L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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11 January 1915
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s.n. 1915, 11 January. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 25 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/707wm14p8t/
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jèr® Année N«. 8Q. S cents (ÎO Centimes) Lundi 11 janvier 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. •Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N.25. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. f Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: ; Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abontiemems et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOORBURGWAL, 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement l En Hoiiancie f!. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger fl. 2.00 ,, ,, .Nos Jeunes Gens. Cette nouvelle année 1915 n'est pas banale. On reçoit des cartes, des lettres qui n'ont pas lo ton des cartes et des lettres qu'on reçoit généralement» à cette epoque. Les amis sont un peu partout, en France, en Angleterre, en Hollande. Hélas, ceux restés en Belgique ne peuvent même pas par l'envoi d'une carte avec un simple nom tracé dessus dire leur peine ou leurs espérances. Mais on pense à tous- Les barrières que les Allemands élèvent à la frontière n'empêcheront pas oe courant irrésistible des âmes. Parmi ces cartes, ces lettres je retiens celles des amis au front. Elles respirent la confiance, je ne sais quoi de mâle et d'ardent. Les beaux moments que nous vivons et comme, à côté, les petites trahisons et les menues perfidies que la vie apporte paraissent négligeables. Voici un ami qui a une femme, des enfants. Depuis cinq mois il est à l'arrière du front, quelque part dans l'Eure. Son régiment n'a pas encore marché. Quelques expéditions vers la ligne , do feu n'ont fait qu'aiguiser le désir de tous ces hommes, presque d'âge mûr et qui ont des responsabilités, a aller se battre avec les jeunes, à donner leur sang, à mourir — peut-être — à vaincre certainement. Griserie d'un sang qui est bon et ne peut mentir? Soit, mais froide résolution aussi qu'inspire la raison et le sentiment du Devoir, mot vain naguère et qui est devenu une grande, une haute, une pieuse réalité. Et 6i l'on ne sait expliquer comment *il est possible qu'il y ait au monde une chose qui puisse nous commander de tout abandonner, ce que nous avons de plus cher et dont une sainte obligation nous commande d'être les gardiens vigilants, on a tout de même la certitude qu'il en est ainsi et qu'à cette extrême limite où les mouvements de l'âme dépassent la mesure journalière de sentir, seulement alors le vrai et le beau commencent. Les hommes sont meilleurs qu'on ne le croit. Voici une carte d'un jeune homme: ,,Je me porte à merveille. Je suis encore à l'instruction et espère partir au feu d'ici peu. On y fera son possible et du diable si ça ne servait à rien." Je le revois, fort et blond, dans ce bureau de rédaction où quelques heures avant le bombardement tout était sens dessus dessous. Lui qui avait avec méthode pris au téléphone les fragments d'épopée dont étaient faits nos journaux, qui s'était occupé à mettre de l'ordre dans les récits heurtés des correspondants, et à faire avec sang-froid et une bonhomie toujours souriante son métier ponctuel, il a déposé \i plume et pris le fusil, simplement." Je suis jeune, dit-il, je suis solide. Quelle tête est-ce que je ferais si on me demande plus tard ce que j'ai fait pendant la guerre?" Façon familière de traduire le sentiment de l'honneur le plus fier et le plus pur. Il a serré ses papiers, bourré sa pipe et il est parti. J'ai su qu'il avait déjà mérité les galons de laine. Et, du diable comme il dit, si avec un peu de chance — car je suis garant de 6a bravoure — il ne revient pas avec des galons d'or. Et nous, nous ne savions pas que bous son aspect placide battait un coeur Brdent. Quelle leçon! Quelle leçon, oui, et que tant, tant de fios héroïques jeunes gens ont suivie, que tant d'autres