L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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15 September 1917
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s.n. 1917, 15 September. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 20 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/5m6251gm2b/
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3ôine Année N°» 1Q57 S cents SannecSi 15 septembre 1917 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer «Journal quotidien du malin paraissant en Hollande. Beige est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées nu bureâu d@ rédûction: N Z VOOHBUHOWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphones: 3797 et 1775. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Louis Comité de Rédaction: j Ke„6 cham„rj, EmiIe , Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. Voorburgwal 234—240, Amsterdam t. Fierard. Abonnements! Hollande fl. 1.50 par mois. Etranger fl. 2.00 par mois (ainparé* Pour les militaires au front et les militaires internés en Hollande il. 0.75 par mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Lettre de Paris. L'affaire du Bonnet Rowge et. la mort d'Almereyda. — La démission de M. Malvy. — Le danger d'une ,,Affaire". — L'attitude de l'Action Française, — Sagesse de la nation. — La nation et l'armée. 1er septembre 1917. On a été vraiment un peu prompt à accuser d'>,espionnite" ceux qui voyaient la main de l'Allemagne dans certaines machination troubles, dans certaines campagnes démoralisantes, entreprises en France, précisément au moment où elles pouvaient le mieux servir l'ennemi. On n'en peut plus douter aujourd'hui, il y a dans ce pays, qui lutte si magnifiquement pour son existence, ■un ennemi de l'intérieur, qui est peut-être plus redoutable que celui que l'armée nationale repousse pied à pied du territoire. Quelque crainte qu'on ait de se laisser aller ; à des imaginations de polioier, il faut con- I {venir que l'affaire du Bonnet Bouge nous \ a révélé d'étranges choses, et ceux-là mêmes dont les idées politiques sont à l'antipode do celles de l'Action française sont bien obligés de convenir que, quand Daudet accusait Vigo-Almereyda d'être un dangereux chef de bande, c'est lui qui avait raison. Assurément la preuve de la haute trahison, de l'intelligence avec l'ennemi n'est pas faite, puisque l'instruction est en cours. Feu Vigo et son administrateur ÎDuval ne sont encore que des accusés. Mais les préventions qui pèsent sur eux sont d'une telle gravité, les présomptions qu'il y a contre eux sont si nombreuses • et si précises que l'opinion s'e6t déjà prononcée et l'on e'étonne partout que ces individus, publiquement tarés, aient pu si longtemps étaler un luxe insolent, faire de nombreux voyages à l'étranger et poursuivre dans leur journal une infâmô propagande sans que l'autorité ait cherché à mettre le nez dans leurs petites affaires. C'est là qu'est la question. Peu importe au fond la façon dont Vigo est mort. L'hypothèse de l'assassinat, qui trouve pourtant quelque crédit, est vraiment trop romanesque. Il est beaucoup plus vraisemblable que le misérable, se voyant acculé, ee sentant désigné pour le poteau d'exécution, ait voulu se faire justice lui-même. Quant aux contradictions et aux variations de ces gardions de prison, de ces médecins qui mentent maladroitement pour essayer de justifier leur négligence, cela n'a vraiment qu'un intérêt secondaire. La mort d'Almereyda n'est plus qu'un fait divers; l'affaire du Bonnet Range, l'affaire Duvalet consorts est une dangereuse affaire de trahison. Comme ne cessent de le répéter Clemenceau et Léon Daudet, cette fois pleinement d'accord, il est inouï qu'on ait toléré si longtemps l'attitude de ce6 deux individus, Vig*o et Duval, sans parler de quelques autres, qui, miséreux avant la guerre, se mirent tout à coup à étaler un luxe insolent dont les accroissements constants coïncidaient avec leurs voyages à l'étranger. Dans les milieux journalistiques tout le monde savait que leur journal, dans ses meilleurs jours, ne tirait pas à plus de 15 à 25000 exemplaires, que par conséquent leur entreprise devait eé solder par