc. vont un train d'enfer; ce quii est bien nécessaire, eu égard à l'appétit féroce que nous possédons tous. Comme exemple, je ne veux vous citer que le suivant: il y a quelques jours on faisait des crêpes; on a dû en faire depuis 10 h. du matin jusque minuit, pour satisfaire tout le monde! La seule chose dont on se plaint ici, c'est de la. boue. C'est parfois quelque chose de fantastique et d'invraisemblable. Mais on s'en console en se disant qfi'on > ne peut tout de même pas s'enfoncer plus profondément qu'au-dessus de ses oreilles. Ici, au front, rien de nouveau. Il n'y a que le boum ! boum ! des bombes et shrap-nells et le pfioe-oe des balles. Tout à vous, votre dévoué Jos. Janssen. Mert d'un ta ami delà Belgique. A Paris, vient de mourir un Français éminent, dont la Belgique était devenue depuis deux ans lia seconde patrie. La nouvelle de la mort de Marcel Hébert peinera nombre de nos compatriotes dans les milieux socialiste et universitaire de Bruxelles- Né en 1851, à Bar-le-Duc, ordonné prêtre en 1876, à Paris, M. Hébert fut d'abord répétiteur de philosophie à l'école Fénelon, à Paris, et ensuite le directeur même de cette école. Il se montra un éducateur incomparable. Un de ses anciens élèves, et des plue distingués a parlé justement du ,,rayonnement" qui émanait de lui ; de ,,ce rayonnement harmonieux de l'intelligence et de la conscience" dont il eut lui-même, ,,malgré sa modestie et son effacement volontaire'', l'a preuve, en comptant ceux que ce, rayonnement de la pensée avait groupés autour de lui, ,,ceux qui portent et porteront toujours l'empreinte de l'avoir rencontré, de l'avoir compris et aimé". M. Hébert était si considéré parmi ses confrères que, quand l'archevêque • actuel de Paris, Mgr Amette, fut promu à l'apis-copat, ce fut son ami Hébert qui, à la nonciature, répondit de sa foi. Mais la philosophie mina, en lui des croyances dogmatiques. Au mois de juillet 1901, M. Hébert cessa ses fonctions de directeur de l'école et, bientôt-après, reprit l'hiaibit laïque. Il fut ensuite, pendant quelques années, professeur à l'Université de Bruxelles. Il est mort à Paris, le 11 février. Philosophe'distingué, très versé dans l'art, l'histoire et même la préhistoire, M. Hébert fut une des intelligences les plus complètes qu'il soit possible de rencontrer. Dans un testament j "le philosophe \ exprimé la volonté d'être incinéré. Il ajoutait: ,,Je veux que le pasteur Wilfrid Monod ou le rabbin Lévy ou tout autre libre croyant dise quelques mots à cette cérémonie, pour attester que, sans adhérer au protestantisme libéral ou à toute autre confession, je n'ai pas voulu d'une inhumation matérialiste, et que je meurs croyant et espérant." Ses volontés ont été exécutées. Le pasteur Wilfrid Monod n'a pas seulement prononcé ,,quelques •mots", mais un remarquable discours, qui sera sans doute imprimé. Marcel Hébert fut, comme son ami Loisy, un moderniste. La crise de conscience qu'il traversa au moment de quitter les ordres i fut infiniment douloureuse. Il l'a retracée eu partie dans une série de brochures que nous souhaitons voir réunir en volume.- Ne trouvant plus dans la doctrine de l'Eglise catholique, dans ses formes arrêtées, de quoi satisfaire sa foi, il s'en détacha sans faire d'esclandre. Il demeura spriritualiste, croyant à sa manière. Il adorait notre pays où il déploya une belle activité, collaborant au ,,Peuple" ou à la ,,Revue de Belgique", faisant des "'cours à l'Université, conféren-cdant un peu partout- Nous serons quelques-uns -à penser souvent à lui. En Belgique. A Bruxelles Les Allemands viennent de commettre une infamie. Vous me direz qu'ils ne sont pas à uno infamie près. Possible, mais on no peut s'empêcher d'un mouvement de colère lorsqu'on connaît les procédés dont ils usent. Ne vien- . nent-ils pas d'arrêter. M. le professeur Yau-thier, l'un des juristes les plus éminents de ; Belgique universellement connu et apprécié, : secrétaire communal de la. ville de Bruxelles? Le motif de cette arrestation est que les deux fils de M. Vauthier ont passé la frontière pour prendre du service dans l'armée belge. Ils ont donc fait co que leur