L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 15 May. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 25 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/445h990b05/
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Année N°. 570 S cents CIO Centimes) Lundi 15 mal 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer •Journal quotidien du matin paraissant en Hollande.. » Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: fi. X. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 3797, Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _ , , . ( Charles Bernard, Charles HerbieS, Comité de Rédaction: { „ , , , | René Chambry, Emile Pamparé. i i Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements! Hollandefl. 1.50 par mois. Etrangerfl. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclamest 30 cents la ligne. jggj^gjjjgï————g——DP»= i ma——■ La guerre ne du Duinhoek La première fois que je fus sur 1< front de l'Yser, on me présenta quelque iparfc dans un abri do Ramscapelle ur [Français frisant la quarantaine, un pékir à la silhouette élégante et d'allure toute militaire. Le regard vif sous le lorgnon la fine moustache relevée, le mollet biei pris dans l'indispensable ^leggin": c'étail M. Henri Malo, ancien officier de chas 6eurs, historien et romancier, l'auteur de joe vivant livre sur Jean Bart et les Corsaires de Dunkerque qui se lit comme le plus passionnant des Fenimore Cooper La guerre le surprit dans la villa charmante qu'il habite depuis sept ans: chaque été, entre Adinkerke et la Panne au bord d'un chemin solitaire, que protège les hautes dunes, qu'ombragent de vieux arbres ployés au feuillage frémissant. Il courut à Dunkerque se mettre à la disposition de l'autorité militaire: les motifs de sa réforme furent pour la troisième fois confirmés. L'écrivain regagna 6a charmante retraite du Duinhoek. Aucun* prescription ne pouvait l'en déloger, N'était-il pas régulièrement domicilié à Adinkerke? Et, tandis que les journaliste* étaient traqués sans pitié par l'autorité militaire, que des correspondants de guerre fameux moicissaient pour quelques heures sur la paille humide des cachots-, M. Henr: Malo continua de cultiver son jardin e1 se mit à observer de là les formidables événements dont la Flandre maritime allait une fois de plus être le théâtre. I. emmagasina les impressions, les images pathétiques ou drôles, les méditations qu. composent à l'esprit de l'historien confrontant les événements dont il est le spectateur avec ceux du Passé, découvrant des pérennités émouvantes. Il est sorti de ecû-e expérience unique un livre excellent, priais, pris sur le vil', le meilleur peut-être qu'on ait encore écrit sur la bataille de l'user. (*) Assis dans son jardin, à l'ombre des to^va^Qls, M. tienri Malo n'a qu'à tendre l'oveille: il sait, d'après la canonnade, la direction du vent, si une action s'engage à Lombaertzyde, ou à Dixmude, à hauteur ' d'Vpres ou Armentières et quels moyens y sont mis en oeuvre. Il voit passer les abeilles d'or et les taubes qui pondent des oeufs sinistres- dans le ciel bleu, où moutonnent de petits nuages blancs. Par dessus le haie, il regarde la route que, du matin au soir, parcourent, avec un bruit de marée, troupes et convois. Quel espoir gonflait nos coeurs quana, fin septembre 1915, ensemble nous voyions par cette route nos lanciers belges aux flammes joyeuses cavalcader vers Adinkerke. Les divisions de cavalerie avaient étrê reformées au grand complet. Nos lanciers et nos guides, longtemps inactifs, allaient passer par la trouée de Loos. On le voit doue: M. Henri Maie, de toijs les écrivains et journalistes, fut avantagé par les circonstances. Il se fait en outre qu'il connaît merveilleusement tout ce pays de la Flandre maritime où, après Liège et la Manie, la monstrueuse offensive allemande fut brisée. Et il nous montre dans les pages les plus attachantes de son livre comme l'histoire se répète: une fois de plus, \1'inondation arrêta là, es octobre 1914, un ennemi venant cô l'Est, comme cela s'était produit à plusieurs reprises au cours