L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1214 0
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1915, 02 July. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 20 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/pz51g0k383/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

1ère Année ]igo. 352 S cents (lo centimes) Vendredi 2 Juillet 1915 L'ECHO BELGE L'Umon fait la Force Journal Quotidien du matin paraissant à Amsterdam.. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées r* „ bureau de rédaction : IV.Z. VOORBURCWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. , . ( Charles Bernard, Charles Herbiei Comité de Rédaction: ■ „ , . _ , ( René Chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOOHBURGWAL 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement ( En Hollande If. I.SO par mois, payable par anticipation \ Etranger II. 2.00 „ ,, M. Lloyd George La guerre actuelle,, qui a suscité tant d'obscurs héroïsmes et de sublimes dévouements dont on ne saura sans doute jamais rien, aura au moins fait se dresser trois grandes figures dont l'histoire a déjà retenu ' le® noms. A côté du Roi des Belges et du général Joffre, il faut désormais ranger M. Lloyd George, ministre des munitions d'Angleterre. Lui aussi est un homme, et un grand homme ; et l'Angleterre comme les Alliés lui doivent déjà beaucoup et lui devront bien davantage à l'heure désormais certaine de la victoire libératrice. ^ M. Lloyd George est depuis des années, depuis quelque quinze ans, une des plus fortes personnalités du libéralisme anglais. Avant la guerre, libéral en Angleterre signifiait ,.pacifiste" et en effet M. Lloyd. George était ..pacifiste". Je ne dis Pas cela pour lui être désagréable. Mais son pacifisme, à lui, était d'une espèce singulière. Il n'aime pas la guerre. He, qui donc l'aime, à part les Allemands,et encore, ils ne l'aiment eux que si elle est victorieuse et d'un bon rapport. Donc, il n aime pas la guerre. Mais il ne la craint pas. 11 ia croit parfois nécessaire, et notamment lorsqu'il s'agit de faire respecter le droit des faibles, ou. lorsqu'il faut contraindre lie signataire d'un traité a respecter les engagements d'honneur qu'il a souscrits. Voua du pacifisme.- Ce n'est pas, peut-etre, celui de feu Sir Henry Campbell-Bannermann. Ce n'est pas celui de M. Ramsay Mac Donald. Mais c'est celui des hommes d'Etat qui ont à coeur de sauvegarder la civilisation européenne et de maintenir intacte la vertu des traités. M. Lloyd George est un I bon pacifiste. . ^ „ Et voyez comme il est logique. Quelle est son attitude lorsque le gouvernement de Lord Salisbury et de M. Joseph Chamberlain décide de faire la guerre aux Boers l. Elle est violemment hostile à ce gouvernement: M. Lloyd George a été le plus ,,pro-Boer" des „pro-Boer'\C'est pourquoi il est aujourd'hui le plus ,,pro-Alliés des ,,pro-Alliés". Dans l'opposition comme au gouvernement, il n'a jamais fléchi. Sous Sir Henry Campbell-Bannermann comme sous M. Asquith il a été titulaire ^ des divers ministères, passant du ministere du commerce à celui de finances, avec des intérims dans d'autres départements où toujours -il a été le même, toujours il a été fidèle à ce grand principe directeur de sa vie politique : il faut défendre les faibles contre les forts. Il faut qu'on force les forts à respecter leur parole et leur signature. Il ne faut pas qu'il suffise d'être fort- pour être parjure. M. Lloyd George a déclaré la guerre au cabinet anglais qui voulut détruire les républiques sud-africaines et a pris une part éminentë à l'élaboration de la Constitution sud-africaine qui répara dans une mesure imposante le mal que l'Angleterre avait