L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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16 February 1916
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s.n. 1916, 16 February. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/8911n7zp79/
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geme Aitnee r*i°- 4SI a cents no centimes'» Mercredi le tevrser iQifi L'ECHO BELGE L'Union fait ta Force «Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande Bêlas est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. I Charles Bernard, Charles Herblei, Comité de Rédaction: ^ Re„é Chambre, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser A l'Administration dt iouriial-.N.Z.Voor'burgwal 234-240, Amsterdan Téléphone: 1775. Abonnements! Hollande fl. 1.50 par mois. Etranger 11.2.00 par moi Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la liane. Contraste. Cîassous tous les faite, même les plus menus, non pour le simple plaisir^ de les classer, ce serrait par trop allemand, mais pour e'n tirer un enseignement, une moralité. ... , ... En vertu de ce principe qu un bon Allemand ne peut boire que de la bière allemande et ne manger que des saucisses allemandes — maii où sont les saucisses d'antan! — les femmes allemandes doivent é'alememt ee vêtir d'après les modes allemandes. Dur sacrifice, mais quel sacrifios une mère, une épouse, -une soeur de soldat allemand n'est-elle, pas prête à consommer for l'autel de la patrie? Et ces dames ont juré de renoncer à Paris et à ses pompes, à la rue de la Pais et à ses oeuvres, à Red-fern, Paquin, Lacroix, Buzenet.... Au fond pourquoi? Avouons, sans faire injure à Paris, que parfois le ton qu'il donnait aux mondaines sonnait, un peu faux. Dans ce je ne sais quoi d'indéfinissable et que le dictionnaire de l'Académie a fini par accueillir sous le nom de cliic, dès que ce mot fut tombé en désuétude, Paris régnait toujours en maître; mais l'oeil averti pouvait y discerner un mélange de faus et de bâtard qui sentait Vienne ou Berlin d'une lieue. La. • guerre nous a fourni la clé de l'énigme en nous révélant que quatre-vingt dix pour cent^ des journaux de mode étaient oonstitués avec d-e-capitaux allemands et que la. lourde patte germanique avait aussi réussi à s emparer de l'industrie de la couture si essentiellement française. Berlin et. Vienne .recevaient, moins le met d'ordre de Paris qu elles ne le lui imposaient. Seulement Paris mettait son sceau de distinction sur les plus sottes inventions des bords de la Sprée et. du Danube, et, peu à peu le ,.Berliner cîiic" et 5e ,,Wiener chic" recouplés et uu peu mis au point scus.!® noon de ,,Pariaeir chic" faisaient la conquête des salons allemands et aratriahieœ, et, hélas! aussi des salons franjsis. C'est précisément cette étiquette : Paris, qui vexe l'élégante d'Outre-K'liiii. On comprend sa mauvaise liumeur. Si les soldats da Guillaume avaient réussi à prendre ce Paris tant détesté et envié, leurs amies, par reconnaissance, eussent volontiers continué de subir sa loi. Maintenant nenni! Elles boudent Paris et, pour bien le lui montrer, elles renonoent à ses modes, non point dans un accès de dépit, niais en vertu d'une résolution mûrement réfléchie. Désormais Berlin donnera le ton et Vienne, et même aussi Sofia et- Constantiaople1 Parfaitement. Le grave ,,Franlcfurter Zeitung" nous entretient de la ,,semaine de la mode" qui vient d'avoir lieu dans la capitale financière de l'empire et qui est la preanière manifestation de l'indépendance de la couture teutonne. Des grande^?) maisons de Mayence. JlanTiiheâm, Darmstadt. "VViesbadeiii, Éassel, Bade, Msgdebourg, Munich, Weimaa-, Dusselctarf, Iena, Dresde, Fribourg avaient pris part à l'exposition. Berlin et Cologne s'étaient abstenus parce que dans ces centres s'est également constitué une ,, ligue de la mode" qui compte organiser des manifesta.