pourraient, devraient suivre encore. Deux cent cinquante mille héros, disait le cardinal Mercier, marchent à la suite de notre Roi. Il n'en reste pas trente nille, ricanent les journaux allemands. Et ris font le compte de ceux qui sont morts, le ceux qui sont blessés, de ceux qui sont prisonniers. Où donc le roi Albert irait-il chercher une nouvelle armée? Les leçons de Liège, de Haelen, d'Aerschot, de Ter-monde, de l'Yser n'ont donc pas suffi? Ils ne Bavent donc pas que cette Belgique qu'ils prenaient pour une terre de marchands, prêts à tout vendre, même leur Honneur, est une terre de braves gens et, :omme le disait M. Henri de Bornier de a France dans une tragédie qui releva le noral des générations françaises d'après (Ô, que la Belgique elle aussi dans ...ces temps de deuil et de misère Trouve cncor des héros lorsqu'il est nécessaire. Ces héros, déjà, font reparler d'eu: Lisez les exploits qu'ils viennent d'accon plir à Nieuport. La belle page ! * Poign< aujourd'hui ils seront légion demain, quar tous leurs camarades qui viennent d'accon plir leur instruction s'en iront au feu leur tour. Et alors ,,du diable si ça 2 .sert à rien!" Ils sauront bien, mais en sei inverse, pendant les premiers mois de cet' nouvelle année 1915 refaire le chemi] mais à rebours, que devant le nombre ■ l'imprévu d'une agression aussi injuste qi soudaine ils ont dû faire à la fin de 191' Nous avons confiance. Charles Bernard. —utg» 1 ^-o-traw. - - En réponse aœ calomnies aiiemandes. II. Voici. la suite de la note communiqué aux journaux par la légation de Beîgiqu à Paris en réponse aux calomnies alleinar des. Le 4 août, alors que la guerre nous éta: déclarée et que l'ennemi avait déjà foui aux pieds notre sol, le ministre de l'inte rieur, M. Berryer, adressait aux 2.700 cote m unes du pays une circulaire explicite coi: cernant les devoirs des autorités et l'atti tu de des populations civiles. En voici un extrait: D'a.près les lois de la guerre, les acte d'hostilités, c'est-à-dire la résistance et l'at trque par les armes, l'emploi des arme contre les soldats ennemis isolés, l'interven tion directe dans les combats ou rencontre ne sont jamais permis à ceux qui ne fon partie ni de l'armée ni de la garde civique ni de3 corps de volontaires observant le lois militaires, obéissant à un chef et por tant un signe distinctif apparent. Si la population d'un territoire qui n', pas encore été occupé par l'ennemi pren< spontanément les armes à l'approche d l'envahisseur sans avoir eu le temps de s'or ganiser militairement, elle sera considéré comme belligérante si elle porte les arme ouvertement et si elle se conforme aux loi de la guerre. L'individu isolé qui n'appartiendrait ; aucune de ces catégories, et qui commettrai un acte d'hostilité, ne serait pas considér comme belligérant. S'il était pris, il serai traité plus rigoureusement qu'un prison nier do guerre et pourrait même être mis ; mort. A plus forte raison, les habitants du pay seront-ils tenus de s'abstenir des actes qu sont défendus, même aux soldats; ces ,acte sont notamment: employer du poison 01 des armes empoisonnées, tuer ou blesser pa: trahison des individus appartenant à l'ar niée ou à la nation de l'envahisseur, tue ou blesser un ennemi qui, ayant mis bas le armes ou n'ayant plus les moyens de se dé fendre, s'est rendu à discrétion. Les autorités allemandes qui ont pénétr les premières dans la ville de Liège ont oer tainement lu les affiches placardées par 1< bourgmestre de cette ville, M.K,leyer, dè le 5 août, lesquelles reproduisaient textuel lement la circulaire du ministre de l'inté rieur. Voici encore, à titre d'exemple, îe texts de l'affiche que le bourgmestre de Bruxêl les, M. Max, faisait apposer sur les murs d< la ville : VILLE DE BRUXELLES armes a feu Les lois de la guerre interdisent à, la< population civile de prendre part aux hostili tés, et toutes les dérogations à oette règk pouvant entraîner des représailles, beau coup de mes concitoyens m'ont exprimé k désir de se débarrasser des armes à feu qu'ils possèdent. Ces armes peuvent être déposées dans le? commissariats de police, où il en sera délivré récépissé. Elles