L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 28 June. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/c824b2z80s/
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2ême Année n°. 014 S cents ÎIO Centimes) Mercredi 28 Juin 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer «Journal Quotidien du malin paraissant en Hollande. Beige est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : JM. Z. VOOHBUROWAli 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. .. , . ( Charles Bernard, Charles Herbleî, Comg e ac on. ^ René Chanibry, Emile Painparé.l Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z.VoorburgwaI 234—240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hollandefl. 1.50 par mois. Etranger H.2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cenis la ligne. Faut-il créer un port franc à Anvers? 'A une suggestion de créer une zone franche au port d'Anvers, il nous fut objecté que le régime douanier belge ne frappe pas les matières à transformer dans une zone de l'espèce et que, par conséquent, aucune suite n'était'à donner, au moins pour le moment, à notre initiative. Ceci se passait au Congrès Economique Permanent .belge. Des représentants des intérêts anversois s e-tant rangés à cette opinion, nous n insistâmes pas, ne voulant pas contredire des personnalités autorisées à parler au nom d'Anvers. Le plus sage était de laisser aux commerçants anversois le soin de découvrir le genre de manipulations réalisables en port franc et propres à leur procurer des bénéfices.Cependant, on serait imprévoyant si, étant donné les délibérations de la Conférence Economique de Paris, on ne prévoyait pas que des modifications pourraient être apportées au système douanier belge r il serait donc de bonne politique, au point de vue anversois, de ne pas écarter systématiquement toute idée de création d'un port franc. Tout en désapprouvant le protectionnisme, il est permis de le craindre et d agir en conséquence. Voici que déjà un fait particulier attire l'attention et qui se rapporte à un article fortement taxé à son entrée en Belgique. A en croire un rapport de la Chambre de commerce de Marseille, il est prouvé qu'Hambourg, port franc, est devenu le centre de l'exportation universelle des vins français, au détriment de Bordeaux et de Nantes. Ce déplacement est causé par les droits très élevés perçus en France sur les vins étrangers, .dont quelques-uns sont indispensables à la confection de types répondant aux exigences, au goût des buveurs de l'Amérique, de l'Orient et de différents pays européens. Par exemple, le vin qui se boit couramment en Hollande est le résultat d'un dosage tout à fait spécial. Jusqu'en 1890, les yins d'Espagne entraient en France et, mélanges à ceux de la Gascogne, constituaient des vins qui, sous le qualificatif de Bordeaux, se débitaient dans le monde entier. Il se peut que des abus se commirent, que la proportion légalement permise n'était pas respectée, et que, parfois, certains des vins introduits étaient exporté's après avoir cté simplement décorés d'étiquettes rappelant des crus réputés. Invoquant ces fraudes, les viticulteurs français obtinrent la fermeture^ des frontières aux produits étrangers. L'effet ne tarda pas à se faire sentir; dès 1892, l'exportation française décrut et ce fut Hambourg qui profita de la faute. Avant l'application de la loi protectionniste de 1892, la France exportait en fûts 1.058,308 hectolitres de vins gascons et, en bouteilles, 85,412 hectolitres. Pendant les huit années qui suivirent» la susdite loi, la moyenne tomba à 6(71,t>96 hectolitres en fûto et *9,029 hectolitres en bouteilles. De 1901 à 1913. les chiffres correspondants furent 6.83,800 et 46,785 hectolitres. On voit oo qu'y gagna Hambourg et' ce qu'il faut lui disputer. Un grand nombre de Chambres de commerce ont appuyé les conclusions de l'association marseillaise. Les conseils généraux des régions yinicoles, leurs