coeur do patriote leur disait de faire. Alors, — avec cette noblesse de sentiments qui les caractérise —, les Boches ont / tout simplement jeté M. le professeur Vautihier'en prison. Aux honnêtes ^gens d'apprécier ce nouveau forfait. * * * ,,La prix des vivres augmente sans cesse. On se demande, avec anxiété, quand cette hausse s'arrêtera. Combien de jours sans beurre, avec un pauvre bout de pain! Songea qu'on fait payer le kilo de beurre 8 francs et que c?est un composé d'eau et de graisse, trop souvent! D'autre part, ]e cacao «coûte 7 francs le kilo,, le café — un mélange — 5 francs; les oeufs, 20 centimes pièce, prix minimum, le savon 8 francs ! Aussi, bien des gens ne font, plus laver, leur linge. Ils préfèrent acheter du linge, à bon marché qu'ils jettent aussitôt qu'il est sale. Mallheureuseanent, voilà que le prix du linge se met aussi à monter, à monter ! Et il va falloir qu'on cherche un autre moyen. Finies, le? chemises de femme de chez Van Copenolle à quatre-vingt-quinze centimes. Il faut, à présent, payer les grands prix. La situation est navrante, voilà l'exacte vérité, la vie hors de prix, l'ennemi mortel. Ceux qui sont rentrés au pays écrivent parfois,que la vie est tout à fait normale; Parbleu] S'ils s'exprimaient différemment, la-censure n'autoriserait pap leurs correspondances à passer eu Hollande. Une des conséquences de la cherté des vivres est que, dans nombre de ménages, on a réduit les portions et qu'on se prive. L'organisme résiste mal à ces privations et la moindre maladie revêt\ tout de suite un caractère de gravité- Beaucoup de décès donc parmi les vieilles gens. Ceux qui vous diront le contraire mentent sciemment ou parlent sans savoir." Ainsi se termina l'entretien que nous venons d'avoir avec un neutre qui revenait de Bruxelles. A Anvers La farine se paie 1.60 franc le kilo, le pain .yhalf en half" 42 centimes, le fromage 4 francs le kilo, le pétrole 2.75 le •litre, la graisse 6 francs lejdlo. La viande est» trop chère pour qu'on en achète et il n'y a presque pas moyen d'obtenir des pommes de terre. Tout est très cher et la qualité des vivres est inférieure, à cause des falsifications. * * * On peut rester dans les rues le soir aussi tard qujjon le veùt, à condition d'avoir un passeport. S'il n'y avait pas de soldats, on 1 ne Remarquerait pas — de prime-sabord — l'état de guerre. Tout est ouvert: banques, cinémas, maisons de commerce, salles de danse. Seulement, les affaires sont nulles, on se ronge les poings et la misère augmente. v * * *■ Tous les bateaux qui doivent se rendre , en Allemagne ou en Hollande doivent rester au quai du Rhin durant quatre jours. L'équipage né peut pas descendre à terre, ] ni parler aux personnes qui pourraient so trouver sur le quai. Grâce à ces excellen- ( tes mesures, il est arrivé que les équipages j des batea.ux arrivaient à Hansweert, par exemple, n'ayant plus mangé de pain depuis' 48 heures ! j La firme Braakmau, de Rotterdam, _est 1 victime de ces stupides mesuras d, uiie ' grande perturbation s'est produite dans ses * services. Un chalutier d'Ymuiden, je ,,Sà-- , loirion", était allé' à Bruxelles. Pendant le ( voyage de retour, le patron et un homme ] ont été arrêtés et retenus par les Aile- i mands. * * * * A l'encontre des conventions de La Haye, les Allemands font travailler des prison- . niers de guerre, Russes notamment, aux , industries servant à l'armée allemande. lia 1 ont aussi voulu obliger les industries bel- < ges à travailler pour celle-ci. I On se rappellera nc-tamraeâit l'affaire , ; Sambre-Escaut' ', de Fontaine? 