fait aux Boers. Et enfin lorsque l'Allemagne, au moment du coup d'Agadir, donna les premiers symptômes de sa folie guerrière, ce fut encore M. Lloyd George que l'on chargea de donner à l'empire l'avertissement, la douche qui eurent alors de si heureux effets. Depuis Agadir, on a peu entendu parler en Europe de M. Lloyd George. Il était tout à la politique anglaise, tout au Home Rule, tout à cette misérable affaire Marconi [ où ses adversaires voulaient l'entraîner pour le faire tomber dans "une sorte de scandale laborieusement fabriqué. Dans la crise du Home Rule, il fit, comme toujours, son devoir de libéral et défendit — toujours au nom des petites nationalités qui ont ïe droit de vivre — l'Irlande, cette Cen- 1 drillon de l'empire britannique; et dans l'affaire Marconi il montra, avec sa grande et robuste franchise et un courage que bien peu. d'hommes d'Etat auraient eu à sa place, qu'on pouvait peut-être lui reprocher une légèreté et qu'il la regrettait mais non une vilénie ou une action désnonorante. Cette affaire Marconi, où devait sombrer sa réputation et se briser sa carrière, lui a fait plutôt du bien. L'Angleterre aime chez ce ministre la franchise et la décision. On le vit donc en pleine Chambre des Communes faire éloquemment mais simplement son mea, cid-pa, et on comprit cet homme, et on lui pardonna avant qu'il eût fini de ce justifier. Vint la guerre. On retrouve M. Lloyd George, ce pacifiste, parmi les plus acharnés adversaires de l'Allemagne; Pourquoi ? Uniquement, il l'a répété à satiété, uniquement parce que la neutralité belge a été i violée. ,,Si la neutralité belge n'avait pas [ été violée, a-t-il dit dans une interview, je \ ne crois pas que j'aurais réclamé la déclara-i tion de la guerre à l'Allemagne." Voilà qui est clair. Mais les choses étant ce qu'elles • sont, M. Lloyd George n'a pas hésité. Non seulement il a ,,marché" à fond avec les i Alliés mais il n'a pas peu contribué à ren-i dre la guerre populaire en Angleterre. Au | commencement, on considérait là-bas cette | guerre comme une sorte d'expédition mi-| sportive, mi-coloniale: les Anglais ne savaient plus ce que c'est qu'une guerre I européenne. Ils l'ont appris depuis le mois , d août 1914, et M. Lloyd George a autant [ contribué à leur enseignement que les obu-eiera allemands. Aujourd'hui nous le trouvons à la tête du i ministère — réclamé par lui et dont la créa-ton ne survivra èas à la fin di la guerre — qui doit donner à l'Angleterre les munitions dont elle a un si pressant besoin. Il y a trois semaines qu'il est ministre des munitions et les résultats de son action se font déjà sentir. Ce diable d'homme s'entend comme personne à faire marcher les foules. C'est un merveilleux entraîneur d'hommes. Il leur fait faire, à la lettre, ce qu'il veut. Il paraît, il parle, il explique, et le tour est joué. Son éloquence et sa bonne foi, unies l'une à l'autre, font des miracles. Rarement, je crois, un ouvrier a résisté à M. Lloyd George. Il a la manière. Il sait expliquer les. grands problèmes internationaux de façon à les rendre clairs à l'entendement du plus humble tourneur d'obus. Sorti du peuple, il sait parler au peuple. Et ceux qui savent parler au peuple trouvent .vite le chemin de son grand coeur. M. Lloyd George est donc quelque chose comme l'organisateur de la victoire, de la victoire anglaise qui sera la victoire des Alliés. Il est regrettable qu'on ne l'ait pas chargé plus tôt de cette organisation, mais enfin, il s'en est chargé actuellement, et il est sans exemple qu'il se soit chargé d'une tache sans la mener à bonne fin. Sa tâche est immense, digne d'un tel homme. Qu'importe. M. Lloyd George n'est-il pas gallois, et les