comités de commerce, la Ligue maritime française, etc., etc., se sont joints a.u mouvement. L'intervention d'organismes, préoccupés de la défense des intérêts généraux du pays, s'explique par la portée du problème qui affecte toutes les branches vitales du commerce national. En effet, l'existence de ports francs contribuerait à l'extension de l'acti ■vite de la flotte marchande, fournirait un trafic appréciable aux voies de communication, ferrées et fluviales, . enfin serait une source nouvelle de profits pour le négoce local des villes ainsi dotées. Et, ce qui est vrai pour la France, ne l'est pas moins pour la Belgique. "Un projet de loi tendant à la création de ports affranchis, accolés à des havres existants, défendu par M. Bourgeois, a été déposé su-r le bureau de la Chambre des Députés. Il serait heureux pour la France q-ue cette loi fût votée, car sa mise en vigueur serait favorable à sa marine marchande ot l'aiderait à reconquérir les marchés perdus. Néanmoins, rien n'est moins certain si l'on considère la violente campagne qui se mène en France en faveur de l'adoption d'une politique douanière plus rigoureuse que jamais et par laquelle on demande la prohibition. de tout vin étranger en se fondant sur la crise de vente que traverse le commerce du vin français. Quelles que soient les décisions qui seront prises en France, il n'en est pas moins certain que, sur le terrain exposé, une concur-lence au port de Hambourg serait aisée de la paert d'Anvers, à condition qu'il y soit établi des entrepots pour matières premières à préparer en vue de leur réexportation, s,iU6Î que des bureaux appropriés à la trituration de mélanges de vins de provenances diverses. Anvers est parfaitement située pour ce dernier genre d'opérations, puisque cette ville est ' plus rapprochée que le port allemand des.endroits de production, f^ans être plut; éloignée des-- pays consommateurs. Nos négociants en vins seront ra pidement aptes aux combinaisons, les unes destinées à la clientèle opulente et difficile, les .autres à l'image de la clientèle étrangère ou désireuse de vins agréaibles de prix abordables.Voilà une spécialité commerciale srgnalée à ceux qui sont d'avis que les ports francs sont efficaces en Allemagne mais qu'ils ne seraient, d'aucune utilité à Anvers. Qu'ils soient assurés qu'en cherchant bien on découvrirait d'autres industries de nature à justifier l'instaiiration d'un port libre à Anvers et capables de contribuer au développement do notre grand port national. L. Teugels—De Vos. , o , g,— Belgique et Allemagne Le ,,Nieu\ve Courant" du 20 mai écrit sous le titre : Un lecteur attire notre attention sur une page du livre d'Henri Davignon dont nous annoncions tout récemment l'a publication : ,,Belgique et Allemagne. " On y trouve la représentation d'un ,, officier allemand à Louvain", qui ne ressemble' guère à un Allemand. Ce fait nous avait frappé également. Le lecteur fait remarquer toutefois qu'il existe une autre indication, démontrant que l'on se trouve en présence d'une mystification. ,,L'officier allemand" en question tient en mains un petit revolver Lefaucheux, ,,dont à coup sûr aucun officier allemand n'est plus armé à présent, bien moins au début de la guerre". Les renseignements fournis par M. Davignon, auteur du livre si accablant pour les Allemands: „Belgique et Allemagne", nous permettent d'affirmer que la photographie. dont l'authenticité est mise en doute, vient bien de Louvain, et y a été prise depuis l'arrivée des Allemands en cette ville. Elle a été livrée à la publicité par une personnalité scientifique digne de foi, le dr. Arthur Tacquin, qui a soigné les blessés allemands à l'ambulance du Palais Royal de'Bruxelles. Elle fait partie d'une collection dans laquelle certains groupes, tel que celui pris sur la place de la Station de Louvain, ont un caractère indéniable de vérité et de cynisme. A Louvain, comme dans d'autres localités