un déficit annuel d'au moins 300,000 francs. D'où venait l'argent? On le soupçonnait hier; on le sait aujourd'hui. La police n'eût-elle pas dû le savoir plus tôt? C'est parce qu'il n'est pas un Français qui ne se &oit dit cela, à quelque parti qu'il appartienne, que M. Malvy, le ministre de l'intérieur qu'on a entendu tutoyer Vigo, a dû donner sa démission malgré la puissance de son parti et malgré la puissance qu'il avait dans son parti. Que M. Malvy soit sincère quand il dit qu'il a cru assurer la paix sociale en ménageant les anarchistes du genre de Vigo, cela ne fait pas de doute. Mais en temps de guerre on n'a pas le droit de se tromper aussi lourdement, et rien mieux que cette malheureuse histoire ne montre les dangers de cette méthode de gouvernement qui consiste à tout céder aux éléments de désordre pour éviter l'ennui et la difficulté de sévir contre eux. Un sceptique de mes amis prétend que le seul moyen d'obtenir quelque chose de la lâcheté des hommes publics c'est le chantage; il ne faudrait pas *t[ue cette croyance se répandit dans la foule. La persuasion, la camaraderie bongarçonnisme sont peut-être à la. rigueur des moyens de gouvernement du temps de paix, mais en temps de guenre il faut autre chose. Quand, sous prétexte de paix sociale, on cède à des gredins, on ne fait que les encourager à la gredinerie et les gredineries du genre de celle qu'a commise la bande du Bonnet Ronge ont failli coûter cher à la nation. t * * * Le danger c'est que de cette affaire du Bonnet Rouge on fasse l'Affaire, l'affaire que depuis plus de deux ans les Allemands cherchent à provoquer en France. Déjà des individus plus ou moins suspects s'agitent. TJn certain Victor Basch, fils d'Autrichien naturalisé, essaye de détourner l'orage qui menace les philoboches pacifistes en acculant le Pays, VAction française de je ne •ais quel complot royaliste. M. Oulmann, directeur du ,,Petit Bleu", constatant qu'il X ê »alheure.usemen| beaucoup trop de juifs dans ces journaux qu'on peut accuser i de manquer de patriotisme, craint que tout cela ne se termine par une explosion d'antisémitisme. Mais, heureusement, tout le monde, tous les bons Français sentent d'instinct qu'il faut à tout prix éviter de rallumer d'anciennes passions et de faire naître une agitation qui ne profiterait qu'à l'ennemi. Répondant à M. Oulmann dans ,,l'Action française" M. Charles Maurras, qui n'a jamais passé pour avoir des sentiments philosémites, le rassure: ,,Nous savons fort bien, dit-il en substance, que beaucoup de juifs se sont fort bien conduits sur le champ de bataille et nous n'entendons pas du tout faire peser sur une catégorie de Français la faute de quelques-uns. Nous voulons faire crédit à toutes les forces françaises et ce n'est pas nous qu'en verra provoquer des querelles intérieures qui ne feraient que servir l'ennemi." Je n'ai pas le texte sous les ^eux; je le cite de mémoire, mais tel est bien le sens. Le noble et généreux esprit qu'est M. Charles Maurras a du reste vu le danger depuis longtemps. Si depuis plusieurs mois M. Léon Daudet a assumé le rôle toujours ingrat d'accusateur public, ce sont certains individus nominativement désignés qu'il accuse, oe n'est ni une classe, ni un parti. Quant à Maurras, c'est sans doute un dialecticien trop passionné pour que, dans certains cas, il ait pu se défendre de faire servir les événements à la démonstration de sa doctrine. Mais, en deihors du terrain de la pure doctrine, il n'a cessé de faire crédit au gouvernement et ce fut un des plus curieux paradoxes de ce temps que de voir un cabinet issu d'une majorité radicale attaqué par les journaux radicaux et défendu par la presse conservatrice. Dans les moments de crise ce sont bien plus leurs fonctions que leurs idées qui déterminent l'attitude des hommes publics. Insulté tous les jours par toute la basse presse de Paris, il n'a jamais dévié de la ligne de conduite qu'il s'était donnée. Ceux-là même qui éprouvent une véritable horreur pour les idées de l'Action française. sont bien forcés d'ailleurs de convenir aujourd'hui qu'en bien des points elle avait raison et qu'en voyant partout dans les affaires de France la main de