des siècles. , ,Les conditions naturelles restent invariables. La guerre que soutiennent ici nos soldats avec une vaillance indomptable et une incroyable bonne humeur, c'est, renouvelée, la ,,guerre des grenouilles" ainsi baptisée par les gentilshommes de Louis XIV et qui leur répugnait si fort. Déjà il y a plus de cinq cents ans,, aujourd'hui notre vieux poète Eustache Deschamps, qui la pratiqua bien à son corps défendant, en gémissait amèrement au long des ballades éplorées qu'elle lui inspira, avec le regret du ,,pain légier de Carpentras" et ,,de ce bon vin frisque, friant et cler, dont à la Court est ma gueule arrosée". Les braves fusiliers marins de l'amiral de Ronarch, qui défendirent Dixmude avec nos braves piotes qui les aiment, ont de qui tenir. Ils ont répété les exploits de ces troupes de la marine et des Galères qui, sous les ordres de Langeron, se battant dans l'inondation, réussissent en 1708 à couper les communications entre les Impériaux assiégeant Lille et le port d'Ostende, d'où ils tiraient la plupart de leurs approvisionnements.En 1793, l'armée du duc d'York s'avançait de Ftwnes, s'établissait au camp de Ghyvelde et se préparait à attaquer Dunkerque. Une inoneiation a été tendue sur la région des Moeres, ce qu'on eût fait pour MM. les boches, s'ils avaient passé l'Yser en 1914. Une escadre française, commandée par Costagnier, ancien corsaire, vient bombarder le camp de Ghyvelde. De même, plus tard, les monitors et croiseurs anglais »taperont" dans les légions boches campées ou en route entre Middelkerke et Nieuport. Qu'on n'aille pas croire que le livre de M. Henri Malo ne contient que des aperçus historiques de cette sorte. Le ,,Drame des Flandres" est plutôt un. recueil de table'au-tins pris sur le vif, d'un style alerte, une série incomparable d'instantanés littéraires. Il y a des pages amusantes à cô.te des autres. Shakespeare n'est pas le premier i .Qui ait montré que le drame et la comédie JUà ou s'interpénétrent. Il faut lire les pages sur le professeur autrichien en villégiature au Duinhoek, i élans une maison voisine de celle où mourut de Molinari, le célèbre économiste; 6ur la ! mobilisation dans ce paisible hameau, sur ! le gendarme en bonnet à poils surveillant la frontière française du haut du clocher d'Adinkerke, sur les deux premiers mois ! de guerre au littoral belge, du temps où le > bourgmestre d'Ostende $e cessait, comme ses administrés, de répéter „que la saison était ' bien compromise." Il y a des tableaux charmants, comme ! cette vision d'Afrique dans les sables de Coxyde, les goumiers et les spahis à cheval 1 au sommet des hautes dunes. Il y a des pages tragiques sur Ypres la Mutilée, la Mort de Dixmude, Nieuport sous les obus, le bombardement de Rajinscapelle. Il faudrait tout citer. Dans le flot des livres sur la guerre, en voici un qui restera, parce qu'on n'y peut trouver aucune trace de ,,chiqué". C'est la réalité prise sur le vif, par un homme qui sait regarder et raconter. Louis Piérard, *) Henri Malo: Le Drame des Flandres (Un an de guerre: 1er août 1914—1er août 1915) Ed. Perrin, Paris. ■P I 3B.m Nos héros Le ,,Moniteur" a publié récemment la liste des militaires belges auxquels la Croix do Guerre, créée par un arrêté-loi de la fin ; de l'année dernière, était décernée comme conséquence d'une décoration d'un de nos ordres nationaux obtenue antérieurement pour actions d'éclat. Parmi ces militaires figurent quatre officiers qui sont actuellement en Hollande. Ce sont : le lieutenant-général Dossin, chargé d'une mission relative aux militaires belges internés; le commandant Nyssens, des lanciers, transporté en Zélande à la i suite de blessures graves reçues au combat de St. Laurent, et deux officiers internés, le commandant Delfosse et le lieutenant Fli-bus, qui avec leur compagnie cycliste restée ( complètement isolée au nord de la provinœ ' d'Anvers, alors que les Allemands étaient à Anvers depuis le 9 octobre, ont franchi la frontière néerlandaise le 14 seulement. Voici comment ont été justifiées les distinctions que ces officiers obtinrent dans l'ordre