belges ravagées, les Allemands ont eu la manie de se faire photographier dans des poses avantageuses. Généralement, ils ordonnaient aux photographes de leur remettre les plaques, qu'ils détruisaient ensuite. Mais beaucoup de photographes n'obtempérèrent à cet ordre qu'après avoir tiré quelques épreuves sur papier. C'est ce qui permet actuellement de publier les reproductions accusatrices. Le grand journal illustré anglais .,Tlie Field" a d'ailleurs publié plusieurs photographies inédites, venant de la même source, et tout aussi identiques. (Communiqué de l'Office belge, ,;Patrie et' Liberté", La Haye.) — — Définition de l'espion Un écrivain italien connu, le criminalisfce Lino Ferriani, publie dans le journal ,,La Pro-vincia di Ferrara" toute une série de définitions de l'espion, dues à des hommes plus ou moins célèbres, à des titres .divers. Ces définitions sont curieuses en ce sens qu'elles reflètent l'âme — la psyché —• comme disent l<3s modernistes, de ceux qui les ont données. En voici quelques-unes : Gustave Modena. — L'espion représente la honte de l'humanité. Emile Zola. — Dans l'espion se concentrent, toutes les formes de la criminalité. Tolstoï. — Comment ne pas exécrer celui qui, avec une âme inique, donne du travail au bourreau ? » Sardou. — 'Sardou, dans sa comédi ..Dora" ou ,,l'Espion", définit l'espion : un mélange de pourriture. Urbain R-attozzi. — Je désapprouve grandement qu'on ait recoure à l'oeuvre louche et dou-teuso de l'espion mais, malheureusement, c'est parfois une douloureuse nécessité. Garibaldi. ^— L'espion a dans les veines le sang de Judas et de Iago. Crispi. — Je le hais comme je hais la trahison.Deprotis. — Je comprends... je comprends... mais sans les espions, la police ne "bouge pas. Cairoli — L'espion est moins blâmable que celui qui s'en sert. Cavour. — Mieux vaut Une. défaite qu'une victoire obtenue à l'aide d'un espion. Dickens. — L'espion m'inspire de l'horreur et de la pitié. Gladstone. — Seuls les gouvernements despotiques et les tyrans peuvent s'environner d'espions.Cavalotti. — L'espion n'est pas un homme, mais un insecte venimeux: il faut l'écraser. Bovio. — L'espion est Je criminel le plus repoussant.Saffi. — L'espion réhabilite le bourreau hour-bo^nien,Mazzini. — L'espion est ce qu'il y a de plus méprisable au monde. Et pourtant j'ai dû par_ fois le plaindre. !ï y a un an 28 juin 1G16 : Au. nord de Souciiez, à | Neuville-Saint- VaaH et à Roclincourt, duel, d'artillerie. Bomhardernent d'Arras. Echec d'attaques aile mandes à In tranchée de Galonné et à l'est de JfetzeraJ. Un avion français bombarde les hangars de Zeppelins à F rijdrich sh afe n. En Belgique. Le Régime de la Terreur Plus de cinquante jeunes gens ont été arrêtés dans différentes communes et envoyés en Allemagne, comme prisonniers de guerre. On croit que ces arrestations ont été opérées parce qu'ils refusaient de travailler pour l'armée allemande. * * * Les Allemands s'attaquent, avec férocité, aux magistrats belges. Tout le monde a présent à la mémoire les noms de M.M. Capelle-Henry, Waleffe, Benoidt et Wou-ters. On s'est demandé de quel ,,crime" M. Wouters, substitut du procureur du Roi à Gand, s'était rendu coupable. Oh ! c'est très simple. Il a été déporté en Allemagne parce qu'il avait osé poursuivre pour quête illégale un nommé Meert, professeur à l'Athénée de Gand, créateur, sous la protection des Allemands, d'une oeuvre d'assistance destinée à susciter des divisions entre les Belges. Joli régime! A Bruxelles Le correspondant bruxellois de l',,Alge-meen Handelsblad" rapporte qu'un certain nombre de Belges servent dans la légion étrangère. L'étonnant, dit-il, n'est pas le fait de voir des Belges dans les régiments coloniaux français qui ne comptent presque que des étrangers. L'étonnant est que des Belges ont préféré entrer dans la légion que servir dans l'armée de leur propre pays. Ceci, peu après la déclaration de guerre. Pour nombre