l'étranger Léon Daudet ne se trompait pas de beaucoup. Aussi plusieurs journalistes républicains en sont-ils venus à demander qu'il Soit entendu par la commission de l'armée comme il le réclame obstinément depuis des mois, assurant qu'il tient les fils d'un véritable complot anti-français. Le gouvernement aurait-il fini par céder? C'est possible; il avait si souvent cédé aux socialistes. Mais avons-nous encore un gouvernement? La démission de M. Malvy a provoqué une crise qui 6e prolongera sans doute, au moyen d'intérims et d| replâtrages partiels, jusqu'à la rentrée des Chambres, c'est-à-dire jusqu'au 18 septembre. Poursuivi par la verve impitoyable de Clemenceau, qui a retrouvé tout l'entrain de sa jeunesse, M. Ribot, qui jusqu'à ces derniers temps avait soutenu M. Malvy envers et contre tous, voit son autorité s'effriter davantage chaque jour. Le monde parlementaire, hésitant, inquiet, commence à se demander s'il n'a pas ou tort de ren- f verser M. Briand et le ,,Figaro", sous la rubrique innocente : variétés historiques, publie un article 6ur le Directoire.... Et cet article se termine ainsi : ,,Eh bien, malgré le directoire, la France ne sombra pas dans la lutte terrible qu'elle soutenait contre l'Europe coalisée. La nation avait envoyé le meilleur de la race aux armées et ses enfante héroïques la sauvèrent' '. Toutes ces vaines agitations parlementaires, en effet, n'ont pas empêché les services de travailler. M. Painlevé, tout le monde lui rernï cette justice, leur a donné une impulsion nouvelle; l'armée de s'organiser, de se perfectionner sans cesse. C'est maintenant un merveilleux instrument de guerre, d'une précision mathématique, et qui ne cesse d'affirmer sa supériorité sur l'ennemi par des victoires constantes remportées avec si peu de pertes que les soldats eux-mêmes en sont émerveillés. C'est là la seule chose importante en ce moment-ciCe sera un des étonnements de l'histoire que d'avoir Vu cette nation française, qu'on disait épuisée et décadente, réagir spontanément sous la menace de l'ennemi avec une telle puissance, qu'en dépit de la faiblesse naturelle d'un Etat organisé pour la paix, et d'ailleurs en perpétuelle transformation, elle ait pu supporter le poids le plus lourd d'une guerre interminable et la finir victorieusement. Au surplus les gigantesques conjonctures au milieu desquelles nous vivons n'auront-elles pas démontré l'impuissance de tous les gouvernements, quels qu'ils soient, monarchistes ou républicains, à commander aux événements, ou mêipe à y voir clair? La seule force qui compte c'est l'instinct des peuples. Tous les peuples qui sortiront indemnes du grand désordre se seront sauvés d'eux-mêmes. Les nationalités puissantes formées par la nature et par l'histoire finiront probablement, malgré leurs sacrifices, par se trouver fortifiées et agrandies; les Etats artificiels périront sans laisser de regrets. L. Dumont—Welden. ii11 ~j i |Qi ■ i~ ii»' Pour la santé de l'Enfance D'un <zî6,o®«4 bepgt, 12917. ......... 2.—< fl. En Belgique. Une mise au point. A la suite d'une information venue de Genève et parue dans la presse néerlandaise, d'où l'on pourrait déduire que le gouvernement hollandais, malgré sa promesse d'an-tan, chercherait à contrecarrer la collaboration de la Suisse dans le ravitaillement do la Belgique et du nord de la France, le ministère des affaires étrangères à La Jlaye publie la communication suivante. Le gouvernement hollandais a été sollicité, il y a quelque temps, de s'occuper — en collaboration avec l'Espagne — du ravitaillement des territoires occupés de Belgique et du nord de la France. Le gouvernement donna suite à cette invitation et, dans ce but, un comité néerlando-espagnol fut* constitué. La proposition des puissances belligérantes s'adressait donc uniquemeut aux gouvernements néerlandais et espagnol, sans qu'il fut question de la Suisse. Toutefois, en février dernier, le gouvernement reçut de 6on ministre à Berne une communication d'après laquelle le gouvernement helvétique avait effort aux puissances belligérantes de continuer l'oeuvre de la Relief Commission, après le départ des Américains.Or, déjà, les gouvernements néerlandais