Gallois tiennent du Français autant que de l'Anglais. Louis Piérard me permettra-t-il de dire que M. Lloyd George est une sorte de ,,wallon" britannique: il est donc une sorte de cousin fraternel, de cousin à la mode de Bretagne, et même de Grande-Bretagne. Et à côté de ce lien-là vaguement ethnique, il y a entre M. Lloyd George et les Belges ce lien profond, indestructible et sacré, — qui unit dans un même faisceau d'énergies fécondes les victimes et leurs défenseurs. René Feibelman. ■■■ il IF* i0i ^ » La petite corbeille du prisonnier Beaucoup de nos .lecteurs s'intéressent à l'oeuvre de la petite corbeille du prisonnier. Nous sommes heureux de pouvoir donner à ce sujet quelques renseignements complémentaires. Provisoirement, les Belges désireux de faire l'achat d'une de ces charmantes corbeilles, dont le prix est fixé à 1 fi^ 50, sont priés de s'adresser à Mme A. Mahy, Copernicusplein, 5, à La Haye. Mme Maliy, qui est l'actif et dévoué promoteur de cette oeuvre hautement re-commandable, se charge bien volontiers de faire parvenir la corbeille à quiconque en fait la demande. En échange, un colis constituant un envoi complet de ce qu'il est permis d'adresser à un prisonnier en Allemagne est remis k destination. On est prié d'indiquer le nom et l'adresse du prisonnier auquel on s'intéresse plus spécialement.. Sinon l'on peut en toute confiance s'en remettre à .Mme Mahy qui a tout spécialement recherché, les noms et adresses des orphelins,. abandonnés, sans-famille, à qui doit aller notre reconnaissance et notre pitié. C. B. n. __! : Jl- I ruui iiua |jiiduiiiiicid uc yueitc. Liste de. souscription ouverte en faveur des soldats belges prisonniers en Allemagne (6e liste) par la section limbourgeoise de lUnion Belge. Report des listes précédentes » 124.02 fl. 887.40 frs. [rma Vottem » 0.25 fl. [yéon Meurice -- o.OO frs. Jeanne Rabier • 1.00 „ J. E.'Dohoyne 5.00 j. Timmermans 1.00 fl. inonyme 1.00 „ rhies 1.00 „ Victor Hollande 1.00 frs. Léon et Maurice 2.00 ,, Velders 2.00 fl. Ed. Marres 1.00 ,, Leuw Aubel 1.00 ,, Klaemen 1.00 ,, E. Reinders » i 1.00 „ Raronheid 1.00 ,, Franquignoul 5.00 frs. P. Ceulen 1.00 fl. Caserne 2.00 frs. Melen Jules Dr 5; 00 ,, Simon Nicolas : 5.00 frs. Vente de drapeaux ,,Italia" 4.75 fl. + 1.00 frs. Tos Remy 1.00 fl. Schijns père wr 24.00 frs. Mauhin 4.00 ,, Casin Fernand de Zeist 2.50 fl. Jean Knops ^ 4.00 frs. Id. pour J. Pirard 6.00 ,, Mme. Devalsif 10.00 fl. 5e versement Herbillon 2.00 frs. Mme. Boxus 2.50 fl. Maillieu Arthur, de Harderwijk 2.50 „ J. Simonis 2.00 ,, L. Thonus 2.00 „ Versement du comité pour adoucir le 6ort du soldat belge 300.00 ,, Total... 959.40 frs. + 462.52 fl. A ¥ S S. Nous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur journal par la poste et dont l'abonnement expire le 1 juillet de bien vouloir nous envoyer un mandat poste de fi. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste Renouvellement ti'ahonnepicnt. En Belgique. A Bruxelles. Sur les tramways, des quantités de Boches voyagent avec des libres-parcours. Mais nos . pauvres mutilés — car il y en a déjà au pays, —. doivent payer leur place. Ce qui suggère à une lectrice d'un journal bruxellois les pensées suivantes : ,,Chapeau bas devanf ces héros, et que tout Belge resté sain et sauf au foyer s'incline devant eux!.... C'est de la gloire vivante qui se promène avec eux dans nos rues, c'est une des plus belles pages de notre histoire qu'ils étalent à tous les yeux. Il serait désirable que les sociétés de tramways se fissent yn point d'honneur d'accorder immédiatement un libre-parcours à tous les braves qui se présenteraient en leurs bureaux." Déjà, les Tramways Economiques, les ,,chocolats", sans