d'entre eux, la chose n'a rien d'étonnanti Ce sont des ouvriers qui travaillaient en France et qui prirent du service, spontanément, dès- le 2 août. Ils s'épargnaient la peine de rentrer dans leur pa}'s à un moment où les voyages étaient difficiles. Les familles des autres, qui ont pris également du service pour la France — avontuurlijke kerels comme dit, à tort, le correspondant bruxellois de 1',,Handelsblad", sont actuellement dépourvues de moyens d'existence. La légation d'Espagne, qui s'occupe des intérêts français en Belgique, les soutient. Toutefois, les enfants de certaines d'entre elles qui signèrent un engagement avant août 1914 ne seront pas assistés. Mais on pense qu'il y aura un arrangement à l'amiable. Nous ajouterons que c'est logique qu'on vienne en aide aux parents nécessiteux des légionnaires. Nous combattons tous pour la même cause et la légion a montré,' lors de l'offensive en Champagne et devant Verdun, — où elle subit le premier et le plus rude choc — qu'elle était composée de soldats d'élite. Si l'on a jugé bon d'envoyer nos auto-canonniers en Russie, où leur présence était jugée utile, on ne peut faire un grief à ceux qui ont pris du service dans la légion car, combattant pour la France, ils combattent directement pour la Belgique. Le service imposé est d'ailleurs très rude. N'y vont que les gaillards qui n'ont pas froid aux yeux. Et il serait vraiment impardonnable de faire des difficultés aux femmes et aux enfants de ceux des Belges qui combattent sous les couleurs françaises. L'ennemi est toujours le Boche. Et, en admettant qu'ils soient versés dans des régiments qui sont aux colonies, ils font encore bonne besogne, car les ennemis de la France — quels qu'ils soient — sont nos ennemis. # * * Par suite de la pénurie des matières premières, ou vient de suspendre les distributions de travail dans les ouvroirs de l'ag-eloinératioji bruxelloise pour la périodo comprenant les mois de juin et de juillet. On espère qu'après ces deux mois on aura obtenu une importation suffisante de tissus pour permettre do donner de nouveau d« l'ouvrage aux 30,000 travailleurs que cettc institution a permis de soutenir jusqu'à présent. Toutefois, il a été décidé de n« pas supprimer à ces travailleurs le modeste salaire qu'ils recevaient depuis près de dix-huit mois. Il leur sera donné une allocatior spéciale de fr. 1.50 par quinzaine. A ce propos, il n'est pas sans intérêt d< signaler que les salaires, payés aux divers syndicats et ouvroirs de l'agglomération bruxelloise, depuis le mois d'octobre 1914 jusqu'au 25 mai courant, s'élèvent à un total de 3,657,868.2( fr., qui se répartissent comme suit: Syndicat de la chapellerie fr. 1,751.7- Syndicat de la chaussure „ 66,300.0' Syndicat des tailleurs , 70,310.7"! Syndicat de la lingerie ,, 107,788.6£ Arts de la femme ,, 8,750.4( Centrale sociale ,, 151,555.1£ Union patriotique des femmes belges 149,159.& Union philanthronique des maîtres tailleurs ..xff. ,, 239,812.0( Œuvre du travail (atelier de coupe) ,, 216,028.25 Ouvroirs (confection) ,, 2,524,158.6S Vestiaire central et atelier de réparations ,, 97,125.4< Dépôt de tissus au Cirque Royal ,, 28,037.5( * * * ,.De Maasbode", ce quotidien hollandais qui sous censure allemande, est vendu aux Bruxellois, nous apprend que les soeurs du ,,Pauvr< Enfant Jésus" de la rue de la Poste, à Bruxel les, qui travaillent avec succès dans la capitah belge depuis 1875, ont eu l'honfieur de rece voir la visite du gouverneur général de Belgique, freiherr von Bissing et de son épouse dans leur institution ouverte dépuis quelque temps aux orphelins belges et allemands! ,,De ^laasbode" oublie d'ajouter que les cou vents des soeurs du ,,Pauvre Enfant Jésus"-sont des couvents allemands dont la maison mère est en Allemagne. .* * * On annonce de Bruxelles la mort do M. Georges Delcoigne, .qui avait fonde avec Ber-nier la , ,Chronique du Sport et de l'Elevage" et était resté le collaborateur occasionnel du journal, devenu ,,Sport-Elevage" tout court. 