et espagnol avaient été invités à s'occuper du ravitaillement. H est donc évident qu'on ne put faire usage de l'offre de la Suisse. Le gouvernement hollandais, avant que la deùiande des puissances belligérantes lui fût parvenue, avait fait savoir au gouvernement helvétique qu'il ne 6'opposait pas à la collaboration de quelques Suisses, au cas où la Hollande serait sollicitée de poursuivre l'oeuvre des Américains. Après que le comité hispano-hollandais eût commencé ses travaux, le gouvernement néerlandais fut de nouveau pressenti par le gouvernement suisse aux fins de savoir s'il ne faisait pas opposition à l'entrée de quelques Suisses dans le comité. Le gouvernement hollandais, se rappelant ses premiers échanges de vues à ce sujet ,répondit qu'il n'y avait de sa part aucune objection1. Il ajouta cependant que le comité néerlando-espagnol, placé sous le haut patronage de la reine de Hollande et du roi d'Espagne, devait donner son assentiment à l'entrée, dans son sein, de sujets suisses. Le comité néerlando-espagnol déclara n'avoir aucune o*bjection à faire contre l'introduction de quelques Suisres qui "accepteraient de travailler à l'oeuvre du Relief Fund. Ce qui fut communiqué au gouvernement suisse. A Anvers (De notre correspondant 'particulier) L'analphabétique Augusteyns commence-t-il à comprendre le profond mépris que les honnêtes gens éprouvent à son égard depuis qu'il a trahi son pays? L'un*après l'autre, tous ses amis lui ont tourné le dos. Ses partisans l'ont mis en quarantaine. On s'est-détourné de lui comme d'un lépreux. Combien de fois, dans les rues do la ville où il promenait sa silhouette amaigrie de sectaire, Augusteyns no vit-il pas de braves ouvriers cracher de dégoût à son passage? L'insulteur de la famille royale n'eut plus qu'à se réfugier au sein de la bande d'éner-gumènes flamingants dont, aveo Adelfons Henderickx et l'Auguste Borms — actuellement à Bruxelles —. il forme l'élément le plus puissant. Cette puissance est, du reste, bien mince 6i l'on en juge par la décision que l'analphabétique a été forcé de prendre: il a dû donner sa démission de président du Liberale Volkspartij et de f.f. de président de l'Help U Zelve, — qu'il occupait en l'absence du conseiller communal Albert Tyck. L'heure de la vengeance ne peut tarder et Augusteyns le sait. Les traîtres commencent à redouter qu'elle sonne la fin de leur règne. Progressivement nous les verrons lâcher les bonnes petites situations auxquelles ils se cramponnaient aveo l'énergie de naufragés. Après le Liberale Volkspartij et l'Help U Zelve, le pion-député abandonnera l'assiette au beurre du Bureau de bienfaisance à laquelle il reste encore collé. Puis, son mandat de député, — conquis parce qu'il fallait un politicien dont le nom commençât par un A (la seule qualité qu'eût Augusteyns pour figurer en tete de liste de son parti), — il devra y renoncer devant la colère populaire qui, gronde et ne cherche qu'une occasion pour balayer les individus sans foi ni loi, ni conscience, ni honneur, ni dignité qui ont bassement, lâchement trafiqué avec les assassins des citoyens flamands de Louvain, d'Aerschot et do Termo'nde. A la place de ce sacripant, M. Dumont, conseiller provincial, a été nommé. Cette nomination paraît être plutôt temporaire que définitive, parce qu'il est d'usage qu'à la tête du Liberale Volkspartij figure un homme combattif, — ce qu'était Augusteyns au point même qu'il combattit sa propre patrie! Saluons avec joie la chute du malfaisant bonhomme dont on ne dira jamais assez la viléhie. Cependant, les petits journaux flamingants ne se consolent pas de la chute de leur idole. Ils y voient une nouvelle manoeuvre des patriotes flamands et ils commencent, eux aussi, à ne plus se sentir en sécurité. Le canon d'Ypres leur broie douloureusement le coeur: ce canon, qui apportera la délivrance à la Flandre, leur fait pressentir le châtiment qui les attend. Ils continuent, comme de juste, à cravacher ,,le gouvernement du Havre", dont nous espérons tous ici qu'il se montrera impitoyable, et se rejettent — pour remplir leurs colonnes — sur le patriotisme de René De Clercq et du ,,dichter" Gyssels, qui fournissent à