seront mises en sûreté à l'arsenal central d'Anvers et seront restituées à leurs propriétaires après la fin des hostilités. Bruxelles, le 12 août 1914. Le bourgmestre, Adolphe Max. Partout les. administrations communales ont pris les mêmes précautions, soit par des proclamations adressées à la population, soit, ce qui est mieux encore, en prescrivant le dépôt des armes à la maison communale ou aux bureaux de police. Une des premières mesures qu'ont prises les Allemands dans les territoires occupés a d'ailleurs été de répéter la même prescription en l'accompagnant de menaces de mort. Et cependant cette mesure d'extrême prudence, qui a livré des victimes sans défense 3, la rage des envahisseurs, est, elle aussi, exploitée contre nous svec une mauvaise foi irsigne. C'est le comble de l'ignominie. (A suivre.) — m wmi — En Belgique. id n- A Bruxelles. à Le grand wagnérien Maurice Kufferath ne directeur du Théâtre de la Monnaie, a pu 03 blié à Genève, où il était réfugié, une ré , ponse au trop fameux manifeste des intel lectuels allemands. On sait que Maurice n> Kufferath a la plume alerte, brillante. El et bon patriote, il a donc distribué à tous le ne ,,herr Doktor myopes" de l'empire aile 4 rnand une volée de bois vert que ceux-c avaient bien méritée — convenons-en. Gran de colère, aussitôt, évidemment, dans les ré dactions des gazettes prussiennes et autres Comment, un wagnérien aussi ferveir ..n'abonderait pas dans le sens des ,,intellec tuels"? Mais c'est un crime de lèse-Aile magne. Là-dessus, — charivari général e Kufferath agoni de sottises! Une feuilh n'écrit-elle pas qu'il faut prendre Mauric< Kufferath à tous prix, afin de faire ur exemple? Mais le co-directeur du Théâtn de la Monnaie connaissait trop les Aile mands pour vouloir rester en Belgique tanl que ceux-ci y seraient. Et c'est en pur( . perte que les ,,Kolnische Zeitung" et autres 'e papiers vocifèrent contre un homme de bon ie sens qui parlait au moins en connaissance de 1- cause. * * * it i£ M. Guidé, l'associé de M. Maurice Kuf-î_ ferath au Théâtre de la Monnaie, n'a pas 1_ quitté • Bruxelles. M. Reding, le directeur 1_ du Parc, n'a pas voulu rester dans un pays • _ soumis aux fantaisies d'un envahisseur qui n'a pas l'air de priser beaucoup les direct teurs de théâtre M. Fonson a pu en faire l'expérience ! ® * * * >g II n'y a pas que le Palais de Justice qui soit transformé en caserne par l'autorité ^ militaire allemande. Le musée ancien, rue ^ de la Régence, a subi le même sort. Voilà ? donc les Allemands maîtres de ce bâtiment ^ où sont conservés tant de trésors! En regard de ce fait, signalons que l'école allemande de la rue des Minimes est toujours fermée et inoccupée. Sans commen-^ taires! d • M. 1 avocat Cuvelier, fils de l'ancien se-.q crétaire communal de Schacrbeek, a été s nomm° professeur d'histoire à l'Ecole nor-' maie de Troyes. • * » ^ On sait que le gouvernement allemand a ^ 1 amabilité de tenir les Bruxellois queti-diennement au courant des faits de guerre. ® Nous nous en voudrions de ne pas mettre sous les yeux de nos lecteurs les reproduc-L tion des dépêches apposées sur les murs de la a capitale. Voici, pris au hasard, mais au jour le jour, ce que disent les télégrammes qui ? doivent faire connaître la vérité aux Belges. 1 Nous sommes obligés de ne citer que les 3 principales phrases de chacun de ceux-ci, a car ils sont trop longs pour trouver place r sous cette rubrique. O11 verra nettement cependant la ,,façon" de renseigner le pu-r blic et quels sont les sources où nos ennemis s puisent leurs informations : BERLIN, 12-12-1914. Le poëfce flamand , Cyrille Buyse qui, contrairement à son ami e de jeunesse, Maurice Maeterlink, ne sert pas la cause de la France, a adressé la lettre 0 suivante à la feuille amsterdamoise (sic) s ,,Telegraaf" : ,,La Belgique a fait son de-voir, même plus que son devoir. Quoi que tout à fait innocente, elle fut terrassée par ses adversaires et abandonnée par ses amis. 9 La Belgique a été littéralement trompée et " meurt de la mort d'un héros, en résistant e jusqu'à la mort aux ennemis et en s'assurant une gloire éternelle. A cela ajoute le journal ^Politiken" : Buysse est un homme de sentiments nationaux passionnés. Ce que le poëte dit au sujet des alliés de la Belgique est l'avis de beaucoup de Belges clairvoyants. Cela res-^ sort clairement de nombreuses lettres adressées de Belgique à des journaux hollandais. 