de Léopold, notse ordre national le plus élevé : Le lieutenant-général Dossin, la plaque ■ de grand officier, pour sa belle <x>nduite pendant la bataille de l'Yser. / Le commandant Nyssens, la croix de chevalier, pour : ayant été coupé de l'armée pendant la retraite d'Art vers, avoir soutenu glorieusement le combat avec son escadron * contre des troupes très supérieures en nombre, jusqu'au moment où il tomba couvert de blessures. J Le commandant Delfosse et le lieutenant ] Flibus, la croix de chevalier, pour : le dévouement et le courage dont ils firent ^ preuve pendant l'accomplissement de missions spéciales dangereuses. Pour nos soldats \ m front j Produit d'une tombola organisée à Ici cantine des internés ( à Maassluis destiné à nos frères . d'armes au, front. (Reçu par ' V entremise de M. le 1er ser- 1 gent-major belge Van Stevens) 9.50 fl. j i Pour h Croix Rouge. j Mme Lambert 0.50 fl. i e « «s» i G i cawn ( La Belgique n'est pas une 1 route.... ; Un journal suisse citait dernièrement un 7 'mot bien joli d'un petit Chinois, auteur c d'une composition sur la guerre: ,,La Bel- 1 kique a dit: Je ne suis pas une route; je c suis un pays." Un autre journal suisse, ,,Le Genevois", 1 ajoute à ce mot charmant le charmant com- * mentaire suivant : 1 ,,Notre confrère disait qu'il aurait bien I voulu trouver cette définitiem. Nous aussi. ^ Elle est admirable; elle est si simple et si s claire que seule la droite conscience d'un * enfant pouvait la formuler de manière * lapidaire — et définitive. Oui, plus tard, l'histoire héroïque de la Belgique au cours Ç de cette guerre n'aura qu'à reprendre le 1 mot du petit écolier chinois: ,,La Belgique c était un pays, non une route." Et, pays, » elle a agi comme tel. 1 ,,Les Allemands lui avaient fait cette ^ gratuite injure de considérer son territoire comme une avenue; le petit Chinois a été frappé uniquement de ce fait que la notion f de patrie est incompatible avec la permis- \ sion donnée à l'étranger do promener ses hordes guerrières sur le sol national. <: ,,Et il l'a dit d'une façon si naïve et si c juste, que c'est bien le cas de s'écrier que t la vérité sort de la boucha des enfants^ ^ En Belgique. A Bruxelles Il se confirme que les boches vont construire un nouveau camp d'aviation dans les Bnvirons de Bruxelles. * * * Les boches essayent d'enrôler des femmes belges comme infirmières volontaires;. * * * Notre confrère ,,L'Indépendance" reçoit la lettre suivante de Bruxelles: Depuis quelque temps déjà, nous avons trouvé un petit truc ingénieux pour opérer la multiplication du beurre. On vend régulièrement de petites barattes qui servent à doubler la quantité de beurre en y ajoutant du lait. La préparation que l'on obtient ainsi s'appelle couramment du ,,rebeurre". On peut déjà voir à certaines vitrines des affiches portant: ,,Rebeurre". Nous rencontrons couramment des soldats allemands, eïont l'ancienne plaque en bronze, portant le fameux ,,Gott Mit Uns", n'est maintenant plus aujourd'hui qu'en vulgaire zinc ! Cette transformation ne fait pas bon effet sur le moral des Boches superstitieux. L'état d'esprit de la population bruxelloise reste toujours bon. Les nouvelles amusantes que l'on se raconte passent de bouche en bouche, les dessins des caricaturistes se reproduisent en cartes postales et contribuent largement a maintenir la confiance populaire dans le triomphe de notre juste cause. Un de ces derniers dessins, qui représente une jeune mariée, avec sa cor->eille de noce, dans laquelle figurent avant >out : deux oe-ufs, des. pommes de terre, de3 egumes et un gros morceau de viande. A la suite de l'ordonnance du gouver-leur général, prescrivant le port de la nuselière pour tous les chiens, même pour es chiens tenus en laisse, un brave bruxel-ois s'est promené au boulevard avec un setit' toutou minuscule ; la pauvre petite ûête portait une muselière d'une dimension vraiment ,,kole>ssale". Ce fut un succès de fou rire. Lorsqu'on entend quelquefois proférer le ,Deutscbland ûber ailes" le Bruxellois ne nanque pas d'ajouter: ,,Ja, Deutschland iber ailes