-tions semblables. Le clou de la semaine fut la représentation au Nouveau Théâtre d une revue de la mode où l'on vit évoluer des mannequins revêtus des modèles les plus réussis. La ,,Galette de Francfort" ne tarit pa^ d'éloges sur ces créations qui donnent, dit-elle, une preuve étonnante du Ixra goût allemand. Salis doute nos lectrices brûlent de les connaître? Hé bien voici: des jupes à cloche, des manches à cloche, des corsa-gee-cloohe.... Seulement» le nombre et l'ampleur des plis empêchent que celles qui les portent n'aient trop l'air de ballons prêts à prendre leur essor. Car ce n est pas par admiration pour les Zetppelins que les belles de Francfort ou de Mannlieim ont adopté cette forme mais par sympathie pour leurs soeurs d'Orient, les odalisques de Constaut.inople. Inutile d'ajouter que cette turquerie s'exprime aussi en des couleurs voyantes, des rouges où apparaît la férocité du boche et des jaunes qui symbolisent avec éclat sou bonheur conjugal. L'emballement de la. , ,Gaaette de Francfort" ne va pourtant point sans quelque réticence. 1 Ces robes, dit le grave journal, absorbent trop d'étoffe et nous devons économiser le drap comme tout le reste. Exemple de lourdeur tout ensemble et précieux aveu! Après la disette du pain et de la viande, la pénurie de la laine et des aotons. Mais il ne vient pas un instant à l'idée de cet Allemand de se révolter au nom de sa kultur! Vrai, cette fameuse kultur, il ne nous déplaît point d© la voir s'en aller sur uu rythme de danse du ventre sous la défroque de la belle Fathma. Elle n'était qu'odieuse, la voici ridicule. Mais nous songerons surtout à ceci : pendant que la femme allemande s'occupe de mode, ear quelque soit le mauvais goût qui l'inspire c'est encore de la mode, et pendant qu'elle s'amuse à voir évoluer sur une scène des mannequins vêtus des attifements ridicules qu'elle ambitionne d'exhiber à la rue, demain, 1$ Parisienne, élégante malgré tout sous lé simple fichu noir qui exprime la gravité de l'heure, court se dévouer aux comités, aux oeuvres, dans les hôpitaux. Deux mentalités, deux oonoeptions de vie dont cette J n. M -T1 i" C-11C11» 1A /VYM- traste. Et comme la noblesse, l'émouvante simplicité de l'uue nous donne le droit de mépriser l'autre! Charles Bernard. .rn»! Les m manières. Il v a deux manières do se comporter envers les femmes, en temps de guerre, la manière francise et la manière allemande. La première nous est décrite, comme suit, par le ,,Lokal Anzeiger", dont un correspondant a visité, récemment, une résidence d'officiers boches prisonniers en France. ,,Après avoir parcouru les chambres simples mais si confortables et propres des officiers, un spectacle des plus touchants vient égayer mes yeux. Deux dames élégantes, promenant dans des voitures leurs bébés, étaient venues parler aux officiers. Elles pouvaient leur causer librement, sans aucun contrôle ou surveillance. C'étaient les femmes de ces officiers, également prisonnières de guerre. Le gouvernement français avait voulu leur rendre la liberté, mais elles ont préféré rester avec leurs maris. Et maintenant, elles se promènent librement dans les rues du Puy sans qu'aucun des habitants français ait même l'idée de les gêner, de les vexer ou, moins encore, de les offenser ou insulter. Je voudrais m'incliner devant ces femmes allemandes dont l'héroïsme doit être un réconfort pour leurs maris. Mais, avant, il me faut dire quelques paroles à la nation allemande : Nous ne pourrons jamais méconnaître la. généreuse attitude du gouvernements français à l'égard de ces femmes d'officiers allemands: Nous devons le louer de ses égards pour nos prisonniers. Nous devons surtout être reconnaissants aux médecins et aux infirmières français du traitement bienveillant et des soins infatigables des blessés allemands." Tout cela est très joli, mais nous nous bornerons à constater que, pour remercier les Français de toutes ces amabilités, un Zeppelin est allé jeter des bombes sur les Parisiens. Ce qui prouve qu'avec les Boches le pr .orbe reste toujours vrai : ..Faites du bien à un vilain, il vous crache dans la main". Quant à la manière allemande de se comporter avec les femmes, en temps de guerre, en voici trois exemples pris parmi d® milliers