11 avait également contribué à la formation de l'écurie de Levai et possédé quelques chevaux en association avec son beau-père, notamment Js gagnant d'un Grand Prix de Forest. M. Georges Delcoigne appartenait à une vieille famille bruxelloise. Il était le frère de notre ministre de Buenos-Ayres. * .* * On parle beaucoup en Hollande du départ du gouverneur militaire de Bruxelles, le général von Sauberzweig, envoyé au front russe. Aucune confirmation ne nous est parvenue de ce déplacement. Si la nouvelle est exacte, von Bissing ne tardera pas à la faire officiellement connaître aux habitants de la capitale. Nous la publierons aussitôt. Le général von Sauberzweig fut — ne l'oublions pas — le bourreau de miss Cavell. A Anvers Une femme de 30 ans, à Pulderbosch, était poursuivie devanr, le tribunal correctionnel pour avoir abandonné sans aucun secours et sans avertir personne ses sept enfants. Ce sont, le lendemain de son départ, les deux aînés qui, tout en larmes, sont venus au bureau dot secours implorer l'assistance des autorités.Un échevin se rendit aussitôt à la masure, où ces petits malheureux avaient été laissés à leur triste sort. ' — Vous eussiez été péniblement impressionnés comme moi, Messieurs, dit-il au tribunal, par le spectacle qui s'offrit à mes regards: dans la maisonnette à peu près dépourvue de mobilier, hormis une table grossière, quelques chaises dépareillées et d'ignobles grabats, il n'y avait-pas unccroûte de pain, et les enfants étaient presque morts de faim ; de plus, ils caient horriblement sales et déguenillés, et, cela' en plein hiver — ceci se. passait lin janvier. Je m'empressai de faire quérir des aliments, et une excellente jeune femme du voisinage voulut bien se dévouer à débarbouiller les petiots, ce qui n'était pas une mince besogne: ils étaient couverts do crasse. J'emmenai ensuite cette lamentable petite troupe, et je fis appel au coeur généreux de personnes plus ou moins aisées, et je dois dire à l'honneur de notre village que mon appel fut entendu : tous ces enfants sont aujourd'hui placés de droite et de gauche dans des familles qui les soignent avec amoiu1... Les témoins déclarent que la misère n'est pas, contrairement aux allégations de la prévenue, une circonstance atténuante pour celle- I ci. Pendant que son mari, qui a trouvé du travail à-^Seraing, S? faisait là-bas des journées de 4 francs, paraît-il, le Comité de secours du village aidait la mère, eu considération du grand nombre de ses enfants, avec plus de générosité que d'autres indigents ; on lui fournissait du pain et d'autres aliments en quantité très suffisante. Seulement, on n'a pu continuer prêter à ces secours, par suite de cette circonstance-ci . Dans les derniers temps, la prévenue avait donné asile chez elle à un vagabond de la pire espèce, un fainéant qui profitait de l'assistance destinée à d'autres, et que la prévenue, qui faisait de fréquentes abren-ces, laissait parfois toute la journée, seul avec les enfants, parmi lesqifels il y a une fillette de 12 ans... Le tribunal condamne l'inculpée à une peine d'emprisonnement d'une année. A. © s te ira si & A Ostende, écrit un correspondant de la ,,Métropole", la situation n'est véritablement pas terable pour les civils. A tout bout de champ, les Ostendais apprennent ; que tel ou tel a été arrêté. Voici une petite idée de ce triste manège : L/0 25 'mai MM. Elleboudt er Verbe^ck. directeurs respectivement des journaux ,,Le Littoral" (catholique) et ,,L'Echo d'Os-tende" (libéral), qui avaient été invités à • faire reparaître leur journal sous la censure allemande mais l'avaient énergiquement refusé, furent condamnés pour insubordination à l'autorité allemande, M. Elleboudt à trois mois et M. Verbeeck à deux mois de prison. Comme on sait, le Collège épiscopal, au ! quai de l'Empereur, est transformé en un ) hôpital pour typhoïdiques ; ies cours se donnent actuellement au ,,petit" Collège, dans la rue. Euplirosine-Beernaert. L'abbé ' Desmet, principal de l'établissement, qui ) s'était permis de punir un élève, fils d'un , officier boche, fut condamné à quinze jours ; de prison ou 200 marks d'amende. \I. Deramont, le pâtissier de la rampe de Flan-» dre, en face du Théâtre Roj^al, pour avoir , oublié de museler son chien, huit jours; 1 M. Van Keizersweert, secrétaire du Kur-saal, pour être rentré chez lui après l'heure, I huit jours ! Un jeune homme de Steene, un nommé S., qui avait, caché un fusil de l chasse dans une étable, a été fusillé dans i les dunes. La population est, en général, indifférente à la présence des Allemands ; il y a évidemment des exceptions, tels que cet ! entrepreneur bien connu et dont le nom est sur toutes les lèvres, qui avait déclaré 1 dernièrement qu'il saurait bien comment se tirer d'affaire le jour où les Alliés rentreraient à Ostende ; à côté de celui-là il y a le charcutier de la place d'Armes et un marchand d'huîtres, dont les filles se bala-. dent à cheval avec les herr leutnant, mo nocle à l'oeil. Récemment une demoiselle de grande famille épousa un major allemand, malgré les exhortations de ses parents. Le père de la jeune fille, architecte, ne trouva rien de mieux que d'empoigner son beau-frère à casque et de lui administrer une rossée de première classe. La récompense ne tarda pas et l'architecte fut envoyé en Allemagne. Le ma.jor a été déplacé et habite actuellement Potsdam avec sa femme. Les soldats allemands sont logés surtout dans les maisons du boulevard Alphonse-Pieters, la chaussée de Nieuport, la chaussée de Thourout, avenue de la Reine, boulevard •Rogier, rue de l'Hippodrome, et dans les environs du quartier de l'hôpital. Dans les maisons occupées les Allemands logent en bas et les locataires doivent s'installer aux étages supérieurs et bien souvent au grenier. De façon générale on n'a pas à se plaindre des ,,logeurs". La Kommandantur est installée dans les ; bâtiments de l'Athénée; les cours se don- ■ nent à la ,,crèche". Les principales maisons occupées par les officiers allemands sont les suivantes : celles de MM. Jean, rue d'Est; Cnudde, rue Longue; Elleboudt (père), De-jardin, Pottier, Dr. Vandewaele, toutes ; avenue Qharles-Janssens; van Iseghem et' Laroye, rue St. Pétersbourg; Balls, avenue Henri-Serruys; Serruys, rue Louise; Staes-sens, rue du Quai; Berclimans., De Hou.it, Leleu, au boulevard van Iseghem, ainsi que la'maison du Dr. De Gueldre,' avenue Léopold. La maison du dr. • Verscheure sert aux personnages de marque de passage à Ostende et elle est pour ce motif gardée par deux sentinelles. Le comte de Schwerin, chef de l'état-major de l'armée'du Nord, habite chez son amie dans la villa Bastin Schwalbach, rue du Duc, à Mariakerke. Par suite de la maladie de M. Liebacrt. les fonctions délicates de bourgmestre sont remplies par M. l'écevin Devriese, qui s'acquitte de sa tâche à la satisfaction de tous. Quant au doyen, M. l'abbé Cainer-lynck, tous les habitants, sans distinction de parti, s'accordent à dire que sans son intervention et son dévouement infatigable la famine aurait fait son apparition. Un incident qui s'est produit récemment est caractéristique de l'état d'esprit des différents partis politiques. Le local du Cercle catholique, rue d'Ouest, était devenu le rendez-vous des Boches qui y étaient rentrés de force; le comité du Cercle, qui avait ^horreur de ce coude-à-coude, décida de ne plus faire de réunion à midi et finit par fermer complètement. Aussitôt le cercle Coecilia, le local du parti libéral, mit ses salles à la disposition des membres du Cercle catholique, et voilà ainsi catholiques et libéraux mettant leurs divergences d'opinion de côté pour ne combattre, dans la mesure du possible, que l'ennemi commun. I1 y a plus de huit mois, le kaiser, reve- , nant d'une visite à Zeebruggc, avait fait u:i ! tour a