2, . Le gouvernement général 3 en Belgique. (Le morceau n'est-il pas joli? Voilà les g Belges bien renseignés, n'est ce pas et c'est . Basile lui-même qui rédige sans doute de tels communiqués. A moins que ce soit quel-] que Wertheimer et consorts ?) 3 BERLIN, 13-12-1914. L'abandon de Lodz par les Russes s'est effectué clandestinement. pendant la nuit et, conséquem-n ent, sans combat. D'abord non aperçu, il n'a été cependant qu% le résultat des combats de trois jours qui l'avaient précédé. , Dans ces combats, les Russes avaient eu . des pertes tout à fait énormes, spécialement grâce à l'action de notre artillerie lourde. ' Les tranchées russes étaient littéralement remplies de morts. Jamais, pendant tous les combats de l'Est, pas même près de Tan-nenberg, aucune de nos troupes n'a marché , sur autant de cadavres russes que pendant les combats autour de Lodz-Lowicz et entre la Pabianico et la Vistule. Bien que nous fussions les auteurs de l'attaque, nos pertes restaient de loin inférieures à celle des Russes. Noua avons, par exemple, contrairement à la situation des Russes, perdu relativement peu de morts. C'est ainsi que, lors de la fameuse percée de notre 25ème corps de réserve, nous n'avons perdu de cette partie de l'armée que 120" hommes, chiffre évidemment minime - eu égard aux conditions du combat- LONDRES, 13-12-1914. Le ,,Daily Mail' ' annonce de New-York : l'escadre anglais* rejoignit le ,,Nurnberg" après une chass< émouvante et le somma de se rendre. Le ,,NurnbeTg" refusa et combattit jusqu'à c< 5 qu'il coula. L'escadre anglaise comprenaii [ les croiseura: Shannon, Achilles, Cochran< et Natal." ! (On remarquera que le gouvernement mi litaire allemand a recours ici ,à un journa' ajiglais.) Le 13, l'offensive française — ici nous résumons — est arrêtée. Evidemment, les Français perdent beaucoup de monde : tués blessés, prisonniers. En Pologne, les Allemands font 11,000 prisonniers (non compris ' croyons-nous les morts enterrés sur place el qu'ils comptent parfois parmi les prisonniers faits.) Le 14, c'est la conversation de von dei Goltz avec 1111 correspondant de la ,,Neue Freie Presse" à Sopliia,-^conversation que nous avons publiée et qui a soulevé, a Bruxelles, devant les affiches, des tempêtes de rire. Le bon von der Goltz, l'organisateur de l'année turque qui vient de triompher( !) si brillamment à Sarykamysj, en laissant aux mains des Russes un corps d'armée — y dit notamment : La situation en Belgique est entièrement normale. La population belge gagne la conviction que les Allemands ne sont rien moins que cruels. L'enthousiasme belliqueux et la morale préparés en Allemagne en vue d'une guerre qui puisse.durer des années et qui est toujours vivace ainsi que l'entretien matériel de nos troupes, ne laissent subsister aucun doute de ce que l'Allemagne restera victorieuse. Quand à la Turquie, le Feldmaréchal déclara qu'il regardait avec une vive satisfaction l'armée turque, qui a fait de grands progrès au cours des dernières années. Sa conviction est, dit-il, que la Turquie se justifiera brillamment." Décidément, M. von der Goltz n'est pas prophète ! Puis, les télégrammes démentent les avances des français et un communiqué autrichien laisse entendre à qui sait lire • entre les uigne3 que ça va si bien pour les Autrichiens que ça va mal ! Quelque chose dans le genre de ..Triomphe écrasant ; nous sommes f...ichus!" Nous continuerons demain la revue de ces informations si complètes et dont l'impartialité nous réjouit ! A Lié|e, La vie, au pays de Liège, s'écoule dans une monotonie pénible, disent ,,Les Nouvelles". Naturellement, le chômage perdure presque partout. Il y a donc énormément de sans-travail et c'est surtout pour ceux-ci que l'attente se fait longue. La question du ravitaillement semble être favorablement résolue. Le pain gris servi par les .municipalités