vervloekt", en y mettant un iccent- du plus plat marolien. Nos braves concitoyens ne laissent passer i/ucune occasion de faire comprendre aux eunes gens, qui restent encore dans la cà-îitale, au lieu de s'empresser d'aller remplir leur devoir dans les rangs de notre irmée, tout l'odieux de leur conduite. Il y a quelques jours, j'ai assisté à la cène suivante : Dans un tram est assis un rieux Monsieur. Entre un jeune homme, îoquettement habillé, souliers clairs, clia->eau sur l'oreille, en mains une superbe •aquet-te de tennis. H s'as6ied à côté du sde-ux Monsieur. Celui-ci contemple avec prand intérêt la raquette; le jeune homme, voyant ce mouvement d'attention, l'homme l'âge remarque: ,,Jolie raquette en effet, Monsieur, que vous avez là ! — En effet, l'esfc-ce pas?" Le vieux Monsieur soupèse 'instrument de jeu, l'examine attentive-nent, et, le remettant solennellement au eune homme, lui dit: ,,En iîffet, Mon-ieur, c'est beaucoup plus léger qu'un ueil !" A l'arrêt suivant, le jeune homme 'esquiva prestement... H y a quelque temps (vous comprendrez jue je ne donne ni la elate, ni le lieu) les Allemands ont activement recherché un xrêtre que l'on croyait s'être réfugié dans m couvent. Des perquisitions y furent ai tes une dizaine de fois, mais on ne re-rouva pas le prêtre. Il était pourtant bien laiiG l'établissement. Seulement, les soldats lu kaiser ne reconnurent pas notre excel-ent compatriote dans la personne d'une eligieuse qui se trouvait au lit atteinte l'une... grave maladie. Tous ceux qui ont onnu cette histoire en ont fait nat-urelle-nent des gerbes chaudes. A ajouter au chapitre des atrocités: il era établi, lorsque nous serons libres (les >reuves en seront données), qu'un grand wxméranien, lors de la première occupation Lu village d'Elewyt, s'amusa à casser les >oignets des civils, hommes et femmes, de e village, dans le seul but d'exhiber sa orce. Il sera établi aussi, qu'à Wespelaer, in de nos compatriotes a été pendu par les >ieds et fusillé en cette positiem. On four-lira encore la preuve de ce qu'à Bulken, très de Wespelaer, vis-à-vis du mur où on usilla plusieurs de nos compatriotes, les oudards du kaiser avaient fait placer une able-et un banc, pour pouvoir se délecter à Erur aise de ce spectacle abominable. Les Allemands ont beaucoup perquisi-ionné, et perquisitiemnent encore tous les ours—cm dit même en ce moment qu'ils >nt arrêté quatre ou cinq porteurs de la ,Libre Belgique," afin de mettre enfin la nain sur les éditeurs et rédacteurs de ce aillant journal. * * * Une école normale de l'Etat, destinée à ormer des instituteurs flamands, sera ou-erte'en octobre prochain à Bruxelles. En vertu d'une décision notifiée par M. e La Vallée-Poussin, secrétaire généra-l du éparteanent des Sciences et Arts, les élèves evront être âgés de 15 ans au moins et de % ans au plus au 31 décembre écoulé. A Anvers Parmi les actes déposés au greffe du tribunal de commerce, on remarque beaucoup de nouvelles sociétés commerciales, ayant pour objet l'achat et la vente de denrées alimentaires. C'est par excellence un ,,signe des temps * * * Le nombre des inscriptions pour le cours de sténographie institué par l'Association anversoise a été tellement considérable qu'il a fallu dédoubler le cours. On a été justement sévère pour les admissions. Les récipiendaires ont dû passer un examen pour iustifier de leurs capacités générales. C'est le seul moyen de former une élite et d'éviter l'admission de jeunes gens insuffisamment préparés au point de vue des notions indispensables, à commencer par une parfaite connaissance de la langue. Nous avons eu antérieurement des cours de sténographie, où il y avait au début une trentaine d'élèves et dont trois seulement ont persévéré ! Il y a eu dans l'occurrence une soixantaine d'admissions. L'un des cours aura 35 élèves, le second 25» A Lâége Enfin, nous en avons!... Mais c'est pour planter seulement!... Les personnes qui s'étaient fait inscrire il y deux mois au bureau central de ravitaillement, rue Saint Etienne, peuvent se présenter à ce bureau à partir de ce jour, pour prendre