délivrer do libre-parcours à nos ,,glorieux", les. laissent voyager gratuitement. — Tu peux qu'à même pas faire payer ces braves, est-oe pas? disait un bon homme de contrôleur. Et tout lo monde de lui donner raison. * * * Les journaux bruxellois annoncent que, dans quelques jours, l'Ecole provinciale des estropiés, créée en suite d'un vote du conseil provincial du Brabant, rouvrira les portes de ses locaux de la rue des Tanneurs. La Commission administrative de l'institution a tenu plusieurs séances sous la présidence de M. J. Janson, député permanent, en vue d'examiner dans quelles conditions il serait possible de remettre en activité une école qui est, plus que jamais, de première nécessité. Elle a estimé qu'il importait d'approprier les locaux, d'acheter le matériel des ateliers, etc., au fur et à mesure des besoins, d'ouvrir l'office de consultation orthopédique, bref, de mettre l'institution provinciale en activité. La Dépu-tation permanente a fait siennes les décisions prises par la Commission. L'Ecole des estropiés va donc être ouverte, tout au moins en partie. En l'absence de MM. les docteurs Dam et Nijns, directeur et assistant de l'institution, la Commission administrative a délégué les pouvoirs directoriaux et à titre intérimaire à une sous-commission composée de MM. Marius Renard, conseiller provincial et communal, directeur de l'Ecole provinciale des Arts et Métiers du Hainaut, président; docteur Decroly, directeur d'institut, directeur du service médical; Mlle Poel-mans, institutrice. M. le docteur Wettendorf a bien voulu se mettre à la disposition de l'oeuvre humanitaire créée par la Province pour assurer avec M. •le docteur Decroly le fonctionnement dé l'office de consultations orthopédique. Cet office préparatoire sera ouvert fin du mois. Il aura pour but de classer les estropiés, de les répartir par professions dans les ateliers qui pourront être mis en activité, de leur donner les soins spéciaux que comporte leur état. La consultation aura lieu trois fois par semaine. L'institution étant exclusivement provinciale, n'y seront admis que les habitants du Brabant. Inutile de dire que les services de l'oeuvre sont absolument gratuits. En suite d'une décision prise par les autorités, seront admis à " la consultat ion et éventuellement dans les ateliers: lo. les enfants estropiés; 2o. les accidentés du travail; 3o. les estropiés de la guerre. On voit quelle belle et généreuse tâche souhaite d'assumer l'institution provinciale. Une si noble activité doit être encouragée de toutes les sympathies et de tous les appuis. ,* * • Un von Bissing ne poursuit pas que les marchands, d'alcool. Il traque également les marchandes d'amour qui sont arrivées par bandes entières et dont le tiers est contaminé. Là ne se borne pas son persévérant labeur. Il veut aussi empêcher le gaspillage de la farine, si rare, et ne permettra plus de cuire des pâtisseries que le mercredi et le samedi. En tout ceci, il. a raison. * * * Une mesure généralement souhaitée, c'est la fermeture des cinémas et des petits théâtres de genre. On a constaté, paraît-il, qu'une grande partie de l'argent donné en secours allait à ces spectacles, qui ne sont guère édifiants, surtout dans les théâtres où ne se jouent que des imbécilités. Au cinéma, les scènes de jalousie, de meurtre, les exploits de brigands; dans les théâtres, des artistes, souvent étrangers, qui ridiculisent les Belges. Ce n'est guère le moment. Et certains, qui ont sans aoute une bonne dose de naïveté, se demandent pourquoi de tels spectacles sont autorisés alors qu'en Allemagne ils seraient interdits. Le Conseil communal se propose de fermer ces boîtes où, trop souvent, le