L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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30 October 1914
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s.n. 1914, 30 October. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/d50ft8fk7b/
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jère Année INT°- 7. lo Centimes Vendredi 30 Octobre 1914 L'ECHO BELGE «Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. L'Union fait la Force. Belge est notre nom de Famille. Toutes lie» lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOORBUHOWAL 234-240. Téléphone : 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herblet, Comité de Rédaction: ; Gustave JPeellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. L'union dans l'action. Jvbtre pays est envahi, nos cités détruites, nos compatriotes martyrisés par milliers. La crainte des hordes guerrières, pour qui il n'est plus ni conventions internationales ni lois humaines, bien plus que l'effroi causé par les bombes a chassé en masse vers les peuples voisins généreux et hospitaliers toute une population travailleuse eb, pacifique. ^Et maigre tout, quand même, la Belgique se relève, elle vibre partout où il y a des Belges, en France, en Hollande, en 'Angleterre. Les écrivains, les journalistes ont ressaisi la plume,... c'est VIndépendance qui. renaît à Londres, c'est l'Echo Belge qui 6ô fait entendre en Hollande, c'est la Belgique qui paraît au Havre; les artistes surmontent les angoisses du moment pour faire connaître les productions nationales; les orateurs, dans les pays libres,clament notre amour de la liberté, racontent comment notre, neutralité fut. brutalement et indignement violée par une violation avouée du droit des gens, et exposent les souffrances de tout un peuple. Tel " un arbre vigoureux, brisé par la tempête, ne tarde pas à donner les jets de nouvelles branches, notre pays mutilé manifeste partout son impérissable besoin d'activité, son- génie particulier. La Belgique se montre grande dans l'adversité comme elle fut noble et courageuse devant le danger. Qui donc peut rêver d'enchaîner un peuple qui possède de pareilles ressources d'énergie? Comme l'écrivait notre immortel compatriote Charles De Coster dans son chef-d'oeuvre:,,0n ne lue pas Nele, le coeur, TJlen- spiegel 3,l'esprit de la mère Flandre...' ,,Flandre peut dormir... mourir jamais 1" * * # "Elle est bien dure, la tâche importante qui incombe à ceux qui sont obligés de subir le contact de l'ennemi, aux administrateurs communaux qui ont la charge de maintenir l'ordre sous l'envahisseur et d'assurer, souvent malgré lui, la vie matérielle de la population. Mission délicate et terrible qui mit en relief le grand et noble caractère du bourgmestre Max. Son. exemple désormais fameux de dignité, son refus de serrer la main qlie lui tendait le grand chef ennemi, a été pour tous ses collègues du pays un encouragement, pour tous les Belges un sujet de [ fierté. Noua avons chez nous des milliers de citoyens qui, à la tête de leurs communes, sont aux prises avec les plus grandes difficultés.Le rôle ingrat qu'ils ont assumé les expose chaque jour. Il importe que ce rôle soit compris par tous et spécialement par ceux qui se trouvent à l'étranger. Que personne ne sous-évalue • sa nécessité et surtout que l'on s'abstienne de jugements sans éléments suffisants et d'ailleurs prématurés. L'union de tous, en action et en pensée, est indispensable en vue de la résurrection de notre I>ays. Dr. TERWAGNE, député d'Anvers. Le Kbits» Paarre. Nous avons plaisir à reproduire la conclusion d'un très bel article paru dans le „Algemeen Handelsblad" et dû à la plume autorisée de Monsieur Charles Boissevain. La sympathie qu'il y témoigne à notre peuple et à ses souverains éveillera dans les cercles de réfugiés belges des échos qui raffermiront les liens d'amitié qui viennent de se créer entre la Hollande et la Belgique. „Et maintenant, je m'incline profondément devant un couple de nouveaux pauvres, qui donnent à tous un lumineux exemple de courage, de persévérance et de complet dévouement à une tâche dans une infortune •ans pareille. Je m'incline profondément devajit lo foi te rôiûô des Bekesi ~ Ce grand jeune Roi avec sa charmante e gracieuse femme, dont le tendre sourire e l'aimable cordialité que nous avons apprii à admirer en Hollande, sont de nouveaux pauvres sans précédent. Ils ont presque tout perdu. Sans qu'il y ait de leur faute il ont été dépouillés de leur territoire en quelques semaines comme par un torrent de lave. Intrépidement ils ont tenu ferme au milieu de l'épouvante. Le Roi a fait ce qu'il a senti être son devoir, Il a été la conscience de la Belgique et a conféré ainsi à son peuple une gloire impérissable. Il combat jusqu' à la dernière extrémité, il reste parmi ses soldats, et sa femme, sa Reine, la fidèle inspiratrice de sa vie, reste à ses côtés, le soutient et l'exalte. Grande est leur peine, parce que la souffrance de leur peuplé monte jusqu'au ciel et cette souffrance est la leur. On les a soudainement dépouillé de tout, 0 les nobles nouveaux pauvres. Jadis la besace des Gueux fut à Bruxelles un symbole d'héroïsme. Eh bien! le roi et la reine des Belges transforment une misère soudaine en un manteau royal, plus somptueux que l'hermine. Propos de Guerre. A en croire les journaux anglais —- et non des moindres— VAllemagne se 'préparerait à envahir VAngleterre... Est- ce que, vraiment, le grand Etat-Major serait à ce point fasciné par l'exemple de Napoléon? Car, ?» l'oublions pas, c'est ce grand capi-i taine fronçais qui a créé la guerre moderne, les manœuvres en position centrale et les grands mouvements débordants. L'attaque prononcée dans le flanc de Vennemiy déjà occupé par le combat de front, n'est pas une invention allemande. Tout ce que les généraux du Kaiser réalisent à cette heure, ne sont que les méthodes napoléoniennes mises au goût du jour. Le bluff . allemand peut sembler la réplique du célè-ses opérations, aucun n'a su produire l'ef-aveugle en son étoile, qui devait d'ailleurs le mener fatalement à- Waterloo, malgré son génie méticuleux et ses inspirations foudroyantes. Car, si merveilleuse que soit son aptitude à se plier oaix circonstances, à improviser les solutions les plus inattendues, , on est frappé par le côté systématique de ses pensées et de ses combinaisons. L'esprit de logique et de méthode était chez lui poussé aux dernières limites. L'étonnante manœuvre d'Arcole, l'ingénieuse défense offensive de Rivoli et la prodigieuse embuscade d'Austerlitz ont sans doute tourné la tête à nos ennemis, qui ne sont d'ailleurs point encore parvenus à égaler ces véritables tours de force militaires. Aucun général allemand n'a jusqu'ici pu donner ce tour original et extraordinaire à ses opérations, auvun n'a su produire l'ef- , fort d'imagination qui doit les enfanter. Pas un Lannes, pas un Ney, pas un Murât, Bemadotte ou Davout ne se sont révélés.... si ce n'est, peut-être, dans le camp opposé, Joffre le Taciturne, qui crée et invente, ,,ll y a trop de ,,von'- dans l'armée allemande!" me disait, récemment, un .militaire. Et je le croirais, à voir l'effort compact, des armées d'Outre-Rhin. Certes, elles avancent, mais bien péniblement^ La Grande Armée volait à la victoire.... mais elle était conduite par des chefs sortis des rangs. On dirait même que les Blùcher de 181J/., les Molkte de 187.0 ont disparu. Mais souvenons-nous que la Grande Armée fut constituée d'abord comme grande armée des côtes, en vue d'une invasion de la Grande-Bretagne. On a dit que Napoléon n'avait jamais eu l'intention d'exécuter cette descente, et voulait seulement effrayer l'Angleterre. Pourquoi, alors, créa-t-il le corps des dragons et hussards à pied? Pourquoi, aussi, plus tard, endossa-t-il l'échec, au lieu de se vanter du succès de cette feinte. Ce fut bien, en réalité, une expédition avortée, devant laquelle recula le grand homme. Ne nous étonnons donc pas si l'Allemagne tente de rééditer l'aventure des camps de Boulogne, Ne. nous étonnons pas davantage de la voir bientôt, comme, celui qu'elle copie si servilement, donner de grands coups Crêpée dans l'eau...« devant Douvres ou Folkestoneli G, P, «m i • ■ m En Belgique. A Bruxelles. M. Jacqmain, échevin de l'Instructioi Publique, est toujours à son poste. * * * D'après ce que nous apprennent de nom breux amis de Bruxelles, les vexations di l'autorité allemande se multiplient au poin de rendre la vie complètement impossible L'administration du maréchal Von de] Goltz se montre particulièrement tracassièr< en ce qui concerne la presse. Non seule ment il est défendu de transporter, de colporte] ou d'offrir en vente des journaux non auto risés, il est aussi détendu de les lire! C'es; ainsi qu'un citoyen de Bruxelles a été condamné à un mois d'emprisonnement poin avoir conservé chez lui un n°. du „Times" * * * Aussi les perquisitions se multiplient. Le dénonciation du premier misérable venu suffit pour être exposé à la visite des sbires, Au - demeurant Bruxelles est plein d'espions et, comme jadis à Venise, on peut dire que les murs ont des oreilles. Il faut accorder cette justice aux Allemands qu'ils n'agissent pas en traîtres ! Le public est avisé qu'il circule partout deî agents en habits civils. Ceux-ci se répandent dans les cafés où ils tâchent de surprendre les conversations particulières en sorte qu'on n'ose plus parler que de la pluie ou du beau temps. Ces ... informateurs se tiennent aussi dans les groupes qui se forment devant les proclamations. A la moindre réflexion désobligeante, même à la moindre plaisanterie, le loustic voit se mettre un grand revolver sous le nez cependant qu'il est prié sans aménité d'accompagner son possesseur à la Kom-mandantur.Cette Kommandantur regorge de gens arrêtés ; les prisons sont pleines ainsi que les sous-sols des ministères transformés en cachots. .* * * Une perquisition très1 sévère a eu lieu au Théâtre des Galeries. Son directeur, M. Fonson, était accusé de récéler un stock de vêtements civils pour favoriser l'évasion de nos soldats. Cette perquisition n'adonné aucun résultat. A Anvers. Beaucoup d'Anversois retournent en Hollande. * # ». A partir de ce jour, il n'y a plus que du pain bis, la pénurie de la farine se faisant sentir de plus en plus. * * * L'absence absolue de Nouvelles se fait sentir. Aussi est-ce avec impatience qu'on attend le retour dès Anversois qui s'étaient réfugies en Hollande. * * » Les Allemands ont mis l'embargo sur tous les charbons qu'ils ont pu trouver, .* • * A Berchem, 400 maisons ont été atteintes par le bombardement, quelques-unes très légèrement. Le nombre de maisons détruites est inconnu. * * * L'état-major allemand dont nous avions mentionné le départ est installé, dit-on, depuis hier à Turnhout. Les soldats de la landwehr ont remplacé les hommes de la landsturm. • * * Les canons se trouvant dans les forts de l'enceinte-rempart sont tournés vers la ville. * * * Avant-hier, près du Canal au Sucre, le long des hangars, les Allemands déchargeaient plusieurs wagons bourrés d'équipements militaires belges. Ils en faisaient le triage et tout ce qui leur semblait passable était mis dans, des sacs et emporté par les soldats. Serait-ce pour se déguiser encore en soldats belges et tendre aux nôtres de nouveaux guet-apens? * * * Le Weber a 'rouvert ses portes. C'est près de ce café que, chaque jour, les musiciens allemands déversent des flots de musique. * * » Rue Général Van Merlen, huit .maisons sont entièrement brûlées. 7 « * * Il est défendu formellement aux soldats allemands d'entrer dans les cafés. Ils doivent aller chercher leurs boissons dans les magasins. Ces malheureux, pour la plupart pères de famille âgés, excitent la pitié. Ils ont l'air de pensionnaires de l'hospice des vieillards et sont revêtus d'uniformes usagés, très peu propres. Seuls, les officiers sont fort bien habillés, simplement, proprement. Ils semt, en général, très polis. * • * *. Il y a environ trois mille soldats dans notre ville, * * » Mardi, un aviateur, un des nôtres, a survolé la ville à une très grande hauteHr. v8» Tous les chevaux et les vélos sont de nouveau réquisitionnés. Aucune voiture ne 1 peut quitter Anvers. • * * L'autorité allemande a fait acheter dans , l'un des grands magasins de nouveautés sept cents costumes civiJs. t A Liège. ' Le fils du sénateur Magnette a été incarcéré en Allemagne. Son crime? Il aurait: écrit, il y a bientôt deux ans,, contre l'enseignement allemand, • * ë Le port des cocardes tricolores belges est interdit. Une altercation très vive a éclaté récemment entre un notaire de la ville et un officier allemand voulant lui faire, enlever sa croix civique. Le notaire a été mis en 1 prison. » * « Les gardes-civique sous le commandement d'un caporal, qu'on a surnommé „Pecquet", 1 sont parvenus à réussir le fameux „parade mar,ch". Les pauvres soldats, citoyens sont un peu la risée — bien malgré eux—des Liégeois, 1 toujours prêts aux plaisanteries. On les a surnommé les „froussards de la mort"! .• • A Les magistrats ont repris le cours de leurs travaux. Il y a peu de manquants. Les avocats, par • contre, sont fort peu nombreux. De ce chef les affaires ^émisés" sont en grand nombre. A Narraur. Le bourgmestre de Gand, M. Braun, s'est rendu dans notre ville. Son auto était pavoisé aux couleurs belges et allemandes. * * # Les Allemands cherchent à remettre les forts de Namur en état. Ils ont construit, là ou les travaux de reconstitution leur étaient impossibles, des voûtes en béton qui ont jusqu'à quatre mètres d'épaisseur! On signale depuis peu ' une recrudescence de travail, qui serait la conséquence directe de la bataille de l'Aisne, Car, eu égard à la tactique allemande, ne pas avancer équivaut à renoncer à la victoire. Et l'on sait à Namur que les troupes teutonnes n'avancent' plus depuis longtemps. La vie, à Namur, est calme. A Charleroi. Charleroi a beaucoup souffert des combats qui se. déroulèrent jusque dans les rues de la ville. Un de nos amis revenant de la. cité carolorégienne nous affirme que la ville fut prise et reprise jusqu'à cinq fois par les troupes alliées. La ville haute et la ville basse furent successivement bombardées. Il en résulte qu'une grande partie en est irrémédiablement détruite. A présent, il n'est pas rare de voir quelque brave liomme raccommoder lui-même, à l'aide de vagues matériaux, sa maison endommagée, ébn toit transpercé et que les pluies d'automne ont rendu peu habitable. Mais la population vit dans une frayeur constante et facilement compréhensible, si l'on songe que les infortunés carolorégiens furent pris entre deux feux et qu'en cas de victoire des alliés sur l'Aisne le même fait pourrait se reproduire. Un grand nombre de civils a péri dans les combats'. .• * *. M. Devreux, bourgmestre, etBuisset, député de notre ville, se sont rendus à Londres afin de trouver des spurces de ravitaillement, au besoin par voie d'emprunt, pour la population ouvrière et nécessiteuse de notre ville et de ses environs. «t»-—„ La missim belge. La mission belge, envoyée aux Etats-Unis, vient de rentrer en Europe. Elle a recueilli de vives sympathies, en Amérique, et même celles des plus notoires germanophiles. Lisez ce que'écrit dans 1',,Outlook l'ex-président Roosevelt, ami personnel du Kaiser: ,,Dans un temps où il se trouve encore des peuples pour écraser, sans l'ombre d'un prétexte et par simple brutal intérêt, une nation peu nombreuse, honnête, vaillante, laborieuse, digne de tous les respects et garantie par les plus solennels traités, chacun aurait tort de compter, pour 6a propre sauvegarde, 6ur son honnêteté, ses bonnes intentions et 6es traités. Les Belges ont sauvé l'honneur. Les sympathies du monde vont à eux et l'on pourra en voir l'effet à l'heure du règlement final. Une paix qui ne redresserait pa6 les torts infligés à la Belgique et n'en préviendrait pas le retour ne serait pas une paix." — iii—n i La véritable Grandeur. Il arrive qu'on escompte d'avance la victoire.... Bien avant la guerre, par exemple, les Allemands, avec ce curieux mélange de présomption et de naïveté qui est un des côtés de leur caractère, ont dressé le bilan- de ce qu'ils avaient l'intention de prendre à la France : un quart de isx>n territoire avec quelques quinze millions d'habitants, toutes les colonies françaises y compris d'Algérie, vingt ou trente milliards en espèces etc. C'est, ainsi que ces messieurs entendent maintenir à l'Allemague la place qui lui revient. Il nous est arrivé, au cours de ces conversations où entre deux bocks on change la carte de l'Europe, d'entendre soutenir la thèse que la Belgique avait droit à un agrandissement de . territoire pour l'indemniser des pertes qu'elle avait subies pendant la guerre. Il serait étonnant, en effet, que chez nous noa plus la guerre n'eut point tourné la tête à d'aucuns m créé certain courant de mégalomanie et d'impérialisme, dont, de sang froid, on ne peut approuver, ni la tendance ni