leur activité une inépuisable source d'articles laudatifs. Ils mènent campagne contre la France et contre le français. Car c'est principalement la France qu'ils haïssent pour avoir — aveo la Marne — sauvé le monde de l'influence germanique. Avant le 4 août 1914 la campagne de ces croquemitaines était plus anti-française que pro-flamande. Ils n'aimaient pas la France et quelques-uns la détestaient, sans s'en cacher. Aujourd'hui, tous les Aktivistes et sous-Aktivistes (et Dieu sait s'ils sont souvent saoûls!) haïssent Joffre, Pétain, Poincaré, Painlevé, Paris et les départements, la France et ses soldats, ses savants, ses littérateurs, les organisateurs de la Victoire — qui ne peut échapper à l'Entente et qui sera, somme toute, une victoire française pour la plu6 large part. Ce mouvement anti-français no succombera pas tout entier lorsque les meneurs aktivistes auront été fourrés en prison ou se seront sauvés, les uns en Allemagne, les autres en Hollande. Il restera toujours de ces individus interlopes que nous voyons aujourd'hui • mêlés aux manifestations flamingantes, figurants anonymes dont on achète la conscience pour une pièce de cent sous, employés médiocres enfouis dans la poussière de la bibliothèque communale, et ceux-ci qui trônent dans les bureaux de l'hôtel de ville et ceux-là qui sont à l'affût de tout mauvais coup à faire. Oh! sans doute, le danger n'est pas grand, car qu'est-ce que quelques centaines, voire quelques milliers d'individus opposés à la masse du peuple, qui se chiffre par oentaines de mille? Mais il nous paraît-sage de ne dédaigner aucun ennemi, fussent-ils mal armés et peu nombreux. Il a suffi parfois d'une pelure d'orange pour faire tomber des ministres qu'on croyait inamovibles. Nous nous trouverions ici — si nous n'avions pas le courage de tuer le mouvement aktiviste sans qu'il ressuscite — nous nous trouverions sans cesse devant de sourdes oppositions qui pourraient faire boule de neige par la force des choses ou l'imprévu des événements. Et l'Allemagne aurait dans ces tristes individus des auxiliaires précieux dont elle s'entendrait habilement à disposer pour servir ses intérêts et ses rancunes. C'est pourquoi les aktivistes, tous les aktivistes, devront être frappés parce qu'ils ont tous fait cause commune avec l'ennemi, directement ou indirectement. Lorsque notre pays voudra sceller des alliances avec ses alliés d'aujourd'hui, la France et l'Angleterre, il ne faudra pas que le peuple belge soit énervé par une campagne discrète mais tenace — parce que l'argent allemand servira à l'alimente:* — que les Ganelons de la guerre pourraient vouloir mener. Nous avons lu ici les détails de la campagne pacifiste du ,,Bonnet Rouge". C'est un avertissement salutaire. Il ne faudra pas davantage tolérer leur présence parce qu'elle est profondément indésirable. Nous voulons vivre entre honnêtes gens. Dès lors, la place des aktivistes, quels qu'ils soient, ne doit plus être parmi nous, * * * Le correspondant anversois du „Algemeen Handelsblad" fait un tableau lamentable de la situation à Anvers au point de vue des vivres. Il raconte comment les malheureux citadins font la chasse aux pommes de terre à la campagne. Us offrent jusqu'à un franc le kilo et, quand ils ont réussi à fléchir l'avarice d'un paysan qui veut bien leur céder quelques tubercules, ils s'en reviennent triomphants avec leur précieux butin caché sous leurs vêtements. C'est étonnant ce qu'en plein été on rencontrait de gens en transpiration sous de gros pardessus d'hiver, aux larges pans et aux vastes poches. Mais le garde aux portes de la ville n'est pas toujours commode et les Allemands fouillent impitoyablement tous ceux qui se présentent. Les pommes de terre sont alors confisquées et le ,,fraudeur" écope d'une amende par dessus le marché. L'argent émigré des villes vers la campagne. On cite des exemples nombreux de la sordide avarice et de l'amour du lucre des paysans. Us amassent des fortunes. Un tel gagna jusqu'à 8.000 francs par jour avec ses fèves et ses pois. Tel autre vendit sa récolte de choux pour plus de 100.000 francs. Le bruit s'étant répandu qu'on offrait 75 centimes pour un kilo de glands, les