petit bourgeois et l'ouvrier portent leur argent. Il n'est que temps. * * * Au Palais, il ne sera pas procédé à l'élection d'un bâtonnier de l'ordre. Mt.re Theo-dor restera en fonctions pour l'exercice 1915—1916. • « • Le Théâtre Flamand a dû — évidemment — fermer ses portes. Et cependant les artistes jouaient au prorata des recettes nettes. On ne peut pas se montrer plus conciliant ni plus modeste. Mme Philomène Jonkers faisait partie de cette troupe que dirigeait son mari, M. van Kerckhoven. A prés^pt, le théâtre est fermé et les malheureux artistes attendent que les temps des vaches grasses revienne. * * » Environ 150 réfugiés français : hommes, femmes et enfants, du village de Tropval, près d'Arras, sont hébergés rue de Jérusalem à SighaerJjeek. A Anvers. Le curé de Calmpthoutsohen-Hoek, arrêté pour avoir donné à des agents provocateurs allemands des indications sur les moyens de passer en Hollande, comme nous l'avons écrit, a été remis en liberté. Un de ses paroissiens, arrêté en même temps que lui, est encore en prison. , «• * * s Nous apprenons le décès de M. Raymond Verhaegen, fils du directeur de 1',,Export et Import Trading Co." M. Raymond Verhaegen est mort en brave, face à l'ennemi. Ses deux frères combattent également sous nos drapeaux. .• • • Un de nos amis nous fait connaître les quantités de nourriture nécessaire chaque semaine aux pensionnaires du Jardin Zoologique: 70 Ko. de graines, 50 Ko. d'orge blanc, 75 Ko. de riz et riz perlé, 300 Kos. cassés 210 Kos. de grains de maïs, 50 Kos. d'avoine, 360 Kos. d'orge, 180 Kos. de maïs 'de graines pour pigeons, 125 Kos. de froment, 450 Kos. de son, 500 Kos. de pain, 2500 Kos. de foin, 1500 Kos. de paille, 3500 Kos. de betteraves, 200 Kos. de trèfle, 50 Kos. de glands, 150 Kos. de pommes de terre, 60 Kos. de mélasse, 300 Kos. de tourteaux de lin, 560 Kos. de viande de cheval. A Iwiégge. Le freiherr von Bissing s'est rendu à Liège dans les derniers jours de juin. Visite ayant un but militaire, social, économique, commercial, industriel. Le freiherr. ne nous en voudra pas de le considérer un peu à la façon d'un homme-orchestre qui s'occupe de tout. Sa visite a donné lieu à un banquet. Naturellement! Tout le gratin de la garnison allemande était sur pied, en grand uniforme. Son altesse, pardon, M. von Bissing est arrivé en train spécial. Il a l'intention de faire reprendre la vie économique, paraît-il. Mais M. von Bissing voudra bien nous permettre de faire remarquer que ses arrêtés et les mesures prises par ses sous-ordres empêchent le commerce et l'industrie de reprendre vie. Comment, les officiers de l'armée allemande ont réquisitionné la plus grande partie des machines de nos établissements industriels et von Bissing voudrait que ceux-ci rouvrent leurs portes. Certains industriels ont essayé, , avec des moyens de fortune, de recommencer à travailler. Sitôt, la matière usinée, un officier arrivait, porteur d'un ordre de réquisition. C'est de l'histoire cela. Et la marchandise était expédiée en Allemagne. Nos ennemis jouent donc la comédie pour :1e parterre des neutres. Nous avons trop souvent mis en garde nos lecteurs contre les manifestations bienveillantes du représentant de l'Allemagne en Belgique pour qu'ils ne sachent à quoi s'en tenir, aujourd'hui, sur la visite de M. von Bissing à Liège. & Gand. Le bourgmestre de Moerbeike, M. Maurice Lippens, dont nous avons conté l'aventure, a été fait prisonnier par les Allemands pour la seconde fois. Il ©st considéré comme responsable des dégâts apportés aux communications électriques de Langer-brugge!• • • Un festival Edgar Tinel et Jan Blockx aura lieu le 5 juillet au Théâtre Flamand. 