d: autres en Belgique. Lors de l'invasion, les soldats du kaiser, sans aucune rai sou plausible, se mirent à brûler un village. Poursuivant leur oeuvre de destruction, ils atteignirent une maison occupée par deux vieilles domoiselles, deux soeurs appartenant à une très bonne famille. Ces personnes, saisies do crainte, se précipitèrent aux pieds de l'officier commandant les incendiaires, le suppliant d'épargner leur demeure paternelle. Ce chef refusa d'aquiescer à cette demande. Evidemment là aussi ,,man hat ge-schossen !" Dans une autre localité des officiers teutons entrèrent dans une habitation où demeurait un jeune ménage, s'emparèrent du mari, un ingénieur qui fut emmené au dehors, et se iiient servir à diner par la maîtresse du logis. Après avoir mangé et bu.... . comme des Allemands, ces officiers, très frottés do ,,Kultur", forcèrent la dame à se mettre au piano et à leur jouer tous les morceaux de son répertoire. De temps à autre ces hobereaux disaient à la jeune femme, plus morte que vive, que son mari était sur le point d'être fusillé, puis venait d'être passe par les armes. La malheureuse presque folle de douleur put, à un moment donné-., s'échapper, par bonheur, de la maison. Contrairement aux dires des Boches, l'ingénieur ne fut pas fusillé. Enfin, troisième exemple de la galanterie allemande. A peine les Allemands, étaient-ils- entrés dans un gros bourg, que des officiers se dirigèrent vers une demeure de belle apparence, et, s'adressant à la damo, âgée, qui l'occupait, lui dirent: ,,"Votre habitation nous plaît, nous allons en faire un casino." Leur interlocutrice leur répondit: ..Je vous donnerai à boire et à manger autant que vous le désirez, mais, veuve depuis peu do temps, et ayant chez moi une parente souffrante, je vous conjure de faire Je moins de bruit possible, et surtout pas dé musique." Pour toute réponse, les officiers firent traîner le piano dans le corridor de la maison, et, durant plusieurs nuits, les boches chantèrent, accompagnés du piano, et dansèrent jusqu'au matin. Toutes ces histoires sont absolument authen-tiques et ne sont du reste que peccadilles à côte des nombreux massacres de femmes perpétrés par les Boches, mais, si nous en avons fait mention, c'est pour rapprocher la galanterie française de la ,,Kultur" teutonne. La flotte allemande La ,,Woohenschau", cet illustré bodhe qui s'est ,,distingué" en publiant des caricatures grossières du Roi Albert, contenait dans son numéro 51 un supplément rédigé en hollandais et en français, où l'on pouvait lire ces mots: ..La flotte allemande tient .toujours la mer, dans toute sa force, et fournit souvent des preuves d'ane puissance d'action non brisée."' Cette vantardire grotesque ira certes impressionné personne, car 1« neutre, le moins au courant des choses de la guerre, sait parfaitement que la flotte' allemande est tapie dans le canal de Kiel d'ôù elle n'ose pas sortir. Du reste les Allemands eux-mêmes sont honteux de voir ,,la flotte impériale tenir de cette façon la rner, dans toute sa force", car le ..Berliner Tageblatt" écrivait, récemment, ce qui suit : ,.Ne nous leurrons pas d'un faux état de sécurité. La flotte anglaise est une menace aussi formidable aujourd'hui que jadis. Sa | préparation pour l'attaque ou la défense est parfaite, et sa puissance e6t imposante. „La chose vitale pour nous est de savoir si cette flotte cherchera à atteindre son but, qui est de prendre l'offessive, pu si elle laissera au temps de faire son oeuvre. Le voile qui masque 6es desseins ne peut être levé que par l'avenir. ,.A moins que notre puissance navale ne soit extrêmement exagérée, nos chiens de mer ne peuvent pas s'amuser plus longtemps à simplement montrer les dents. ..Rester plus longtemps dans le canal de Kiel, c'est être ridicule aujourd'hui, humilié et Ji. .juubbsc.- ---j*-^--- En Belgique. Le régime de ia Terreur. (De notre correspondant bruxellois). Les Allemands en sont aux justifications. Il essaient de se justifier de tous les crimes qu'ils onVcommis, de tous les pillages qu'ils ont organisés, de toutes les réquisitions illégales qu'ils ont ordonnées. Ils se préparent un rude travail. Mais ils savent que la guerre» ne peut continuer longtemps pour eux : ils veulent se présenter devant le tribunal de?} honnêtes gens en toges blanches, les mains lavées du sang des innocentes victimes immolées sur l'autel de la kultur. Préoccupation bien allemande! Les Boches savent, en effet, qu'ils ont perdu l'estime des neutres et qu'on sait à présent dans le monde entier que le meilleur Allemand ne vaut pas cher. Mais ils cherchent quand même à impressionner leurs voisins. Encore une manifestation bien allemande, car il est prouvé que ces fameux organisateurs n'entendent rien à la psycihologie. Or, depoiis plusieurs mois il ne s'est pas passé de semaine sans que les journaux aient enregistré de sévères et souvent injustes condamnations prononcées par les tribunaux de campagne allemands. Nous som- , mes bien placés, ici, pour en parler. C'est ce que nous nommons très juste- , ment le régime de la terreûr, car c'est bien ce régime-là qui règne en Belgique. C'est le kaiser qui a imposé à la ville de Bru- , xelles le général von Sauberzwoig, l'iioni- i me qui a l'exécution de miss Cavefl sur la conscience. C'est le kaiser qui a refusé de commuer la peine de mort, qui frappa Franck et Baekelmans, en condamnations | iaux travaux forcés à perpétuité. 0r_, ce régime de la terreur, dont l'odieux "saute aux yeux, a été plus sévère à partir du mois d'pctobre 1915. On remarquera que la statistique justificatrice allemande s'arrête précisément au 31 octobre de la même année. Nos ennemis ont affiché des chiffres qu'ils prétendent être éloquents. Eloquents, en effet, mais non de la façon qu'ils supposent. Nous allons cependant leur laisser lai parole. Et voici le texte de l'affiche que le gouvernement de M. von Bissing a communiquée à ,,sa presse" et que vous pouvez reproduire, sans crainte, parce que vous pourrez toujours la combattre avec des armes franches- ,,Daus la presse anti-allemande (sic) on a ,,toujours parlé de la soi-disant terreur , .allemande en Belgique dans le but de ,,susciter de la méfiance à l'égard des tribunaux de campagne. On a même essayé „de faire passer leurs jugements pour de ,,-la comédie. ,,11 va de soi qu'on n'a jamais réussi à. ,,avancer des preuves à l'appui de cette ,, calomnie. ,,Chaque condamnation a pu être expliquée., .Etant donné que, nonobstant ce fait, ,,il se trouve encore des naïfs qui prêtent ,,une oreille bienveillante aux bruits répan-,,dus, nous publions ci-dessou6 la statistique ,;des sentences prononcées depuis que nos ,,tribunaux fonctionnent. Cette statistique ,,a été dressée d'après des données officielles et irréfutables: ■ œ Acquittements ~ G • OT _ ^ •g.! s-3 ■§.§ hpoques g| ag. o « s-! ë § jusqu'au 30 avril 15 1215 167 1310 1 mai au 31 juiîl-. 15 891 141 567 1 août au 31 oct. 15 1206 184 973 Total 3315 492 2850 ,,Ce qui fait 3342 acquittements contre ,,3315 condamnations. ,,De ces chiffres, il ressort que le nombre ,,des acquittements dépasse celui des con-, damnations et que les tribunaux allemands ,,prononcent leurs sentences impartialement ,,et ne s'inspirent que de l'esprit du droit ,,et de justice; Chaque juriste admettra que ,,la statistique comporte un caractère qu'on ,,trouverait favorable, même en temps de ,,paix, et* qu'elle atteste un esprit de tôle-France dans le droit et non une application ,,arbitraire de la loi" Ce n'est pas encore ce papier-là qui nous mettra en difficulté. Les chiffres ont leur éloquence... mais ils parlent en notre faveur. Considérons, en effet, le tableau que nos ennemis ont cru devoir faire paraître. Nous remarquerons bien vite que, sur 3342 acquittements, il y a 2850 ordonnances de non-lieu! Ce que ceci prouve? Que les Belges sont arrêtés à tort et à travers, uniquement dans le but de semer la terreur parmi la population. Ah! oui, le» chiffres sont éloquents: 492 acquittements et 2850 non-lieu 1 Faut-il, d'un commentaire, alourdir une constatation qui est d'une admirable limpidité? Non, n'estree pas? Mais il reste à discuter la manière dont les 3315 victimes des Allemands ont été traitées. L'exécution de miss CaveLl, par exemple, a-t-elle été justifiée? Comment, sinon'par l'explication aussi embrouillée que boclie (et c'est tout dire) des Wertheimer de lia kbmmàndantur ? . Une noble femme aide des "Relcrss et des Anglais à rejoindre leur ar mée; commet-elle un crime qui doive être puni de mort? Non, mille fois non! Et la preuve la plus décisive que les Allemands ont agi au mépris des sentiments les plus élémentaires d'humanité c'est qu'ils ont cherché à se justifier de toutes les manières possibles devant le cri d'horreur universel accueillant leur crime. Urt. ordre est même venu de Berlin de ne plus fusiller de femmes sa^is un motif dont la gravité ne permettrait pas de songer même à plaider la ; i commutation en peine de réclusion. Les Boches se sont donc condamnés eux- i mêmes et les détails de ce scandaleux procès — M. Brand V/liitlock, le gentleman américain les connaît, lui — ne seront pas vite oubliés de ceux qui savent. En quoi consiste cette justice impartiale dont parle le document allemand? Est-ce dans la façon de conduire les débats ? Mais ils se font ! en allemand et le plus souvent sans qu'un | interprète prête son concours à l'inculpé qui n'y comprend goutte, sans même que i les avocats soient mis au courant des dos-i siers! Ce n'est pas même une comédie, messieurs les Boches, c'est une parodie de comédie. Miss Cave 11 a-t-elle été assistée d'un interprète ? Et Mme Carton de Wiart? Et les ^complices", comme disent les Allemands, de Franck et de Baekelmans. Point! Les dé-• bats ont lieu en allemand et l'avocat ; quand il y. a un avocat, ce qui n'est pas | toujours le cas — n'est jamais mis en pos-j session des dossiers lorsqu'il y a pour lui une tête à sauver! Ah! oui, le régime de la terreur n'existerait que dans l'imagination de journalistes anti-allemands (car la proclamation de von Bissing vise principalement ,,L'Echo Belge"). Mais il faut vivre au pays occupé pour savoir qile nous''nous débattons sans une minute de répit sous le vaste filet du service des renseignements allemands, que nous sommes pistes, espionnés, suivis, que tous les murs ont des oreilles et que, si la ,,Libre Belgique", si l'humble correspondant que je -suis et tant d'autres, des milliers d'autres, n'ont pas été jetés en prison, ce n'est pas la faute de M. von Bissing. Le régime de la terreur ne consiste pas à acquitter 3342 individus sur un total de 6657 inculpés. Le régime de la terreur, c'est que nous sommes mouchaa*-dés, dénoncés, arrêtés pour un mot, pour un geste, pour rien du tout et q\ie la dénonciation du premier voyou venu a plus de p«>ids aux yeux des sbires attachés au département de la police allemand que le serment d'un homme dont tout le passé est vertu et honnêteté, mais qui, aux yeux des Allemands, a commis le crime d'être fidèle à son Roi, à sa Patrie et de le dire. C'est ce qu'ils appellent ,,de la trahison." Non, non, messieurs lesJBoches! La trahison, c'est l'acte ignoble commis par le nommé Neels qui livra Philippe Baucq et ses amis et tant d'autres nobles citoyens, dévoués à leur pays. Ça, c'est de la trahison. Et que voyons-nous avec une colère mêlée de mépris ? Que vou^ avez essayé de nous rendre tous responsables — car la- ville de Bruxelles et la commune de Schaerbeek, c'est chacun de nous que vous frappez —- de la mort de ce jeune monstre qui livrait ses compatriotes contre paiement en billets de banque allemands! Ah! oui, notre mentalité diffère, et Dieu merci ! Pour un grand p>atriote, pour un Baucq, un Franck, un Lenoir, un Baekelmans et tous les autres qui défilèrent devant vos pelotons d'exécution, vous n'avez eu nulle pitié, nul sentiment de commisération. Vous n'avez pas voulu" comprendre à quels nobles mobiles obéissaient ces braves gens. Mais vous êtes tout sens dessus dessous parce qu'on supprime cette petite crapule de Neels. Fâcheuse Conception des sentiments les plus simples! Vous vous mettez en chasse dans l'espoir de découvrir ses exécuteurs — car nous, Belges, nous ne disons pas assassins et vous amenez d'un coup de filet deux, puis trois, puis dix personnes parmi lesquelles vous choisirez la victime expiatoire. Il faut que vous fassiez un exemple, n'est-ce.pas, afin qu'on ne continue pas à rendre muets les bavards que vous entretenez à coups de marks (papier, bien entendu). Vous trouvez que Louis Bril est le plus coupable. Ou bien a-t-il eu le tort, simplement, de montrer à ceux qui s'improvisent juges qu'il avait une haine féroce pour tous les Allemands? Peu importe, le résultat est le toi ê me : fusillé! Nous voudrions bien connaître les motifs de ce Çue vous appelez ,,un lâche assassinat". Communiquez donc à la presse, à votre presse puisqu'il n'y en a pas d'autre en Belgique occupée, les éléments du procès. Et, comme il s'agit d'un simple crime, d'un Belge exécuté par des Belges, qu'est-ce donc que vos juges Viennent faire en cette affaire? Oseriez-vous inviter des ressortissants de pays neutres à assister à vos parodies de justice? Ah! que non. Et vous croyez, dans votre candeur, que les neutres vont se laisser prendre aux chiffres de vos statistiques? Farceurs, va! Le régime de la terreur? Mais il date surtout d'après le 31 octobre 1915, — date à laquelle votre statistique s'arrête. Vous frappez le pays d'impôts de guerre au mépris de toute honnêteté; — M. von Bissing ayant engagé sa parole... d'Allemand. Vous déportez ceux qui se montrent trop , ,deutschfemdlicli'^ les Mm, les Thé^dor, les Lippens. Vous obligez les communes à payer des amendes parce que des pigeons-voyageurs n'ont pas été signalés à la Kom-mandantur. Vous perquisitionnez sans rime ni raison jusque chez le premier magistrat de la capitale. Vous distribue® les amendes avec une générosité qu'on ne vous soupçonnait pas çt.qui est la seule dont vous soyez capable. Vous fusillez les uns et jetez les autres en prison. Et ça ne s'appellerait pas : régime de la t erreur ? La prison préventive ? Elle ne compte pas pour vous. Les raisons de santé? Elles n'existent plus. Les considérations qui doivent exciter, dans certains cas, la pitié? Vous vous en moquez. Vous essayez partout et par tous les moyens, à toute heure de chaque jour de nous terrifier. Voilà votre oeuvre et ce ne sont pas vos pauvres chiffres de statistique qui viendront nous contredire. Vous pesez de tout votre poids sur la poitrine de votre adversaire, le plus faible, qui git sur le sol. Ah ! vous êtes dans une jolie, posture, messieurs du gouvernement impérial et provisoire. Et quel courage, quelle grandeur d'âme vous nous montrez. Non, mais là,.laissez-nous tranquilles avec vos chiffres. Vos statistiques sont ridicules. Et nous ne nous ferons pas faute d'en rire," crovez-moi, et, de plus, elles mentent. Les neutres ? Vous ne les convaincrez pas davantage. Vous êtes brûlés, auprès des honnêtes gens, ce qui veut dire en termes plus explicatifs que vos explications, vos démentis, vos justifications et vos statistiques, on les tiendra — comme disait le marquis de 3?euillarid—Feuilland — pour de la crotte de bique. C'est tout ce qu'avait à vous répondre — du moins pour le moment — un patriote belge. a. G su m £3. La paisible commune d'Assenede a été hier le théâtre do gravés émeutes. On ignore exactement les causes, mais, ces derniers temps, les réquisitions étaient très nombreuses dans cette localité et on peut être persuadé qu'elles ne sont pas étrangères au commencement de~ révolte qui s'est produit dimanche. Des rassemblements se sont formés sur la place située en face de la justice de paix. N'étant pas du goût des boches ces derniers tirèrent sur la foule. Trois personnes furent tuées et il y eut une dizaine de blessés. Comme toujours dans ces cas, les Allemands font peser la responsabilité s\ir les autorités communales. Le bourgmestre et un échevin furent arrêtés et conduits ed prison à Gand. Aux frontières. (D'un de nos correspondants des Flandres.) Le mystère de la disparition des officiers boches à Kieldrecht est éclairci. Vendredi après-midi, le poste néerlandais de la-frontière de St-Jansteen reçut la visite de trois déserteurs allemands qui priaient l'officier de servies de constater leur présence en Hollande. Tous trois déclarèrent être les déserteurs recherchés à Kieldrecht par les autorités allemandes et être respectivement lieutenant, souS-officier et soldat, ce dernier sentinelle de service -au poste allemand lors de leur fuite le jeudi 3 courant. Ils ont été internés à Bergen. * * * A partir d'aujourd'hui, lundi, tout trafic de chemin de fer est supprimé sur la ligne de Tamise à Clinge. Toutes l'es habitations se trouvant le long de cette ligne doivent être évacuées sur une distance de 40 mètres de chaque côté de La voie. De Willebroek à Puers les Allemands construisent des tranchées bétonnées. Ces tranchées revêtiraient une forme spéciale. La commune de Beveren (Waes), (environ 13,000 habitants), sera évacuée bientôt" pour permettre aux Allemands de s'y installer et de s'y retrancher. * * * Les frontières sont toujours bien fermées. Vendredi,.durant toute la journée, on a de, nouveau entendu les mitrailleuses boches en action dans les campagnes de Selzaete Ces opérations ont toujours lieu lorsqu'il fait très mauvais, grand vent ou pluie battante, de crainte très probablement de l'arrivée d'aviateurs alliés. Le retour de ces ,,troupes" a toujours lieu au son de la musique des fifres que l'on entendait distinctement des frontières. Sur le pont de Selzaete on peut évaluer qu'il a passé 1000 à 1200 soldats. H y a HP, an 16 février 1915. Raid de quarante avions sur la cote belge et bombardement du môle de Zecbrugge, des chalands d< Bla-nken-berghe, des batteries allemandes d'Os tende y des pewes d'artillerie de. Mid-delkerke, des prolonges de trains à Ghistelles, dont l'aérodrome est d'autre part bombardé par des avions français. D'autres avions français bombardent la gare militaire et les casernes allemandes de Fribourg-en-Brisgau. Attaques allemandes repoussêes et tranchées conquises par les Français au> n-ard d'Arras, à Perthes-lcs-Hvrlu$j à Mcsnil-les-Hurlus et à Beauséjour, à Fontaine-aux-Charmes (Ar-gonne), dans les bois de la Grvrie et de Ma-ln.nr.nurt et eti Alsace i nombreuses vertes allemandes en tues, blesses et prisonniers. A la Chambre des Communes, discours de M. Winston Churchill: victoire certaine des alliés, qui poursuivront la guerre tant qu'il faudra; ressources financières telles qu'on, pourra aider les nations neutres qui voudront -participer à cette guerre du droit. Sur la Manche, au large de Bar fleur, le vapeur français ,,Fillc-de-Lille" coulé après avertissement par le sous-marin allemand „U-16"; équipage, sauvé. A Athènes, manifestations en l'honneur du général Pau, envoyé en mission en Russiey réception officielle chaudement sympathique. A Washington, M. Bernstorff, ambassadeur d'Allemagne, demande qu'il soit permis à son pays de recevoir des denrées alimentaires des Etats-Unis: V Allemagne renoncerait alors au blocus maritime annoncé. En France, nouveau moratorium sur les loyers. i« jotre" Minai... Un article du député socialiste Destréô sur le Cardinal Mercier. Le ,,Petit Parisien" a publié un article qui prouve que, parmi les Belges comme parmi Jes Français, 1 union sacrée imposée par la guerre n'e.st pas près d'être mise en péril. On verra par le texte de cet article la place que tient désormais le cardinal Mercier dans le coeur de tous les Belges, à quelque parti qu'ils appartiennent: — Evviva il nostro cardinale! Ce cri s'entendit dans la foule innombrable qui était venue acclamer le cardinal Mercier a son arrivée à Rome. Cri touchant par lequel la population romaine s'annexait le primat de Belgique, le sacrait citoyen de la, \ ille Eternelle, le rangeait parmi ceux qu'on aime et dont on peut être fier. Cri spontané que ooniirma et amplifia une manifestation, solennelle des élus de la cité qui tinrent à saluer, des hauteurs du Capitole, la présence de l'illustre prélat. Mais, queliquo ^flatteur que soit cet élan romain vei'6 le représentant le plus éminent de la tenace résistance belge, quelque chaude ei. réconfortante que soit ia sympathie généreuse dés Italiens, qu'il me soit permis de revendiquer le cardinal comme nôtre, à nous Belges. C'est à l'heure présente, si douloureuse *fc si glorieuse, l'une des plus pures de nos g!k>i-res, 1 un des plus légitimes de nos orgueils. Et, quand on 1 approche, on est délicieusement surpris de le trouver bi Belge, si délicieusement de chez nous, d'accent, do geste, d'allures, de compréhension, de patriotisme. Il me semblait que les pîlia de son grand manteau rouge m'apportaient un peu de l'atmosphère du pays. En fermant les yeux, je n'étais plus en exil. Je pouvais m'imaginer une erallo du palais archiépiscopal de -Matines, et, tout autour, les existences, 1 air de là-bas, la liberté de jadis. Ou avait, rien que par sa présence, une impression de sécurité et de réconfort. Et quand il parlait, des riens faisaient tre«-sailliir et éveillaient mille souvenirs émouvants. Sa grande taille uu peu penchée, très élancée dans la robe ecclésiastique bordée de roùge, ses mains longues aux gestes pacifiants, sa ligure à peine touchée par l'âge, 6es veux clairs et son sourire où tant do bonté et de douceur s'unissaient à tant de lucide intelligence et de fermeté opiniâtre, sa voix où sonnait, à certains récits, toute la jovialité wallonne, ont frappé tous ceux qui sont venus le saluer. Souvent lies hommes dont il fut beaucoup parlé déçoivent lorsqu'on se trouve devant eux, la réalité étant inférieure à l'expression idéale que l'imagination a composée. Ceux à qui le cardinal accorda audience n'eurent point cette désillusion. Au contraire! Ils s'étonnèrent de le voir apparaître si grand, si plein de lumière. C était quelque chose d'inexprimable. Un feu intérieur paraissait L'animer et l'éclairer. Cette haute figure — qui évoquait tant dé tragiques tourments, —. était illuminée d^uue allégresse, d une sorte de joie sereine d'avoir lutté pour la justice et 1e droit, d'avoir fait, — simplement — son devoir. Et cela lui conférait une auguste beauté. J ai pu le voir à plusieurs reprises, notamment dans un collège belge, près du Quiriftal, dans des salions aménagés pour la circonstance, ornés de peintures dans lesquelles l'excellence des intentions remplace, pour les âmes pieuses, lo mérite esthétique. Ce qu'il a bien voulu me dire ne doit point être publié, puisque le cardinal, pour des raisons faciles à comprendre, n'a voulu accorder d'interview à aucun journal!. Il n'entend pas fournir aux Allemands le moindre prétexte pour entraver son retour, car il se sent indispensable là-bas. J1 y avait des fleurs sur les meubles, envoyées par des dames de Rome, présentées par dos bambins aux candides figures. Le registre déposé à l'entrée était couvert de signatures illustres. Des prêtres et des moines attendaient leur tour, bénédictins noirs, capucins bruns, dominicains blancs et noirs, séminaristes timides. Et je ne me disais pas, comme le grand-.vizir à Versailles, que ce qui m'étonnait le plus c'était de m'y voir; non, cela me semblait tout naturel. J'étais à l'aise dans ce milieu nouveau. J'y sentais palpiter quelque chose de l'âme de la patrie. Et la bienveillance toute paternelle du prince de L'Eglise me fit persévérer dans cette opinion qu'à l'heure actuelle un cardinal et un député socialiste et libre penseur pouvaient 6e rencontrer pour s'entretenir, en amis, des souffrances subies et des espoirs indomptés ; et, parmi ces espoirs, nous avions tous deux celui de voir se perpétuer pareille concorde non seulement pendant l'épreuve, niais même au delà, après la Libération, afin que fussent fraternellement, au mieux et au plus tôt, pansées nos plaies et relevées nos ruines... Jules Destrée. ÂVSS, Nous serions reconnaissants à nos abonnes qui reçoivent leur journal par la poste et dont l'abonnement expire le 15 février de bien vouloir nous envoyer un mandat poste de fl. 1 50 en mentionnant sur le mandat posta; Renouvellement ii'shoni?(?^teiaU

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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