paysans se mirent à grimper à l'arbre — pas au figtiré ! — et organisèrent la cueillette. Beaucoup se cassèrent les reins, ce qui ne découragea pas les autres. Us gagnèrent à ce jeu leur billet de 100 francs par jour. Les citadins se mirent alors de la partie et il s'engagea des batailles rangées où les gens de la ville eurent le dessous. Ceux-ci, du moins quelques-uns d'entre eux, prennent leur revanche le dimanche. Le paysan enrichi, la poche gonflée de billets de banque, s'en vient vers la ville, encombre les restaurants et les magasins. L'un d'eux, qui avait trois filles, se mit en tête d'acheter un piano pour chaque fille. Il fit accompagner chaque instrument d'une cargaison de cahiers de musique, n'importe laquelle. Nous n'imaginons pas que le marchand aura consenti à lui faire un rabais. A Tournai La ville a fait procéder jusqu'à ce jour à quatre distributions de pommes de terre: à raison d'un kilo par personne. On se demande pourquoi les ménages qui cultivent des jardins ouvriers ne sont pas exclus de ces distributions. Comme ils sont très nombreux à Tournai, oette exclusion permettrai! d'augmenter considérablement la part des autres. Dans les campagnes nos bons fermiers ne se gênent nullement .pour réclamer un maris par kilo! 16 * * * Une grande soirée de bienfaisance a eu lieu au théâtre des Variétés, au profit des fa milles des prisonniers. La troupe interpréta la • comédie en trois actes: ,,La Petite Chocolatière". Grand succès artistique et financier* Au Pays Wallon Depuis le 14 juillet les Allemands occupent la houillère et le gazomètre de Ju-pille. Le 13 juillet, ils ont ramassé les bois dans toutes les scieries. Depuis le 20 juillet, les maraîchers doivent conduire tous les légumes au ravitaillement. Avant cette mesure, on pajrait: 1 fr. 40 le kilo de cerises; 1 fr. 20 la botte de carottes: 0 fr. ,30 à 1 fr. le chou vert; 14 fr. le kil, de sucre. Pour les mois de juin, juillet et août on a 1.600 grammes de sucre par personne et par mois; les autres mois on n'avait qu'un kilo. Le lait écrémé se vend 0 fr. 75 le litre; le quarteron d'oeufs, 15 fr. 50; la viande à rôtir, 14 fr. le kilo; bouilli, 7 fr. le kilo; beurre 18 fr. le kilo; depuis la semaine passée on a des pommes de terre à 0 fr. 30 le kilo, à raison de 5 kil. par personne et par semaine. A partir de la semaine prochaine, on va augmenter la ration de pain. On a fait le recensement des cartes de pain; plus de 400 personnes avaient cinq cartes au lieu d'une. Ces personnes ont été condamnées. Depuis longtemps on choisit certains terrains qui se trouvent le long du canal Liége-Maestricht pour y déposer les détritus provenant du curage de ce canal. Avec le temps, oes détritus durcissent et se recouvrent de gazon. Ces détritus se composent surtout des produits des égouts de Liège, lesquels se déversent dans le canal, de végétaux en putréfaction et de poussière de charbon, Il vint à l'idée de certains industriels que ces détritus pourraient bien servir de combustible. Il était, du reste, avéré que beaucoup d'habitants des villages riverains du canal s'en servaient depuis longtemps à cette fin. C'est alors que les industriels s'abouchèrent avec les fermiers possesseurs ou locataires des terrains en question. Les fermiers furent naturellement enchantés de cette nouvelle aubaine. On fit marché à raison de 4 fr, 50 le mètre cube. Ce n'était là qu'un commencement. D'autres amateurs offrirent 2 fr.. voire 4 fr. le mètre cube. Il paraît que ces industriels vont revendre ce combustible er Campine, dans le Brabant, etc., jusqu'à 30 fr. le motre cube. —s»—<s» H y a un m 15 septembre 1916 — Les Britanniquet. occupent Fiers, Martinpuich, Qou/rcelette et font 2300 prisonniers. Brillant succès des Italiens sur le Carso, à l'est de la Wippach, Nos alliés font 2117 prisonniers. En Macédoine les troupes franco-britanniques réalisent des succès sur les deux rivet du Vardar. A l'ouest du lac d'Ostrovo les Serbes s'emparent de Vernitchevo et d'EIcisu. Ih forcent les Bulgares à un\ recul de 16 kilomètres et lewr enlèvent 25 canons. les socialistes hollandais et le question des responsabilités On sait que les socialistes français et anglais