Ostende, et, au coin du boulevard Van Iseghem et de la rue de Flandre, il fut reconnu par un groupe de pêcheurs, qui, ; loin de le saluer, se mirent à ricaner. Par \ l'intervention du kaiter, qui ne voulait pas : que sa présence fût la cause de nouvelles condamnations, ils furent tous acquittés. j Au quai des Pêcheurs, qui ressemble à une ruche abandonnée, régnent la désolation et la misère noire. Mais l'abbé Pyper, ,l'ange tutélaire des pêcheurs, est là qui veille, distribuant les secours matériels et j moraux et prêchant la pat?enoe, le cou rage, j Lettre d'Italie. La Conquête du Petit Stamboul. Si à la guerre actuelle nous avons perdu bien des illusions, nous y aurons gagné au moins d'apprendre la géographie, et une géographie dont négligeaient de nous avertir les cours des professeurs d'écples,. les manuels et les atlas. Qui de nous avait jamais consacré une attention contenue aux plaines ingrates de Galicie, aux morceaux de cet habit d'arlequin que forment les provinces austro-hongroises dépareillées ? Ceux d'entre nous qui ne faisaient pas métier de géographie et ne jouissaient pas d'une exceptionnelle mémoire n'avaient qu'une conception sans clarté du gigantesque empire russe. Si les peuples heureux n'ont pas d'histoire, les régions malheureuses n'ont pas souvent de géographie. L'Arménie n'était représentée par aucun schéma précis dans nos esprits, et la région du Caucase reposait dans de profondes ténèbres. En France, en Angleterre, en Italie, on a toujours peu parlé de la guerre caucasique, les journaux n'ajoutant rien ou presque aux communiqués. L'attention du public était retenue par des événements plus proches et son oreille frappée par des noms plus familiers. Tout ce qui se passait là-bas dans ; les pays confondus sous le prestigieux et fantomatique vocable d'Orient, sentait ses mille et une nuits d'une lieu et nous de- < meurait étranger sinon indifférent. 'Notre attention toute penchée sur les sables sanglants de l'Yser, ou élancée à la poursuite des héros conquérants de l'Alpe, se refusait à courir les lointaines routes cau-casiques. Quoiqu'on en ait, l'intérêt décroît toujours en raison du carré de la distance. Mais il est certaines nouvelles qui franchissent avec la rapidité de l'éclair les plus vastes espaces, et des,réveils qu'il,n'est en aucune indifférence d'ignorer. Telle nous surprit la nouvelle de la chute d'Erzeroum et de Trébizonde. Si la guerre du Caucase fut jusqu'à présent la Cendrillon du conflit mondial, elle prit une éclatante revanche. En Russie même, cette guerre est celle dont la presse parle le moins. Peu de Russes ont visité les tristes régions caucasiques, et que sont-elles pour le coeur moscovite à côté du corps sanglant de la Pologne souillée? Cependant la guerre du Caucase est la plus populaire en Russie, c'est celle qui fait vibrer le mieux les sympathies du russe. La guerre au Caucase contre le peuple, satisfait le plus le goût et le génie russes. La guerre au Caucase contre le Turc, l'ennemi héréditaire, n est point organisée comme l'autre guerre, contre 1 Allemand. La lutte, plus humaine et plus personnelle, moins machinale, conserve certains reflets chevaleresques. Les jeunes officiers fringants, m'affirme un diplomate italien récemment revenu de Russie et de qui je tiens tous ces détails, supplient ardemment d'être envoyés de préférence au Caucase. La guerre y est mieux adaptée aux habitudes du Cosaque qui est par excellence le soldat du tsar. Les populations du Caucase sont les seules de tout l'empire qui se sont entièrement russifiées, parce qu'elles étaient inférieures en civilisation aux vainqueurs. Il y a aujourd'hui une coopération réelle et efficace entre la population du Caucase et l'ar-mée. La stratégie de cette guerre est toute spéciale; les soldats du tsar y mettent en pratique les méthodes spéciales acquises depuis des siècles des luttes dans cette région. La conquête d'Erzeroum en marque les