1 Au Littoral. Les Allemands ne sont pas prêts à quitter notre littoral! Ils ne s'imaginent pas qu'ils vont y rester toute leur vie, mais ils s'y installent avec aise et confort. Leur sévérité est toujours1 exemplaire à l'égard des malheureux habitants de Knocke auxquels pendant plusieurs jours il a été interdit de parler aux habitants hollandais des villages frontières. L'autorité allemande ne veut pas qu'on puisse divulguer ses faits et gestes ni les mouvements de troupes qui se sont produits sur le littoral. A Knocke, on ne brasse plus. Les estaminets ne font quasiment plus d'affaires. Quelle différence avec le mouvement qui régnait les années précédentes, à pareille époque. Les tramways de Knocke à Ostende ne transportent que des militaires. Aux frontières. L'autorité militaire allemande a depuis quelque temps fait prendre une nouvelle pièoe d'identité, rendant impossible toute falsification. Dans toutes les Kommandantures de quelque importance on se sert d'un appareil photographique, qui en cinq minutes permet de tirer quatre au cinq épreuves. La dimension des portraits est de 3 centimètres carrés. Ces portraits sont transmis aux espions allemands et à quelques étrangers au service de l'Allemagne. Ces portraits servent de pièces d'identité et ceux qui peuvent présenter semblables photos reçoivent toute facilité pour le passage,. A Charleroi. Une fête organisée par le6 soins de l'administration communale de Charleroi en l'ihonneur de l'Espagne a été troublée par des incidents au 6ujet desquels les renseignements ci-après, de source certaine, viennent de parvenir au! Gouvernement belge au Havre. ,,La Belgique s'est associée à la fête des Etats-Unis d'Amérique; elle devait s'associer à celle de l'Espagne. Dans nos écoles surtout, ces fêtes ne pouvaient passer inaperçues ; il faut que nos enfants sachent bien ce que ces deux pays ont fait pour le ravitaillement de la Belgique. Un programme sommaire avait été arrêté avec M. Cobaux, directeur général. Causerie sur la fête et sa signification dans chaque classe, chants et jeux. Pour qu'il restât une trace dans l'esprit des enfants, le bourgmestre voulait qu^ le travail journalier fût remplacé par un amusement, qu'ils gardassent l'idée d'une fête. On avait donc dit que chaque école ferait une promenade et qu'on en profiterait pour faire passer les enfants devant le consulat d'Espagne et leur montrer le drapeau espagnol qui y flotte. Ban© l'esprit de l'administration communale de Charleroi, il n'y avait donc aucune idée de manifestation. La petite fête devait avoir lieu un lundi. Malheureusement le bruit s'est répandu (et ils ee répandent vite en ce moment), que l'on devait masser toutes les écoles devant le consulat, y chanter une cantate, y acclamer le consul, etc. Xl n'y avait pas un mot de vrai, mais beaucoup de parents l'ont cru et se sont réunis sur le boulevard, près du consulat ; des curieux désoeuvrés se sont joints à eux et douze à quinze cents personnes se trouvaient dans les environs attendant les enfants qui ne sont pas venus. Une troupei d'Allemands, commandée par les sous-officiers, est sortie de la caserne, s'est jetée sur les curieux et les a refoulés dans tous les 6ens, barrant les rues, arrêtant toute circulation. Un chien furieux et démuselé était avec un sous-officier et se jeta sur la foule- Il i mordu plusieurs personnes.. Un Allemand tenait un vieux bonhomme par la gorge; un agent de police est accouru pour l'inviter au calme, mais le chien s'est jeté sur lui et lui a déchiré le pantalon. Un fontainier qui passait a été fortement mordu à la main. Des groupes d'écoles étaient arrivés du côté du boulevard-Janson ; îîs ont été refoulés, se sont débandés, mais ont pu être