livraison de la commande, à raison de 15 kilos de pommes de terre par 100 mètres carrés de terrain disponible. Le prix fixé est de '25 centimes le kilo. Les intéressés devront se rendre au dépôt communal de la rue du Vieux-Mayeur en vue de payer et d'enlever le stock auquel ils ont droit. * * * La semaine passée, les Boches ont traversé Liège, venant de la direction de. Longdoz et se dirigeant vers les Guillemins, avec de gros canons tout neufs. Les canons d'assez gros calibre étaient traînes par 4 chevaux chacun et recouverts de fleurs. * * * Les autorites allemandes en Belgique ont ' dressé la liste de tous les moutons (nombre, i race, âge, etc.) existant dans le pays, et i ont donné l'ordre aux propriétaires de les ! faire tondre. La quantité de laine récoltée : devra être déclarée auprès d'une commis- i sion spéciale. Défense formelle est faite de ! vendre laine ou moutons. Au L*aax<erraîb©&sr'j§ Voici quelques renseignements fournis par M. de Dorlodot sur les événements qui se sont déroulés dans la ville de Marche depuis août 1914 : Du 5 au 11 août 1914, la petite ville de Marche fut constamment traversée et retraversée tantôt par des patrouilles allemandes se dirigeant vers Humain et Rochefort, tan- i tôt par des patrouilles françaises qui, le 10 et le 11, se rencontrèrent avec les premières en de sanglantes escarmouches à Bande, à Hot- , ton et à la ferme de l'Assiette. Mais bientôt le bruit courait que l'armée impériale était à Manhay et, en effet, le 12 août, après avoir forcé les habitants à enlever les arbres qui barraient les routes, les troupes allemandes faisaient leur entrée à Marche. Pendant trois fois vingt-quatre heures, cavaliers, fantassins, artilleurs se succédèrent comme dans un cortège sans fin. Puis, le 15, Marche se réveilla dans une apparente quiétude, mais le canon qui grondait dans la direction de Dinant rappelait à tous l'imminence du danger. Le 16, d'ailleurs, le défilé des troupes recommença et ce fut pendant huit jours et huit nuits comme des torrents d'hommes en armes. De temps à autre, la monotonie de ce spectacle était troublée par l'apparition navrante de tel bourgmestre, de tel curé des environs qui, ! garotté comme un criminel, était forcé de suivre les groupes armés sous la garde d'un uhlan. Un jour, la population vit apparaître un ; chariot chargé de civils du village de Hol-logne, prétendûment francs-tireurs: Parmi eux, elle reconnut le bon curé de Lignières. Les uns furent emprisonnés à l'hôtel de ville, les autres, attachés aux arbres qui bordent la route afin de terroriser les habitants, restèrent pendant plusieurs heures dans cette situation critique. Le 18 août, le curé de Lignières, tentant de s'échapper, fut blessé d'un coup de feu. Aussitôt, des troupes qui passaient par la Grand'rue, se dirigeant vers Dinant et Namur, s'élancèrent armées de haches et de marteaux ous les coups répétés desquels elles défoncèrent les portes de l'hospice Liber t et saccagèrent la cour Meurisse. Les habitants, qui avaient été cependant dépouillés de leurs armes n'en furent pas moins accusés d'avoir tiré un coup de feu et la ville de Marche se vit frapper d'une amende de 50.000 francs à payer dans les 24 heures. De nombreux soldats blessés furent soignés au Cercle libéral, à l'école des Filles, au Pensionnat des Soeurs de Notre-Dame et chez M. Jadot. De nombreuses troupes logèrent aussi à la gare et dans les maisons situées au-dessus du passage à niveau, à la i Place aux Foires, à l'école communale et à la maison Justin, à, la Portes Basse, route de Namur; l'hospice Libert et les maisons de la station, au-dessus du passage à niveau; " * • • Maisons pillées. Maison de Mme Parée, habitée par Mme veuve Pierre, de Humain, près de la station; maison Mirand, route de Namur; l'hospice Libert et les maisons de la Cour Meurisse; le magasin d'armes Delfosse (les marchandises qu'il contenait furent jetées dans un étang), les maisons abandonnées par leurs habitants: le château du baron de Bonhomme, à Bas-Champs. * * * Civil tué. M. Colle (vieillard); un ouvrier autrichien qui habitait Marche