1 ' Evêqu'e, ( qui se produisit en juillet 1915. D'autres j cas se sont présentés, très nombreux, que j nous avons relatés en leur temps. i Une copie d'une lettre existe i — qui en i dira long — adressée par le major allemand \ d'Anvers à M. Henne, administrateur délé- ^ ffué de cette même Société à Fontaine- j l'Evoque. Eu voici la traduction : ,,Etant donné que vous avez refusé de v travailler i pour l'administration de l'armée allemande i et-, conformément à une ordonnance du ( gouvernement général en Belgique du 2o S juiu 1915, votre fabrique de fils barbelés à ( Hemixcm est mise sous séquèstre et remise , en marche sous la direction de l'administra- ] tion de la position fortifiée d'Anvers. La è question du dédommagement sera réglé* plus tard." / Le refus de M. Henne téait .basé ,nir h principe que les fils barbelés, d'après le; conventions de La Haye, sont considéré' comme matériel de guerre. * * « Faut-il donc toujours que le ridicule se mêh aux'choses les plus sérieuses, que le bouffor coudoie le tragique! Un conflit s'était produit à la fin de l'année dernière entre l'Etoik Verte, le nom au parfum légèrement orienta dont s'est affublée l'oeuvre de la Pelure de pommo de terre, qui s'est créée sous la forme d'une société coopératieve au mois d'août de l'année dernière, et une oeuvre similaire qu se constitua vers lo nouvel-an de 1916 à Bor-igerhout.L'Etoile Verte étendait son action non seulement sur tout le territoire de la ville, mais aussi dans le faubourg de Borgerhout et de ïBerchem, et tqut do suite prospéra. C'ést pro-baiblement en constatant ce succès que les imitateurs de Borgerhout se proposèrent d'exploiter la veine pour leur propre compte. Quand nous'disons pour leur propre comptoj nous entendons évidemment uno exploitation toute honorable dans un but de charité; en ieffet, c'est au profit des. invalides de la guerre "que F organisme anversois a été. établi et.c'est le même but que, suivant les circulaires qu'a lancées celui de Borgerhout, ce dernier vise à son tour. C'est le 27, décembre dernier que les habitants du faubourg, à leur grand étonnement, trouvèrent dans leur boîto aux lettrés l'invitation fai^e, à en croire le texte, par l'administration communale, de faire cadeau, de préférence, de leurs épluchures au comité borgerhoutçis. Le lendemain, circulaire de l'Etoile Verte, protestant contre la concurrence qui lui est faite -— et de continuer à collecter comme par le passé dans les faubourgs comme dans la ville. En même temps, le nouveau comité se mit à la besogne, ce qui fait que lés rues de Borgerhout recevaient deux visites do solliciteurs par jour. En attendant, le duel à coups de circulaire continue. En voici une, pleine de récriminations contre l'Etoile Verte;, il v, est dit: ,,Nous, invalides au service de la commune, nous nous plaignons de la .façon, dont on fait apparaître l'action de notre administration communale. Aussitôt que ces messieurs du comité anversois eussent appris que Borgerhout allait exploiter lo travail en question, iis s empressèrent de congédier les membres ^e leur personnel qui habitent la commune et de retirer tou,t secours aux invalides do' Borgerhout. Mais notre administration a ,,stando pede'' accueilli à son service les ouvriers congédiés, et nous sommes mieux payés, en proportion de la besogne fournie, que nous ne l'étion6 de l'autre côté. Mais nous voyons avec regret qu'une partie do la population continue de livrer ses pelures au comité anversois," etc. ^La réplique ne se fait pas attendre. L'Etoile Verte réplique : ,,Les communes do Borgerhout et do Berchem, dont les invalides et aussi les veuves des soldats so voyaient secoiirus par nous, ont retiré leur autorisation, estimant sans doute qu'à l'épàquo où nous sommes notre devise nationale: ,,l'Union fait la force" doit être remplacée par celle-ci : ,,En morcelant-, on affaiblit". .Depuis notre création, nous avons payé en salaires h notre personnel ouvrier la somme de fr. 17,076.40. Nous avons 7>ayé en secours h des orphelins ei: à des invalides fr. 5,183.02. Nous avons versé à la Banque Nationale une réserve- de 3,32o francs. Ce qui fait un total do fr. 25,'584.66 provenant le la récolte des épluchures qui. avant notre sntrée en séance, étaient considérées comme une non-valeur." A Liège Les Boches nous ont c-nvoyé récemment une petite statistique dans le but de prouver que e, arrestations pratiquées par Leurs policiers sont tout. a fait justifiées et que leur façon l'exercer la justice est incomparable. Aucun pays ne peut revendiquer des juges aussi,impartiaux ! Nous avons — par de nombreux exemples —• romba-ttu cette prétention. Et voici qui vient mjourd'hui à. l'appui'de notro thèse: trois