est bon. La viande ne manque pas. L'éclairage fonctionne, soit au gaz, à l'acétylène ou au pétrole- Ce dernier coûte toujours très cher, 1 f. à 1 f. 20 le litre. L'argent se fait rare. Les billets régnent en maîtres. Beaucoup d'établissements industriels en ont émis et font des avances à leur personnel inoccupé. Nombre d'administrations communales ont fait de même, dans le but de pouvoir payer leurs fonctionnaires et employés. Il est, hélas ! regrettable que cela 11e se généralise pas. Quelques administrations communales se sont abstenues jusqu'à maintenant d'user de ce moyen facile et légal de suppléer à leur disette de fonds. Elles préfèrent — pourquoi? — tirer lamentablement le diable par la queue, et obligent leur personnel à faire de même, 11e le payant que partiellement. Elles laissent au surplus s'accumuler leur dette envers eux. Or, tôt ou tard, elles devront bien les acquitter tout de même. Alors pourquoi attendre? Quand elles devront solder tous ces arriérés, ce ne sera qu'avec la lenteur et la mauvaise grâce ordinaires, que connaissent si bien tous ceux qui attendent' ,,l'argent administratif". En certains endroits, le mécontentement est muet et latent, mais très grand. * * * Le règne de l'affiche continue à sévir. En voici quelques-unes, parmi les plus intéressantes : ,,Le gouverneur général fait savoir que ,,les délais pendant lesquels doivent être faits les protêts et autres notes concernant les recours, délais prorogés par l'arrêté royal du 20 nov. 1914, sont prorogés à nouveau jusqu'au 31 janvier 1915." Une autre, émanant du même, porte que ,,l'arrêté du roi des Belges du 3 août 1914, concernant le retrait de fonds sur les dépôts en Banque reste en vigueur jusqu'au 31 janvier 1915, avec la restriction qu'il a subie par suite de l'arrêté royal du 6 août 1914 et avec l'extension qui lui a été donnée par l'arrêté du 23 septembre 1914." D'autres intéressent plus directement le gros public, telles : une affiche abrogeant toutes les mesures belges relatives aux lois sur la milice et la garde civique. Une autre encore promulgue la loi récemment votée par les pouvoirs belges et relative au travail des femmes et des enfants.Et puis, il y en a une passablement con-i trariante, la voici textuellement „Vu les graves abus commis sans cessc par la population, toute navigation entre ,,Liège et Maestricht sera interrompue à partir du 1er janvier jusqu'à nouvel ordre, Exception est faite pour les bateaux qui servent au ravitaillement de la population. ,,En même temps tout trafic avec la Hollande (personnes, voitures, etc.) est interdit sauf par Mouland, la Plank (Route de Bat-tice) et Gemmenich. Les postes de frontière ont ordre de tirer sur les délinquants" ! En, revanche, en voici une qui a été bien accueillie par le public, qui ne pouvait plus circuler en ville après 8 h. du soir (heure allemande) : ,,Les habitants de Liège et des communes situées à l'intérieur de la ligne des forts .-ont, à partir du 2 janvier, autorisés à circuler librement jusque 10 heures du soir (h. allemande) dans, les rues et sur les ponts. Après 10 heures, tous les habitants doivent être rentrés à leur domicile, sauf ceux qui sont porteurs d'un permis émanant du commandant de Liège. • Les restaurants, cafés et brasseries peuvent rester ouverts jusque 9 heures du soir (heure allemande). Après 9 h., ils doivent être fermés et leurs lumières éteintes. Exception est faite pour les établissements qui ont uno autorisation du susdit commandant."Cela est déjà mieux. Dans la plupart des localités do la position de Liège, des patrouilles de soldats allemands veillent à l'observation de-ces mesures; elles sont accompagnées de policiers belges locaux, et ceci est excellent car c'est de nature à éviter tout malentendu. La vente au café des boissons fortes est interdite après 5 heures du soir. Ces diverses mesures sont, nous le constatons avec satisfaction, observées scrupuleusement..* * * Nous- avons dit que M. le général en retraite G. Fivé et M. Gilles, l'entrepreneur lien connu, ont été arrêtés par les Allemands sous l'inculpation d'espion âge. Ils viennent do passer en. conseil de guerre où M. l'avccât F. Mallieux lés a défendus et où leur franchise leur a sauvé la vie. Le général Fivé a été condamné à 15 ans de forteresse, M. Gilles à la détention à .perpétuité.A m Pajrs Wallon. 