réunis peu après. Il n'y a pas eu d'accident parmi eux. Tout le mal est venu d'une erreur involontaire : des parents qui ont cru bénévolement qu'il y avait une fête préparée et des Allemands qui ont perdu la tête et ont vouliu disperser des curieux ; ils ne se sont même pas enquis du motif du rassemblement, ils ont foncé avec leur chien. Plusieurs personnes inoffensives ont été arrêtées, mais assez vite relâchées. On dit, mais cela n'a pu être vérifié, que le sous-offioier qui commandait aurait été puni. Le bourgmestre a été entendu, mais comme témoin, par le juge de Cliarleroi puis, sans avoir pu se défendre, il a été condamné par le jugement suivant : arrêté. 1. — L'avocat Dewandre, Franz, de Charleroi, rue de Brabant, 1, bourgmestre faisant fonctions à Charleroi, Belge, est imposé d'après le par. 18, chapitre II, du décret impérial sur les dispositions légales de guerre extraordinaires contre les étrangers, du 28 déoembre 1899, pour une arnen-ïe de deux mille marcs, payables à la Caisse de l'Arrondissement jusqu'au 10 juin 1915. Au cas de non-paiement en temps voulu à un emprisonnement de trois mois parce que, le 17 mai 1915, il a, à Charleroi, ors du jour anniversaire de la naissance du roi d'Espagne, permis à la directrice d'école de cette ville de se rendre avec les enfants des écoles devant la maison du consul espagnol en cette ville, dans le but d une démonstration. et lui avoir fait une^ ovation particulière et parce qu'il a causé^ par là un attroupement d'hommes et excité (agité) la population locale. 2. Il est donné avis de ceci à M. Dewandre par la Commandantur par la remise de la copie incluse. 3 Une copie de cet arrêté est communiqué à la Caisse d'arrondissement. 4. __ Duplicata de l'arrêté pris par : le Juge, (s.) von Gladies, Général1 Major. Certifié conforme. Ce jugement contient des erreurs flagrantes. . Le juge parle de ,,la directrice d ecole 3e oette ville.'' Il igrore qu'il y a cinq directeurs et oinq directrices à Charleroi. Le but de la promenade n'était nullement une \démonstration" ; il n'y a pas eu d'ovation particulière au consul, il ne de-vait pas y en avoir. Voilà comment nos ennemis usent de leur pouvoir temporaire ! C'est non seulement une injure de plus à l'adresse des Carolo-régiens, qui y sont habitués, mais, passant par dessus ceux-ci, elle vient frapper 1 Espagne dans la personne de son représentant. Encore une gaffe ! Quand nous serons à un million ...... Aux catholiques belges Nous recevons la lettre suivante : Breda;, 24 juin 1915. Monsieur le Rédacteur en chef, Voulez-vous me permettre de répondre quelques mots à votre article intitulé : ,,Aux catholiques belges"? Il pourrait rendre, nos prêtres odieux ou du moins suspect© à vos lecteurs, contrairement à toute justice et à toute vérité, ce que voua ne voudriez certainement pas. Je suis Hollandais, mais j'ai de nombreux parents en Belgique. J'y séjourne souvent. J'y ai fait mes humanités aux Jésuites à Bruxelles, et complété mes études universitaires à Louviain. La Belgique est comme ma seconde patrie. Je ne voudrais pas qu'entre elle et ma patrie de naissance il y eût un malentendu' aussi grave que celui que je voudrais dissiper ici. L',,Echo Belge", que je lis toujours avec un vif intérêt — car j'en suis un lecteur fidèle — me permettra bien de lui dire qu'il s'est trop hâté de généraliser un de ces cas isolés, fort regrettables sans doute, mais dont on ne peut faire grief à notre clergé tout, entier. Je reconnais d'ailleurs volontiers que les déconcertantes appréciations prêtées par un journaliste allemand à Mgr. l'archevêque d.'Utrecht n'étaient pas faites pour retenir votre honorable collaborateur. Mais il a déjà