avaient mis comme conditions à leur participation à la conférence de Stockholm que la question des responsabilités aux origines de la guerre serait discutée en tête de l'ordre du jour et dominerait toutes les délibérations. Or. '1 résulte d'une lecture attentive de la presse allemande, Scandinave et hollandaise de ces dernières semaines : lo. que le comité hollando-scandinave, organisateur, aveo les Russes, d( la conférence, est divisé sur ce point; 2o. que la question est en train, avec celle de l'Alsace-Lorraine, de susciter au sein du parti social-démocrate hollandais des controverses passionnées.Notre ami Vliegen, qui assista à Stockholn à la réunion où, avec les Russes, on ébaucha le programme de la conférence, a publié dans le ,,Volk" du 29 août là-dessus un article fort intéressant: „La question de la faute, dit-il. 6era, qu'on le veuille ou non, discutée à h conférence de Stockholm. La réunion que le comité hollando-scandinave tint avec les Russes et où l'ôrdre du .jour fut projeté en tomba d'accord. Le premier point de cet ordre du jour: „La guerre mondiale et l'Internationale" permet la discussion de ce problème de la faute. Les déléguée russes y étaient très opposés mais finirent par s'incliner devant la nécessité, tandis q. • Troelstra, qui dans le ,,Volk" s'est prononcé contre cette discussion, s'inclinait également. La seule chose que les Russes voulaient et qu'ils obtinrent fut que cette question de la faute ne constituât pas Un point à part de l'ordre dt jour, qui obligerait la conférence à la discussion. Mais que cette question de la faute sera traitée, là-dessus tous furent finalement d'ac- icord, encore que certains considérassent cela comme un mal nécessaire." Naturellement Vliegen est partisan jle la dis V cussion a fond de cette question capitale et exprime sa conviction quo, pour les socialistes français, cette discussion à fond est une condition ,,sine qua non" de la participation s la conférence. 11 examine les relations entre les différentes sections de l'Internationale en oe moment: >,Les partis belge et français accusent la Sozial -D emokratie allemande de complicité dans l'agression militaire dont leurs pays ont été victimes, une agression qui dan a ces pays fit des ravages terribles. On doit se replacer dans la situation de septembre et août 1914. Les armées allemandes, qui étaient archi-prêtes, disposant de moyens de destruction dont l'existence n'était même point soup-çennée et animées d'un esprit qui ne recula devant rien, se jetèrent sur la Belgique pour ainsi dire sans défense et sur la France, qui n'était pas prête, et marchèrent de Pavant à la faveur d'un terrorisme qui indigna le monde entier. ,,Celui qui parle avec des Français sent oom-bien le peuple français s'est trouvé près de la débâcle pendant ces deux premiers mois de la guerre. On peut, maintenant que le danger, au prix de sacrifices inouïs, semble conjuré, mettre sur le même pied un militarisme et 1 autre, mais comme l'Europe a été près, durant ces jours, de la plus terrible domination militaire qu'on puisse imaginer! Que serait devenue la situation en Europe si la force militaire de la France avait été un peu plus petite? Qui peut y penser 6ans frémir? "Or, nous nous trouvens devent ce fait, que, durant ces jours terribles, la sozial-démokratie allemande, non seulement n'a rien fait pour s opposer à cette agression, contre des peuples pacifiques, mais a même soutenu dans cette belle besogne, ot de toutes ses forces, le gouvernement de son pays. Si l'on doute encore des -dispositions pacifiques de la France fl est certainement impossible de mettre en' doute celles de la Belgique; eh bien, oontre la violation de la neutralité belge on n'entendit aucune voix de protestation." Plus loin, Vliegen dit que c'est en vain qu'on demande aux Français de se placer au point de vue bien connu, d'après lequel tous les gouvernements sont également responsables, alors que, d'après des faits certains, ils sont, dans le fond de leur âme, convaincus que ce ne fut pas le cas pour leur gouvernement à eux. ,,Faut-il donc, demande-t-il, que le travail grandiose de Stockholm commence par la duperie et le mensonge?" Vliegen donne encore d'autres arguments-f si l'on veut que les partis socialistes, aujourd'hui séparés, s'entendent, il faut qu'ils s'expliquent franchement; si l'on veut que les décisions de • ' Stockholm, conférence de parti, aient une répercussion sur les peuples, if faut que cette conférence n'ait pas volontairement laissé de côte la question capitale : celle de la faute. Enfin Vliegen combat la politique d'autruche par ce dernier argument: ,,La situation est telle à l'heure actuelle que les Centraux sont prêts à faire la paix et les Alliés pas. Les premiers sont convaincus qu'au point de vue militaire ils n'ont plus rien à gagner, au contraire, tandis que c'est le contraire chez les Alliés. Supposez qu'on arrive à Stockholm à une conclusion, qu'on se mette d'accord sur un programme de paix. U sera infiniment plus difficile de faire appliquer ce programme chez les Alliés que dans les empires centraux. Dans les premiers pays, cela peut mener à une lutte violente et à des efforts pour saboter par des grèves ou autrement la machine militaire. Mais, à mesure que la machine militaire des Alliés deviendra plus mauvaise et s'affaiblira, la situation militaire des Centraux s'améliorera et les exigences de ceux-ci augmenteront. ,,Si nous ne discutons pas la question de la faute à l'origine de la guerre, c'est une autre qui s'y substitue : à savoir qui est responsable de la prolongation de la guerre?" Dans une interview qu'il a donnée le SI août à la ,.Gazette de Cologne", Troelstra dit en terminant ciue la sèule question de responsabilités que doive intéresser la conférence de Stockholm est celle de là" continuation de la sabilités qui doive intéresser la conférence de vues radicale entre Vliegen "et Troelstra qui, tous les deux, font partie du comité organisateur de Stockholm. ,;Jq ne puis admettre, a dit enoore Troelstra au journaliste , allemand, que la conférence de • Stockholm se transforme en une sorte d'aéropage destiné à juger l'Allemagne. Elle * se rendrait ridicule, en cç faisant. Les socialistes russes et américains 6ont d'ailleurs opposés à la discussion de cette question de la faute. Je ne cache pas que certains politiciens socialistes veulent se servir de la conférence comme d'une arme contre l'Allemagne. Mais, pour qui connaît l'esprit des congrès socialistes internationaux, il est bien certain qu'ils échoueront." C'est l'idée quo Troelstra n'a cessé de développer dans les lettres qu'il a adressées de Stockholm au ,,Volk". Dans la deuxième, publiée le 1 juin, il écrivait : ,,On ne combat pas l'impérialisme en rendant responsables les partis frères des pays ,,ennemis" des méfaits de : leurs gouvernements parce qu'ils se sont, eux aussi, trouvés dans la nécessité de devoir mettre momentanément l'intérêt de iour pays au-dessus des revendications directes de la lutte des classes et de la fraternité internationale." Dans la neuvième lettre, publiée le 21 août, Troelstra commente le discours d'Albert Thomas à Champigny dans les termes suivants: ,,Cette conception, d'après laquelle Stockholm, au lieu d'être un effort de meilleure compréhension et de réconciliation entre socialistes, devrait renforcer la défense nationale française, montre de typique façon do quelle étrange façon le socialisme est étouffé dans l'âme d'un ministre des munitions d'un pays en guerre." Dans la Xle lettre, publiée ie 28 août, Troelstra dit qu'à l'heure actuelle l'Allemagne est dans une position défensive et les Alliés, qui au début défendaient leur territoire, sont devenus les agresseurs, les impérialistes. Les lettres de Troelstra ont provoqué au sein du parti hollandais et de la rédaction du ,,Volk" des protestations. Le citoyen Van der Goes, directeur de la politique étrangère du journal, lui a riposté en s'appuyant notamment sur des écrits de minoritaires allemands comme Haase, Bernstein, Kautsky. Mais Troelstra — qui est Frison, c'est-à-dire têtu — maintient dur commo fer ,,qu'on n'arrivera pas à faire de la majorité socialiste allemande le bouo émissaire de l'jmjpérialisme". Louis PiérardU

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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