11 y a douze jours, à Monceau sur Sambre, vers 2 heures de l'après-midi, plusieurs* soldats allemands se prirent de querelle. Le lendemain, tôt matin-, un des soldats fut trouvé assommé. Mais, ce qui est incroyable, c'est que le commandant fit arrêter aussitôt plusieurs civils, — qu'on relâcha d'ailleurs après que leur innocence eût été reconnue. Cela ne suffisait pas ! La commune allait ecre frappée d'une amende de 40.000 francs si le couj>abîe n'était pas découvert. Et nos ennemis prirent comme otages îe curé de Monceau-sur-Sambre et le baron Houtart ! Dire que jadis, on s'accordait à croire qu'il y avait d"s juges ô Berlin! Sans doute y sont-ils tous restés et ne servent-ils pas dans l'armée allemande? Car un tel fait est criant d'injustice. De quelle dose de patience nos pauvres populations jie doivent-elles pas s'armer? _ mm* Pont-a-Celles a souffert du passage des troupes allemandes. Une partie du hameau de la Casse du Bois a été incendiée. La maison du docteur Thirionet est détruite. Huit civils ont été mis à mort. Dans l'église, les Allemands avaient fait prison-i i-ers près de 600 habitants. Ils ont été libérés grâce à la courageuse intervention du curé. Pre9 du cimetière, ûn combat s'est livré entre Prussiens et Français. • * * Il ne c'est rien passé d'anormal à Luttre, Rines, Liberchies, Viesvilles, G-omp-Buz. le oeisvrs ioténrate. Oui, ce fut de l'étonnement pour ceux qui fuyaient Anvers bombardée, de trouver la Hollande prête à recevoir tout un peuple, chassé de ses foyers, abattu, la mort dans l'âme! En ces heures inoubliables d'émotion douloureuse, l'amour d'une patrie chère qu'il avait fallu quitter en toute hâte et sans être sûr de revoir intacts les lieux que l'on aimait, occupait toutes nos pensées. Mais certains ont pu échapper, un instant, à la hantise des événements qui avaient précipité leur fuite. Ils ont pu accorder leur attention aux multiples rouages d'une organisation qui leur permettait de reprendre leur vie régulière, que le siège de la ville avait désorganisée. Et ils n'ont pas pu cacher leurs sentiments d'admiratif étonnement. Quoi, nous fuyons une ville que le fracas des obus secoue tout entière, dont les maisons s'effondrent ou brûlent sous la pluie des projectiles, nous arrivons en Hollande — après quels soucis et avec quelles difficultés ! — et c'est comme si l'on nous attendait de longue date? Et les plaies au coeur étaient pansées bien vite au contact de tant do dévouement .simple, d'amabilité franche, de chaude cordialité. Après le son du canon qui nous avait si longtemps broyé, du bruit aux oreilles qui nous avait mis si souvent le feu aux tempeg, on eût dit un souffle frais qui aurait passé sur l'amical silence de la mer au printemps et nous aurait baigné longuement le front. Qui donc en perdra jamais le.souvenir de l'arrivé© en Hollande, où l'on respirait, enfin, 1 librement? Oui, certes tout était profc ! Sans doute, l'on nous attendait! Le 3 août l'Allemagne, nous souffletait de sa déclaration de guerre j le 8, le ,,Ne-derlandsch Comité tôt steun van Belgische en andere slachtoffers" était créé. Il n'avait pas fallu huit jours pour jeter les bases d une organisation aussi complexe et qui comptera parmi les plus utiles qu'on ait jamais fondées. Sitôt ceux de Visé, ceux de Mouland accourus à Maestricht, abandonnant derrière eux, tout ce qu'ils possédaient — l'idée germa de créer un organisme qui vint en aide, efficacement, aux malheureux chassés par la guerre de leurs foyers en cendres. Ce fut r,,Algemeen Handelsblad" d'Amsterdam qui signala en premier lieu le devoir qui lui semblait devoir incomber à toute la Hollande et, après un vibrant appel paru dans l'édition du 6 août, 1',,Handelsblad" prometait immédiatement une somme de 295 il. à la commission a constituer. La question de 1',,Handelsblad": ,,Nos concitoyens ne pourraient-ils pas constituer une commission?" ne.resta d'ailleurs pas longtemps sans réponse. M. Léon