vu sans doute dans nos journaux combien il faut en rabattre, et que cj'etst, une fois de plus, le cas de dire avec les Italiens: Traduttore, Tradititore. Non, nous catholiques et notre clergé, nous ne sommes pas si germanophiles ! Sans doute au début de la guerre ,nos sympathies allaient plutôt à l'Allemagne. La Hollande est un peu le satellite de l'Allemagne comme la Belgique celui de la France- Petite Allemagne et petite France. La défiance imméritée, mais séculaire, de l'Angleterre, et chez nous, catholiques, le ressentiment du combisme qui a si malheureusement sévi en France, accentuaient fort cette tendance naturelle. Mais quel revirement d'opinion depuis la violation éhontéejde la neutralité belge, le piétinement, l'exploitation systématique, le saignement à blanc de votre beau pays! A l'heure qu'il est, croyez-le bien, nous vous sommes acquis coeur et âme en très grande majorité. Comment la conception du patriotisme allemand, tel. que nous l'avons vue se révéler depuisxla guerre, pourrait-elle ne pas révolter un clergé aussi distingué que le nôtre par son sens moral et si sagement chrétien? Cette conception est radicalement antichrétienne, cet idéal est fait d'orgueil et de violence, au rebours de l'idée chrétienne toute d'humilité et de douceur. C'est un rêve sanglant de domination universelle, renouvelé de celui des Romains. Tu regere imperio populos, Romane, me-mento, avec cette différence que la conquête romaine était généralement un bienfait pour les nations subjuguées, au lieu que la conquête allemande serait une calamité sans égale pour l'Europe asservie. Non, ce monstrueux idéal n© saurait trouver grâce à nos yeux. Pour nous, c'est profaner le beau mot de patriotisme que de l'appliquer au fanatisme allemand, Deutschland ueber ailes, évocateur.du fanatisme des janissaires d'autrefois. Mais voyez, nous dit-on, comme les Allemands se font tuer pour leur patrie! Les Belges, les Anglais et les Français ne se font-ils pas tuer pour la leur? Chez vous le mépris de la mort nous rappelle nos martyrs, chez les Allemands, Bonnot et sa bande scélérate. Non, ce fanatisme ne trouve pas d'admirateurs dans notre clergé, pas plus dans le clergé protestant d'ailleurs que dans le clergé catholique. Je connais beaucoup de prêtres séculiers et réguliers; je n'en connais aucun qui soit germanophile. J'ai fait à Louvain la connaissance d'ecclésiastiques de tous nos diocèses, qui y ont conquis leurs grades de théologie. C'est donc une élite. Nous nous réunissons annuellement en souvenir du temps heureux que nous avons passé ensemble sous l'aile de votre Aima Mater. Notre dernière réunion a eu lieu récemment. Les horreurs de Louvain ont fait naturellement les frais principaux de la conversation. Il n'y a eu qu'une voix ou plutôt qu'un cri pour flétrir l'ambition et la bar-barie de l'Allemagne: „Dat overheerschend Volk!"..< Et n'est-il pas significatif aussi, que si Mgr d'Utreoht a cru devoir donner de l'eau bénite de cour à son interviewer allemand, c'est, comme il vient de le déclarer deux fois par la voix du Ceritrum, pour adoucir la blessure des déclarations trop nettement, pour ne pas dire trop brutalement, anti-allemandes d'un des professeurs de son Grand Séminaire. J'ose compter, Monsieur le Rédacteur en chef, sur l'insertion- de cette lettre dans votre estimable journal. Vous ne voudriez pas laisser notre clergé en suspicion auprès des Belges, dont il a si bien mérité en se multipliant naguère au service de leurs pauvres- réfugiés. \ J'ai l'honneur, Monsieur le Rédacteur I en chef, de vous offrir l'assurance de ma j considération la plus distinguée. ~ ^ JWile

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods