L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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18 September 1915
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s.n. 1915, 18 September. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 25 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/tm71v5cq58/
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jere r 33gy trcems ^emarmscB^ti» sepies-ra'fâ^e" IÏÇMS L'ECHO BELGE Journal csacotldlora dtea ntï&iira îmr»is»m*t à Ae««tei*£JfWïri. mmon fait la Force Belge est notre nom de Famille. — —r Toutes les lettres doivent être adressées bureau de rédaction: IV.Z. VOORBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chel: Gustave Jaspâers. _ . , 1 Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction : • „ , . ' . , l René Chambry, Ensile Painpare. Four les annonces, abontiements et vente au numéro, s'adresser âi i'Adïiraisrajstratiorn du journal: N.25. VOOKBURGWAi 234-240. Téléphone : (775. Abonnement I En Hollande <3. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger À. 2.00 ,, ,, [i Vérité tGut entière Ou nous écrit à propos do l'article do M. L chanoine Heynssens - ,, Unité do race des ■flamands et des Wallons : I Les Flamands sont certainement d origine lermaine: ce sont des Francs. Les Belgee Kimitifs et leurs descendants wallons sont E'ui29 antre souche. Sont-ils aussi Ger-Bains, comme semble le dire M- Heynssens .< je sais que la chose est discutée, mais César foc le pensait pas. Et puisqu'on cite Pirenne ■et K.urbh, qu'on lise l'Histoire de Belgique Su premier, le Clovis du second, on verra Lé ces deux auteurs pensent que les Belges |rimitifs étaient des Celtes. Namèche est Eu.même avis. » [ Le Flamand-type et le type wallon diffe-Lt d'une façon visible. Je sais que par les Lliances et par toute espèce de rapports et do rapprochements les différences s'atté-fusnt au moins chez un grand nombre de lijets. La variété subsiste, si pas la race. Physiquement, le type flamand est plus ■ranci, plus épais, plus sanguin. Les che-[eux sont blonds, les yeux gris bleus. lo Wallon type est plais petit, plus mince et-plus agile, plus nerveux- Les cheveux 'sfcnt kuns et les yeux aussi. |Pcur le caractère, le Flamand est plus feohé, il est plus susceptible, il est plus Enace, plus avare et plus cupide. Il lt surtout plus violent : il joue du couteau. Rails les transactions il use volontiers de [use. Il a pilus dp religiosité, il est plus Kystique : c'cst un Germain amélioré, mais B fond du caractère subsiste apparemment [ans beaucoup de sujets. Disons-le franchement, l'Allemand est antipathique, le ïollandais n'est pas assez sociable, le Fla-oand est moins aimable que le Wallon. Ce ont des Germains de tempérament. D'ailleurs, il n'est pas exact de dire que outes nos provinces furent'occupées par les paii-cs; à Tournai, à, Cambrai, dans le laine ut, le Namurois, le L/uxembourg la loplilation resta celte, gauloise. Les Flan-Ires et le pays de Boulogne, avec la Cam-»ne et le Lim bourg, furent réellement occupés et pccsédés par les Francs qui d'ailleurs lurent toute la Belgique sous l'autorité de tours rois. ■Hais à côté de ce qui nous divise, que de Siens nous unissent. Ici j'abonde dans le Rns de M. Heynssens. I lo- Le territoire : Nous vivons côte à lots et nous nous compénétrons sur l'an-penne terre de Belgique, et c'est pour cela lus» nous nous appelons tous Belges. I 2o. Le régime politique. Nous avons été psamble sous le sceptre de Rome, de Clovis, L Charlemaigne, de Philippe-le-Bon, de Iharles-Quint, d'Albert et d'Isabelle, de Marie-Thérèse, de Napoléon. Ensemble fous avons lutté pour briser le joug étranger et tyrannique, en dernier lieu de la iafeon d'Orange, aujourd'hui des Hohen-Klcrn.|Et notez que Clovis, Charlema.gne, Phi-ItapD-le-Bon, Charles-Quint sont nés sur ïctre terre. Isabelle et Marie-Thérèse liaient des parents de Charles-Quint. Nous ivoiis donc des princes nationaux ! Et notre Roi, Albert le Courageux, est Belge de coeur et d'âme, comme de naissance, aussi estimé jpt aimé d®s Flamands que des Wallons. Ë3o. Au point de vue religieux. Comme le dit M. Heynssens, les Flâmands et les Wal-1)113 ont eu des apôtres gallo-romains qui pelaient le suc chrétien à la sève gauloise peur l'instiller dans nos coeurs. Rien ne Bçouno l'intimité de l'être comme la religion; elle unifie et transforme, surtout iiand ses ministres ont les mêmes méthodes. Pu a vu aux Croisa ":s se mêler les Gode-froid, les Thierry, les Baudouins- Le diocèse ie Cambrai et celui de Noyon, au moyen K3, comprenaient et des parties wallonnes et p parties flamandes : c'était encore ■union- Les Wallons de l'union d'Arras au MrIe siècle, les révolutionnaires braban-Pns et flamands au XVIUe siècle, ne tra-pssaient-ils pas les mêmes sentiments religieux ? Le luthérianisme, essentiellement 'ermain, n'a pas de prise chez nous. 4o. Au point de vue de la, civilisation enérale. Elle a passé, veinant de l'Occident, (M* la Belgique tout entière pour aller en jllomagne, qui retarde soir nous de cinq tecles ! Nous sommes au croisement dos rou-f'3 la France, de l'Allemagne, de Angleterre, du monde. Nous sommes, Fla-linda et Wallons, au carrefour, au centre u coeur de la civilisation universelle et ous en avons uniformément profité : elle °us a façonnés sur le même patron. Les ucs de Bourgogne, unificateurs de nos propices, n'ont-ils pas amené leurs comptables 0 leurs juristes pour travailler à notre nité? 5o. Les relations de famille, de collège, e commerce, d'industrie, de sympathie et intérêts de toute sorte ont achevé ce que 1 communauté de territoire, de politique. 6 religion, de législation, de civilisation n n a formé dans notre esprit, dans notre oeur, dans notre caractère, dans le plus rotond de notre être, dans notre sang, de ®e lement ressemblant, de profondément entique, d'indissolublement fondu, de fl lonal ! Les deux races alliées s'absorbent -anime en France ave'c cette diffé- W* nous serons nous-mêmes, ni Français, ni Germains, mais Bel ges, c'est-à-dire unissant les quali tés des deux races en tâchant d'éliminer le défàuts trop visibles de ces deux nationa lités. Mais il est vrai de dire qu'à un cer tain point de vue Belges et Ffançais son des Celto-Francs, une race provenant d< l'union des Francs germains, qui ont donn leur nom à la France, et des Celtes, don les Belges, qui ont donné leur nom à 1< Belgique. Et il est curieux de constater qu< les Francs prédominent dans la Belgique celtique et les Celtes dans le pays qui port* un nom franc, la France ! Le Brabant et le Limbourg hollandais le pays rhénan par leur voisinage, par leur: relations, par leur religion, par leur carac tère plus sociable et plus doux, par leui histoire même, se rapprochent beaucoup des Belges. Ils sont d'ailleurs d'origine presque exclusivement fra'nque; au delà di Rhin ce sont des Frisons, des Saxons, de: Allemands, des Suèves. Et l'on voit ains: que le royaume de Clovis subsiste encore Le Rhin, qui était la limite de la Gaul< d'abord, du royaume Celto-franc ensuite, est encore réellement la frontière des Celto-francs belges et français ' -ec les Francs néerlandais et rhénans). 60. Le service militaire qui était impopulaire chez nous devait servir à cimenter notre union nationale dans le sang, dam l'amour de la liberté et de la patrie commune, dans la haine du barbare germain ! Et avec nous combattent les Celto-francs de France! Flamands! C'est le même sang que nous répandons, oui, comme le dit M, Heynssens, quoique partis de deux race* distinctes, nous n'en formons plus qu'une seule! L'alliance est parfaite, le mariage est indissoluble et les enfants de la Belgique n'ont plus qu'une mère! C'est la soéur de la France qui a eu les mêmes parents, les Francs et les Celtes! Ne voyons pas de? fils dénaturés et ne jetons pas les regarde au delà du Rhin! Ces gens-là ne 6ont pas de notre race, ils ne sont pas de notre maison, ce sont des étrangers, des Teutons purs, des brutaux, des ennemis féroces. Ils veulent la voler, notre maison, voler notre patrimoine, la terre de nos aïeux, la liberté que vingt siècles de luttes communes nous ont donnée. Ils veulent tuer nos frères, souiller nos soeurs, nous exiler, nous tyranniser. Ilg veulent faire disparaître notre nom de la terre et de l'histoire. Il s'agit bien pour eux de race et de langue ! Ils ne . sont plus de votre race. Vingt siècles de côte à côte et de compénétration ont fait notre race commune. Nous sommes Belges, rien que Belges! Ils ne parlent pa* votre langue ! Nous avons deux langues nationales : le flamand et le français ! O qui est plus riche, puisqu'elles nous donnent, ces langues, la clef de l'anglais, plus répandu et plus utile que l'allemand, la langue de la race désormais exécrée dans le monde entier. Oui, les Belges respecteront les deux langues, oui, les fonctionnaires sauront tous le flamand, oui, tous les Belges instruits penseront qu'ils doivent comprendre les deux langues, pour l'utilité, le bien, l'union, là justice! Vivent les Fla-mands ! Que les flamingants et les wallin-gants cessent leurs intrigues! Quant aux flaminboche3. ce sont des traîtres, ils ne sont plus Belges ! Ils ne sont plus de notre race, qui jamais n'a connu le parjure et qui ne souffrira pas qu'on déchire son invincible unité ! S. D. .Middelbourg. n i ■ =*■ ■■ ■ Il y a un an! 18 septembre 1915. — En Belgique, recul des Allemands sur Ter-monde. Combats de et de jour en tre les tranchées allemandes et françaises, dans VAisne, la Cham-pagne et l'A'rgànne. L'ennemi reçoit de nouveaux renforts venus de VEst. Les Russes coupent les communications entre Przemysl et Cracovie; Us prennent Sav.domir. Discours de lord Iiit-chener à la Chambre des lords: VAnaleterre s'imposera tous les sacrifices nécessaires pour tenir jusqu'au bout, jusqu'à la victoire finale des alliés. Sinistres farceors! L'Association allemande pour la protection des monuments a tenu sa réunion annuelle en Belgique. „Ce choix, explique sentencieusement la ,,Norddeutscho Allgemcino Zei-tung" du 7 septembre 1915 (erste ausgabe), n'est pas l'effet d'un pur hasard. Les Amis de l'Art, qui se sont réunis à Bruxelles, sont, même en temps de guerre, d'ardents protecteurs des monuments historiques, des églises, des musées, et des chefs-d'oeuvre de la peinture et de la sculpture". Lo journaliste boche qui a écrit ces lignes doit être un pince-sans-rire de première force. Les Allemands, n'est-il pas vrai, ont prouvé depuis quatorze mois qu'ils n'ont pas leurs pareils sur la surface du globe pour protéger les monuments ! ! Quiconque oserait en douter reviendrait bien vite de son erreur après une visite à Louvain, Dinant, Termon-de, Dixrnude, Ypros, etc. etc. Les Teutons Amis de l'Art! Mais certainement, èt les Belges sont les premiers à le reconnaître. Ici encore et toujours Deutsch-lancl iiber Ailes ! ! N'importe, tous ces Herren doktors et pro-fessors seraient parfaitement risibles s'ils n'étaient de sinistres comédiens. En Belgique A Bruxelles. On lit dans ,,De Telegraaf" l'intéressante relation suivante au sujet do la destruction d'un Zeppelin à Bruxelles: Un dirigeable qui survolait Etterbeek refusa, "par suite d'un accident de machine, dlobéir au gouvernail. Les mouvements devinrent incertains. Le Zeppelin descendit et rasa les toits des maisons, où son enveloppe fut considérablement endommagée. Enfin, entre Zellick et Berchem, il tomba. Quatre officiers furent tués. Une foule compacte accourut, mais fut maintenue par les soldats. Ceux-ci répandirent le bruit que l«s dégâts étaient insignifiants, mais on sait que lo dirigeable a été sérieusement endommagé.* - * Le gouverneur général n'avait plus eu l'occasion de publier l'un de ces arrêtés qui, pen6e-t-il, font frissonner de la tête aux pied6 les paisibles bourgeois qui en prennent connaissance. A force de chercher, il a trouvé. Une peine d'emprisonnement de deux années ou 10,000 marks d'amende frappera ceux qui auront dressé des listes do boycottage, afin, plus tard, de dénoncer les personnes coupables d'avoir entretenu d'amicales relations avec l'Allemagne. L'arrêté en question est un coup de sabre dans l'eau. Ces listes, qui vont nous être si utiles, _ seront soigneusement cachées, mais on les tiendra avec autant d'impartialité que par le p^ssé. Sans doute, pour faire un exemple, les sbires iront-ils arrêter quelque brave rentier chez lequel on découvrira probablement un vieux carnet avec des noms de personnes à visiter, le jour de l'an. Comme si ça allait faire peur aux autres I Car ceux qui accomplissent sainement la tâoho qu'ils se sont assignée de vouer au mépris public les traîtres coupables d'avoir pactisé avec l'ennemi, ceuXrlà continueront en toute quiétude. Cet arrêté n'aura donc aucun effet. * * * Arrêté aitemand. En modification à l'arrêté du 17 avril 1915 (Bulletin des lois et des arrêtés, p. 448), j'arrête ce qui suit: Lo délai prévu aux articles 5 et 7 de la loi du 1er février 1844, complétée par les lois deç 15 août- ISS7 et. 28 mai 1914, pour déterminer le plan d'alignement et intenter l'action en expropriation, commencera le 1er octobre 1913 (sans qu'il soit tenu compte do la date à laquelle les demandes do bâtir ont été présentées), lorsque les demandes se rapporteront à des places publiques ou des rues dans lesquelles une ou plusieurs maisons ont été détruites par suite d'événements de guerre. Avis. L'arrêté du 16 juin 1915 (Bulletin officiel des lois et arrêtés no. 86, p. 710) interdit aux hôtels, cafés et autres établissements publics de vendre ou de servir aux militaires d'autres boissons alcooliques que du vin ou do la bière. On est prié de prendre note que cet arrêté s'applique aussi au personnel allemand des chemins do fer, qui, dans ce cas, est considéré comme appartenant à l'armée. Bruxelles, le 27 août 1915. Der Generalgouvcrneur in Belgien, Freiherr VON BISSING, Generaloberst. Le dernier paragraphe ,vaut d'être souligné. Il paraît que 1e personnel allemand du chemin de fer 'buvait sec! * * * A V I S. Avec l'approbation de son Excellence le Gouverneur général en Belgique et en vertu de l'arrêté du 17 février 1915 (Bulletin officiel-des lois et arrêtés pour le territoire belge occupé, no 41 du 20 février 1915), j'ai mis sous séquestre les entreprises suivantes : Anciens Etablissements Vandenbossche Frères & Cie, Ninove, Fabrique de Toiles cirées et de Linoléum d'Anvers, Anvers-Berehem, Evence Coppée Cie, Bruxelles. J'ai nommé séquestres: MM. August Dubbers pour les Anciens Etablissements Vandenbossche Frères et Cie, Ninove,Otto Walle pour la Fabrique de Toiles cirées et de Linoléum d'Anvers, Anvcrs-Bercliem, Joseph Welker pour Evence Coppée et Cie, Bruxelles. Der Generalkommissar fur die Banken in Belgien, Von Lumm. * * * A Ii R é T ê. Art. 1er. Les droits et compétence du Commissaire général des banques en Belgique, établis par les arrêtés des 26 novembre 1914 et 17 février 1915 (Bulletin officiel"des lois et arrêtés pour le territoire belge occupé p. 49 et 178) sont attribués au Chef do l'administration près le Gouverneur général en Belgique, en ce qui concerne les entreprises qui, on Belgique, possèdent une exploitation industrielle, pratiquent lo commerce de marchandises ou s'occupent d'assurances. Art. 2. Les commissaires spéciaux (art. III de l'arrêté du 18 septembre 1914), les commissaires do surveillance et les remplaçants (art. 1er et VI de l'arrêté du 26 novembre41914) ne sont responsables de l'accomplissement do leur mission qu'envers le Gouverneur général. Art. 3 Le présent arrêté entrera en vigueur 10 jour do sa publication. On écrit de Bruxelles au ,,Journal des Débats": ,,La prise successive de Varsovie, de Kovno et de Novo-Georgievsk n'a pas soulevé l'habituel enthousiasme des troupes d'occupation, qui, pour la plupart, nous viennent précisément du front oriental et connaissent à ce point le prix de ces conquêtes qu'ils en conservent un hébétement horrifié. Parmi les officiers, pourtant 6Îr pleins de morgue, les opinions aboutissent à la même conclusion: l'avance en Pologne à l'entrée de l'hiver ménage des surprises inévitables ! 11 ne suffit pas de conquérir, encore faut-il, dès maintenant, préparer de6 retranchements qui nécessiteront des efforts à ce point énormes que tous les corps d'armée présents devront y coopérer. L'armée russe, journellement renforcée bien que sortie indemne de la retraite, s'augmente des meilleurs éléments du pays, pour arrêter l'envahisseur, préparer ses nouvelles formations et concentrations, harceler les troupes allemandes jusqu'au joui propre à l'offensive générale. A cette crainte non dissimulée s'ajoute l'appréhension d'une campagne d'hiver en Russie, pour laquelle l'armée allemande n'est ni préparée ni entraînée; en effet, les vigoureux éléments qui combattaient en 1914 se trouvent aujourd'hui remplacés pai des hommes d'une valeur très inférieure: une violente poussée russe les vaincra, le froid fera le reste. Parmi les derniers événements enregistrés cette semaine, il faut noter I'abond'a.noc des trains sanitaires transportant des milliers de blessés allemands: un train entiei ne renfermait que des hommes aveugles ! ': * * * M. Ed. Gillain, lieutenant-colonel," et M. Albert Kessels, capitaine-commandant; retraités tous deux,, sont décédés récemment. • A Anvers. (De notre, correspondant particulier.) Je vous parlerai encore .de la fête du 21 juill.-puisque vous n'avez pas reçu toutes le* correspondances que je vous ai adressées per après ce jour commémoratif, tout vibra.nl d'un patriotisme lyrique qu'on croyail oublié, fervent et vraiment inoubliable. L'incident de la place Léopold — ou, pour être plus exact, les incidents — ne sont pas suffisamment connus des Belges ,,du dehors' comme on dit ici. Sait-on que, depuis les premières heures du matin, des gerbes de fleurs furent déposées au pied de la statue et qu'elles s'amoncelèrent si rapidement que le cheval en était recouvert et qu'on vit même une énorme couronne de fleurs naturelles en haut do la statue de notre premier souverain, couronne aux couleurs belges, bien entendu? Sait-on que 1© freihen von Bodenhausen, gouverneur de la position fortifiée, vint en personne place Léopold prendre le commandement de la police bourgeoise à laquelle il ordonna d'enlovei les bouquets jugés licencieux par l'autorité allemande? Mais il se produisit ce phénomène que des fleurs s'ajoutaient aux fleur: et que tout le socle de la statue en ' était jonché. C'est à se demander comment les patriotes d'Anvers parvinrent à faire surgii notre premier Roi de ce bouquet vivant et parfumé, en hommage d'une admiration sans égale et d'un attachement sans bornes à la Patrie. Tout à coup, un incident plue grave se produisit. Sur la plate-forme avant d'une voiture de tramway se trouvait un monsieur porteur d'une superbe gerbe. A l'endroit où le tram 7 dessine une courba autour du terre-plein de la place, d'un geste énergique et sûr la gerbe fut lancée. Elle vint s'écraser au pied de la statue, éparpillant ses roses rouges. La foule massée sur le trottoir devant le bâtiment qui servait jadis de consulat impérial d'Allemagne applaudit à tout rompre- Aussitôt, des espions allemands en civil sautèrent sur le tramway et arrachèrent littéralement le patriote de la place qu'il occupait. On le battit férocement. Deux Boches lui tournèrent les poignets jusqu'à ce que le malheureux, fléchissant les genoux, dut, sous la poigne d'un troisième allemand, toucher le sol.'de la tête. On le força à ramasser la gerbe et, les bras toujours retournés, on le conduisit en prison. Le freiherr von Bodônhausen assistait impassible à cette scène écceurante ! La foule, inc^gnée, elle, murmurait et sifflait. Le pénible spectacle! Mais les espions boches qui ont eu la cruauté de malmener ainsi un homme sans défense sont connus. Leurs noms sont notés et, n'en déplaise à M. von Bissing qui vient de nous gratifier d'un nouvel arrêté au sujet des listes noires, on ne perdra pas les noms de ces vils et méprisables individus qui ont la louphe mission d'empoisonner notre existence. Les espions ? Mais ils sont partout. Seulement, on les démasque assez1 facilement. Dans les voitures de tramway, lorsqu'un voyageur loquace parle en termes trop belges des Allemands, le receveur passe devant lui et lui marche légèrement sur k pied. C'est le signe que tout le monde comprend. Et c'est aussitôt le silence complet. Vous voyez que nous nous défendons bien contre ces messieurs de l'espionnage. Et ils n'ont pas fini de courir ! Le jour de la fête de la Reine, le public dut tenir la droite, rigoureusement. Pour canaliser la circulation, l'administration communale dut convoquer ses agents d-s quai, de parcs, etc... Si elle ne s'était pas prêtée à cette exigence ou que le public eût manifesté — et manifester signifiait ne pae tenir sa droite ! — la ville aurait été frappée d'une formidable amende. Von Bodenhausen s'était dérangé en personne pour prévenir le bourgmestre et M. Louis Franck qui, de plus en plus, tient les rênes du quadrige communal. N'est-il pas président, en effet, de la fameuse Commission Intercommunale? Les Allemands, s'ils n'en veulent pas à M. Franck, ne portent pas dans leur coeur cette création de M. Franck. Il faut les entendre prononcer ,,Kommiziôn Iiinterkommounaal" pour être tout de suite fixé sur leurs sentiments. Ils ont essayé de la dissoudre, purement et simplement, mais, comme tout ce qui doit être temporaire, l'Intercommunale a la vie dune ! D'abord, les Boches ont exigé que cette commission ait des statuts, car elle n'en avait pas ce qui est, pour le moins, assez nouveau. On s'est conformé à ce désir... impératif et les statuts ont été rédigés par les soins du collège. Puis, revenant à la charge, les Boches ont exigé * que les procès-verbaux des séancer leur fussent dorénavant soumis. A quoi la commission a répondu qu'elle prenait net des exigences allemandes, mais elle n'a rien ajouté de plus. Si bien qu'on ignore si elle va adhérer au point de vue allemand ou passer outre. Ici, les paris sont' ouverts. * * * La nouvelle n'est pas confirmée que les boulangers de Borgerhout seraient en mesure de fournir du pain blanc, dès cette semaine. Le pain gris et noir qu'on achète actuellement est souvent de mauvaise qualité. * * * L'école industrielle reprendra ses cours le 1er octobre. A Lf ©M e. Dè3 5 heures du matin, le marché du quai de la Goffo reçoit la visite de tous les propriétaires de vergers, des grands négociants en fruits, qui viennent exposer en vente leurs produits à la foule des détaillants de la. ville et aux petits revendeurs de fruits. Tous les fruits sont en abondance et à des prix très bas. L'exportation ne peut avoir lieu, ce qui fait que le marché est toujours abondamment pourvu. Dès que les revendeuses ont quitté le marché, elles se répandent dans toute la ville avec leurs petites charrettes invariablement semblables et emplissent l'air de leurs cris'rau-ques par lesquels elles attirent le client. Il y a aussi l'extrême abondance de raisins. Ce fruit fin et délicat est abandonné presque pour rien. La "balle qualité est cotée très bas, et l'on peut déjà trouver un bon fruit à 50 centimes le kilo! * * * On apprend le décès du docteur Sébastien Randaxhe-Pirenne. La session de la Cour d'assises s'ouvrira le 16 novembre et sera présidée par M. le conseiller Louche. * * * Les arrêtés allemands: • lo. Pour éviter une confusion avec des avions, il est défendu, dans le rayon de la position fortifiée, de faire monter des cerfs-volants qui ne servent pas à des besoins militaires. Les contraventions seront punies. Pour des enfants qui enlèveraient- des cerfs-volants, les parents ou tuteurs seraient rendus responsables. 2o. Avis aux bourgmestres. — Il est arrivé assez souvent en ces derniers temps que des vivres de mauvaise qualité, falsifiés ou détériorés, on été mis en vente. A ce propos, les bourgmestres sont priés de donner toute leur attention à la police des vivres et d*iiistruire à ce sujet les agents contrôleurs afin que chaque manquement contre les ordonnances réglant le commerce des vivres soit rapporté à l'autorité et puni. 3o. Les producteurs de céréales, ne peuvent, sous aucun prétexte, laisser sortir de leurs fermes ou granges les froments, seigles, méteils ou épeâutres de leur récolte. Eji attendant les instructions précises, toutes les céréales étant saisies, il est strictement défendu de faire moudre du blé, même dans un moulin de la commune. Il appartient au bourgmestre d'interdire absolument tout transport de. céréal^ en dehors de la commune. A drammosit Le savon est déjà demandé à fr. 1.40, 1.50; le pétrole se paie par double mark. Au marché, les gens calmes ou faibles souvent n'ont pas de beurre: les forts et les habiles disposent des paniers. Les oeufs étaient en légère diminution ces jours derniers 12 à 13 centimes. * * * On a appliqué le nouveau système de ravitaillement. Il n'y a plus qu'une plaints maintenant: la ration pour .beaucoup do ménages ne suffit pas; la possibilité de l'augmenter est prouvée par l'exemple d'autres localités et les ouvriers surtout sauront gré de ce qu'on fera dans ce sens. * * * Des peines sévères ont été prononcées, par l'autorité allemande, contre des personnes auxquelles on reprochait de n'avoir pas observé les règlements fixant pour certains produits les prix maxima de vente. Ainsi, un négociant a été puni de 500 marks d'amende pour avoir vendu l'avoine à 58 francs ; un détaillant, cîe 300 marks ou un mois de prison pour avoir vendu le beurre à 4 francs. Devant les exigences des cultivateurs le commerce devient do jour en jour plus dif-j fioile. h Èniellies en Hollande. Si, un de ces jours, la nostalgie veuf, prend plus tenace, plus obsédante que d'habitude, si vous ne résistez plus au désir de revoir notre cher pays, allez passer quelques heures à Amerefoort. Certes, vous n'y trouverez pas notre soi natal, vous y serez toujours au coeur de 1a Hollande, mais vous y entendrez parler votre langue à vous, vous y verrez nos sol dats dans leurs uniformes, — devenus :: chers à nos yeux depuis cette guerre affreuse, — vous y verrez leurs femme< vaquer à leur besogne, comme si elles étaient dans le pays noir du Borinage ou dan3 les riantes campagnes des Flandres Vous y verrez des Bolgesi en nombre te que vous pourrez vous croire un instani ,,ohez nous". Il y a là surtout un endroit qui nous rap-:oHe bien notre Belgique. C7est l'ouvroi: où les femmes belges, de leurs doigts agiles brodent ces dentelles que le monde entier nous dispute et «[ui depuis des siècles ajou tent à la gloire do Bruges et de Bruxelles. Lorsque, il y a quelque temps, des centaines et des centaines de femmes, au péril de leur vie, quittèrent la Belgique poui rejoindre leur homme interné au camp de Zeist, et vinrent s'établir à Amersfôort, beaucoup d'entre elles, presque toutes, s'y trouvèrent bientôt dans une misère noire. Le peu d'économies qu'elles avaient apporté était vite épuisé et, du travail, il n'^ en avait pas. C'est alors que quelques femmes d-coeur songèrent à aider leurs malheureuses compatriotes autrement qu'en leur donnant de l'argent. Mme la comtesse d-c Ribaucourt eut l'heureuse initiative d'installer un ouvroir où, au bout de peu de temps, elle fut à même de donner de l'ouvrage à plusieurs dentellières belges. Elle fut admirablement aidée dans cette oeuvre par Mme la vicomtesse Théo de Jongho d'Ardoye et par Melle Laure Mertens, qui remplit avec-grand dévouement les fonc tions de secrétaire, cependant que M. l'aumônier militaire belge de Ridder n'i pas ménagé 6a collaboration pour aider à l'installation de l'ouvroir. Mme la comtesse Gustave de Launoy s'est jointe à ce petit comité, qui, disons-le bien haut, a créé* une oeuvre admirable. Uno visite à l'ouvroir d'Amersfoort nous a en effet permis de nous rendre compte par nous-même des résultats obtenus par la jeune institution. C'est tout simplement merveilleux. Dans une petite place, réservée à l'exposition des dentelles ainsi que de3 modèles, nous n'avons trouvé que de réels chefs-d'oeuvre, dignes des plus grandes expo sitions parisiennes. Les lingeries fines pour trousseaux ou layettes y voisinent avec les dentelles les plus célèbres, les ,,Points à l'aiguille" .de Bruxelles, les Bruges, les -Turiihout, les Malines, les Valencionnes, les broderies' de Librre, etc. Il y a là de minuscules mouchoirs à côté de voiles Superbes, il y a là tous ces petits riens précieux qu'on imagine brodés par des doigts de fée et qu'avant la guerre les' mondaines se disputaient à coupa de billets de banque. Et qu'on ne croie pas que les dentelles fabriquées là soient de la fabrication de fortune, exécutée avec le.* moyens que permet encore la guerre. On peut s'en convaincre dans la salle voisine, où, penchées sur leur carreau ou sur le métier, de nombreuses jeunes femmes travaillent aux modèles les plus compliqués, les plus artistiques. C'est que les clientes que l'ouvroir s'est assuré déjà très souvent font exécuter les modèles les plus divers, demandent des reproductions cie tableaux anciens, d'armoiries, de dessins inédits. Or, tout cela peut être reproduit grâce à l'habileté de deux artistes dessinateurs, soldats internés, qui, du matin au soir, copient dans la perfection les modèles qu'on leur soumet. Voilà le côté artistique de cette oeuvre admirable qui doit conserver à notre pays sa vieille renommée. Quant au côté pratique, il est plus admirable encore, car il poursuit un but hautement humanitaire. Grâce à cet ouvroir, plusieurs femmes belges, mères de famille, parviennent à vivre ici sans devoir recourir aux Comités. Les dames patronnesses de l'oeuvre partagent en effet tout le produit de la vente des dentelles et des lingeries entre les dentellières qui. de cette façon, touchent elles-mêmes le produit intégral de leur travail sans devoir abandonner, comme oe fut malheureusement trop souvent le cas avant la guerre, la plus grosse part aux intermédiaires. Ceci a un autre avantage: N'ayant pas d'intermédiaire à payer, les dentellières peuvent vendre leurs produits à des prix bien moins élevés qu'on ne dut les payer dans le temps. De cette façon, des bourses plus modestes peuvent se payer le luxe de la dentelle véritable.Il y a donc de "véritables occasions à faire tout en soutenant une oeuvre patriotique et humanitaire. Devons-nous insister davantage prè3 de nos aimables lectrices pour leur recommander cette oeuvre admirable ? AVIS. Nous serions reconnaissants à nos abonnés q<aî reçoivent leur journal par la posta et dont l'abonnement espiro le 15 septembre de bien vouloir nous envoyer un mandat pce?9 de fi. 1.50 en mentionnant sur le mandat faste: Renouvellement d'ahonisetsssnt.

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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