depuis plusieurs années. • • • Ciyjl blessé. Une fillette du nom de Mathieu, aujourd'hui complètement rétablie. « • • Civils prisonniers. M. le notaire Bourguignon, bourgmestre de Marche, M. le juge Halleux, le secrétaire communal M. Valentin, M. Gilles, commissaire d'arrondissement et son premier commis, M. Hanin et M. Lhermite ont été emprisonnés pendant quelques jours en août-septembre 1914. M. Michel et un de ses enfants (route de Hollogne) furent emmenés en Allemagne. Ils sont revenus de captivité vers septembre 1915. Le notaire Louchay, de Nassogne, fut également condamné à la prison et enmené en Allemagne. M. Paul Siou, cocher chez M. de Belle-froid, à Aye, fut aussi emprisonné. Mme de Sauvage,de Jemeppe-Hargimont, fut condamnée à payer une amende de 100.000 francs et M. Bolle, marchand de bois à Hollogne, fut condamné à une amende do 10.000 francs. Aujourd'hui la ville est occupée par une compagnie de Landsturm. La populaticin n'est, de leur part, l'objet d'aucune vexation. Le ravitaillement et les comités de secours fonctionnent à la satisfaction de tous. Les militaires et réfugiés de la ville de Marche sont invités à donner de leurs nouvelles à M. de Dorlodot, 4, Priory Gardens, à Folkestone (Angleterre), qui s'efforcera de les transmettre aux membres de leurs familles restés en Belgique. M. de Dorlodot communiquera aux personnes qui lui en feront la demande une liste (incomplète) d'habitants de Marche décédés pendant les derniers mois de-1914, et pendant l'année 1915. On est prié do rappeler, en faisant cette demande, son adresse exacto en Belgique. A Ostesrede On se figure communément, dit le ,,Sport Belge", qu'Ostende est presque entièrement détruit, ,,démoli par la flotte anglaise". Ce n'est pas du tout exact. Nous avons rencontré récemment une personne qui avait pu quitter il n'y a pas longtemps la ville et qui nous a mis en mesure de renseigner nos lecteurs sur la situation détaillée du désastre. La gare maritime n'est nullement rasée. Le grand hall vitré seul est anéanti. De même au Kursaal, le toit de la salle des fêtes est tombé. Le reste est intact, y compris la ,,Tour verte", qui faisait la joie de la Digue, aucun dégât. Le palace est au contraire assez abîmé. Le ,,Fort Wellington," qui servait de pesage aux courses, e3t démantibulé. La piste est à refaire. Sont démolis ; le grand phare et une partie des écuries et de l'hôpital militaire, ré-oemment construits de ce côté du pier; quelques rares maisons environnant la gare maritime, une partie de l'hôtel de la Couronne, l'hôtel de l'Espéranoe (ooin du boulevard Van Iseghem et de la Digue),, une maison do la rue des Soeurs-Blanches, deux maisons de la rampe de Flandre (les bijouteries vraisemblablement), la; Cintra, au oentre de laquelle est ,,entré" un obus, abîmant aussi les immeubles contigus, c'est-à-dire l'Ainé-rica et l'Alexandra; enfin le Bodega du coin du Kursaal. Une brèche, déjà réparée, avait été faite au début dans le mur du Majestic. Et c'est à peu près tout. Blankenberghe, au ccntraire, est beaucoup plus abîmé. A Mariakerke, dégâts insignifiants. Middelkerke a beaucoup souffert, et Westende est rasé. Amx frontières Une commission spéciale, formée de militaires boches, s'occupe activement de découvrir de quelle façon des renseignements sont continuellement envoyés de Belgique en Hollande. Huit personnes notables ont déjà été arrêtées à la frontière, relativement à cette question. Malgré la fermeture sévère de la frontière, journaux et lettres ne cessent de passer en fraude. * * * Une multitude d'avis boches touchant l'agriculture et l'horticulture ont été affichés dans le Limbourg. Les Allemands font labourer tous les terrains disponibles. fl y a un an 15 mai 1915. — En Belgique, les alliés enlèvent au, nord d'Y près, avant de H et Sas, plusieurs tranchées ennemies et occupent imt partie de, Steenstracto, à Vouest du canal et du pont sur l'Yser. Au nord de So\uchez. Vcâtiaqxtâ française, w'o'ymsfl.. « iEODEKS S ZOON 4Pfj§L Hofweg 11 LA HAYE. |np ÛQsfoiîie myt sur mesure depuis fZl.SO Les Jeux Paletots". La ,,vieux