triomphes. Erzoroum a été prise non à coups de canon, mais à coups d'assauts. Les colonnes turques en fuite ont été poursuivies comme des troupeaux, et les routes du Caucase sont jonchées des traces d'épiques massacres. Les forts furent abandonnés intacts et un large butin glané dans les tranchées. Les armes précieuses et de forme ancienne, fusils à pierre, yatagans damasquines de plaques d'argent y abondent. La conquete du Caucase pose au gouvernement russe un point d'interrogation important. C'est le moment de résoudre définitivement la question des populations musulmanes de 1 empire russe. Elles ont toujours été beaucoup plus libres en Russie que, par exemple, les Juifs. Les tribus du Caucase ont trop souvent soutenu par leurs insurrections la cause des Turcs et des Perses dans leurs guerres contre l'empire russe. Mais, depuis quelques années, la fusion commence à s'opérer. Ne l'oublions pas, le Caucase est peuplé par les représentants de beaucoup de races asiatiques éteintes ailleurs, que la solitude des montagnes a conservées pures. Kurdes, Circassiens, Kabardins, Svanètes • survivent en groupes de quelques milliers de familles, souvent restées fétichistes et dont la vengeance est le dieu. Merveilleux cavaliers aux mUscles d'acier, ils ont longtemps fait une guérilla aux armées russes, leur disputant le terrain pied à pied et les mettant à une excellente école. La perte du port industrieux de Trébizonde, aboutissant de plusieurs importantes lignes de navigation, et de la considérable ville d'Erzeroum a porté à l'empire otto-« man un coup dont il faudrait lire les journaux turcs pour comprendre toute la sensibilité. Erzeroum représente toutes les spleu* deurs terrestres aux yeux des Turcs d'Asie Mineure: ,,Cuciùk Istamboel" (petit Stamboul). L'eau y est pure et l'air y est sain. Il n'en faut pas plus pour réaliser le paradis terrestre des Musulmans aux modestes besoins et aux simples délices. Erzeroum comme Stamboul a des bains ornés de coupoles et de nombreuses mosquées dominées par de minces minarets pareils à des •crayons très bien taillés. Les cimetières d'Erzeroum sont répandus parmi les quartiers de la ville, y mettant de fraîches taches vertes et sombres, îles de rêves et de repos. La ville n'est d'ailleurs qu'un dédale de ruelles tortueuses serpentant entre deux hauts murs de pierres, derrière lesquels c'est la vie cachée et babillarde des maisons, la vie cachée et jaillissante des fontaines. L'admiration des ignorantes et crédules populations turques est justifiée par ce fait qu'Erzeroum doit à sa fortunée position géographique de constituer un centre commercial de premier ordre. La ville est sur le croisement des grandes voies de communication de Scutari à Téhéran, du Caucase à la Mésopotamie. Les caravanes de Perse et d'Anatolie se donnent rendez-vous à ses marchés. Les cavaliers kurdes, à l'énorme turban rouge ou bleu flottant, y poussent les mulets chargés de beurre et de fromage. L'importance économique d'Erzeroum justifie pleinement l'effort tenté par la Russie pour s'en emparer. Un seul regard sur la carte permet de constater que la conquête actuelle^ ouvre une perspective lointaine, mais séduisante, sur un débouché méditerranéen sur l'Asie Mineure. Bien des choses s'entreposent, les épidémies, le mauvais état des routes, le manque de puits. Il est peu probable que la durée de la guerre permette d'arriver à une solution qui serait élégante autant qu'inattendue. Mais, à côté de cette valeur potentielle, le Caucase en a une autre bien réelle, morale et matérielle. Entendre les coups ennemis pénétrer peu à peu au coeur "de leur empire épouvante les Turcs qui croyaient tout gagner après la retraite des Dardanelles et la couronne des tsars s'embellit de deux nouvelles perlés i d»un Orient.: précieux ! •Hj^i.wniy.C,.B. Benodictug.

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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