îouilleurs de "Wandre, les nommés Mattjjeu /edent, Léopold Etienne et Adam} Jolis, sont trrêtés et ' emmenés comme prisonniers de guerre en Allemagne, jusqu'à la signature de a paix. Quel!s motifs nos ennemis invoquent-Is y Qu© ces*trois Liégeois ont ,,essayé" do pas-er la frontière et qu'ils sont ,,soupçonnés" do ■ouloir s'enrôler dans l'armée belge. ,,Soupçonnés", vous lisez bien. C'est sur des soupçons que les tribunaux militaires bochcs 6e jermettent actuellement de prononcer des con-lamnations, — glorieuses, certes, pour un patriote belge ;— mais dont les conséquences ne ont pas moins, terribles à supporter. Après ça, M. voiyJBissing viendra, les statis--.iques eu main, prouver que les condamnations tllemandes sont toutes basées sur le respect les lois et l'amour du droit. Tu parles, Excel-ènce ! Il est vrai, qu'il pourrait nous répondre, [ue ce n'est pas une condamnation : tout au >!uk une villégiature eu pays étranger! Mais, à côté de cette peine inique frappant les personnes ,,soupçonnées", des quantités ['autres Liégeois ont défilé devant les tribu-laux de campagne. Le» uns encourent dix ours de prison ,.pour avoir tenté de passer la rontière" (sic) — deux poids et doux mesu-es,' ô juges de Bochie ! —, les autres une se-naino d'emprisonnement pour avoir vendu des ournaux défendus ou cent marks d'amende >our avoir tenté de passer des lettres en raude. Gustave Lenacrts, ouvrier au chemin de fer , Houtain-l'Evêque, est condamné à trente, narks d'amende ou à un jour de prison par inq marks pour avoir insulté et menacé des iersonnes travaillant pour l'Allemagne; Jean 'andersteen, ouvrier à Liège, à deux semaines le prison pour avoir insulté une personne qui tf fichait (sic) des opinions germanophiles ; Ju-ia- Cose, veuve d'un capitaine de l'armée belge, i trois cents marks damende ou à .un. jour 'do prison par 10 marks pour avoir injurié dos soldats -allemande. Lo baron de Waha. bourgmestre d'Antliisnes, est condamné à mille marks d'amende ou à un jour de prison par 15 ma-rks pour n'avoir pas déclaré son automobile. * Un sujet hollandais, Gérard Sohram, devra payer 90 marks pour n'avoir pas déclaré six envelopper d'auto et autant do chambres à air. . Toutes ces condamnations — et il y èn a d'autres, que nous no citons pas, faute cîe pflace, — indiquent que les espions et les mouchards grouillent en Belgique. Agréable régime, en vérité! Au Pays Wallon On a rendit 30,000 litres do pétrole à Wa-remme, au prix de 55 centimes le litre. D'autre ' part un riche industriel de la région a mis-du carbure en vente au prix de 0.65 franc lo kilo. Les ménages qui n'ont pas l'électricité ont pu se procurer deux litres de carbure. Mar ce-lez-Ecaussints sera éclairé prochainement à l'électricité. On va créer de larges routes qui relieront les différentes sections du village. Peut-être même, le tramway vicinal arrivera-t-il jusqu'à la Grand' Place de Marche en passant par Courrière:lez-Vil le. * « # On signale une violente crue de la Meuse. * * * Une eneiuête faite par les soins des syndicats ouvriers - des provj nces de Liège et- de Hainàut, a montré qu'en novembre et décembre 1915, 659 ouvriers mineurs sur 27,000 que comporte le 'bassin de Liège sont partis travailler en Allemagne; pour le bassin de Char-leroi, les départs ont été de 593 sur 40,000 ouvriers.. La seule commune de Manago a fourni 51 ouvriers. Mais, depuis que lo travail a repris dans les cristalleries, l'exode a été complètement arrêté. Aie Limbourg L'autorité allemande ne se laisse pas marcher sur les pieds par les accapareurs et. autres escrocs embusqués dans le commerce des vivtes. Pour une fois, c'est le Boche qui a raison. . Récemment, à Hasselt, ce .fut la .disette à cause^des marchands de pommes de terre qui voulaient maintenir leurs prix, des prix exsigérés bien entendu et que la population ne pouvait pas payer. L'autorité allemande, quelques minutes après qu'on l'eût mise au courant, résolut la question. L'administration communale fut autorisée à acheter immédiatement 60 tonnes de pommes de terre aux marchands qui ne ,,peuvent" pas refuser dans un tel cas. Et, si le cas se représentait, les