l'esprit. Nous sommes certains, quant à nous, de l'issue favorable pour notre pays de la lutte des nations.. ,Cette fois le bon droit a la force à son service, la force, c'est-à-dire l'élan unanime de la France, son génie militaire, et l'entraînement de ses soldats, l'inépuisable réserve d'hommes de la -Russie, la froide, ténacité de l'Angleterre et ses immenses ressources matérielles. Et tout cela finira bien par avoir raison de l'effort allemand destiné à s'user et à s'affaiblir un peu davantage chaque jour. Mais la Belgique, qui n'a pas demandé à entrer dans ce conflit gigantesque, la Belgique ravagée, piétinée, trempée de sang, couverte de ruines et de cendres, ne demande que le droit de rentrer dans ses anciennes frontières et la paix, qui lui permettra de panser ses blessures, de relever ses foyers détruits, de pleurer et de glorifier ses morts. Elle a su magnifiquement se développer par son commerce et son industrie. dans les limites de son ancien territoire et ce qu'elle a su faire dans le passé elle le ïera encore dans l'avenir. Ses peintres et ses poètes ont puisé dans son sol chargé , d'histoire des thèmes d'inspiration magnifiques et émouvants. Et il ne faut pas qua ce sol, une fois de plus consacré, par 'la souffrance et fa gloiro, soit agrandi pour .oon-Ainuer d'être la source immortelle de nos plus pures- et de nos plus fières exaltations. Une acquisition territoriale même aux dépens d'un ennemi qui nous a injustement attaqués, et qui nous a traités plus durement que jamais conquérant, gêné dans sa conquête ne le fit avant lui, affaiblirait l'excellence de notre cause. Elle pourrait devenir le germe d'injustices futures et nous ne' voulons pas que, devant l'histoire, r.ous puissions seulement avoir l'apparence de n'avoir pas été justes jusqu'au bout. Non, nous n'avons pas besoin des champs ni des villes de la Prusse rhénane ou du Palatinat pour être une grande nation. Ce n'est pas sur la carte, "c'est da-ns le génie do ses fils, dans leur abnégation et leur héroïsme que doit éclater la grandeur de la Belgique. C. B. Les Belges à La Haye. Chaque jour les Belges de La Haye se réunissent au café Hollandais, Groenmarkt, sous la direction de M.M. Van de AVouver, notaire, Dupont, avocat, et Persil. L'assemblée de mercredi a été particulièrement intéressante. Les députés Fléchet, Feron et Terwagne assistaient à la réunion. Le vénérable M. Fléchet raconta les horreurs de Warsage. On se rappelle le sort terrible do cette commune dont M. Fléchet est le bourgmestre, les exécutions et pendaisons de civils et le martyre du bourgmestre lui-même. Les assistants écoutèrent avec émotion le récit de l'hono- , rable député, une des plus sympathiques figures de notre Parlement. M. Feron rapporta la situation des immigrés en Angleterre, rendit hommage à 1 l'hospitalité de la Hollande et de l'Angleter- ; re et recommanda aux Belges de continuer , à défendre leur pays par une attitude , calme et digne dans les pays neutres et aussi par la courageuse propagation des i idées de liberté qui 6ont -au fond de tout coeur de Belge. Nous devons, a-t-il dit, continuer par notre façon d'agir l'oeuvre commencée à Liège par les armes de nos courageux défenseurs. ] Le dr. Terwagne a insisté pour que les ; Belges en pays étranger sê montrent unis à leurs compatriotes restés au pays. L'union* -est indispensable pour triompher .de la } campagne de calomnies menée contre ] notre pays, notre gouvernement et nos vail- ] lantes populations. Pas de critiques entre Belges! Abandonnons dans l'intérêt supé- ( rieur du pays notre habitude de nous critiquer nous-mêmes. ( L'orateur donna des exemplus de l'astuce ] ie nos adversaires, de leur mensonges hypocrites pour tromper le hm» neutres au sujet ge^timent^ Ils ont détruit nos villes et nos villages ils essayent maintenant de nous salir devant le monde. Ils n'y parviendront pas..,, grâce à. notre entente fraternelle, à notre union cordiale. La foul'3 qui se pressait a fait aux ora-" teurs une chaleureuse ovation. Apres les remercîments du président et de M. l'avocat Dupont qui s'occupent avec grande sollicitude des réfugiés et après la lecture par M. le député Van Cauwelaert de la lettre de remercîment de la reine de Hollande à la lettre de