paletot", c'est le soldat befaj qui a conservé ou réendossé l'ancien costume bleu-foncé du début de la guerre. On 1 oppose avec insistance au soldat kald, et on note à cette occasion ses deux caractères principaux : d'abord qu'il n'essaie ramais de tuer des Boches; ensuite qu'il ne ressemble pas à un Anglais. Ce serait d'ailleurs une erreur de croira que le premier de oes caractères le différencie suffisamment de tous les kakis... Quand il vient en permission à Paris, le ,,vieux paletot" fait encore son petit effet... A Paris, on oroit aisément que tous les uniformes arrivent de Dixmude ou de Verdun, et on salue les uniformes avec véné-ration...Mais, dans la zone des armées, le ,,vieux paletot" n'est pas si bien traité. Ses chefs, qui sont des kakis, l'emploient à toutes les besognes obscures qui font que, là-haut, à la ligne de feu, l'armée des kakis rayonne et flamboie... Tous les serviees d'intendance et de ravitaillement, pour que là-haût, sur l'Yser, les armes luisent et que :es figures soient roses, il les accomplit silencieusement dans ses magasins, dans ses bureaux, dans ses ateliers de l'arrière; et, quand il monte vers le Nord, vers la ligne de feu où il sent quand même passer parfois^ des vents d'héroïsme, le ,,vieux pale-tôt pousse 1 humilité jusqu'à réfectionner les routes et à enlever les boues par où doi^ vent passer les troupes ardentes des ka-kio, ^ Du haut de son talus, du bord de sa voie de chemin de fer, du seuil de son magasin, il les regarde défiler... Mais il n'ose gnèixj insister des yeux et affronter la comparaison... Devant les beaux soldats alertes, armes et eïasqués, il n'est qu'un pauvro ,,vieux paletot" garé des dangers, avec la barbe qui lui,est poussée plein la figure, et eles rides plein le front, et un vieux képi de l'ancien temps dessus... * * * Mais je vous entends : d'où sort-il, cG i,vieux paletot"- ? Mesdames, messieurs, le ,,vieux paletot" sort de Liège, de Namur, d'Anvers et de 1 Yser. C'est lui qui est parti en chantant vers la frontière, en août 1914. C'est lui qui, au lendemain de l'ultimatum, a été la Réponse, et- la Riposte. C'est lui qui s'^t i.lustré dans le3 comWts rougea cMi Liège, où 20.000 ,,vieux paletots" restèrent plantés sur le sol natal, le temps qu'il fallut, cctoime des clous, comme des bornes; c'est lui qui, à Namur, fut étreint jusqu'à l'étouffement, et qui se dégagea d'un bond ; c'est lui qui battit les flancs aux Allemands aux trois sorties d'Anvers, trois coups de triques, avant, pendant et après la Marne ; et c'est lui enfin, mêlé aux pantalons rouges et aux gros-bleus d'alors, qui barra, dans sa volte-face fameuse, la rente de Calais et de la France aux Allemands, rués sur l'Yser. On le releva blessé, un jour ou l'autre, 6ur les cailloux des routés ou dans les feuilles des bois ; on le déterra, à demi-mort, des forts effondrés; on le conduisit, grelottant de fièvre, miné de fatigue cru de maladie, dans les hôpitaux de l'arrière. Et, comme les vides qu'il avait laissés dans les range avaient été comblés par les gars nouveaux qui voulaient et devaient se battre, quand il sortit des blancs draps paisibles ou des dépôts consolateurs, le vieux soldat de la vieille guerre remit son vieux costume et se mit obscurément au travail qui fait ejue, là-haut-, les armes luisent et que les figures sont roses. Et si la gloire d'aujourd'hui est pour sea ieunes frères venus plus tard dans un monde plus vieux, le ,,vieux paletot" pense ave» attendrissement cjue c'est lui qui a mérite que des noms de victoires fussent brodés en lettres, d'or sur les drapeaux. Paris, la grande intuitive, peut saluer les vieux paletots'' — avec vénération. F. H. Crimauty. N. D. L. R. Nous reproduisons d'autant plus volontiers cette note de l',,Intransi-gmnt" que le glorieux eobriquet de ,,Vieux Paletots" s'adresse tout spécialement aux soldats internés en Hollande qui furemt ceux qui donnèrent la Réponse e* la Riposte, à Liège, à Namur, à Haeten, à Anvers et qui ne regrettent qù'une chose, c'est de n'être point de la finale de

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