Allemands mettront à la disposition de îa ville autant de soldats qu'il le faudra pour mettre les mauvais patriotes à la raison. De plus, on fait, savoir à ces affametirs : qu'ils seraient frappés d'un an de prison ou de 10.000 marks d'amende s'ils continuaient leurs manoeuvres odieuses. Dans les F,!ars£$£*es Les Allemands ont informé les cultivateurs dis lin que ceux qui détenaient des quantités do lin brut devraient avoir travaillé celles-ci avant le 1er avril. Les autorités ennemies assurent qu'elles les réquisitionneront à un prix convenable. Les cultivateurs sont'sommés, pour autant que cela puisse se faire, de cultiver du lin de préférence aux céréales. L'Allemagne pre>curera les semences. Pas bête ! Quaiid il sera bon, disait le loup en parlant de l'agneau, nous le mangerons. Quand le lin sera récolté, nous le réquisitionnerons, pensent les Boches, Mais que deviennent les Belges dans tout ceci ? 5E3n Crs?pirae Le bruit court qu'à Hérenthals deux soldats anglais auraient été fusillés'. Ils avaient tenté de fuir et auraient opposé de la résistance à la garde. — — a y I I II lu UNE TRAGEDIE A LILLE Trois Français ei un Belge sentais à mur!. Le 18 septembre dernier, le tribunal allemand de Lille'a condamné à mort, pour ce'que l'ennemi a pris l'habitude'd'appeler ,,trahison de guerre", asile donué à des soldats et officiers ennemis" et aide* accordée pour passer en Hollande, quatre courageux citoyens : Eugène Jacquet, courtier en vins; Georges Maertens, courtier en passementerie; le sous-lieutenant Ernest .Deconynck, i du 5e territorial, et Syl-vère Verhulst. Co dernier est Belge; il est même soldat belge, écrit ,.Le XXe 'Siècle". Tous quatre s'employaient, depuis l'invasion allemande, à cacher les soldats alliés échappés aux mains des Allemands Dès les premiers jours de l'occupation, Eugène Jacquet avait donné asile à un officier supérieur de la garnison de Lille et avait réussi à le faire passer en Hollande. Plus tard, il cachait pendant des semaines un aviateur anglais; il réussit à lui faire retrouver le chemin -des lignes anglaises. Maertens et Deconynck en faisaient autant, paslant des vêtements et des vivres aux prisonniers quand ils ne pouvaient pas les faire évader. Ils furent compromis dans des affaires do grèves provoquées dans des ateliers réquisitionnés par les Allemands pour les besoins ae l'armée. Notre compatriote Verhulst, lui, madré compère qui connaissait à fond les passes' de la frontière et les sentiers perdus, avait pour tâche, dans l'oeuvre commune, de piloter les évadés à travers la Flandre jusqu'à la frontière hollandaise, d'où.par l'Angleterre ils regagnaient la France. Le procès-des quatre patriotes eut lieu les 17 et 18 septembre. Tous quatre se montrèrent admirables. Eugène Jacquet accumula chevaleresquement sur sa tête, dans la folle espérance de sauver. celle de ses compagnons, les pires charges du procès. Tour à tour, Maertens, Deconynck et Sylvère Verhulst firent do même. Ils ne voulaient point demeurer en reste de générosité avec l'homme dont la seule grandeur d'âme a fait leur chef. Tous trois s'acharnaient pareillement à vouloir le sauver. Emulation cornélienne, écrit 1* ,.Matin", qui raconte tout au long cette tragique histoire, tournoi magnanime, où do modestes enfants du peuple.- un sous-lieutenant.de territoriale, hier employé d'octroi; un humble colporteur, un -voyageur de commerce, un simple négociant, s'égalent soudain aux plus idéales et sublimes figures do la légende et de l'histoire.Sylvère. Verhulst, lo Belge, fut l'objet des moqueries du tribunal, parce que, sollicité de trahir ses amis, il avait refusé do le faire. Le procureur allemand, un certain Riesen, .,s'étonna'' que notre compatriote n'eut point songé à vendre les fugitifs auxquels il servait de guide, et lança cette apostrophe bien allemande : -— Saviez-vous que vous auriez pu gagner, si vous a.viez voulu, près de deux cent mille francs? Une fortune.... Verhulst lui répliqua avec dignité: — Je suis soldat belge. Je nie suis battu pour défendro mon pays, et j'ai été blessé à Ter-monde. II y a des choses dont la seule pensé» déshonorerait un soldat