reconnaissance des réfugiés, on se sépara dans le plus grand enthousiasme. Ajoutons que la question de la rentrée à Anvers a été tranchée par tous les orateurs dans le sens indiqué par nous il y a quelques jours et adopté par les Anversois de Londres. Le bombardement d'Anvers. II. Le soir vient et le bombardement cesse. La route est déjà percée en sept endroits, divers canons sont hors de service. Nous avons 2 noyés, 4 morts et quelques disparus, probablement sous les décombres. Vous décrire les scènes dramatiques vécues serait-trop long. La nuit est tombée. La bataille gronde autour de nous, mais on ne bombarde plus notre fort. Nous en profitons pour prendre nos dispositions en vue de l'attaque finale qui aura lieu demain, aans aucun doute. A 8 heures du soir l'automobile postale vient (une dernière fois). EUe m'apporte des nouvelles des miens et de ma fiancée, ainsi que du linge. Je la charge de porter à la maison mon uniforme, ne gardant que ce qui m'est indispensable et j'écris un dernier adieu à tous ceux que j'aime. Puis, nos dispositions prises, nous tâchons de prendre quelque repos. Chose étonnante, je parviens à m'endormir de minuit à 4 heures (tout habillé s'entend). Je m'habille de neuf par une dernière coquetterie, puis, ayant avalé une lampée de café, j'attends. A 6 h. du matin (29 sept.), le bombardement reprend et bientôt malheureusement nous sommes réduits à l'impuissance. Tout croule autour de nous» Des parties entières du fort sont précipitées dans le fossé. C'est la fin, nous le sentons tous. Quelques-uns, fous de peur, ayant tenté de fuir, je me place à l'entrée à moitié écroulée, mon browning au poing. Le reste de la garnison et les officiers gagnent une aile non attaquée. Me voilà seul. A dix mètres de moi, — mais séparé de moi par des décombres — se trouve le sous-officier, chef de poste, avec ses hommes.A chaque coup qui ébranle le fort, je crie mon avertissement: „Ne laissez sortir personne" — Et une voix angoissée, mais calme cependant et résolue, me répond toujours la même phrase: „Bien, mon. lieutenant".Vers 10 heures, un obus arrive dont j'entends le bruit sourd. Je sens le choo déjà familier et je mé dis: „ Allons, ce n'est pas encore mon tour cette fois-ci". Mais, tout à coup, je vois les murs se lisjoindre. Comme un horrible fantôme, je trois fuir Takoen, sanglant, les deux bras arrachés. Et voici qu'une formidable colonne de feu 3e précipite vers moi. C'est le magasin à poudre qui saute. Je le comprends, et je me sens perdu. D'instinct je tente de fuir. Peine perdue, Je suis enlevé dans le tourbillon de flammes; je me sens porté. Je suis projeté certainement à 30 m. de là. J'aboutis avec violence 3ontre une porte en acier. Je me redresse ivec l'idée très nette : „Je veux mourir debout. „Mes cheveux 3t mes vêtements prennent feu. Je protège nés yeux avec mon bras et je retiens ma respiration. Mais, suffoqué par le gaz et l'atroce chaleur, je respire ; c'est du feu qui m'entre dans es poumons. Cette fois je sens que c'est îni; je tombe à genoux et, comme dans un -êve, j'entends ma voix qui dit „Mon Dieu". Mais voici qu' un violent retour des gaz trrache la porte, je me glisse à quatre pattes au dehors. Une pluie de décombres s'abat sur moi,Jmais 'avance toujours. Et voici que je rouvre es yeux, je vois le soleil, mes poumons Drûlés aspirent l'air encore chargé de pous-îière: je suis sauvé pour le moment. En un lernier effort je me redresse. Il faut grim-3er par au-dessus du fort sous une grêle l'obus et de slirapnels. Enfin j'arrive et tombe dans les bras de non commandant. Il m'embrasse comme m enfant et me couche sur un matelas. Puis tous ces braves se mettent autour de noi, pour me protéger autant que possible, je docteur et. l'aumonier, à chaque obus, me couvrent de leurs corps, pour me préserver au moins des éolats. J e perds la conscience îette des choses. Le bombardement conti-îue avec une terrible efficacité. Par miracle, e mur qui nous abrite, tient toujours. A 4 h. 30, un brave nous apporte l'ordre le quitter le fort. Ce seul fait prouvera à tous ceux qui^se lonnaissent en choses militaires, combien torrible était la situation. (â suivre.) ■ M.1M..m ■ i — . .

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