Delhez qui, -dans le même but, avait fait insérer un appel dans le journal ,,De Telegraaf", s.'adressa au Consul général de Belgique, M. G. van der Aa. Ils décidèrent d'inviter quelques concitoyens à une réunion à ce sujet et, dès le 7 août, cette réunion avait lieu au Consulat où furent présents, en dehors des deux organisateurs précités: M.M. R. Jansen, Jos. M. Delville, J. H. Worst, W. F. C. Druyve-steyn, M. C. Th. van der Schalk, L. van Humbeek et W. A. Hamelberg, tous membres de la direction de la ,, Société belge de Bienfaisance" et du ,,Comité de Patronage" de cet organisme. U11 bureau provisoire fut composé de M.M. van der Aa, Delhez et Delville, respectivement président, secrétaire et tréso- * . rier. A ce comité s'étaient encore joints: M.M. G. J. Fabius, Bern. J. Veldhuis et J. Th. Boelen. -Les deux premiers cités s'étaient fait de nombreux amis en Belgique en siégeant dans les commissions néerlandaises pour les expositions de Bruxelles et de Gahd, tandis que M. Boelen, qui venait de revenir des contrées situées à l'est de la Meuse en Belgique, était à même de tracer un tableau fidèle de la situation. Le comité provisoire se constitua définitivement sous le nom do ,,Comité néerlandais d'assistance aux victimes belges de la guerre". (Ce titre fut changé plus tard en ,,Comité néerlandais' d'assistance aux victimes belges et autres", d'accord avec le ministre des affaires étrangères aux Pays-Bas, lorsque aussi des réfugiés de nationalité néerlandaise, allemande, autrichienne et russe, qui résidaient en Belgique, vinrent implorer assistance). Un bur eau quotidien fut nommé, se composant de M.M. G. van der Aa, président d'honneur, Louis Regout (Maestricht), président; J. Th. Boelen, Léon Delhez et Bern. J. Veldhuis, secrétaires; G. J. Fabius, trésorier. Lors de la répartition des travaux,' il fut convenu que M. Boelen assisterait le comité de dames pour l'habitation, que Mr. Delhez, comme Belge, resterait en relation avec ses compatriotes, tandis que M. Bern. J. Veldhuis prendrait à sa charge la direction du secrétariat ainsi que des travaux et de la correspondance y relatifs. M. L. Regout ne put cependant pas accepter la présidence. Celle-ci fut alors offerte à M. Th. Stuart, ex-commissaire du Gouvernement pour les Pays-Bas à l'exposition de Gand de 1913, qui l'accepta volontiers et l'occupe encore toujours. Dès le 11 août, ce# bureau quotidien se réunit à peu près chaque jour au secrétariat, Kalverstraat 64, gracieusement mis à sa disposition par M. Bern. J. Veldhuis. Les nominations faites et les premières dispositions prises, — ça n'a pas traîné. Les membres du comité se mirent en campagne. On travailla dur, sans repos, avec ce souci constant de faire bien et vite et de consolider les bases d'une oeuvre d'autant plus durable que la guerre "menaçait d'être longue à mesure que les événements tragiques frappaient la Belgique, coup sur coup. Le comité central s'établit à Amsterdam, et des sections furent formées — auxquelles nous rendons un hommage sincère à Maestricht, Tilburg, Bréda, Flessingu, Middel burg, Kloosterzonder, etc. (elles sont trop pour les citer toutes). La tâche de ces'sections fut d'autant plus ardue qu'elles se trouvaient près des fronti'. Non pas que les autres comités, de l'intérieur ou du nord, restassent inactifs! Ils s'occupaient d'assurer à ceux des Belges, qui pénétreraient jdius avant dans le pays, le gîte, les vivres et allaient bientôt enseigner les enfants. Aussi, lorsque la grande invasion se produisit, que tout Anvers, ses environs et, tôt après, les deux Flandres eurent déversé en Hollande leurs populations chassées par les canons allemands, nos compatriotes trouvèrent, avec ce sentiment de vif étonnement tout de suite renforcé de gratitude, que j'ai mentionné tout à l'heure, — toutes les Mlles de ce pays hospitalières, tous les villages et jusqu'au moindre de ceux-ci, nrèts à les recevoir. Mûrie longuement, travaillée avec intelligence, forte du concours d'hommes dévoués, l'oeuvre fut donc tout de suite en mesure d'agir efficacement. (à suivre) René Chambry.

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