et qui, pour ceux qui osent en parlez', équivalent à uno infamie. Un officier, à la droite du président de la cour, chuchota à mi-voix à l'oreille de celui-cf en désignant Sylvère : ,,Quel crétin!" Les quatro patriotes furent exécutés dans les fossés de la citadelle de Lille, et Eugène J,acquêt fut porté, ces jours-ci, à l'ordre du jour ele l'armée française dans les termes suivants : Jacquet • (Camille-Eugène), commerçant à Lille, condamné à la peine capitale par les Allemands et exécuté à la citadelle de Lille le 22 septembre 1915, pour. avoir : entretenu, caché, donné aide et assistance à des militaires français-et; anglais et a\oir favorisé leur évasion: est mort en héros, les mains libres, sans bandeau, en criant : ,,Vive la France!" „Vive la République!" fl y a an an févr. 1915 : En Champagne, -es Français \ enlèvent un ouvrage ennemi à Mesnil-les-IlurhiSy dispersent une colonne u Tahwre, repoussent une attaque ennemie près de. Marte-Thérèse. Sur la mer du Nord et sur la Ma/ickc,, plusieurs vffli. %trs anglais sont coulés par les sous-marins allemands: le Deepfordy le Rio-Parana, Vlle-d'Elbe, le Iîarpalion, le Dalcby, dont les équipages presque tous peuvent être sauvés. Des aviateurs français neTcessent de survoler le front et de bombarder les positions allemandes. Front oriental: violents combats en Pologne, sur les rives de la Naref et dé la Vistule, autour de Prasnysch; dans les Carpathes, autour de Loupkof, où les Autrichiens subissent de lourdes pertes. Dans le Caucase>. du delà de Tchorok, non-velie défaite turque* Le bombardement des Dardanelles continue. t La batellerie en temps île guerre A j'époque qui précéda les années terribles, quelques-uns d'entre nous, collectionnant les .arguments favorables au développement des canaux, prétendirent que ceux-ci, en temps de guerre, transporteraient au (besoin des approvisionnements de toute nature, évacueraient des blessés ele la Eono de comlbat et que certains permettraient la circulation do eanots armés. Une personnalité de l'état-major belge nous objecta que ces voies, embranchées à un réseau clo pénétration étranger, étendraient la viabilité militaire d'un envahisseur éventuel.Cette remarque judicieuse nous fit réfléchir, parce qu'elle coïncidait avec des démarches pressantes et répétées qui nous parvenaient el'Aix-la-Chapelle, de Créfeld et do Neuss. Des plaps-, des projets de raccordement du Phiu à l'Escaut nous arrivaient nombreux, avec propositions d'entrevues pour examens. Députés, Chambres de commerce, et édilités rivalisaient d'insistance' poiir assurer aux Belges que toutes les autorités, à commencer $ar le Gouvernement, réservaient leurs concours financiers, à l'idée mise en avant. Du côté allemand la dépense n'était pas un obstacle. I,'Etat, prussien avait déjà organisé à Aix-la-Chapelle un bureau technique pour l'étude des tracés. Le ministre eles travaux publics faisait inviter les délégués dos Chambres do commerce de Bruxelles et d'Anvers à venir conférer avec lui à Berlin. On se réunit à Anvers, puis à Bruxelles pour discuter les plans élabores des deux côtés de la frontière. Au cours d'audiences accordées gracieusement par M, le ministre H'olleputte, lés pourparlers so poursuivirent. Bref, l'affaire était menée rondement. Un incident suggestif marqua la fin des entrevues. C'était le 21 juillet 1914 ; M. Helleputte, après une réception où il s'était montré très au courant du problème, invita courtoisement M.M. le bourgmestre de Créfeld, les membres du Bureau de la Ghambre de commercé de cette ville, ainsi que d'autres personnalités allemandes à voir défiler du balcon du ministère l'armée que le Roi allait passer en revue à l'occasion des fêtes nationales. Nous nous souviendrons longtemps des remarques élogieuses de ces Messieurs au sujet de la prestance, de 'la tenue des troupes et des progrès réalisés. Les chiens attelés aux mit-railleuses les intéressèrent beaucoup, et, lo chronomètre en mains, ils calculèrent la rapidité de la marche. Ces civils étaient aussi experts

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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